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Evaluation de l'impact clinique et économique de l'itinéraire clinique sur l'insuffisance cardiaque au Département de médecine interne des Hôpitaux Universitaires de Genève

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Academic year: 2022

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Thesis

Reference

Evaluation de l'impact clinique et économique de l'itinéraire clinique sur l'insuffisance cardiaque au Département de médecine interne des

Hôpitaux Universitaires de Genève

ZAWODNIK, Alexis

Abstract

Les itinéraires cliniques ont été créés pour standardiser et améliorer la prise en charge de patients présentant une pathologie similaire tout en améliorant l'efficience. Un itinéraire clinique sur l'insuffisance cardiaque (ICIC) a été instauré au Département de médecine interne (DMI) des Hôpitaux Universitaires de Genève en 2008. L'objectif de cette thèse est de mesurer l'impact clinique et économique de cet itinéraire clinique au sein du DMI. L'évaluation a été effectuée en comparant la prise en charge, le pronostic et les coûts de patients insuffisants cardiaques avant et après le déploiement de l'ICIC. Une revue rétrospective des dossiers médicaux informatisés de patients de 2007 et 2009 a permis cette comparaison. Les résultats montrent une évolution positive de la prise en charge médicale après l'instauration de l'ICIC.

ZAWODNIK, Alexis. Evaluation de l'impact clinique et économique de l'itinéraire clinique sur l'insuffisance cardiaque au Département de médecine interne des Hôpitaux Universitaires de Genève. Thèse de doctorat : Univ. Genève, 2011, no. Méd.

10649

URN : urn:nbn:ch:unige-165407

DOI : 10.13097/archive-ouverte/unige:16540

Available at:

http://archive-ouverte.unige.ch/unige:16540

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Section de médecine clinique Département de médecine interne Service de médecine interne générale

Thèse préparée sous la direction du Professeur Arnaud PERRIER

" Evaluation de l’impact clinique et économique de l’itinéraire clinique sur l’insuffisance cardiaque au Département de médecine interne

des Hôpitaux Universitaires de Genève"

Thèse

présentée à la Faculté de Médecine de l'Université de Genève

pour obtenir le grade de Docteur en médecine par

Alexis Marc Antoine ZAWODNIK de

Genève et Lausanne (VD)

Thèse n° 10649 Genève

2011

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(4)

Table des matières   

  Pages 

 

1. Résumé  2 

   

2. Introduction  3 ‐ 4  

 

   

3. Evaluations de l’impact clinique et économique des itinéraires cliniques   

3.1. Evaluations de l’impact clinique des itinéraires cliniques  5 – 6   

3.2. Evaluations de l’impact économique des itinéraires cliniques  7 ‐ 9   

 

4. Evaluation de l’itinéraire clinique « insuffisance cardiaque » des HUG   

4.1. Objectifs  10 

 

4.2. Méthodologie  10 – 13 

 

4.3. Résultats  14 – 29 

 

4.4. Discussion  29 ‐ 31 

 

    

5. Conclusion  31 

   

6. Remerciements  32 

   

7. Abréviations  32 

   

8. Bibliographie  33 ‐ 34 

   

9.  Annexes  35 ‐ 39 

   

 

(5)

1‐ Résumé   

Les itinéraires cliniques ont été créés pour standardiser et améliorer la prise en charge de  patients présentant une pathologie similaire tout en optimisant l’efficience. 

 

Un itinéraire clinique sur l’insuffisance cardiaque (ICIC) a été instauré au Département de  médecine interne (DMI) des Hôpitaux Universitaires de Genève (HUG) en 2008. 

 

L’objectif de cette thèse est de mesurer l’impact clinique et économique de cet itinéraire  clinique au sein du DMI. 

 

L’évaluation a été effectuée en comparant la prise en charge, le pronostic et les coûts de  patients  insuffisants  cardiaques  avant  et  après  le  déploiement  de  l’ICIC.  Une  revue  rétrospective des dossiers médicaux informatisés de patients de 2007 et 2009 a permis cette  comparaison. 

 

Les  résultats  montrent  une  évolution  positive  de  la  prise  en  charge  médicale  après  l’instauration de l’ICIC. Les patients insuffisants cardiaques sont mieux pris en charge aux  HUG après l’introduction de l’ICIC. 

 

Les patients inclus dans l’ICIC bénéficient d’un taux sensiblement supérieur d’échographie  cardiaque durant leur séjour. Cet examen permet un diagnostic plus précis et une prise en  charge adaptée. 

 

Les  traitements  démontrés  comme  étant  efficaces  dans  l’insuffisance  cardiaque,  et  fortement recommandés, sont prescrits plus fréquemment et à des doses mieux adaptées  chez les patients inclus dans l’ICIC. 

 

Ces améliorations s’accompagnent d’une stabilisation des durées d’hospitalisation, ainsi que  d’une tendance à la diminution des taux de réadmission et de la mortalité intra‐hospitalière. 

On note également une harmonisation des durées d’hospitalisation et des coûts chez les  patients inclus dans l’ICIC. 

                       

   

(6)

2 ‐ Introduction   

Une multitude de définitions a été proposée pour les itinéraires cliniques.1 Il est néanmoins  admis qu’un itinéraire clinique est un plan de prise en charge idéale d’un problème de santé  spécifique.2 Les étapes clefs sont définies par une équipe pluridisciplinaire et inscrites dans  un cadre temporel optimal pour atteindre des objectifs cliniques précis.3 Les itinéraires  cliniques ont  été développés  dans  le but  d’améliorer la  prise en  charge  des  patients  présentant une pathologie similaire, de réduire la variation des pratiques de soins4, de  réduire les risques et d’augmenter l’efficience.1 

 

En établissant des buts via une séquence chronologique idéale, les objectifs cliniques de ces  itinéraires  sont  de  standardiser  et  d’appliquer  les  dernières  recommandations  internationales (guidelines) de prise en charge et de traitement5, de fluidifier les diverses  interventions  et  de  diminuer  les  durées  d’hospitalisation.6  Au  final,  le  nombre  et  la  fréquence des réadmissions doit rester stable ou diminuer après l’intégration d’un itinéraire  clinique.7 

 

Pour atteindre des objectifs clairement déterminés, les concepteurs d’itinéraires cliniques  doivent définir des indicateurs de qualité qu’ils évaluent régulièrement. Si les résultats ne  sont pas concluants, un processus d’amélioration est mis en place. 

 

Dans un  climat d’augmentation  des coûts de  la  santé, les  objectifs  économiques  des  itinéraires cliniques sont d’optimiser les ressources à disposition, qu’elles soient humaines,  matérielles ou temporelles.8 Ils concernent également une réduction des coûts totaux liés à  l’hospitalisation9 et aux réadmissions. 

