C OMPOSITIO M ATHEMATICA
F RANÇOIS L AUBIE
Extensions de Lie et groupes d’automorphismes de corps locaux
Compositio Mathematica, tome 67, n
o2 (1988), p. 165-189
<http://www.numdam.org/item?id=CM_1988__67_2_165_0>
© Foundation Compositio Mathematica, 1988, tous droits réservés.
L’accès aux archives de la revue « Compositio Mathematica » (http:
//http://www.compositio.nl/) implique l’accord avec les conditions gé- nérales d’utilisation (http://www.numdam.org/conditions). Toute utilisa- tion commerciale ou impression systématique est constitutive d’une in- fraction pénale. Toute copie ou impression de ce fichier doit conte- nir la présente mention de copyright.
Article numérisé dans le cadre du programme Numérisation de documents anciens mathématiques
http://www.numdam.org/
165
Extensions de Lie
etgroupes d’automorphismes de corps
locaux
FRANÇOIS
LAUBIECompositio (1988)
© Kluwer Academic Publishers, Dordrecht - Printed in the Netherlands
Département de Mathématiques 123, Rue Albert Thomas F-87060 Limoges Cedex, France Received 6 June 1987; accepted 26 January 1988
Introduction
Dans cet
article,
p est un nombrepremier fixé, "corps
local"signifie
corpscomplet
pour une valuation discrète à corps résiduelparfait
de carac-téristique
p et tous lesplongements
etautomorphismes
de corps valués que l’on considère sontsupposés
continus.Soit K un corps local et soit vK la valuation de K telle que
vK(K*) =
Z. Pourtout
automorphisme 03C3
de K on posei,(u) = minvK(a)~0 vK(03C3(a) - a) - l;
on dit que a est
sauvagement
ramifié siiK(03C3)
1.Si K est un corps local
d’inégale caractéristique,
c’est-à-dire sicar(K) = 0,
tout
automorphisme sauvagement
ramifié a de K est d’ordrefini;
le corps deses invariants Ke est donc un corps local et K est une extension
cyclique
deJC dont le
plus petit
saut de ramification estiK(u).
Par contre, si K est un corps local
d’égale caractéristique,
il existe desautomorphismes
de Ksauvagement
ramifiés et d’ordreinfini;
le corps des invariants d’un telautomorphisme
s’identifie au corps résiduel de K.Dans
[Sen 1],
Shankar Sen aprouvé
uneconjecture
de Grothendieckqui généralise
le théorème de Hasse-Arf pour les extensionscycliques ([CL],
ch.
V, §7):
pour toutautomorphisme sauvagement
ramifé a d’un corps localK et pour tout entier n
1 on aiK(apn-l)
~iK(03C3pn) mod pn.
En
fait,
comme l’ont montré J.-M. Fontaine et J.-P.Wintenberger,
cettegénéralisation
du théorème de Hasse-Arfprovient
d’unecorrespondance
fonctorielle entre certains groupes abéliens
d’automorphismes
de corps locaux et certaines extensions abéliennes de corps locaux(cf. [Fon 1], [Fon 2], [F W 1 ], [F W 2], [Win 1 ], [Win 2], [Win 3], [Win 4]).
La définitionprécise
de ce foncteur est donnée au§ 1.
Pour le moment contentons-nousd’exposer
succinctement la situation.Soit X un corps local de
caractéristique
p. Pour tout nombre réelx -1,
on
désigne
parAutx(X)
le groupe desautomorphismes a
de X tels queix(03C3)
x. Le groupeAut(X)
desautomorphismes
de X est ainsi muni d’unefiltration, appelée
filtration deramification,
pourlaquelle
il estséparé
etcomplet.
Pour tout sous-groupe fermé G deAut(X),
on note(Gx)x~-1
1 lafiltration
induite;
pour que G soit un sous-groupecompact
deAut (X)
il fautet il suffit que, pour
tout x -1, Gx
soit d’indice fini dans G et,lorsqu’il
en est
ainsi,
G s’identifie au groupeprofini lim G/Gn, n parcourant
N.D’autre
part,
onappelle
extension de Lie d’un corps local K une extensiongaloisienne
infinie de K dont le groupe de Galois est un groupe de Liep-adique
et dont l’extension résiduelle estfinie;
la numérotation inférieure des groupes de ramification des extensions de Lie est bien définie. Aune extension de Lie
L/K
on sait associercanoniquement
un corps local X decaractéristique
p,appelé
corps des normes deL/K,
un sous-groupecompact
G deAut(X)
et unisomorphisme 03A6
de G surGal (L/K) qui respecte
laramification,
c’est-à-dire telque 03A6(Gx) = Gal(L/K)x
pour toutx -1.
Soit X un corps local de
caractéristique
p et soit G un sous-groupecompact topologiquement
detype
fini deAut (X).
On convient de dire que lecouple (X, G)
estl’image
d’une extension de Lie s’il existe une extension de Lie dont le corps des normes s’identifie à X et le groupe de Galois à G par leprocédé
ci-dessus. Aquelles
conditions lecouple (X, G)
est-ill’image
d’une extension de Lie?
