M ATHÉMATIQUES ET SCIENCES HUMAINES
B. M ONJARDET
Combinatoire et algèbre
Mathématiques et sciences humaines, tome 23 (1968), p. 37-50
<http://www.numdam.org/item?id=MSH_1968__23__37_0>
© Centre d’analyse et de mathématiques sociales de l’EHESS, 1968, tous droits réservés.
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COMBINATOIRE ET ALGÈBRE
par
B.
MONJARDET
IV PLANS EN
BLOCS,
CONFIGURATIONSGÉOMÉTRIQUES
PLANES *INTRODUCTION.
Au
paragraphe 2,
nous étudions les «plans
enblocs »,
c’est-à-dire certains «systèmes
departies »
que les statisticiens ont eu à considérer pour desplans d’expériences ;
auparagraphe 3
nous étudions des «con figu-
rations
géométriques régulières planes » qui
peuvent être considérées comme des casparticuliers
deplans
enblocs mais dont certaines remontent à des
problèmes géométriques beaucoup plus
anciens. On peut situer lesplans
en blocs et lesconfigurations géométriques
à l’intérieur d’une notionplus générale
celle de «système d’incidence » ;
nous nefaisons
aucunexposé théorique
cle cette notion mais auparagraphe 1
nous donnonsquelques définitions
etexemples
dans le cas,suffisant
par lasuite,
où lesystème
d’incidence se réduit à unecorrespondance
entre deux ensemblesfinis.
1. -
SYSTÈME
D’INCIDENCE.1. l. -
Définitions.
Notations.Dans cet article un
système
d’incidence fini S sera untriplet
S =(E, F, K)
où E et F sont deuxensembles finis et K une
correspondance
entre ces deuxensembles ;
K est donc unepartie
duproduit
cartésien de E et F : K c E X F.
E,
y OEF ;
si(x, K,
on dit que x et y sont encorrespondance
ou encore sont inci-dents ;
au lieu du motcorrespondance,
onemploie
aussi le mot relationbinaire ;
enparticulier,
si lesensembles E et F sont
identiques,
K est une relation binaire sur l’ensemble E.Remarquons
que si cer- tains auteurs(tel Berge) appellent
alorsgraphe
lecouple
S =(E, K),
d’autres(tel Bourbaki) appellent graphe
l’ensemble K descouples
en relation.1.2. -
Système réciproque.
A toute
correspondance
K entre E et F est associée lacorrespondance
K’ entre F etE,
dite cor-respondance réciproque (ou duale,
ouinverse)
définie ainsi :Si S =
(E, F, K),
onappellera système réciproque
ou dual lesystème
S’ =(F, E, K’).
Lesystème réciproque
de S’ est évidemment S.1.3. -- Tableau d’incidence.
Soient E ... Xi, ...
F
= { yl,
... yf, ...Yb}; Ms
a nlignes
et 6 colonnes et l’élément de la Leligne
etje colonne,
est définit par :- --
- 1 , --
Le tableau (incidence
Ms,
associé ausystème réciproque
S’ de S n’est autre que le tableau«
transposé » (échange
deslignes
et descolonnes)
deMs : Ms, = (Ms)t.
1.4. --
Exemples.
On remarque que ce tableau d’incidence est
symétrique.
1.5. -
Système
d’incidence etsystème
departies.
Un
système
departies
est uncouple 1
=(E, £T )
où E est un ensemble ... XI, ... x~ }et
y
un ensemble departies
distinctes deE,
...Bj,
...Bb,
avecBj ce E j.
On définit unecorrespondance
K entre E ety
en posant :on obtient ainsi le
système
d’incidence(E, y, K)
d’où un tableau d’incidence et unsystème
réci-proque.
Inversement,
soit unsystème
d’incidence S =(E, F, K) :
nous laissons au lecteur le soin de considérerquel système
departies Es,
on peut associer à cesystème ;
le lecteur pourra aussi se demander àquelles
conditions l’étude d’unsystème
d’incidence est«équivalente »
à celle d’unsystème
departies
déduit du
système
d’incidence.Lorsque
cetteéquivalence existe,
onpeut employer
indifféremment lelangage
d’incidence ou lelangage ensembliste ;
c’est parexemple,
le cas pour lesconfigurations géomé-
triques
étudiées auparagraphe
3.2. -
SYSTÈME
DE PARTIES. PLANS EN BLOCS.2.1. - Généralités.
