HAL Id: tel-00011868
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Les fluctuations quantiques dans l’interaction d’un
système non-linéaire avec un réservoir harmonique
Jean-Michel Courty
To cite this version:
Jean-Michel Courty. Les fluctuations quantiques dans l’interaction d’un système non-linéaire avec un
réservoir harmonique. Physique Atomique [physics.atom-ph]. Université Pierre et Marie Curie - Paris
VI, 1990. Français. �tel-00011868�
DEPARTEMENT
DE
PHYSIQUE
DE
L’ECOLE
NORMALE
SUPERIEURE
THESE
présentée
pour
obtenir
le
titre
de Docteur de
l’Université
Paris VI
spécialité: physique quantique
LES FLUCTUATIONS
QUANTIQUES
DANS
L’INTERACTION
D’UN SYSTEME
NON
LINEAIRE AVEC
UN
RESERVOIR
HARMONIQUE
THESE
présentée
pour obtenir
le
titre de Docteurde l’Université Paris
VILES
FLUCTUATIONS
QUANTIQUES
DANS
L’INTERACTION
D’UN
SYSTEME NON
LINEAIRE AVEC
UN
RESERVOIR
HARMONIQUE
par Jean-Michel COURTY
Soutenue
le 5avril 1990
devantle
jury composé
de:Mr
S.
HAROCHE
(président)
MrC. COHEN-TANNOUDJI
(rapporteur)
MrM.
DUCLOY
(rapporteur)
Mr D. ESTEVE
Mr P.GRANGIER
MrS.
REYNAUD(directeur)
It
estterrible
le
petit
bruit...
Ce travail
aété réalisé
aulaboratoire de
spectroscopie
hertzienne de
l’E.N.S.. Je remercie
Jacques
DUPONT-ROC
dem’y
avoiraccueilli.
Serge
REYNAUD aassuré
ladirection de
cette thèse.Ce
travail doitbeaucoup
à saprofonde compréhension
de laphysique
et surtout àl’originalité
de sonapproche.
Par sonenthousiasme
communicatif et sonattention
constante il a sum’initier
demanière stimulante
aux
différents
aspects
du travailde chercheur. Je tiens à lui
exprimer
ici
toute magratitude.
J’ai bénéficié des conseils de Claude COHEN-TANNOUDJI
qui
asuivi
cetravail
depuis
le
début. Sa
grande expérience
et sonintuition
physique
ontrendu
passionnantes
ettrès
enrichissantes les discussions
que nous avons eues. Je l’en remercie vivement.Le groupe des
"squeezeurs"
m’apermis
deréaliser
cetravail
dans desconditions
exceptionnelles.
Jetient
particulièrement
à remercier Antoine
HEIDMANNqui
arépondu
aveccompétence
etgentillesse
à
mesquestions pendant
toute la durée de mathèse
et dont lesremarques
se sonttoujours
avérées
judicieuses.
Je
tient aussi à
exprimer
toute mareconnaissance
àClaude
FABRE etElisabeth GIACOBINO
dontles conseils avisés m’ont
beaucoup
aidé.
Je
remercie S.
HAROCHE,
M.DUCLOY,
D.ESTEVE
et P.GRANGIER pour l’intérêt
qu’ils
ontmanifesté
pour cetravail
enacceptant
de faire
partie
dujury.
Je
souhaite
enfinexprimer
toute mareconnaissance
à MlleGUILLAUME,
MmeEMO,
Mlle
LEFEVRE etMlle GAZAN
qui
avec unegrande gentillesse
et unegrande
efficacité
seTABLE DES MATIERES
INTRODUCTION 9
1 ETUDE GENERALE DU COUPLAGE AVEC UN RESERVOIR
HARMONIQUE
14I.A Présentation du Hamiltonien modèle 17
I.A.1 Introduction:
particule
couplée
à une collection discrète d’oscillateursharmoniques
17I.A.2 Le modèle définitif 20
I.A.3 Présentation de fonctions caractérisant le réservoir 22
I.B
Equations
deHeisenberg,
équations
deLangevin
25I.B.1
Equations
deLangevin
retardées 25I.B.2
Equations
deLangevin
avancées 28I.B.3 Le spectre normal 31
I.C Relations du modèle étudié avec des situations
expérimentales
32I.C.1
Electrodynamique
32I.C.2
Electronique
41I.D Un modèle de cavité 60
I.D.1 Modèle avec
propagation
dechamps
60I.D.2 Modèle du réservoir
harmonique
68I.D.3
Comparaison
des modèles: discussionphysique
71I.D.4
L’approximation
d’une cavité à un mode 73II LE SYSTEME A DEUX NIVEAUX COUPLE A UN RESERVOIR
HARMONIQUE
88 II.A La relaxation duspin
fictif 90II.A.1 Le modèle du
spin
fictif 90II.A.2 Etude d’un modèle
classique
95II.B La relaxation de l’atome habillé 105
II.E Atome en
champ
comprimé
II.E.1 Relaxation de l’atome habillé en
champ comprimé
149II.E.2 Relaxation du
spin
fictif enchamp comprimé: interprétation géométrique
149II.E.3 Le spectre de fluorescence 167
III PRESENTATION DU FORMALISME GENERAL 171
III.A Les outils 173
III.A.1
Espace
de Liouville 173III.A.2 Evolution - propagateurs - résolvante 179
III.A.3
Projecteurs
180III.B Le modèle choisi:
hypothèses
etpropriétés
183III.B.1 Le modèle et les
hypothèses
183III.B.2 Construction et
propriétés
desprojecteurs
184III.B.3 Discussion des
hypothèses
186III.C La relaxation du
système
non linéaire 188III.C.1 L’évolution réduite 188
III.C.2 Le théorème de
régression quantique
193III.C.3 Résultats sous forme tensorielle 196
III.D Le traitement des fluctuations 199 III.D.1
Equations
deLangevin -
Forces deLangevin
199III.D.2 La
réponse
linéairegénéralisée
202III.E Discussion des
approximations
204 APPENDICESA
I
Propriétés
des étatscomprimés
76B
I
Oscillateurharmonique couplé
à un réservoirharmonique
79INTRODUCTION
L’étude d’un
système
non linéaire excité loin del’équilibre
etcouplé
à un réservoirharmonique
a donnélieu à de très nombreux travaux
depuis
une dizaine d’années. Il permet en effet de se poser d’intéressantesquestions.