 

Depuis plus  de  30  ans,  de  nombreux  itinéraires  cliniques  ont démontré  une  certaine  efficacité. Les bénéfices cliniques concernent une diminution des réadmissions10 sans impact  sur le taux de mortalité intra‐hospitalière.6 Les durées d’hospitalisation peuvent se voir  réduites6, particulièrement en chirurgie.11 Une prise en charge plus fluide entre les unités de  soins, des prescriptions médicamenteuses plus appropriées et plus proches des guidelines  sont également observées. Toutefois, la qualité des études réalisées est hautement variable  et il n’est pas rare qu’aucune amélioration ne soit démontrée.12 

 

Les avantages économiques sont moins bien démontrés. Plusieurs études montrent une  diminution des coûts totaux d’hospitalisation et de la durée d’hospitalisation.7 Toutefois, la  plupart de ces études ne prennent pas en considération les coûts de développement, de  mise en place ni de maintenance que génèrent les itinéraires cliniques. 

 

La majorité des études concernant les itinéraires cliniques a été réalisée aux Etats‐Unis  d’Amérique, dont le système de santé diffère passablement du nôtre. Notamment, les  durées d’hospitalisation sont globalement plus courtes. Bien qu’une littérature européenne  commence à émerger sur ce sujet, l’expérience suisse est très restreinte et l’on sait peu de  chose de l’efficacité des itinéraires cliniques dans ce contexte. 

   

(7)

A Genève, un itinéraire clinique sur l’insuffisance cardiaque (ICIC) été développé par une  équipe pluridisciplinaire dans le but d’améliorer et de standardiser la prise en charge des  patients et de réduire les journées d’hospitalisation inappropriées.13 Cet itinéraire clinique a  été implanté en 2008 via le programme informatisé de prescriptions médicales PRESCO des  Hôpitaux Universitaires de Genève (HUG). Il n’existe, dans la littérature médicale, que très  peu d’itinéraires cliniques informatisés sur l’insuffisance cardiaque.14 

 

Quatre étapes clefs représentatives du parcours standard d’un patient présentant une  décompensation cardiaque ont  été  définies. Les critères  de  passage d’une phase à la  suivante sont explicites. La figure 2.1 illustre ces différents aspects. Des captures d’écrans  des différentes phases de l’ICIC se trouvent en annexe (figures 9.1.1 à 9.1.4). 

   

 

Figure 2.1 : Phases et critères de passage de l’ICIC 

   

Plusieurs indicateurs de qualité de l’ICIC ont été déterminés :   

- Proportion de patients chez qui une échographie cardiaque est réalisée.  

- Délai d’obtention de l’échocardiographie. 

- Durée du séjour hospitalier en milieu de soins aigus. 

- Taux de prescription à dose cible d’Inhibiteurs de l’Enzyme de Conversion de  l’Angiotensinogène (IEC) ou d’Antagonistes du Récepteur de l’Angiotensine II  (ARA) à la sortie. 

- Taux de prescription de β‐bloquants à la sortie. 

- Taux de réadmission à 30 jours et à 90 jours après la sortie. 

- Taux de mortalité intra‐hospitalière, à 30 jours et à 90 jours après la sortie. 

(8)

Cet itinéraire clinique ainsi que son développement sont décrits en détails dans le travail de  thèse de doctorat de la Dre Maryam Zare.15 Elle constatait alors que la prise en charge des  patients insuffisants cardiaques était sous‐optimale aux HUG en 2007. Ses résultats sont  rappelés dans le présent travail et comparés à ceux de 2009. L’auteure concluait qu’une 

« prise en charge de l’insuffisance cardiaque multidisciplinaire était nécessaire afin que les  recommandations internationales soient mieux appliquées » et que l’ICIC était un « outil  potentiellement  utile  pour  augmenter  la  qualité  des  soins  et  optimaliser  l’usage  des  ressources. » 

 

L’objectif  de  ce  travail  est  de  mesurer  l’impact  clinique  et  économique  de  l’ICIC  au  Département de médecine interne (DMI) des HUG. Cette thèse commence par une revue de  la littérature de ce type d’évaluations et se poursuit par l’évaluation de l’ICIC. 

   

3 – Evaluations de l’impact clinique et économique des itinéraires cliniques   

 

3.1 – Evaluations de l’impact clinique des itinéraires cliniques   

On trouve dans la littérature scientifique une multitude d’évaluations de l’impact clinique  des itinéraires cliniques. En fonction de la pathologie concernée, des indicateurs de qualité  sont déterminés et comparés. La plupart des études compare la prise en charge des patients  inclus ou non dans un itinéraire clinique. Différents designs d’études sont possibles : 

 

- Etude clinique randomisée contrôlée ; il s’agit en général d’une randomisation par 

« cluster », c'est‐à‐dire par groupe d’hôpitaux. 

- Etude clinique contrôlée. 

- Etude clinique avant – après. 

 

Les indicateurs de qualité les plus fréquemment choisis sont :   

- Les complications intra‐hospitalières. 

- La qualité de la documentation. 

(Dossier médical, consentements, informations au patient)  - La durée d’hospitalisation. 

- Le taux de mortalité. 

- Le taux de réadmission. 

 

Il n’existe que très peu de données sur la validité des outils d’audit et d’évaluation des  itinéraires cliniques. Vanhaecht and al.16 ont analysés 15 outils d’audit. Ils estiment qu’aucun  de ces outils n’a été utilisé dans une publication scientifique peer‐reviewed pour évaluer  l’effet d’un itinéraire clinique. Seul The Integrated Care Pathway Appraisal Tool17 a été validé  par publication mais n’a jamais été cité dans un autre article scientifique évaluant un  itinéraire. 

 

Les évaluations d’itinéraires cliniques ne sont donc pas standardisées et les résultats publiés  pour un itinéraire donné ne peuvent être généralisés. 

(9)

Toutefois, une revue systématique des évaluations d’itinéraires cliniques a été publiée dans  The Cochrane Library   par Rotter et al. en 2010.6 27 études ont été intégrées dans cette  méta‐analyse qui conclut que les itinéraires cliniques sont associés à une réduction des  complications intra‐hospitalières, et une amélioration de la documentation sans impact  (négatif ou positif) sur la mortalité ou le risque de réadmission. La majorité des itinéraires  inclus montrait une diminution de la durée de séjour et des coûts ; cependant, une méta‐

analyse  n’a pas pu être effectuée sur ces deux critères de jugement en raison d’une  hétérogénéité entre les différentes études. 

 

Quelques études évaluent spécifiquement l’efficacité des itinéraires cliniques sur la prise en  charge de l’insuffisance cardiaque. 

 

Panella  et  al.  ont  utilisé  une  randomisation  d’hôpitaux  par  cluster  pour  comparer  la  mortalité intra‐hospitalière chez des patients souffrant d’insuffisance cardiaque.18 Quoique  largement positifs en faveur de l’itinéraire clinique, les résultats doivent être pris avec  circonspection. L’itinéraire clinique diminue la mortalité de 15% dans le groupe contrôle à  5% dans le groupe expérimental, soit une taille d’effet largement au‐delà de ce qui est  habituellement observé. Il est peu plausible que le simple fait d’implémenter un itinéraire  clinique dans certains hôpitaux puisse faire chuter d’autant la mortalité. 

