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L'indice nasal des Roumains et sa répartition géographique dans le Royaume de Roumanie
PITTARD, Eugène, DONICI, Alexandre
PITTARD, Eugène, DONICI, Alexandre. L'indice nasal des Roumains et sa répartition géographique dans le Royaume de Roumanie. Buletinul Societăţii regale române de geografie, 1927, vol. 46, p. 3-32
Available at:
http://archive-ouverte.unige.ch/unige:108337
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EUGÈNE PITTARD
Professeur d'Anthropologiio à I'Université do Genève;
avec la collaboration de Mr. Alex. Donlci.
L'INDICE NASAL DES ROUMAINS
ET SA REPARTITION GÉOGRAPHIQUE
DANS LE ROYAUME DE ROUMANIE
_ EXTRAIT DU ,BUL. 8OC. REG. ROM, DE GEOGFAFIEC VOL..XLVI, Ig27 -
Ateliers.Gra{iques SOCEC & Co. S. A., Bucureçti
1928 90352
L'INDTCE NASAL DES
ROUMAINSET
SA REPARTITION GÉOGRAPHIQUE DANSLE
ROYAUMEDE
ROUMANIEDans deux publications préliminaires nous avon9 ind-iqué quels étaient les carSctères rJe
I'indice
cephatique, ceux de la tàiUe, dela
couleur, desyeux et
des cheveux chez les R'ou--ri".').
Ces mémoiresavaient pour base I'examen
dtude grande sériede
Roumains d.es deux sexes appartenant_aux àifférentes partiesd'
Royaume, mais particulièrement de 1a Yalachie, de ta Motaavie, de Ia Transylvanie et de la Dobrodja' Les Roumains ainsi étudiés sont presque exclusivement des ru- raux, c'est à dire des populations chezqui
les caractères mor- phologiques et descriptifs ont plus de chances de se conserver traditionnellement que chez celles d.es grands centres urbains.Aujourd'hui
nous publionsun
noveauchapitrc
de.oetteétude dË morphologie et de descriptive ethnique, en examinarrt les caractères clu nez
et I'indice
nasal.Cette étude
est
baséesur
I'examende
2239 hommes et de 365femmes.
* *
*Jusqu'à présent nous ne possèdons,
au
sujet des popula-tions
noumaines, ausuneindication
rela,tiveà
ces caractères, sauf eequi
a étédit
parI'un
de nous(E' P')
dans ses $iver-ses étudés
sur
I'antf,ropologiede la
Roumanie, synthétisées plus tard dans un chapitre d'un ouvrage d'ensemble sur les Peu- r) E. Pittard & A. Donicl. Etucle sur tiintlice céphalique de Roumanie**'u" ri"-'u.!îi'â"*.3îurtiiion-géogr;phique de
ie
caractère. Société ËàîîtË'ïoù*àioè- a e-'ceographié ; Èu câredt, 1e26'ï"l,ii*"nlffi::;w"atn631r;;âi3,#!1#i"ç,ê:i#z:i6,8
4 EUGENE PITTARD ples cle
Balkans').
EugènePittard
a donné, dans cet ouvrage, quelques indicationsau
sujet de I'indice naqal des Rroumains en g6néra1,puis
des Dobrodjiens enparticulier.
Antérieure- ment,iI avait
égalementfourni
des documentsau sujet
de ees mômes caractères chez les Rroumains de Transylvanie').
fI
sera question, dans quelques insta.nts,de
ces différents travaux.La
conclusion gén6ralequi
ressortait d.e ces recher- ches préliminairesétait
que, dansleur
ensemble- par
l,eurinclirce nasal mtoyen
-
les Roumains figrrraient parrmi les peu- ples leptorrhiniens.La
série que nous mettons en oeu\rre aujourd'hui va nous permettre,à
caus,e de sa puissance numérique, d.'obtenir des résultatsplus
certains. D'unepart,
elle autoriseraà
émettre des conôlusionspour
I'ensembledu
Rroyaumequ'on
pourra peut-être consid6rer commedéfinitifs;
cl'autrepart,
elle per-.lnettra de tenter
une.répartition
g6ographique- bien
en-,tendu dans. ses lignes principaies
-
clu caractère de I'indice .nasal selon les pnovinoes et, dans eertaines conditions, mêmesdlon les clistricts.
' '
.Nous exposerons da,ns. quelques tableauxles deux
me- suresdu nez
(longrreuret largeur), l'inrlice
nasal,et,
pourla
partie descriptive, les différentes formes que prendle
nez dansle
visage des populations roumaines.I.
Les mosures du nszet
de I'indics nagal pour I'ensemble de laBoumanie.
TABIJEAU I
I{bmmos Fsmmos
2239 ôoD
70,1-4 68,6
69,99 68,28 49,72m1ûl 34,81m1n
'45,74m/nt
3L,22m/m
Lgs deux cliamètres du nez sont plus développés chez les homqres que ,chez les femmes, ee qui paraît, ar
priori,
naturelà
cause dela
plus petitetaille
des femmes.,Nous avons cl.rerch6, chez
les
femmes,les rapports
d.e 1) Eugène Pittard. Les Peuples des Balkans,Genève, Lyon et Paris, 1g20..
_\
Pittard & Sergent. Recherches anthropotogiquesiu,
les Aoumtûns de Transyluanie. Revue anthropologique, Pàrisi 1919.l.xm:,j'{i-'rîïr
Làrgieur moYenne
clu nez
Indice nâsal moyen
Indice moyennesdes
I.'INDICE' NASAL DES nOUMAINS
ia
iongrreuret
dela
largeur clu nez'à ce que sont ces mêmes d.imensions chez les hommes.Voici
les résultats:Les femmes sont, par rapport aux hommes de'leur groupe ethnique:
pour
Ia lortgueur du nez comme 91.9 està
100;. pour Ia
largeur du nez comme 89.5 està
100.On
voit
que,paï la
longueurdu
nez, Ies femmes sont beau-.
coupplus
rapprochées des hommes quepar la largueur
du ,même orgare.Par leur
indice nasal moyen, les hommes sont mésorrhi- niens, Ies femmes leptorrhiniennes.Si,
aulieu
cl'employel Ia moyenne des indices, nous calculonsI'indice
des 4oyennes'.. les
hommesne figurent plus parmi les
mésorrhiniens' mais dansle
groupeleptorrhinien,
toutefoisjuste à Ia
limite.'