Quelle
est l’influence des fluctuationsquantiques
du réservoir sur le comportement dusystème
non linéaire? Comment ces fluctuations sont-elles modifiées par l’interaction du réservoir avec le
système
non linéaire? Cesproblèmes
ont été abordés dans de nombreux domaines de recherche. Nous en donnonsmaintenant
quelques exemples
afin de définir le contexte danslequel
seplace
ce travail de thèse.Un
premier
type de travaux estregroupé
sous le nomd’électrodynamique
quantique
en cavité. Lesystème
considéré est un atomecouplé
au rayonnementélectromagnétique.
Lorsqu’un
atome se trouve dansl’espace libre,
cecouplage
donne naissance auphénomène
d’émissionspontanée.
L’utilisation d’une cavitépermet
dechanger
de manièreimportante
la densitéspectrale
ducouplage
entre l’atome et lechamp,
cequi
entraîne une
profonde
modification de son comportement. Eneffet,
le taux d’émissionspontanée,
donné par larègle
d’or deFermi,
estproportionnel
à la densité de modes duchamp électromagnétique
à lafréquence
de la transition considérée. Dans unecavité,
cette densité de modes estaugmentée
pour lesfréquences
résonnantes alors
qu’elle
est diminuée pour lesfréquences
non résonnantes.Il est, par
exemple, possible
d’inhiber oud’augmenter
le taux d’émissionspontanée
d’un atome deRydberg
enplaçant
celui-ci dans une cavité micro-onde[1].
Cephénomène
est un casparticulier
duproblème
général
de la relaxation d’unsystème
dans un bruit coloré(appelé
ainsi paropposition
au bruit blancindépendant
de lafréquence).
Une seconde
catégorie
d’études est consacrée à l’étude de l’influence de ladissipation
sur lessystèmes
quantiques macroscopiques.
L’un desobjectifs
de ces travaux est decomprendre
commentl’apparition
ducomportement
classique
d’unsystème
est reliée à ladissipation
due à soncouplage
avec l’environnement. Lesystème
privilégié
pour l’étudeexpérimentale
de cesystème
est constitué d’unejonction Josephson couplée
à uneligne
dissipative.
Placée dans certainesconditions,
unejonction Josephson
a en effet laparticularité
de constituer un
système quantique macroscopique:
lesgrandeurs
la caractérisant(tension,
intensité,
taille dusystème,
etc. )
sontmacroscopiques
etcependant
l’utilisation de lamécanique quantique
est nécessairepour
comprendre
soncomportement.
Ilprésente
en effet une structure discrète de niveauxd’énergie
dont lesfréquences
de transition se trouvent dans le domaine des micro-ondes.On peut d’autre
part
observer sur cesystème
lephénomène
d’effet tunnel ainsi que l’influence de ladissipation
sur ceteffet,
enparticulier lorsque
la densitéspectrale
ducouplage
dépend
de lafréquence
[2,3].
Un autretype
de travaux aporté
sur l’étude d’un atome soumis à unrayonnement
monochromatique
intense. Le
premier phénomène
àexpliquer
est la structure duspectre
de la lumière diffusée. Celui-ci seprésente
sous la forme d’untriplet composé
d’une raie centrée sur lafréquence
duchamp
excitateur et de deux raies latéralesplacées
depart
et d’autre de la raie centrale[4,5].
La méthode de l’atome habillé permet decomprendre simplement
ce spectre. Leprincipe
consiste à considérer commesystème
non linéaire nonplus
le seul atome mais l’atomecouplé
au mode pompe duchamp
électromagnétique.
Lesfréquences
de Bohr de cesystème
sont au nombre de trois etcorrespondent
auxfréquences
des différentes raies dutriplet
de fluorescence
[6].
Ce
système
permet
aussi de s’intéresser auxpropriétés
nonclassiques
du rayonnementélectromagnétique.
Lastatistique
du rayonnement de fluorescenceprésente
en effet de tellespropriétés:
l’exemple
leplus
connupropriété
"nonclassique"
du rayonnementélectromagnétique.
Cettepropriété
peuts’interpréter
simplement.
Immédiatementaprès
l’émission d’unphoton,
l’atome se trouve dans l’état fondamental et il y restependant
un certain
temps.
Il n’est pascapable
durant ce temps d’émettre d’autrephotons.
Une autre
propriété
nonclassique
a été très étudiée ces dernièresannées,
lacompression
des fluctuationsquantiques. Lorsque
l’on décrit le rayonnement à l’aide del’électrodynamique quantique,
les deuxquadra-tures de
l’amplitude
duchamp
sont des variablesconjuguées.
Il existe entre elles uneinégalité
deHeisenberg
stipulant
que leproduit
de leurs variances estdupérieur
à une certaine valeur. Dans le vide ou les étatscohérents du
champ,
ces deux variances sontégales.
Lors de toute mesure d’une composante duchamp,
ilexiste donc un bruit minimum
d’origine
fondamentale. Il estcependant possible
de contourner leproblème,
car
l’inégalité
deHeisenberg
fait intervenir leproduit
des variances. Rienn’empêche
donc de réduire lesfluctuations d’une variance tant que l’on
augmente
l’autre afin degarder
leproduit
constant.Lorsque
l’on fera une mesure sur laquadrature comprimée
le bruit sera réduit[9,10,11,12].
Ces états
comprimés
sont obtenus par l’interaction duchamp
électromagnétique
avec un milieu nonlinéaire. Un
progrès
marquant
de ces dernières années a été l’obtentionexpérimentale
decompressions
importantes
(60
% à 70 % de réduction debruit) [13,14].