 

D’autres études randomisées contrôlées, présentant des résultats moins éclatants, ont été  publiées. Philbin et al. ont montré en 2000 que l’intégration régionale d’un programme  d’amélioration de qualité chez les patients souffrant d’insuffisance cardiaque contenant un  itinéraire  clinique  n’a  conduit  qu’à  une  réduction  non  significative  de  la  durée  d’hospitalisation, sans changement sur les charges hospitalières, la mortalité, le taux de  réadmission ou la qualité de vie.19 

 

Enfin, l’existence probable d’un biais de publication (les études positives sont sélectivement  publiées) incite également à la prudence lorsqu’on s’intéresse à l’efficacité globale des  itinéraires cliniques. 

 

De nombreux hôpitaux ont implanté des itinéraires cliniques sans preuve solide que ceux‐ci  soient cliniquement ou économiquement efficaces.3 Les itinéraires cliniques sont des outils  conçus à la fois pour améliorer la qualité des soins et pour en réduire les coûts. C'est  essentiellement ce dernier objectif qui intéresse les gestionnaires. La multiplication de  publications  superficielles  faisant  état  d'économies  substantielles  a  créé  un  véritable  engouement pour les itinéraires.20 

                   

(10)

3.2 ‐ Evaluations de l’impact économique des itinéraires cliniques   

Les itinéraires cliniques cherchent à optimiser l’utilisation des ressources à disposition,  qu’elles soient humaines, matérielles ou temporelles.8 

 

La  plupart  des  études  publiées  compare  les  durées  de  séjour  et  les  coûts  totaux  d’hospitalisation avec ou sans itinéraire clinique. Elles s’apparentent plus à des analyses de  coûts  qu’à  des  évaluations  médico‐économiques  complètes  telles  que  décrites  par  Drummond et al.21 Ces derniers décrivent trois types d’évaluations médico‐économiques  complètes : 

 

- Analyse coût‐efficacité   

Les coûts et les conséquences de programmes de santé ou de traitements sont  examinés. La mesure d’efficacité varie en fonction de l’étude, elle peut être, par  exemple, en « année de vie sauvée » dans le cas d’un programme de dépistage du  cancer ou en « diminution de la tension artérielle » dans l’évaluation d’un traitement  antihypertenseur. Ce type d’analyse est souvent utilisé pour prendre la décision  d’introduction ou non d’un nouveau programme ou traitement quand plusieurs  options existent et qu’un budget est fixé. 

 

- Analyse coût‐utilité   

Contrairement à l’analyse coût‐efficacité dont la mesure d’efficacité varie, l’analyse  coût‐utilité contient, comme mesure de l’effet, une unité standardisée. Typiquement,  les QALYs (Quality‐Adjusted Life‐Years) sont utilisés. Il s’agit d’une unité de mesure de  la qualité de vie. Une année en pleine santé vaut, par exemple, trois ans de vie avec  une maladie bénigne.  Les résultats de ces études sont exprimés en coût par QALY. 

Grace à cette unité, il est possible de comparer des programmes très différents, par  exemple, le dépistage du cancer du col de l’utérus avec le traitement antirétroviral de  patients séropositifs. Ceci peut être très utile pour se faire une idée de la valeur 

« absolue » d’une intervention. Toutefois, la qualité de vie est difficile à définir et son  interprétation varie grandement entre les individus. Les QALYs ont donc une certaine  subjectivité intrinsèque. 

 

- Analyse coût‐bénéfice   

Cette analyse  nécessite que les conséquences d’un programme ou d’un traitement  soient quantifiées en unité monétaire. Il est ainsi possible de comparer le coût d’une  intervention et ses bénéfices économiques au coût potentiel de l’absence de cette  intervention. Ceci permet de décider de l’allocation de ressources et de comparer  également des programmes « non médicaux ». 

 

L’évaluation économique globale des itinéraires cliniques est complexe. Il est nécessaire de  prendre  en  considération  les  coûts  des  ressources  humaines  pour  le  développement  (qu’elles soient médicales ou informatiques dans le cas d’itinéraires cliniques informatisés),  les coûts de mise en place, les coûts de formation du personnel ainsi que du suivi et 

(11)

finalement les coûts d’évaluation, de retouche ou de correction. Ces coûts sont à mettre en  perspective avec les bénéfices attendus.  

 

Il n’existe actuellement dans la littérature scientifique que très peu d’évaluations de ces  coûts. Comried a estimé en 1996 le coût de développement et d’implantation d’un itinéraire  clinique concernant les césariennes à environ USD 20'000.22 

 

Quand il s’agit d’analyses médico‐économiques, il est fondamental de se positionner d’un  point de vue sociétal et non uniquement institutionnel. En effet, un patient donné peut  rapporter financièrement à une institution de soins mais provoquer d’importants coûts pour  la société dans son ensemble, que ce soit dû à des coûts directs (traitement, réadmission,  soins à domicile), mais également des coûts indirects (jours sans travail, surcharge pour ses  proches). Les besoins d’encadrement de ces patients ont également un coût humain très  important, que ce soit pour les familles, les amis ou le personnel d’aide à domicile. 

 

Par ailleurs, il est important d’observer si les coûts éventuellement économisés ne se  déplacent pas d’un secteur à l’autre, comme cela peut être le cas si un patient consomme  plus de ressources à l’extérieur de l’hôpital qu’il ne le ferait en restant hospitalisé. 

 

Les conclusions de Rotter et al. dans leur méta‐analyse6 sont que la plupart des études  montrent une réduction des coûts hospitaliers significative mais qu’aucune étude ne permet  de savoir si cette réduction s’accompagne d’un glissement des coûts vers un autre secteur  de soins. 

 

Dans une autre méta‐analyse7 incluant 17 études, Rotter et al. estiment que les études  reportant des données économiques ont un niveau d’évaluation très limité. Toutefois, la  plupart des études montre quand même un impact positif quant à la durée de séjour et aux  coûts hospitaliers. Les itinéraires cliniques concernant des procédures invasives montrent  une réduction de la durée de séjour plus importante. 

 

Cette réduction est probablement due au fait que des prises en charge bien standardisées  (chirurgie, gestes techniques) sont plus faciles à traduire sous la forme d’un itinéraire  clinique que des pathologies pour lesquelles une grande variation de prises en charge existe. 

Si les étapes « critiques » sont bien définies, il est concevable d’observer plus de fluidité et  donc une rapidité de prise en charge accrue et finalement une diminution de la durée  d’hospitalisation. 

 

Une diminution de la durée de séjour ne s’accompagne pas forcément d’une réduction des  coûts totaux d’hospitalisation. Si de nombreux examens onéreux sont effectués lors d’une  hospitalisation  de  courte  durée,  les  coûts  totaux  peuvent  dépasser  ceux  d’une  hospitalisation plus longue comprenant moins d’examens. 

