• Aucun résultat trouvé

IMAGE DES FEMMES DANS LES MEDIAS TUNISIENS

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Partager "IMAGE DES FEMMES DANS LES MEDIAS TUNISIENS"

Copied!
36
0
0

Texte intégral

(1)
(2)

IMAGE DES FEMMES DANS LES

MEDIAS TUNISIENS

(3)

2

(4)

3 TABLE DE MATIÈRES

PREMIÈRE PARTIE : OBJECTIFS ET MÉTHODES

I. FEMMES ET MÉDIAS EN TUNISIE

A. Situation actuelle des femmes en Tunisie 1. Les Tunisiennes, des privilégiées ? 2. Révolution, islamisme et Constitution

Liberté retrouvée… pour le discours conservateur

Le « syndrome de Leïla » dans les médias

La représentation politique des femmes stagne

La rédaction de la constitution, une porte ouverte aux reculs ? B. Les Tunisiennes travaillant dans les médias

II. GENÈSE ET OBJECTIF DU PROJET

A. Présentation des responsables du projet

B. Expériences antérieures et genèse du projet de monitoring 1. Observation des médias dans le cadre du GMMP (2009) 2. Observation pilote de la presse par l’AWG (été 2012)

C.

Objectifs du plaidoyer

1.

Cadre international de référence : le Programme d’action de Beijing

2. Déroulement du projet de plaidoyer

III.

METHODOLOGIE EMPLOYEE

1. Médias observés

2. Types de productions observées

SECONDE PARTIE : RÉSULTATS PRÉLIMINAIRES

I.

Définition du champ d’observation

Champ d’observation de l’audiovisuel

Champ d’observation de la presse

Domaines d’intérêt des médias tunisiens

II.

Observations globales sur le genre

(5)

4

Audiovisuel

Presse

III.

Les femmes, sujets des médias

A. Les femmes comme thème

1. Productions centrées sur les femmes 2. Présence de stéréotypes de genre B. Degré de visibilité des femmes dans les médias

1. Visibilité des femmes selon le rôle accordé par le média

Audiovisuel

Presse

2. Visibilité des femmes selon la position par rapport à l’information 3. Visibilité des femmes selon le domaine d’intérêt

Selon le thème

Selon le type de production

Type d’émission (audiovisuel) Type d’article (presse)

4. Visibilité des femmes selon la profession

5. Visibilité des femmes selon l’âge (télévision et images de la presse)

IV. Les femmes, actrices des médias

A. Visibilité des professionnelles des médias

Audiovisuel

Presse

B. Inégalités face à l’âge (télévision)

ANNEXE : GRILLES D’OBSERVATION UTILISEES

(6)

5

PREMIÈRE PARTIE : OBJECTIFS ET MÉTHODES

Ce projet a été réalisé par le Groupe arabe d'observation des médias en partenariat avec deux associations tunisiennes, le Conseil national des libertés en Tunisie et la Coalition pour les femmes de Tunisie.

Deux ans après la chute du régime dictatorial du président Ben Ali, et un an après l’arrivée au pouvoir d’un gouvernement à majorité islamiste, ce projet veut faire un état des lieux de l’évolution des performances des médias en Tunisie dans le traitement de la question du genre. Il s’intéresse essentiellement à l’image des femmes qu’ils diffusent, à travers les thèmes traités, l’abondance et le choix des personnages féminins ou la transmission de stéréotypes sociaux.

Le projet comprend deux étapes :

- une phase d’observation (monitoring) des médias courant sur 11 semaines. Un large éventail de médias est analysé (presse écrite, radio, télévision).

- une phase de plaidoyer (advocacy) basé sur les résultats de l’observation, dès la publication du présent rapport préliminaire. Ce plaidoyer sera adressé aux médias, mais aussi à la société civile et aux autorités.

I. FEMMES ET MÉDIAS EN TUNISIE

A. Situation actuelle des femmes en Tunisie

1. Les Tunisiennes, des privilégiées ?

Dans le monde musulman, la Tunisie est certainement le pays où l'État a le plus œuvré pour réduire les rapports d'inégalité entre les sexes. Les avancées inscrites dans la loi sous l’impulsion du président Habib Bourguiba constituent un précédent inégalé jusqu’à aujourd’hui par les autres pays de la région. Le Code du statut personnel (CSP) en particulier, promulgué seulement trois mois après l’indépendance en 1956, a tranché des questions que nombre de pays

« arabes » n’arrivent toujours pas à dénouer. Depuis, une série d’amendements au CSP ont permis d’équilibrer les relations entre époux (tutelle sur les enfants) et d’élargir les droits des femmes (nationalité…etc.). Le droit des femmes à disposer de leur corps par rapport à la contraception et à l’avortement (protégés dès le début des années 60) ; l'accès des femmes à l'éducation, au travail et à l'espace public a largement pulvérisé les schémas traditionnels, remettant partiellement en question les fondements du patriarcat qui cherchent dans les dogmes religieux, un système de légitimation.

(7)

6 Pourtant, comme l’explique la chercheuse en droit Sana Ben Achour1, professeur de droit, le

« féminisme d’Etat » mis en place par Bourguiba était loin d'être désintéressé : on attendait des femmes qu’elles soutiennent sans discuter la figure charismatique du président. Sous le régime de Ben Ali, les femmes tunisiennes ont également été instrumentalisées, comme faire valoir démocratique d’un régime dictatorial. La promotion des femmes par le gouvernement s’accompagne de certaines lignes rouges à ne pas franchir dans un « pays profond » encore très attaché à des structures patriarcales comme l’exercice d’une citoyenneté pleine et entière. Si le gouvernement entreprend des réformes pour améliorer la condition des femmes, analyse Ben Achour, c’est toujours dans l’intérêt bien compris de la stabilité de l’ordre social.

Par ailleurs, il existe le sentiment, chez beaucoup de Tunisiens, que les femmes ont « tout eu » et qu'il ne leur reste aucune raison de se battre. Celles qui se plaignent sont donc perçues comme des rebelles « ingrates » et trop occidentalisées. Cette impression, précise Ben Achour, est accentuée par l’environnement régional, marqué dans tous les pays arabo-musulmans par la reconduction d’un statut juridique inférieur des femmes et par la montée en force de l’islamisme rétrograde.

Voilà pourquoi le débat autour du statut personnel revient sur le devant de la scène à chaque fois que la Tunisie vit un bouleversement politique. Le CSP est alors critiqué par les conservateurs attachés à « l’identité arabo-musulmane » de la Tunisie, qui y voient la cause de la détérioration de la cohésion familiale en Tunisie2. Cela a eu lieu lors de la destitution forcée de Bourguiba par Ben Ali en 1987. Bien sûr l’arrivée au pouvoir d'un parti islamiste en 2011 a fait rejaillir ces tensions.

Sous la dictature de Ben Ali, l’islamisme politique est durement réprimé. Les parties les plus conservatrices de la société sont « tenues en laisse », puisque même l’excès de piété religieuse est mal vue. C’est au début des années 1990 - période de répression des islamistes - que le président Ben Ali renoue avec le « féminisme d’Etat », explique Sophie Bessis3, notamment par le discours inaugural du 13 août 1992 à l’occasion de la Fête de la Femme. Les droits des femmes tunisiennes deviennent un élément important de la belle vitrine entretenue par le régime à destination de l’étranger. Par ailleurs, une femme en particulier, Leïla Trabelsi-Ben Ali, est de plus en plus détestée par la population à cause de son pouvoir grandissant, sans commune mesure avec sa position réelle, celle de conjointe du chef de l’Etat, ce qui contribue au développement de la misogynie ambiante.

2. Révolution, islamisme et Constitution

Liberté retrouvée… pour le discours conservateur

Après la révolution du 14 janvier 2011, le nombre de médias explose et la parole se libère. Mais en même temps, les courants conservateurs redeviennent visibles et ont le vent en poupe. Les voiles féminins et les barbes masculines, marqueurs sociaux de piété, se multiplient dans l’espace public.