A cause de ce que l’on sait sur la ramification des extensions de Lie
(cf. plus
loin :1.1.2)
la condition liminfx~ +~ x/(G : Gx )
> 0 est nécessaire.Dans
[Win 2],
J.-P.Wintenberger
aconjecturé qu’elle
est aussi suffisante et il l’aprouvé
dansplusieurs
casparticuliers;
parexemple
si le groupe G est abélien alors liminfx~ +~ xj(G: Gx)
> 0 et(X, G)
estl’image
d’une exten-sion de Lie
([Win 3]).
Nous montrerons que cela reste vraiquand
G est ungroupe de Lie
p-adique
résoluble non nécessairement abélien(cf. plus
loin:
1.5.2).
Soit
Û1X le complété
du groupe des unitésprincipales U1X
de X pour latopologie
définie par les groupes de normes([CL],
ch.XI, §5);
c’est ungroupe
compact
surlequel
Gopère continument;
il coîncide avecU1X
dans lecas où le corps résiduel de X est fini
([CL],
ch.XIV, §6).
Ondésigne
parIG Û1X
l’adhérence du sous-groupe deÛ1X engendré
par l’ensemble desg (u) . u -’ où g parcourt
G et où uparcourt U11X.
Nous nous proposons d’établir le résultat suivant: dans le cas où le corps résiduel de X est
quasi-fini
et où le groupe deLie p-adique
G estsemi-simple,
pour que
(X, G)
soitl’image
d’une extension deLie,
il faut et il suffit que les conditions suivantes soient réalisées: liminfx~~ xj(G: Gx )
> 0 et le groupeÛ1X IIG Û11X
n’est pas de torsion.Nous donnons en outre une formulation
équivalente
de laconjecture
deWintenberger qui s’exprime
exclusivement en termes de filtrations: soit X uncorps local à corps résiduel
quasi-fini
et soit G un sous-groupecompact
deAut, (X ), qui
est un groupe deLie p-adique simple;
siûl IIG Û1X
est un groupede torsion alors lim
infx~ +~ x/(G : Gx) =
0.Pour faciliter la
lecture,
on a réuni au§ 1
les notations et les résultatsconnus de la théorie des corps de normes de J.-M. Fontaine et J.-P. Winten-
berger qu’on
utilisera par la suite. Ce§
ne contient pas de démonstrations et se réfère presque exclusivement à[Win 2], [Win 3]
et[Win 4].
La méthode
d’attaque
duproblème
estindiquée
au§2 (cf. 2.1.6)
danslequel
on étudieplus particulièrement
la ramification des groupes d’auto-morphismes
des corps de normes. Dans le§3
on décrit de lecomportement
de la théorie du corps de classes local vis-à-vis du"passage
au corps de normes". Les preuves des résultats anoncés sont achevées au§4.
C’est J.-M. Fontaine
qui
m’asuggéré
l’idée de laproposition 2.1.6;
J.-P.Wintenberger
m’acommuniqué
des démonstrations nonpubliées
quej’utilise
notament au
§2;
B. Diarra a relevé une correction à effectuer dans le manuscritoriginal.
Je tiens ici à les en remercier.§ 1.
Survol de la théorie des corps de normes de Fontaine etWintenberger
1.1. Extensions
arithmétiquement profinies (APF)
(1.1.1)
Si G est le groupe de Galois d’une extensiongaloisienne
infinie d’un corpslocal,
les groupes de ramification de l’extension sont définis ennumérotation
supérieure
et se notent(Gu)u~[-1, +~[;
si pour toutu -1, Gu
est d’indice fini dans
G,
on dit que l’extension estarithmétiquement profinie (en abrégé: APF)
et onpeut
alors définir la fonctiont/le
deHasse-Herbrand, 03C8G(x) =
x si x E[- 1, 0], 03C8G(x) = x0 (G0 : Gt)dt si x 0, qui
est unhoméomorphisme
de[ - 1,
+oo [ sur lui-même,
la fonctionOG
de Hasse-Herbrand, qui
est labijection réciproque
de03C8G,
et la numérotation inférieure des groupes de ramificationGx = G~G(x)
pour x~ [-1,
+ oo[.
Plusgénérale-
ment une extension
algébrique séparable
L d’un corps local K est dite APF s’il existe une extensiongaloisienne
APF de Kqui
contientL, (pour
lesdétails voir
[Win 1] et [Win 4]).
(1.1.2)
Onappelle
extension de Lie d’un corps local K une extensiongalo-
isienne infinie de K dont le groupe de Galois est un groupe de
Lie p-adique
et dont le
groupe
d’inertie est un sous-groupe ouvert du groupe de Galois.Les extensions de Lie sont APF
([Sen 2], [Win 1]
et[Win 2]);
deplus
siL/K
est une extension de Lie de groupe de Galois
G,
on a:1.2.
Corps
des normes d’une extension APF.([Win 4], §2)
Pour toute extension L d’un corps local
K,
ondésigne
partffL/K
l’ensembleordonné filtrant des extensions finies de K contenues dans
L, par 9
le corps résiduel de K et parL/K
l’extension résiduelle deL/K.
