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L'indice nasal des Roumains et sa répartition géographique dans le Royaume de Roumanie

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(1)

Article

Reference

L'indice nasal des Roumains et sa répartition géographique dans le Royaume de Roumanie

PITTARD, Eugène, DONICI, Alexandre

PITTARD, Eugène, DONICI, Alexandre. L'indice nasal des Roumains et sa répartition géographique dans le Royaume de Roumanie. Buletinul Societăţii regale române de geografie, 1927, vol. 46, p. 3-32

Available at:

http://archive-ouverte.unige.ch/unige:108337

Disclaimer: layout of this document may differ from the published version.

1 / 1

(2)

EUGÈNE PITTARD

Professeur d'Anthropologiio à I'Université do Genève;

avec la collaboration de Mr. Alex. Donlci.

L'INDICE NASAL DES ROUMAINS

ET SA REPARTITION GÉOGRAPHIQUE

DANS LE ROYAUME DE ROUMANIE

_ EXTRAIT DU ,BUL. 8OC. REG. ROM, DE GEOGFAFIEC VOL..XLVI, Ig27 -

Ateliers.Gra{iques SOCEC & Co. S. A., Bucureçti

1928 90352

(3)
(4)

L'INDTCE NASAL DES

ROUMAINS

ET

SA REPARTITION GÉOGRAPHIQUE DANS

LE

ROYAUME

DE

ROUMANIE

Dans deux publications préliminaires nous avon9 ind-iqué quels étaient les carSctères rJe

I'indice

cephatique, ceux de la tàiUe, de

la

couleur, des

yeux et

des cheveux chez les R'ou-

-ri".').

Ces mémoires

avaient pour base I'examen

dtude grande série

de

Roumains d.es deux sexes appartenant_aux àifférentes parties

d'

Royaume, mais particulièrement de 1a Yalachie, de ta Motaavie, de Ia Transylvanie et de la Dobrodja' Les Roumains ainsi étudiés sont presque exclusivement des ru- raux, c'est à dire des populations chez

qui

les caractères mor- phologiques et descriptifs ont plus de chances de se conserver traditionnellement que chez celles d.es grands centres urbains.

Aujourd'hui

nous publions

un

noveau

chapitrc

de.oette

étude morphologie et de descriptive ethnique, en examinarrt les caractères clu nez

et I'indice

nasal.

Cette étude

est

basée

sur

I'examen

de

2239 hommes et de 365

femmes.

* *

*

Jusqu'à présent nous ne possèdons,

au

sujet des popula-

tions

noumaines, ausune

indication

rela,tive

à

ces caractères, sauf ee

qui

a été

dit

par

I'un

de nous

(E' P')

dans ses $iver-

ses étudés

sur

I'antf,ropologie

de la

Roumanie, synthétisées plus tard dans un chapitre d'un ouvrage d'ensemble sur les Peu- r) E. Pittard & A. Donicl. Etucle sur tiintlice céphalique de Roumanie

**'u" ri"-'u.!îi'â"*.3îurtiiion-géogr;phique de

ie

caractère. Société ËàîîtË'ïoù*àioè- a e-'ceographié ; Èu câredt, 1e26'

ï"l,ii*"nlffi::;w"atn631r;;âi3,#!1#i"ç,ê:i#z:i6,8

(5)

4 EUGENE PITTARD ples cle

Balkans').

Eugène

Pittard

a donné, dans cet ouvrage, quelques indications

au

sujet de I'indice naqal des Rroumains en g6néra1,

puis

des Dobrodjiens en

particulier.

Antérieure- ment,

iI avait

également

fourni

des documents

au sujet

de ees mômes caractères chez les Rroumains de Transylvanie

').

fI

sera question, dans quelques insta.nts,

de

ces différents travaux.

La

conclusion gén6rale

qui

ressortait d.e ces recher- ches préliminaires

était

que, dans

leur

ensemble

- par

l,eur

inclirce nasal mtoyen

-

les Roumains figrrraient parrmi les peu- ples leptorrhiniens.

La

série que nous mettons en oeu\rre aujourd'hui va nous permettre,

à

caus,e de sa puissance numérique, d.'obtenir des résultats

plus

certains. D'une

part,

elle autorisera

à

émettre des conôlusions

pour

I'ensemble

du

Rroyaume

qu'on

pourra peut-être consid6rer comme

définitifs;

cl'autre

part,

elle per-

.lnettra de tenter

une

.répartition

g6ographique

- bien

en-

,tendu dans. ses lignes principaies

-

clu caractère de I'indice .nasal selon les pnovinoes et, dans eertaines conditions, même

sdlon les clistricts.

' '

.Nous exposerons da,ns. quelques tableaux

les deux

me- sures

du nez

(longrreur

et largeur), l'inrlice

nasal,

et,

pour

la

partie descriptive, les différentes formes que prend

le

nez dans

le

visage des populations roumaines.

I.

Les mosures du nsz

et

de I'indics nagal pour I'ensemble de la

Boumanie.

TABIJEAU I

I{bmmos Fsmmos

2239 ôoD

70,1-4 68,6

69,99 68,28 49,72m1ûl 34,81m1n

'45,74m/nt

3L,22m/m

Lgs deux cliamètres du nez sont plus développés chez les homqres que ,chez les femmes, ee qui paraît, ar

priori,

naturel

à

cause de

la

plus petite

taille

des femmes.

,Nous avons cl.rerch6, chez

les

femmes,

les rapports

d.e 1) Eugène Pittard. Les Peuples des Balkans,Genève, Lyon et Paris, 1g20.

.

_

\

Pittard & Sergent. Recherches anthropotogiques

iu,

les Aoumtûns de Transyluanie. Revue anthropologique, Pàrisi 1919.

l.xm:,j'{i-'rîïr

Làrgieur moYenne

clu nez

Indice nâsal moyen

Indice moyennesdes

(6)

I.'INDICE' NASAL DES nOUMAINS

ia

iongrreur

et

de

la

largeur clu nez'à ce que sont ces mêmes d.imensions chez les hommes.

Voici

les résultats:

Les femmes sont, par rapport aux hommes de'leur groupe ethnique:

pour

Ia lortgueur du nez comme 91.9 est

à

100;

. pour Ia

largeur du nez comme 89.5 est

à

100.

On

voit

que,

paï la

longueur

du

nez, Ies femmes sont beau-

.

coup

plus

rapprochées des hommes que

par la largueur

du ,même orgare.

Par leur

indice nasal moyen, les hommes sont mésorrhi- niens, Ies femmes leptorrhiniennes.

Si,

au

lieu

cl'employel Ia moyenne des indices, nous calculons

I'indice

des 4oyennes'.

. les

hommes

ne figurent plus parmi les

mésorrhiniens' mais dans

le

groupe

leptorrhinien,

toutefois

juste à Ia

limite.