Les milieux non linéaires sont des cristaux nonlinéaires ou des milieux
atomiques.
Il faut noter que le rayonnementproduit
par la fluorescence de résonanceque nous avons
déjà
évoquée
estcomprimée
[15,16].
Nous venons de voir
qu’il
est maintenantpossible
deproduire
du rayonnementcomprimé.
Un tel rayon-nementpossède
despropriétés statistiques
très différentes de celles du vide ou des rayonnementsclassiques
(états
cohérents,
étatsthermiques).
Des étudesthéoriques
ont montré que la relaxation d’unsystème
à deux niveaux peut être fortement modifiéelorsque
celui-ci est soumis à unrayonnement
comprimé
plutôt
qu’au
rayonnement du vide.
Lorsque
l’atome n’est pasexcité,
le taux de relaxation d’une des cohérences est réduitproportionnellement
à la réduction des fluctuations.Lorsqu’il
est excité par unchamp monochromatique
intense,
lalargeur
de la raie centrale duspectre
de fluorescence est réduitelorsque
lechamp
excitateur estrésonnant avec la
fréquence
de la transitionatomique
considérée[17,18,19].
Ces effets n’ont pas encore étéobservés
expérimentalement.
Le
comportement
de l’atome est modifiélorsque
celui-ci estplacé
dans une cavité. Des modifications deslargeurs
et despoids
des raies duspectre
de fluorescencelorsqu’un
atome estplacé
en cavité ont été observées[20-23].
Cephénomène
s’explique
à l’aide de la méthode de l’atome habillé. Les trois taux de transition entre les différents niveaux sont modifiés de manière différente par la cavité car ilscorrespondent
à des
fréquences
de Bohr différentes. Ceciexplique
d’une part la modification deslargeurs
et d’autre part la modification despoids
relatifs des raies[24].
Le dernier thème que nous abordons est celui de la mesure en
mécanique quantique.
Depuis quelques
années,
ceproblème
a étélargement
renouvelé. Parexemple
le concept de mesures" quantiques
nondéstruc-tives" est apparu. Ce
concept
nouveau consiste à considérer l’action de mesure comme le résultat ducouplage
du
système
mesuré avec unsystème
mesureur[25-30].
Cecouplage
faitapparaître
des corrélations entre lesdeux
systèmes,
corrélationsqui
sont utilisées pour obtenir de l’information sur lesystème
mesuré àpartir
del’évolution du
système
mesureur. Onpeut
alors se poser laquestion
de laqualité
del’opération
de mesure en étudiant les deuxcaractéristiquues
suivantes: la mesure est elle effectivement une mesure de l’observablerecherchée? le
couplage
avecl’appareil
mesureurperturbe-t-il
l’évolution dusystème
mesuré,
et, sioui,
cetteperturbation
est elle inévitable?Le
problème
devient encoreplus
intéressantlorsque
l’on introduit un réservoir dansl’appareil
de mesure[31,32].
Eneffet,ce
réservoir faitapparaître
desphénomènes
de relaxation. Il est alors crucial decomprendre
comment cette relaxation modifie le
comportement
dusystème
observé ainsi quel’apparition
des corrélationsentre celui-ci et les fluctuations du
signal.
Après
ce survol du domaine derecherche,
nous pouvons maintenant définir leproblème
général auquel
est consacré ce travail. Il
s’agit
de l’étude d’unsystème
non linéairecouplé
à un réservoirharmonique.
Le
spectre
decouplage
entre lesystème
et le réservoir est apriori quelconque,
cequi
permet de traiterles
systèmes
en cavité. De même les fluctuations initiales du réservoir sontquelconques,
c’est-à-direqu’elles
peuvent être non
classiques,
enparticulier comprimées
et colorées(le
spectrequi
les caractérise peutdépendre
de lafréquence).
Notre
objectif
est àpriori
d’êtrecapable
de calculer à la fois la relaxation dusystème
nonlinéaire,
les fluctuations du
système
nonlinéaire,
les corrélations entre ces fluctuations et celles du réservoir et la modification des fluctuations du réservoir.Le thème
principal
de ce travail estd’essayer
de mettre enplace
un traitementthéorique
englobant
cesdifférents
aspects
duproblème.
Eneffet,
comme nous allons le voirmaintenant,
les méthodes utilisées dans ce domainelorsque
nous avons commencé ce travail étaient très diverses et peucompatibles
entre elles.En ce
qui
concerne l’évolution dusystème
nonlinéaire,
les méthodes d’étude utilisées se divisent endeux groupes.
Le
premier
typed’approche
utilise la théorie de la relaxation. L’état dusystème
et du réservoir sontdécrits par des matrices densité. Une
approche perturbative
de l’interaction permet d’étudier l’évolutionde la matrice densité réduite du
système
non linéaire. C’est cetype
d’approche qui
permet
parexemple
d’obtenir les
équations
de Blochoptiques
[33,34].
Dans lagrande majorité
de cestravaux,
le réservoir estinitialement vide ou dans un état
thermique.
Ces travaux ont
permis
enparticulier
d’étudier la fluorescence de résonance[4,6].
Les fonctions de corrélation duchamp
sont reliées à celles dudipôle atomique.
Bien que la théorie de la relaxation ne donneque l’évolution des valeurs moyennes des
opérateurs atomiques,
il estpossible
d’étudier les fonctions de corrélationatomiques
en utilisant le théorème derégression
quantique
[35].
Le second
type
d’approche,
utiliséprincipalement
pour l’étude de ladissipation quantique
sur lessys-tèmes
macroscopiques,
utilise le formalisme desintégrales
fonctionnelles[36].
Des résultats très intéressantsont par
exemple
été obtenus sur l’influence de ladissipation
dans l’effet tunnel[37,38] ;
dans cestravaux,
leréservoir était initialement vide. Ces travaux utilisent une
approche perturbative
consistant à considérer lesfluctuations autour d’une
trajectoire
classique.
