C OMPOSITIO M ATHEMATICA
N ICOLAE D INCULEANU
Sur la représentation intégrale des certaines opérations linéaires. II
Compositio Mathematica, tome 14 (1959-1960), p. 1-22
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opérations
linéaires. II.par
Nicolae Dinculeanu
introduction
Ce travail est divisé en deux
parties.
Lespremiers
deux para-graphes
traitent de lareprésentation intégrale
des certaines fonc- tionnelles linéaires et les deux derniers de lareprésentation
inté-grale
des certainesopérations
linéaires.1. Soient T un espace localement
compact
et E un espace de Banach detype
dénombrable.Si 03BC
est une mesure de Radonposi-
tive sur T et m une forme linéaire continue sur
l’espace L1(T, 03BC) (des applications 03BC-intégrables
x de T dansE),
alors mpeut
s’écriresous la forme
où
xm
est uneapplication
de T dans le dual E’ de E telle queN~(x’m, 03BC) = ~m~.
Ce résultat est connu
([3], [5], [10], [11]).
On l’énonce(théo-
rème
1)
dans le§1 qui
a un caractère introductif. Dans le§2
onutilise ce résultat pour donner une
représentation intégrale
de laforme
(1)
pour certaines formes linéaires m surl’espace 5G
desapplications
de T dans E continues et àsupport compact (théo-
rème
2).
Pour cefaire,
on attache à m une mesure de Radonposi- tive 03BC
surT,
de la même manièrequ’on
attache à une mesure de Radon réelle oucomplexe
son module.2. Soit F un espace de Banach de
type dénombrable,
dual d’unespace de
Banach,
T et E étant commeplus
haut.Si p
est unemesure de Radon
positive
sur T et m est uneapplication
linéaire etcontinue de
L1E(T, 03BC)
dansF,
alors mpeut
s’écrire sous la formeoù
U m
est uneapplication
de T dansl’espace fR(E, F) (des appli- cations
linéaires et continues de E dansF).
Ce résultat que nousavons
démontré dans[7],
est énoncé dans le§3 (théorème 3).
Lorsque
E = F =A,
où A est unealgèbre
de Banach à élémentunité,
on donne une condition nécessaire et suffisante(théorème 4)
pour queUm
soit à valeurs dans A et nonplus dans (A),
àsavoir la condition suivante
Dans le
§4
on donne unereprésentation intégrale
de la forme(2)
pour certaines
applications
linéaires(les applications
linéairesmajorées)
de5G
dans F(théorème 5).
On considère aussi le casdes
algèbres (théorème 6).
Ces résultats sont, en
fait,
démontrés dans le casplus général où,
au lieu d’un seul espace
E,
on considère une familleE((t))t~T
d’espaces
deBanach,
donc au lieu des fonctions définies sur T à valeurs dansE,
on considère deschamps
de vecteurs x définis surT,
tels quex (t )
EE (t ) quel
que soit t E T. Les démonstrations pource cas
général
ne sont en rienplus compliquées.
Nous aurons pu déduire les résultats concernant les fonctionnelles des résultats
analogues
sur lesopérations;
nous avonspréféré
lestraiter
séparément
pour mettre en évidence certainespropriétés particulières
des fonctionnelles.I. FONCTIONNELLES
LINÉAIRES
§
1. Fonctionnelles linéaires surLpA
Soient T un espace localement
compact, 8 = (E(t))t~T
unefamille
d’espace
de Banach et(03B5)
l’ensemble deschamps
devecteurs
1)
x définis surT,
tels quex(t) ~ E(t) quel
que soit t E T.Soient 8’ =
(E’(t))t~T
la famille des duals des espacesE(t),
etl(03B5’)
l’ensemble deschamps
de fonctionnelles x’ définis surT,
telsque
x’(t)
~E’(t) quel
que soit t ~ T. La norme d’un élément a ap-partenant
à l’un des espacesE(t)
ouE’(t)
sera notéepar lai;
si zest un
champ
de vecteurs ou de fonctionnelles défini surT,
onnotera
par Izl
la fonctionnumérique t ~ Iz(t)l.
Supposons qu’il
existe une famille fondamentale C(03B5)
dechamps
de vecteurs continus([10],
p.80).
Unchamp
de vecteursX ~
(03B5)
est continu aupoint to E
T(relativement
à la famillefondamentale
),
si pour tout nombre E > 0 il existe un y ~ etun
voisinage V de to
tels queDésignons
parYÍ.9I(T)
ouk
l’ensemble deschamps
de vecteurs1) Pour ce qui concerne les champs de vecteurs et les espaces
LP
voir [10].x E
(03B5)
continus sur T et àsupport compact,
et pour toutepartie compacte K
deT, désignons
par( T, K ),
l’ensemble deschamps
de vecteurs
x ~
dont lesupport
est contenu dans K. On munit les espaces5C,
et:YÍd(T, K )
de latopologie
définie par la normeIlxll
= suplx(t)l.
