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Remarques sur la polarisation chromatique de lames
cristallines biaxes en lumière parallèle et pour
l’incidence oblique
Jean Jaffray
To cite this version:
REMARQUES
SUR LA POLARISATIONCHROMATIQUE
DE LAMES CRISTALLINES BIAXES ENLUMIÈRE PARALLÈLE
ET POUR L’INCIDENCEOBLIQUE
Par JEAN JAFFRAY.
Sommaire. 2014 Le calcul du retard 0394 introduit par une lame biaxe perpendiculaire à la bissectrice aiguë sur des rayons lumineux parallèles, en fonction de l’angle d’incidence i, est facile dans le cas
où l’axe de rotation de la lame est parallèle ou perpendiculaire au plan des axes optiques; la vérifi-cation expérimentale sur des lames de mica constitue une expérience des plus simples.
Quand l’axe de rotation de la lame est quelconque, le calcul de 0394 devient compliqué. Mais il est facile de construire par points la courbe 0394(i) à partir des figures d’interférences en lumière convergente.
Application à l’aragonite, au nitre, à la cérusite. ,
Une théorie simplifiée permet de retrouver facilement les différents aspects des phénomènes.
I.
Étude
de deux casparticuliers.
- Soitune lame cristalline
biaxe,
perpendiculaire
à labissectrice
aiguë
des axesoptiques, d’épaisseur
e.Faisons tomber normalement sur cette lame un faisceau
parallèle
de lumièreblanche,
polarisée
à
fi5°
des sectionsprincipales
de lalame;
le retardque la lame établit entre les deux rayons
émergents,
correspondant
à un incidentdonné,
est~o=. (n~--n2)
e.Si e est
convenable,
la lameapparaît
colorée à travers unanalyseur
dont la sectionprincipale
est
parallèle
ouperpendiculaire
à celle dupola-riseur. De la
comparaison
de la teinte à l’échellechromatique
deNewton,
onpeut
déduire~o’
Faisons tourner la lame
précédente
autour d’unaxe
parallèle
ouperpendiculaire
à la trace duplan
des axesoptiques.
La teinte de la lame varie av~ cl’incidence
i,
donc aussi le retard 1.Supposons
d’abord que ladispersion
des axessoit
négligeable
dans lespectre
visible. Le calcul de A en fonction de i estclassique.
Fig. 1 .
Prenons le cas d’un biaxe
négatif.
Soient n,n Hy, n= les indicesprincipaux;
a,b,
c leurs inverses.Supposons
n.x n,. n~, c’est-à-dire a > b > c;ox est la bissectrice
aiguë
del’angle
des axesoptiques
contenus dans xoz. La lame étudiée est
parallèle
à yoz.
Puisque
le cristal estbiaxe,
a2- b2 > b2- c2).
On trouve dans les traités
d’optique
cristalline[ I
]
le calcul deA,
en fonction dei,
quand
leplan
d’in-cidence est xoy
(rotation
de la lame autour de o~) et deA, quand
leplan
d’incidence est xoz(oy
axede
rotation).
a.
ÉTUDE
DE~1.
-A, désigne
le retard de la vibration située dans leplan
xoy sur la vibrationparallèle
à o~ .Pour
Pour i
petit,
Le coefficient de i2 est
positif,
doncA,
commencepar croître avec i. La dérivée est
à’j
= opour i
= o et i = 90°; laparenthèse
nepeut
s’annuler et~;
reste constammentpositif
pour les autres valeurs dei;
.11 croît
constamment avec i.Pour i =
b.
ÉTUDE
DEà2*
-là, désigne
le retard de la vibrationparallèle
à oy sur la vibration située dansle
plan
xoz.Pour i =
o,
Pour i
petit,
Le coefficient de i2 est
négatif,
donc~2
commencepar décroître
quand
i croît àpartir
de 0.91 La dérivée est
pour i = o et i = 9°°; la
parenthèse
nepeut
s’annuleret
ài
reste constammentnégatif
pour les autres valeurs dei;
~2
décroît constammentquand
i croît.A,,
d’ahordpositif,
s’annule pour une certaineb2 - c2
valeur E de i telle que sin2 E = puis
b2 (,,12 - C2)’
devient
négatif.
A cetangle
E dansl’air,
correspond
dans le cristal
l’angle
Eo
donné par la relationce
qui
donne la direction d’un axeoptique.
