HAL Id: jpa-00206423
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Submitted on 1 Jan 1966
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Étude des phénomènes de dispersion associés aux raies d’absorption Mössbauer de 57Fe
P. Imbert
To cite this version:
P. Imbert. Étude des phénomènes de dispersion associés aux raies d’absorption Mössbauer de
57Fe. Journal de Physique, 1966, 27 (7-8), pp.429-432. �10.1051/jphys:01966002707-8042900�. �jpa-
00206423�
ÉTUDE
DESPHÉNOMÈNES
DE DISPERSIONASSOCIÉS
AUX RAIES D’ABSORPTIONMÖSSBAUER
DE57Fe (1)
Par P.
IMBERT,
Service de
Physique
du Solide et de RésonanceMagnétique ;
Centre
d’Etudes
Nucléaires deSaclay.
Résumé. 2014 Les
phénomènes
dedispersion
ont été étudiés auvoisinage
des raiesd’absorp-
tion Môssbauer au moyen
d’expériences
debiréfringence
et de rotationFaraday qui
permet-tent de
développer
unepolarimétrie
dans le domaine des rayons gamma de faibleénergie.
Abstract. 2014 We have studied
dispersion phenomena
near the Mössbauerabsorption
lines
by
the mean ofexperiments using birefringence
andFaraday
rotation whichpermit polarimetry
to be used in the field of low energy gamma rays.LE JOURNAL DE PHYSIQUE 27, 1966, :
Comme dans le domaine
optique,
aux raiesd’absorption
de fluorescence résonnante des noyauxatomiques
sont associées des courbes dedispersion
anormale
qui peuvent
être étudiéesgrâce
à l’effetMëssbauer de la
façon
suivante : lerayonnement
gamma utilisé est émis par effet Mossbauer suivantune raie
unique, puis polarisé rectilignement
parabsorption
sélective de l’une de sescomposantes linéaires ; quant
au milieudispersif,
ilcomporte
des raiesd’absorption
Môssbauermultiples
etpolarisées,
obtenues soit par effet Zeeman dans des échantillons de fer
aimanté,
soit parcouplage quadrupolaire
dans des monocristaux. Si ces raies
d’absorption
sont
polarisées
linéairement suivant l’une et l’autre des directionsperpendiculaires
Ox etOy,
les compo- santes linéaires suivant Ox etOy
de la vibrationmonochromatique
incidente subissent des effetsdispersifs
associés à des sous-ensembles de raies différents[1],
et sepropagent
donc avec des indicesdiff érents ;
il en résulte unphénomène
de biré-fringence.
Si par contre les raies dudisperseur
sontpolarisées
circulairement à droite et àgauche,
cesont les
composantes
circulaires inverses de la vibra- tion incidentequi
sepropagent
avec des indicesdifférents,
cequi
entraîne unepolarisation
rotatoiremagnétique (effet Faraday).
En raison de ses carac-téristiques particulièrement
favorables à l’effetMbssbauer,
le fer 57 a été choisi pour cesexpériences;
celles-ci ont nécessité
l’emploi
de milieuxdispersifs
fortement enrichis en 57Fe pour limiter
l’épaisseur
des échantillons et réduire ainsi
l’absorption
d’ori-gine électronique.
Réalisation
expérimentale
dudispositif
depolari-
sation et
d’analyse.
--- Lerayonnement
gamma de14,4
keV est émis par une source de 57Co dans l’acierinoxydable qui
donne une raie Mossbauer(1) Cette
note constitue le résumé d’un travail dethèse,
àparaître
sous forme de rapport du Commissariat àl’Énergie Atomique, Rapport
CEA-R 2925.unique.
