Il est interdit aux candidats de signer leur composition ou d’y mettre un signe quelconque pouvant indiquer sa provenance.
Epreuve de Mathématiques A
Durée 4 h
Si, au cours de l’épreuve, un candidat repère ce qui lui semble être une erreur d’énoncé, d’une part il le signale au chef de salle, d’autre part il le signale sur sa copie et poursuit sa composition en indiquant les raisons des initiatives qu’il est amené à prendre.
L’usage de calculatrices est interdit.
AVERTISSEMENT
La présentation, la lisibilité, l’orthographe, la qualité de la rédaction, la clarté et la précision des raisonnements entreront pour une part importante dans l’appréciation des copies. En particulier, les résultats non justifiés ne seront pas pris en compte. Les candidats sont invités à encadrer les résultats de leurs calculs.
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Problème d'algèbre linéaire
Dans tout le problème,l'espaceRnest muni de son produit scalaire usuel. Si F est un sous-espace vectoriel deRn,on note F⊥ l'orthogonal deF pour ce produit scalaire.
Si E est un espace vectoriel de dimension n,on appelle hyperplan un sous-espace vectoriel de E de dimensionn−1.
Partie I SoitA la matrice dénie par
A= 1 9
−8 4 1 4 7 4 1 4 −8
.
1. Montrer que la matrice Aest orthogonale.
2. (a) Justier que A est diagonalisable. Que dire de plus de ses espaces propres ? (b) Rappeler quelles sont les valeurs propres réelles possibles d'une matrice ortho-
gonale.
(c) A l'aide des questions précédentes,déterminer les valeurs propres et les sous- espaces propres de A.
3. Caractériser l'endomorphismef deR3 dont la matrice dans la base canonique estA.
Partie II
Soit E = Rn et soit u un endomorphisme de E tel que u ◦u = Id. Nous notons Eu+=Ker(u−Id) etEu−=Ker(u+Id).
1. Montrer que u est inversible et préciser son inverse.
2. Pour tout x∈E,on pose
x+= x+u(x)
2 et x−= x−u(x) 2 . Montrer que x+∈Eu+ etx−∈Eu−.
3. En déduire que E=Eu+⊕Eu−. 4. Montrer que u est diagonalisable.
5. Montrer que u est une isométrie si et seulement siEu+⊥Eu−.
Partie III SoitF le sous-ensemble de R4 déni par
F ={(x, y, z, t)∈R4, x−y−z+t= 0, 2x−z−t= 0}. 1. Vérier que F est un sous-espace vectoriel de R4.
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Problème d'algèbre linéaire
Dans tout le problème,l'espaceRn est muni de son produit scalaire usuel. SiF est un sous-espace vectoriel deRn,on noteF⊥ l'orthogonal deF pour ce produit scalaire.
Si E est un espace vectoriel de dimension n,on appelle hyperplan un sous-espace vectoriel de E de dimensionn−1.
Partie I SoitA la matrice dénie par
A= 1 9
−8 4 1 4 7 4 1 4 −8
.
1. Montrer que la matrice Aest orthogonale.
2. (a) Justier que A est diagonalisable. Que dire de plus de ses espaces propres ? (b) Rappeler quelles sont les valeurs propres réelles possibles d'une matrice ortho-
gonale.
(c) A l'aide des questions précédentes,déterminer les valeurs propres et les sous- espaces propres de A.
3. Caractériser l'endomorphismef deR3 dont la matrice dans la base canonique estA.
Partie II
Soit E = Rn et soit u un endomorphisme de E tel que u ◦u = Id. Nous notons Eu+ =Ker(u−Id) etEu−=Ker(u+Id).
1. Montrer que u est inversible et préciser son inverse.
2. Pour tout x∈E,on pose
x+= x+u(x)
2 et x−= x−u(x) 2 . Montrer que x+∈Eu+ etx−∈Eu−.