Chezles
hommes I'inclice nasalminimum est
d.e 48.44, marquant une extrême,leptorrhinie,Ie
maximum 95.12 incli- quant nettementla
ptatyrhinie. Cettequaiification
morpholo- giciue est semblableà
celle des populations(Nigritiens
Ban- tous, etc.) chezqui
cette caract6ristique estla plus
âecusée.Entre les deux indices
extrômesI'écart est
46.68.Chez
les
femmesI'indice minimum est de 50,
I'inclice maximum de 93.18; I'êaart- un
peu plus,faible.que ceiui des hommes-
est cte 43.18.Les chiffres féminins
apellentles
mêmes considérations .q'.re ci-ciessus." La répartition
des diverses formes nasales, chez les deux ' . sexes, sont lessnivantes. .
:I'ABI,EAU II
., t 0/
1,1 o/o
c
Hommee
,E ernmes ;
49,69/o 61,4olo
17 ,8 0/o
3î)îolo
I
;
Cetterépartition
confirmeI'indication, fournie
ci-d'essuspar
les indices moyens comparés, cl?un earactère }eptorrhinienplus
accentu6 chezles
femmes que chezles
hommes. Mais iiinclice moyen, ehez lequelsont
fondustous les
earaetères :'inclivicluels, ne permettait pas de se renclre comptesi
sa va'leur était
obtenueà
I'aictred'un grand nombre
cf indiviclus possèclantle
rnême signalemeni'(clans'ce casil eut
été une6 EUGùNE PITTARD représentation
fidèle d'un
caractèremorphologique) ou
àI'aide d'indices particulièrement élevés, mais en
petit
nombre.Les pourcentages éclairent
ie
problèm,e.Dzurs I'errserrùle
il y a
beaucoupplus
d,e femmes leptor- rhiniennes que d'hommes leptonhiniens. Les femmes comptentI2%,
deplus
que les hommes,d'individus
possèdantun
nez relativement longet
étroit.En
revanch,e, Ie groupe mésorrhi-nien
est beauooupplus
a,bondant chez les hommes que chez femmes.fI
en est de mêmepour
Ie groupe platyrrhinien.En
résumé,si
les hommes de Roumanie se partagent à peu près égalernent en deux groupes de leptorrhinienset
de rnésorrhiniens,il
n'en est pas de même ehez les femmes qui sont bienplus
souvent leptorrhiniennes qu,e mésorrhiniennes.Le graphique
(figure 1)
représentantI'allure
des indicesindividuels
masculins m,ontre assezbien cette
sépar'artion Irresque égale deia
population roumaine mâle entre les types ieptorrhiniens et les types mésorrhiniensl c'e'st comme si deux races se trouvaient en présence.La
conclusionqui vient
d'êtrre exprimée ci-dessus ooneer- rrant les lùoumains en général, rnoclifie uutablemenL r:elle quiavait
ét6 expriméepar
Eugène Pittard. au sujet de eette po- puiation dans sonlivre sur
les Peuples des Balkans.Dans cet ouvrage l'indice nasal
avait
été étudié: d'un côtésur
179 Roumains de l'ancien Royaume,de I'autre sur
146 Dobrodjiens.Les
d,euxséries étaient
composéesavec
des homm'es seulement. Si les Dobrodjiens se montraient plus sou-rent
mésorrhiniensque
leptorrhiniensil n'en était pas
de même cles lioumains en géné,ral qui, au contraire, étaient plus souventleptorrhiniens
que mésorrhiniens.L'indioe nasal moyen des Roumains en général était a,lors
de
69.90,très peu différent d'ailleurs
deI'indice
moyen denotre
étude aetuelle.Les
variations individuelles, dans cette série de 179individus,
s'étendaientde
50à
95. Dans notreprésente'série
le
maximum n'estpas
dépassé maisle
mini-mum') I'est au
eontraire cle deux uaités.Nous reviendrrons
tout
à l'heure au sujet dela
série mas- euline dela
Dobrodja.Pour ee
qui
coneerne Ies femmes nious ntavons, pour ltin-t1 Un tel minimum doit être considéré cômme une observation rarement enregistrée.
r,'rNDrcE NÀSA', DES 7
:ROUM-1I'iS
- ,
ltérieur même de la Rournanie, que des éléments de comparaison
tout à fait insuffisant.
EugènePittard avait
signalé leschif'
\.
sl
ç
r!
I
ù
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q
oO
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CI ::qtïwlAt
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g:
U\J 'HA
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I
ù tr
cè
Ot
I
*
'fi"es suivants:
pour
10 femmes dela
vallée dela
Prahova:longueur clu nez
47 mm.5, largeur
33mm. 7, indice
nasalr. +.. .d ! r.'. i "
8
EuGÈNE prrrABD 71,10. Cestrois chiffres
sont. supérieurà
ereux que donne la grande série des 365 femmes présentement étutliéls.Le graphique (fig. 2)' montrant les
indices indivicluels féminins indique avec nettetéla
préclominance chez res Rou-'
rnainesde types
nâsaux marquantla
leptoruhinie. L)e gra- phique mis en opposition avec celui obtenu avec les documents ,masculins assure,d'un
coup d,oei},la
différence sexuelle dece caractère
du
nez.il.
Examen dds provinceset
des Oistricts.'
Les différentes provinces clont se composela
lùoumanie, présentent-elle loutes, aupoint
de vued'
caractère delindice
nasal, une niême physi'onomie?d,e 2.239 hommes et"de 365 femmes mesurés, les
iiciividus
ap- partehant à ces différentes provinces. Deux de ees dernières, dansla
série masculine, ne sont représentées que p,a,r de petits nornbres d?individus:le Banat et la
Bukovine.euant à
la série féminineelle
est presque exclusivement composée par.les
leprésèntantsde
ia-Vumni",
88 femme moldaves seule-
ment ont
été mesurées. I.les autresprovinces ne sont
pas repr'ésentées.TABIJEAII III
Valachio Moldavio Transylvanie Dobrodja .
Banat bocovine . .