Pour la première fois, les Tunisiens voient manifester des femmes entièrement masquées par un niqab. Pendant l’été et l’automne 2011, des groupes qui revendiquent du « salafisme », plus ou moins violents, causent de nombreux troubles pour protester contre les atteintes au sacré que

1 Sana Ben Achour, Féminisme d’Etat : figure ou défiguration du féminisme, 2001.

2 Lauri A. BRAND, Women, the State, and Political Liberalization, New York, Columbia University Press, 1998.

3 Sophie BESSIS, Le féminisme institutionnel en Tunisie, Clio, Histoire, femmes et sociétés, 1999 (disponible sur http://clio.revues.org/286).

(8)

7 constituent à leurs yeux un film ou une exposition artistique. La fracture entre les « pôles opposés » de la société se cristallise au sein de la faculté de la Manouba, paralysée pendant presque toute l’année universitaire 2011-12 par les actions des partisans de la mouvance « salafiste » autour de la question du droit à assister aux cours le visage caché par un niqab ; tout cela sous le regard bienveillant du ministre de l’enseignement supérieur, appartenant au parti au pouvoir, Ennahdha.

Le « syndrome de Leïla » dans les médias

Trop longtemps muselés et compromis avec la dictature, les médias se défoulent brusquement sur les anciens « clans » au pouvoir, et particulièrement sur Leïla Trabelsi. Certains journalistes en arrivent à dégrader l’image des femmes en général, allant jusqu’à réclamer qu’elles restent désormais « à la maison », comme si toutes les femmes étaient des Leïla en puissance. « La diabolisation est en marche », écrit ainsi Henda Hendoud en juillet 20124. « La première cible a été l’ex-première dame de Tunisie, Leïla Ben Ali. La presse tunisienne l’a présentée comme étant à l’origine des maux de tout le pays […, la] décrivant comme « la coiffeuse, sorcière, voleuse… », […]

tenant un séchoir à la main ou portant un jean serré. Deux signaux qui dévalorisent les femmes en Tunisie. Il s’agissait de la présenter comme une femme hyper libérée, manquant de valeurs morales et, par conséquent, une menace potentielle pour l’ordre social établi ».

Mais le pire, estime la blogueuse, est qu’une année après le début de ce « syndrome de Leïla » atteignant les médias, l’intéressée soit sortie du silence de son exil saoudien en projetant une image inversée : « Le retour de Leila Ben Ali dans le paysage médiatique s’est manifesté par une photographie d’elle portant le hijab comme signe de mea-culpa au peuple tunisien, précisant qu’elle est sous l’autorité de son mari et qu’elle n’a jamais fait de mal aux Tunisiens. Cette image renforce le stéréotype de la femme modèle, qui doit forcément être religieuse (voilée) et soumise (toujours sous les ordres de son mari) ».

La représentation politique des femmes stagne

Entre 1999 et 2011, dans le gouvernement de Mohamed Ghannouchi (qui a aussi dirigé le 1er gouvernement post révolutionnaire), se sont succédé huit femmes (deux ministres et six secrétaires d’Etat). Dans les gouvernements de transition de 2011, trois femmes ont été nommées ministres et deux, secrétaires d’Etat. Mais après les élections du 23 octobre et la victoire du parti islamiste Ennahda, le Premier ministre Hamadi Jebali n’a nommé que deux femmes ministres (sur 26) - et toujours à des portefeuilles peu prestigieux : l’Environnement (Memia El Banna) et la Femme (Sihem Badi). Deux autres sont secrétaires d’Etat.

Du côté de l’Assemblée nationale constituante (ANC), dont les élections ont été porteuses d’un immense espoir de changement démocratique, on n’a pas vu de net changement non plus. Bien que la loi sur l’organisation des élections ait instauré la parité (50% avec obligation d’alterner sur une liste H/F), les partis se sont arrangés pour avoir très peu de têtes de listes femmes (5%) mais la présence des femmes à l’Assemblée nationale constituante a été plus heureuse avec 29,49%: . La fragmentation du vote, étant donné les innombrables partis et listes qui se sont présentés, n’a permis dans de nombreux cas d’élire que la tête de liste – presque toujours un homme !

4 http://www.lesnouvellesnews.fr/index.php/chroniques-articles-section/chroniques/2016-tunisie-limage-des- femmes-dans-les-medias-post-revolution-se-degrade.

(9)

8 Malgré cela, la visibilité des femmes candidates dans les médias est restée très réduite, comme l’a démontré une observation de la couverture médiatique de la campagne réalisée par l’AWG en partenariat avec l’Association tunisienne des femmes démocrates (ATFD) et d'autres ONG. Les résultats5 montrent que les femmes candidates ont bénéficié d’un taux de couverture médiatique de seulement 6,6% dans la presse, de 8% à la radio et de 10,9% à la télévision.

La rédaction de la constitution, une porte ouverte aux reculs ?

Dans la période de transition, les activistes féministes tunisiennes ont voulu profiter des profonds bouleversements politiques en cours pour faire avancer encore les droits des femmes. Ainsi le 8 août 2011, un groupe d'associations féministes organisait une manifestation pour réclamer la levée des réserves pesant sur la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDAW). Quelques jours après, le 16, un décret levait effectivement (presque toutes) les réserves de la Tunisie sur ce texte.

Mais les élections des membres de l’ANC constituent un tournant puisque les « islamistes » du mouvement Ennahda obtiennent une large victoire. Malgré ses promesses, le gouvernement à majorité islamiste n’a pas protégé les femmes de certains comportements de ses alliés plus conservateurs, les « salafistes ». Bien que la législation n’ait pas été modifiée, on a enregistré entre 2011 et 2012 des attaques contre des femmes agressées dans la rue pour leur tenue vestimentaire – sans que les auteurs soient poursuivis6. Sur fond de perte d’autorité de la police et d’augmentation de la criminalité, les femmes hésitent - bien plus que sous la dictature - à sortir seules ou tard le soir.

Dès le 2 novembre 2011, des femmes manifestent pour défendre leurs droits et leurs acquis. Il y en aura beaucoup d’autres. Les féministes sont particulièrement inquiètes que la large majorité islamiste inscrive des reculs dans la nouvelle constitution. D’autant qu’au sein des discussions de l’ANC, des femmes députées de Ennahda introduisent des propositions de lois ou d’articles de la constitution qui menacent les droits des femmes. En novembre, une députée nahdaouie s’élève contre la tolérance envers les mères célibataires. Début 2012, on entend parler dans les commissions de l’assemblée de suppression du droit à l’avortement depuis les années soixante (une exception dans le monde musulman). A l’occasion du 8 mars, une nouvelle manifestation a lieu.

Le 8 août 2012, l’ANC rend publique la première ébauche de constitution. L’article 28, inspiré des idées du « féminisme islamiste », provoque un tollé chez les défenseurs des droits humains : il considère que les femmes « sont partenaires des hommes dans la construction de la nation, et que leurs rôles au sein de la famille sont complémentaires l’un de l’autre ». Quelques jours après, le 13 août (Fête de la Femme en Tunisie), des milliers de Tunisien(ne)s sortent dans la rue dans plusieurs villes du pays pour protester notamment contre l’article. Le 24 septembre, la commission de coordination et de rédaction de l'ANC supprime la notion de « complémentarité » entre les sexes pour réintroduire celle d’égalité, c’est la première victoire ; il y en aura d’autres grâce au débat public qui est le principal acquis de la révolution (comme l’abandon de la référence à la Chariaa, de

5 Rapport disponible sur

http://www.awgmm.org/sites/default/files/attachement/Monitoring_TunisieTFR_0.pdf.

