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Submitted on 1 Jan 1988
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Conditions d’optimisation du traitement des matériaux métalliques par laser. II. Illustration des possibilités
ouvertes par l’analyse proposée
J. Merlin, J. Dietz
To cite this version:
J. Merlin, J. Dietz. Conditions d’optimisation du traitement des matériaux métalliques par laser. II.
Illustration des possibilités ouvertes par l’analyse proposée. Revue de Physique Appliquée, Société française de physique / EDP, 1988, 23 (11), pp.1807-1823. �10.1051/rphysap:0198800230110180700�.
�jpa-00246010�
Conditions d’optimisation du traitement des matériaux métalliques par laser.
II. Illustration des possibilités ouvertes par l’analyse proposée
J. Merlin et J. Dietz
(*)
INSA Lyon Bât. 502, G.E.M.P.P.M. (U.A. 341) Calfetmat, F-69621 Villeurbanne Cedex, France (Reçu le 7 mars 1988, révisé le 18 juillet 1988, accepté le 16 août 1988)
Résumé. 2014 Dans une 1re partie nous avons proposé une analyse rationnelle des traitements laser à partir de la
définition de paramètres caractérisant le faisceau et d’une modélisation analytique de l’interaction laser- matériau s’exprimant avec un formalisme original. Nous essayons de montrer ici les possibilités de cette
démarche : 2014 accès très rapide à des informations réalistes sur les évolutions des caractéristiques
conditionnant les transformations microstructurales (accroissement superficiel de température, profondeur de pénétration de la chaleur...) 2014 choix des paramètres de traitement en vue d’une application précise selon
différents critères métallurgiques ou techniques, et cela sans qu’il soit nécessaire de réaliser des simulations
complexes 2014 possibilité d’aborder des solutions plus prospectives mettant en jeu des modulations du flux incident en vue de la réalisation d’un cycle thermique précis (en particulier à caractère isotherme et sur une
bonne étendue spatiale) 2014 analyse des extensions en surface et en profondeur d’une transformation microstructurale donnée, cela conduisant d’une part à des critères objectifs de vérification des différentes modélisations et d’autre part à une évaluation d’un certain nombre de grandeurs susceptibles de caractériser l’interaction laser-matériau. L’ensemble de cette démarche devrait permettre de déboucher sur la réalisation de véritables installations de « traitement laser contrôlé ».
Abstract. 2014 In a first part we suggested a rational analysis of laser heat-treatment based on the definition of parameters characterizing the beam and on an analytical modelization of laser-material interaction using an original formalism. In this second part, we try to show the capabilities of this approach : 2014 a fast access to
realistic data on evolutions of characteristics determining microstructural transformations (temperature
increase of the surface, heat penetration depth) 2014 a choice of treatment parameters for a specific application according to various criterions (technical or metallurgical) without any complex simulation 2014 capacities to
consider more prospective solutions which use incident flux modulations in order to achieve a given thermal cycle (particularly isothermal cycles over a certain area) 2014 an analysis of the spread in surface and in depth of a given microstructural transformation ; this analysis leads to objective criterions of validation of the modelizations on one hand and on the other hand to an evaluation of several parameters wich are able to characterize the laser material interaction. This whole approach should help to develop actual « controlled laser-treatment » systems.
Classification
Physics Abstracts
42.55R - 44.90 - 61.80B - 78.90 - 81.40
1. Introduction.
A partir du moment où l’énergie transportée au sein
d’un faisceau laser a pu être décrite au moyen de
paramètres
pertinents
présentant une certaine« universalité »
(puissance
transportée P, « rayonéquivalent » r+, « facteur d’étalement »
g (E)),
nousavons pu montrer dans une
première partie [1]
(*) Adresse actuelle : S.I.C.N., Veurey-Voroize, F- 38113, France.
qu’une
modélisation de caractèreanalytique
devait permettre d’appréhender simplement les effets ther-miques
induits en volume à l’aplomb du faisceau dans un matériau soumis à un flux d’énergie superfi-ciel
quelles
que soient lescaractéristiques
de ce flux.Nous allons donc examiner dans cette seconde
partie
lespossibilités
ouvertes par notre approche.Nous commencerons par montrer
qu’il
n’est pas nécessaire de faire appel à des simulations nécessi- tant degrands
temps de calcul pour avoir des informations réalistes sur les évolutions des tempéra-Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/rphysap:0198800230110180700
tures de surface ainsi que sur l’allure des profils thermiques à l’intérieur du matériau et qu’en consé-
quence il est aisé de choisir des paramètres de
traitement en vue d’une application précise.