 

Des bénéfices plus subtils peuvent être conséquents à un itinéraire clinique. Par exemple, si  ce  dernier  intègre  de  manière  standardisée  un  choix  d’examens  ou  de  médicaments  respectant  les  guidelines  moins  onéreux  que  ceux  habituellement  effectués,  on  peut  imaginer une diminution des coûts globaux. 

 

(12)

A l’inverse, l’implantation d’un itinéraire clinique peut théoriquement aboutir à des coûts de  traitement  supérieurs  en  cas  d’application  antérieure  insuffisante  d’une  intervention  coûteuse  mais recommandée par les  guidelines, ou d’un rationnement  implicite d’une  prestation coûteuse. Dans notre cas, l’évaluation par ultrasonographie (US) cardiaque du  type d’insuffisance cardiaque ajoute un coût supplémentaire si cet examen est effectué. 

 

Un itinéraire clinique bien conçu peut également être utile à la formation continue du  personnel soignant. En effet, si l’itinéraire est mis à jour fréquemment en lui intégrant les  dernières directives de prise en charge, il peut économiser du temps aux médecins. Ce  temps passé initialement à la mise à jour des connaissances pourra être consacré à une  autre activité (clinique, recherche, enseignement). 

 

Il est bien entendu quasiment impossible de quantifier réellement ces apports indirects,  mais on peut présumer qu’ils apportent une plus‐value aux itinéraires cliniques. 

 

C’est dans ce contexte que l’on a décidé d’effectuer la première évaluation de l’impact  clinique  et  économique  de  l’itinéraire  clinique  sur  l’insuffisance  cardiaque  (ICIC)  au  Département de médecine interne (DMI) des Hôpitaux Universitaires de Genève. Il s’agit du  premier itinéraire clinique à avoir été instauré au sein du DMI. Cette étude cherche à  comparer  la  prise  en  charge,  le  pronostic  et  les  coûts  des  patients  avant  et  après  l’intégration de l’ICIC. 

                                                   

(13)

4 ‐ Evaluation de l’itinéraire clinique « insuffisance cardiaque » des HUG   

 

4.1 ‐ Objectifs   

Déterminer  si  l’introduction  d’un  itinéraire  clinique  sur  l’insuffisance  cardiaque  a  une  influence sur des critères de qualité de prise en charge et/ou sur la consommation des  ressources.  

   

4.2 ‐ Méthodologie   

Deux cohortes de patients atteints d’insuffisance cardiaque ont été incluses. La première  intègre tous les patients sortis du DMI en 2007, la seconde les patients sortis en 2009. 

 

En 2007, les patients ayant un diagnostic de sortie principal contenant l’un des codes CIM‐10  suivants ont été inclus : 

 

I 50.0    Insuffisance cardiaque congestive  I 50.1    Insuffisance cardiaque gauche  I 50.9    Insuffisance cardiaque sans précision  I 11.0    Cardiopathie hypertensive avec IC 

I 13.2    Cardionéphropathie hypertensive avec insuffisance cardiaque congestive   

Entre 2007 et 2009, une modification des codes CIM‐10 a eu lieu. Le nouveau codage inclut  plus de précision quant aux symptômes du patient. Les codes CIM‐10 suivants ont été  retenus pour l’année 2009 : 

 

I 50.00   Insuffisance cardiaque congestive 

I 50.01   Insuffisance ventriculaire droite secondaire  I 50.11   Insuffisance ventriculaire gauche: Sans symptôme 

I 50.12   Insuffisance ventriculaire gauche: Avec symptôme en cas d'effort important  I 50.13   Insuffisance ventriculaire gauche: Avec symptôme en cas d'effort léger  I 50.14   Insuffisance ventriculaire gauche: Avec symptôme au repos 

I 50.19   Insuffisance ventriculaire gauche: Non précisée  I 50.9    Insuffisance cardiaque sans précision 

I 13.20  Cardionéphropathie hypertensive, avec insuffisance cardiaque (congestive) et  rénale; Sans mention de crise hypertensive 

I 13.21  Cardionéphropathie hypertensive, avec insuffisance cardiaque (congestive) et  rénale; Avec mention de crise hypertensive 

I 11.00  Cardiopathie  hypertensive,  avec  insuffisance  cardiaque  (congestive):  Sans  mention de crise hypertensive 

I 11.01  Cardiopathie  hypertensive,  avec  insuffisance cardiaque  (congestive): Avec  mention de crise hypertensive 

     

(14)

Critères d’inclusion :   

- Patient  présentant  une  dyspnée  nouvelle  ou  en  aggravation  comme  motif  d’hospitalisation. 

 

- Diagnostic d’insuffisance cardiaque gauche ou globale retenu dans la lettre de  sortie. 

 

Critères d’exclusion :   

- Transfert aux Soins Intensifs depuis le Service des Urgences. 

 

- NT‐proBNP à l’admission < 300 ng / l. 

 

Trois groupes principaux ont été définis: 

 

o Patients de 2007 (non exposés à l’ICIC). 

 

o Patients de 2009 non inclus dans l’ICIC (traitement standard). 

 

o Patients de 2009 inclus dans l’ICIC. 

 

Les analyses principales comparent entre eux ces trois groupes et tentent de déterminer si  une évolution de la prise en charge des patients insuffisants cardiaques est présente. 

 

Pour déterminer la contribution de changements éventuels dans la population ou dans la  prise en charge survenus au cours du temps, un 2e groupe d’analyses compare tous les  patients de 2007 à tous ceux de 2009 (inclus ou non dans l’ICIC). 

 

Des comparaisons s’intéressant uniquement aux patients de 2009 (inclus dans l’ICIC versus  non‐inclus) ont aussi été effectuées afin de tester si une différence systématique entre ces  deux types de patients pourrait être un facteur de confusion dans la relation entre l’inclusion  dans l’itinéraire clinique et les critères de jugements principaux et secondaires. 

 

Enfin, des analyses de sous‐groupe concernant uniquement les patients avec une FEVG  diminuée ont été faites. En effet, les prescriptions médicamenteuses à la sortie étudiées  dans ce travail bénéficient essentiellement à ce type de patients.  

 

Les éléments suivants ont été comparés :   

- Proportion d’US cardiaque effectués lors du séjour. 

- Proportion de patients  dont  la  prescription  médicamenteuse  à  la sortie  est  conforme aux guidelines. 

- Evolution des patients (décès, réadmission, durée de séjour). 

- Durée d’hospitalisation. 

- Coûts d’hospitalisation. 

 

(15)

Score de qualité :   

Nous avons élaboré un score de qualité en fonction de l’adhérence aux guidelines de prise  en charge de l’insuffisance cardiaque. Un point a été attribué pour chacun des éléments  suivants : 

 

- Réalisation d’un US cardiaque en cours d’hospitalisation. 

 

- Prescription d’un β‐bloquant à la sortie. 