Description
cardinale.Soit le
système
S =(E,
où E estl’,ensemble {x,,
... xi, ... xm, ... ety
un ensemblede
parties
distinctes de E ={ B~,
...Bi,
...Bj,
...Bb }.
Le
système réciproque
est alors S’ =(F, e)
avec F= Y ; fjf
ensemble departies
de...
~x~, ...
avec_5i : x E= - B } ;
on supposera toutes lesparties
distinctes.On pose : . - .. -- 1 .
Les
paramètres
n,b, ki,
Th XI. constituent une «description
cardinale » dusystème
S(ne
caractérisant pas ce
système
engénéral).
Cettedescription pourrait
d’ailleurs êtreprolongée
en consi-dérant d’autres
paramètres
tels que :Certains de ces
systèmes
ont été intensivement étudiés enstatistique
pour des besoins deplans d’expériences ;
dans ce contexte on leur a donné le nom de «plans
en blocs ». Engénéral,
pour lesplans
en blocs on a :
autrement dit
chaque partie Bi,
ou cbloco contient le même nombre d’éléments(ou «
variétés » en statis-tique)
etchaque
variété est contenue dans le même nombre de blocs.A un
plan
en bloc S =(E, correspond
leplan réciproque
S’ -(F, a) appelé
souventplan
dual ouinverse ;
lesparamètres
de S’ sont donc :Au
plan
S est associé le tableau d’incidenceMs ;
auplan,
5’ le tableautransposé (Ms)’.
Exemple :
Le
système
d’incidence défini auparagraphe
1.3(exemple 1),
constitue unplan
en~ blocs avec :Que
peut-on dire duplan
dual ?Pour
l’exemple
2 :Les
paramètres
d’unplan
en blocs sont liés par certaines relations.Exercice 20 :
Montrer que dans un
plan
enblocs,
avec k et r constants, on a :En déduire les relations :
2.2. - Plans en blocs
incomplets équilibrés.
w
Les
premiers plans
en blocsétudiés,
dans les années quarante, avaient uneparticularité supplé-
mentaire: le
paramètre
Àlm était une constante X. De telsplans
ont étéappelés plans
en blocsincomplets équilibrés (P.B.I.E.),
ou encore, par certains auteurs,(b,n,r,k,a)-configuration.
La relation(3)
de l’exer-cice 20 devient alors :
D’autre part de À constant, on déduit facilement
b > n (dualement, si 1£
est constant, on a :n k
b).
Si b = n, le
plan
est ditsymétrique ;
on a alorsd’après (1),
r =k ;
on montre aussi que IL est alorsconstant et donc
égal
à X ; un telplan
estidentique
à sonplan
dual. Enparticulier, si y
= À =1,
lesystème
obtenu n’est autrequ’un plan projectif
d’ordre k - 1(vérifier
cetteassertion).
Exercice 21 :
Soit un P.B.I.E.
symétrique
deparamètre
n, r, a ; montrer que lesystème
obtenu ensupprimant
un bloc et les éléments
qu’il
contient est encore un P.B.I.E.(calculer
lesparamètres
dusystème).
Ceplan
est dit
plan
résiduel duplan symétrique initial ;
enparticulier,
le résiduel d’unplan projectif
n’est autreque le
plan
affinecorrespondant.
Exemple :
La G P
(2, K3)
est un P.B.I.E.symétrique
avec n = b =13 ; k = r = 4 ; 7~ _ ~, .---
1.La G A
(2, K3)
associée est un P.B.I.E. avec n =9,
b =12,
k =3,
r =4, X
=1, y
E {1.0 }.
Le
système
d’incidence del’exemple
1(1.3)
n’est autre que la G A(2, K2)- Remarque :
Le
plan
en blocs dual d’unplan équilibré
est unplan
avec y =Cte ;
de telsplans
ont étéappelés plans
liés(P.B.I.L.).
2.3. - Plans en blocs
incomplets partiellement équilibrés.