3. En déduire que E =Eu+⊕Eu−. 4. Montrer que u est diagonalisable.
5. Montrer que u est une isométrie si et seulement siEu+⊥Eu−.
Partie III SoitF le sous-ensemble de R4 déni par
F ={(x, y, z, t)∈R4, x−y−z+t= 0, 2x−z−t= 0}. 1. Vérier que F est un sous-espace vectoriel de R4.
2
2. Vérier que u˜1 = (1,1,1,1)∈F.
Déterminer une base orthonormale (u1, u2) de F où u1 est un vecteur colinéaire à
˜ u1.
3. Vérier que u˜3 = (1,−1,−1,1)∈F⊥.
Compléter la base précédente en une base orthonormale (u1, u2, u3, u4) de R4 en choisissant u3 colinéaire àu˜3.
4. On note sla symétrie orthogonale par rapport à F. Ecrire la matrice de s dans la base canonique.
5. On appelle réexion une symétrie orthogonale par rapport à un hyperplan.
Ecrire la symétrie s comme composée de deux réexions (on pourra se placer dans une base adaptée às).
Partie IV
SoitE =Rn. Soitf une isométrie de E. On noteFf l'ensemble des points xes de f soit Ff ={x∈E, f(x) =x}et
pf =n−dim Ff.
On veut montrer par récurrence sur pf que l'on peut trouverréexionsr1, r2, . . . , r avec ≤pf telles que
f =r1◦r2· · · ◦r. 1. Montrer que le résultat est vrai pourpf = 1.
2. Soitk un entier xé tel que2≤k≤net supposons le résultat vrai si pf < k. Soitg une isométrie telle quepg =k.
(a) Montrer que Fg⊥={0}.
(b) Soit x0 ∈Fg⊥,x0= 0 ety0 =g(x0). Montrer quey0 =x0 ety0 ∈Fg⊥. (c) Soit r la réexion par rapport àV ect(x0−y0)⊥.
Montrer queFg⊂V ect(x0−y0)⊥. En déduire que Fg⊂Fr puis queFg ⊂Fr◦g
(d) Montrer que (x0−y0)⊥(x0+y0).
Calculerr(x0−y0) etr(x0+y0). En déduire quer(y0) =x0. (e) Montrer que pr◦g < pg.
(f) En appliquant l'hypothèse de récurrence à r◦g,montrer que g peut s'écrire comme composition de réexions avec ≤k.
Probabilités
Un joueur joue au casino avec une fortune initiale dea∈N euros. A chaque partie,il a une probabilité p∈]0,1[de gagner 1 euro et une probabilitéq= 1−pde perdre 1 euro.
Les parties sont supposées indépendantes entre elles.
Plus formellement,nous notons Rn le résultat de la n-ième partie et nous supposons que les variables aléatoires (Rn)n≥1 sont indépendantes entre-elles et de même loi donnée par
∀n≥1, P(Rn= 1) = 1−P(Rn=−1) =p.
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On noteXnla fortune du joueur après lan-ième partie. La suite de variables aléatoires (Xn)n≥0 est donc dénie par récurrence par
X0 =a,
∀n≥0, Xn+1 =Xn+Rn+1.
On suppose que le joueur peut s'endetter et qu'il continue donc de jouer même si Xn<0. 1. Calculer les lois de X1 et deX2. Ces variables sont-elles indépendantes ?
2. Montrer que,pour tout n≥1,il existe une unique applicationφn:{−1,1}n−→Zn telle que
(X1, . . . , Xn) =φn(R1, . . . , Rn).
Montrer que cette application φn est injective.
3. On note,pour tout entier k ≥ 1, Nk le nombre de parties nécessaires pour que le joueur atteigne la somme de a+k,soit
Nk= min{n≥0, Xn=a+k}
avec la conventionNk = +∞si la somme a+kn'est jamais atteinte.
Ainsi,sur l'exemple suivant :
Numéro de la partie 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9
Résultat -1 1 1 1 -1 1 1 1 -1
Fortune a a-1 a a+1 a+2 a+1 a+2 a+3 a+4 a+3
on aN1 = 3,N2= 4,N3 = 7. On notepn=P(N1 =n).