'

Chez

les

hommes I'inclice nasal

minimum est

d.e 48.44, marquant une extrême,leptorrhinie,

Ie

maximum 95.12 incli- quant nettement

la

ptatyrhinie. Cette

quaiification

morpholo- giciue est semblable

à

celle des populations

(Nigritiens

Ban- tous, etc.) chez

qui

cette caract6ristique est

la plus

âecusée.

Entre les deux indices

extrômes

I'écart est

46.68.

Chez

les

femmes

I'indice minimum est de 50,

I'inclice maximum de 93.18; I'êaart

- un

peu plus,faible.que ceiui des hommes

-

est cte 43.18.

Les chiffres féminins

apellent

les

mêmes considérations .q'.re ci-ciessus.

" La répartition

des diverses formes nasales, chez les deux ' . sexes, sont les

snivantes. .

:

I'ABI,EAU II

., t 0/

1,1 o/o

c

Hommee

,E ernmes ;

49,69/o 61,4olo

17 ,8 0/o

3î)îolo

I

;

Cette

répartition

confirme

I'indication, fournie

ci-d'essus

par

les indices moyens comparés, cl?un earactère }eptorrhinien

plus

accentu6 chez

les

femmes que chez

les

hommes. Mais iiinclice moyen, ehez lequel

sont

fondus

tous les

earaetères :'inclivicluels, ne permettait pas de se renclre compte

si

sa va'

leur était

obtenue

à

I'aictre

d'un grand nombre

cf indiviclus possèclant

le

rnême signalemeni'(clans'ce cas

il eut

été une

(7)

6 EUGùNE PITTARD représentation

fidèle d'un

caractère

morphologique) ou

à

I'aide d'indices particulièrement élevés, mais en

petit

nombre.

Les pourcentages éclairent

ie

problèm,e.

Dzurs I'errserrùle

il y a

beaucoup

plus

d,e femmes leptor- rhiniennes que d'hommes leptonhiniens. Les femmes comptent

I2%,

de

plus

que les hommes,

d'individus

possèdant

un

nez relativement long

et

étroit.

En

revanch,e, Ie groupe mésorrhi-

nien

est beauooup

plus

a,bondant chez les hommes que chez femmes.

fI

en est de même

pour

Ie groupe platyrrhinien.

En

résumé,

si

les hommes de Roumanie se partagent à peu près égalernent en deux groupes de leptorrhiniens

et

de rnésorrhiniens,

il

n'en est pas de même ehez les femmes qui sont bien

plus

souvent leptorrhiniennes qu,e mésorrhiniennes.

Le graphique

(figure 1)

représentant

I'allure

des indices

individuels

masculins m,ontre assez

bien cette

sépar'artion Irresque égale de

ia

population roumaine mâle entre les types ieptorrhiniens et les types mésorrhiniensl c'e'st comme si deux races se trouvaient en présence.

La

conclusion

qui vient

d'êtrre exprimée ci-dessus ooneer- rrant les lùoumains en général, rnoclifie uutablemenL r:elle qui

avait

ét6 exprimée

par

Eugène Pittard. au sujet de eette po- puiation dans son

livre sur

les Peuples des Balkans.

Dans cet ouvrage l'indice nasal

avait

été étudié: d'un côté

sur

179 Roumains de l'ancien Royaume,

de I'autre sur

146 Dobrodjiens.

Les

d,eux

séries étaient

composées

avec

des homm'es seulement. Si les Dobrodjiens se montraient plus sou-

rent

mésorrhiniens

que

leptorrhiniens

il n'en était pas

de même cles lioumains en géné,ral qui, au contraire, étaient plus souvent

leptorrhiniens

que mésorrhiniens.

L'indioe nasal moyen des Roumains en général était a,lors

de

69.90,

très peu différent d'ailleurs

de

I'indice

moyen de

notre

étude aetuelle.

Les

variations individuelles, dans cette série de 179

individus,

s'étendaient

de

50

à

95. Dans notre

présente'série

le

maximum n'est

pas

dépassé mais

le

mini-

mum') I'est au

eontraire cle deux uaités.

Nous reviendrrons

tout

à l'heure au sujet de

la

série mas- euline de

la

Dobrodja.

Pour ee

qui

coneerne Ies femmes nious ntavons, pour ltin-

t1 Un tel minimum doit être considéré cômme une observation rarement enregistrée.

(8)

r,'rNDrcE NÀSA', DES 7

:ROUM-1I'iS

- ,

l

térieur même de la Rournanie, que des éléments de comparaison

tout à fait insuffisant.

Eugène

Pittard avait

signalé les

chif'

\.

sl

ç

r!

I

ù

Vl qt

q

oO

h I ù'

èo ql

ù

ot d:

I

b vlz

E5 cræ

ù':

CI ::

qtïwlAt

<0

g:

U\J 'HA

z

q

I

ù tr

Ot

I

*

'fi"es suivants:

pour

10 femmes de

la

vallée de

la

Prahova:

longueur clu nez

47 mm.5, largeur

33

mm. 7, indice

nasal

r. +.. .d ! r.'. i "

(9)

8

EuGÈNE prrrABD 71,10. Ces

trois chiffres

sont. supérieur

à

ereux que donne la grande série des 365 femmes présentement étutliéls.

Le graphique (fig. 2)' montrant les

indices indivicluels féminins indique avec netteté

la

préclominance chez res Rou-

'

rnaines

de types

nâsaux marquant

la

leptoruhinie. L)e gra- phique mis en opposition avec celui obtenu avec les documents ,masculins assure,

d'un

coup d,oei},

la

différence sexuelle de

ce caractère

du

nez.

il.

Examen dds provinces

et

des Oistricts.

'

Les différentes provinces clont se compose

la

lùoumanie, présentent-elle loutes, au

point

de vue

d'

caractère de

lindice

nasal, une niême physi'onomie?

d,e 2.239 hommes et"de 365 femmes mesurés, les

iiciividus

ap- partehant à ces différentes provinces. Deux de ees dernières, dans

la

série masculine, ne sont représentées que p,a,r de petits nornbres d?individus:

le Banat et la

Bukovine.

euant à

la série féminine

elle

est presque exclusivement composée par

.les

leprésèntants

de

ia

-Vumni",

88 femme moldaves seule-

ment ont

été mesurées. I.les autres

provinces ne sont

pas repr'ésentées.

TABIJEAII III

Valachio Moldavio Transylvanie Dobrodja .

Banat bocovine . .