Il est ainsi extrêmement difficile de les utiliserlorsque
l’onne
dispose
pas dedescription
classique
dusystème
non linéaire comme parexemple
pour unsystème
à deuxniveaux. Le
problème
est encoreplus
délicat si le réservoir estcomprimé.
Le second
problème
est celui des fluctuations dusystème
non linéaire. Les différents travaux sur cesujet
ont
parlé
sur laréponse
dusystème
non linéaire à une fluctuation extérieureclassique.
La méthode d’étude utilisée est la théorie de laréponse
linéaire[39].
Dans ce cas la relaxation dusystème
non linéaire est due àson interaction avec le réservoir et la source de fluctuation est
classique
et extérieure. Cette méthode n’est donc pas directement utilisable pour leproblème
que nous avonsposé
car nous désirons connaître laréponse
du
système
non linéaire à des fluctuationsquantiques
provenant du réservoirqui
le fait relaxer.Nous allons nous étendre
plus
longuement
sur leproblème
de la modification des fluctuations du réservoiret en
particulier
sur lagénération
de rayonnement nonclassique.
La
compression
du rayonnement par un milieu non résonnant est maintenant biencomprise grâce
àune
approche
semiclassique.
La transformation deWigner
est utilisée ici afin d’obtenir une distribution dequasi
probabilité
décrivant les fluctuations duchamp.
La méthode consiste à étudier la modification de cettedistribution de
quasi probabilité
lors des différentes interactions. Cette méthode permetd’interpréter
quan-titativement de manière très satisfaisante les résultats des
expériences
produisant
du rayonnementcomprimé
à l’aide d’un oscillateurparamétrique
optique
(OPO).
On relie ainsi entre elles les fluctuations arrivant surla
cavité,
repartant decelle-ci,
arrivant sur le milieu non linéaire et enrepartant.
Lorsque
le milieu nonet la
propagation
ultérieure en sera affectée. Les méthodesd’approche
utilisées pour ceproblème
utilisentprincipalement
une simulationstochastique
des fluctuations. L’évolution dusystème
non linéaire est décritepar une
équation adjointe
dérivée deséquations
différentiellesstochastiques
[43-46].
Nous venons de voir que différentes
approches
étaient utilisées pour l’étude de cesproblèmes
bien queceux-ci soient intimement liés. Ces
approches
sont même souventincompatibles
entreelles,
enparticulier
dans le cas de l’étude des
systèmes atomiques.
On sait d’une part étudier lacompression
du rayonnement parune couche mince par un
type
d’approche,
mais une autreapproche
qui
est utilisée pour étudier l’influencede la
compression
sur la relaxationatomique.
Il s’avère ainsi difficile d’étudier lacompression
par un milieuépais
en combinant ces deuxapproches.
Il faut enfin noter que dans certainesméthodes,
enparticulier
àcause de leur
complexité,
de nombreusesapproximations
sont mal contrôlées.Nous pouvons maintenant en venir à
l’objectif
de notre travail. Parmi lesproblèmes
que nous venonsd’évoquer,
nous chercherons à éclaircir lespoints
suivants:- faire une théorie totalement
quantique
detype
entrée-sortiequi
prenne encompte
les fluctuationsquantiques
provenant
du milieu non linéaire.- étudier l’influence de la
compression
des fluctuations incidentes sur la relaxation d’unsystème
atomique
et être en mesure de déduire de ces résultats les
propriétés
du rayonnement diffusé par unsystème placé
dans de telles
conditions ;
- obtenir
une meilleure
compréhension
desphénomènes
et un meilleur contrôle desapproximations.
Pour
cela,
nous allons étudier unsystème
composé
d’un réservoir non linéaire. Nous avons choisi ce modèle car ilpermet
uneapproche générale
duproblème
tout encorrespondant
àplusieurs
situationsexpérimentales
intéressantes.Notre étude s’articule en trois
parties.
Dans unpremier
temps nous étudions lespropriétés générales
du réservoir
harmonique
afin de mettre enplace
une théoriequantique
de l’entrée-sortie. Dans un secondtemps,
nous nous intéressons en détail auxpropriétés
d’unsystème
à deux niveauxcouplé
à un tel réservoiret en
particulier
auxpropriétés
statistiques
duchamp
émis et à l’influence de l’état initial du réservoirsur le
comportement
atomique.
Dans la troisièmepartie,
nous revenons à l’étude duproblème général
endéveloppant
une méthodeglobale d’approche
des différentsproblèmes.
Venons en maintenant
plus
précisément
au contenu de ces troisparties.
Nous
présentons
tout d’abord notre modèle: un continuumharmonique
monodimensionnelcouplé
à unsystème
non linéaire. Afin de fixer lesidées,
nous avonschoisi,
pour cettepartie,
deprendre
commesystème
non linéaire uneparticule placée
dans unpuits
depotentiel.
Nous étudions ensuite les
caractéristiques
d’un réservoirharmonique,
c’est-à-dire lespropriétés
générales
de notre modèle. Ceci nouspermet
d’unepart
de poser les bases de la théoriequantique
de l’entrée-sortie etd’autre part d’introduire des notions
qui
nous seront très utiles par la suite:susceptibilité,
densitéspectrale,
champs
entrants et sortants, etc.Nous consacrons alors un
chapitre
à laprésentation
de situationsphysiques
décrites par notre modèle.Ceci nous
permettra
d’unepart
de montrerqu’il
seprête
à l’étude d’unegrande
variété desystèmes
etd’autre part, une fois les liens
établis,
de bénéficier desinterprétations
et desimages physiques
propres à cessystèmes.
Nous nous intéressonsplus particulièrement
à deux domaines. Lepremier
estl’électrodynamique ;
nous étudions dans le détail le
problème
d’un atomeplacé
dansl’espace
libre ou dans une cavité. Lesecond domaine est celui de
l’électronique
micro-onde ;
dans ce cas, lesystème
non linéaire est unejonction
Josephson.