Nous verrons également que notre démarche permet d’aborder des solutions plus prospectives
pour lesquelles le flux énergétique incident serait modulé afin d’obtenir un cycle
thermique
aux carac- téristiquesprédéterminées.
Nous nous intéresseronsplus spécialement au problème de la réalisation de traitements
superficiels
laser de caractère isothermeet présentant une bonne homogénéité spatiale.
Enfin dans l’état actuel des
techniques
les seulseffets induits facilement observables étant les exten- sions en surface et en
profondeur
des zones ayant subi une transformation microstructurale particulière(fusion,
transformationmartensitique,
recristallisa-tion),
nous nous sommes attachés à décrire les évolutionspossibles
de ces grandeurs dans le cadredu formalisme que nous proposons. Cela devrait permettre dans un premier temps de donner les éléments susceptibles de conduire à une vérification
expérimentale
du bien-fondé de notre analyse etdans un second temps cela devrait constituer un
moyen d’évaluation d’un certain nombre de gran- deurs caractéristiques de l’interaction laser-maté- riau. En effet la maîtrise et le contrôle d’une
opération de traitement laser devrait passer à terme par l’établissement d’un logiciel de commande où devront être injectées de telles grandeurs afin de pouvoir
pratiquer
une analyse a priori des conditionsopératoires
optimales et unpilotage
de l’installation.2. Description de l’évolution thermique d’un échan- tillon.
Cette description est à rapprocher des analyses a posteriori évoquées dans la 1re
partie
etqui
ont doncpour objet d’interpréter des résultats obtenus après
un traitement donné. Nous considérerons donc que le matériau est soumis à un flux
énergétique
Pconstant durant le temps d’interaction T
(ou
T + dansle cas d’un faisceau se déplaçant à la vitesse
v).
Outre P et T, seront considérées connues les caracté-
ristiques
du matériau(géométrie compatible
avec le modèle, diffusivité « et conductiviték),
les caracté-ristiques
du faisceau dans la zone d’interaction(g (E )
etr+)
ainsi que le rendement p(grandeur qui
peut éventuellement être considérée comme paramè-
tre
ajustable
afin d’assurer la correspondance avecun résultat expérimental
donné).
2.1 DESCRIPTION DU COMPORTEMENT EN SURFACE.
A partir de ces données, il suffit de graduer en
valeurs absolues le
diagramme
« isoflux »(Fig.
3a dela 1re
partie),
donc decalculer te et 4TL
et de situersur ce
diagramme
le point de « fonctionnement ».Exemple :
Un faisceau de puissance 2 kW, issud’une source
CO2
continue, avec unerépartition
0
caractérisée par
g (E)
= 0,9(répartition
gaussienne légèrementdiaphragmée)
et r+ = 1 mm, est en mouvement relatif à la vitesse v =100 mm . s-1 par rapport à de l’aluminium de pureté commerciale revêtu de graphite(a =
80 mm2.s- l,
k =0,2 W. mm-1. K-1
et p = 0,7, d’après[2, 3]).
A partir des relations fournies dans la 1re partie
ces paramètres conduisent à :
- un temps d’interaction équivalent
- un temps
critique
- une étendue du régime intermédiaire de t’ = 0,6 ms à t" = 110 ms .
Le temps d’interaction étant compris entre te et t’, l’essentiel du comportement sera descriptible par
une loi en tl/4
(comme
c’est d’ailleurs très souvent lecas pour les alliages
métalliques
irradiés par des fluxcontinus).
D’après les relations
(4)
et(12)
de[1],
àTL =2 000° et l’apport d’énergie correspond à un accrois-
sement de température en surface
A7s
=1270°. La température de fusion de l’aluminium étant de 660 °C, et l’accroissement de températureéquiva-
lente à la transformation de = 370°, la fusion se
produira pour un
accroissement de températureéquivalente 0394TF ~
1010°. La surface sera donc à l’étatliquide
et à une températureTs
de 1 270 -370 + 20 soit 920 °C environ, le passage à l’état
liquide
se produisant pourà T
=0394TF
= 1 010° c’est-à-dire après environ 7 ms d’irradiation
(voir Fig. 1).