1298 49,46 34,39 70,'1,2 69,53 48,44 95,!2 46,68
432 57,1,2 35,04 68,82 69,54 52,46 90,48 88-02
247 50,- 35,97 71,,07 71, ,07 55,36 92,68 3'î,32 1.46 50,6 36,89 73,24 72,79 52,73 I3,02 40,29 36 52,03 35,7 5 69,4L 68,71 56,L4 88,27 30,13 19 50,7 4 34,31, 68,69 67,62 60,7l" 80,49 1.9,78
Dans le Tableau
fff
nous faisonsfigurer
les mesures d.uuez et I'indice nasal. des hommes, subdivisés selon les provin_
c
.5
a)È Fo
z
,.È o oco5ÉN
Ph=oÊe Èo5ÉN çiE c 'JEt
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cd o
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1=
;'1,
&F (J
Hommos
ROUMANIE 2239
on m/m 49,72
on m/nr
34,87 70,I4 69,99 48,44 95,12 46,68
t, .ô 6ft.,rglrgAt
'Bt.l a
.:6':9 1",9
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:
10 EUGÈNE PITTARD ces auxquelles
ils
appartiennent. Nous ajoutons,pour
ce qui concernei'indice
nasal,lc minimum et le
maximumde
cet indice et, dans une dernière colonne, i'écart entre les extrêmes.Examinés selon
les
subdivisions géographiques provin- ciales, les mesuïes inrliquant l,a longueur et lzr,largeur*oyott-
nes du nez
font
constatater des variations assez étendues.Les plus longs nez
(il
s'agitici
de dimensions absolues) ont été recontrés dan.qle
Bana,tet
clansla
Moldavie, les plus courts dans la'Valachie.Si
nous éIiminonsle chiffre du Banat à
eause clu pctit nombred'individus
ayant servi à I',obtenir nous pouvons, par oontre, conserverle chiffre afférent à Ia
série moldave. I1 y a, entre celui-ci etle chiffre fourni par la
Va1aohie, unedif-
férence d,e près de deux unités
-
ce qui est assez considérable pour une mesure d'aussi faible valeur quela
longueur du nez.La plus
grande iargeur du nez est celle des hommes ha- bitantla
Dobrodja. Peut-êtreici
devons-nousfaire
intervenir une influence provenant des Tatarsqui
sont depuis frort long- temps dans cette provinceet qui ont pu,
dans certaines cir- canstances,et
dans certainslieux,
donnerde leur
$a,ng aux habitantsne
ressortissant pas cleieur
groupe ethnique. Or, on sait que les Tatars ont-
surtout lesvrais
Tatars-
Ienez large.
Après ia
Dobrodja c'estla
Transylvaniequi
des diver- ses provinces, montreIa
largeurdu
nezla plus
oonsidérable.Les
plus
faibles largeursda
nezont
été rrecontrées dans la Bukovineet
dansIa
Valachie. Mraisil y a lieu
d'éliminer la première de ces provinces à cause dupetit
nombre d'inclivitlusqui lui
appartiennent.Quant à Ia Valachie,
la
moyenne de Ia largeur nasaie doit être une représentation exaete puinqu'elle est obtenue à I'tricle de 1298 individus.Nous voyons apparaître maitenant, chez les populations de
la
Valachie, combien I'apnendice nasal ch,ezles
hommes est absolument rnoinslong et plus étroit
que ohez les autres populations roumaines. Nous pouvons oonclure queles
Va- laquesont,
absolument,un petit
nez. Iùesteà
savoir ce que donneraitla
comparaison des dimrersions de l'appendice na- sal àla
stature.*
+
LlINDICE NASAT, ])ES ROUMAINS 11
Nous;âvors
dit
que I'indice nasal moyen dela
Roumanie indiquela
mésorrhinie.Troi
provinees, sont mésorrhiniennes:la Valachie, la Transylvanie et la Dobrodja. Trois
sont leptorrhiniennes:la
Moldavie,le Banat et Ia
Bukovine. Si, aulieu d'utiliser Ia
moyenne des indices, nous prenonsI'in-
dice des mo5rennes, nous oonstatons une légère modificationà
cet arrangernent provincial.La
Valaohie mésorrhininne de-vient, par un simple phénomène arithmétique, leptorrhinienne, d'ailleurs légèrement.
La
faible l,a,r:geur nasale-
absolue-
des Valaques sem-blait,
apriori,
devoir les conduire à possèderun
indice nasal leptornhinienet
non mésorhinien. I-ia colonne renferma,nt les-ôyetttt"*
d.es longueurs nasalesnotls
expliquepourqoui il
n'en est pas ainsi: les Vaiaques possèdentle nez ie moins long de tous les Rouma,ins.
Ires écarts
entre les
extrêmespeuvent nous
renseignersur
l'étendue des variatiorns individuelles selon les provinces.On
constatera que c'estla
Valachiequi offre le plus
grandécart et que c'est Ia Transylvanie qui montre le plus petit. Nous laissons de côté les deux
minima offerts par le
Banatet la
Bukovine à cause dela
faiblesse numérique de ces deux séries.Nous
passons maintenantà
I'examende la
répartition géographique des divers types fondés sur les variations numé- riques de I'indice nasal.TÀBLEAU IV
Elom mes
Valachie
Mofilavio . 'Iransylvanie Dobroilja .
Banat
Bucovine . . .
0/It 49,39 56,25 42,5 36,6 66,66 63,16
otlo 47,84 42,36
53,-
58,6 3o,tb 36,84
0t,0 2,77 1,39 415
4'8 2,79
C'est
le
Banat etla
Bukovinequi
semblent renfermer Ieplus grand
nombrede
leptorrhiniens.Après
ces deux pro.vinces c'est
la
Molclavie. Puis, assezloin
derrière elle, vientla
Vala'chie.LEPTORRHI-
NIENS uÉsonnltt NIENS
PI,ATYRRHI NIENS
72 EUGÈNE PITTARD Crest
la
Dobrodjaqui
renferme lesplus
petites propor-tions
d'individus leptorrhiniens.Tout à
I'heure,a
propos dela
largeur du nez, nous avons clonné une explication qui pour.-rait être utilisée pour interpréter
cettefaibte quantité
de leptorrhiniens dans cette province.Le
plus grand nombre de mésorrhiniens se rencontre dansla
Dobrodja,puis
dans la Transylvanie.Si
nous éliminons ies deux niinirna o.l.teltspar le Baral et la
Bukovine, c'estla
Molcla,vie qrri monh'ela plus
petite quantitérelative d'individus
mésorrhiniens.Ainsi les
cùrosesétant
vues dansleurs
caractéristiques générales, onpeut
clire quela
Valachie partageà
peu prèségalement ses représentants
entre les leptorrhiniens et
les mésorrhinienset
donneainsi
une image presque identique àcelle
qu'a fourni le
royaume de Roumanie dans son entier.(voir
graphiqueNo. 3). La
Molclavie, elle, apparaît comme une provinceà majorité
leptorrhinienneet la
Transylvanie comme une provinceà majorité
mésorrhinienrre.Rorr-tex
Pr-nrv
- b4 É.