1298 49,46 34,39 70,'1,2 69,53 48,44 95,!2 46,68

432 57,1,2 35,04 68,82 69,54 52,46 90,48 88-02

247 50,- 35,97 71,,07 71, ,07 55,36 92,68 3'î,32 1.46 50,6 36,89 73,24 72,79 52,73 I3,02 40,29 36 52,03 35,7 5 69,4L 68,71 56,L4 88,27 30,13 19 50,7 4 34,31, 68,69 67,62 60,7l" 80,49 1.9,78

Dans le Tableau

fff

nous faisons

figurer

les mesures d.u

uez et I'indice nasal. des hommes, subdivisés selon les provin_

c

.5

a)È Fo

z

,.È o oco5ÉN

Ph=oÊe Èo5ÉN çiE c 'JEt

o

cd o

o E

a

.2aa

E

1=

;'1,

&F (J

Hommos

ROUMANIE 2239

on m/m 49,72

on m/nr

34,87 70,I4 69,99 48,44 95,12 46,68

(10)

t, .ô 6ft.,rglrgAt

'Bt.l a

.:6':9 1",9

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l- Ç

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z

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I a

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'?

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:)

:t 2

:

(11)

10 EUGÈNE PITTARD ces auxquelles

ils

appartiennent. Nous ajoutons,

pour

ce qui concerne

i'indice

nasal,

lc minimum et le

maximum

de

cet indice et, dans une dernière colonne, i'écart entre les extrêmes.

Examinés selon

les

subdivisions géographiques provin- ciales, les mesuïes inrliquant l,a longueur et lzr,largeur

*oyott-

nes du nez

font

constatater des variations assez étendues.

Les plus longs nez

(il

s'agit

ici

de dimensions absolues) ont été recontrés dan.q

le

Bana,t

et

clans

la

Moldavie, les plus courts dans la'Valachie.

Si

nous éIiminons

le chiffre du Banat à

eause clu pctit nombre

d'individus

ayant servi à I',obtenir nous pouvons, par oontre, conserver

le chiffre afférent à Ia

série moldave. I1 y a, entre celui-ci et

le chiffre fourni par la

Va1aohie, une

dif-

férence d,e près de deux unités

-

ce qui est assez considérable pour une mesure d'aussi faible valeur que

la

longueur du nez.

La plus

grande iargeur du nez est celle des hommes ha- bitant

la

Dobrodja. Peut-être

ici

devons-nous

faire

intervenir une influence provenant des Tatars

qui

sont depuis frort long- temps dans cette province

et qui ont pu,

dans certaines cir- canstances,

et

dans certains

lieux,

donner

de leur

$a,ng aux habitants

ne

ressortissant pas cle

ieur

groupe ethnique. Or, on sait que les Tatars ont

-

surtout les

vrais

Tatars

-

Ie

nez large.

Après ia

Dobrodja c'est

la

Transylvanie

qui

des diver- ses provinces, montre

Ia

largeur

du

nez

la plus

oonsidérable.

Les

plus

faibles largeurs

da

nez

ont

été rrecontrées dans la Bukovine

et

dans

Ia

Valachie. Mrais

il y a lieu

d'éliminer la première de ces provinces à cause du

petit

nombre d'inclivitlus

qui lui

appartiennent.

Quant à Ia Valachie,

la

moyenne de Ia largeur nasaie doit être une représentation exaete puinqu'elle est obtenue à I'tricle de 1298 individus.

Nous voyons apparaître maitenant, chez les populations de

la

Valachie, combien I'apnendice nasal ch,ez

les

hommes est absolument rnoins

long et plus étroit

que ohez les autres populations roumaines. Nous pouvons oonclure que

les

Va- laques

ont,

absolument,

un petit

nez. Iùeste

à

savoir ce que donnerait

la

comparaison des dimrersions de l'appendice na- sal à

la

stature.

*

+

(12)

LlINDICE NASAT, ])ES ROUMAINS 11

Nous;âvors

dit

que I'indice nasal moyen de

la

Roumanie indique

la

mésorrhinie.

Troi

provinees, sont mésorrhiniennes:

la Valachie, la Transylvanie et la Dobrodja. Trois

sont leptorrhiniennes:

la

Moldavie,

le Banat et Ia

Bukovine. Si, au

lieu d'utiliser Ia

moyenne des indices, nous prenons

I'in-

dice des mo5rennes, nous oonstatons une légère modification

à

cet arrangernent provincial.

La

Valaohie mésorrhininne de-

vient, par un simple phénomène arithmétique, leptorrhinienne, d'ailleurs légèrement.

La

faible l,a,r:geur nasale

-

absolue

-

des Valaques sem-

blait,

a

priori,

devoir les conduire à possèder

un

indice nasal leptornhinien

et

non mésorhinien. I-ia colonne renferma,nt les

-ôyetttt"*

d.es longueurs nasales

notls

explique

pourqoui il

n'en est pas ainsi: les Vaiaques possèdentle nez ie moins long de tous les Rouma,ins.

Ires écarts

entre les

extrêmes

peuvent nous

renseigner

sur

l'étendue des variatiorns individuelles selon les provinces.

On

constatera que c'est

la

Valachie

qui offre le plus

grand

écart et que c'est Ia Transylvanie qui montre le plus petit. Nous laissons de côté les deux

minima offerts par le

Banat

et la

Bukovine à cause de

la

faiblesse numérique de ces deux séries.

Nous

passons maintenant

à

I'examen

de la

répartition géographique des divers types fondés sur les variations numé- riques de I'indice nasal.

TÀBLEAU IV

Elom mes

Valachie

Mofilavio . 'Iransylvanie Dobroilja .

Banat

Bucovine . . .

0/It 49,39 56,25 42,5 36,6 66,66 63,16

otlo 47,84 42,36

53,-

58,6 3o,tb 36,84

0t,0 2,77 1,39 415

4'8 2,79

C'est

le

Banat et

la

Bukovine

qui

semblent renfermer Ie

plus grand

nombre

de

leptorrhiniens.

Après

ces deux pro.

vinces c'est

la

Molclavie. Puis, assez

loin

derrière elle, vient

la

Vala'chie.

LEPTORRHI-

NIENS uÉsonnltt NIENS

PI,ATYRRHI NIENS

(13)

72 EUGÈNE PITTARD Crest

la

Dobrodja

qui

renferme les

plus

petites propor-

tions

d'individus leptorrhiniens.

Tout à

I'heure,

a

propos de

la

largeur du nez, nous avons clonné une explication qui pour.-

rait être utilisée pour interpréter

cette

faibte quantité

de leptorrhiniens dans cette province.

Le

plus grand nombre de mésorrhiniens se rencontre dans

la

Dobrodja,

puis

dans la Transylvanie.

Si

nous éliminons ies deux niinirna o.l.telts

par le Baral et la

Bukovine, c'est

la

Molcla,vie qrri monh'e

la plus

petite quantité

relative d'individus

mésorrhiniens.