Pour terminer cette
partie,
nous étudions la modélisation d’une cavité dans le cadre de notreapproche.
Bien que cette étude laisse supposer que nous ne considérons ici
qu’un
casparticulier
deréservoir,
son intérêtest
général.
Elle permet en effet d’étudier dans le détail lespropriétés
d’un réservoir coloré(c’est-à-dire
dontla densité
spectrale
dépend
de lafréquence).
Son utilité est trèsgrande
car, pour améliorer lacompression
des fluctuations par unsystème,
on est souvent amené à utiliser une cavité. Cechapitre
nouspermet
enfinde soulever
quelques
points
délicatsqui
apparaissent lorsque
l’on étudie l’entrée-sortie pour une cavité.La seconde
partie
est consacrée à l’étude d’un atome à deux niveaux excité par unchamp
monochroma-tique
intense. Une étudeprécise
de différents effets liés à lacompression
du rayonnement est en effetpossible
L’intérêt de cette
partie
est double. D’une part, le modèle de l’atome à deux niveauxs’applique
à de très nombreuxsystèmes quantiques lorsqu’ils
sont excitésprès
d’une résonance. Les résultats que nousobtiendrons seront ainsi directement utilisables dans des situations
physiques.
D’autre part, l’utilisationd’images physiques
telles que lespin
fictif ou l’atome habillé nous permet d’aborder de manièresimple
les méthodes que nousdévelopperons
dans la troisièmepartie.
Après
une étude de la relaxation duspin
fictif et de l’atome habillé enchamp comprimé
nous nousintéresserons à deux situations
physiques
pourlesquelles
nous avons obtenu des résultatsoriginaux.
Un
chapitre
sera consacré à l’étude d’un atomeplacé
dans une cavité et soumis aux fluctuations duvide. Nous verrons que l’utilisation d’une cavité
permet
d’améliorer lacompression
durayonnement
defluorescence émis par un tel atome
[24].
Un autre
chapitre
sera consacré à l’étude d’un atome soumis à un rayonnementcomprimé.
Nous verronsque sa relaxation est
profondément
modifiée. Nous mettons en effet en évidence unphénomène
depiégeage
depopulation
dans un niveau habillé et celaquelques
soit lacompression
durayonnement
incident. Ceci setraduit sur le spectre de fluorescence par la
disparition
d’une raie latérale[47].
Nous étudions d’autrepart
lapossibilité
de modifier leslargeurs
des raies en influant sur la densitéspectrale
du réservoir et sur lespectre
de la
compression
des fluctuations.La troisième
partie
est consacrée à une méthode formellepuissante qui
peut être utilisée pour étudierles
problèmes
discutés dans les deuxpremières parties.
Notre but dans cettepartie
est d’une part dejustifier
lesapproximations
que nous avons faites dans la secondepartie
et d’autrepart
deprésenter
une méthodeI. ETUDE GENERALE DU COUPLAGE AVEC UN RESERVOIR
HARMONIQUE :
Dans la
première
partie,
nous nous consacrons à l’étude despropriétés
générales
du modèle d’unsystème
non linéairecouplé
à un réservoirharmonique.
Ce modèle ajoué
un rôleimportant
dans lacompréhension
des
phénomènes
de relaxation[48].
Ilpermet
en effet de traiter de manière hamiltonienne lesphénomènes
dissipatifs
[49].
Il a été utilisé enparticulier
pour étudier l’effet de la relaxation sur lessystèmes
quantiques
macroscopiques
[37].
Ce modèle seprète
particulièrement
bien à une étude par la méthode desintégrales
fonctionnelles
[36]
ou par lestechniques
del’équation
pilote
[34].
Ils’applique
à des situationsphysiques
trèsvariées. Un atome
couplé
auchamp
électromagnétique
parexemple
peut être considéré comme unsystème
non linéaire
couplé
à un réservoirharmonique.
Il en est de même pour l’étude de JonctionsJosephson
couplée
à une résistance
puisque
celle-ci peut être modélisée par un réservoirharmonique
[51].
Par
ailleurs,
il nous fautrapprocher
lesproblèmes
que nous étudions dans cettepartie
des travauxportant
surl’électrodynamique
quantique
en cavité. Différentesapproches
ont été utilisées pour étudier ceproblème.
On
peut
considérer d’abord que laprésence
de la cavitéchange
la densité de modes duchamp
électromag-nétique
[50].
C’est cette modification de la densitéspectrale
du réservoirqui
estresponsable
de l’inhibitionou de
l’augmentation
de l’émissionspontanée.
Il faut noter que cette notion de densitéspectrale
modifiée n’est pas le propre del’électrodynamique
maisapparait
aussi enélectronique
lors de l’étude de la relaxationde
systèmes
contenant desjonctions Josephson.
Ces travaux mettent en évidence uneéquivalence
entre les notions de densitéspectrale
et etd’impédance
électrique :
àl’espace
libre del’électromagnétisme
correspond
une résistance
électrique
et à une cavitécorrespond
un circuitdissipatif présentant
des résonances.D’autres travaux
préfèrent
considérer une cavité comme une collection discrète d’oscillateurshar-moniques
couplés
auchamp
électromagnétique
extérieur.Engénéral
un seul de ces oscillateursjoue
effec-tivement un rôle
privilegié
dans les effets étudiés[51].
Lorsqu’un
système atomique
se trouve dans lacavité,
le
système
étudié est lesystème atomique couplé
à un oscillateurharmonique
(le
champ
dans lacavité),
cetoscillateur
harmonique
étant lui mêmecouplé
à un réservoirharmonique
(le
champ
électromagnétique
horsde la
cavité).
Presque
tous les calculs sur lespropriétés statistiques
du rayonnement émis par une cavitécontenant un milieu
atomique
ont été menés par cette méthode[52,53].