Les besoins des statisticiens ont amené à définir des
plans
en blocsplus généraux
que lespré- cédents ;
ce sont lesplans
en blocsincomplets partiellement équilibrés (P.B.I.P.E.),
introduits en1939,
mais étudiés surtout à
partir
des annéescinquante ;
pour cesplans
leparamètre X
n’estplus
constant.Soit
(E, _q-)
unplan
en blocs où leparamètre
X n’est pas con,stant ; ~prend m
valeurs ... 7~z,...
peut
définir sur l’ensembleE, m
relations binaires(Rl,
...Ri,
...R.)
en posant :Ri
est dite je relation d’association et si(x, y) E R~,
on dit que x et y sont je associés. Il est clair que les relationsRi
sontsymétriques
etqu’avec
la relationd’égalité
ellespartitionnent
l’ensembles E X E descouples
de variétés :Le
plan
en bloc sera ditpartiellement équilibré
si les relationsRi
vérifient les conditionssupplé-
mentaires suivantes :
nombre des éléments ie associés à x, est une constante ni ne
dépendant
que de la relationRi.
nombre d’éléments
je
associés de x et ke associés de y, est une constante nedépendant
que dei, j, k.
(Les
conditionsprécédentes
ne sont pasindépendantes
et peuvent donc êtreréduites ;
parexemple (2)
estconséquence
desautres.)
Lorsque
les conditionsprécédentes
sont vérifiées on ditqu’on
a un P.B.I.P.E. à m classesassociées
,, onappelle
schéma d’association à m classes la données de m relationsRi
vérifiant les conditions( 1)
à(3).
On va considérer
uniquement
le casparticulier
où m = 2.Remarque 1 :
Deuxplans
en blocs différentes peuvent avoir le même schéma d’association.Remarque
2 : Pardualité,
pour un,plan
en bloc avec leparamètre
V,. non constant, onpourrait
définir un schéma d’association sur l’en,semble des blocs.
Remarque
3 : On, peutreprésenter
matriciellement le schéma d’association, par une matrice carrée L à nlignes
et ncolonnes ;
les nlignes
et colonnesreprésentent
les éléments deE,
et à l’intersection de laligne x
et de la colonne y, on écrit la valeur de On ad’ailleurs,
siMs
etMs,
sont les matrices d’inci-dence du
plan
et duplan réciproque,
L =Ms. Msr. (A quoi
estégal Ms, . Ms ?)
2.4. - Plans en blocs
incomplets partiellement équilibrés,
à deux classes associées.Soit S =
(E, _5Î-)
un telplan ;
le schéma d’association est donné par deux relationssymétriques Ri
etR2
telles que :(il
suffit donc de se donner une relationsymétrique,
l’autre s’en déduisantimmédiatement).
avec :
et de même si
(x, y) E R2.
D’autre part si x et y sont
premiers
associés((x, R~)
on a = si x et y sont secondsassociés
((x, y) E R2), ÀXY
=~2.
On écrit
généralement
lesparamètres
p sous forme matricielle : d’où les matrices d’association.Une classification de ces
P.B.I.P.E.,
à deux classes associées a été donnée en 1952 par Bose etShimamoto
qui distinguent
quatre types de telsplans.
Le type leplus
étudié est celui « divisible engroupes »
(D G),
dans ce cas les éléments de Epeuvent
êtrerangés
dans un tableau de côtés s et m ; unélément est
premier
associé avec les s --~ 1 autres éléments de saligne,
deuxième associé avec les s(m - 1)
autres
éléments ;
autrement dit la relationR,
est uneéquivalence
dont les classes sont leslignes
dutableau.
Exercice 23 :
Montrer que dans le cas
précédent
on a commeparamètres
du schéma d’association :Si
b >
n - m -f- r, leplan
est dit S.R.D.G.(« semi-régulier
divisible engroupes.
On démontreque la condition nécessaire et suffisante pour que b = n - m
+
r est ~t == cte = k + r ; leplan
est alors lié
(P.B.I.L.-S.R.D.G.),
et son dual est unplan équilibré.