.5 G -Ir F<T=t '1- æ.,&ËÈrgNL.qeNrSl$
El nxal lYo!:DAvi G,
Vauacxir
T'æ e r'r sv uv
DôFEoDjA
Fig. 3.
Nous ne retrouvons
plus ici
les ooncordanoes géographi- ques des caractères ethniques que nous avions constatées-
paroxemple entre
la
Transylvanieet
I'ouest dela
Moldavie rrn étudiantla répartition
dei'indice
céphalique.-
I]'INDICE NASAI, DES BOUMAINS 13 Quant
aux
incliviclusplatyrrhiniens ils se
répartissent dans toutesles
provinces (1aBukovine n'en
montre aurcun'mais
cette série esttrop faible
p,ourêtre utilisée).
C'est la Dobrocljaqui
connaîtIe plus grand
nombrede
types pla-tyrrhiniens, puis
c'estIa
Transylvanie. C'estla
Molclavie qui en renferme Ie moins.Comment
expliquer
cette rela.tive a,boncla.nce cles typesplatyrrhiniens
àIa fois
dansla
Dobnodja et dansla
Tra,nsyl- vanie? Devons-nous envisager,pour
ces deux provinees, les mêmes raisons?Pour
cequi
concernela
Dobrodjail suffit
de rappeler une obsenvation
faite
ci-dessusà
propos cles Ta- tars. Mais une observatîon de cette nature ne peut s'appliquerà la
Transylvanie. Peut-êtrefaut-il faire intervenir
une in- fluence magyare?Les Hongrois,
longtemps,ont
posséclé la Transylva,nieet il
estbien
certain, qu'au cours cles siècles, des métissages se sont produits. Nous manquons malhcureu- sementde
documentssur
I'anthropologie cles lVlagyars, no- tammentsur leur
morphologie faciale. Cequi rendrait
pos- sible d'invoquer i'influence de ce t;rpe ethnique sur une partie dela
population roumaine dela
Transylvanie, nous l'avonstrouvé en feuilletant l'album
des types magyarspublié
par Janco'). On
constatequ'ul
grancl nombre des personnarges photognapùriès possèdent un nez remarquablement large. L'ex-plication
que nous cherchons peut-elle véritablement trouverici un
argument,à I'aide
cle ces seules photographies qui sont,à
nosyeux
,de maigres doc.ument?II vaut
mieux, pourle
moment, s'abstenir.Les valeurs, exposées ci-dessus, représentant
Ia
longueuret la
langeur cle I'appendice nasal,et
i'inclice nasal moyen' dansIa
Transylvanie, m'ontrent quelques petites modiffica- tions d'avec celtresqui
ont été puhliéesil y a
quelques annéespar Pittard et Sergent'). Alors, Ia
série cles Roumains deTransylvanie se courposait cle 175 hommes
(aujourd'hti247);
la
longueur nasale moyenneétait
de 50 mm. 24 (aujourci'hui 35 mm. 87). Quant à liindice nasalii était un
peu plus élevé (71.93) eu'aujrsurfl'hui(71.0fi. Mais
ces ohangements,on
levoit,
sont tle peu d'importanoe.r) Dr. Iohann ltnko, Magyarische Typen Ethnographische Samm- lungen' des ung. nationalmùÈeum, Budâpest, 1900.
2) Plttard & Sergent, déjà cité.
t4
EUGÈNE PITTARD Dans ce mémoire les auteurs avaient indiqué qu'en exa- minant comparativement Ia longueur du nez dans divers grou- pes ethniquesdu
Sud-est européen,ils
constataient que celle indiquécpour lcs
Roumainsdc Transylvanic ôtait la
plusfaible. Une telle
conclusionne pourrait plus
être exprimée aujoud'hui.En effet,
dansle
tableauIIf on
constatera quesi le
nez des Transylvains est relativement eourt,oelui
d.esValaques I'est encore tlavantage.
II
faudraiL donc aujourd'hui appliqueraux
Valaques oequi était clit alors
des Transyl- vains..*
TABLEAU V
Femmgs ROUMANIE Yalachio Moldavie
274 45,51 31,11" 68,95 68,36 50,- 93,18 43,1 8 38 45,2b 31r- 65,6? 65,61 50'- 77,78 27,78
Le
TableauV
renferme les indications numériques nela-tives à
la
longueuret à la
largeurdu
nezet à
f indice nasal chez lLes femmes.Ici
les documents provinciaux sont beaucoup moins riches que ceux des homme.. Deo* pnovinces seulement de I'aneien royaume peuvent être évoquées:la
Valachie et la Moldavieet
encore,pour
cette dernière,fauLil
être prudent,car le
nombre des f'emmes mesuréessur
ceterritoire
est-il trés petit.Si
nous devions considérer commeayant
quelque va.eurle chiffre
représentantIa
longueur mo5rennedu
nez okrez les femmes moldaves, n'ous devrionsconclure que le îez
desfemmes Valaques est
plus court
quecelui
d,es femrnes Mol- daves.Il
est bien possible qu'ung telle conclusions puisse êtreun jour
exprimé commeun fait certain
puisqutelle est con- forrne à celle q-ui peut être formulée en examinant Ie tableau des mesures masculines:en
effet, chez les Valaques mâles Ie nez est aussi plus .oourt(voir
tableauIIf)
que eelui des Mol- daves de mêmequalité
sexuelle.pÊâ.a
=v
Z':'9Cd o
OH
o
éo
Fl
oÉN ÉooÉ
E"â5 o
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E9.a ao ùqÊ zaâ
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qÈ5-E
@È
dX ë
doc on m/m
46,7 4 en m/m
3J,,22 68r6 68,28 50,- 93,18 43,1 9
Fù
CJ
L'INDICE NÂSAI] DES ROUMAI.\S
l6
'La
larrgeur du nez estla
même' chez les f'emmes d'es deux provincbs."Ltiodi..
nasal
marquela leptorrhinie
aussi bien àn Moldavie qu'en Vaiachie. Ellle est moins àccusée cependant dans cette dernière province,à
cause justementdu
nez pluscourt des femmes
,rtiluqo..
