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Submitted on 1 Jan 1909
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Formation de composés dans les solutions d’acide tartrique et de molybdates
P. Quinet
To cite this version:
P. Quinet. Formation de composés dans les solutions d’acide tartrique et de molybdates. J. Phys.
Theor. Appl., 1909, 8 (1), pp.278-290. �10.1051/jphystap:019090080027800�. �jpa-00241454�
278
FORMATION DE COMPOSÉS DANS LES SOLUTIONS D’ACIDE TARTRIQUE ET DE MOLYBDATES ;
Par M. P. QUINET.
M. Gernez (a ) étudiant la rotation «D que font éprouver au plan de polarisation de la lumière jaune du sodium des liqueurs titrées con-
tenant sous le même volume un poids fixe d’acide tartrique droit et
des poids variables p de divers molybdates, conclut des discontinuités
présentées par les courbes ce = f (1)) à la formation dans les liqueurs
de composés définis ; d’où il résulte que l’on doit renoncer à l’hypo-
thèse de l’existence dans ces solutions de combinaisons en propor- tions continûment variables, hypothèse admise par Biot (2).
J’ai étudié des solutions identiques à celles de M. Gernez et j’ai
cherché si des propriétés physiques autres que celle de la rotation du
plan de polarisation ne conduiraient pas au même résultat.
’
J’ai terminé :
Il Les densités des solutions ;
~° Les rotations
3° Les résistances électriques ;
40 Les points de congélation.
- I. Acide et molybdate de Les déterminations étaient faites sur des solutions contenant toutes, pour 50 centimètres
cubes, i~’,25 d’acide tartrique droit et des quantités croissantes à
partir de zéro de molybdate de sodium.
Les densités, les rotations et les résistances étaient mesurées à la
température de ~0°, ~ + 0°,5.
’ Les densités ont été obtenues par la méthode du flacon.
Les rotations étaient mesurées au saccharimètre de Landolt à l’aide d’un tube de 10 centimètres.
Les résistances électriques des solutions ont été déterminées par la méthode du pont téléphonique de Kohlrausch, la cellule électro-
lytique dans laquelle je mettais toujours la même quantité de solu-
tion consistait en un vase cylindrique de verre dans lequel étaient placées deux larges électrodes en platine (surface 12 centimètres
carrés) que j’avais soin de platiner de temps en temps en les prenant
comme électrodes et alternativement cathode et anode de la solution (~) J. de Phys., 2e série, t. VI, p. 383 ; ~88’7.
(2) lUémoires de l’Institut de t. XV.
1
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphystap:019090080027800
279
électrolytique bien connue contenant: 100 grammes d’eau, 3 grammes
de chlorure de platine et Ogr,20 d’acétate de plomb.
’
’
FIG. i.
J’ai déterminé les points de congélation en prenant toutes les pré-
cautions qu’il est d’ usage de prendre dans les déterminations cryo-
scopiques de précision ; un thermomètre Baudin au 1 j50 allant de
- 5° à + 31 me donnait les températures, je provoquais la congélation
en projetant dans la solution soumise à l’expérience une parcelle de glace lorsque le thermomètre indiquait une température inférieure
de quelques dixièmes de degré à la température de congélation indi- quée par une expérience préalable.
Les résultats de ces diverses déterminations figurent dans le ta-
bleau suivant: ,
280
On peut traduire ces résultats par des courbes en portant en ab-
scisses les poids de molybdate de sodium et en ordonnées : les ro-
tations, les résistances et les points de congélation ; la courbe des
rotations représentée par des traits discontinus et relative aux solu-
tions étudiées est en tous points identique à celle de M. Gernez.
En examinant la courbe des résistances on remarque que, pour des
poids de molybdate de sodium variant de 0
à 1
molécule, on a uneportion de courbe tournant sa convexité vers l’axe des x dont les or-
données décroissent rapidement ; à partir
de ~
molécule de sel, lesordonnées décroissent lentement et la courbe se réduit sensiblement à une droite jusqu’à ce que la solution renferme 1 molécule de sel ;
à partir de ce point, la courbe présente une discontinuité brusque indiquant la formation d’un composé défini contenant 1 molécule
d’acide tartrique et 1 molécule de molybdate de sodium ; pour des
quantités de sel supérieures à 1 molécule, on a une portion de
courbe tournant encore sa convexité vers l’axe des x.