Ainsi les

cùroses

étant

vues dans

leurs

caractéristiques générales, on

peut

clire que

la

Valachie partage

à

peu près

également ses représentants

entre les leptorrhiniens et

les mésorrhiniens

et

donne

ainsi

une image presque identique à

celle

qu'a fourni le

royaume de Roumanie dans son entier.

(voir

graphique

No. 3). La

Molclavie, elle, apparaît comme une province

à majorité

leptorrhinienne

et la

Transylvanie comme une province

à majorité

mésorrhinienrre.

Rorr-tex

Pr-nrv

- b4 É.

.5 G -Ir F<T=t '1- æ.,

&ËÈrgNL.qeNrSl$

El nxal lYo!:DAvi G,

Vauacxir

T'æ e r'r sv uv

DôFEoDjA

Fig. 3.

Nous ne retrouvons

plus ici

les ooncordanoes géographi- ques des caractères ethniques que nous avions constatées

-

par

oxemple entre

la

Transylvanie

et

I'ouest de

la

Moldavie rrn étudiant

la répartition

de

i'indice

céphalique.

-

(14)

I]'INDICE NASAI, DES BOUMAINS 13 Quant

aux

incliviclus

platyrrhiniens ils se

répartissent dans toutes

les

provinces (1a

Bukovine n'en

montre aurcun'

mais

cette série est

trop faible

p,our

être utilisée).

C'est la Dobroclja

qui

connaît

Ie plus grand

nombre

de

types pla-

tyrrhiniens, puis

c'est

Ia

Transylvanie. C'est

la

Molclavie qui en renferme Ie moins.

Comment

expliquer

cette rela.tive a,boncla.nce cles types

platyrrhiniens

à

Ia fois

dans

la

Dobnodja et dans

la

Tra,nsyl- vanie? Devons-nous envisager,

pour

ces deux provinees, les mêmes raisons?

Pour

ce

qui

concerne

la

Dobrodja

il suffit

de rappeler une obsenvation

faite

ci-dessus

à

propos cles Ta- tars. Mais une observatîon de cette nature ne peut s'appliquer

à la

Transylvanie. Peut-être

faut-il faire intervenir

une in- fluence magyare?

Les Hongrois,

longtemps,

ont

posséclé la Transylva,nie

et il

est

bien

certain, qu'au cours cles siècles, des métissages se sont produits. Nous manquons malhcureu- sement

de

documents

sur

I'anthropologie cles lVlagyars, no- tamment

sur leur

morphologie faciale. Ce

qui rendrait

pos- sible d'invoquer i'influence de ce t;rpe ethnique sur une partie de

la

population roumaine de

la

Transylvanie, nous l'avons

trouvé en feuilletant l'album

des types magyars

publié

par Janco

'). On

constate

qu'ul

grancl nombre des personnarges photognapùriès possèdent un nez remarquablement large. L'ex-

plication

que nous cherchons peut-elle véritablement trouver

ici un

argument,

à I'aide

cle ces seules photographies qui sont,

à

nos

yeux

,de maigres doc.ument?

II vaut

mieux, pour

le

moment, s'abstenir.

Les valeurs, exposées ci-dessus, représentant

Ia

longueur

et la

langeur cle I'appendice nasal,

et

i'inclice nasal moyen' dans

Ia

Transylvanie, m'ontrent quelques petites modiffica- tions d'avec celtres

qui

ont été puhliées

il y a

quelques années

par Pittard et Sergent'). Alors, Ia

série cles Roumains de

Transylvanie se courposait cle 175 hommes

(aujourd'hti247);

la

longueur nasale moyenne

était

de 50 mm. 24 (aujourci'hui 35 mm. 87). Quant à liindice nasal

ii était un

peu plus élevé (71.93) eu'aujrsurfl'hui

(71.0fi. Mais

ces ohangements,

on

le

voit,

sont tle peu d'importanoe.

r) Dr. Iohann ltnko, Magyarische Typen Ethnographische Samm- lungen' des ung. nationalmùÈeum, Budâpest, 1900.

2) Plttard & Sergent, déjà cité.

(15)

t4

EUGÈNE PITTARD Dans ce mémoire les auteurs avaient indiqué qu'en exa- minant comparativement Ia longueur du nez dans divers grou- pes ethniques

du

Sud-est européen,

ils

constataient que celle indiquéc

pour lcs

Roumains

dc Transylvanic ôtait la

plus

faible. Une telle

conclusion

ne pourrait plus

être exprimée aujoud'hui.

En effet,

dans

le

tableau

IIf on

constatera que

si le

nez des Transylvains est relativement eourt,

oelui

d.es

Valaques I'est encore tlavantage.

II

faudraiL donc aujourd'hui appliquer

aux

Valaques oe

qui était clit alors

des Transyl- vains.

.*

TABLEAU V

Femmgs ROUMANIE Yalachio Moldavie

274 45,51 31,11" 68,95 68,36 50,- 93,18 43,1 8 38 45,2b 31r- 65,6? 65,61 50'- 77,78 27,78

Le

Tableau

V

renferme les indications numériques nela-

tives à

la

longueur

et à la

largeur

du

nez

et à

f indice nasal chez lLes femmes.

Ici

les documents provinciaux sont beaucoup moins riches que ceux des homme.. Deo* pnovinces seulement de I'aneien royaume peuvent être évoquées:

la

Valachie et la Moldavie

et

encore,

pour

cette dernière,

fauLil

être prudent,

car le

nombre des f'emmes mesurées

sur

ce

territoire

est-il trés petit.

Si

nous devions considérer comme

ayant

quelque va.eur

le chiffre

représentant

Ia

longueur mo5renne

du

nez okrez les femmes moldaves, n'ous devrions

conclure que le îez

des

femmes Valaques est

plus court

que

celui

d,es femrnes Mol- daves.

Il

est bien possible qu'ung telle conclusions puisse être

un jour

exprimé comme

un fait certain

puisqutelle est con- forrne à celle q-ui peut être formulée en examinant Ie tableau des mesures masculines:

en

effet, chez les Valaques mâles Ie nez est aussi plus .oourt

(voir

tableau

IIf)

que eelui des Mol- daves de même

qualité

sexuelle.

â.a

=v

Z':'9Cd o

OH

o

éo

Fl

oÉN Éo

E"â5 o

!0 Jcj

E9.a ao ùqÊ zaâ

ûÉ

qÈ5

-E

dX ë

doc on m/m

46,7 4 en m/m

3J,,22 68r6 68,28 50,- 93,18 43,1 9

Fù

CJ

(16)

L'INDICE NÂSAI] DES ROUMAI.\S

l6

'La

larrgeur du nez est

la

même' chez les f'emmes d'es deux provincbs.