Dans notre
travail,
nous nous interessons à la modification des fluctuations du réservoir. La méthodeutilisée habituellement pour traiter ce
problème
est une théoriequantique
d’entrée-sortie[43].
Il est aussi pos-sible dedévelopper
uneapproche
entrée-sortie dans le cadre d’uneapproche semi-classique
[41].
L’approche
semi-classique
met clairement en évidence le fait que ceproblème
est trèsanalogue
à la théorieclassique
duFabry
Perot : deschamps
arrivant sur la cavité sont réfléchis sur les différentsmiroirs,
interfèrentpuis
finalement
repartent de la cavité[42].
Le dernier
sujet
que nousévoquons
maintenant est celui des fluctuationsauxquelles
lesystème
nonlinéaire est soumis. Leur étude se fait en mettant les
équations
d’évolution dusystème
non linéaire sous la formed’équations
deLangevin
[43].
Cetteapproche
est étroitement reliée à la théorie de l’entrée-sortie des fluctuations[54].
Il est en effetpossible
d’identifier les forces deLangevin
qui apparaissent
dans leséquations
de relaxation habituelles aux fluctuations entrantes. Les fluctuations sortantes peuvent aussi s’identifier à des forces de
Langevin
mais de manière moins intuitive car cela se fait dans le cadre d’une relaxationprivilégiant
le futur et non le
passé.
Dans toute cette
partie
nous nous consacrons à l’étude despropriétés
générales
du modèle d’unsystème
non linéaire
couplé
à un réservoirharmonique.
Un desobjectifs
visés est d’aborder cespropriétés
selon un mêmepoint
de vue afin d’établir un cadregénéral
qui
nouspermettra
dans la secondepartie
d’étudierprécisement
leproblème
d’unsystème
à deux niveauxcouplé
à un réservoirharmonique.
Pour définir ce cadre
général,
nous considérons que lesystème
non linéaire est uneparticule
(de
posi-tion X et
d’impulsion
P)
placée
dans unpotentiel
V(X).
Notrepremier
but est de caractériser l’action du réservoir sur lesystème
non linéaire par un certain nombre de fonctions et enpremier
lieu par la fonctionappelée
densitéspectrale
ducouplage
avec le réservoir. Le second but est de mettre enplace
une théorie detype entrée-sortie permettant de relier les fluctuations du réservoir avant et
après
interaction avec lesystème
non linéaire. Nous étudierons enparticulier
le casimportant
de la densitéspectrale normale, qui correspond
Comme nous l’avons
dit,
unchamp d’application
de notre modèle est celui des atomescouplés
aurayonnement par l’intermédiaire d’une cavité. Nous étudierons donc
soigneusement
comment il estpossible
de modéliser une cavité par un réservoir monodimensionnel. Pour cette étude nous avons choisi d’utiliser une
approche
semblable à celle del’approche semi-classique
et à la théorieclassique
duFabry
Perot. Cecinous
permettra
d’une part d’établir deséquations
quantiques
d’entrée-sortie pour leschamps
arrivant surla cavité ou en repartant, et d’autre
part
de déterminer le modèle de réservoirharmonique qui
permet
de traiter ceproblème.
Il sera alorspossible
de mieuxcomprendre
le modèlequi
consiste à considérerque la
présence
de la cavitéchange
la densitéspectrale
du réservoir à cause del’apparition
de résonances auxfréquences qui correspondent
aux modes propres de la cavitévide ; toutefois,
nous montrerons que cemodèle doit être
manipulé
avecbeaucoup
deprécautions
lors de l’étude des relations d’entrée-sortie. D’autrepart, l’étude du modèle exactement soluble d’un oscillateur
harmonique couplé
à un réservoirharmonique
et à un second oscillateur
harmonique
nouspermettra
de faire le lien entre cetteapproche
d’une cavité etl’approche
consistant à modéliser un mode de la cavité par un oscillateurharmonique
(ce
modèle est traité dansl’appendice
B
I
).
Les
propriétés
que nousdégageons
dans cettepartie
ne font intervenir que la structure du réservoir. Desfonctions telles que la densité
spectrale
ne suffisentcependant
à caractériser son action sur unsystème
quelorsque
le réservoir est àl’équilibre
thermodynamique
(le
videcorrespondant
au cas d’unetempérature
nulle).
Le théorème
"fluctuation-dissipation"
permet
alors de relier toutes lespropriétés
du réservoir à la densitéspectrale.
Par contre, pour un étatcomprimé
duréservoir,
il est nécessaire de définirindépendamment
des fonctions de corrélation caractérisant les fluctuations du réservoir. Dans cettepremière
partie,
nous ne nousintéressons pas à ce
problème.
Iljouera cependant
un rôle essentiel dans lesparties
II et III. Nous avonsdonc consacré un
appendice
à cesujet
afin derappeler
et discuter lespropriétés
des étatscomprimés
d’un réservoirharmonique
(appendice
A
I
).
Dans un
premier
temps,
nousprésentons
le modèle et les notations(§
I.A).
Nous décrivons le modèle utiliséfréquemment
pour l’étude de la relaxation : uneparticule couplée
par des ressorts à une collection departicules.
Nous mettons ensuite en évidence la relation entre ce modèle etl’électromagnétisme
cequi
nouspermet
d’obtenir la forme définitive que nous utilisons dans toute cettepartie.
Le second
chapitre
(§
I.B)
est consacré à l’étude despropriétés
générales
du modèle. Apartir
deséquations
deHeisenberg,
nous étudions enparticulier
lesproblèmes
dedissipation
et de fluctuations. Cecinous permet de mettre les
équations
d’évolution dusystème
non linéaire sous formed’équations
deLangevin
avancées ou retardées. Les forces deLangevin
qui apparaissent
dans ceséquations
sont deschamps
libresqui correspondent
aux fluctuationsqui
arrivent sur lesystème
ou en repartent. Une identification des deuxéquations
obtenues nouspermet
alors d’établir la relation d’entrée-sortie des fluctuations. Nous montronsen
particulier
que la différence entre les fluctuations entrantes et sortantes est liée à lapartie dissipative
de l’évolution dusystème
non linéaire. Nous terminons cechapitre
par l’étude de la densitéspectrale
normalequi correspond
à une force de frictionproportionnelle
à la vitesse de laparticule.