Pour E EeL/K
on notevE la valuation discrète de E telle que
vE(E*)
= Z.(1.2.1)
SoitL/K
une extensionAPF;
on noteXi (L)
le groupemultiplicatif
1 m E*
où,
pour E’ et E danstffL/K
tels que E’ ~E, l’application
deE~eL/K
transition de E’ * à E * est la norme
NE’/E
relative à l’extensionE’/E.
Pour tous
(xE)
et(yE)
dansXi (L),
on pose(XE)
+(yE) = (ZE)
avec zE -lim NE’/E(xE’
+yE- )
pour tout E eeL/K.
E’E8LIE
Muni de cette addition et de la
multiplication
naturelle l’ensembleXK(L) = XK* (L) u {0}
est un corps decaractéristique
p.Soit
K,
laplus grande
extension modérement ramifiée de K contenue dansL;
ona K1
EgL/K
etKI = L.
Pour tout x EL
et tout E EtffL/Kt
on note XE lereprésentant
de Teichmüller dex1/[E:K1] dans E;
alorsNE’/E(xE’) = xE
pourtous
E,
E’E gL/KI
telsque E
cE’,
si bien que la famille{xE}E~eL/K1
définitun élément de
XK(L) qu’on
notefL/K(x).
Deplus
pour tout élémenta =
{03B1E}E~eL/K de XK(L), on pose v (03B1) =
VKt(aKl).
Alors v est une valuationdiscrète sur le corps
XK(L)
pourlaquelle
celui-ci estcomplet
etfL/K
est unplongement
deL
dansXK(L) qui
induit unisomorphisme
deL
sur le corps résiduel deXK(L).
Il s’ensuit que le corps
XK(L)
s’identifie au corps des séries formellesL((7r))
où 03C0
désigne
une uniformisante deXK(L).
Pour tout x EXK(L), appelons
XE laprojection
de x dans E EtffL/K.
Tout élément entier x deXK (L)
s’identifieainsi à la série
entière fx
à coefficients dansL
caractérisée par lapropriété
suivante:
si, pour E
EeL/K1, fx,E désigne
la série dont les coefficients sont les racines[E : K, ]-ièmes
de ceuxde fx
et rE leplus petit
entiersupérieur
à(1 - 1 /p) iE où iE
est leplus petit
saut de ramification de l’extensionL/E,
alors on a xE -
fx,E(03C0E)
modni.
(1.2.2)
Soit maintenantL’/K’
une autre extension APF de corps local et soitr un
plongement
finiséperable
de L dans L’ tel que K’ soit une extension finie de03C4(K).
Il existe alors unplongement W (i)
deXK (L)
dansXK’(L’) qui permet
d’identifierXK’(L’)
à une extension finieséparable
deXK (L)
dedegré [L’ : 03C4(L)].
Voici la construction de
W(03C4):
l’ensemble é’ des E’ EeL/K’
tels quel’application canonique der(L) ~03C4(L)~E’
E’ dans L soit unisomorphisme,
est un sous-ensemble ordonné cofinal de
gL’/K’;
parsuite,
pour toutx =
{xE}E~eL/K
dansXK(L),
la famille des YE’ =03C4(X03C4-1(E’)),
E’parcourant
e’,
estprojective
pour les normes et définit donc unélément y = {yE’}E’~E’
de
XK’(L’);
on poseW(T) (x) =
y.(1.2.3)
Dans le cas où K’ - K et où r est unK-plongement
de L dansL’, W(03C4)
se noteXK(T)
cequi permet
de considérerXK
comme un foncteur de lacatégorie
dont lesobjets
sont les extensions APF infinies de K et les flèches lesK-plongements
finisséparables
dans lacatégorie
dont lesobjets
sont lescorps locaux de
caractéristique
p et les flèches lesplongements
finissépar- ables ;
le foncteurXK
est fidèle.En
particulier
si l’extensionL/K
estgaloisienne
de groupe de GaloisG, l’image XK(G)
de G est un grouped’automorphismes
deXK(L).
La filtrationde ramification
(XK(G)x)x~ -1 ayant déjà
été définie dansl’introduction,
ona
AK(Gx) = XK(G)x
pour tout nombre réelx -1.
1.3.
Ramification ([Win 4], §3.3)
(1.3.1)
Soient X un corpslocal, n
uniformisante de X et v = vx la valuation discrète sur X normalisée parv(03C0) =
1. Le groupeAut(X)
des automor-phismes
continus de Xopère
par passage auquotient
sur le corps résiduelX
de X. On a notéAut0(X)
le sous-groupedistingué
deAut(X)
formé desautomorphismes qui opèrent
trivialement surX.
Si X est un corps locald’égale caractéristique, Auto(X)
est un groupe infini et le corps des invari- ants deAut0(X)
se réduità X (cf. [Win 1], appendice).
Soit ix
la fonction d’ordre de la filtration de ramification deAut(X) (voir
l’introduction).