"Ltiodi..

nasal

marque

la leptorrhinie

aussi bien àn Moldavie qu'en Vaiachie. Ellle est moins àccusée cependant dans cette dernière province,

à

cause justement

du

nez plus

court des femmes

,rtiluqo..

comparé à celui des femmes mol- daves.

si

nous

utilisons I'indice

des moyennes

il

ne ,modifie

pas

la

classification

qui vient

d'être indiquée

Lorsqu'on examiie,

selon les

provin**:-.lu!.

extrême de I'indice nàsal des fernmes on constate que si I'indice minimurn est

le

même tlans

les

deux provinccs, I'inclice maximum est

au

eontraire extrêmement

différent'

L'écart entre les

extrêmes

fourni par la Valachie

est

pïesque aussi élevé que celui renaontré ci-dessus clans

la

série masculin'e.

Fernmes Yalachie Moldavie

TABLEÀU VI

ot/0

64.23

7

4,-

34,31 qA --

0t/0

1,4,r

Ira répartition

des

types

nasaux selon

la

classification (tableau

Vf)

montr",e chez les femmes des cleux provinces.une

irédominante

extrêmement

nette de

types--leptorrhiniens'

bette

prédominance est

surtout

marquée en Molclavie

ies s/+ des femmes sont leptorrhiniennes.

Quant

à la

Valachie elle possède

plus

de 64% de types leptorrhiniens. N,o's trouvons

tà oo" tiès

nette confirmation

dË ce qui a été constaté ci-clessus en étudiant

la

série féminine sans spécification g6ographique').

l-,,a Vafacni"

."ù.

a montré quelques types platyrrhiniens'

Nous avons

dressé,

pouï

représenter cette

répartition

des

r) Le lecteur qui examinera avec atlen[ion. ce petit tab]eau con- sta te ra/

;;

'i ; "'"d;"

Ë

Ëii"ô

*ââ'

-en rre re s ïnot;

îi'î JËigi"'1?f il

éi"à-ôlteno"J pdr l'addition des chiffre-s aff

Moldavie comparées irâ-iiroo"-"u--offerr" par Ia Roumanie. entière.

ëiiËi'ir"ré;;;;Ë;;;iË;t*au-fâil

[ue. nous a'ions laisséde côté. un cer-

tâiï-"î.n."-,fà fu-*-"î-prô".n"tit

des provinces autres que la Vala-

;hi; ;iËMoioauie;

"'iË5'et"i"ol en troir..petit nombre pour que leurs ôiiàctà.iitiques nosât"s puissent être utilisées'

PLATYRRHI- NIENNES r,lÉsonRHt

NIENNES

rÉpronnnt-

NIENNES

(17)

16

nueÈnn prrrARD

formes nasales chez res- femmes,

un

graphique des pouï.en-

!us9r

(fig.

a) construit de ra'même façàn

iue

cerui

"tiii*à po""

'les hommes et, comme

pour cel'i-ci, i"*

"ô*pu"aison

peuVent

être faites

immédiatement avec lensembre

ào ,oyu.i*e

mis

en

parallèie.

ROr,rrrnNie

f\4or.oavlE Vâuacxie

SERBES

PrArY-PlEsO- T- t

1=>

.f <->

Rrè€asB,€srR,"\

Fig. 4.

Nous pouvons essayer quelques comparaisons entre les caractères des Roumains exposés crans ce mérnoire et les mê- mes caractères chez quelques populations voisines. uâmeo- reusem,ent, nous n'avons à notre disposition que quelques clo_

euments concernant les serbes et les Bulgare..

c..

irrdications sont cependant intéressantes

parce

qu'e*res

prorri.m"r,i

du

pê-9

auteur, obtenues

à la suite

cre mensurations

faites

de

la

mênee fagon.

Chez les Serbes,

sans autre

spécification géographique (n9us n,e pouvons

pas

savoir, en

particulier, si .."

uol"t

d., voisins

immédiats des Roumains, ce

qui esi

cl'ailleurs bien probtable)

la

longueur et

la

largerir cru nez sont prus considé- rables que chez les Roumains eux-mêmes. L'inclice nasal est aussi

plus

élevé.

I

t

Longueul du

nez

50

mm.

Lalgeur du

nez

36

mm.

Indice

nasal

moyen

71.88

o92

.)

La

répartition des formes nasales m,ontre chez les serbes

un

moins grancl nombre cl'indiviclus leptorrhiniens (86;,Tb%) que chez les Roumains;

un

plus grancl nombre cle mésorrhi_

niens

(59.21%)

et un plus grand

nombre également (4.2g%,)

de types platyrrhiniens.

(18)

IT'INDICE NASÀL DES BOUMÂINS

BULGARES

Les Serbes ont donc un nez plus développé dans les deux sens que les Roumains,

ils

sont aussi

plus

mésorrhiniens et

et plus

souvent mésorrhiniens qu'eux.

. Voici

maintena.nt

les

diamètres

et les

indices d"es Bul- gares:

I t

Longueur du

nez

51 mm.

93."-.-.,.

Largeur du nez 36 mm.

67 Inclice nasa,l rnoyen 70.ti8

t7

,. iL

Le

nez des tsuigares considéré égaiement comme

un

e,a- '

ractère d'ensemble dans ce pe-uple, sans spécificati,ons géogra- phiques provinciales, est

plus

développé, dans les deirx sens, '

que

celui

cles Roumains.

L'indice

nasal moyen' des Bulgares '

marque

la

mésorrhinie

et la proportion

des types

leptorrhi-

.

niens est beaucoup plus grancle chez eux que chez les Serbes i (44.5%); mais elle n'atteint pas tout à

fait

celle des Roumains.

Par

contre,

les types

bulgares mésorrhiniens

sont

relative- ment plus nombreux que les mêmes types dans I'ensemble de

la

Roumanie.

***

Dans deux cles provinces

du

royaume

(la

Valachie

et -

en partie

- la

Moldavie)

il

est possible d'essayer une répar-

tition de I'indice

nasal selon

les districts.

Malh,eureusement tous ces derniers ne

pourront

pas

être

représentés. Nous ne porurons

faire figurer, sur la

carte, que

trois districts

mol- daves (Bacau, Neamtu

et

Suceava);

mais un seul district

valaque manquera

à

I'appel,

celui

de Gorj.

Sur

les 15

districts

valaques clont nous connaissons

I'in-

clice nasai moyen en trouvons

6

-

pnesque

la

moitié

-

qui

sont leptorrhiniens.

L'indice

minimum 68:41 est présenté par

le district

cle lùomanati.

Les autres clistricts

ieptorhiniens sont, dans

I'ordre

cle

Ia

valeur croissante de

I'indice:

Teleor-

man

69.47; Buzeu 69.51;

Oltu

69.78;

Braila

69.88

et

Musoel 69.98.