 

- Prescription  d’une  dose‐cible  (forte  dose)  de  bloqueur  du  système  Rénine‐

Angiotensine‐Aldostérone (RAA) à la sortie. 

 

Les durées de séjour ont été évaluées sur la base du dossier médical informatisé des patients  inclus dans cette étude. Elles sont définies par la durée totale d’hospitalisation en milieu de  soins aigus, c’est‐à‐dire au sein du bâtiment principal (site Cluse‐Roseraie) des HUG. Elles  incluent les unités du SMIG, du Service de Cardiologie, des Soins Intermédiaires, des Soins  Intensifs, mais également des transferts éventuels dans des unités spécialisées (Chirurgie,  Dermatologie, etc.) Les transferts en Réhabilitation (Hôpital de Beau‐Séjour) ou en Gériatrie  (Hôpital des Trois‐Chêne) n’ont pas été comptabilisés dans ces analyses. 

 

Les données économiques ont été obtenues auprès du Service d’Informations Médico‐

Economiques des HUG (SIMECO). Les coûts des patients ont été déterminés sur la base de la  facturation,  qui  est  effectuée  par  code  DRG  (Diagnosis  Related  Group).  Ces  codes  correspondent aux diagnostics finaux cités dans la lettre de sortie des patients. Seuls les  diagnostics, les interventions et les comorbidités qui ont le Cost Weight le plus élevé sont  conservés car il n’est pas possible de cumuler les codes. 

Les codes DRG sont associés à un nombre de points (Cost Weight), eux‐mêmes reliés à un  montant. C’est ce montant qui sera facturé à l’assurance‐maladie du patient. Il correspond  en partie aux coûts, pour notre société, de l’hospitalisation d’un patient présentant la  pathologie codée. En effet, une grande partie du coût de fonctionnement des HUG est payé  directement par l’Etat et non facturé aux assurances. Cette somme étant globale, elle ne  peut être attribuée à un patient donné et n’a donc pas été prise en compte dans notre  analyse économique. 

Les codes DRG ne tiennent pas compte du coût des examens effectués ni des traitements  administrés durant l’hospitalisation. Les coûts réels pour l’institution de soins ne sont donc  pas définis avec précision. Les coûts d’un patient donné pour les HUG sont définis à distance  de son hospitalisation par extrapolation des coûts pour tous les patients ayant effectué le  même type de séjour : durée de séjour, interventions, lieux d’hospitalisation, etc. Ces coûts  ne sont donc pas extrêmement précis pour un patient donné.  

Le montant facturé est légèrement influencé par la durée de séjour. Les outliers, patients  dépassant clairement les durées moyennes de séjour pour un code DRG donné, se voient  attribuer davantage de points et ont donc une facture plus élevée. Toutefois, seules les  valeurs extrêmes sont considérées. 

La facturation par DRG a pour principal objectif de diminuer les coûts de la santé en  comparant les hôpitaux et en les incitant à améliorer leur efficience. 

(16)

Les montants facturés par DRG ont été comparés entre 2007 et 2009 en corrigeant le prix du  point DRG pour l’année 2009,  soit  CHF  4'443.‐ par  point  pour  les  patients en  classe  commune. Les patients au bénéfice d’une assurance privée ou semi‐privée ont été exclus de  cette analyse de coût. 

 

Les décès ont été déterminés sur la base du site internet de l’état civil de la République et  Canton de Genève (www.geneve.ch/etatcivil) et du Dossier Patient Informatisé des HUG. 

 

Evaluation des traitements :   

Les doses de traitements cardioactifs ont été définies conformément aux recommandations  européennes. Le tableau de conversion se trouve en annexe (Tableau 9.2.1). 

 

Pour déterminer le taux d’Inhibiteur du système Rénine‐Angiotensine‐Aldostérone (RAA) à  l’admission et à la sortie, les patients ayant des doses inconnues d’IEC ou d’ARA ont été  exclus. Une dose faible d’IEC ou d’ARA a été considérée comme dose faible d’inhibiteur du  RAA. Une dose moyenne d’IEC ou d’ARA ou une dose faible d’IEC et une dose faible d’ARA  ont été considérées comme dose moyenne d’inhibiteur du RAA. Des dosages supérieurs  d’IEC et d’ARA ont été considérés comme des doses fortes d’inhibiteur du RAA. 

 

Analyses statistiques :   

Les données ont été extraites rétrospectivement des dossiers médicaux informatisés des  patients éligibles. Les variables catégoriques ont été comparées au moyen d’un Chi Carré. 

Les variables continues ont été comparées au moyen d’un T‐Test après transformation  logarithmique en cas de distribution non Gaussienne. 

Une courbe de survie selon Kaplan‐Meier a été effectuée pour visualiser le risque de décès  ou de réadmission entre les groupes. La significativité statistique a été évaluée par un  test  de Log Rank. 

 

Pour étudier l’impact de l’itinéraire sur le risque de réadmission, nous avons restreint  l’analyse au sous‐groupe des patients rentrés directement à domicile. Une régression de  Poisson a été utilisée afin de modéliser le rapport entre l’inclusion dans l’itinéraire et le taux  d’événements après la  sortie (réadmission ou  décès),  en  ajustant  pour les  principaux  confondants.  La régression  de Poisson a été  préférée à un modèle de Cox  au vu  du  croisement initial des courbes dans le Kaplan‐Meier. 

La régression de Poisson est utilisée pour décrire le nombre d’occurrences d’un événement  dans une période de temps donnée, quand ces événements surviennent par hasard et sont  indépendants l’un de l’autre. Ceci est le cas des réadmissions et des décès des patients inclus  dans notre étude. 

 

Les analyses ont été effectuées avec les logiciel SPSS 15.0, SPSS Statistics 17.0 et STATA 10.0. 

       

(17)

4.3 ‐ Résultats   

752 patients ont été analysés, 336 pour l’année 2007, 416 pour l’année 2009. La figure 4.3.1  illustre le diagramme d’inclusion des patients. Certains patients ont été exclus pour plusieurs  motifs. 

 

 

   

Figure 4.3.1 : Diagramme d’inclusion des patients   

L’augmentation du nombre de patients est probablement induite par le changement dans  les codes diagnostics CIM‐10 entre 2007 et 2009, plus précis et plus nombreux pour l’année  2009. Toutefois, comme nous pouvons le constater ci‐dessous, les patients sont en tous  points  comparables  quant  à  leurs  caractéristiques  démographiques  et  comorbidités  à  l’admission. 

   

Caractéristiques démographiques et comorbidités à l’admission   

Les tableaux 4.3.1 et 4.3.2 illustrent les caractéristiques démographiques des patients à leur  admission.  Le  tableau  4.3.3  montre  les  comorbidités  des  patients  inclus.  La  notion  d’insuffisance rénale chronique dans le dossier médical et une créatininémie à l’admission  supérieure à 150 µmol/l. ont été utilisés pour définir la comorbidité « IRC ». 