Pour tout 03C3 EAut(X)
on aix(03C3) = -1 si u ft Aut0(X)
etix(03C3) = v(03C3(03C0)/03C0 - 1)
sinon.Pour tout sous-groupe fermé G de
Aut (X),
la filtration de ramification(Gx)x~ -1 de
G constitue unsystème
fondamental devoisinages
de l’élémentneutre pour une
topologie
sur Gappelée topologie
deramification;
elle estinduite sur G par la
topologie
de ramification deAut (X).
Pour que G soitcompact
pour cettetopologie,
il faut et il suffit que pour tout x -1, Gx
soit d’indice fini dans
G; lorsqu’il
en estainsi,
le groupetopologique
Gs’identifie au groupe
profini lim G/Gi
(1.3.2)
Soit G un sous-groupecompact
deAut(X);
on définit la fonction~G
de Hasse-Herbrand par formules habituelles:
~G(x) = x
si x E[ -1, 0]
et~G(x) = x0 dt/(G0 : Gt)
si x 0. On dit que le sous-groupecompact
G deAut(X)
et APF silimx~+~ ~G(x) =
+ oo ; on définit alors la fonctiont/lc
deHasse-Herbrand comme la
bijection réciproque
deOG
sur[ - 1,
+oo [ et
lanumérotation
supérieure
des groupes de ramification de G par Gx =Gt/lG(x)
pour tout x E
[ -1,
+oo [.
Soit H un sous-groupe fini de
Aut(X)
et soit 6 unautomorphisme
de X
qui appartient
au normalisateur de H dansAut(X).
La restriction u’ de u au corps des invariants XH de H est unautomorphisme
de XHet on a:
Il en résulte que, si G est un sous-groupe
compact
deAut(X)
et si H estun sous-groupe fini
distingué
deG,
alors le groupequotient G/H
s’identifie à un grouped’automorphisme
du corps des invariants XH de H et on aOGIH ~G 03BF 03C8H, (G/H)~H(x) = G, HIH
et(G/H)x = Gx H/H
pour toutx e
[-1,
+oo [;
c’est unegénéralisation
du théorème de Herbrand(voir,
parexemple, [CL],
ch.IV, §3).
Ceci est un
exemple parmi
d’autres desanalogies
que l’on constate entre la ramification des extensionsgaloisiennes
APF des corps locaux et la ramification des groupesd’automorphismes
APF des corps locaux.Cepen-
dant pour un groupe G
d’automorphismes
APF d’un corpslocal,
lapropriété
suivante "les nombres entiers i tels que
Gi ~ Gi+
1 sont congrus entre eux modulop"
n’est pas vraie engénéral;
elle est vraielorsque
liminfx~+~
x/(Go : Gx)
>0, [Lau].
1.4. Extensions
séparables
des corps de normes([Win 4], §3)
Soit K un corps local et soit L une extension APF de K.
(1.4.1)
Toute extensionséparable
finie F de L est une extension APF de K etXK(F)
s’identifie à une extensionséparable
deXK (L)
dedegré [F : L].
Pourtoute extension
algébrique séparable
M deL,
on noteXL/K(M)
la limiteinductive des
XK(F)
pour Fparcourant eM/L.
Soient maintenant M et M’ deux extensions
algébriques séparables
de Let soit r un
K-plongement
de M dans M’ tel quer(L) =
L. Pour toutF E
&IIL
on note TF la restriction de r àF; XK(03C4F)
est unisomorphisme
deXK(F)
surXK(03C4(F))
de sortequ’en passant
à la limite inductive sur les F E&MIL
on obtient unplongement
deXL/K(M)
dansXL/K(M’) qu’on
noteXL/K(03C4) .
Dans le cas où r est unL-plongement
de M dansM’, XLIK(T)
est unXK (L) -plongement
deXLIK(M)
dansXL/K(M’).
On
peut
ainsi considérerXLIK
comme un foncteur de lacatégorie
dont lesobjets
sont les extensionsalgébriques séparables
de L et les flèches lesL-plongements
dans lacatégorie
dont lesobjets
sont les extensionsalgébri-
ques
séparables
deXK (L)
et les flèches lesXK (L)-plongements.
En fait lefoncteur
XLIK
est uneéquivalence
entre ces deuxcatégories.
En
particulier
siLS
est une clôtureséparable
de L alorsXL/K(Ls)
est uneclôture
séparable
deXK (L)
etXL/K(Gal(Ls/L)) - Gal(XL/K(Ls)/XK(L)). Si,
de
plus, L/K
estgaloisienne,
il existe unisomorphisme
de groupesOLIK
deGal(LsIK)
sur legroupe W
desautomorphismes
deXL/K(Ls) qui
laissentstable
XK (L)
et dont la restriction àXK (L) appartient
àXK(Gal(L/K));
cetisomorphisme
fait commuter lediagramme
àlignes
exactes suivant:(1.4.2)
Soit M une extensionalgébrique séparable
de L. L’extensionM/K
est APF si et seulement si l’extension
XL/K(M)/XK(L) l’est;
dans ce casXK(M)
s’identifie àXXK(L) (XL/K(M))
etsi,
deplus, LIK
estgaloisienne
alorsle théorème de Herbrand
(loc. cit.) peut
s’écrire:pour tout x E
[- 1,
+ oo[, où § désigne l’application
de Hasse-Herbrand de l’extensionXL/K(M)/XK(L).