A

consulter

la carte (fig. 5) on

s'aperçoit que ces dis-

tricts

leptorrhiniens

ne

sont

pas

tous groupés en

un

même

endroit

de

la

Valachie. Seuls les

districts

de ll,omanati, Oltu

et

Teleorman constituent une masse ,eohérente.

Ces

trois districts -

nous llavons montré dans

un

tra-

vail

préeéitent

-

sont peuplés

par

une

majorité

d'individus

90352 2

(19)

./)

z ..u

. :i '2!

rr:

s

·j ...

[--1.Jus~u·À

G9,99

ol:.:. J

(O ,oo, À

(V,99

.~ Sr1.oo

À (1,99

\'." u:+++J::a Z

C, b1J;W 2 é. T Pi...u S.

0---....

'-...:;

Fig. 5.

Ar= Arge~; B = Bacau; Ba= Bessarabie; Iln =Banat; Bo= Boto~ani; Br= Braila; Bu = Bucovine; Buz =Buzan; C = Covurlui;

D=Dobrodja;Da =Dàmbo,ita;Dl =llolj;Do =Dorohoi;F=Falcin; G=Gorj; l=Ilfov; Ia=Ialomi\a; ls=Ia~i; M=

Mehedin(i; Mu = J\foscel; N = N eam\n; 0 = Oltu; P = Prahova; Pu = Putna; R = RomanaF ; Rm =Roman; R. S. = Ràmnicn Sll.rat;

S =Suceava; T =Transylvanie; Tc= Tecuci; 'l'e= Teleorman; Tu= Tntova; V= Vàlcea; Vl = Vla~ca; Vs= Vaslui.

>-' (/)

trj

q C'1 i.zj-

z l.zj

"li

...

>--3

>--3 il>

l:>';I

t1

(20)

I,IINDICE NASÀI, DES ROUMAINS 19

ayant un

crâne dolichocéphale.

II est donc probable

que

nou

avons

à faire à

une population

qui

associe

à

ce crâne allongé

une

face longue, dans iaquelle

le

nez est aussi long

et

relativement étroit.

T,ous

ies autres districts

vaiaques

sont

mésorrhiniens'

Les

indices les

plus

élevés

sont

ceux

de Ia Jalomita et

de '

la

Dâmbovila,.

Pour distinguer plus nettement les districts les plus rap- prochés

de la leptorrhinie ou les plus

éIoignés

de

celle-ci, nous &vons essayé, dans lo groupe mésorrhinien,

trois

coupu-

res (la

carte

fig;

5 les

indique)

selon une

unité

cle différence clans

Ia valeur

cles

inilioes

moyens.

Les districts dont

les indices sont

les plus

rapprochés

de la leptorrhinie

bord.ent presquo tous

Ie

Danube

sur

sa

rive

gauohe (excepté

le

dis-

irict

cle

la Jalomita):

ce sont ceux de Mehedinti 70.21, DoIj 7L.I0, Vlasca 70.33

et Ilfov

70.87.

Un autre district, celui

cle Rimnico-Sarat,

de faible

mé-

sorrhinie

(70,15),

est

'enelavé

entre Ia

Molclavie

et la

Va-

Iachie.

'En

additionant d'une

part

1es ind,ices moyens des districts

qui

b,ordent

Ie

Danube, cl'autre

part

les inclices moyens des

clist"ict. qui

confinent

aux

Carpathes,

il

semble

ressortir

de cet arrangement géographique, fatalement

arbitraire,

que les habitants du premier groupe sont

plus

portés vers

Ia

leptor- r:hinie que les habitants du socond. Ces deux régions comparées restent troutes

les

deux,

en

moyenne, mésorrhiniennes, mais

Ia

première I'est

un

peu moins que

la

seconde. Ce n'est là,

bien

enend.u, qu'une

vue tout à fait

générale.

II nous

est

impossible

d'insister à

cause cles

valeurs

numériques trop

différentes les unes

des

autres

présentées dans ,oes divers districts.

L'intérêt

d'une étr-rcle de ce genre poussée

plus

loin, serait manifeste, si

I'on

se rappelle les constatations que nons avons faites naguère

à

propos cle l'indice céphalique dans les districts montagneux valaques

,

fl

est

tout

de même intéressant de oonserver

par

devant soi cette oonstatation que I'indirce nasal moyen cles populations bulgares, bordant

la rive droite du

Danube,

est plus

faible

qo" I'ittdi"e

moyen des populations carpathiques

transylvai

nes.

Il y aurait

atrors, sur les d,eux régions valaques, méridio- nale

et

septentrionale, que venons d'étabiir, comme

un

reflet

(21)

20

EUGENE PITTARD

de

ces indices moyens: bulgare d'une

part, transylvain,

de I'autre.

Quant aux districts moidaves que nous avons

pu

étudier,

ils

sont, avons-nous

dit,

au nombre cle trois.

Ils

sont tous les

trois

leptorrhiniens.

ce

caratère moven

pourrait bien

être I'expnession cl'une

rlalitê oar Ie ,ro*ïru

âes indivicrus exa- minés clans chaque

district

est assez grand

pour qu,il

puisse

cn

ôtro ainsi.

D'aillerrrs en se reportant au graphique 3 où figure la Mol_

davie considér6e dans son ensemble, on eonstatatera que cette province

est

justement celle

qui

(nous laissons

de

côté le

Banat et ia

Bukovine) présente

le plus

grancl nombre d'in-

dividus

leptorrhiniens cle toute

la

Roumanie.

Le peu que nous savons clu voisin immédiat de Suceava

la

Bukovine

-

-

semble nous montr,er

que ce territoire

est

riche de types leptorrhiniens. 11 est dans tous les cas intérres-

sant de

constater que nous groupons,

à

I'ouest

de la

Mol-

davie,

un

ensemble géographique clont

les

populations pos- sèdent

un

indice nasal de caractères communs.

Quant aux autres

districts

moldaves nous n'avons

à

leur sujet que peu de documents. Ce que nous savons semble

indi-

quer que

leur

indice nasal moyen vraisemblablement mésor-

rhinien

ne

doit

pas être

très

éloigné de

la

leptorrhinie.

Cette répartition

par district

permet de toucher

du

doigt ce

qui doit

être I,e véritable caractère cle I'indiee nasal cle La

Roumanie en général.

une forte proportion

des

districts

va- laques, vraisemblabiement

la plupart

des

districts

mordaves sont leptorrhiniens.

Le

caractère moyen

de

mésorrhinie ap_

pliqué au

royaume

provient surtout

de

I'influence

ethnique de

la

Dobrrodja et de Ia Transylvanie.

Parmi

les caractères descriptifs que les anthropologistes, observant

les individus vivants,

n'emettent jamaiÀ

dJmen-

tionner, Ia forme du nez peut être considérée comme

un

crocu-

ment

de premier

plan dont

l'enregistrement

ne

d,oit jamais être négligé.