 

(18)

 

Tableau 4.3.1 : Proportion de sexe masculin 

   

   

Tableau 4.3.2 : Age des patients 

   

 

Tableau 4.3.3 : Comorbidités à l’admission   

 

Les  patients  analysés  en  2007  et  2009  présentent  les  mêmes  caractéristiques  démographiques  et  comorbidités.  Il  s’agit  d’une  population  globalement  âgée  et  polymorbide.  

   

Traitements à l’admission   

Les tableaux 4.3.4 à 4.3.8 illustrent les traitements des patients et leur dose à l’admission.  

 

 

   

Tableau 4.3.4 : Taux d’Inhibiteur de l’Enzyme de Conversion de l’Angiotensinogène (IEC) à l’admission [%] 

    2007       (n = 336)

2009        (n = 416)

% % Valeur P

57.1 54.8 0.521

Moyenne Médiane Ecart‐type Moyenne Médiane Ecart‐type Valeur P

77.8 80 10.7 77 79 10.5 0.323

2007 2009

2007        (n = 336)

2009        (n = 416)

% % Valeur P

HTA traitée 76.2 75.5 0.821

Maladie coronarienne 45.5 44.7 0.821

FA 46.4 49.5 0.399

IRC 24.4 24 0.907

Diabète traité 27.4 32.2 0.151

Tabagisme actif 17.3 16.8 0.875

BPCO 15.8 20.9 0.072

Aucun Dose faible Dose moyenne Dose forte Dose inconnue Valeur P

2007 56.6 11.1 14.5 15.7 2.2

2009 56.5 8.5 14.7 17.6 2.7 0.785

(19)

   

Tableau 4.3.5 : Taux d’Antagoniste du Récepteur de l’Angiotensine II (ARA) à l’admission [%] 

   

   

Tableau 4.3.6 : Taux d’Inhibiteur du système Rénine‐Angiotensine‐Aldostérone (RAA) à l’admission [%] 

   

Les taux de β‐bloquant à l’admission sont illustrés dans le tableau 4.3.7. Les patients ayant  des doses inconnues de β‐bloquant ont été exclus. 

   

   

Tableau 4.3.7 : Taux de β‐bloquant à l’admission [%] 

   

   

Tableau 4.3.8 : Autres traitements à l’admission 

   

52.6 % des patients de 2009 inclus dans cette étude ont été  intégrés dans l’ICIC. La  comparaison des patients inclus ou non dans l’ICIC ne montre aucune différence significative  quant  aux  variables  démographiques,  comorbidités  et  traitements  à  l’admission.  Les  résultats ne sont donc pas publiés ici. 

                    

Aucun Dose faible Dose moyenne Dose forte Dose inconnue Valeur P

2007 77.8 2.5 11.4 6.8 1.5

2009 71.9 3.4 11.9 8.8 4 0.201

Aucun Dose faible Dose moyenne Dose forte Valeur P

2007 37.4 13.4 25.9 23.3

2009 32.8 12.5 26.8 27.9 0.472

Aucun Dose faible Dose moyenne Dose forte Valeur P

2007 60.7 27.1 10.3 1.9

2009 53 25.8 14.6 6.6 0.004

2007 2009

% % Valeur P

Diurétique de l'anse 58 66.5 0.021

Spironolactone 15.2 18.9 0.194

Pacemarker de resynchronisation 5.7 5 0.705

(20)

Taux de NT‐ProBNP à l’admission [ng/l.] 

 

Figure 4.3.2 : Taux de NT‐ProBNP à l’admission de tous les patients     

 

Figure 4.3.3 : Taux de NT‐ProBNP à l’admission des patients de 2009   

   

On note une légère différence du taux de NT‐ProBNP à l’admission entre les patients de  2009 inclus dans l’ICIC et  ceux non  inclus. Cette différence n’a probablement aucune  signification clinique. 

(21)

Prise en charge 

 

Le tableau 4.3.9 montre les différents examens complémentaires et procédures effectués  lors de l’hospitalisation des patients inclus dans notre étude. 

 

   

Tableau 4.3.9 : Prise en charge intra‐hospitalière de tous les patients 

   

On remarque une nette augmentation du taux d’US cardiaque effectué durant le séjour  hospitalier des patients entre 2007 et 2009. Ceci est probablement dû à l’informatisation de  la demande d’US cardiaque pour les patients inclus dans l’ICIC. Comme nous pouvons le  constater dans le tableau 4.3.10, les patients inclus dans l’ICIC ont eu nettement plus d’US  cardiaque que les patients de 2007 ou les patients non inclus dans l’ICIC. Par ailleurs, on a  effectué plus d’IRM, PET ou CT cardiaque en 2009 qu’en 2007. Parallèlement, moins de  scintigraphie ou de ventriculographie ont été demandées. Ceci est dû à l’évolution des  pratiques médicales. 

 

   

Tableau 4.3.10 : Proportion de patients chez qui un ultrason cardiaque a été  réalisé durant l’hospitalisation 

   

Hormis le taux d’US cardiaque effectué, les autres éléments de la prise en charge ne  présentent aucune différence entre les patients de 2009 inclus dans l’ICIC et ceux non inclus. 

La comparaison des deux groupes n’est donc pas publiée ici. 

 

Grâce  à une  meilleure  prescription  d’US cardiaque  durant  l’hospitalisation,  la fraction  d’éjection ventriculaire gauche (FEVG) des patients est plus fréquemment déterminée en  2009 qu’en 2007. 

 

2007        ( n = 336)

2009        (n = 416)

% % Valeur P

US cardiaque 51.2 67.8 <0.001

Scintigraphie / Ventriculographie 12.2 6.3 0.004

IRM / PET / CT cardiaque 2.7 6.3 0.021

Coronarographie / Cathétérisme cardiaque 11 13.5 0.310

Pacemaker 3.9 5.3 0.358

PTCA 2.7 3.4 0.587

Electrophysiologie 2.1 1.4 0.503

Pontage aorto‐coronarien 1.8 1.2 0.507

2007       (n = 336)

2009       non‐ICIC     (n = 197)

2009        ICIC        (n = 219)

% % % Valeur P

51.2 61.4 73.5 <0.001

US cardiaque

(22)

Le tableau 4.3.11 montre la proportion de patients dont la FEVG a été déterminée durant  l’hospitalisation  ou  dans  les  six  mois  précédant  l’hospitalisation. Toutes  les  méthodes  permettant de déterminer la FEVG (US cardiaque, IRM cardiaque, scintigraphie cardiaque)  ont été prises en compte. 

 

 

Tableau 4.3.11 : Proportion de patients chez qui  la FEVG a été déterminée en intra‐hospitalier ou dans les 6  mois précédant l’hospitalisation. 

En 2009, plus de 85% des patients hospitalisés pour insuffisance cardiaque ont eu une  évaluation de leur FEVG. Celle‐ci permet une meilleure prise en charge thérapeutique car les  guidelines diffèrent en fonction de la FEVG.23 24 

 

Par ailleurs, l’US cardiaque permet de rechercher une étiologie spécifique d’insuffisance  cardiaque (valvulopathie, cardiopathie ischémique, etc.). 