(1.4.3)
Soit M une extension de Lgaloisienne
sur K. Pour tout nombre réel x -1 on aXL/K(Gal(M/K)~L/K(x)
nGal(MIL» = Gal(XL/K(M)/XK(L))x.
Remarquons
quelorsque LIK
est finie on a,d’après
le théorème de Her-brand
(loc. cit.) Gal(M/K)~L/K(x)
nGal (MIL) = Gal(MjL)X;
ainsi onpeut exprimer
lapropriété précédente
en disant que le foncteurXLIK respecte
laramification.
1.5. Extensions de Lie
(1.5.1)
On considère lescatégories
suivantes:la
catégorie
2: unobjet
de 2 est une extension de Lie L d’un corps localK;
un
morphisme
deL/K
dansL’/K’
est unplongement séparable
fini r deL dans L’ tel que K’ soit une extension finie
de 03C4(K);
la
catégorie
~: unobjet
de W est la donnée d’un corps local X de carac-téristique
p et d’un sous-groupecompact
G deAut(X) qui
est un groupe deLie p-adique
dedimension
1 vérifiant en outre liminfx~ +~ x/(G : Gx )
>0;
un
morphisme
de(X, G)
dans(X’, G’ )
est unplongement séparable
finij
de X dans X’ tel que, si l’onutilise j
pour identifier X à un sous-corps deX’, alors,
pour tout a EG’, 03C3(X) = X
etl’application
de restriction G’ ~Aut(X)
ainsi définie identifiel’image
de G’ à un sous-groupe ouvert deG;
la
catégorie 2ab
est lasous-catégorie pleine
de 2 dont lesobjets
sont lesextensions de Lie abéliennes de corps
locaux;
la
catégorie ~ab
est lasous-catégorie pleine
de W dont lesobjets
sont lesobjets (X, G)
de W avec Gabélien;
la
catégorie Yp
est lasous-catégorie pleine
de 2 dont lesobjets
sont lesextensions de Lie de corps locaux de
caractéristique
p;la
catégorie ~p
est lasous-catégorie pleine
de W dont lesobjets
sont lesobjets (X, G)
de W tels que lim supx~ +~x/(Go : Gx) =
+ oo ;la
catégorie 20
est lasous-catégorie pleine
de 2 dont lesobjets
sont lesextensions de Lie de corps locaux de
caractéristique 0;
la
catégorie ~0
est lasous-catégorie pleine
de W dont lesobjets
sont lesobjets (X, G)
de W tels que lim supx~ +~x/(G : Gx)
+ oo .En
fait,
toutcouple (X, G )
où X est un corps local decaractéristique
p et où G est un sous-groupe abéliencompact
infini ettopologiquement
detype
fini deAut(X),
est unobjet
de~ab;
en outre, toutobjet (X, G ) de ~p
satisfaità lim
infx- +00 x/(G : Gx) =
+ oo[Win 3].
(1.5.2)
Pour toutobjet L/K
def,
on poseW(L/K) = (X, G)
avecX =
XK(L)
et G =XK(Gal(L/K)); compte-tenu
de 1.2.2 cela définit un foncteur covariant W de 2 dans W. Nous nous proposons d’établir les résultats ci-dessous:THÉORÈME.
L’image
essentielle de W contient tous lescouples (X, G) formés
d’uncorps local X de
caractéristique
p et d’un sous-groupe compact G deAut(X) qui
est un groupe de Liep-adique
résoluble de dimensionfinie
non nulle.(1.5.3)
Onrappelle
que pour toutobjet (X, G)
deCC, Ûl désigne
lecomplété
du groupe des unités
principales vi
de X pour latopologie
définie par lesgroupes de normes et
le ûi
le sous-groupe fermé deÛX engendré
par l’ensemble desg(u). u -’
où gparcourt
G et uparcourt U1X;
les groupesûI j le ÛI
etVI j le VI
coïncident dans le cas où le corps résiduel de X est fini.THÉORÈME. Pour
qu’un objet (X, G)
de CC où G est un groupe de Liep-adique semi-simple
et où le corps résiduel de X estquasi-fini
soit dansl’image
essentielle de W,
il faut
et ilsuffit
que le groupeÛ1X/IG ÛI
ne soit pas de torsion.(1.5.4)
En fait J.-P.Wintenberger
aconjecturé
que W est uneéquivalence
de
catégories
entre 2 et CC[Win 2]
et il adéjà
démontré- que W est
pleinement
fidèle[Win 3],
-
qu’il
établit par restriction uneéquivalence
decatégories
centre2ab et ccab [Win 3],
-
qu’il
établit par restriction uneéquivalence
decatégories
entreFp
etWp ([Win 1], [Win 2]).
(1.5.5)
Nous terminerons cet article en montrant comment le théorème 1.5.3permet
de donner un énoncééquivalent
et,semble-t-il, plus
facilementexploitable
de laconjecture
deWintenberger.