La

,comparaison clans

les

séries ethniquà n'est pas toujours très facile.

En effet,

certaines auteurs

ont

com- pliqué le nombro des formes nasales

-

comme on a compliqué

+ * +

(22)

L'INDICE NASAI] DiIS ROUI{AINS

2l

ies couleurs cle

la

peau

-

et

il

est

difficile

que

tout

le monde

tombe dlaccord

sur

des

types ainsi

constitués.

Au

cours cle ses études clans

Ia

Péninsule des Balkans, Eugène

Pittarcl a limité à six le

nombre des formes nasales' ce"sont elles que I'on trouvera clans les tableaux

vII

et

vIII

ci-dessous.

Le

nez clroit et

\e

nez

aquilin n'ont

pas

à

être expliqués'

Tout ie

moncle

est

cl',accorcl

sur

cle

telles

qualifications.' Le nez abaissé est un nez clroit clont

la parlie

inférieure dépasse,

en

s'inclinant,

le plan

horizontal, ce nez-là

n'a

pas

Ia

forme hnsquée clu nez actruilin.

Le

nez relevé, ou légèrernent relevé à son extrémité, appartient

au t;'pe du

nez concave, Letroussé,

rle

Topinard;

le nez bossué appartienclrait soit

nez busqué de cet auteur,

soit

au nez sinuenx, mais dans ce clernier cas,

la partie inférieure

cle I'appenclice nasal

ne

dépasse pas

for-

tement, comme c'est

le

cas clu nez sinueux, le pian horizontal' Lenez élargi est un nez clroit clont les ailes sont fortement éear- tées. Dans 1a

plupart

cles cas

un tei

nez donnerait

'n

intli,ce

de

plathyrrhinie,

pas toujours cependant, puisque ee caractère

.pé.ioi iésulte d'un rapport entre

cleux dimensions;

il

n'est

pas

lié

senlement

à la

largeur de I'appenclice nasal.

1'ABLE.{,U VII

Homnes en o/o

I'ROVINCES cB Droit Elargi

a

Roumanie 24,1. 10,7 2r5 57 .3 416 0'8

o E

:.r .o6

oô9

Èd)'o at

o

Valcchie Moldavio 'I'ransylva nio DobroCja Banat

IJucovine ,

23,03 21 ,8 2J r5 19r44 47,4

8,55 1.5,27

11,-

75,7

9,-

ldr-

2.31 2,08 J:'f

f

6 0,09 52,O5

51,-57,7 65,56 35,I

5,47 1'6 614 2r3 ôr- I,5

o,55 q_

0,4 ot7

En

consiclérnt cl'a'bord

la

Roumanie dans son ensemble nous constatons que

la

population de 'ce royaume est prin- cipalement caractérisée

par un

nez

droit. Plus

cle

la

moitié

d.Ës hommes possècle

un tel

nez.

Il

en est cle même chez les femmes roumaines. Cependant, ehez elles l'e nez

droit

est un peu moins abondant que chez les hommes.

(23)

22 EUGENE PITîABD

Vient

ensuite, dans I'ordre numérique,

Ia

forme

dite

re- Ievée ou iégèrement relevée. Les femmesioumaines présentent abondamment

(41%) ce

caraetère;

les

hommes beaueoup moins souvent.

fI n'y a

grrère, chez

eux, qu'à peu

près un quart des

individus

dont

ia

forme r1u nez

pui...1igrr.."

*oo*

ce titre.

TABLEAU VIII

F

emmes en

o/e

PROVINCES Elargi

Roumanie 41,4

3rr,8

5 5,3

b2,- 2r1 Valaehie

Moldavie

1.5

1,1

ç-

r4,9 26,3 b,2

Les nez aquilins ou légèremerrt atluiiins sont relativement rares en Roumanie, particulièrement chez }es femmes

ce

caractère est presque

inexistant

(L.57o). Chez les hommes

il

est beaucoup

plus

souvent représenté (I0.7%).

L€s n€z abaissés ou légèrement abaissés sont rares dans les deux sexes. Cette

forme

se présente

à

peu près clans les mêmes relati,ons quantitatives r:hez

les

homnres que chez les femmes.

Il

en est cle môme pour

la

forme du nez dite élargie, qui est toujours assez rare. EIle est plus abondante chez les hom- mes que chez les femmes.

Quant

aa

nez bossuri nous ne I'avons pas signalé dans la série féminine. Dans

Ia

série masculine

il figure

dans une proportion

très petite,

n'atteignant pas L%.

Cette image des formes nasales, consiclérée dans I'ensem-

ble

clu royaume, se retrouve-t-elle semblable dans

les diffé-

rentes provinces?

O'r

quelques unes cle celles-ci apporteront- elles,

à la

statistique de ce caractère, des

variations plus

ou moins étendue.o;

et

créeront-elles

de ce fait une autre

phy- sionomie?

Les tableaux

VII

et

VfII

vont répondre à ces questions.

Nous commeneons

par

Ies hommes cet examen provincial des formes nasales:

o.-.o tv a

tàbsE

:YC O H

9€'=É o

.o

I -4.9 .:{ËE€

Q

Droit

(24)

rr'rNox,cn NASAI, DEs

RouMAINS

23

Le

nez

droit

est particulièrement abondant dans

le

Banat

et

dans

la

Valachie, puis dans

la

Transylvanie. La- Bukovine est

la

province

qui en

renferme

le

moins.

Faut-il

imaginer

ici

I'influence slave? On

sait

que les populations 'qui portent ce nom

- qui

ne représente pas une race proprement d'ite sont frequement caractérisées

paï un

nez relevé ou retroussé

-

en même temps

qu'ils

présentent rarement lurr rrez clroit'

I1

semble qtt'ttne teile interprétat-ion

-

influence de voi-

sinage

-

soit pàssible si nous nous repoïtons à la colonne de ce

tablà* VII

figurent

les pourcentages cles nez relevés. I-.,,a Bukovine située à

la fortière

des populations dites slaves en possède inoomparablement

plus que les

autr,es provinces.

^Mais

nous n'insistons pas

trop

parce que

le

nombre des

indi

vid.us examinés en Bukovine est très petit.

La

Transylvanie montre un pourcentage de nez

droit

égal

à celui Ia

Roumanie

tout

entière.

En éliminant la

Buko,vine nous constatons

que lc

rrez

droit

est

la

forme cle

la majorité

cle

la

population masculine, même en Dobroclia

(il

est

vrai qu'ici la majorité

est

à

peine visibtre) où cette forme atteint

le l5%.

L'abonclance des nez

dnoit

chez les habitants d"u Banat

est à

signaler malgré

]a petit quantité

cf

individus

mesurés dans cette province.