Pour t =
90°,
-Remarque.
- Si l’on calcule le retardA,
de la vibration d’une nappe déterminée(par exemple,
la nappeintérieure)
parrapport
à la vibration de l’autre nappe de la surface des vitessesnormales,
on trouve que
A,
s’annule,
mais conserve unsigne
constant.
Fig. 2.
Cela est dû au fait que,
lorsque,
dans leplan
xoz, on traverse l’axeoptique,
la vibration relative àune nappe tourne
brusquement
degoo.
c. CAS DU MICA. - Sur lafigUre 2
sont tracéesles deux
courbes d1= A1 et d2
=A2
calculées pour les deuxcourbes a
==e
°2
==e
calculées pour la lame declivage
d’un mica muscovite « moyen »dont on a
pris
pour indicesprincipaux :
~c L. - r t ~(» ~ : -~ n, ~ I , 5ç~~ ; n ~, = I , ~y; : b = o , on4 .
L’angle
E vaut 31D. Pour i =9°°, °1
= 0,0226,r)2
=a
Les deuxcourbes ôl
et d2
sont trèssensiblement
symétriques
parrapport
à l’hori-zontaleri
On a aussi tracé la courbe
d.
=A3 ;
elle coïncide 3 e ?avec
02
jusqu’à i
=E,
puis
estsymétrique
dea,
parrapport
à l’axe des abscisses pour i > E.II.
Expériences
avec le mica. - Lesphéno-mènes
précédents
ont étél’objet d’expériences
de Biot[2], qui
a construit à cette occasion unapparcil longtemps classique.
Leurrépétition
est trèssimple
et fortinstructive;
elle al’avantage
de rendre familières les échelles
chromatiques
de Newton.1
Fig. 3.
On
peut,
parexemple,
utiliser le matériel suivant : ledispositif polariseur-analyseur
estl’appareil
deNorremberg
(glace
commepolariseur,
analyseur
biréfringent);
lesupport
de la lamecristalline,
qui
permet
de faire varier et de mesureri,
pourraêtre un accessoire du banc de
Melloni,
placé
surla
plate-forme supérieure;
on étudiera des lames declivage
demica,
à peuprès
perpendiculaires
à la bissectriceaiguë
et dont « l’axe » est la tracedu
plan
des axesoptiques;
on limitera sur ces lamesdeux
images contiguës
à traversl’analyseur
biré-fringent.
L’examen des deux colorationsvoisines,
correspondant
l’une auphénomène
entre « nicolscroisés », l’autre entre « nicols
parallèles
»,permet
de fixer sans
ambiguïté
le retard .1 introduit par la lame dans les conditions del’expérience
et d’endéduire à
= ~ .
e
L’épaisseur
de la lame ne doit être nitrop
petite
pour que, aux faiblesincidences,
la différence demarche soit suffisante et
l’emploi
de l’échelle des teintes assezprécis,
nitrop
épaisse
pour que, aux incidencesélevées,
onn’atteigne
pas le blanc d’ordresupérieur.
Il est bon d’utiliser diverses lamesd’épais-seurs
différentes,
tirées du même échantillon. Les courbesal’
a2l ô3
de lafigure
3 donnent les résultatsd’expériences
faites dans ces conditions avec des lames pourlesquelles ~,
= On afiguré
aussi une courbe°4’
obtenue en faisant tourner la lame de mica autour d’un axe de sonplan,
parallèle
à la bissectrice de yoz. La formeparti-culière de cette
courbe
seraprécisée plus
loin.III. Cas
général. -
Le calcul exact de A devientcompliqué quand
l’axe de rotation estquelconque
dans leplan
yoz(même quand
c’est la bissectrice deyoz)
et la considération de la surface des indicesn’apporte
pas ici desimplifications.
Fi g. j,
Le
problème
actuel du calcul de A en lumière blanche dans le cas de lames cristallines dont ladispersion
des axes estnégligeable
est d’ailleurs le même que le calcul de.1,
pour unelongueur
d’onde donnée et une lameayant
unedispersion
notable.Montrons
qu’on
peut
construire parpoints
unepartie
au moins(et
laplus intéressante)
des courbesdonnant % et
6,
en fonction de i et pour des rotations autour d’axesquelconques
duplan
yoz, àpartir
de lafigure
d’interférences de la lame en lumièreconvergente.