Il traverse successivement lepolariseur,
lemilieu
dispersif puis l’analyseur
avant d’être détectépar un
compteur proportionnel
Polariseur etanalyseur
sont des lamelles de fer enrichi àplus
de90
%
en57Fe,
dequelques
micronsd’épaisseur,
aimantées dans leur
plan
par deschamps magné- tiques
de directionsrespectives I~1
etI~2 ;
lesspectres d’absorption
Môssbauer de ces lamellescomportent
six raies distinctes et linéairementpola- risées,
cettedécomposition
étant due à l’effetZeeman transversal
[2].
Un mouvement convenablede la source
permet
par effetDoppler
de fairecoïncider
l’énergie
durayonnement
avec celle de l’une des six raiesprécédentes, qui correspond
à unetransition = 0. Dans la
première
lamelle cetteraie est
polarisée perpendiculairement
à~1,
et elleabsorbe la
quasi-totalité
de lacomposante
linéairecorrespondante
de la vihration incidente : le fais-ceau transmis est ainsi
polarisé parallèlement
à~1.
Dans la seconde lamelle la raie
d’absorption
consi-dérée est
polarisée perpendiculairement
àI~2,
etcette
direction, qui
estsusceptible
de tourner dansle
plan
del’absorbeur,
définit « l’orientation » del’analyseur
en fonction delaquelle
est mesuréel’intensité du
rayonnement
reçu par le détecteur. En l’absence de milieudispersif
cette intensité varieFIG. 1. -
Représentation schématique
dudispositif expérimental.
V et v sont les vitessesrespectives
dela source et du
disperseur, Hl
etH2
leschamps magnétiques appliqués
aupolariseur
et àl’analyseur.
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:01966002707-8042900
430
sinusoïdalement en fonction de
l’angle ~2) ;
elle est minimale
lorsque Hi
etI~2
sontperpendi-
culaires et maximale
lorsqu’ils
sontparallèles (loi
de
Malus).
La fraction du rayonnement émise avec recul des noyauxapparaît
comme un bruit de fondou lumière
parasite,
dont l’intensité estindépen-
dante de
l’angle (Hl, H2).
Les
expériences
de rotationFaraday.
- Consi-dérons un milieu
dispersif
en fer aimantéparallè-
lement à la direction de
propagation
des rayons gamma ; par suite de ladisparition
des raiesd’absorption
Om = 0 dans le cas de l’effet Zeemanlongitudinal,
cedisperseur,
s’il n’est animé d’aucunevitesse,
secomporte
comme un milieupratiquement
transparent
pour le rayonnementutilisé,
dont l’éner-gie
estprécisément
celle d’une transition Am = 0 dans le fermétallique.
Mais les effetsdispersifs
associés aux
quatre composantes
restantes Am = -±- 1qui
sontpolarisées
circulairement indui-sent une rotation du
plan
depolarisation
des rayonsgamma. Tel était le
principe
d’unepremière expé-
rience
[3] qui
en fait utilisait commedisperseur
unelame de fer très inclinée dans le
faisceau,
suivant undispositif
décrit par Frauenfelder[4]
pour obtenirune aimantation se
rapprochant
des conditions de l’effet Zeemanlongitudinal.
Lephénomène
depolari-
sation rotatoire
magnétique
a pu ainsi être mis enévidence
expérimentalement
defaçon
relativementsimple,
mais il est apparu que sa mesure était per- turbée par une cause secondaire :l’absorption
para-site du rayonnement par la raie résiduelle Am = 0
qui
subsiste dans ledisperseur
du fait du caractèrenon
rigoureusement longitudinal
de l’aimantation.Dans les
expériences
ultérieures cet inconvénienta été évité au moyen d’un mouvement de la lame
dispersive qui
introduit par effetDoppler
un déca-lage
relatif entre lesénergies
durayonnement
et de la raied’absorption gênante.