Exemples :
-- Le
système
d’incidence S’ del’exemple
1(1.3),
dual de la G A(2, K2),
est unP.B.I.L.,
S.R.D.G.avec :
Les classes de la relation
d’équivalence RI
sont, enlignes,
La matrice L de la remarque 3 est :
- Si l’on considère le
plan
dual de la G A(2, K,),
on aura de même unP.B.I.L.,
S.R.D.G. avec :Les classes de
Ri
sont :- Le
système
d’incidence S del’exemple
2(1,3)
est unP.I.B.P.E.,
S.R.D.G. avec :Les classes de la relation
d’équivalence
sont, enligne :
2.5. - P.B.I.P.E. à deux classes associées et
graphe fortement régulier.
On a
remarqué
auparagraphe précédent
que dans le cas d’un P.B.I.P.E. à deux classesassociées,
le schéma d’association est
parfaitement
défini par la donnée d’une seule relation binaire Rsymétrique ;
cette relation doit vérifier entre autres :
Une relation
(ou graphe)
R vérifiant1)
est diterégulière ;
elle est dite fortementrégulière
si ellevérifie en outre
2).
Inversement,
soit ungraphe
fortementrégulier,
donc vérifiant1)
et2);
on montre que lesparamètres Ph
etP~2
sont alors constants(vérifier
queplI =
ni- p1 i -1
=p12;
= n --2 nl
-f -plI;
Pfa
= ni -Pim° P22
= n --2 ni
+pix
--2) ;
donc cegraphe
définit un schéma d’association à deux classes associées en posant :Il y a donc
équivalence
entre ces deux notions.2. - CONFIGURATIONS
GÉOMÉTRIQUES
PLANES.3.1. -
Définitions.
Une
configuration géométrique plane
G(ou
«système
dedroites »)
est unsystème
d’incidence C, =(P, D, I)
où P est un ensemble d’éléments ditspoints,
D un ensemble d’éléments ditsdroites,
1 unecorrespondance
entre P et D dite relationd’incidence ;
les conditions suivantes étant vérifiées : 1. Une droite est incidente à au moins deuxpoints.
2. Deux
points
sont incidents à auplus
une droite.(2
estéquivalent
à 2’ : deux droites sont incidentes à auplus
unpoint.)
Les droites de la
configuration
G forment donc un ensembley
departies
deP ; posons P ! =
n,1 _5î- 1
=b ;
dans les notations introduites auparagraphe 2. l,
les conditions 1 et 2 s’écrivent :Remarquons
que lesystème
d’incidence dual G’ est uneconfigurations géométrique plane
si etseulement si on a la condition l’ :
2, 1,
... n }.Ces
configurations géométriques
sont extrêmementnombreuses ;
on va se limiter à certaines.Une
con,figuration géométrique
est diterégulière
si :-
Chaque
droite contient le même nombre depoints : k,
- Par
chaque point
passe le même nombre de droites : r.La famille de droites d’une
configurations régulière
est donc unplan
enbloc,
avec À et (1.égaux
à0 ou 1.
Exemples:
Une
configuration, régulière
intervient dans la démonstration du théorème deDes argues :
laconfigurations
deDesargues,
comprenant dixpoints,
dix droites est telle que parchaque point
passent trois droites et quechaque
droite contienne troispoints (cf. M.S.H.,
no21,
page 44 ou couverture decette
revue).
Une autre
configuration régulière
célèbre est celle dePappus (dite
aussi dePascal)
pourlaquelle n= b=9,k=r=3.
Le lecteur pourra
s’essayer
à dessiner lesconfigurations
dePappus
et deFano,
ainsi que celleavec n == 8, b == 12,k=2,r=3.
Exercice 24 :
Soit une
configuration, régulière
de npoints
avec k = 3 et X = 1. Calculer b et r en fonction de n.En déduire que n doit être de la forme n = 6t -~- 1 ou 6t -f - 3. Etudier les cas t = 0 ou 1.
Un tel
système
d’incidences’appelle
unsystème
deSteiner;
en 1847 Kirkman montrait que les conditions nécessaires ci-dessus sont aussi suffisants pour l’existence d’un telsystème.
Pour n =3,
7 ou
9,
il existe des solutionsuniques (aux isomorphismes près) ;
pour n =13,
il existe deuxsolutions,
pour n =
15,
80 solutions(1925).