6 Lire à ce sujet le rapport de Human Rights Watch : http://www.hrw.org/fr/news/2012/10/15/tunisie-il-faut- enqu-ter-sur-des-agressions-commises-par-des-extr-mistes-religieux.

(10)

9 l’atteinte au sacré ou tout dernièrement la référence à l’universalité des droits humains à inscrire dans le préambule).

B. Les Tunisiennes travaillant dans les médias

Si après la révolution il n’y a pas eu de bouleversement dans les médias du point de vue de la présence féminine, on a remarqué l’apparition de nouveaux visages féminins.

En tout cas les Tunisiennes ont conservé une place importante dans les médias. Pour l’année 2011, le Syndicat des journalistes tunisiens indiqué qu’il y avait 555 femmes sur 1 090 journalistes, soit une belle parité (50,9% de femmes).

Cette proportion est en progression, selon les chiffres cités dans un rapport de la Commission européenne pour 2009: 468 journalistes femmes sur un total de 1 072 (soit 43,7%). Le rapport Tunisie du GMMP précisait en 2010 : « Les femmes constituent 46% de l’effectif des journalistes détenteurs de carte professionnelle (…). Elles sont majoritaires dans l’agence Tunis Afrique Presse (TAP), avec 58%, et y occupent des postes de décision dans plusieurs desks. Elles représentent 49%

des journalistes de la télévision et 38% de la presse écrite ».

L’accès des femmes aux métiers des médias devrait même se renforcer dans les années à venir puisque l’IPSI (Institut de presse et des sciences de l'information), principal institut de formation des journalistes, signale pour l’année 2012-13 que sur ses 850 étudiants, deux sur trois sont des femmes.

II. GENÈSE ET OBJECTIF DU PROJET

A. Présentation des responsables du projet

• Le Groupe arabe d'observation des médias (Arab Working Group for Media Monitoring, AWG-MM) est une coalition indépendante d'organisations de plusieurs pays arabophones qui développe des activités concernant les médias, la liberté d'expression et les droits humains.

Le groupe est né d'un projet qui portait le même nom, proposé par l’ONG danoise International Media Support (IMS). La première expérience date de 2004 et commence en Tunisie à l’initiative du CNLT ; plus tard, les partenaires, de Palestine, d’Egypte, du Liban et de Syrie observent à leur tour la couverture médiatique des élections. Par la suite, le réseau s’étoffe et s’enrichit de partenaires au Maroc, Yemen, Algérie, Jordanie, Bahrein, Soudan…etc.: Et l'AWG organise des missions d’observation des médias à l’occasion des élections importantes ayant lieu dans le monde arabe.

En mars 2011, à l’occasion du printemps arabe, le groupe de travail prend son indépendance et se constitue en tant qu'association, choisissant d’établir son siège en Tunisie. L’AWG-MM ne se limite plus à l'observation de la couverture des élections, mais développe des projets d’observation des médias sur d'autres thèmatiques liés au développement du processus démocratique dans la région arabe. L’AWG inclut actuellement 21 organisations-membres dans 14 pays arabophones, que ce soit au Maghreb (Maroc, Mauritanie, Algérie, Tunisie, Egypte), au Machrek (Liban, Jordanie, Syrie, Palestine, Irak), en Arabie (Yémen, Arabie saoudite, Bahreïn), ou encore au Soudan. Les sept organisations membres du bureau directeur décident des projets à réaliser chaque année.

(11)

10

• Le Conseil national des libertés en Tunisie (CNLT) est une ONG tunisienne qui s'est constituée comme observatoire des violations des droits humains. Le conseil a été fondé en 1998, alors que les autorités commençaient à empêcher la Ligue tunisienne des droits de l'Homme (LTDH) de travailler de façon indépendante. 34 personnalités tunisiennes, en grande majorité des militants des droits humains, avaient alors fondé le CNLT, choisissant le 10 décembre pour déclarer sa naissance (anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'Homme). Le gouvernement n’a jamais reconnu légalement l’association et interdit ses activités. Ce n’est que suite à la révolution tunisienne que le CNLT deviendra légal, le 28 février 2011 par un jugement du tribunal administratif.

Il est dès sa naissance adhéré à la Fédération internationale des droits de l'Homme (FIDH) ; à l’organisation mondiale contre la torture et au Réseau euro-méditerranéen des droits humains.

• La Coalition pour les femmes de Tunisie est un réseau associatif qui s’est constitué légalement en septembre 2012, et dont les activités ont commencé l'été 2011, dans un contexte de doutes autour des travaux de rédaction de la nouvelle constitution. Il veut contribuer à « préserver les droits acquis par les femmes tunisiennes depuis l'Indépendance et les promouvoir ». Ces 15 associations fondatrices (et plus de 20 associations adhérentes), pour la plupart féminines, intègrent la dimension genre dans leurs statuts et « partagent l’idéal d’égalité entre les femmes et les hommes comme une dimension des droits humains ».

B. Expériences antérieures et genèse du projet de monitoring

1. Observation des médias dans le cadre du GMMP (2009)

La seule étude globale des médias tunisiens (audiovisuel et presse) déjà réalisée sous une perspective de genre s’est tenue dans le cadre du Global Media Monitoring Project (GMMP). Si elle nous intéresse particulièrement, c’est parce qu’elle est relativement récente et que sa méthodologie a largement inspiré celle utilisée pour le présent projet, ce qui permet d’avoir quelques points de comparaison.

L’initiative du GMMP a démarré en 1995 avec 71 pays, et depuis, a lieu tous les cinq ans. Depuis l’édition 2000, elle est coordonnée par la WACC (Association mondiale pour la communication chrétienne). Pour le rapport 2010, la Tunisie a participé pour la première fois au projet7. Le 10 novembre 2009, en même temps que dans 107 autres pays, une équipe de 12 observateurs tunisiens a analysé les médias pendant une journée. Les autres pays du « Moyen-Orient » observés étaient la Jordanie, les Emirats Arabes Unis, l’Egypte, le Liban et Israël.

Il est intéressant de constater que les journaux choisis pour l’observation étaient presque les mêmes que pour le présent projet. On retrouve cinq quotidiens sur six (Al Maghreb, Al Chourouk, Al Sarih, La Presse et Le Temps), plus El Horria, organe du RCD. Malheureusement, le temps d’observation très court a grandement limité le nombre de sujets observables dans la presse, ce qui rend les résultats peu exploitables (4 sujets féminins sur 12, soit 25% de visibilité féminine). On se réfèrera aux résultats mondiaux et régionaux, statistiquement plus fiables.

7 Rapport disponible sur http://whomakesthenews.org/images/stories/restricted/national/Tunisie.pdf

(12)

11 Dans un paysage audiovisuel beaucoup moins diversifié qu’aujourd’hui, seules des chaînes publiques ont été observées. Pour la télévision, Canal 7 et Tunisie 21. Pour la radio, trois fréquences publiques nationales (Radio Tunis, Radio Jeunes, RTCI) et la radio régionale ayant la plus grande couverture (Radio Monastir).

Le rapport note qu’en ce jour du 10 novembre 2009, « l’actualité était dominée par deux événements jugés particuliers par les médias : l’interview accordée par la première dame de la Tunisie à un magazine libanais, et l’ouverture de la 12ème session de la Chambre des députés ». On a là un bon exemple du contenu des médias sous le régime Ben Ali : des sujets officiels imposés par la dictature, aux enjeux politiques creux, et l’invasion médiatique d’un sujet féminin très particulier, Leïla Trabelsi.

On peut même penser que ce thème imposé, l’interview de la « première dame », explique la visibilité féminine relativement importante calculée par le rapport GMMP en Tunisie : 23% à la radio et 32% à la télévision (bien au-dessus de la moyenne mondiale).