Si tous les espaces
E(t)
sontidentiques
à un même espace de BanachE,
onprendra toujours
pour famille fondamentale,
l’ensemble des
applications
constantes de T dans E. Uneapplica-
tion x de T dans E est continue au
point to E
T relativement àd,
si et seulement si x est continue en
to
au sens habituel. Les espaces:fd
et(T, K )
sont alors les espaces5G
et5G (T, K )
desapplications
de T dansE,
continues et àsupport compact.
Si E =
R,
on écrit k au lieu de5G; W+
est le sous-espace deY,
formé des fonctions
positives.
Dans le
§2
nous aurons besoin du lemme suivant:LEMME. Soit x E
et g ~ +,
tels que 0 ~g lxi.
Lechamp
de vecteurs (Jx
de’ f ini
sur T par leségalités (J,,(t)
= 0 six(t)
= 0 et03C3x(t) = x(t) |x(t)| si x(t) ~ 0,
e s t tel q ue 1°03C3x|x|
x et 2° g03C3x ~.
DÉMONSTRATION.
Puisque
1° estévident,
on va démontrer 2°.Soit
to E
T. Six(t0) ~
0 on ax(t)
~ 0 dans unvoisinage
V deto.
La fonction
h(t)
définie sur T par:Alors
Qg(t)
=h(t)x(t)
est continueen to,
donc aussi gorg. Six(to)
= 0,alors
g(to)
= 0. Soit e > 0; il existe unchamp
de vecteurs y ~et un
voisinage
Y deto
tels quepour t
E V l’on ait:On a
alors, pour t E V,
donc ga. est continu en
to,
cequi
achève la démonstration.On va supposer
parfois
que la famille vérifie l’axiome de Godement([10],
p.94):
(G):
Il existe unepartie
dénombrabledo ~ ,
telle que pour toutt e
T,
l’ensemble{x(t)|x
E0}
est dense dansE(t).
Dans le cas où les espaces
E(t)
sontidentiques
à un espace de BanachE,
l’axiome(G) signifie
que E est detype
dénombrable.Pour une famille fondamentale ’ C
(03B5’)
dechamps
de fonc-tionnelles
continus,
on supposeparfois
vérifié l’axiome suivant:(T)
Lafonction
scalaire t ~x(t), x’(t)>
est continuequels
que soient x ~ d et x’,E ’.Si tous les
E(t)
sont des espaceshilbertiens,
et si l’onprend
jî’
= ,
l’axiome(T)
çst vérifié. Si tous les espacesE(t)
sontidentiques
à un espace de BanachE,
onprend
pour ’ l’ensemble desapplications
constantes de T dans E’ et l’axiome(T)
est trivi-alement vérifié.
Il s’ensuit de l’axiome
(T)
que si x et x’ sont continus(respecti-
vement, relativement à et
.saT’ )
aupoint t0 ~ T,
alors la fonctiont ~
(x(t), x/(t»
est continueen to,
et que si x et x’ sont mesurables pour une mesure de Radon2) positive ,u
surT,
alors la fonctiont -
(x(t), x’(t))
estp,-mesurable ([6],
p.136).
Nous allons utiliser le théorème suivant dû à C. T. Ionescu Tulcea
([11],
théorème2).
THÉORÈME 1.
Soitu
une mesure de Radonpositive
sur T. Si laf amille fondamentale d roéri f ie
l’axiome(G),
touteforme
linéaire etcontinue m sur
Lp(T, 03BC), (1
pao) peut
s’écrire sous laforme
où
1
~(’) 1 lu ) = ~m~, 1 p + 1 q = 1)
Enoutre, x’m est
déterminé localement p-presque
partout.
On convient d’identifier deux
champs égaux
localement ,u- presquepartout,
enremplaçant l’intégrale
parl’intégrale
essen-tielle
([2], chap. V).
REMARQUES: 1° Pour tout
champ
de vecteursx ~ ()
me-surable
(pour
et),
la fonction scalaire t ~x(t), x£(t))
est,u-mesurable,
etpuisque
vérifie l’axiome(G),
la fonctionnumérique t ~ |x’m(t)|
est,u-mesurable.
2°.