En surface la vitesse moyenne de variation de la
température
U = 0394T/03C4+ ~
900°/18 ms = 5 x 104 K.s-1,
par conséquent la vitesse moyenne de montée en température sera = 2,5 x 104 K.s-1 tan- dis que la vitesse de trempe des couchessuperficielles
portées à l’étatliquide
sera de l’ordre de 105 K. s-1.On remarquera que
l’approximation
dite du« solide unidimensionnel » en t1/2 souvent admise conduirait à une température
superficielle
d’environ2 650 °C ; en d’autres termes cela
signifie
que laprise en compte de la température
superficielle
réelle et son
injection
dans un tel modèle conduirait à sous-estimer le rendement d’un facteur = 0,42(donc
à prendre p = 0,3 au lieu de0,7).
Ceciexplique
les réserves évoquées dans l’introduction de la 1re partie ausujet
des conclusions tirées par . Giovanola[4]
dans une situationidentique.
Noter également qu’une
simple
variation deg(E)
entre 0,87 et 0,93 correspondant à ladiaphrag-
mation à
1/e
d’une répartition gaussienne(voir
annexe
1, 1re partie)
induirait une variation de latempérature
superficielle
entre 800 et 1 000 °C. Cela souligne l’importance de la forme de la répartitionFig. 1. - Exemple d’évolution de la température de surface de l’aluminium avec P incidente constante (2 kW),
r+ = 1 mm, v = 100
mm. s- l,
p = 0,5.[Example of the temperature variation of the aluminium surface with constant incident power P (2 kW),
r+ = 1 mm, v = 100 mm.
s- l,
p = 0.5.]énergétique et la nécessité de l’appréhender correc-
tement si l’on veut une modélisation un peu réaliste.
Du fait de son caractère analytique « tridimension- nel » notre modélisation, bien que simplifiée, apporte donc des corrections non négligeables aux
approches
dites de solide « uni-dimensionnel » cou-ramment pratiquées et l’on constate que la prise en compte de coefficients non linéaires peut ne consti-
tuer qu’un artifice de calcul pour
adapter
ces modèlesà des conditions opératoires pour
lesquelles
ils nesont pas prévus.
2.2 DESCRIPTION DU COMPORTEMENT EN PROFON- DEUR. - L’évolution en profondeur dans le maté-
riau à l’aplomb de l’axe du faisceau, de l’accroisse- ment de
température àT(z)
peut être décrite parune loi du type :
âT(z, t )
=0394TS(t) NFiri
erfc(z/2 Iât)
(voir annexe).
Toutefois, ce formalisme étant relativement lourd à manipuler pour accéder à la profondeur maximale ej ayant subi un accroissement de température
particulier âTj (ou 0394Tj),
nous utiliserons l’approxi-mation du profil linéaire
équivalent
défini par0394TS (ou 0394TS)
et s(où s
représente la distance depropagation
de lachaleur).
Nous évaluerons ainsiune profondeur
équivalente e+j
qui pourra être modulée d’un facteur correctif fonction de0394Tj/0394TS
comme
indiqué
dans l’annexe pour accéder àej réelle.
Il est ainsi
possible
d’établir que :soit encore ei =
et (ti)
=sL[F(ti/tc) - 0394Tj/0394TL(Pi)]
lorsque l’on travaille à
Pi
constante et ti variable(c’est-à-dire
temps d’interaction T ou temps d’obser- vation tvariables).
Ainsi, en poursuivant l’exemple du paragraphe
précédent,
d’après les relations(6)
et(12)
de[1],
SL ~ 1.4 mm et pour le temps d’irradiation considéré,s =1 mm. Par conséquent, si l’on s’intéresse aux
profondeurs ef
surlaquelle
s’estdéveloppée
la fusion(0394Tj = 0394TF =1 010°)
et es àlaquelle
le solide aFig. 2. - Profil thermique en profondeur observable en
fin de traitement (03C4+ =18 ms ) avec les conditions de la
figure 1.
[Thermal profile along the depth as observed at the end of
the treatment (03C4+ = 18 ms), same conditions as figure 1.] ]
atteint la température de fusion
(0394Tj =
AjTp =640°)
on trouveet
= 0,2 mm ete+s
= 0,5 mm, valeurs qui peuvent êtrerespectivement corrigées
d’un facteur 0,73 et 0,82 d’après l’annexe pour accéder à ef et à e,
d’où e f
= 0,15 mm et es = 0,4 mm. Lesprofils
de température correspondantssont schématisés
(Fig. 2).
Notre
approche
permet donc également d’avoirune idée de l’étendue en
profondeur
d’une transfor- mation microstructurale donnée, et nous reviendronsplus en détail sur ce point au paragraphe 4.