On le voit, pour des raisons différentes, aucune de ces études antérieures n’est satisfaisante. Il est nécessaire d’effectuer une évaluation du travail des médias tunisiens dans la période post-révolution avec un champ d’observation plus large, incluant le secteur privé, et sur une période plus étendue.

2. Observation pilote de la presse par l’AWG (été 2012)

Du 1er juillet au 30 août 2012, l’AWG-MM a réalisé un projet-pilote d’observation de la presse écrite tunisienne. Un groupe de cinq observateurs avait analysé le contenu de six quotidiens (les mêmes que pour le présent projet) et de trois hebdomadaires (Al Massa, Al Dhamir et L'Audace). Les résultats8 de cette observation ne laissaient aucun doute sur le long chemin restant à parcourir par les médias tunisiens pour répondre aux standards internationaux d'une représentation équitable entre femmes et hommes, mais beaucoup de points restaient à éclaircir.

La méthodologie employée était adaptée de celle de l’ONG sud-africaine Media Monitoring Africa (MMA), spécialisée dans le monitoring des médias sur des thématiques de droits humains, dont un représentant a formé l’équipe tunisienne. Mais cette méthode impliquait de sélectionner au préalable les textes « pertinents pour la perspective de genre », c’est-à-dire où le sexe des personnes mentionnées pouvait être identifié. Seuls ces articles étaient observés, ce qui empêchait d’avoir des résultats quantitatifs fiables de visibilité globale du genre féminin.

Un des axes d’observation était le sexe des professionnels produisant l’information. Parmi les auteurs des textes analysés, la proportion de femmes était de 16% dans les quotidiens (22% dans les hebdos), contre 42% d’auteurs masculins. Mais la précision de ce résultat souffrait du grand nombre d’articles non signés (ou de pseudonymes) présents dans les quotidiens tunisiens (42%). Notons qu’une analyse de l’audiovisuel ne présente pas ce problème, puisqu’il est plus aisé d’y identifier le sexe des producteurs de l’information.

Toujours dans les limites de l’analyse (les articles « pertinents »), le sexe des sources d’information sollicitées par les journalistes a été étudié. Les sources féminines représentaient 46% des sources de

8 Rapport disponible sur le site de l’AWG:

http://www.awgmm.org/sites/default/files/attachement/Etat%20des%20lieux%20du%20traitement%20de%2 0l%27information%20dans%20la%20perspective%20de%20genre.pdf

(13)

12 sexe identifiable, ce qui ne représentait pas une différence importante par rapport aux 54% de sources masculines. Mais en réalité, ces nombres sont très variables selon le secteur. On trouve par exemple 62% de femmes dans les sources du secteur des médias et 67% pour les ONG locales, mais cette proportion tombe à 38,5% pour les sources gouvernementales, 35% pour les partis politiques, et même à 0% pour les autorités locales et le système judiciaire.

L’analyse du sexe des sources selon leur « position » donnait également des informations révélatrices. On a constaté que les femmes sont citées dans seulement 49,5% des cas pour leur position de savoir (catégories expert, porte-parole ou auteur), contre 66% des hommes cités. L’autre moitié des femmes citées (51,5%) l’étaient en tant que « citoyennes ordinaires » (catégories opinion populaire, expérience personnelle, témoin oculaire, sujet de l'information et victime), contre 34% des hommes.

L’analyse thématique a montré, pour les articles analysés, que l’actualité de la presse tunisienne de l’été 2012 était marquée par trois domaines : la constitution (autour de laquelle tournaient les discussions de l’assemblée), le sport (à cause des jeux olympiques) et la religion (à cause du ramadan).

A l’issue de ce projet-pilote, on a pris conscience du besoin d’une équipe d’observation plus étoffée pour pouvoir analyser un corpus plus étendu, autrement l’ensemble des articles (pour la presse). On s’est également rendu compte de l’intérêt d’élargir l’étude à l’audiovisuel. Par ailleurs, on a voulu déplacer l’observation vers une période plus « classique » (c’est-à-dire non estivale et hors ramadan), située en pleine année universitaire donc caractérisée par une activité politique, judiciaire et professionnelle normale.

C. Objectifs du plaidoyer

1. Cadre international de référence : le Programme d’action de Beijing

La Déclaration et le Programme d'action de Beijing9 (PAB) sont issus de la quatrième conférence mondiale sur les femmes tenue par l’ONU à Pékin en septembre 1995. Signé par 189 pays, le texte invite la communauté internationale à s'engager pour la promotion de l'égalité des sexes. Selon la section J du PAB, Les femmes et les médias, « il est temps de mettre un terme à la diffusion d’images négatives et dégradantes de la femme (…) par les médias. Les organes de presse et de diffusion électronique de la plupart des pays ne donnent pas une représentation équilibrée de la diversité de la vie des femmes et de leur contribution à la société dans un monde en pleine évolution ».

Le projet de plaidoyer de l’AWG s’inscrit notamment dans le cadre de la recommandation J.1.242.a du PAB, qui préconise « la création de groupes de surveillance des médias capables de [les] contrôler et de tenir des consultations avec eux afin de veiller à ce qu'[ils tiennent] compte des besoins et des préoccupations des femmes ».

9 http://www.un.org/womenwatch/daw/beijing/pdf/BDPfA%20F.pdf

(14)

13

2. Déroulement du projet de plaidoyer

L’observation doit servir de support à une action de plaidoyer dès la publication des résultats préliminaires du présent rapport. En faisant parvenir les résultats aux centres de production de l'information, notamment aux responsables des rédactions et aux journalistes, ce plaidoyer vise à leur faire prendre conscience de leurs éventuelles pratiques discriminatoires et à les inciter à modifier leur représentation des femmes dans les médias.

Dans ce but, des sessions de formation au plaidoyer ont été organisées les 1er et 4 février. Un expert marocain, Mr. Abdelali Mastour (du Forum citoyen), a initié aux principes et techniques du plaidoyer un groupe de 12 personnes appartenant aux associations tunisiennes partenaires : le CNLT et la Coalition pour les femmes de Tunisie.

Au cours des discussions, plusieurs objectifs se sont dégagés. A court terme, il s’agit bien sûr d’améliorer le taux de présence et l’image des femmes dans les médias tunisiens par des actions ponctuelles auprès des producteurs d’information. A plus long terme, il faudrait faire adhérer le maximum d’acteurs de la société à une charte nationale par laquelle ils s’engageront à respecter et promouvoir une image positive des femmes dans les médias. L’équipe responsable du projet peut contribuer à la rédaction de son ébauche, mais la société civile, les médias et en dernier lieu les acteurs politiques (assemblée constituante, législateurs, représentants du gouvernement) doivent être sollicités pour mettre la main à l’élaboration de la charte. Une fois rédigée, une telle charte pourra être intégrée aux cahiers des charges que doivent respecter les professionnels des médias.

L’élaboration d’une charte s’inscrit directement dans la recommandation J.2.244.a. du PAB : « Les médias (…) devraient (…) élaborer, dans le respect de la liberté d’expression, des principes et codes de conduite professionnels et d’autres formes d’autoréglementation afin d’encourager la présentation d’images non stéréotypées des femmes ».

III. METHODOLOGIE EMPLOYEE

Une phase de pré-observation a eu lieu du 20 au 31 décembre 2012 pour permettre des ajustements dans la méthodologie et le choix des médias. La phase de monitoring a officiellement débuté le 1er janvier et doit se poursuivre jusqu’au 20 mars 2013.

12 observateurs (outre une superviseuse et trois agents de saisie) ont observé les productions de 15 médias (6 journaux, 4 télévisions et 5 radios). Ils suivent pour cela une méthodologie adoptée par des experts internationaux de l’observation des médias et de l’analyse de la communication. Afin de déterminer la représentation du genre féminin dans les médias tunisiens, la méthode utilisée considère deux aspects :

- aspect quantitatif : taux de présence des femmes, comparé à celle des hommes, - aspect qualitatif : détection des articles ou émissions susceptibles de véhiculer des stéréotypes de genre, de lutter contre eux, ou restant neutres.