La vitesse dudisper-
seur constitue d’autre
part
un nouveauparamètre, grâce auquel peut
êtreentreprise
l’étude de la rota-tion
Faraday
en fonction de lafréquence
du rayon- nement incident. Dupoint
de vuetechnique
la réali-sation de ce nouveau
déplacement
s’est heurtée à certaines difficultés :l’importance
de lacharge
àmouvoir - le
disperseur
nepouvant
être dissocié de la bobinequi
l’aimante - aimposé
le choix d’unsystème
dedéplacement mécanique,
dont le mouve-ment a dû être
synchronisé
avec celui de la source ;d’autre
part
les vibrationsmécaniques
ont été soi-gneusement
éliminées dans lemontage.
La lamedispersive
utiliséecomportait
par cm21,9
mg de fer enrichi à91,2 %
en5 ’Fe
-, sonplan
faisait avec ladirection de
propagation
du rayonnement unangle
de 19°. Les valeurs en
degrés
des rotationsFaradaycp
mesurées ont été
portées
sur lafigure
2 en fonctionde la
fréquence v
du rayonnement ; les rotationssont
comptées positivement
dans le sens du courantmagnétisant,
etl’origine
desfréquences
a étéprise
au centre du
spectre d’absorption
dudisperseur qui comporte quatre
raies d’abscissesT
10 et 62 MHz.On voit que des rotations
dépassant l’angle
droitont pu être observées.
L’interprétation
des résultatspeut
être faitequantitativement
de lafaçon
sui-vante : un milieu
qui possède
une raied’absorption
lorentzienne de
fréquence
vo dedemi-largeur S
et decoefficients
d’absorption
centraleko, présente,
pourun
rayonnement
defréquence v,
une anomalie d’in-dice
qui peut
s’écrirelorsque v
-vol
estgrand
par rapport à 8. La vibra- tionélectromagnétique
subit enconséquence,
entraversant une
épaisseur z
dumilieu,
ledéphasage
Cette relation
permet
d’évaiuer lesdéphasages tf;d
etÇg
subisrespectivement
par les compo-santes circulaires droite et
gauche
durayonnement
defréquence
en sommant les contributions des différentes raiesd’absorption correspondantes,
compte
tenu de leurs intensités et de leursfréquences respectives.
La rotation
Faraday
est finalement donnée parLe coefficient
l~o
relatif à une raie déterminée estrelié à la section efficace
d’absorption résonnante
et au coefficÍen t
d’absorption
sansrecul,
ou facteurde Lamb-Mössbauer
f’
par la formule°
Fie. - 2. - Mesure de la rotation
Faraday
cp dans une lame de fer en fonction de lafréquence v
du rayon- nement.L’origine
des abscisses estprise
au centre desymétrie
du spectred’absorption
dudisperseur.
W étant l’intensité relative de la raie considérée
(soit
1 si la raie n’est pasdécomposée)
et N lenombre de noyaux de 57Fe par cm3. La courbe tracée sur la
figure
2représente
les variations de cpen fonction de v données par le calcul
précédent
danslequel
on apris
pour leproduit f’oEj
la valeurqui
fournit le meilleur accord avec
l’expérience.
On voitque la courbe ainsi obtenue
représente
correctementles variations
expérimentales
de ç dans les diversesrégions spectrales
àl’exception prévue
duvoisinage
immédiat des
raies,
et de la mesure effectuée pour l’abscisse v = 36qui correspond
à l’immobilité dudisperseur
et donc àl’absorption parasite déjà signalée.
Leproduit f’ao
dans le fer àtempérature ambiante, qui
est ainsi déduit des mesures de dis-persion,
est trouvéégal
à1,89
X 10-18cm2, ce qui correspond
à un coefficient de conversion interne ocde l’ordre de
9,
en bon accord avec les mesuresdirectes récentes
[5], [6], [7]
et non avec l’anciennedétermination oc = 15
[8].
Les
expériences
debiréfringence.