Supposons qu’il
existe une famille fondamentale ’ CW (e’)
telle que:
a)
la fonction t ~x(t),x’(t)>
est,u-mesurable quels
que soient x ~ et x’ ~’; b)
il existe une suite(x’n)
d’éléments de’,
telle que pour tout t E
T, x’m(t)
soit contenu dans le sous-espace fermé deE’(t), généré
par l’ensemble{x"n(t)}. Alors, xm
est mesu-rable
(relativement
à ,u et’),
doncx£
ELq, (T, ,u ).
Pour la dé-1) Pour ce qui concerne l’Intégration, voir [2] et [10].
monstration voir
[11],
p. 109. Enparticulier,
la conditiona)
estsatisfaite si ’ vérifie l’axiome
(T)
et la conditionb)
est satisfaitesi ’ vérifie l’axiome
(G).
3°. Si tous les espaces
E(t)
sont des espaceshilbertiens,
le théo- rème 1 et les remarquesprécédents
sont valables sans supposerl’axiome
(G).
Dans ce cas onprend
’ = et l’axiome(T)
estvérifié. Ce résultat est dû à R. Godement
[10]
p. 91- 92.4° Si tous les espaces
E (t )
sontidentiques
à un même espace de Banach E detype dénombrable,
le théorème 1 est dû à J. Dieu-donné
[3] (théorème
3, p.38)
et[5] (théorème
2,p. 134).
Si dans cecas, T =
[0, 2n]
et p = 1, S. Bochner et A. E.Taylor [1]
ont re-présenté
m commeintégrale
detype Stieltjes
parrapport
à unefonction définie sur T et à valeurs dans E’.
On a aussi le théorème
réciproque
suivant:THÉORÈME 1’.
Soit p
une mesure de Radonpositive
sur T. S’ilexiste une
f amille fondamentale
d’ C(03B5’) vérifiant
la conditiona)
de la remarque
2°,
pour tout élément x’ eLq,(T, 03BC)
laf onction
mdéfinie
parest une
forme
linéaire continue surL¿(T, p)
et1 lm 11
=Na(x’, p,).
COROLLAIRE. Soit 03BC une mesure de Radon
positive
sur T. SiW
vérifie
l’axiome(G)
et s’il existe unefamille fondamentale
’ C
(’) vérifiant
l’axiome(G)
et la conditiona)
de la remarque 2, alors le dualde Ld(T, 03BC)
estisomorphe et isométrique
àLq’(T, 03BC).
§
2. Fonctionnelles linéaires sur:fd
Soit m une fonctionnelle linéaire sur
Xï,
telle que pourchaque
ensemble
compact
K CT,
la restriction de m àl’espace (T, K)
soit continue. On attache à m une mesure de Radon
positive
p surT,
enposant
pourchaque
fonction ~ e+,
On déduit aussitôt
PROPOSITION 1. La
jonction Il est
additive sur l’ensembleX’,.
DÉMONSTRATION.
Soient ~1 ~ Y,
et qJ2 ~+.
Pour tout nombrea > 0, il existe deux
champs
de vecteurs x, et x2 de tels que|x1| ~
~1,|x2| Î
ç fP2 etIl existe deux nombres
complexes 03B81
et03B82
de module 1, tels queAlors
donc
Inversement,
pour tout nombre e > 0, il existe unchamp
de vec-teurs
x ~
telque |x| ~ ~1+~2 et
Posons gl = inf
(Ixl, qi)
et g2 =|x|-g1;
gl et g2appartiennent
àW+
et l’on a:Du lemme du
§1
on déduit:Alors
donc
Des
inégalités (*)
et(**)
on déduitce
qui
achève la démonstration.On
prolonge
ensuite lafonction 03BC
en une mesure de Radonposi-
tive sur
T,
notéetoujours 03BC,
enposant
pourf,
g E+
On va noter
parfois
parIml
la mesure 03BC définie parl’égalité (1).
REMARQUES. 1°. La mesure p
définie
parl’égalité (1)
est laplus petite
mesure de Radonpositive
sur Tqui vérifie l’inégalité (2).
20 On a
donc m est continue sur
(T)
si et seulement si ,u est bornée.Considérons alors
l’espace L1(T, 03BC)
deschamps
de vecteursx ~
(), ,u-sommables ([10],
p.87),
et latopologie
de la conver-gence en moyenne induite sur par la
topologie
deL1(T, p).