Du 7 au 15 décembre, l’équipe a été initiée à l’observation des médias sous la perspective de genre par Mme Manuela Malchiodi, une experte de l’institut italien Osservatorio di Pavia. La méthodologie

(15)

14 développée par cet observatoire est fortement inspirée de celle du Global Media Monitoring Project (GMMP) - suffisamment pour que leurs résultats puissent être comparés. A la fin de la formation, des grilles ont été adaptées aux besoins de l’observation (voir Annexe). Elles sont partiellement différentes pour la presse et l’audiovisuel.

1. Médias observés

L’échantillon a été établi avec le souci de ne choisir que des médias ayant un fort taux de pénétration (tirage ou audimat), à la fois publics et privés.

• Pour la presse, on a retenu six quotidiens parmi les plus importants de Tunisie : Al Maghreb, Al Chourouk, Al Tounsiya, Al Sarih (en arabe), La Presse et Le Temps (en français). Face à l’obligation de faire des choix, on a laissé de côté les hebdomadaires et les mensuels, qui sont beaucoup moins lus (surtout pour les magazines francophones). Lors du projet-pilote, ils avaient été analysés, mais jugés moins pertinents pour la perspective de genre.

• Pour la radio, on a retenu cinq fréquences : Radio Tunis, principale chaîne publique (désignée comme Radio nationale), deux radios commerciales émettant déjà sous le régime de Ben Ali (Mosaïque et Express) et deux radios parvenues à la FM après la révolution (Radio 6 et Kalima). Trois tranches horaires de forte audience ont été observées : de 7h à 9h ; de 11h30 à 14h ; et de 16h à 18h.

• Pour la télévision, on a observé l’ensemble des chaînes basées en Tunisie : la Wataniya 1 (première chaîne nationale) et trois chaînes privées (Hannibal, Nessma et Al Tounsiya). Une seule tranche horaire a été observée, celle de plus forte audience et aux émissions les plus pertinentes pour l’observation : de 18h30 à 23h.

2. Types de productions observées

• Pour la presse, l’expérience acquise pendant l’observation de l’été 2012 et pendant la phase d’observation préliminaire du projet (fin décembre 2012) a montré que certaines rubriques des journaux étaient moins pertinentes pour l’analyse.

Il s’agit notamment de la rubrique sportive. L’été 2012 représentait une situation particulière, avec les Jeux Olympiques. Des sports très variés étaient abordés et on trouvait beaucoup d’articles sur les compétitions féminines. Par la suite, force est de constater que la presse est actuellement retombée dans sa « routine footballistique ». Il suffit de consulter l’échantillon pendant une semaine pour constater que la quasi-totalité des articles sportifs ne présentent que des sujets masculins. Une fois ce constat établi, et compte tenu du temps de travail important que cela représente pour les observateurs, il a paru pertinent d’écarter ce type d’articles de l’observation.

L’autre catégorie écartée est la rubrique internationale. En effet, presque tous les textes publiés dans ces pages sont des dépêches d’agences de presse internationales reprises telles quelles (AFP, Reuters…). Etant donné que les thèmes sont imposés par l’actualité mondiale du jour, même la sélection des dépêches ne nous apprenait rien sur le travail de la presse tunisienne. Bref, leur analyse n’aurait rien apporté au projet de plaidoyer à l’échelle nationale.

(16)

15 En laissant de côté les pages « annonces » et les publicités, il reste donc à analyser :

- les textes d’actualité nationale (premières pages surtout) : politique, économie, société, opinion…

- les articles et brèves de divertissement (notamment en dernière page) : santé, culture,

« people »…

- les images pertinentes (celles où on distingue des personnages), notamment photos et dessins. Elles sont analysées indépendamment de l’article auquel elles se rattachent.

• Pour la radio, le critère déterminant est celui de la tranche horaire. Le choix des tranches horaires phares, celles du driving time (7h-9h et 16h-18h) et de la pause-déjeuner (11h30-14h), privilégiait délibérément les émissions riches en sujets d’actualité, politiques et sociaux. On y trouve en effet surtout des journaux d’information, des émissions de « faits divers » (surtout le matin), des débats sur l’actualité ou des talk-shows légers. Le week-end, on tombait sur une majorité d’émissions musicales. A noter que pour la radio aussi, on a laissé de côté les rubriques sportives, sauf pour les

« news » sur le sport. Les publicités ont également été écartées.

• Pour la télévision, la tranche horaire 18h30h-23h répondait également à une exigence d’audience élevée (c’est le moment où les familles se réunissent devant la télé) et de richesse en thèmes d’actualité. En écartant toujours les magazines sportifs et les publicités, on retrouve surtout les journaux d’information, les reportages, les débats, les magazines culturels ou documentaires, les talk-shows et les émissions de variété.

Les fictions télévisées ont posé question. L’équipe d’observation a été formée à leur analyse à l’aide de grilles appropriées, et a commencé à travailler dessus pendant quelques jours, essentiellement sur des séries. Mais comme chaque apparition des personnages doit être analysée, la charge de travail s’est révélée énorme. Or, si l’analyse des fictions est très instructive du point de vue des stéréotypes de genre, elle avait peu d’intérêt pour le plaidoyer puisque les chaînes tunisiennes diffusent exclusivement des séries importées (surtout égyptiennes, américaines et indiennes). En fait, la seule période de l’année où on trouve des productions tunisiennes est le mois de ramadan. Dès la phase de pré-observation, il a donc été décidé d’écarter les fictions de l’observation.

(17)

16

I. Définition du champ d’observation

Tous les résultats donnés ici correspondent à la première période d’observation, du 1er au 20 janvier 2013. Il faut tout d’abord définir le découpage de l’observation, préciser la quantité de productions analysées et leur distribution thématique.

Champ d’observation de l’audiovisuel

L’équipe d’observation des radios et des télévisions a analysé un total de 1 192 émissions réparties comme suit :

Répartition du nombre d’émissions observées au sein des neuf chaînes audiovisuelles

Pour les journaux d’information, les observateurs ont étudié à part chaque « nouvelle » (unité d’information, au thème différent des autres). Les émissions d’un autre type, par contre, sont comptées comme une seule « nouvelle ». L’ensemble donne 6 968 nouvelles, réparties comme suit :

Chaîne Politiq

ue Econo

mie Social /Jurid ique

Crimin alité / Violenc

e

Arts, , Céléb Sports

nce/ Scie Santé

Météo Autr

es Non

dét. TOT AL

Attounsiya 13 2 13 15 20 3 0 6 37 109

Hannibal 43 49 63 25 10 17 0 7 47 261

Nessma 224 79 59 47 51 2 0 7 74 543

SECONDE PARTIE :

RÉSULTATS PRÉLIMINAIRES

(18)

17

Watani 1 168 107 69 55 83 19 0 4 26 531

Express 301 547 194 146 112 67 46 5 31 1449

Mosaïq. 432 147 276 250 122 14 12 34 221 1508

Radio 6 212 100 77 119 47 14 5 5 175 754

Radio Kalima 321 146 230 275 126 36 15 23 189 1361

R. Nat. 64 53 49 56 51 10 24 6 139 452

TOTAL 1778 1230 1030 988 622 182 102 97 939 6968

% TOTAL 25,5% 17,7% 14,8% 14,2% 8,9% 2,6% 1,5

% 1,4% 13,5

% 100%

La plus grande part de nouvelles comptées dans les radios (79,3% en tout) par rapport aux chaînes de télévision (20,7%) s’explique par le grand nombre de journaux d’information radiophoniques (fractionnés en nouvelles) dans les heures observées.