On dit
qu’un
groupe de Liep-adique compact
G estsimple
s’il est dedimension
2 etsi,
pour tout sous-groupe ouvert H deG,
les sous-groupesdistingués
fermés non triviaux de H sont ouverts.THÉORÈME. Les assertions suivantes sont
équivalentes
(i)
lefoncteur
W est uneéquivalence
decatégories
entre 2 etW;
(ii)
il n’existe pasd’objet (X, G)
de 16 où G est un groupe de Liep-adique simple
et où X est un corps local à corps résiduelquasi-fini,
tel que le groupeÛI jlel Ûl
soit de torsion.§ 2. 7Lp-Extensions
des corps de normesPrécisons tout d’abord
quelques
notations naturelles: on noteAut(L/K)
legroupe des
automorphismes
d’unobjet LIK
de lacatégorie 2,
c’est-à-direle groupe des
automorphismes
de Lqui
laissent stableK;
on noteAut(X, G)
le groupe des
automorphismes
d’unobjet (X, G)
de lacatégorie W,
c’est-à-dire le normalisateur de G dans le groupe
Aut(X)
desautomorphismes
deX
(cf. 1.5.1).
Enfin si(X, G)
est unobjet
de W et si Y est une extension de X on noteAutG(Y/X)
le groupe desautomorphismes
de Y dont la restriction à X est unautomorphisme
de Xqui appartient
àG;
siY/X
est unobjet
deY, AutG(Y/X)
est un sous-groupe deAut(Y/X).
2.7. Extensions des
objets
de W(2.1.1)
Soit(Y, G)
unobjet
de W et soit H un sous-groupe fermé infini de G. Pour toutx -1,
on a(H : Hx) = (G : Gx)/(G : GxH) (G : Gx).
Parsuite
( Y, H)
est unobjet
de W.(2.1.2)
Soit(Y, G)
unobjet
de W et soit Z une extension de Lie de Y de groupe de GaloisH;
H s’identifie à un groupede’automorphismes
du corps des normesXY(Z)
et comme le foncteur W estpleinement
fidèle(1.5.2), AutG(Z/Y)
s’identifie à un sous-groupe deAut(X (Z), H ).
Supposons
que tout élément de Gpuisse
seprolonger
et un automor-phisme
deZ;
on a alors la suite exacte:et on dit que le
couple (Xy(Z), AutG(Z/Y))
est une extension del’objet ( Y, G) de ~.
On dit que
(Xy(Z), AutG(Z/Y))
est une extension triviale(resp.
uneextension
ramifiée, une Zp -extension)
de( Y, G )
si la suite exacte ci-dessus estscindée
(resp.
siZ/
Y est une extensionramifiée,
siZ/
Y est une7Lp -extension).
Pour tout groupe de
Lie p-adique compact G,
on note[G, G] l’adhérence
du sous-groupe de G
engendré
par ses commutateurs; dans le cas où G estsemi-simple, [G, G]
est un sous-groupe ouvert de G.(2.1.3)
PROPOSITION. Soit(Y, G)
unobjet
de ~. On suppose que G est ungroupe de Lie
p-adique semi-simple. Alors,
pour que(Y, G)
soit dansl’image
essentielle du
foncteur
W,il faut
et ilsuffit
quel’objet ( Y, [Go, G0])
de Wpossède
uneZp-extension
trivialeramifiée.
Montrons d’abord que la condition est nécessaire. Comme il est clair que tout corps local
K possede
une7Lp
-extensionramifiée,
cela résulte facilement du lemme suivant:(2.1.4)
LEMME. Soient L une extension de Lie d’un corps local K etKoo
une7Lp-extension ramifiée
de K. On suppose que le groupe de Galois G deLIK
estun groupe de Lie
p-adique semi-simple
et on note F le corps des invariants de[Go, Go].
Alors les extensionsLIF
etFK. IF
sont linéairementdisjointes
etLK~ IF
est une extension de Lie totalementramifiée.
DÉMONSTRATION. Considérons l’extension
algébrique
non ramifiée maxi-male
Kn,,
de K. Le groupe de Galois deKnrLIKnr
estGo;
c’est un groupe de Liep-adique semi-simple.
Il en résulte queKnr L
nKnr K~
est une extensioncyclique
finie deKnr
et donc que le groupe de Galois deKnrLIKnrL
rlKn,K.
contient
[Go, G0].
Soit F le sous-corps de L invariant par[Go, Go ]
et soitE =
FKoo.
Il est clair queFnr ~ Kn,L
nKnrKoo
parconséquent
E est uneextension linéairement
disjointe
de L sur F et l’extensionLEIF
est totale-ment
ramifiée.
Nous montrerons que la condition de la
proposition
2.1.3 est aussi suffi-sante à la fin du
présent §.
En fait nous prouverons le résultatplus
fortsuivant:
(2.1.5)
PROPOSITION. Soit(Y, G)
unobjet
de W. Une conditionsuffisante
pour que( Y, G)
soit dansl’image
essentielledu foncteur
W est quel’objet ( Y, Gn)
de W
possède
une7Lp-extension
trivialeramifiée,
pour un entier n 0.REMARQUE.