. Sur la courbe relative aux points de congélation on peut faire les
remarques suivantes :
1° Pour des quantités de sel variant entre 0
et 6 1
de molécule, on aune courbe convexe vers l’axe des x ;
° Pour des quantités de sel comprises p entre 1 6
et 1 molécule,
2 ona sensiblement une droite peu inclinée sur l’axe des y ;
3° Pour des quantités de sel comprises
entre ~
et 1 molécule, on281 a une nouvelle droite présentant avec la précédente un point angu- leux indiquant la formation d’un composé défini entre 1 molécule
d’acide tartrique droit
et ~
molécule de molybdate de sodium ;4° Les points de congélation s’élèvent, puis, lorsque la solution contient 1 molécule de sel, les points de congélation s’abaissent et la courbe présente un point anguleux très net indiquant la formation d’un composé entre 1 molécule d’acide tartrique et 1 molécule de
molybdate de sodium.
’ On peut remarquer que les trois courbes présentent une discon-
tinuité située sur une même ordonnée.
II. Acide et molybdate d’amn2onium. - L’étude des mêmes propriétés pliysiques faite avec des solutions identiques à
celles de M. Gernez (1) contenant toutes sous un même volume
(100 centimètres cubes) 2gr ,50 d’acide tartrique droit et des quantités
croissantes à partir de zéro de molybdate d’ammonium, m’a conduit
aux résultats contenus dans le tableau suivant :
(1) J. cle Phys., 2- série, t. YII, p. 110 ; 1888.
282
Les densités, les rotations et les résistances ont été mesurées à la
température de 20,, + 0°, 5 .
A partir d’une certaine concentration des solutions, les rotations doivent être déterminées aussitôt la dissolution accomplie si l’on ne
veut pas être arrêté par la coloration bleue que prennent les solutions par suite de la réduction du molybdate d’ammonium.
’
FIG. 2. t .
Les résultats obtenus peuvent être représentés par des courbes
en portant en abscisses les quantités de sel et en ordonnées les rota-
tions, les résistances et les points de congélation.
Les rotations donnent une courbe identiqne à celle de Gernez.
Les résistances des solutions diminuent très rapidement, puis l!3n-
d ., d 1 . 1 1
tement, et, pour des quantités de sel comprises entre - 8 3 de molécule, la courbe se réduit sensiblement à une droite peu inclinée
sur l’axe des x ; dès que la quantité de molybdate atteint j de molé-
, 3
283
cule, la courbe change brusquement d’allure et la discontinuité observée indique la.formation d’un composé défini entre i molécule
d’acide tartrique et 1 de molécule de molybdate d’ammonium.
3
Relativement à la courbe des points de congélation, on peut faire les remarques suivantes :
t 0 Les points de congélation s’abaissent rapidement jusqu’à ce
que la solution renferme /£ de molécule de sel ;
...4
G) il 1 d 1 ’ 1 1 . d ’1’ . , --0 De
1
24 8à 1 de molécule, les points de congélation varient très peu ;3° A partir
de 1
0de molécule, l’allure de la courbe change brus-quement; cette discontinuité indique la formation dans la solution d’un composé contenant 1 molécule d’acide tartrique et ~ de molé- cule de molybdate d’ammonium ;
4°
De 8
0a
4de molécule de sel, les points de congélation s’élèventet la courbe se réduit sensiblement à une droite ;
5° A partir de 1 de molécule, l’allure de la courbe change brusque-
ment et cette discontinuité indique la formation d’un composé
entre i molécule d’acide tartrique et- de molécule de molybdate d’ ammonium ;
6 D 1 t
d 1 ’ 1 1 . d ’1’ . ,
6° De 1 4
à 1
3 de molécule, les points décongélation n varient très peu;dès que les solutions renferment une quantité de sel supérieure
à 1de
3 molécule, les points de congélation s’abaissent rapidement etle point anguleux présenté par la courbe indique la formation d’un
nouveau composé défini répondant à ,
On peut remarquer que les courbes des résistances et des rotations
indiquent également l’existence de ce composé.
III. Acide tartrique et 1nolybdate de magnésium. - Les solutions
284
étudiées identiques à celles de M. Gernez contenaient toutes, sous le même volume (50 centimètres cubes), d’acide tartrique droit
et des quantités croissantes de molybdate de magnésium.