Remarque :
Dans
M.S.H.,
n,c22,
M. Barbut étudie le treillis«géométrique»
despartitions
d’un, ensemble E à néléments ;
l’ensemble despoints
et droites(c’est-à-dire
despartitions
à n - 1 et n - 2classes)
de cetreillis,
constitue unecon,figuration géométrique plane
que le lecteur pourraétudier ;
il est clair que cetteconfiguration
n’est pasrégulière.
3.2. - Plans
partiels.
Un
plan partiel
G(ou géométrie partielle)
est uneconfiguration géométrique régulière
telle que par toutpoint n’appartenant
pas à une droited,
il passe t autres droites coupant d.Soit k le nombre de
points
d’une droite deG,
r le nombre de droites passant par unpoint
deG,
on dira aussi que G est un
(k, r, t) plan (ou (k,
r,t) géométrie) ;
on remarque que le dual G’ de G est un(r, k, t) plan.
La donnée des
paramètres k,
r, t permet de déterminer le nombre n depoints
et le nombre b dedroites d’un
(k,
r,t) plan.
Exercice 25 :
Montrer les relations :
Soit a un
point
du(k,
r,t) plan ;
le nombre depoints alignés
avec lepoint
a est n, = r(k
-1).
(Pourquoi ?)
Le nombre de
points
nonalignés
avec a est donc :On peut calculer d’autres
paramètres
duplan partiel.
Soient a et 6 deuxpoints
nonalignés,
onpose :
Pil :
nombre depoints
nonalignés
avec a etb, P22
nombre depoints alignés
avec a etb,
PJ2 :
nombre depoints
nonalignés
avec a etalignés
avecb,
nombre de
points
nonalignés
avec b etalignés
avec a.On définit de même pour deux
points
a et bcollinéaires, p2 22, Pf2
etpile
On obtient :
Exemples :
Fig.
1(3, 2, 2) plan
Fig.
2(3, 3, 2) plan :
on obtientExercice 26 :
Etudier les
(k, 2, 1), (2,
r,2), (k, 2, 2) plans.
Etudier les
(k,
k- 1,
k-1)
et(k, k,
k--1) plans ;
montrerqu’on peut
les obtenir àpartir
deplans projectifs
ou affines.Les
(k,
r,t) plans dépendent
de troisparamètres
avec la condition évidente 1 t __ inf(k, r) ;
si l’on donne des valeurs
particulières
à t, il en résulte despropriétés
combinatoires intéressantes pour leplan partiel ;
elles sont faciles à démontrer et fontl’objet
des exercices suivants.Exercice 27 :
Montrer que dans un
(k,
r,t) plan, (t
=r)
~(~ == 1).
(Deux
droites se coupent en unpoint
et unseul.)
Montrer de même :
(t
=k)
«(À
=1).
(Par
deuxpoints,
il passe une droite et uneseule.)
Exercice 28 :
Soit un
(k,
r,t) plan,
D l’ensemble de sesdroites ;
deux droites de D sont ditesparallèles
si ellessont confondues ou n,’ont aucun
point
commun.Montrer que si t -- r
- 1,
leparallélisme
est une relationd’équivalence.
Leplan partiel
obtenudans ce cas
s’appelle
un réseau(ou tissu)
d’ordre k et dedegré
r. Montrer de même que si t = k -1,
onpeut
définir uneéquivalence
sur l’ensemble despoints
duplan.
La notion de
plan partiel
contient comme casparticuliers,
les notions deplans
affines ouplans projectifs
définis dans l’articleprécédent.
On a en effet le tableau suivant :3.3. --- Réseau d’ordre k et de
degré
r.Un réseau d’ordre k et de
degré
r est un(k,
r, r--1) plan ;
on obtient donc immédiatement le nombre depoints
et de droites d’un réseau :On a vu que la relation de
parallélisme
entre droites est uneéquivalence.
Le lecteur montrera facilement
qu’il
y a r classesd’équivalence («
faisceaux» deparallèles)
contenant chacune k droites.