L’inégalité (2)
montre que la fonctionnelle m est continue sur%.91
pour cette
topologie,
et commedÍ.9I
est dense dansL1(T, ,u ),
onpeut prolonger
m, d’une manièreunique,
parcontinuité,
en unefonctionnelle linéaire et
continue,
notéetoujours
m, surl’espace
L1(T, 03BC)
toutentier,
et , del’inégalité (2)
on déduitSi l’on note
par Ilmlll
la norme de m surL1(T,03BC),
on aEn
effet,
de(4)
on déduitque ~m~1 ~
1; d’autrepart,
si q ~+
et
p(q;)
= 1,d’où il résulte
(5).
THÉORÈME 2. Si la
famille fondamentale vérifie
l’axiome(G),
pour toute
forme
linéaire m surYî,
continue sur(T, K) quel
que soit l’ensemble
compact
K CT,
il existe une mesure de Radonpositive
Il sur T et unchamp
defonctionnelles x:n
E(’)
déterminélocalement
li-presquepartout,
tels queIlpll
=llmll, |x’m(t)|
~ 1 etEn outre, la
fonction
scalaire t ~x(t), x’m(t)>
estli-mesurable
pourchaque champ
de vecteurs x E()
mesurable(relativement
à Il et).
DÉMONSTRATION. On
prend
p =Imi
et les affirmations du théo- rème résultent du théorème 1 et des considérationsprécédentes.
On déduit que
N~(x’m, ju)
= 1. Il reste à prouver que|x’m(t)|
- 1.Tout
d’abord,
la fonction t ~Ix:n(t)1
estp-mesurable.
Eneffet,
soit
do
unepartie
dénombrable de,
telle que pour tout t ET,
l’ensemble
{x(t) |x
E0}
soit dense dansE (t ).
Alors la fonction|x’m|
esty-mesurable
comme bornesupérieure
de la famille dé-nombrable de fonctions
p-mesurables (hx|x, x’m>|)x~0,
où pourchaque
x E0, h.
est la fonctionp-mesurable
définie sur T parh t = 1 |x(t)| si x t
0 ethx(t)
= 0 six(t)
= 0.Il en résulte ue
la
fonction |x’m|
est localement,u-intégrable.
Posonsdv(t)
=|x’m(t)|d03BC(t).
On a v~ 03BC.
Pourchaque champ
de vecteurs x Eon a alors
Comme p, est la
plus petite
mesure de Radon vérifiant cette con-dition,
on déduit v = p, doncIx:n(t)1
= 1 localement y-presquepartout,
doncpartout
si l’on modifiexm
sur un ensemble locale- ment,u-négligeable.
Ceci achève la démonstration.REMARQUE. S’il existe une famille fondamentale
’~ W(d")
vérifiant les conditions
a)
etb)
de la remarque 2 suivant le théo- rème 1, alorsxm
est mesurable(pour
p et’),
doncxm
EL~,(T, 03BC).
Si la famille fondamentale ’ vérifie les axiomes
(G)
et(T),
alorsxm est |m|-mesurable, quel
que soit m.On a aussi les théorèmes
réciproques
suivants:THÉORÈME 2’.
S’il
existe unef amille f ondamentale .9./’ C (’) vérifiant
l’axiome(T),
pour toutcouple (p, x’) formé
d’une mesure deRadon
positive
p surT,
et d’unchamp
defonctionnelles
x’ e(’)
mesurable relativement à 03BC et d’ et tel que
lx’ (t)1
~ 1, laforme
linéaire et continue m
définie
surL1(T, 03BC)
parl’égalité
est telle
que la
restriction de m àl’espace (T, K)
est continuequel
que soit l’ensemble
compact
K CT,
et p, =Imi. (On
ne suppose pas que vérifie l’axiome(G).
DÉMONSTRATION. On a pour tout x e
:f.91
donc
Imi
S ,u.Inversement,
soit 0 a 1 et K un ensemblecompact
de T.Il existe
([8], Proposition 1)
unchamp
de vecteurs y E()
mesurable relativement
à 03BC
et,
tel que,a-presque
partout
sur K.Soit E > 0; il existe un ensemble
compact
K’ C K tel que03BC(K-K’) ~ 03B5
et tel que y et x’ soient continus surK’, 2-a-E-E
donc aussi la fonction t ~
y(t), x’(t».