comparé à celui des femmes mol- daves.si
nousutilisons I'indice
des moyennesil
ne ,modifiepas
la
classificationqui vient
d'être indiquéeLorsqu'on examiie,
selon lesprovin**:-.lu!.
extrême de I'indice nàsal des fernmes on constate que si I'indice minimurn estle
même tlansles
deux provinccs, I'inclice maximum estau
eontraire extrêmementdifférent'
L'écart entre les
extrêmesfourni par la Valachie
estpïesque aussi élevé que celui renaontré ci-dessus clans
la
série masculin'e.Fernmes Yalachie Moldavie
TABLEÀU VI
ot/0
64.23
7
4,-
34,31 qA --
0t/0
1,4,r
Ira répartition
destypes
nasaux selonla
classification (tableauVf)
montr",e chez les femmes des cleux provinces.uneirédominante
extrêmementnette de
types--leptorrhiniens'bette
prédominance estsurtout
marquée en Molclavieoù
ies s/+ des femmes sont leptorrhiniennes.Quant
à la
Valachie elle possèdeplus
de 64% de types leptorrhiniens. N,o's trouvonstà oo" tiès
nette confirmationdË ce qui a été constaté ci-clessus en étudiant
la
série féminine sans spécification g6ographique').l-,,a Vafacni"
."ù.
a montré quelques types platyrrhiniens'Nous avons
dressé,pouï
représenter cetterépartition
desr) Le lecteur qui examinera avec atlen[ion. ce petit tab]eau con- sta te ra/
;;
'i ; "'"d;"Ë
Ëii"ô*ââ'
cô -en rre re s ïnot;îi'î JËigi"'1?f il
éi"à-ôlteno"J pdr l'addition des chiffre-s aff
Moldavie comparées irâ-iiroo"-"u--offerr" par Ia Roumanie. entière.
ëiiËi'ir"ré;;;;Ë;;;iË;t*au-fâil
[ue. nous a'ions laisséde côté. un cer-tâiï-"î.n."-,fà fu-*-"î-prô".n"tit
des provinces autres que la Vala-;hi; ;iËMoioauie;
"'iË5'et"i"ol en troir..petit nombre pour que leurs ôiiàctà.iitiques nosât"s puissent être utilisées'PLATYRRHI- NIENNES r,lÉsonRHt
NIENNES
rÉpronnnt-
NIENNES
16
nueÈnn prrrARDformes nasales chez res- femmes,
un
graphique des pouï.en-!us9r
(fig.
a) construit de ra'même façàniue
cerui"tiii*à po""
'les hommes et, comme
pour cel'i-ci, i"*
"ô*pu"aison
peuVentêtre faites
immédiatement avec lensembreào ,oyu.i*e
misen
parallèie.ROr,rrrnNie
f\4or.oavlE Vâuacxie
SERBES
PrArY-PlEsO- T- t
1=>.f <->
Rrè€asB,€srR,"\
Fig. 4.
Nous pouvons essayer quelques comparaisons entre les caractères des Roumains exposés crans ce mérnoire et les mê- mes caractères chez quelques populations voisines. uâmeo- reusem,ent, nous n'avons à notre disposition que quelques clo_
euments concernant les serbes et les Bulgare..
c..
irrdications sont cependant intéressantesparce
qu'e*resprorri.m"r,i
dupê-9
auteur, obtenuesà la suite
cre mensurationsfaites
dela
mênee fagon.Chez les Serbes,
sans autre
spécification géographique (n9us n,e pouvonspas
savoir, enparticulier, si .."
uol"td., voisins
immédiats des Roumains, cequi esi
cl'ailleurs bien probtable)la
longueur etla
largerir cru nez sont prus considé- rables que chez les Roumains eux-mêmes. L'inclice nasal est aussiplus
élevé.I
t
Longueul du
nez50
mm.Lalgeur du
nez36
mm.Indice
nasalmoyen
71.88o92
.)
La
répartition des formes nasales m,ontre chez les serbesun
moins grancl nombre cl'indiviclus leptorrhiniens (86;,Tb%) que chez les Roumains;un
plus grancl nombre cle mésorrhi_niens
(59.21%)et un plus grand
nombre également (4.2g%,)de types platyrrhiniens.
IT'INDICE NASÀL DES BOUMÂINS
BULGARES
Les Serbes ont donc un nez plus développé dans les deux sens que les Roumains,
ils
sont aussiplus
mésorrhiniens etet plus
souvent mésorrhiniens qu'eux.. Voici
maintena.ntles
diamètreset les
indices d"es Bul- gares:I t
Longueur du
nez51 mm.
93."-.-.,.Largeur du nez 36 mm.
67 Inclice nasa,l rnoyen 70.ti8t7
,. iL
Le
nez des tsuigares considéré égaiement commeun
e,a- 'ractère d'ensemble dans ce pe-uple, sans spécificati,ons géogra- phiques provinciales, est
plus
développé, dans les deirx sens, 'que
celui
cles Roumains.L'indice
nasal moyen' des Bulgares 'marque
la
mésorrhinieet la proportion
des typesleptorrhi-
.niens est beaucoup plus grancle chez eux que chez les Serbes i (44.5%); mais elle n'atteint pas tout à
fait
celle des Roumains.Par
contre,les types
bulgares mésorrhinienssont
relative- ment plus nombreux que les mêmes types dans I'ensemble dela
Roumanie.***
Dans deux cles provinces
du
royaume(la
Valachieet -
en partie
- la
Moldavie)il
est possible d'essayer une répar-tition de I'indice
nasal selonles districts.
Malh,eureusement tous ces derniers nepourront
pasêtre
représentés. Nous ne poruronsfaire figurer, sur la
carte, quetrois districts
mol- daves (Bacau, Neamtuet
Suceava);mais un seul district
valaque manqueraà
I'appel,celui
de Gorj.Sur
les 15districts
valaques clont nous connaissonsI'in-
clice nasai moyen en trouvons
6
-
pnesquela
moitié-
quisont leptorrhiniens.