(a) Que valentp0 etp1?
(b) Justier que,pour toutk≥1,il existe un sous-ensembleAkde{−1,1}ktel que nous ayons égalité des événements
{N1=k}={(R1, . . . , Rk)∈Ak}. (c) Justier que,pour toutn≥1 et toutk≥1,
P((Rn+1, . . . , Rn+k)∈Ak) =pk. (d) Justier,pour 1≤k < n,l'égalité des événements
{N1 =k, N2=n}={(R1, . . . , Rk)∈Ak, (Rk+1, . . . , Rn)∈An−k)}. (e) Soit n2 ∈N.
i. Déduire de la question précédente que,pour toutn1< n2, P(N1 =n1, N2=n2) =pn1pn2−n1.
ii. Donner la valeur deP(N1=n1, N2 =n2) si n1 ≥n2 ainsi que la valeur de P(N1 = +∞, N2=n2).
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On noteXnla fortune du joueur après lan-ième partie. La suite de variables aléatoires (Xn)n≥0 est donc dénie par récurrence par
X0 =a,
∀n≥0, Xn+1 =Xn+Rn+1.
On suppose que le joueur peut s'endetter et qu'il continue donc de jouer même si Xn<0. 1. Calculer les lois de X1 et de X2. Ces variables sont-elles indépendantes ?
2. Montrer que,pour tout n≥1,il existe une unique applicationφn:{−1,1}n−→Zn telle que
(X1, . . . , Xn) =φn(R1, . . . , Rn).
Montrer que cette application φn est injective.
3. On note,pour tout entier k ≥ 1, Nk le nombre de parties nécessaires pour que le joueur atteigne la somme de a+k,soit
Nk= min{n≥0, Xn=a+k}
avec la conventionNk= +∞ si la sommea+kn'est jamais atteinte.
Ainsi,sur l'exemple suivant :
Numéro de la partie 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9
Résultat -1 1 1 1 -1 1 1 1 -1
Fortune a a-1 a a+1 a+2 a+1 a+2 a+3 a+4 a+3
on aN1= 3,N2= 4,N3 = 7. On note pn=P(N1=n).
(a) Que valent p0 etp1?
(b) Justier que,pour toutk≥1,il existe un sous-ensembleAkde{−1,1}ktel que nous ayons égalité des événements
{N1=k}={(R1, . . . , Rk)∈Ak}. (c) Justier que,pour toutn≥1 et toutk≥1,
P((Rn+1, . . . , Rn+k)∈Ak) =pk. (d) Justier,pour 1≤k < n,l'égalité des événements
{N1=k, N2 =n}={(R1, . . . , Rk)∈Ak, (Rk+1, . . . , Rn)∈An−k)}. (e) Soit n2∈N.
i. Déduire de la question précédente que,pour toutn1< n2, P(N1=n1, N2=n2) =pn1pn2−n1.
ii. Donner la valeur deP(N1=n1, N2 =n2)si n1 ≥n2 ainsi que la valeur de P(N1 = +∞, N2=n2).
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4. Montrer que,pour tout n >1,on a
pn=qP(N2 =n−1)
(on pourra étudier ce qui se passe à la première partie),puis,en appliquant la formule des probabilités totales,que
pn=q(p1pn−2+p2pn−3+· · ·pn−2p1).
5. On noteG la fonction dénie pour touts∈[0,1]par G(s) =
+∞
n=0
pnsn.
Déduire de la formule précédente que,pour touts∈[0,1], G(s)−ps=qsG(s)2.
6. CalculerG(0) puis en déduire une expression deG(s) pour tout s∈[0,1].
7. Calculer
+∞
n=0
pn (On pourra remarquer que1−4pq= (1−2p)2). De quel événement cette quantité est-elle la probabilité ?
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Fin de l’épreuve
RIE NATIONALE – 20 1096 – D’après documents fournis