Il existe aussi([10],
Pro-position
7, p.82)
unchamp
de vecteurs yo e(),
continu surT,
tel que
y(t)
=yo(t) pour t
EK’,
et la norme de yo nedépend
pas deK’,
mais seulement de y, parexemple ~y0~ ~
2-a+03B5. Pour toutefonction 99 ~ +(T, K )
on aE et a étant
arbitraires,
on ace
qui
achève la démonstration.Désignons
par(T)
l’ensemble des fonctionnelles linéaires m sur,
continues sur(T, K) quel
que soit l’ensemble com-pact
K C T.Pour une famille fondamentale .9/’ C
(’), désignons
parm(A’,T)
l’ensemble descouples (p, x’)
formés d’une mesure de Radonpositive
JI, sur T et d’unchamp
de fonctionnelles x’ mesura-ble relativement à 03BC et
.9/’,
tel queIx/(t)1
= 1. Deuxcouples x’)
et(p, x’2)
seront considérésidentiques
six’1(t) = x’2 (t)
loca-lement 03BC-presque
partout.
Des théorèmes 2 et 2’ on déduit le résultat suivant:
COROLLAIRE,. Si la
f amille f ondamentale
.9/vérifie
l’axiome(G )
et s’il existe une
famille fondamentale
.9/’ C(’) vérifiant
lesaxiomes
(G)
et(T),
alors lacorrespondance
m -(Iml, x’m)
établie par le théorème 2, est uneapplication biunivoque de (T) sur m(’, T).
THÉORÈME 2". Si la
famille fondamentale véri f ie
l’axiome(G),
pour tout
couple (p, x’) f ormé
d’une mesure de Radonpositive
p sur T et d’unchamp
defonctionnelles
x",E(’)
tel queIx/(t)1
= 1 etque la
f onction
t -(x(t), x’(t) >
soitp-mesurable quel
que soit lechamp
de vecteurs x ~()
mesurable relativement à 03BC et.91,
lafonction
mdéfinie
parl’égalité
est une
forme
linéaire et continue surL1(T, p)
etIml
= p.DÉMONSTRATION. On déduit aussitôt que
|m| ~
p, doncdlml(t)
=03B1(t)d03BC(t)
où 0 Soc(t)
~ 1 et oc est,a-mesurable.
Duthéorème 2 on déduit que m s’écrit sous la forme
donc, d’après
le théorème 1,x’m(t)03B1(t)
=x’(t)
localement ,u-pres- quepartout,
donca(t)
= 1 localement ,a-presquepartout,
d’où on déduit que|m|
= ,u. Ceci achève la démonstration.Désignons par m(03B5’, T )
l’ensemble descouples (ft, x’)
formésd’une mesure de Radon
positive
03BC surT,
et d’unchamp
de fonc-tionnelles x’,E
(’),
tel queIx/(t)1
~ 1, et que la fonction t ~x(t), x/(t»
soitp-mesurable quel
que soit x E() mesurable
relativement
à /i
et . Sixi - x2
localement y-presquepartout,
alors lescouples (,u, x’1)
et(y, x’2)
seront considéréségals.
S’il existeune famille fondamentale ’ C
(’)
vérifiant les axiomes(T)
et(G),
alorsm(’, T ) = m(’, T).
Des théorèmes 2 et 2" on déduit le résultat suivant:
COROLLAIRE. Si la
famille fondamentale
dvérifie
l’axiome(G)
la
correspondance
m -(imi, x’)
établie par le théorème 2 est uneapplication biunivoque
de(T)
surm(03B5’, T).
REMARQUES. 1° Si tous les espaces
E(t)
sonthilbertiens,
les résultatsprécédents
sont vrais sans supposer l’axiome(G).
Onprend
’ = et l’axiome(T)
est vérifié.2°.
Supposons
que tous les espacesE(t)
sontidentiques
à unmême espace E
qui
soit un espace hilbertien ou bien un espace de Banach detype
dénombrable.Supposons
encore que T estcompact.
Alors
l’espace 5Q
estl’espace E
desapplications
continues de Tdans E. Dans ce cas on
peut préciser
lacorrespondance
m ~(,u, x’m)
établie par le théorème 2. On
peut plonger
Eisométriquement
dansE,
en identifiant un élément a de E avec la fonction constantex(t)
= a. Considérons la restriction m’ de m à E. Alors m’ E E’.Pour tout a E E on a
et comme
xm
est uneapplication
de T dansE’,
bornée et faible-ment
,u-mesurable (par rapport
àE),
on déduitoù
l’intégrale
du second membre estl’intégrale
faible(par rapport
à
E).
Si maintenant E’ est detype dénombrable, x"
est aussimesurable,
doncintégrable.
La norme
|m’|
dem’,
comme élément deE’,
vérifie la relation|m’| ~ llmll
-11p,11.
Inversement,
tout élément m’ de E’peut
êtreprolongé, d’après
le théorème de
Hahn-Banach,
en une forme linéaire et continue m surWE,
telleque |m’| = ~m~.