En
effet,
soit lafigure
d’interférences obtenueavec de la lumière
convergente
monochromatique,
entre nicols croisés et dans les conditionsordinaires,
au
foyer
d’une lentilleconvergente
de distancefocale
f.
L’ordre d’interférences I~
(entier)
lelong
d’uneligne
isochromatique
quelconque
est connu sansambiguïté,
carK,
nul en et rj2, trace des axesoptiques,
va en croissant en tous les sens etaugmente
d’une
unité,
quand
on passe d’uneligne
isochro-matique
à la suivante.L’ordre d’interférences au centre 0 de la
figure,
Ko,
engénéral
nonentier,
est facile à déterminer aussi sur lafigure.
Eneffet,
considérons leslignes
isochromatiques
lesplus proches
du centre( fig.
4).
Si en
~a,
l’ordre d’interférences estK,
il sera K + ien B et
Io
= K + s en 0(s I).
On a donc : T:" A En A,En B,
En 0, D’où en éliminant K et 1, en posantPour les cristaux
usuels,
les indicesprincipaux
sontgénéralement
assez bien connus pourqu’on
puisse
en déduire des valeurs de t suffisammentprécises.
Parexemple,
pourl’aragonite,
à latempé-rature
ordinaire,
1 passe de 1,092 à 1,106quand
A décroît de 8 ooo  à 3 oooÀ;
pour lenitre, 1
=1, 12 7 pour le
spectre
visible; pour lacérusite, 1
varie de à 1,152 entre). _ ~ o00 _~
et 7. ==Pour le muscovite «
moyen », t =
1,02; dans ce cas, on
peut,
sans erreurnotable,
prendre 1
=1, ce
qui
revient à direqu’au voisinage
de0,
leslignes
isochromatiques
se confondent avec des ovales deCassini
[3].
Ceci
posé,
soit OR un axe de rotationquelconque
dans yoz. La trace duplan
d’incidence estOV,
perpendiculaire
à OR. Lepoint
d’intersection M de 0V et d’uneligne isochromatique
K1
donnel’angle
d’incidence icorrespondant
aupuisque
tang . =t
E d’oùpuisque
tang
i ==j’ ang
.= f’
d ou2E étant
l’angle
extérieur des axesoptiques.
Pour un
plan
d’incidence OVdonné,
on obtiendra donc autant depoints
de lacourbe à (1) qu’on
pourra observer depoints
tels que M sur lafigure
d’inter-férences. En faisant varierOV,
c’est-à-direOR,
on tracera les courbes relatives aux divers axes de
93
la
dispersion
des axesoptiques
dans lespectre
visible est
pratiquement
nulle; enfin,
ladispersion
debiréfringence
dans le domaine visible est faiblepuisque
sa variation relativeAG
1) atteint àpeine
0,06entre les raies du lithium et du thallium.
Fig. 5.
La
figure 5
montre les différentes courbesà (i)
obtenues par la méthodeprécédente,
àpartir
de laphotographie
de lafigure
d’interférences d’une lame pd’aragonite
d’épaisseur
e =o,995
mm, en lumièrejaune
du sodium. La valeur deKo
au centre est7,52.
Lesangles
0indiqués
sont ceux duplan
d’incidence avec leplan
des axesoptiques.
On voit que les courbes
correspondant
à 0compris
entre o et45o
présentent
toutes unminimum,
~ conservant unsigne
constant. Le lieu de ces minima est d’ailleurs facile à construire parpoints.
Il suffit en effet de mener de 0 lestangentes
auxlignes
isochromatiques.
Soit ON latangente
à laligne
d’ordreK~
(/ty.