L'indice
minimum 68:41 est présenté parle district
cle lùomanati.Les autres clistricts
ieptorhiniens sont, dansI'ordre
cleIa
valeur croissante deI'indice:
Teleor-man
69.47; Buzeu 69.51;Oltu
69.78;Braila
69.88et
Musoel 69.98.A
consulterla carte (fig. 5) on
s'aperçoit que ces dis-tricts
leptorrhiniensne
sontpas
tous groupés enun
mêmeendroit
dela
Valachie. Seuls lesdistricts
de ll,omanati, Oltuet
Teleorman constituent une masse ,eohérente.Ces
trois districts -
nous llavons montré dansun
tra-vail
préeéitent-
sont peupléspar
unemajorité
d'individus90352 2
./)
z ..u
. :i '2!
rr:
s
·j ...
[--1.Jus~u·ÀG9,99
ol:.:. J (O ,oo, À (V,99
.~ Sr1.oo
À (1,99\'." u:+++J::a Z
C, b1J;W 2 é. T Pi...u S.
0---....
'-...:;
Fig. 5.
Ar= Arge~; B = Bacau; Ba= Bessarabie; Iln =Banat; Bo= Boto~ani; Br= Braila; Bu = Bucovine; Buz =Buzan; C = Covurlui;
D=Dobrodja;Da =Dàmbo,ita;Dl =llolj;Do =Dorohoi;F=Falcin; G=Gorj; l=Ilfov; Ia=Ialomi\a; ls=Ia~i; M=
Mehedin(i; Mu = J\foscel; N = N eam\n; 0 = Oltu; P = Prahova; Pu = Putna; R = RomanaF ; Rm =Roman; R. S. = Ràmnicn Sll.rat;
S =Suceava; T =Transylvanie; Tc= Tecuci; 'l'e= Teleorman; Tu= Tntova; V= Vàlcea; Vl = Vla~ca; Vs= Vaslui.
>-' (/)
trj
q C'1 i.zj-
z l.zj
"li
...
>--3
>--3 il>
l:>';I
t1
I,IINDICE NASÀI, DES ROUMAINS 19
ayant un
crâne dolichocéphale.II est donc probable
quenou
avonsà faire à
une populationqui
associeà
ce crâne allongéune
face longue, dans iaquellele
nez est aussi longet
relativement étroit.T,ous
ies autres districts
vaiaquessont
mésorrhiniens'Les
indices lesplus
élevéssont
ceuxde Ia Jalomita et
de 'la
Dâmbovila,.Pour distinguer plus nettement les districts les plus rap- prochés
de la leptorrhinie ou les plus
éIoignésde
celle-ci, nous &vons essayé, dans lo groupe mésorrhinien,trois
coupu-res (la
cartefig;
5 lesindique)
selon uneunité
cle différence clansIa valeur
clesinilioes
moyens.Les districts dont
les indices sontles plus
rapprochésde la leptorrhinie
bord.ent presquo tousIe
Danubesur
sarive
gauohe (exceptéle
dis-irict
clela Jalomita):
ce sont ceux de Mehedinti 70.21, DoIj 7L.I0, Vlasca 70.33et Ilfov
70.87.Un autre district, celui
cle Rimnico-Sarat,de faible
mé-sorrhinie
(70,15),est
'enelavéentre Ia
Molclavieet la
Va-Iachie.
'En
additionant d'unepart
1es ind,ices moyens des districtsqui
b,ordentIe
Danube, cl'autrepart
les inclices moyens desclist"ict. qui
confinentaux
Carpathes,il
sembleressortir
de cet arrangement géographique, fatalementarbitraire,
que les habitants du premier groupe sontplus
portés versIa
leptor- r:hinie que les habitants du socond. Ces deux régions comparées restent troutesles
deux,en
moyenne, mésorrhiniennes, maisIa
première I'estun
peu moins quela
seconde. Ce n'est là,bien
enend.u, qu'unevue tout à fait
générale.II nous
estimpossible
d'insister à
cause clesvaleurs
numériques tropdifférentes les unes
desautres
présentées dans ,oes divers districts.L'intérêt
d'une étr-rcle de ce genre pousséeplus
loin, serait manifeste, siI'on
se rappelle les constatations que nons avons faites naguèreà
propos cle l'indice céphalique dans les districts montagneux valaques,
fl
esttout
de même intéressant de oonserverpar
devant soi cette oonstatation que I'indirce nasal moyen cles populations bulgares, bordantla rive droite du
Danube,est plus
faibleqo" I'ittdi"e
moyen des populations carpathiquestransylvai
nes.
Il y aurait
atrors, sur les d,eux régions valaques, méridio- naleet
septentrionale, que venons d'étabiir, commeun
reflet20
EUGENE PITTARDde
ces indices moyens: bulgare d'unepart, transylvain,
de I'autre.Quant aux districts moidaves que nous avons
pu
étudier,ils
sont, avons-nousdit,
au nombre cle trois.Ils
sont tous lestrois
leptorrhiniens.ce
caratère movenpourrait bien
être I'expnession cl'unerlalitê oar Ie ,ro*ïru
âes indivicrus exa- minés clans chaquedistrict
est assez grandpour qu,il
puissecn
ôtro ainsi.D'aillerrrs en se reportant au graphique 3 où figure la Mol_
davie considér6e dans son ensemble, on eonstatatera que cette province
est
justement cellequi
(nous laissonsde
côté leBanat et ia
Bukovine) présentele plus
grancl nombre d'in-dividus
leptorrhiniens cle toutela
Roumanie.Le peu que nous savons clu voisin immédiat de Suceava
la
Bukovine-
-
semble nous montr,erque ce territoire
estriche de types leptorrhiniens. 11 est dans tous les cas intérres-
sant de
constater que nous groupons,à
I'ouestde la
Mol-davie,
un
ensemble géographique clontles
populations pos- sèdentun
indice nasal de caractères communs.Quant aux autres
districts
moldaves nous n'avonsà
leur sujet que peu de documents. Ce que nous savons sembleindi-
quer queleur
indice nasal moyen vraisemblablement mésor-rhinien
nedoit
pas êtretrès
éloigné dela
leptorrhinie.Cette répartition
par district
permet de toucherdu
doigt cequi doit
être I,e véritable caractère cle I'indiee nasal cle LaRoumanie en général.
une forte proportion
desdistricts
va- laques, vraisemblabiementla plupart
desdistricts
mordaves sont leptorrhiniens.Le
caractère moyende
mésorrhinie ap_pliqué au
royaumeprovient surtout
deI'influence
ethnique dela
Dobrrodja et de Ia Transylvanie.Parmi
les caractères descriptifs que les anthropologistes, observantles individus vivants,
n'emettent jamaiÀdJmen-
tionner, Ia forme du nez peut être considérée commeun
crocu-ment
de premierplan dont
l'enregistrementne
d,oit jamais être négligé.La
,comparaison clansles
séries ethniquà n'est pas toujours très facile.En effet,
certaines auteursont
com- pliqué le nombro des formes nasales-
comme on a compliqué+ * +
L'INDICE NASAI] DiIS ROUI{AINS
2l
ies couleurs cle
la
peau-
etil
estdifficile
quetout
le mondetombe dlaccord
sur
destypes ainsi
constitués.Au
cours cle ses études clansIa
Péninsule des Balkans, EugènePittarcl a limité à six le
nombre des formes nasales' ce"sont elles que I'on trouvera clans les tableauxvII
etvIII
ci-dessous.