La condition de laproposition
2.1.6 est aussi nécessairelorsque
le corps résiduel de Y est
quasi-fini
oualgébriquement
clos.2.2.
Dévissage
desobjets
de W(2.2.1)
LEMME(J.-P. Wintenberger).
Soit(Y, G)
unobjet
de W et soit H unsous-groupe ouvert de G.
Supposons qu’il
existe une extension de Lie L’ d’uncorps local K’ telle que
W(L’/K’) = (Y, H).
Alors il existe une extension deLie L d’un corps local K telle que
W(LIK) = ( Y, G).
DÉMONSTRATION.
Quitte
àremplacer
H par l’intersection I de sesconjugués
et K’ par
L’1,
onpeut
supposer que H estdistingué
dansG;
G est alors unsous-groupe de
Aut ( Y, H);
parsuite,
comme le foncteur W estpleinement fidèle,
G s’identifie à un sous-groupe deAut(L’/K’).
Posons L = L’ etK =
LG.
Comme le groupequotient GIH
estfini,
K est un sous-corpscomplet
deK’,
L est une extension de Lie de K de groupe de Galois G etXK (L)
s’identifie àXK- (L’);
doncW(L/K) = (Y, G). ~
176
(2.2.2)
LEMME. Soit(Y, G)
unobjet de W
et soit H un sous-groupedistingué fermé
de G. On suppose que toutcouple (X, r) formé
d’un corps local X decaractérisque
p et d’un sous-groupe compact r deAut(X) isomorphe
àGIH
en tant que groupe
filtré,
est dansl’image
essentielle dufoncteur
W. Alors sil’objet (Y, H)
est aussi dansl’image
essentielle deW,
il en est de même de( Y, G).
DÉMONSTRATION
(d’après
J.-P.Wintenberger).
Onrappelle
que(Gx)x~-1 désigne
la filtration de ramification de G(1.3).
Il suffit de prouver le lemmeavec
l’hypothèse supplémentaire
G =G¡ (2.2.1)
que l’on suppose doncvérifiée désormais.
Soit
L’/K’ une
extension de Lie telle queW(L’/K’) - (Y, H).
Comme lefoncteur W est
pleinement
fidèle et que H estdistingué
dansG,
G s’identifie à un sous-groupe deAut(L’/K’)
de telle sorte queG/H
s’identifie à ungroupe
compact
deAut (K’).
Comme G =G,
on a(GIH), = G/H;
par suite
Autl (K’)
est un groupe infini et K’ est un corps local de carac-térisque
p.Maintenant il
existe,
parhypothèse,
un corps local K et une extension de Lie M de K telle queW(M/K) = (K’, G/H );
il existe deplus
une extensiongaloisienne
L de M avec unK’-isomorphisme
deXMIK (L)
sur L’(1.4.1) qui permet
d’identifier ces deux corps.Pour tout i E
N,
on aHl
=Gi
n H avec Hdistingué
dansG;
il en résulteque Hi
est aussidistingué
dans G et donc que G est un sous-groupe deAut(Y, Hi).
Comme le foncteur W estpleinement
fidèle G s’identifie à unsous-groupe de
Aut(L’/XK(LHt)).
Il en résulte queLH’
est une extensiongaloisienne
de K de groupe de Galoisisomorphe
àG/Hi. Mais ~i~
oHi = {1};
par suite L =
~i~
oLH,
est une extensiongaloisienne
de K dont le groupe de Galois s’identifie à G. Comme les extensionsM/K
etL’/K’
sont totalementramifiées,
l’extensionL/K
l’estaussi;
doncL/K
est unobjet
de Y.Enfin,
d’après 1.4.2,
on aW(LIK) = (Y, G).
Il(2.2.3)
LEMME(J.-P. Wintenberger).
Soit( Y, G )
unobjet de W
et soit H unsous-groupe
distingué fermé
de G tel que le groupequotient G/H
soit iso-morphe
àZp.
Sil’objet ( Y, H)
de W est dansl’image
essentielle dufoncteur
W alors il en est de même de
(Y, G).
DÉMONSTRATION
Compte-tenu
de1.5.4,
c’est uneconséquence
immédiate dulemme
2.2.2. ~
Ce résultat sera amélioré en 2.3.4.
2.3.
Ramification
desobjets
de W et de leurs extensions(2.3.1)
Soit( Y, G)
unobjet de ~;
onrappelle
que la fonction d’ordre de la filtration de ramification(Gx)x~ -1 de
G est notéeiY.
Soit Z une extensiongaloisienne
APF de Y et soit W =Autc(Zj Y).
En identifiant g à un grouped’automorphismes
du corps des normes X deZ/Y,
on lui confère unefiltration de ramification
(gx)x~ -1 dont
la fonction d’ordre est notéeiX.
LEMME.
Supposons
que tout élément de G seprolonge
en unautomorphisme
deZ;
alors Gs’identifie
au groupequotient g/Gal(Z/Y)
et pour tout x E[ - 1,
+oo [ on a GY - g03C8(x)Gal(Z/Y)/Gal(Z/Y) où fa fonction t/1 de
Hasse-Herbrand est relative à l’extension
Zj
Y.DÉMONSTRATION. Soit 6 E
g;
on notel’image
de 6 dans G =g/Gal(Z/Y),
H le sous-groupe fermé de G
engendré
par 6 et Yf =AutH(Z/ Y).