4);
donne0;
de ON on déduit i et ô= .
e
Pour à >
450,
les courbes croissent constamment. Toutes les courbes ont mêmetangente
horizontale à 1, ..d, d ’ ’" K,), )..
b 0
à
l’origine,
d’ordonnée Ô. = 20132013 = . Onremar-e
quera que la courbe
correspondant
à 6450
reste
longtemps
confondue avec cettetangente,
même pour i notable.,
b. NITRE. - Dans le cas de cristaux
ayant
unedispersion
des axesnotables,
on pourra tracerles courbes pour différentes
longueurs
d’onde. Lafigure
6 donne les courbesôl,
à 2’ 6,
età 4
pour le nitre et les deux radiations1’1
== etî,2
== 0,83p. Les
figures
d’interférences d’une lame de e =~,g8
mm ontdonné,
pour
2E1
= 100environ
et b1
= 0,00130,pour
î.2 (plaque Infraguil),
2E2
=~~,1 ~’
etb2
= o,ooo36.Fig. 6.
c. CÉRUSITE. - Pour
un cristal
présentant
lephénomène
de croisement des axesoptiques,
il est intéressant de tracer ces courbes pour lalongueur
d’onded’uniaxie ).o
et pour deuxlongueurs
d’ondequi
l’encadrent.Dans le cas de la
cérusite,
j,o
= et iln’y
aqu’une
seule courbequel
que soit 0. Elle apour
équation
pour les valeurs de 1
petites.
Elle a été calculée enprenant
no =’2,14
et no = 1,86,moyennes des valeurs de différents auteurs.
On a tracé ensuite les courbes
correspondant
à î.l
= o,3661-t et
’2
=01589
p. Pour ces deux
radiations,
lesplans
des axesoptiques
sont à9°°
l’un de l’autre. Dans lepremier
cas, ceplan
est g,;positi-vement pour
j, 2
etnégativement
pour~.,. E 2
=117°,
15’,El
=l5~,4~~
b2
= =0,0017 (fig. ;’).
Fig. ’7.
V. Théorie
simplifiée.
- Tous les résultatsprécédents
peuvent
être retrouvés et, dans certainscas, calculés
approximativement
en faisant leshypothèses simplificatrices
suivantes :l’angle
exté-rieur des axesoptiques
2E estpetit;
onn’envisage
que des
angles
d’incidence iE;
lesfigures
d’inter-férences sont assimilables à des ovales de Cassiniaux environs de leur centre.
Un calcul
simple
donnel’expression
du retard.1,
quand
l’incidence a la valeur i dans leplan
faisantl’angle 0
avec leplan
des axesoptiques,
en fonction deA~, correspondant
à i = o. On trouveDISCUSSION. - a. Pour 0 .= o,
,
~ 2
s’annule donc pour i = E.Pour A =
90°,
- ..1
--Le
rapport
des coefficients de i2 pour 0 = oet 0 =
9°° est donc
égal
à i,d’après
le calculsimplifié.
Le calculcomplet (Ire Partie)
donne comme valeur de cerapport
1 =/il b. Pour 0 ==
45°,
}
.
Pour i
petit
parrapport
àE,
on asimplement
.l - .10
est donc un infinimentpetit
d’ordreLÍ,
cequi
explique
la forme des courbescorrespondant
à 0 =45°
sur lesfigures
3,
,1, 6, , 7; ces courbesrestent
longtemps
confondues avec latangente
horizontale àl’origine.
c. En dérivant
C 1 ],
on aNous supposons
toujours
i L E.La dérivée ne
peut
s’annuler que si l - ~1 cos2 0 o, c’est-à-dire si 0Pour
~~ C!i ~°, ~
croît constammentquand
i croît àpartir
de zéro.Pour 0
45°,
il existe une valeur i’ dei,
infé-rieure àE,
annulant la dérivée. Tant que ii’,
.1 décroîtquand
i croît àpartir
de0;
pour i >i’,
.1 croît avec i. Nous retrouvons tous lesphéno-mènes résumés par la
figure
5.~l.
L’équation
de la courbe lieu des minima de 4(pour
0$5°)
s’écrit en éliminant cos 0 entre(y
J
da2
et
di =
o. On trouve .c’est-à-dire, pour i
petit
parrapport
à EC’est une courbe décroissante
depuis
lepoint ~o
sur l’axe desordonnées,
jusqu’au point i
= E surl’axe des abscisses. La
tangente
est verticale en cedernier
point;
elle est horizontale aupremier point
et est un infiniment
petit
d’ordre4,
cequi
légitime
la forme nettementindiquée
sur lafigure
5. Manuscrit reçu le 3o décembre ~g1~3.BIBLIOGRAPHIE. [1] BOUASSE, Optique cristalline. Double réfraction, p. 208.
[2] Mémoires de l’Académie des Sciences, t. 18, p. 681.