Le
nez clroit et\e
nezaquilin n'ont
pasà
être expliqués'Tout ie
moncleest
cl',accorclsur
cletelles
qualifications.' Le nez abaissé est un nez clroit clontla parlie
inférieure dépasse,en
s'inclinant,le plan
horizontal, ce nez-làn'a
pasIa
forme hnsquée clu nez actruilin.Le
nez relevé, ou légèrernent relevé à son extrémité, appartientau t;'pe du
nez concave, Letroussé,rle
Topinard;
le nez bossué appartienclrait soitaû
nez busqué de cet auteur,soit
au nez sinuenx, mais dans ce clernier cas,la partie inférieure
cle I'appenclice nasalne
dépasse pasfor-
tement, comme c'est
le
cas clu nez sinueux, le pian horizontal' Lenez élargi est un nez clroit clont les ailes sont fortement éear- tées. Dans 1aplupart
cles casun tei
nez donnerait'n
intli,cede
plathyrrhinie,
pas toujours cependant, puisque ee caractère.pé.ioi iésulte d'un rapport entre
cleux dimensions;il
n'estpas
lié
senlementà la
largeur de I'appenclice nasal.1'ABLE.{,U VII
Homnes en o/o
I'ROVINCES cB Droit Elargi
a
Roumanie 24,1. 10,7 2r5 57 .3 416 0'8
o E
:.r .o6
oô9
Èd)'o at
o
Valcchie Moldavio 'I'ransylva nio DobroCja Banat
IJucovine ,
23,03 21 ,8 2J r5 19r44 47,4
8,55 1.5,27
11,-
75,7
9,-
ldr-
2.31 2,08 J:'f
f
6 0,09 52,O5
51,-57,7 65,56 35,I
5,47 1'6 614 2r3 ôr- I,5
o,55 q_
0,4 ot7
En
consiclérnt cl'a'bordla
Roumanie dans son ensemble nous constatons quela
population de 'ce royaume est prin- cipalement caractériséepar un
nezdroit. Plus
clela
moitiéd.Ës hommes possècle
un tel
nez.Il
en est cle même chez les femmes roumaines. Cependant, ehez elles l'e nezdroit
est un peu moins abondant que chez les hommes.22 EUGENE PITîABD
Vient
ensuite, dans I'ordre numérique,Ia
formedite
re- Ievée ou iégèrement relevée. Les femmesioumaines présentent abondamment(41%) ce
caraetère;les
hommes beaueoup moins souvent.fI n'y a
grrère, chezeux, qu'à peu
près un quart desindividus
dontia
forme r1u nezpui...1igrr.."
*oo*ce titre.
TABLEAU VIII
F
emmes en
o/ePROVINCES Elargi
Roumanie 41,4
3rr,8
5 5,3
b2,- 2r1 Valaehie
Moldavie
1.5
1,1
ç-
r4,9 26,3 b,2
Les nez aquilins ou légèremerrt atluiiins sont relativement rares en Roumanie, particulièrement chez }es femmes
où
cecaractère est presque
inexistant
(L.57o). Chez les hommesil
est beaucoup
plus
souvent représenté (I0.7%).L€s n€z abaissés ou légèrement abaissés sont rares dans les deux sexes. Cette
forme
se présenteà
peu près clans les mêmes relati,ons quantitatives r:hezles
homnres que chez les femmes.Il
en est cle môme pourla
forme du nez dite élargie, qui est toujours assez rare. EIle est plus abondante chez les hom- mes que chez les femmes.Quant
aa
nez bossuri nous ne I'avons pas signalé dans la série féminine. DansIa
série masculineil figure
dans une proportiontrès petite,
n'atteignant pas L%.Cette image des formes nasales, consiclérée dans I'ensem-
ble
clu royaume, se retrouve-t-elle semblable dansles diffé-
rentes provinces?O'r
quelques unes cle celles-ci apporteront- elles,à la
statistique de ce caractère, desvariations plus
ou moins étendue.o;et
créeront-ellesde ce fait une autre
phy- sionomie?Les tableaux
VII
etVfII
vont répondre à ces questions.Nous commeneons
par
Ies hommes cet examen provincial des formes nasales:o.-.o tv a
tàbsE
:YC O H
9€'=É o
.o
I -4.9 .:{ËE€
Q
Droit
rr'rNox,cn NASAI, DEs
RouMAINS
23Le
nezdroit
est particulièrement abondant dansle
Banatet
dansla
Valachie, puis dansla
Transylvanie. La- Bukovine estla
provincequi en
renfermele
moins.Faut-il
imaginerici
I'influence slave? Onsait
que les populations 'qui portent ce nom- qui
ne représente pas une race proprement d'ite sont frequement caractériséespaï un
nez relevé ou retroussé-
en même temps
qu'ils
présentent rarement lurr rrez clroit'I1
semble qtt'ttne teile interprétat-ion-
influence de voi-sinage
-
soit pàssible si nous nous repoïtons à la colonne de cetablà* VII
oùfigurent
les pourcentages cles nez relevés. I-.,,a Bukovine située àla fortière
des populations dites slaves en possède inoomparablementplus que les
autr,es provinces.^Mais
nous n'insistons pas
trop
parce quele
nombre desindi
vid.us examinés en Bukovine est très petit.
La
Transylvanie montre un pourcentage de nezdroit
égalà celui Ia
Roumanietout
entière.En éliminant la
Buko,vine nous constatonsque lc
rrezdroit
estla
forme clela majorité
clela
population masculine, même en Dobroclia(il
estvrai qu'ici la majorité
està
peine visibtre) où cette forme atteintle l5%.