~-- Elles ontd’abord été faites en utilisant comme
disperseur
unelame de fer aimantée transversalement et compor- tant
9,4
mg par cm2 de fer enrichi à92,8 %
en 57Fe.Avec des milieux d’aussi forte densité
optique,
laprincipale
difficulté est de s’affranchir au maximum des effets del’absorption
résonnantequi
se fontsentir même à des distances des raies
grandes
parrapport
à leurlargeur 2~,
etqui s’accompagnent
icigénéralement
de dichroïsme linéaire. De cepoint
de vue on
peut
montrer que l’étude de la biré-fringence peut
être faite dans les meilleures condi- tions enquatre points privilégiés
duspectre
du dis- perseur, deux à deuxsymétriques
parrapport
à lafréquence
centrale vo, et situés chacun entre deux raiesd’absorption
consécutivespolarisées
dans desdirections
orthogonales.
Par raison desymétrie
deux
points
surquatre
ont seulement été consi-dérés ;
ilscorrespondent
auxfréquences respectives
v1 = vo
+ 17,5
MHz et v2 ---- vo+ 46,8
MHzqui
ont été obtenues par le
déplacement,
à des vitessesappropriées,
dudisperseur
dans le faisceau de rayons gamma. Lafigure
3représente,
pour la fré- quence l’intensité du rayonnement transmis par l’ensemble du montage suivant l’orientation del’analyseur repérée
parl’angle ~ : lorsque
la vibra-tion
rectiligne
incidente fait unangle
oc = 45° avecla direction d’aimantation OX du
disperseur,
l’inten-sité est
pratiquement indépendante
de~,
cequi signifie
que la vibrationémergeant
dudisperseur
estpolarisée
circulairement et que la lame étudiée estquart-d’onde ;
si le faisceau incident estpolarisé
suivant OX
qui
est uneligne
neutre de la lamebiréfringente,
c’est-à-dire si oc =0,
on observe la loi de Malussimple
comme en l’absence dedisper-
seur. Des mesures
précises
ontpermis
d’évaluer à 88°le
déphasage
introduit par la lame entre les compo-santes linéaires
orthogonales
du rayonnement deFIG. 3. -
Biréfringence
d’une lame de ferapproxima-
tivement quart d’onde : intensité 7 du rayonnement détecté en fonction de
l’orientation ~
del’analyseur (la lame, parallèle
auplan XOY,
est aimantée sui- vantOX ; l’angle
cc =(OX, H,~
définit l’orientation dupolariseur
etl’angle ~
_(OX, H2)
celle de l’ana-lyseur).
fréquence
v1, alors que pour lafréquence v2
ledéphasage
mesuré est de 163°.L’interprétation
deces résultats a fourni une nouvelle détermination du
produit f’6o
dans lefer, compatible
avec celle déduite desexpériences
de rotationFaraday.
Des
expériences analogues
ont été réalisées avecun
disperseur
constitué par une lame monocristalline de fluosilicate ferreux(FeSiF 6’ 6H,O) préparée
àpartir
de fer enrichi à 46%
en 57Fe et tailléeparal-
lèlement à son axe
optique ;
dans ce cas la fré-quence
optimum
pour l’étude de labiréfringence
est celle
qui
estéquidistante
des deux raiesd’absorp-
tion du
cristal, qui apparaissent polarisées
dans desdirections
perpendiculaires [1], [9].
En diminuantl’épaisseur
de la lamejusqu’à 0,63
mm on a pu obtenir ainsi une lamebiréfringente pratiquement quart-d’onde
pour lerayonnement
considéré. Cesexpériences
ont fourni une détermination indirecte du coefficientf’
dansFeSlF6, 6H,O
àtempérature
ambiante et la valeur
f’ ^_~ 0,30
trouvée est enaccord satisfaisant avec une évaluation directe par transmission.
L’ensemble de ces
expériences
montrequ’il
estpossible
d’utiliser l’effet Môssbauer pourdévelopper
une
polarimétrie
et uneoptique
cristalline dans le domaine des rayons gamma de faibleénergie.
Ellessont à
rapprocher
de tentatives récentesqui
ont étéfaites pour
développer
unepolarimétrie
pour les rayons gamma de hauteénergie [10].
Manuscrit reçu le 10 février 1966.
432
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