Il existealors, d’après
le théorème 2,une mesure de Radon
positive
,u sur T et uneapplication
faiblementp-mesurable
x’ de T dansE’,
telsque ~03BC~ = |m’|, (x/(t)1
.- 1 etSi E’ est de
type
dénombrable alors x’ estp-mesurable,
doncl’intégrale
du second membre estl’intégrale
habituelle(forte).
3°. Si tous les espaces
E(t)
sontidentiques
àl’espace
C desnombres
complexes (ou
àl’espace
R des nombresréels),
alors mest une mesure de Radon
complexe (ou réelle)
surT,
et p est lemodule Iml
de m. Le théorème 2 nous ditqu’il
existe une fonctioncomplexe ,u-mesurable
g définie sur T telleqde |g(t)| ==
1 etdm =
gdp,
résultatqui
s’obtient d’ailleurs en utilisant directement le théorème deLebesgue-Nikodym.
Lorsque
m est une mesureréelle,
la fonction g est de la forme~A-~B, où A et B sont
disjoints, ,u-mesurables
etA u B
=T,
donc m = ~A03BC-~B03BC, m =
~A03BC+~B03BC;
il en résulte que m+ = p,,,u et m- = 99B 03BC.II.
OPÉRATIONS LINÉAIRES
§
3.Opérations
linéaires surL’
1. Le cas
général
Soit F un espace de Banach. Pour tout t E
T,
soitG(t) l’espace (E(t), F )
desapplications
linéaires et continues deE (t )
dansF;
soit la famille
(G(t))t~T.
Si F =C, l’espace G (t )
est le dualE’ (t )
de
E (t )
est 9 est la famille ’.Désignons
par()
l’ensemble deschamps d’opérations
U définis surT,
tels queU(t) E G(t) quel
que soit t E T. Si p) est une famille fondamentale dechamps d’opéra-
tions
continus,
ondésigne toujours
par(T)
l’axiome suivant: lafonction t
~U (t )x (t )
est continuequels
que soient x E d et U E -9.On dit
qu’un champ d’opérations UE W(9)
estsimplement
mesurable pour une mesure de Radon
positive
03BC surT,
si la fonc- tion t ~U(t)x(t)
estp-mesurable, quel
que soit lechamp
de vec-teurs x E
W(4’)
mesurable relativementà p
et .On a le théorème suivant
([7],
théorème1)
THÉORÈME 3. Soit p une mesure de Radon
positive
sur T. Si lafamille fondamentale vérifie
l’axiome(G)
et F est detype
dénom- brable et dual d’un espace deBanach,
pour touteapplication
linéaireet continue m de
L1(T, p)
dansF,
il existe unchamp d’opérations U m £ () simplement p-mesurable,
déterminé localement l’-presquepartout,
tel queN~(Um, 03BC) = ~m~
etLa
f onction numérique
t- |Um(t)|
estp-mesurable.
REMARQUES. 1°
Supposons qu’il
existe une famille fondamentaleD ~ ()
telle que:a’ )
La fonction t ~U(t)x(t)
est,u-mesurable quels
que soientx E d et
U ~ ;
b’ )
il existe une suite( Un )
d’éléments de,
telle que pour tout t ~T, Um(t)
soit contenu dans le sous-espace fermé deG(t) généré
par l’ensemble
{Un(t)}.
Alors
Um
est mesurable relativement à 03BC et,
doncUm
eL~(T, 03BC).
Enparticulier,
la conditiona’)
est satisfaite si vérifie l’axiome(T),
et la conditionb’ )
est satisfaite si Ç) vérifie l’axiome(G).
Pour la démonstration voir[11]
p. 109.2°. Pour le cas où
E(t) =
Fquel
que soit t ET,
le théorème 3est dû essentiellement à J. Dieudonné
([3],
théorème 2, p.36).
3°. Pour le cas où
E(t)
= Cquel
que soit t eT,
voir[3] (théo-
rème 1, p.
30), [4], [8], [9]
et[12].
Dans ce cas(C, F)
est iso-morphe
etisométrique
àF,
donc onpeut
considérerUm
à valeursdans F:
4°. Considérons le cas où tous les espaces
E (t )
sontidentiques
àun espace
quelconque
F. Onpeut plonger isométriquement l’espace
C des nombres
complexes dans (F),
en identifiant un nombrea E C avec
l’opérateur U03B1 : a ~
aa demultiplication
par ce dans F.Soit m une
application
linéaire et continue deL1F(T, 03BC)
dans F etsupposons que m s’écrit sous la forme
où a est une
application
de T dans C etN~(03B1, 03BC)
=~m~.