Dans ces nouvelles, on a analysé 15 777 interventions de « sujets », c’est-à-dire de personnes (dont 1 668 sujets répétés, c’est-à-dire intervenant plusieurs fois dans la même nouvelle). Cela donne en moyenne 2,3 sujets par nouvelle. Ces personnes sont réparties comme suit :

- 9 805 (62,1%) sont des apparitions de personnes externes (personnes interviewées, ou personnes dont on parle mais qui n’interviennent pas),

- 5 981 (37,9%) correspondent aux interventions des professionnels des médias (journalistes et autres).

La très grande majorité des sujets sont de genre déterminé dans l’audiovisuel, on a donc négligé les sujets indéterminés. Cependant, ce facteur peut expliquer de légères variations dans les totaux des tableaux.

Champ d’observation de la presse

L’équipe d’observateurs de la presse a analysé 9 837 articles. Par « article » on entend un texte ou une image (à condition qu’elle présente des sujets humains). On a compté 2 300 images, dont 2237 photos et 63 caricatures. Les articles observés sont répartis comme suit :

Journal Politique Economie /JuridSocial ique

Crimin alité / Violenc

e

Arts, Célé.

Sports nce/Scie Santé

Autres Non

dét. TOT AL

Al Chourouk 886 373 445 291 265 41 10 12 2323

Al Maghreb 525 155 459 87 156 26 1 4 1413

Al Sarih 508 260 473 172 196 36 52 1 1698

Al Tounsiya 743 697 436 427 257 88 6 1 2655

La Presse 286 261 184 72 159 47 2 2 1013

Le Temps 201 160 138 72 118 18 15 13 735

TOTAL 3149 1906 2135 1121 1151 256 86 33 9837

% TOTAL 32,0% 19,4% 21,7% 11,4% 11,7% 2,6% 0,9% 0,3% 100%

(19)

18 Dans ces articles, on a analysé 26 905 apparitions de sujets (dont 90 sujets répétés, c’est-à-dire apparaissant plusieurs fois dans le même article), soit une moyenne de 2,7 sujets par article. Ils sont répartis comme suit :

- 19 367 (72%) sont des apparitions de sujets externes (personnes interviewées, citées, représentées dans les images, ou encore personnes dont on parle). Seuls 56 de ces sujets étant de genre indéterminé, on les négligera pour considérer seulement les 19 311 restants.

- 7 519 (28%) correspondent aux signatures des professionnels des médias, c’est-à-dire des auteurs des textes (ou des dessins). Il faut souligner qu’un grand nombre d’auteurs (2 783) sont anonymes ou ont signé de façon à ce qu’on ne puisse pas déterminer leur genre. Ce sont les limites inhérentes à l’analyse de la presse. Ainsi on a pu déterminer le genre de seulement 4 736 auteurs d’articles (63%). Selon le cas, on considèrera soit le total des auteurs, soit ceux de genre déterminé, d’où des variations possibles des totaux.

Domaines d’intérêt des médias tunisiens

Répartition thématique des productions observées (%)

On constate que les quatre premiers thèmes, dits « sérieux » (politique, économie, social-juridique, criminalité), occupent à eux seuls 72,1% de l’espace médiatique dans l’audiovisuel et 84,5% dans le presse. Cela s’explique en partie par la richesse d’émissions d’actualité dans les tranches horaires observées. On pourrait aussi faire remarquer que cela est caractéristique des préoccupations de la Tunisie post-14-Janvier (rédaction de la constitution, augmentation de la violence, récurrence des grèves…).

II. Observations globales sur le genre

Un premier élément d’information nous est fourni par l’étude globale de l’apparition des personnes des deux sexes dans les médias, qu’elles fassent partie des journalistes et des professionnels des médias, ou bien des personnes « sujets », c’est-à-dire représentées, interpellées ou évoquées par les médias.

(20)

19

Audiovisuel

Chaîne Nombre femmes hommes Nombre personnes TOTAL % des apparitions de femmes

Attounsiya 317 1096 1413 22,4%

Hannibal 327 1147 1474 22,2%

Nessma 430 1456 1886 22,8%

Wataniya 1 636 1414 2050 31,0%

Total Télévision 1710 5113 6823 25,1%

Express 1184 1553 2737 43,3%

Mosaïque 781 1211 1992 39,2%

Radio 6 733 873 1606 45,6%

Radio Kalima 765 1144 1909 40,1%

R.nationale 269 460 729 36,9%

Total Radio 3732 5241 8973 41,6%

TOTAL Audiovisuel 5442 10354 15796 34,5%

Presse

Journal Nombre femmes hommes Nombre

Personnes genre indéterminée.

TOTAL

personnes % des femmes (pers.

déterminés)

Al Chourouk 1020 5334 679 7033 16,1%

Al Maghreb 755 3051 409 4215 19,8%

Al Sarih 866 4216 672 5754 17,0%

Al Tounsiya 1008 3627 356 4991 21,7%

La Presse 440 1879 565 2884 19,4%

Le Temps 361 1499 168 2028 19,4%

TOTAL Presse 4450 19606 2849 26905 18,5%

Proportion des femmes apparaissant

dans les médias observés

(% sur le total des personnes

de sexe déterminé)

(21)

20 Si on fait une moyenne pondérée pour l’ensemble de l’audiovisuel et de la presse, on trouve une visibilité globale des femmes de 24,8%. Mais on remarque de grandes disparités entre les médias observés. L’audiovisuel a toujours une plus forte visibilité féminine, à cause, nous le verrons, du grand nombre de présentatrices des nouvelles. Ce sont trois radios qui se rapprochent le plus de la parité : Radio 6, avec 45,6% d’apparitions de femmes, Express FM (43,3%) et Kalima (40,1%).

III. Les femmes, sujets des médias

A. Les femmes comme thème

1. Productions centrées sur les femmes

Un des critères notés lors de l’observation est la « centralité ». On considère qu’il y a « centralité féminine » si la production (nouvelle ou article) se focalise sur une femme, un groupe de femmes ou un sujet concernant les femmes. Voici la proportion de productions centrées sur les femmes pour chaque média :

Proportion des productions centrées sur les femmes dans les médias observés (en %) Nous pouvons en tirer la moyenne par type de média et globale :

Type de média Nº productions

centrées femmes TOTAL prod.

(articles ou nouvelles)

% prod. centrées femmes

Télévision 56 1443 3,9%

Radio 138 5508 2,5%

Presse 715 9837 7,3%

TOTAL 909 16788 5,4%

(22)

21 Notons que le rapport 2010 du GMMP donnait pour le monde entier, 13% de nouvelles centrées sur les femmes, mais seulement 8% pour le Moyen-Orient.

Etant donné la faible part de productions centrées sur les femmes qui ont été repérées par cette première partie de l’étude, il a été décidé de noter à partir du 1er février les entités avec « centralité masculine » pour savoir si cette tendance est simplement due au fait que la plupart des ne sont pas focalisées sur des personnes, ou à un réel manque de productions centrées sur les femmes.

Par ailleurs, l’étude de la centralité sera affinée, par la suite, grâce à une étude qualitative des thèmes récurrents apparaissant dans les productions centrées sur les femmes ainsi que des personnalités féminines qui reviennent le plus souvent dans les médias. On essaiera aussi d’examiner si elles sont présentes en tant que femmes ou bien en tant que représentantes de telle ou telle organisation.

Distribution par thème des productions centrées sur les femmes (%)

2. Présence de stéréotypes de genre

Il s’agit d’une analyse plus subjective puisqu’on demande aux observateurs de signaler la présence de nouvelles ou d’articles présentant des stéréotypes de genre, et de préciser s’ils sont rapportés de façon neutre par les journalistes, « perpétués » (accrédités par le média) ou au contraire

« contestés » (attaqués par le média).