L'abonclance des nez
dnoit
chez les habitants d"u Banatest à
signaler malgré]a petit quantité
cfindividus
mesurés dans cette province.Après
1*
nnudroit,
c'estle
nez légèrement retrevéà
son extrèmité ou retroussé,type du
nez concave cleTopinar{q"i
est, avons nous
dit, le
plus abondamment représenté en Rou- tnnlt ie.Il I'est
inégalement selon les province's'Alors
que 'dansla
BukovineIe
pourcentage cle cetie formeatteint
son maxi-mum; le
minimum ;est représenté clansle Banat (I9'4%),
ùI'extrémité
opposédu
royaume.Les
provinces de l'ancienne Roumanieont-d.*
quantités cle cetteforme
nasaletrès
peuciifférentes cle
la
moyenne clu Boyaumetout entier'
C'estla
Transylvaniequi
en présentele
moins etla
Moldaviequi
en possèdele ptus. Il est peut-être intércssant de
constater q.,eles
cleux provinces àhezqui
cetype nasal est Ie
plus abondantsontf
d,unepart la
Molclaviedont
certainsterri-
toines touchentae.
,Ogiots
abonclamment peupléespar
les slaves et, cl'autrepart, la
Dobrocljaotl
l',on rencontre égalb- ment cle nombreusôs colonies venues deia
Russie:24
EUGÈNE PITTARDLe
nezaquilin
ou légèrementaquilin
présente, selon les 'provinces; des variationsqui vont du
simpie au double. C'estla
Valachie puisie
Banatqui
enont le
moins;la
Bukovine, 'Ia Dobrodja,. puisla
Molclaviequi
en présententle
plus.Le
nez abaissé est rare partout. Nous ne l,avons pas ren- contré'dansles
petites sériesdu Banat et de ta
Bukovine.La
Dobrodja ena
montré presque b%. Les autres provinces Itancien royaumeun
peuplus
de2%
seulemenl.Le
nezdit
éIargi est également rare.f,a plus
f,orte pro- portion_-de cetypc c éiô fournie par la
Transyvanie, puis par la valachie. Dans un chapitre préeédentno's
avons pârlé des photographies cle Magyars, publiéespar
Janko, dans les- qellesii
est facile cle constater fréquemment le nez très élargi desindividus
ainsi représentés. Une inflnence magy*re peot- elie ètre envisagéepour
expliq*erle
h"autpourc.rltrg. rËutit
clu nez
élargi
chez lesTra'syhrains?
Nous laissons,pour
le rnoment,Ia
réponse en suspcnsPour
cequi
concernela série féminine, nous
n'avons chérché la répartition des formes nasales que dans la valachie et dans Ia Moldavie; nous avonsdit
pourquoi._
Ces deux provinces se présentent avec des pourcentages de types nasaux très différents.C'est
ainsi
qu'en ValachieIa majorité
clela
populationposséde
un
nezclroit
tanclis qu,en MolclavieiI n\r a
guèreplus du quart
des habitantsqui ont un tel
nez.par
oontrecette dernière province est beaucoup
plus riche
quela
pre- mière en nez relev6s ou légèrement relevés.La majorité
desfemmes molclaves présentent ce type.
Le nez aquilin paraît beaucoup plus fréquent en Molclavie qu'en Valachie, de même
le
nez abaisséet le
nez élargi.En
résumé,on peut dire
que les femmes valaques sont principalement caractériséespar un
nezdroit,
ensuitepar
un nez relevé; tandis que, chezles
femmes molclaves, c'est I'in- versequi
se pr6sente.Si nous comparons
à
celles des hommes les f,ormes nasa- les reeænsées chezles
femmes, nous constatons que ces der- nières,à
quelles provinces que cesoit
qu'elles appartiennent,ont
beàucoup plus souvent que les hommesun
nez relevé ou l6gèrement retroussé, beaucoup moins souvent qu,euxun
nezL1INDICE NASAL DES ROUMAIIiS 25
aquiiid, plus
souvent qu'euxun
nez abaisséou
légèrement abaissé.Dans I'ensemble
du
royaume les nezdroits
équilibnentà'
peu prèsieur
quantité dans les deux gnoupes sexuels.Enfin
les nez élarg'is sontplus
ab.ondants ehez les hom- mes que ohez les femmes.Lorsque nous comparons, avec les diverses formes. de nez, les différentes subdivisions crées
par l'indice
nasal, nous ne constatons. pas certaines ooncordanccs qu'àpriori
onpourrait
imaginer. C'estainsi
quela
Moldavie.qui- à
l'exception du Banat et de la Bukovine dontil
vaut mieux ne pas trop parler-
possècl'eIa pius
grandequantité
de leptorrhiniensn'a
pas autantd'individus
aùrrer'droit
que la Valachie ou quela
Tran- sylvaniequi
comptent aependant une beaucoup moins grandequantité
cle ces types leptorrhiniens. C'estainsi,
qu'inverse- ment,la
Dobrodjaqui
renferme Ieplus petit
nombre de lep-torrhiniens
possècleune quantité presque égale
d'hommes aux nez droits quela
Moldavie qui,. cepenclant renferltta 20%de .
plus
qu'elie de typesleptorrhiniens.
iD'un autre
côtési
nous nous aclressonsau'groupe
pla-tyrrhinien
nous voyons quela
Moldavie en possède très peu;d,e même qu'elle m,ontre aussi
très peu d'individus
ayant ienez élargi.
Il
semble qu'entre cette dernière forme nasaleet la
pla-tyrrhinie il
existeun rapport plus étroit
qu'entre les autres formes nasaleset
les autres types créespar la
nomenclature des indicesdu
nez.Le tableau.
consacréaux resultats
obtenus chez les femmes ne montre pas clerappolts plus étroit
entre les va- leurs des inclices et certaines folmes nasales.La
Moldavie qui renfermeun
grand nombre cletype
leptorrhiniensn'a
qu'unfaible
quantité de femmes aus nez droits.Et
puisque nous parlons de comparàisons sexuellesiI
faut constater encoïeun fait dont I'interpretation
sera examinée plustard. L'indice
nasal moyen des lÙoumains est plus éIevé que celui des Roumaines' Le premier indique un nez mésorrhi- nien à Iaiimite
de Ia,leptorrhinie;le
secondun
nez I'eptorrhi- nien.De
telles moyennes, nousle
savons' exprimentun fait
r6el.