Alors aest
,u-mesurable (donc
localement,u-intégrable)
donc m est l’ex-tension aux fonctions à valeurs dans
F,
de la mesurecomplexe du(t)
=oc(t)dlÀ(t),
de base 03BC et de densité oc. Eneffet,
pour touta e F et tout ensemble
compact K
CT,
on a a~K ~L1F(T, 03BC)
doncaqK a est
IÀ-mesurable,
et par suite qK oc est,u-mesurable.
En vertudu
principe
delocalisation,
on déduit que ce estp-mesurable.
In-versement, si m est l’extension d’une mesure v de
base ,u
et de den-sité
03B1 ~ L~C(T, 03BC)
on saitqu’on
aet
Iimii
=N~(03B1, p).
Il en résulte que pour une
application
linéaire et continue m deL1F(T, p)
dansF,
la fonctionUm qui
luicorresponde
par le théo- rème 3 est à valeurs dansC’si
et seulement si m est une mesure de Radon sur T.On a aussi le théorème
réciproque
suivant:THÉORÈME 3’. Soit p une mesure de Radon sur T. S’il existe une
f amille fondamentale ~ () vérifiant
la conditiona’)
de laremarque
10,
pour tout U ~L~D(T, ,03BC,
lafonction
mdéfinie
parest une
application
linéaire et continue deL1A (T, p)
dans F et~m~ = N~(U, 03BC).
COROLLAIRE. Soit p, une mesure de Radon sur T. Si d
vérifie
l’axiome
(G),
F est detype
dénombrable et dual d’un espace de Ba-nach,
et s’il existe unef amille fondamentale D
C() vérifiant
l’axiome
(G)
et la conditiona’ )
de la remarque10,
alorsl’espace
(L1A(T, p), F)
desapplication
linéaires et continues deL1A(T, p)
dans
F,
estisomorphe
etisométrique
àl’espace L;(T, p).
2. Cas des
algèbres
Soit A une
algèbre
deBanach,
p une mesure de Radonpositive
sur T et y une
application
localementp-intégrable
de T dans A.Pour toute fonction qJ E
Y(T)
posonsm est une
application
linéaire de dans A et continue sur(T, K), quel
que soit l’ensemblecompact
K C T. Eneffet,
soitK un ensemble
compact et q; £ (T, K).
PosonsAlors
Pour toute fonction x e
YA (T)
posonsPROPOSITION 2.
L’application x ~ m(x) définie
parl’égalité (2)
est la seule
application
linéaire deA
dans Aqui satisfait
aux deuxconditions suivantes:
(i)
pour tout élément a e A et toutefonction
q; £(T)
on a(ii)
pour toutepartie compacte
K deT,
la restriction del’applica-
tion x -
m(x)
à.1tA(T, K)
est continue.Pour tout élément a E A et toute
fonction
x EXA
on a alorsDÉMONSTRATION. Il est évident que m est linéaire.
Soit a E A et
qJ E:YÍ.
Alors([2] chap. III, §4,
no. 2, prop.4)
où
Va
estl’opérateur
demultiplication
àgauche
par a, dansA,
cequi
établit(i).
Soit K une
partie compacte
de T et x E15Q(T, K).
Alorsce
qui
établit(ii).
Soit m’ une autre
application
linéaire de5Q
dans Aqui
vérifieles conditions
(i)
et(ii). Désignons par A
le sous-espace de15Q,
formé des combinaisons linéaires finies x
= 2:
ai~i des fonctions de, à
coefficients dans A. On ad’après (i) i
donc m’ et m coïncident sur
A.
Comme toute fonction x deA
à
support contenu
dans un ensemblecompact
K deT, peut
êtreapprochée
uniformément par des fonctions de£A
àsupport
dansun
voisinage compact
U de K([4], chap. III, §2,
lemme2)
etcomme,
d’après (ii),
m et m’ sont continues pour latopologie
de laconvergence uniforme sur
A ( T , U),
m et m’ coïncident sur5G
tout
entier,
cequi
montre l’unicité de m.Enfin,
si a E A et x E5fi(T),
on a([4] chap. III, §4,
prop.4):
et ceci achève la démonstration.
REMARQUE. Pour toute fonction x E
A
posonsOn démontre que m’ est la seule
application
linéaire deA(T)
dansA
qui vérifie (ii)
et(j)
pour tout élément a E A et toutefonction
~ E on aAlors pour tout a E A et x ~
YA (T)
on a aussiDans le cas où A est
commutative,
évidemment m = m’.Supposons
maintenant que A soit unealgèbre
à élémentunité e,
de
type dénombrable,
et dual d’un espace de Banach. Une tellealgèbre existe,
parexemple l’algèbre
de groupe d’un groupe discret et dénombrable.Puisque
A a un élément unité onpeut plonger isométriquement
A dans
l’espace (A)
desopérateurs
linéaires et continues surA,
en identifiant un élément a E A avec
l’opérateur Ua
demultiplica-
tion à droite par a dans A.