Après

1*

nnu

droit,

c'est

le

nez légèrement retrevé

à

son extrèmité ou retroussé,

type du

nez concave cle

Topinar{q"i

est, avons nous

dit, le

plus abondamment représenté en Rou- tnnlt ie.

Il I'est

inégalement selon les province's'

Alors

que 'dans

la

Bukovine

Ie

pourcentage cle cetie forme

atteint

son maxi-

mum; le

minimum ;est représenté clans

le Banat (I9'4%),

ù

I'extrémité

opposé

du

royaume.

Les

provinces de l'ancienne Roumanie

ont-d.*

quantités cle cette

forme

nasale

très

peu

ciifférentes cle

la

moyenne clu Boyaume

tout entier'

C'est

la

Transylvanie

qui

en présente

le

moins et

la

Moldavie

qui

en possède

le ptus. Il est peut-être intércssant de

constater q.,e

les

cleux provinces àhez

qui

ce

type nasal est Ie

plus abondant

sontf

d,une

part la

Molclavie

dont

certains

terri-

toines touchent

ae.

,Ogiot

s

abonclamment peuplées

par

les slaves et, cl'autre

part, la

Dobroclja

otl

l',on rencontre égalb- ment cle nombreusôs colonies venues de

ia

Russie:

(25)

24

EUGÈNE PITTARD

Le

nez

aquilin

ou légèrement

aquilin

présente, selon les 'provinces; des variations

qui vont du

simpie au double. C'est

la

Valachie puis

ie

Banat

qui

en

ont le

moins;

la

Bukovine, 'Ia Dobrodja,. puis

la

Molclavie

qui

en présentent

le

plus.

Le

nez abaissé est rare partout. Nous ne l,avons pas ren- contré'dans

les

petites séries

du Banat et de ta

Bukovine.

La

Dobrodja en

a

montré presque b%. Les autres provinces Itancien royaume

un

peu

plus

de

2%

seulemenl.

Le

nez

dit

éIargi est également rare.

f,a plus

f,orte pro- portion_-de ce

typc c éiô fournie par la

Transyvanie, puis par la valachie. Dans un chapitre préeédent

no's

avons pârlé des photographies cle Magyars, publiées

par

Janko, dans les- qelles

ii

est facile cle constater fréquemment le nez très élargi des

individus

ainsi représentés. Une inflnence magy*re peot- elie ètre envisagée

pour

expliq*er

le

h"aut

pourc.rltrg. rËutit

clu nez

élargi

chez les

Tra'syhrains?

Nous laissons,

pour

le rnoment,

Ia

réponse en suspcns

Pour

ce

qui

concerne

la série féminine, nous

n'avons chérché la répartition des formes nasales que dans la valachie et dans Ia Moldavie; nous avons

dit

pourquoi.

_

Ces deux provinces se présentent avec des pourcentages de types nasaux très différents.

C'est

ainsi

qu'en Valachie

Ia majorité

cle

la

population

posséde

un

nez

clroit

tanclis qu,en Molclavie

iI n\r a

guère

plus du quart

des habitants

qui ont un tel

nez.

par

oontre

cette dernière province est beaucoup

plus riche

que

la

pre- mière en nez relev6s ou légèrement relevés.

La majorité

des

femmes molclaves présentent ce type.

Le nez aquilin paraît beaucoup plus fréquent en Molclavie qu'en Valachie, de même

le

nez abaissé

et le

nez élargi.

En

résumé,

on peut dire

que les femmes valaques sont principalement caractérisées

par un

nez

droit,

ensuite

par

un nez relevé; tandis que, chez

les

femmes molclaves, c'est I'in- verse

qui

se pr6sente.

Si nous comparons

à

celles des hommes les f,ormes nasa- les reeænsées chez

les

femmes, nous constatons que ces der- nières,

à

quelles provinces que ce

soit

qu'elles appartiennent,

ont

beàucoup plus souvent que les hommes

un

nez relevé ou l6gèrement retroussé, beaucoup moins souvent qu,eux

un

nez

(26)

L1INDICE NASAL DES ROUMAIIiS 25

aquiiid, plus

souvent qu'eux

un

nez abaissé

ou

légèrement abaissé.

Dans I'ensemble

du

royaume les nez

droits

équilibnent

à'

peu près

ieur

quantité dans les deux gnoupes sexuels.

Enfin

les nez élarg'is sont

plus

ab.ondants ehez les hom- mes que ohez les femmes.

Lorsque nous comparons, avec les diverses formes. de nez, les différentes subdivisions crées

par l'indice

nasal, nous ne constatons. pas certaines ooncordanccs qu'à

priori

on

pourrait

imaginer. C'est

ainsi

que

la

Moldavie.

qui- à

l'exception du Banat et de la Bukovine dont

il

vaut mieux ne pas trop parler

-

possècl'e

Ia pius

grande

quantité

de leptorrhiniens

n'a

pas autant

d'individus

aùrrer'

droit

que la Valachie ou que

la

Tran- sylvanie

qui

comptent aependant une beaucoup moins grande

quantité

cle ces types leptorrhiniens. C'est

ainsi,

qu'inverse- ment,

la

Dobrodja

qui

renferme Ie

plus petit

nombre de lep-

torrhiniens

possècle

une quantité presque égale

d'hommes aux nez droits que

la

Moldavie qui,. cepenclant renferltta 20%

de .

plus

qu'elie de types

leptorrhiniens.

i

D'un autre

côté

si

nous nous aclressons

au'groupe

pla-

tyrrhinien

nous voyons que

la

Moldavie en possède très peu;

d,e même qu'elle m,ontre aussi

très peu d'individus

ayant ie

nez élargi.

Il

semble qu'entre cette dernière forme nasale

et la

pla-

tyrrhinie il

existe

un rapport plus étroit

qu'entre les autres formes nasales

et

les autres types crées

par la

nomenclature des indices

du

nez.

Le tableau.

consacré

aux resultats

obtenus chez les femmes ne montre pas cle

rappolts plus étroit

entre les va- leurs des inclices et certaines folmes nasales.

La

Moldavie qui renferme

un

grand nombre cle

type

leptorrhiniens

n'a

qu'un

faible

quantité de femmes aus nez droits.

Et

puisque nous parlons de comparàisons sexuelles

iI

faut constater encoïe

un fait dont I'interpretation

sera examinée plus

tard. L'indice

nasal moyen des lÙoumains est plus éIevé que celui des Roumaines' Le premier indique un nez mésorrhi- nien à Ia

iimite

de Ia,leptorrhinie;

le

second

un

nez I'eptorrhi- nien.

De

telles moyennes, nous

le

savons' expriment

un fait

r6el.

La variation

sexuelle de f inclice nasal était très nettement marquée

par les

pourcentages des

divers

typeq. C'est ainsi

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