3. Choix de paramètres de traitement.
3.1 PRÉSENTATION DU PROBLÈME. - Nous venons
de montrer la
possibilité
d’utiliser notre modélisation pour unedescription
a posteriori des effets, il est beaucoupplus
intéressant depouvoir pratiquer
ladémarche inverse, à savoir définir un ensemble de
paramètres, au minimum trois
(r+,
T ou v etP),
pour obtenir un résultatmétallurgique
donné sur unmatériau donné.
On considérera a, k, p et g
(E )
connus et invariantsdurant le traitement. Le choix des paramètres ne peut être fait que moyennant des considérations
techniques, métallurgiques, géométriques
voire éco-nomiques.
Les limitations
techniques
inhérentes à l’installa- tion sont :- l’excursion de la puissance d’émission :
Pmin P Pmax;
- la dimension minimale du faisceau focalisé : r+
r+min ;
- le temps d’interaction : en faisceau fixe 03C4min
’r 03C4max
(durées
minimale et maximale d’une impul-sion),
et en faisceau mobile avec une source à émission continue r ==&2 rx . /vmax (avec
vmax vitesserelative maximale de
déplacement
selon la directionx).
Les autres considérations pourront prendre en compte :
- la température
To
à atteindre en surface ou lafourchette de température
( TM, Tm)
tolérée ensurface ;
- la température
Te
à atteindre à une profondeure donnée
(condition
d’épaisseur «traitée ») ;
- l’étendue latérale d’une zone traitée ;
- la minimisation du niveau de
puissance
suscep- tible d’induire un effet donné ;- 1a minimisation de la zone affectée
thermique-
ment au-delà de la zone « traitée » ;
- l’atteinte de vitesses minimales ou maximales de chauffage ou de refroidissement en un
point particulier
du matériau.Cette liste n’est pas exhaustive et certaines condi- tions peuvent être prépondérantes dans un cas réel.
Nous allons envisager successivement quelques-unes
de ces situations.
3.2 PRISE EN COMPTE DE CONDITIONS LIMITATIVES.
a)
Atteinte d’un accroissement superficiel de tempé-rature
J1To ; d’après
le paragraphe 4 de la 1repartie,
la condition suivante doit être satisfaite :
une infinité de
triplets (P,
r+,T)
est susceptible deconvenir.
Dans le cas d’une fourchette de température tolérée, on aura :
Des considérations
supplémentaires
sont doncnécessaires.
b)
Atteinte à uneprofondeur
donnée e d’unaccroissement de température
i1Te
donné. Cette situation correspond à celleévoquée
auparagraphe
3de la 1r°
partie
et schématiséefigure
2[1].
On auranécessairement i1T m ;!= i1Te
pour un matériau opaqueau rayonnement.
A l’instant t = T, tout
profil
de températurelinéarisé passant par
(e, i1Te) répondra
à :avec à To
accroissement de température observé ensurface. Noter que 0394Te observé à l’instant T corres-
pondra au maximum de température atteint au point
de cote e à
partir
du moment où l’une des 2 condi- tions0394Te0394T0/2
ouF(03C4/tc)
= 1 sont remplies.D’où d’après la relation
(6)
de[1]
une conditionsupplémentaire :
qui,
combinée à(i)
conduit à :Là encore, le choix de paramètres
précis
nécessitela définition de critères
supplémentaires.
c)
Prise en compte de critères de typeéconomique
ou
technique :
On peut par
exemple
chercher àoptimiser
letraitement en évaluant la
puissance
minimale Pnécessaire pour réaliser le traitement souhaité. Cette condition sera remplie pour
F(T/tc)
maximum etP(0394T0)
minimum.et
d’où
et
Bien entendu, ce type
d’optimisation
ne peut être réalisé qu’à condition que 20394Te 0394TM
toléré, etque
(P,
r+,T)
soient compatibles avec les caractéris-tiques inhérentes à l’installation. En particulier, si
2
0394Te > 0394TM,
les paramètres envisageables seront :et
On remarquera que cette situation
correspond
àl’atteinte du
gradient thermique
maximalcompatible
avec la transformation désirée et que l’on doit ainsi minimiser la largeur de la zone affectée
thermique-
ment
(ZAT).
d)
Prise en compte d’une vitesse «critique
» detrempe :
Quelle que soit la solution retenue, les puissances
déduites de
(v)
ou(vi)
correspondront à une puis-sance limite
Pl
et donc à l’atteinte du régime stationnaire ; il leur sera associée en surface unevitesse moyenne de variation de température limite
U+L , U+L
=âTo/te
c’est-à-dire :03C003B1 0394Te/2 e2 ou (ira le 2)
x[(4T M - 0394Te)2/0394TM]
valeur à laquelle correspondra à une profondeur e
une vitesse de refroidissement
URe ~
2U+L .