 

Le type d’insuffisance cardiaque, à FEVG normale ou diminuée, est représenté dans les  tableaux  4.3.12  et  4.3.13.  On  constate  que  les  patients  inclus  dans  l’ICIC  souffrent  d’avantage d’insuffisance cardiaque à FEVG diminuée. Ces patients sont plus à même de  bénéficier des avantages de l’ICIC car les recommandations de prise en charge proposées  s’adressent principalement à ce type de patients. 

   

   

Tableau 4.3.12 : Proportion d’insuffisance cardiaque à FEVG normale ou diminuée chez tous les patients pour  lesquels la FEVG a été déterminée 

   

   

Tableau 4.3.13 : Proportion d’insuffisance cardiaque à FEVG normale ou diminuée chez les patients de 2009  pour lesquels la FEVG a été déterminée 

 

2007       (n = 336)

2009       non‐ICIC     (n = 197)

2009        ICIC        (n = 219)

% % % Valeur P

67.3 81.7 89 <0.001

FEVG déterminée

2007        (n = 226 )

2009        (n = 356 )

% % Valeur P

FEVG normale 46 41.9

FEVG diminuée 54 58.1 0.323

non‐ICIC     (n = 161)

ICIC        (n = 195)

% % Valeur P

FEVG normale 49.1 35.9

FEVG diminuée 50.9 64.1 0.012

(23)

Traitements à la sortie   

Les traitements à la sortie des patients sont illustrés dans les tableaux 4.3.14 et 4.3.15. Dans  ces tableaux, tous les patients de notre étude sont inclus, indépendamment de leur FEVG, à  l’exception des patients décédés durant  leur hospitalisation. On note  une  tendance à  l’augmentation  du taux  d’inhibiteur  du  RAA prescrit  chez les patients de 2009.  Cette  progression est encore plus marquée chez les patients inclus dans l’ICIC. Les  β‐bloquants  présentent une progression significative de leur taux de prescription et de doses entre 2007  et 2009. De plus, les patients inclus dans l’ICIC sont mieux traités que ceux non inclus. 

   

   

Tableau 4.3.14 : Taux d’Inhibiteur du système Rénine‐Angiotensine‐Aldostérone à la sortie chez tous les  patients 

 

 

   

Tableau 4.3.15 : Taux de β‐bloquant à la sortie chez tous les patients   

 

Nous avons comparé les doses de  β‐bloquant entre l’entrée et la sortie chez les patients  insuffisants cardiaques. Les patients dont les doses sont inconnues à l’entrée ont été exclus  de cette analyse. Un point est ajouté ou retiré à chaque passage d’une dose à l’autre. Par  exemple, un patient sans β‐bloquant à l’admission qui sort avec une dose faible gagnera 1  point ; un patient avec une dose moyenne à l’entrée qui sort sans  β‐bloquant perdra 2  points. Les tableaux 4.3.16 et 4.3.17 illustrent cette progression. 

 

On remarque une nette augmentation des doses de  β‐bloquant en cours d’hospitalisation  chez  les  patients  inclus  dans  l’ICIC  par  rapport  à  ceux  non  inclus.  On  constate  que  l’augmentation des doses entre 2007 et 2009 est due en totalité aux patients inclus dans  l’ICIC. 

2007       (n = 314)

2009       non‐ICIC     (n = 187)

2009        ICIC        (n = 215)

% % % Valeur P

Aucun 12.1 19.3 9.3

Dose faible 19.7 18.7 20.5

Dose moyenne 37.3 32.1 35.3

Dose forte 30.9 29.9 34.9

Inhibiteur  RAA

0.126

2007       (n = 314)

2009       non‐ICIC     (n = 187)

2009        ICIC        (n = 215)

% % % Valeur P

Aucun 45.2 35.8 29.3

Dose faible 37.9 29.4 41.4

Dose moyenne 14 28.9 20

Dose forte 2.9 5.9 9.3

BB

<0.001

(24)

   

Tableau 4.3.16 : Evolution des doses de β‐bloquant durant l’hospitalisation 

   

 

Tableau 4.3.17 : Progression des doses de β‐bloquant durant l’hospitalisation supérieure à 1 point 

 

L’ICIC stimule donc l’introduction d’un  β‐bloquant ou l’augmentation de sa dose en cours  d’hospitalisation malgré le fait que les patients inclus dans l’ICIC présentent plus souvent  une insuffisance cardiaque à fraction d’éjection abaissée, situation clinique dans laquelle  l’introduction d’un β‐bloquant est plus difficile. Cela peut être dû au fait qu’un β‐bloquant  est systématiquement proposé dans l’ICIC informatisé. 

 

On ne trouve aucune évolution quant au traitement par bloqueur du système Rénine‐

Angiotensine‐Aldostérone (RAA) entre 2007 et 2009. Les patients étaient déjà relativement  bien traités en 2007 avec seulement 12% des patients ne recevant aucune molécule de cette  classe. 

 

Les  analyses  de  sous‐groupe,  restreintes  aux  patients  avec  une  FEVG  diminuée,  sont  illustrées dans les tableaux 4.3.18 et 4.3.19. Les patients décédés durant leur hospitalisation  ont été exclus. On ne note pas de différence significative de prescription entre les trois  groupes chez les patients avec une FEVG diminuée. 

     

2007        (n = 220)

2009       non‐ICIC     (n = 125)

2009        ICIC        (n =137)

% % %

Moins 3 points 0.5 0.8 0

Moins 2 points 2.3 2.4 2.9

Moins 1 point 4.1 6.4 5.1

Statu quo 64.1 64 48.9

Plus 1 point 21.4 14.4 32.1

Plus 2 points 6.4 10.4 9.5

Plus 3 points 1.4 1.6 1.5

Progression BB

2007        (n = 220)

2009       non‐ICIC     (n = 125)

2009        ICIC        (n = 137)

% % % Valeur P

Augmentation ≥ 1 pt 29.1 26.4 43.1 0.006

Progression BB

(25)

   

Tableau 4.3.18 : Proportion de patients avec prescription d’Inhibiteur du système Rénine‐Angiotensine‐

Aldostérone à la sortie (patients avec une FEVG diminuée) 

   

 

Tableau 4.3.19 : Proportion de patients avec prescription de β‐bloquant à la sortie  (patients avec une FEVG diminuée) 

   

Transfert   

Les lieux de transfert après l’hospitalisation des patients inclus dans notre étude sont  semblables pour tous les groupes comparés. Ils sont illustrés dans le tableau 4.3.20. 