Puisque t
= r -1,
par toutpoint a
non situé sur une droite8,
il passe uneparallèle
et une seuleà cette
droite ;
autrementdit,
un réseau vérifie lepostulat
d’Euclide. Par lepoint
a il passe r - 1 droitescoupant l5;
donc a estaligné
avec r - 1points
de ô et nonalignés
avec d = k -(r
-1)
= k - r + 1points
de ~. Le nombre ds’appelle
ladéficience
du réseau ; si d =0,
on vérifie immédiatement que le réseau est unplan adne ;
sinon dreprésente
le nombre de classes de droitesparallèles
manquant au réseau pour que celui-ci soit unplan
afline. Les autresparamètres
du réseau se calculent facilement(on
peut aussi utiliser les formules de 3.2 avec t = r -1, d = k
- r -~-1).
On obtient :
ni nombre de
points
nonalignés
avec unpoint :
d(k - 1),
na nombre de
points alignés
avec unpoint :
r{k
-1).
Exercice 29 :
Une autre
axiomatique
usuelle d’un réseau d’ordre k et dedegré
r est la suivante : G =(P,
D.I)
avec :
- Il existe une
partition
de D en r classesDl,
...Di,
...Dr.
- Tout
point
du réseau est un incident à exactement une droite dechaque
classe.-- Il existe un
point
et un seul incident à deux droites de classes différentes.Le lecteur montrera
l’équivalence
avec la définition d’un réseau comme(k,
r, r -1) plan.
Exemples :
Fig.
3Réseau d’ordre
3,
dedegré 2,
de déficience 2
Fig.
4Réseau d’ordre
3,
dedegré 3,
de déficience 1(Le
3e faisceau de droitesparallèles
estaed, cgi, bfh)
Fig.
5Réseau d’ordre
3,
dedegré 4,
de déficience
0,
ouplan
affine d’ordre 3Le troisième faisceau de droites
parallèles
est : a ed,
c gi, b f h ;
lequatrième
faisceau a b g,cdf,ehi.
3.4. -
(k,
r,t) plan
et schéma d’association à deux classes.Soit un
plan partiel,
E l’ensemble de sespoints ;
considérons les deux relations sur E :(x, y) OE Ri « xzy
= 0 4=> ~ et y noncolinéaires, (x, y) E xzy
= 1 « x et ycolinéaires,
il est clair que
Ri
etR.
définissent un schéma d’association à deux classes sur l’ensembleE ;
les para- mètres de ce schéma ont été donnés en3.2,
dans le casgénéral,
en 3.3 dans le casparticulier
d’un réseau.Dans ce dernier cas, la relation y = 0 entre droites est une
équivalence,
cequi
revient à dire que le schéma duplan
dual est divisible en groupe.(Cf. exemples
de2.4).
Inversement,
soit un schéma d’association à deux classes dont lesparamètres
ont les valeurs du schéma d’un(k,
r,t) plan ;
existe-t-il effectivement unplan partiel
dont ce schéma soit le schéma d’asso- ciation ? Ou en termes degraphes,
àquelles
conditions ungraphe
fortementrégulier,
dont lesparamètres
sont ceux du
graphe
d’unplan partiel,
est-il «géométrisable» ? (c’est-à-dire graphe
d’unplan partiel).
La condition suffisante établie par Bruck et Bose
(1963)
n’a rien d’évident(elle
demandeplusieurs
pages dedémonstration) :
c’estEn
appliquant
ce résultat à unréseau,
on obtient :Exercice 30 :
Soit un réseau d’ordre
k,
dedegré
r et de déficience d. Montrer que la condition2k >
(d -1) (d3 -
d2 -~- d-~- 2)
est suffisante pour que ce réseaupuisse
êtreprolongé
enplan
affine.NOTE
BIBLIOGRAPHIQUE
L’étude des
systèmes
d’incidence constitue une partprépondérante
de la combinatoire actuelle.En nous limitant aux
plans
en blocs ou auxconfigurations géométriques,
nous citerons d’abord deux ouvrages de base :RYSER H. J. - Combinatorial
Mathematics,
JohnWiley
andSons,
NewYork,
1963.Trois
chapitres
sont consacrés auxconfigurations ;
les(b,
v, r,k) configurations
étant lesP
B I E,
les(v, h, X) configurations,
lesplans
en blocsincomplets équilibrés symétriques.