Montronsque pour tout x E
[ - 1,
+oo [, Hx = YfIJ¡(x)Gal(ZjY)jGal(ZjY).
Lorsque
H est un groupe fini cela résulte de 1.3.2.Lorsque
H est infini ilest
isomorphe
à7 p
et commee/Gal (ZI Y)
estisomorphe
àH, (X, Yf)
est unobjet
de Wappartenant
àl’image
essentielle du foncteur W(2.2.3).
Par lethéorème de Herbrand
(loc. cit.)
et le fait que le foncteur Wrespecte
la rami- fication(cf.
1.2.3 et1.4.3),
on en déduit que Hx =HxGal(Z/Y)/Gal(Z/Y)
et que
Hx = H03C8(x)Gal(Z/Y)/Gal(Z/Y).
En termes de fonctions d’ordre de
filtrations,
on aprouvé
que pour tout0" c- W on a
iY() = ~(sup03C4~Gal(Z/Y) iX(03C303C4)) où 0 désigne
labijection
réci-proque de
Ç.
Cela revient à dire que pour toutx ~ [-1, + oo [
on aGx = g03C8(x)Gal(Z/Y)/Gal(Z/Y).
Il(2.3.2)
LEMME. Toute7Lp-extension ramifiée
d’unobjet
de W(resp.
deWp)
estun
objet
de W(resp.
deWp).
DÉMONSTRATION. Soit
(Y, G)
unobjet
de W et soit Z uneZp-extension
ramifiée de Y.
Supposons
que tout élément de Gpuisse
seprolonger
en unautomorphisme
deZ;
alors legroupe W
=AutG(Z/Y)
est extension de G parGal (Z/ Y).
C’est donc un groupe de Liep-adique;
ils’agit
de montrerque si on le considère comme un groupe
d’automorphismes
deXY (Z)
alors safiltration de ramification vérifie la condition lim
infx - + 00 x/(g : gx)
> 0 et que si lim supx~ +~x/(G : Gx) =
+ oo alors lim supx~ +~x/(g : gx)
= + oo .Par
hypothéses,
la filtration de ramification de G est telle que liminfx~ +~
x/(G : Gx)
> 0. Soit F =Gal (Z/ Y)
et identifions les groupes G etg/0393.
D’après 2.3.1,
pour tout x a -1,
on a(G : Gx) = (g : g03C8(x)0393), l’application
t/J
de Hasse-Herbrand étant relative à l’extensionZ/ Y. Comme,
parailleurs,
on a il en résulte que
et donc que:
avec
a (x) = x/03C8(x) · (F : rX).
Tout revient donc à montrer que
03B1(x)
reste bornéquand
x ~ + ~. SoitU0 uj ... un ...
(resp. io il
...in ... )
la suite des sautssupérieurs (resp. inférieurs)
de ramification de laZp-extension Z/Y.
Pour tout t E
]0,
un+1 -un on
aIl suffit donc de montrer que la suite
ot(u,,) = (un/in)pn
est bornée.Or,
pour
tout n 0,
on ain+1 - in = pn(un+1 - Un)
doncin/pnun =
1 -(( p - 1)/p)rn
avec rn =un-1/un
+Un-2/Un
+ ... +uo/un.
Mais commecar(Y) =
p, on aun+1
PUn pour tout n 0(cf.
parexemple [Fon 3],
prop.
4.3);
il s’ensuitque rn 1 /( p - 1)
et donc que03B1(un) p/(p - 1 ).
Il
(2.3.3)
LEMME. Soit(Y, G )
unobjet de W
et soit H unsous-groupe fermé infini
de G. Si H n’est pas
d’indice fini
dans G alors( Y, H)
est unobjet
de~p.
DÉMONSTRATION. On sait
déjà
que( Y, H )
est unobjet
de W(2.1.1 ).
Ils’agit
donc de montrer que lim supx~ +~
x/(H : Hx) =
+ 00.Pour
tout x -1,
on aHx - Gx
n H donc(H : Hx) = (GxH : Gx) = (G : Gx )/(G : GxH) (G : Gx).
Par suite si( Y, G)
estdéjà
unobjet
de~p,
ilen est de même de
( Y, H ). Sinon,
lim supx~ + ~x/(H : Hx)
sera fini ou infinisuivant que
l’application x - (G : GxH)
est bornée ou non bornée. Si elle estbornée,
elle est constante sur un intervalle[xo,
+oo [ pour xo
assezgrand;
pour tout x xo on a alors
Gx H = Gxo H;
mais H est fermé dans G doncGxo c ~x ~ x0 Gx H
= H et H est d’indice fini dansG. ~ (2.3.4)
COROLLAIRE. Soit( Y, G )
unobjet
de ~. On suppose que Gpossède
unsous-groupe
distingué fermé
H tel queG/H
soitisomorphe
à1Lp.
Alors( Y, G)
est dans