Média

Absence de

stéréotypes Stéréotypes contestés par

le média

Stéréotypes présentés de façon neutre

Stéréotypes perpétués par

le média

TOTAL stéréotypes

Attounsiya 105 3 0 1 4

Hannibal 256 2 0 3 5

Nessma 538 2 2 1 5

Wataniya 1 526 3 1 1 5

Express 1436 2 1 2 5

Mosaïque 1501 4 0 1 5

(23)

22

Radio 6 750 1 0 3 4

Radio Kalima 1356 4 0 1 5

R.nationale 446 0 0 2 2

TOTAL Audiovisuel

(nouvelles) 6914 21 4 15 40

Al Chourouk 2641 9 0 5 14

Al Maghreb 1403 4 2 4 10

Al Sarih 2305 7 0 11 17

Al Tounsiya 1685 5 4 4 13

La Presse 1003 9 2 0 11

Le Temps 716 4 1 14 19

TOTAL Presse (articles) 9753 38 9 40 84

TOTAL (productions)

16667 59 13 55 124

La proportion des stéréotypes qui apparaissent reste faible (7,4% en moyenne), mais il ne faut pas oublier qu’elle est calculée sur un corpus de productions très général, dont la plupart ne sont pas tout simplement pas centrées sur des personnes. L’étude 2005 du GMMP détectait par exemple, 6%

de productions « renforçant les stéréotypes de genre » et 3% « défiant les stéréotypes de genre ».

Cette proportion est cohérente avec les 5,4% de « centralité féminine » et devrait être éclairé, par la suite, par le choix d’étudier la « centralité masculine ». Par ailleurs, l’analyse des stéréotypes sera affinée par une étude qualitative des stéréotypes qui reviennent le plus souvent.

B. Degré de visibilité des femmes dans les médias

• Dans l’audiovisuel, 9 805 interventions de sujets « externes » (hors journalistes) ont été observées, dont 81,4% d’hommes et seulement 18,6% de femmes en moyenne, avec les variations suivantes dans les différents médias observés :

Média Nombre

femmes Nombre

hommes TOTAL

sujets %

Femmes

Attounsiya 277 927 1204 23,0%

Hannibal 166 966 1132 14,6%

Nessma 281 1278 1559 18,0%

Wataniya 1 269 1218 1487 18,1%

TOTAL Télévision 993 4389 5382 18,5%

Express 168 780 948 17,7%

Mosaïque 175 885 1060 16,5%

Radio 6 179 768 947 18,9%

Radio Kalima 195 817 1012 19,3%

R.nationale 111 345 456 24,3%

TOTAL Radio 828 3595 4423 18,7%

TOTAL AV. 1821 7984 9805 18,6%

(24)

23

• La presse ne fait pas mieux puisque sur 19 311 apparitions de sujets « externes », il y a 84,7% d’hommes et seulement 15,3% de femmes en moyenne :

Journal Nombre femmes hommes Nombre TOTAL sujets % de sujets femmes

Al Chourouk 645 3353 3998 16,1%

Al Maghreb 400 2783 3183 12,6%

Al Sarih 558 3191 3749 14,9%

Al Tounsiya 728 4123 4851 15,0%

La Presse 339 1680 2019 16,8%

Le Temps 280 1231 1511 18,5%

TOTAL Presse

2950 16361 19311 15,3%

La moyenne pondérée pour l’ensemble des médias est de 16,4% de femmes « sujets externes » des médias, et 83,6% d’hommes. Les médias tunisiens interpellent ou parlent des femmes moins d’une fois sur cinq !

A titre de comparaison, l’étude du GMMP (journée du 10 novembre 2009) donnait les proportions suivantes de femmes parmi les sujets des nouvelles10 :

Ensemble du

monde Europe Amérique du

Nord Moyen-Orient

Télévision 22% 29% 33% 20%

Radio 24% 24% 23% 15%

Presse 24% 25% 27% 14%

Ensemble 24% 26% 28% 16%

La Tunisie se situe donc bien toujours dans les moyennes de la région du Moyen-Orient (16%), assez loin de la moyenne mondiale de 24%. Ceci étant dit, on peut constater que dans le reste du monde - y compris dans les pays occidentaux – on est encore très loin de la parité.

1. Visibilité des femmes selon le rôle accordé par le média

Audiovisuel

On constate que la participation des femmes est particulièrement faible en tant que sources d’information (entre 10 à 20%). Elle n’est forte que dans les catégories de « divertissement » (jeux, spectacles). Seules 14,8% des personnes invitées aux débats sont des femmes :

10 Toutefois la méthodologie du GMMP ne considère comme « sujets » que les personnes dont traitent les nouvelles (sans les personnes interviewées, considérées comme sources).

(25)

24 Rôle Nombre femmes hommes Nombre TOTAL sujets % femmes

Personne interviewée 1092 4347 5439 20,0%

Personne dont on parle 506 2636 3142 16,1%

Personne reprise en directe 66 550 616 10,7%

Invité participant à un débat 68 392 460 14,8%

Concurrent d’un jeu 80 52 132 60,6%

Invité participant à un

spectacle 8 5 13 61,5%

Autre sujet externe au

programme 1 2 3 33,3%

TOTAL 1821 7984 9805 18,6%

Presse

Les catégories sont ici très différentes, étant donné le support papier de la presse. Les « personnes dont on parle » (évoquées, mais sans déclaration reprise par les journalistes) sont forcément beaucoup plus courantes que dans l’audiovisuel, où il est plus rare de ne pas diffuser une déclaration des personnes d’intérêt.

On constate que la présence des femmes n’est supérieure à la moyenne que dans le rôle de personne photographiée, ce qui fait plutôt penser à un rôle « décoratif » du sujet féminin :

Rôle Nombre femmes hommes Nombre TOTAL sujets femmes %

Personne interviewée 159 957 1116 14,2%

Personne dont on parle 2158 12407 14565 14,8%

Personne photographiée 617 2895 3512 17,6%

Personne caricaturée 16 102 118 13,6%

TOTAL 2950 16361 19311 15,3%

2. Visibilité des femmes selon la position par rapport à l’information

Voici le tableau présentant, pour l’ensemble des médias (audiovisuel et presse), la répartition des sujets selon leur « position narrative » ou leur « degré d’expertise » dans la nouvelle ou l’article où ils apparaissent :

Position du sujet Nombre femmes hommes Nombre TOTAL sujets femmes % Protagoniste ou co-

protagoniste 3171 16213 19384 16,4%

Expérience / opinion

personnelle 547 1666 2213 24,7%

Témoignage 64 320 384 16,7%

Porte-parole 354 3242 3596 9,8%

Expert / commentateur 313 1869 2182 14,3%

(26)

25

Opinion populaire 167 603 770 21,7%

Interpellation (audiovisuel) 12 25 37 32,4%

Exhibition artistique

(audiovisuel) 41 59 100 41,0%

Exhibition professionnelle

(audiovisuel) 6 26 32 18,8%

Autres 13 23 36 36,1%

Non déterminable 83 299 382 21,7%

TOTAL 4771 24345 29116 16,4%

L’inégalité entre les genres est frappante : pour les positions de « savoir » (porte-parole, expert), la part des femmes interpellées par les médias est encore plus réduite que leur visibilité globale. Elles ne dépassent leur moyenne que dans les positions « de Madame tout le monde » (expérience personnelle, opinion populaire) et dans celles que donnent les émissions audiovisuelles de divertissement.