 

   

Tableau 4.3.20 : Lieux de transfert des patients après leur hospitalisation au SMIG 

   

Réadmission   

Les patients insuffisants cardiaques sont fréquemment réhospitalisés en raison de leur  pathologie et leurs comorbidités. Les résultats concernant tous les patients inclus dans notre  étude sont montrés dans le tableau 4.3.21. Toutes les réadmissions au sein des HUG ont été  considérées pour ces analyses, indépendamment du service. Seuls les patients rentrés à  domicile au terme de leur hospitalisation initiale au SMIG ont été analysés, tandis que les  patients transférés dans d’autres services ont été exclus. Les taux de réadmission sont  similaires à ceux retrouvés dans la littérature médicale. Curtis et al. décrivent un taux  d’environ 25% à 30 jours.25 

2007       (n =112)

2009       non‐ICIC    

(n =78)

2009        ICIC        (n =122)

% % % Valeur P

Aucun 7.1 14.1 5.7

Dose faible 26.8 17.9 26.2

Dose moyenne 35.7 30.8 35.2

Dose forte 30.4 37.2 32.8

Inhibiteur  RAA

0.313

2007       (n =112)

2009       non‐ICIC    

(n =78)

2009        ICIC        (n =122)

% % % Valeur P

Toutes doses 69.6 79.5 74.6 0.309

BB

2007        (n = 336)

2009       non‐ICIC     (n = 197)

2009        ICIC        (n =219)

% % % Valeur P

Retour à domicile / EMS 69.3 71.6 70.8 Réhabilitation / autre 30.7 28.4 29.2

Transfert

0.851

(26)

   

   

Tableau 4.3.21 : Taux de réadmission des patients rentrés à domicile   

 

Les  motifs  de  réadmission  de  ces  patients  sont  variés.  En  2007,  47.2%  des  patients  réhospitalisés l’ont été pour une nouvelle décompensation cardiaque. En 2009, ce chiffre  s’élève à 52.8%. 

 

Si l’on restreint la comparaison aux patients de 2009 inclus ou non dans l’ICIC, les taux de  réadmissions à 90 jours restent élevés avec 42% des patients non inclus dans l’ICIC contre  33.8%  de  patients  inclus.  Ces  résultats  ne  sont  pas  significatifs  (valeur  P  =  0.156),  probablement en raison du manque de puissance de notre étude.  

 

On voit donc une tendance non significative de diminution du risque de réadmission entre  2007 et 2009. La comparaison des patients ICIC et non ICIC suggère que l’ICIC pourrait  diminuer le risque de réadmission. 

    Décès   

L’insuffisance cardiaque est associée à une mortalité importante. Curtis et al. trouvent un  taux  de  décès  intra‐hospitalier  d’environ  5%  et  de  plus  de  10%  à  30  jours  suivant  l’hospitalisation.25 Les taux de décès de nos patients se trouvent dans le tableau 4.3.22. 

Environ 15% des patients hospitalisés pour insuffisance cardiaque décèderont dans les 90  jours suivant leur hospitalisation. Ces taux sont donc similaires à ceux publiés dans la  littérature médicale. 

 

Aucune différence n’est trouvée entre les années 2007 et 2009. De plus, toutes les analyses  de sous‐groupes effectuées (patients de 2009 inclus ou non dans l’ICIC, patients avec une  FEVG diminuée) montrent des résultats semblables. Elles ne sont donc pas publiées ici. 

   

   

Tableau 4.3.22 : Taux de décès des patients  2007       

(n = 212)

2009        (n = 282)

% % Valeur P

A 30 jours 21.2 17.4 0.281

A 90 jours 42 37.6 0.323

Réadmission

2007        (n = 336)

2009        (n = 416)

% % Valeur P

Intrahospitaliers 6.3 3.4 0.062

A 30 jours 9.8 8.4 0.503

A 90 jours 15.8 14.7 0.673

Décès

(27)

Nous avons également étudié le risque de réadmission ou de décès chez les patients rentrés  à domicile. Les courbes de survie selon Kaplan‐Meier (figure 4.3.4) montrent une diminution  de ce risque pour les patients admis dans l’ICIC en comparaison aux patients non‐admis en  2009  et  à  la  population  de  2007.  Cette  diminution  n’atteignait  cependant  pas  la  significativité statistique (valeur P = 0.08 par le test du Log Rank). 

Figure 4.3.4 : Risque de décès ou de réadmission chez les patients rentrés à domicile   

   

 2007 ‐‐‐‐‐‐ 

2009 non inclus dans l’ICIC ‐‐‐‐‐‐ 

2009 inclus dans l’ICIC ‐‐‐‐‐‐ 

       

(28)

   

Tableau 4.3.23 : Rapport de taux d’incidence de l’ICIC ajusté pour les principaux confondants   

 

En modélisant le taux d’incidence de réadmission ou de décès dans une régression de  Poisson et en ajustant pour les facteurs de confusion, le groupe inclus dans l’ICIC présente  une diminution de ce taux de 28 % (valeur P = 0.04). Ce résultat ne variait pas en utilisant un  modèle de Cox. Les résultats sont illustrés dans le tableau 4.3.23. 

 

En utilisant le même modèle avec comme catégorie de référence tous les patients admis en  2009, le rapport de taux d’incidence est de 0.82 (IC 95% : 0.62‐1.07, valeur P = 0.148), ce qui  suggère que l’évolution temporelle ne joue pas un rôle significatif dans cette diminution du  risque.  

   

Score de qualité   

Le score de qualité décrit dans le chapitre « méthodologie » a été utilisé pour déterminer  l’adhérence aux guidelines de prise en charge de l’insuffisance cardiaque. Les patients  n’ayant aucun point à ce score étant peu nombreux, ils sont analysés avec les patients ayant  1 point, ce qui donne trois niveaux d’adhérence aux guidelines. Le score de qualité pour  chaque groupe est illustré dans le tableau 4.3.24. 

 

   

Tableau 4.3.24 : Score de qualité   

Une proportion nettement supérieure de patients se voit attribuer deux ou trois points en  2009, particulièrement les patients inclus dans l’ICIC.   De manière attendue, ce score de  qualité montre une association forte et progressive avec une diminution du risque de décès  ou de réadmission après la sortie. Chaque point supplémentaire à ce score diminue le taux 

Rapport de taux 

d'incidence Intervalle de confiance Valeur P

ICIC 0.72 0.53 ‐ 0.98 0.040

Age (quartile) 0.90 0.80 ‐ 1.02 0.111

Sexe 1.05 0.78 ‐ 1.42 0.740

Maladie coronarienne 1.08 0.81 ‐ 1.44 0.603

IRC 1.33 0.98 ‐ 1.80 0.069

FA 1.17 0.89 ‐ 1.56 0.264

Diabète 0.81 0.59 ‐ 1.11 0.188

Durée de séjour 1.27 0.98 ‐ 1.65 0.067

2007        (n = 314)

2009       non‐ICIC     (n = 187)

2009        ICIC        (n = 215)

% % % Valeur P

1 point 55.7 47.1 35.3

2 points 32.2 38 45.6

3 points 12.1 15 19.1

Score de qualité

< 0.001

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