Lorsqu’on prend,
dans le théorème 3 les espacesE(t)
et F iden-tiques
à A onpeut
se demander dansquelles
conditions la fonctionUm
est une fonction à valeurs dans A.THÉORÈME 4.
Soit 03BC
une mesure de Radonpositive
surT,
A une-algèbre
de Banach a élémentunité,
detype dénombrable,
et dual d’unespace de
Banach,
et m uneapplication
linéaire et continue deL’1(T, 03BC)
dans A.Alors,
la condition nécessaire etsuffisante
pour que m s’écrive sous laforme
où ym E
L~A(T, p),
est que mvérifie
la condition suivantepour tout élément a E A et toute
fonction x ~ L1A(T, 03BC).
On a alors1 Imi 1
-N~(ym, p).
DÉMONSTRATION. La
proposition
2 montre que la condition(3)
est
nécessaire,
sans aucunehypothèse supplémentaire
surl’algèbre
A. Montrons maintenant que la condition
(3)
est suffisante.D’après
le théorème 3, m s’écrit sous la formeoù
Um
est uneapplication
de Tdans (A)
déterminée localement,u-presque
partout
telle quel’application
t ~Um(t)a
soit ,u-me- surable pour touta ~ A,
etN~(Um, 03BC) = ~m~.
Posonsym(t) = Um(t)e.
Alorsym ~ L~A(T, 03BC)
etNoo(Ym,P) = ~m~.
Pourtoute
fonction cp E Ll(T, 03BC)
posonsOn vérifie aisément que m vérifie les conditions
(i)
et(ii)
de la pro-position
2. Eneffet,
si a e Aet ~
~ on ad’autre
part, l’application
t- IUm(t)1
est,u-mesurable,
donc pour tout x EA(T, K )
on ace
qui
établit(ii).
Il résulte alors de laproposition
2 que pour toutefonction x E
JtA
on aet cette relation a lieu aussi pour tout x E
L1A(T, 03BC).
Il en résulte que
Um(t)
=Uy(t)
localement y-presquepartout
et ceci achève la démonstration.
REMARQUE. La condition nécessaire et suffisante pour que m s’écrive sous la forme
est que pour tout a E A et x E
LÀ(T, p)
l’on ait§
4.Opérations
linéaires sur:YÍ.9I
1. Le cas
général
Soit m une
application
linéairede:YÍ .91
dans un espace de Banach F.On dit que m est
majorée,
s’il existe une mesure de Radonpositive v
sur
T,
telle que pour tout x~ A
l’on aitIl en résulte que si m est
majorée,
pour toutepartie compacte
K C
T,
la restriction de m àl’espace (T, K)
est continue.Si F = C et si m est continue sur
l’espace .7Í.9I ( T, K ), quel
que soit l’ensemblecompact K
CT,
alors m estmajorée
par la mesureIml
définie parl’égalité (1)
du§2.
Pour tout élément z’ ~ F’ considérons la forme linéaire définie
sur par
l’égalité
On a
donc mz, est continue sur
(T, K ) quel
que soit l’ensemblecompact
K C T. Achaque
forme linéaire mx, on attache la mesurepz’ =
Imz,1
sur T et on apour tout
champ
de vecteurs x EYÍ.9I.
Pour toute
fonction 99,E Y,
on a aussidonc
quelle
que soit la mesure vmajorante
de m.Il en résulte que la famille de mesures
(03BCz’)|z’|~1
estmajorée
dans
l’espace complètement réticulé.M(T)
des mesures de Radonsur
T,
donc elle a une bornesupérieure
,u.Pour tout
champ
x EYW
on adonc 03BC est aussi une mesure
majorante
de m.Il en résulte que ,u est la
plus petite
mesure de Radonpositive
sur Tmajorante
de m, et on alimll
~~Ilpll
~ 00.Si
F = C,
on a vu quelimll = ~03BC~.
On va noter
parfois
parIml
laplus petite
mesure limajorante
de m.
Considérons maintenant
l’espace L1A(T, 03BC)
deschamps
devecteurs
,u-sommables. D’après l’inégalité (4),
m est continue sur,
pour latopologie
de la convergence en moyenne, donc onpeut
prolonger
muniquement
par continuité en uneapplication
linéaireet