âTe/âTo,
pour esl2.
Pour un certain nombre de transformations
UR
doit dépasser une certaine vitesse minimaleUm (vitesse
«critique
» detrempe).
Soit f2 =Um/URe ;
si 03A9 1, les paramètres de traitement trouvés conviennent, si fi > 1, il est nécessaire de reconsidérer le choix de P, r+, T de manière à obtenir fi = 1. Cela impose de modifierTite
afind’avoir
F(03C4/tc) =1/03A9 ,
ce quiimplique :
enfin T pourra être évalué à partir de
Nota : A la notion de vitesse moyenne
Ù,
pour nombred’applications
à caractèremétallurgique,
ilserait préférable de substituer la notion de vitesse de passage
Uû
sur un intervalle de températureTu -
Tv(par
exemple dans le cas de la trempe martensiti- que des aciers, la vitesse de passage au refroidisse-ment entre 700 et 300
°C).
Notreapproche
permet d’accéder à de tellesgrandeurs,
toutefois pour nepas trop alourdir la présente étude nous nous
limiterons ici aux
U
qui permettent d’évaluer les ordres degrandeurs
des vitesses de chauffage et derefroidissement.
3.3 EXEMPLE DE DÉTERMINATION DE PARAMÈTRES
DE TRAITEMENT. - Pour illustrer la démarche
proposée nous allons traiter un exemple correspon-
dant
à la réalisation de la trempemartensitique
sur 0,5 mm de profondeur sur un acier à 0,1 % decarbone avec une installation laser avec les contrain- tes suivantes :
- laser
CO2
continu 200 W P 2 kW,g (E) = 0,9
etrmin
= 0,1 mm,- vitesse de
déplacement
du faisceau 0,1 mm. s- 1 -- v 300 mm.s-1,
-
caractéristiques
du matériau(d’après [2,
3,5]).
2022
thermiques :
a ~ 10mm2.s-1 et
k=0,05W.mm-1.K-1,
2022
métallurgiques :
austénitisation
-+ I1Te
= 860° ,pas de fusion en surface ~
0394TM ~ 1 500° ,
une vitesse de trempe
Um .
5 x 104K. s-1,
-
absorption
avec revêtement graphite : p ~ 0,5.Etant donné que I1T M 2 0394Te, on doit utiliser les relations
(vi)
d’où :P+~430 W,
r+~0,83 mm,
03C4~0,61 set
Ces paramètres sont compatibles avec les caracté-
ristiques
de l’installation et ils conduiraient àU+L ~
35 x 103K.s-1,
soitURe ~
4 X104K.s-1 ;
onn’obtient donc pas la vitesse de trempe désirée et fi = 1,25, d’où d’après
(vii) :
Par ailleurs
F(t’/te)
=g(E)4/w1/2
= 0,27 etF(03C4opt./tc)
=1/03A9
= 0,8 cela signifie que le tempsT opt. sera compris entre t’ et t" donc
qu’il
fautadopter
pour F une loi du typeF(03C4opt./tc) =
(g(E)2/w1/4) . (03C4opt./tc)1/4,
d’où : Topt. = 6 te ~0,42 s ~ v,Pt. = 4,5 mm. s-1. Cet ensemble de para- mètres est
parfaitement compatible
avec l’installa-tion, et en admettant que la Z.A.T. corresponde à
l’atteinte de l’isotherme 700 °C, sa largeur sera de 1,46 .
(860-700)/1 500 ~
0,17 mm.Cet exemple, ainsi que les diverses conditions
imposées n’a, bien sûr, aucune valeur de généralité,
toutefois il souligne la
complexité
du choix des paramètres, du fait de leur imbrication. C’est cequi
expliquequ’il
est difficile, voireimpossible
de trou-ver une corrélation simple entre un paramètre donné
et un effet
(comme
cela a été évoqué dans l’introduc- tion de la 1re partie au sujet de l’échec relatif desapproches purement
phénoménologiques [6, 7]) ;
tout au plus peut-on tracer des abaques comme l’ont
fait Ashby
[5]
et La Rocca[8]
ou encore établir unlogiciel d’optimisation
des paramètres de traitementavec introduction d’une hiérarchisation entre les différentes conditions. Les différentes relations que
nous proposons doivent permettre cela sans
qu’il
soitnécessaire de faire appel à des simulations complètes
de
l’intégralité
des champsthermiques
comme celaest
parfois
envisagé[9].