Nous discutons ensuite des relations entre notre modèle et des situations
expérimentales
(§ I.C).
Nousnous interessons à deux
domaines, l’électrodynamique
etl’électronique.
Enélectrodynamique,
lesystème
non linéaire est un
système
atomique
et le réservoirharmonique
est lechamp
électromagnétique.
Une étudeprécise
du cas d’un atome dansl’espace
libre nouspermet
de montrerl’équivalence
totale entre notre modèlesortie de la cavité doit être calculée avec
beaucoup
deprécaution :
il faut en effet tenir compte d’unfiltrage
des fluctuations effectué par la cavité aussi bien à l’entrée
qu’à
la sortie.Un second
appendice
est consacré à l’étude du cas où lesystème
est un oscillateurharmonique
(Ap-pendice
B
I
).
Leproblème
peut
alors être résolu de manière exacte. Nous étudions enparticulier
le cas oùcet oscillateur est
couplé
à un autre oscillateurharmonique qui
estcouplé
au réservoir. Nous utilisons nosrésultats dans le
chapitre
I.D afin de faire le lien entre notreapproche
et cellequi
consiste à modéliser la cavité par un oscillateurharmonique.
I.A. Présentation du modèle
I.A.1. Introduction:
particule
couplée
à une collection discrète d’oscillateursharmoniques
Dans cette
partie,
nous étudions lespropriétés
générales
du réservoirharmonique.
Cette étude est reliéeà deux domaines: d’une
part
la théorie de la relaxation et d’autrepart,
l’électromagnétisme.
Pourprésenter
notre
modèle,
nous allons doncprocéder
de la manière suivante: dans unpremier
temps nous décrivonsle modèle
qui
estfréquemment
utilisé pour l’étude de la relaxation. Nous mettrons ensuite en évidence lerapport entre ce modèle et
l’électrodynamique.
Ceci nous permettra d’obtenir la forme définitive du modèleque nous utiliserons dans toute cette
partie.
L’analogie
formelle entre notre modèle etl’électromagnétisme
nous
permettra
dans unchapitre
suivant(§
I.C)
de discuterprécisément
les relations entre ce modèle et des situationsexpérimentales
réelles enélectrodynamique.
Afin de fixer les idées et les
notations,
nous considérons que lesystème
non linéaire est uneparticule
Splacée
dans unpuits
depotentiel.
Cetteparticule
est décrite par desopérateurs position
etimpulsion
X et Pqui
obéissent à la relation de commutation habituelle:Le Hamiltonien
qui
donne l’évolution libre de cetteparticule
est le HamiltonienH
S
:
où M est la masse de la
particule
etV(X)
lepotentiel
danslequel
elle évolue.Venons en maintenant au modèle de réservoir et à son interaction avec la
particule.
Ce modèle seprésente
sous la forme suivante: ladissipation
est due à l’interaction de laparticule
S(de
position
X)
avec une collection departicules
par l’intermédiaire de ressorts.Chaque particule
R
03BB
a une masse m03BB. Elle estdécrite par des
opérateurs
position
etimpulsion
x03BB et p03BB. Le ressort reliant laparticule
R
03BB
à laparticule S
a une raideur
03BA
03BB
.
Ainsi, chaque particule
est décrite par un Hamiltonienh
03BB
:
Nous noterons 03C903BB la
fréquence
propre de l’oscillateurharmonique
que l’on obtientlorsque
laparticule
S est fixe. Cette
fréquence
est donnée parl’expression:
Le Hamiltonien décrivant l’évolution de la
particule
Scouplée
à la collection departicules
R
03BB
estobtenu en
ajoutant
au HamiltonienH
S
d’évolution libre de laparticule
S les Hamiltoniensh
03BB
qui
régissent
Nous connaissons
déjà
ce termequi
régit
l’évolution libre de laparticule
S.Ceci est un Hamiltonien
qui
régit
l’évolution libre d’une collection(discrète)
d’oscillateursharmoniques.
C’est un terme de
couplage
linéaire entre laparticule
et chacun des oscillateurs R03BB du réservoir parl’intermédiaire des constantes de
couplage
m03BB03C9
2
03BB
.
Ce terme
apparaît
comme un termed’énergie
propre de laparticule
dû aucouplage
avec le réservoir.Ce terme est semblable au terme
d’énergie
proprequi apparaît
enélectromagnétisme
lorsque
l’on passe auHamiltonien d’interaction
dipolaire électrique
(cf.
§
I.C.1).
Ici,
ils’agit
d’uneconséquence
de l’invariance par translation du Hamiltonien H(une
"correction" au fait que les oscillateursharmoniques
deH
R
sont reliés àl’origine).
La nouvelle
image
que nous avons du modèle est donc celle d’uneparticule
Sinteragissant
avec unréservoir constitué d’une collection d’oscillateurs
harmoniques
par uncouplage
entrel’opérateur position
Xet une
superposition
linéaire desopérateurs
(x
03BB
).