L’exposé
estrapide
mais excellent.HALL M. Jr. - Combinatorial
Theory,
Blaisdellpublishing Company, Toronto,
1967.Le
grand spécialiste
de combinatoire etd’algèbre qu’est
Marshall Hall vient depublier
un livre attendu
depuis longtemps.
La troisièmepartie
de cet ouvrage(chapitres
10 â16)
traitedes
plans
enbloc,
mais presqueuniquement
desP.B.I.E. ;
sous des formes diverses(géométries finies,
carréslatins,
matricesd’Hadamard,
ensemble dedifférences)
l’auteur étudie l’existence etla construction de tels
plans ;
le lecteur trouvera aussi une table de cesplans
pour r ~ 15.Cet ouvrage ne rend pas caducs les excellents
exposés
desynthèse
que l’auteur avait fait àplu-
sieurs
reprises
et dont nousrappelons
certains :Some aspects
of analysis and probability,
JohnWiley
andSons,
NewYork,
1958. Cf. lechapitre :
A survey of combinatorialAnalysis.
BELLMAN R. and HALL M. Jr. - Combinatorial
Analysis,
American MathematicalSociety, Providence,
1960. Cf. le
chapitre :
Current studies on combinatorialdesigns.
BECHENBACH E. F. -
Applied
CombinatorialMathematics,
JohnWiley
andSons,
NewYork,
1964.Cf. le
chapitre :
BlockDesign.
Il existe
plusieurs exposés
enfrançais
dus àl’équipe
des chercheursregroupés
autour de l’Institut deStatistique
de Paris.Citons d’abord :
DUGUE D. - Traité de
Statistique théorique
etappliquée,
deuxième fascicule :Algèbre Aléatoire, Masson, Paris,
1958.DUGUE D. et GIRAULT M. -
Analyse
de variance etplans d’expérience, Dunod, Paris,
1959.Dans ces deux ouvrages, le lecteur trouvera le contexte
statistique
danslequel
s’insère l’étudealgébrique
deplans d’expériences (P.B.I.E.).
L’étude purement
algébrique
desplans
en blocs a donné lieudepuis près
de trente ans à une fouled’articles. Pour avoir une idée des
principaux
résultatsobtenus,
le lecteur pourra se reporter à un très bon travail desynthèse,
faisant référence àprès
de deux cents articles :GUÉRIN R. - Vue d’ensemble sur les
plans
en blocsincomplets équilibrés
etpartiellement équilibrés,
Revue de l’Institut International de
Statistique,
vol.33,
n°1, 1965,
LaHaye.
Dans la thèse même de l’auteur on trouvera un
chapitre
sur les réseaux avec, enparticulier,
laGUÉRIN R. 2014 Existence et
propriétés
des carrés latinsorthogonaux,
Publications de l’Institut de Sta-tistique
de l’Université deParis,
vol.XV,
fascicule2, 1966,
Paris.L’étude des P.B.I.P.E. a conduit à la notion de schéma
d’association,
étudiée pour elle-même etde
façon
trèsalgébrique
dans la thèse suivante :HEUZE G. 2014 Contribution à l’étude des schémas
d’association,
Publications de l’I.S.U.P.,
vol.XV,
fascicule
1, 1966,
Paris.(On
y trouvera la démonstration du résultat de Bruck et Bose. Cf.3.4.)
Nous terminerons cette revue
bibliographique
par deux articlesparticulièrement
intéressants : GUILBAUD G. Th. - Petite introduction à la combinatoire.Chapitre
1. Lesplans
en blocs. Revue Fran-çaise
de RechercheOpérationnelle,
n°24, 1962,
Paris.Le lecteur y trouvera un
exposé
axé sur la dualité et y verra l’intérêt des matrices d’incidenceou de coordination associées à un
plan (l’emploi
du calcul matriciel permet en effet la démonstration aisée de certaines relations entre lesparamètres
duplan).
L’auteur termine par desexemples
deplans
carrés«
géométriques » ( b
= n, k = r et = 0 ou1) ;
on retrouvera une étude détaillée de telsplans
dans :COXETER H. S. M. - Self dual