Les densités, les rotations et les résistances étaient mesurées à la
température de 20° ± 00,5.
Les expériences m’ont conduit aux résultats suivants :
Sur les courbes traduisant ces résultats on peut faire les remarques suivantes :
La courbe des rotations présentent une discontinuité très nette
au point correspondant à 1 molécule de sel, ce qui indique la forma-
tion d’un composé entre 1 molécule d’acide tartrique et 1 molé-
cule de n10lybdate de magnésium ; la concentration des solutions augmentant, les rotations diminuent et la courbe présente une nou-
285 velle discontinuité au point correspondant P à
25
24 de molécule de - sel, finalement la courbe reprend l’allure de celle obtenue par M. Gernez.FIG. 3.
Les résistances des solutions commencent par décroitre rapidement
à mesure que la concentration augmente ; la proportion de sel
. 1
l, 1 1 ,. " 1 b
variant de à 1 molécule les résistances varient très peu et la courbe
3 2 p
indique un minimum ; puis les résistances croissent jusqu’à ce que’
la solution renferme 1 molécule de sel, la discontinuité ,trés nette présentée par la courbe indique la formation dans la solution d’un
composé défini; la concentration augmentant, la variation des résis- tances est très faible et,
pour 5
19 de molécule de sel, la courbeprésente une nouvelle discontinuité très nette indiquant la formation
d’un autre composé défini ; à partir de ce point, les résistances dé- croissent assez rapidement et la courbe ne présente plus de singu-
larité.
Si on examine la courbe relative à la cryoscopie, on voit:
i° Que les points de congélation s’élèvent aussitôt que l’on ajoute
J. de Phys., ’~e série, t. VIII. (Avril 1909.) 19
286
du sel à la solution et la courbe est légèrement convexe vers l’axes des x jusqu’à 1ce que la solution
renferme -
molécule de molybdatede magnésium; à partir de ce point, on a sensiblement une droite ;
2° Que la courbe présente une discontinuité bien nette lorsque la
solution contient 1 molécule de sel, ce qui indique la formation d’un
composé défini répondant à C4HIOlMoolIMg;
3° Que les points de congélation des solutions renfermant des quan- tités de sel comprises entre 1 et
25
de molécule restent sensiblement les mêmes, et pour;5
z4 de molécule, la . courbe présente une nou-velle discontinuité indiquant la formation dans la solution d’un
nouveau composé défini.
On voit donc que les trois courbres : rotation, résistances et
cryoscopie, présentent chacune deux discontinuités très nettes res-
pectivement situées sur une même ordonnée. Ces courbes présentent
une discontinuité douteuse pour une quantité de sel correspondant à
~
molécule ; cette discontinuité paraît plus accentuée sur la courbede cryoscopie.
IV. Acide tartrique et molybclate de - Les solutions étu- diées identiques à celles de Ni. Gernez (1) contenaient toutes sous le même volume (50 centimètres cubes) lg",23 d’acide tartrique droit et
des quantités de molybdate de lithium croissantes à partir de zéro.
Les densités (z~, les rotations, ont été mesurées à la températures
de 190,"a ± 0°,5.
Les résultats obtenus sont les suivants :
(1 ) J. Je Phys., ?e série, t. p. 5-À6; 1889.
(2) Les densités des solutions ont été déterminées par la balance de Westphal.
287
L’examen des courbes relatives aux rotations et aux points de congélation des solutions permet de faire les remarques suivantes :
Il Les rotations croissent avec la concentration et la courbe ne
présente pas de singularité tant que la solution ne contient
pas là
demolécule de sel : A partir de ce point, les rotations varient peu et la courbe se réduit à une droite sensiblement parrallèle à l’axe des
X’ ,
2° A partir de 1 molécule, la courbe, d’abord convexe vers l’axe des x, se réduit à une droite montrant bien la faible variation des ro-
tatims ;
31~ Les points de congélation s’élèvent tant que la quantité de sel
contenue dans la solution est inférieure à
1
de molécule ;de t
12à 1
3288
de molécule, les points de congélation s’abaissent assez rapidement
et la courbe présente un point anguleux très net indiquant la forma-
tion d’un composé défini entre 1 molécule d’acide tartrique et 1
de molécule de molybdate de lithium;
FIG.