3. Visibilité des femmes selon le domaine d’intérêt

Selon le thème

Ce tableau présente la répartition des sujets selon le thème pour l’ensemble des médias (audiovisuel et presse). On constate que les sujets féminins ne dépassent leur visibilité moyenne que dans trois domaines : le social-juridique, la culture et la santé. Et encore, même dans ce cas, les femmes ne représentent que 20 à 26% des apparitions totales de sujets :

Thème de la nouvelle

ou de l’article Nombre

femmes Nombre

hommes TOTAL

sujets %

femmes

Politique 1081 9469 10550 10,2%

Economie et affaires 413 3237 3650 11,3%

Questions Sociales et

Juridiques 1352 5214 6566 20,6%

Criminalité et Violence 529 2691 3220 16,4%

Arts, Médias, Célébrités

et Sports 1079 3084 4163 25,9%

Science et Santé 129 456 585 22,1%

Météo 1 12 13 7,7%

Autres 174 148 322 54,0%

Non déterminable 13 24 37 35,1%

TOTAL 4771 24335 29106 16,4%

(27)

26

Selon le type de production Type d’émission (audiovisuel)

Là encore, on retrouve une forte présence des sujets femmes que dans les émissions dites

« légères », de divertissement (talk-shows légers, faits divers, reality-shows) et de culture :

Type d’émission Nombre femmes hommes Nombre TOTAL sujets femmes %

Journal 665 3708 4373 15,2%

Débat d’information 249 1289 1538 16,2%

Reportage ou Magazine 107 658 765 14,0%

Micro-trottoir 26 132 158 16,5%

Information parlementaire 16 57 73 21,9%

Magazine culturel/scientifique

ou Documentaire 58 102 160 36,3%

Talk-show léger 367 1058 1425 25,8%

Émission de faits-divers et

chronique mondaine 139 517 656 21,2%

Reality-show 75 67 142 52,8%

Spectacle de variétés ou

Emission musicale 23 101 124 18,6%

Magazine sportif 1 4 5 20,0%

Emission de service 3 23 26 11,5%

Emission religieuse 2 19 21 9,5%

Autres 90 248 338 26,6%

TOTAL 1821 7983 9804 18,6%

Type d’article (presse)

On distingue peu de variations selon le type d’article, mais on peut noter toutefois une présence de sujets féminins supérieure à la moyenne dans les photos et les portraits :

Type d’article Nombre femmes hommes Nombre TOTAL sujets femmes %

Éditorial/Commentaire 171 1030 1201 14,2%

Papier d'analyse 40 377 417 9,6%

Reportage 242 1198 1440 16,8%

Enquête 13 91 104 12,5%

Compte-

rendu/Synthèse/Communiqué 1013 5748 6761 15,0%

Dépêche/Brève 579 3586 4165 13,9%

Interview 90 544 634 14,2%

Portrait 20 77 97 20,6%

Billet 14 51 65 21,5%

(28)

27

Tribune des lecteurs 12 66 78 15,4%

Photo 605 2799 3404 17,8%

Caricature 17 91 108 15,7%

Autres 42 128 170 24,7%

TOTAL 2858 15786 18644 15,3%

4. Visibilité des femmes selon la profession

Ce tableau présente la répartition des sujets selon leur profession ou situation sociale pour l’ensemble des médias (audiovisuel et presse). Il montre une parité ou une prépondérance des femmes dans l’enfance et les rôles familiaux (mère, épouse) et une présence supérieure à la moyenne dans les métiers de la culture, du spectacle et de la santé (une profession très féminisée en Tunisie) :

Profession du sujet Nombre femmes hommes Nombre TOTAL sujets femmes % Activiste d’ONG ou d’organisations

internationales, syndicaliste 511 2074 2585 19,8%

Agriculteur, pêcheur 11 173 184 6,0%

Avocat, magistrat, expert légal 183 887 1070 17,1%

Célébrité, musicien, acteur,

professionnel du spectacle 354 630 984 36,0%

Dirigeant de l’administration publique 191 1078 1269 15,1%

Employé de bureau sans fonctions

managériales 52 162 214 24,3%

Entrepreneur, homme/femme d’affaires, agent de bourse, expert financier

42 502 544 7,7%

Médecin, psychologue, professionnel

sanitaire 50 126 176 28,4%

Membre de famille royale 8 50 58 13,8%

Policier, militaire, protection civile 5 380 385 1,3%

Politicien 810 10466 11276 7,2%

Professionnel des médias et de la

culture, écrivain, artiste 680 1948 2628 25,9%

Religieux 9 327 336 2,7%

Représentant de commerce, artisan,

ouvrier, personnel domestique 86 385 471 18,3%

Scientifique, ingénieur, technicien,

informaticien 10 81 91 11,0%

Sportif, athlète, entraîneur, arbitre 8 157 165 4,9%

Universitaire, enseignant, éducateur 136 929 1065 12,8%

Prostitué 3 4 7 42,9%

Enfant, adolescent (jusqu’à 18 ans) 60 71 131 45,8%

Etudiant, élève 201 194 395 50,9%

Femme/homme au foyer, mère/père 221 145 366 60,4%

(29)

28

Retraité 2 34 36 5,6%

Chômeur 26 181 207 12,6%

Habitant générique d’un pays 220 774 994 22,1%

Criminel, suspect de crime 145 932 1077 13,5%

Autres 15 75 90 16,7%

Non déterminable 732 1600 2332 31,4%

TOTAL 4771 24365 29136 16,4%

5. Visibilité des femmes selon l’âge (télévision et images de la presse)

Dans les deux supports où il est largement possible de déterminer l’âge des personnes (la télévision et les photos de presse), on a étudié la répartition des hommes et des femmes de différentes générations :

Age (télévision) Nombre femmes hommes Nombre TOTAL sujets femmes %

0-12 ans 24 28 52 46,1%

13-18 35 74 109 32,1%

19-34 207 526 733 28,2%

35-49 315 1202 1517 20,8%

50-64 240 1504 1744 13,8%

Plus de 64 ans 82 546 628 13,1%

Non déterminable 90 505 595 15,1%

TOTAL 993 4385 5378 18,5%

Age (photos) Nombre femmes hommes Nombre TOTAL sujets femmes %

0-12 ans 27 25 52 51,9%

13-18 21 19 40 52,5%

19-34 172 259 431 39,9%

35-49 183 747 930 19,7%

50-64 141 1143 1284 11,0%

Plus de 64 ans 38 504 542 7,0%

Non déterminable 23 102 125 18,4%

TOTAL 605 2799 3404 17,8%

Dans les deux cas, il saute aux yeux que plus on considère des tranches âgées de la population, plus la présence des femmes se fait rare. Outre le rôle « décoratif » joué par les images de jolies jeunes femmes dans des médias dominés par les hommes, cela correspond sans doute au fait que plus on monte dans les générations, plus on trouve d’inégalités sociales et de stéréotypes de genre.

Autrement dit, les femmes âgées sont encore plus discriminées que les jeunes femmes…

Références

Documents relatifs

Dans le cas où il apparaît impossible d’attribuer le service de référence aux enseignants- chercheurs d’une composante, le directeur de celui-ci peut leur demander

En outre, afin de déterminer les rubriques dans lesquelles les femmes sont les plus représentés dans les différents supports analysés, une comparaison par catégorie (audiovisuel,

13 SÉANCES // 1 er SEMESTRE COURS FACULTÉ NOTRE-DAME Mardi 10h30 - 12h 1 re séance : 21 septembre 2021 La lecture du Pentateuque ou de la Torah, selon la façon dont on

Puis les parties 3 à 6 détaillent mes réalisations pour le projet ThyPTU, qui sont la modélisation sous PSpice du ThyPTU et de ses charges (incluant le thyratron), le choix

« dénombrent et analysent les schémas collectifs figés qui modèlent notre imaginaire en même temps qu'ils façonnent nos comportements » 460. Elles nous éclairent

Les Journées Européennes des Métiers d’Art sont l’histoire du ren- dez-vous annuel d’un public, devenu de plus en plus nombreux, avec des acteurs, créateurs, magiciens

Tout dépend du domaine dans lequel vous travaillez, si vous êtes en physique théorique, vos outils de travail c’est votre ordinateur et votre cerveau et vous

En outre, dans les métiers mixtes, dans les métiers féminisés de service et les métiers masculinisés ouvriers, où les risques professionnels sont les plus élevés, les femmes