Poursuivons le
rapprochement
avecl’électrodynamique
en décrivant les oscillateursharmoniques
par desopérateurs
création et annihilation d’excitation. Cesopérateurs
a
~
03BB
et
a03BB sont définis de la manière suivante:Les
opérateurs position
etimpulsion
x03BB et p03BBs’expriment
alors en fonction desopérateurs
création etLes
opérateurs
création et annihilation obéissent aux relations de commutation suivantes:Réexprimons
maintenant les différents Hamiltoniens à l’aide de cesopérateurs
création et annihilation.Le Hamiltonien
H
R
d’évolution libre du réservoir s’écrit maintenant:Le Hamiltonien de
couplage
H
1
prend
la forme d’uncouplage
linéaire entre laparticule
lourde et unopérateur
champ,
que nous notons A etqui
est une combinaison linéaired’opérateurs
création et annihilation:Nous noterons désormais 03B103BB le coefficient
de sorte que A s’écrit:
Nous pouvons enfin
réexprimer
le termeH
2
pour faireapparaître
les coefficients 03B103BB :I.A.2. Le modèle définitif
Nous pouvons maintenant
présenter
notre modèle sous sa forme définitive. Ils’agit
d’un continuumharmonique
monodimensionnel. Comme son noml’indique,
ce réservoir est une distribution continued’oscillateurs
harmoniques
que nousappelons
aussi modes du réservoir. Ce réservoir est deplus
monodi-mensionnel ;
cecisignifie
qu’à chaque fréquence
d’évolutioncorrespond
un seuloscillateur ;
nous pourronsainsi
désigner
chaque
mode par safréquence
propre 03C9.D’un
point
de vueplus technique,
nous obtenons ce modèle par un passage à la limite continue dumodèle de Caldeira et
Legett.
Pour ce passage à la limitecontinue,
nous supposons que la densité demode est
indépendante
de lafréquence
(parce
que nous considérons un réservoirmonodimensionnel).
Noustransformons ainsi les sommes
03A3
03BB
enintégrales
d03C9 203C0.
Leprincipe
est ici le même que celui que l’on utilise pourquantifier
unchamp
monodimensionnel enquantifiant
dans une boîte dont on fait ensuite tendre lataille vers + oo.
Nous noterons
a
~
03C9
et 03B103C9 lesopérateurs
création et annihilation d’excitation dans le mode defréquence
03C9. Cesopérateurs
obéissent aux relations de commutation habituelles:Le Hamiltonien
qui
régit
l’évolution libre du réservoir est:La
particule
estcouplée
linéairement au réservoir par l’intermédiaire del’opérateur champ
A :où A+
(resp :
A
-
)
est lapartie
de A évoluant à desfréquences
positives
(resp:
négatives).
Ils sont définispar les
expressions
suivantes:Les coefficients 03B103C9 et
03B1*
03C9
sont deuxcomplexes conjugués
précisant
lecouplage
entre laparticule
et le mode defréquence 03C9 ;
ils sont nuls pour lesfréquences 03C9
négatives.
Dans cemodèle,
c’est ladépendance
enfréquence
de ces coefficientsqui
permet
de décrire les différentstypes
de réservoir. Le coefficient du termed’énergie
propres’exprime
de la manière suivante en fonction de ces coefficients:Dans la
suite,
nousdécomposerons
le Hamiltonien H sous la forme:où:
Dans la
décomposition
de H donnée dansl’équation précédente,
H
0
neprésente
aucun termed’interaction,
H
1
correspond
à une interaction(due
à laprésence
de 03B103C9 ou03B1*
03C9
)
etH
2
correspond
à "deux interactions"(présence
d’un facteur03B1
03C9
03B1*
03C9
).
Ainsi,
dans un traitementperturbatif
del’interaction,
H
1
seratraité comme un terme du
premier
ordre etH
2
comme un terme du second ordre. Enparticulier,
dans unethéorie de la relaxation où l’on traite l’interaction au second
ordre,
on neprendra
en compte que les termesI.A.3. Présentation de fonctions caractérisant le réservoir
Dans cette dernière
section,
nous allons introduire différentes fonctions caractérisant lecouplage
dusystème
non linéaire avec le réservoirharmonique.
Nous reviendronsplus
tard sur lasignification
physique
de ces fonctions. Nous nous contenterons ici de donner leurs définitions et d’établir des relations entre elles.
Nous caractériserons le
couplage
par les deux fonctions:Une
quantité importante
est la densitéspectrale
ducouplage.
Elles’exprime
à l’aide de commutateurs entre desopérateurs
évoluant librement enreprésentation
deHeisenberg.
Notons doncO(r)
l’opérateur
qui correspond
(en
représentation
deHeisenberg)
à une évolution libre(selon H
0
)
pendant
une durée r del’opérateur
O :Pour deux
opérateurs
O
1
etO
2
duréservoir,
nous définissons la fonctionO1O2
(03C4)
de la manière suivante:Nous noterons
03BE
O1O2
(03C9)
la transformée de Fourier de cette fonction:Nous pouvons maintenant définir la densité
spectrale
ducouplage
avec le réservoir. Ils’agit
de lafonction
03BE
AA
(03C9).
Celle-ci est reliée trèssimplement
à la fonctionJ(03C9)
comme nous allons maintenant le voir.En
effet,
avec ces notations:Ainsi:
Un calcul similaire donne
l’expression
suivante pour03BE
A+A-
(03C9) :
Ainsi,
comme03BE
A+A+
et03BE
A-A-
sontidentiquement nuls,
la densitéspectrale
03BE
AA
(03C9)
a pourexpression:
A
partir
de cette densitéspectrale,
nous pouvons définir lasusceptibilité
linéaire duréservoir, quantité
qui
caractérise laréponse
du réservoir au mouvement de laparticule.
Nous noterons cette fonction~
AA
(z) :
où z est un nombre
complexe.
La fonction
~
AA
(z)
d’une variablecomplexe
z nouspermet
de définir deux fonctions d’une variableréelle w en prenant sa limite sur l’axe réel:
Ces deux fonctions vérifient la
propriété
suivante:Les tranformées de Fourier de ces
fonctions,
que nous noterons+
AA
()
etAA
()
ont de même des relations avecAA
():
Le facteur du terme
d’énergie
propre est ainsi relié à lasusceptibilité
statique
du réservoir.Nous allons terminer ce
chapitre
enprésentant
une dernière fonction que l’on notera03B3().
Cette fonction est définie paranalogie
avecl’expression
(I.A.3;7)
de 03BE :
Avec cette