4° Les quantités de sel variant de 1 à 1 3 2 molécule, les points p de con-
gélation des solutions restent les mêmes et l’on a une parallèle àl’axe desx;
5° A partir
de £
moléculejusqu’à il
de molécule de sel, les points, de congélation s e event; de Il à 1 molécule, la courbe représen-
’ g l2
tative est une droite peu inclinée sur l’axe des à partir de 1 molé- cule, les points de congélation s’élèvent rapidement.
Les discontinuités très nettes présentées par la courbe de cryo-
scopie indiquent l’existence dans les solutions étudiées de composés
définais tous formés de 1 molécule d’acide tartrique et des quantités
289 de molybdate de lithium variant par
1 ;
19- ces composés répondent à la formule : C "H°06n
12Moo;l,i2; il est possible que n puisse prendretoutes les valeurs entières comprises entre 1 et 12, mais l’étude des solutions ne fait qu’indiquer nettement les composés répondant à la
formule générale ci-dessus dans laquelle n aurait les valeurs : Il 4, 6, il, 12.
On peut remarquer que les courbes de rotation et de cryoscopie présentent chacune deux discontinuités très nettes, respectivement
situées sur une même ordonnée.
En résumé :
L’étude des densités, des résistances, des rotations et des points
de congélation des solutions d’acide tartrique droit et des molybdates
de sodium, d’ammonium, de magnésium et de lithium permet de
mettre en évidence la formation de composés définis qui se produisent
dans les solutions.
Pour chaque groupe de solutions, toutes les propriétés physiques
étudiées présentent des discontinuités pour les mêmes quantités de
molybdate. ,
Les courbes relatives aux densités non figurées ici présentent des
discontinuités peu nettes. Si l’on examine les courbes ci-dessus, on
voit que les discontinuités qu’elles présentent sont indiquées assez
nettement par les courbes des résistances, puis plus nettement par les courbes des rotations et plus les courbes des
points de congélatioîz : ces dernières courbes montrent non seule- ment l’existence de tous les composés indiqués par les résistances et les rotations, mais elles indiquent encore nettement la formation
d’autres composés.
_ De sorte que les propriétés physiquespermettant de déceler la for- mation de composés dans les solutions d’acide tartrique droit et de molybdates peuvent être ainsi classées par ordre croissant en net- teté : .
i° Densités ;
2° Résistances ; _
3° Rotations ;
40 Points de congélation.
Je me propose de déduire des résultats précédents les valeurs du
coefficients d’ionisation en fonction des concentrations.
290
Ce travail a été fait au laboratoire de l’Institut de Physique de Lille, sous la haute direction de 1B1. Damien, doyen de lafaculté des
sciences, que je tiens à remercier bien vivement ici.
PHYSIKALISCHE ZEITSCHRIFT ;
N° 16 ; 15 août 1907.
R. REIGER. - Ueber die Elastizitât von Gelatinolôsungen und ein methode zur
Bestimmung der Koagulationsgeschwindigkeit (Sur l’élasticité des solutions de
gélatine; nouvelle méthode pour la détermination de la vitesse de coagulation).
La mesure du module d’élasticité se fait mieux par la méthode
dynamique que par la méthode statique. Elle montre que les solu-.
tions parfaitement coagulées de gélatine se comportent comme des
corps solides. Les solutions imparfaitement coagulées se comportent
vis-à-vis de la méthode statique comme les autres liquides; elles ne paraissent pas être élastiques, mais elles le sont cependant, comme le
prouve la méthode dynamique, ainsi que tous les liquides visqueux.
H.-A. LORENTZ. - Das Licht und die Struktur de Materie
(La lumière et la constitution de la matière).
Discours prononcé à l’ouverture du Congrès néerlandais des sciences naturelles et médicales.
’
NI I7; 1 er septembre 1907.
WV. EIChHUFF. - Ueber das Sprühen von Kondensatoren (Sur le jaillissement
d’étincelles dans les condensateurs).
~
Les nombreuses étincelles qui jaillissent des armatures quand la
différence de potentiel est grande augmentent un peu la capacité du condensateur, et s’il fait partie du circuit d’un oscillateur, elles dimi- nuent la fréquence et altèrent la résonance. Pour les oscillateurs de la télégraphie sans fil, il vaut mieux employer une faible longueur
d’étincelles et grouper en parallèles deux ou trois séries de deux
ou trois condensateurs.