4. Cas particulier de la réalisation d’un traitement
homogène et isotherme.
4.1 POSITION DU PROBLÈME. - A partir des élé-
ments dégagés dans la 1re
partie
nous allons chercher à définir les conditions à remplir pour obtenir un traitementsuperficiel
présentant une certaine homo-généité spatiale
(identité
du cyclethermique
suivisur une étendue de
diamètre 0 H et
dans uneépaisseur eH) et
ayant un caractère isotherme dans toute cette zone.D’un point de vue fondamental un tel traitement serait intéressant car il permettrait de faciliter l’étude des mécanismes gouvernant les transformations microstructurales réalisées dans des conditions extrê- mes ; toutefois certaines applications
pratiques
nesont pas non plus exclues.
Une certaine
homogénéité
spatiale nous paraît indispensable pour que l’analyse des effets induitspuisse
porter sur unequantité
de matière suffisante d’une part pour que lesphénomènes
ne soient pas faussés(par
exemple, pour suivre un phénomène derecristallisation il ne faut pas que la taille de la zone
traitée devienne de l’ordre de celle des
sous-grains)
et d’autre part, pour que le caractère
statistique
inéluctable des phénomènes mis en oeuvre soit conservé. Ce type de considération est assez nouveau
pour le
métallurgiste qui
a l’habituded’appréhender
des effets à caractère beaucoup
plus macroscopique.
L’isothermicité est
indispensable
pour découplerles paramètres temps et température et donc pour accéder à la
compréhension
des mécanismes debase ; cela est par contre bien connu du physicien du
métal.
L’homogénéité et l’isothermicité absolues ne peu- vent évidemment pas être atteintes, il faut donc définir des critères vis-à-vis de ces notions. Nous admettrons qu’une zone est traitée de manière
homogène à partir du moment où en tout point de
cette zone
(de diamètre OH
et d’épaisseureH)
la température maximale T atteinte ne fluctuera pas deplus de 5 %
(c’est-à-dire
qu’un écart de 10 % est toléré entreTM
etTm
comme défini au paragraphe 3de la 1re
partie [1].
Un traitement sera considéré isotherme à partir du moment où le temps demaintien tI
dans cet intervalle de température TM - T. sera au moins 10 foisplus
grand que les temps de montée et de descente en températureentre
T/10
et T.Avec des moyens
classiques (par exemple
traite-ment isotherme en bains de sels
fondus)
il n’est pas concevable de descendre en dessous de quelques secondes. de traitement. L’usage de sources laser permet d’espérer ungain
de plusieurs ordres de grandeurs et par conséquent l’accès aux prémicesd’un certain nombre de phénomènes
métallurgiques (les
phénomènes dits de « germination » d’unemanière
générale).
Il est possible d’envisager detravailler soit en faisceau fixe, soit en faisceau mobile, nous considérerons successivement les deux situations.
4.2 TRAITEMENT « HOMOGÈNE » EN FAISCEAU FIXE.
Le diamètre et la
profondeur
surlesquels
le traite-ment peut être considéré comme homogène
(OH et eH)
sont fonction du régime d’échange de tempéra-ture et des
caractéristiques
de la répartition d’éner- gie. Nous avons pu montrer(voir l’annexe)
que cesgrandeurs pouvaient être évaluées :
- dans le
régime
« permanent » par OH = r+ etsH = 7
% . SL
~10 % . r+ et cela à peu près indépen-damment de la forme de la
répartition
d’énergie.- dans le régime « transitoire » par ~H ~
2
(E)2,4
r+(avec
E « étalement » moyen défini dans[1])
et eH = 7 % . s =10 %À ;
l’influence de larépartition d’énergie
est donc particulièrement nettedans ce
régime.
Ces relations approchées
soulignent
bien sûr que l’étendue de la zone d’homogénéité est directementproportionnelle
aux dimensions du faisceau. Elles montrent également qu’une répartition homogèneest
particulièrement
intéressante dans le régimetransitoire et qu’au contraire, plus le facteur d’étale- ment est faible et
plus
on a intérêt à travailler dans lerégime
permanent, avec la réserve supplémentaireque la zone d’homogénéité sera de toute façon
d’autant plus étendue que le faisceau présentera un
étalement proche de 1.
D’après l’évolution temporelle de la température