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Tableau schématique des connaissances actuelles sur les
rayons cosmiques
Pierre Auger
To cite this version:
LE
JOURNAL
DE
PHYSIQUE
ET
LE
RADIUM
TABLEAU
SCHÉMATIQUE
DESCONNAISSANCES
ACTUELLES SURLES
RAYONSCOSMIQUES
Par PIERRE AUGER.
Sommaire. - Ce résumé des faits actuellement bien établis au sujet des rayons cosmiques n’est des-tiné qu’à fournir une base de discussion sur la nature et l’origine de ces rayonnements. Aucun nom d’au-teur n’est cité dans le texte, et les détails sont éliminés le plus possible, dans l’espoir de faire ressortir les idées essentielles et les résultats nets. La bibliographie est réduite aux noms des auteurs principaux
en note (1).
SÉRIE
VII.
TOME V.
1V° 1. JANVIER1934.
Définition. - Certains
phénomènes
d’ionisationse
produisent
continuellement dans des volumes de gaznon
radioactifs,
isolés etprotégés
de tous les rayonne-ments connusjusqu’à
ces dernières années par uneenveloppe
dequelques
dizaines de centimètres deplomb.
Cette ionisation considérée autrefois commespontanée
étantplus
ou moins directement attribuableà l’action d’un
rayonnement
nouveau venu del’exté-rieur des
appareils
et même de l’extérieur del’atmos-phère
terrestre,
on aappelé
celui-cirayonnement
d’al-titude,
ultrapénétrant,
ultra ’Y(à
la suite d’unehypo-thèse sur sa
nature)
et enfincosmique
(à
cause d’unehypothèse
sur sonorigine).
Cetteappellation
estgéné-ralement
adoptée.
Méthodes
d’étude. - L’étude
de cesphénomènes
a été faite
grâce
à trois méthodes :1. La mesure
globale
del’ionisation,
c’est-à-dire dunombre i de
paires
d’ions créés par centimètre cube de gaz(air
normal parexemple)
et par seconde.Cette mesure s’effectue en faisant
décharger
unélec-tromètre à travers le volume gazeux étudié : elle
exige
des isolements trèssoignés,
unappareil
de mesure depetite capacité
et uneprotection
convenable de lachambre d’ionisation vis-à-vis des
rayonnements
des corps environnants(~).
Dans ces conditions on trouve que la valeur de cette ionisation résiduelle est d’environ2
paires
d’ions par cm3 d’air normal et parseconde,
auniveau de la mer. Cette valeur est en somme une
inté-(1) Pour l’exposé complet de la question, et pour la bibliogra-phie, voir : LEPRINCE-RhIGUBT. Les rayons cosmiques, Hermann (1933).
(2) (De plus les facteurs de comparaison des ionisations obser-vées dans différents gaz et sous diverses pressions sont assez
mal connus).
grale
sur untemps
assezlong
et pour un volume notablede
matière,
de tous les effets ionisantscapables
de tra-traverser les écrans deprotection.
2. Les
impulsions
des tubescompteurs.
Ces tubes sont en somme des chambres d’ionisation de faible contenance danslesquelles
la création soudaine dequelques
ions déclenche unedécharge
électrique
tem-poraire amplifiable ;
l’impulsion
nedépend guère
du nombre d’ionsqui
ladéterminent,
etl’appareil
ne mesure pas l’ionisation. Lescompteurs
dénombrent lesapparitions
discontinues de groupes d’ions dus aupassage des
particules
électriséesrapides
(1).
Si l’on
protège
lecompteur
avec uneenveloppe
deplomb,
lesimpulsions
restantes ne seront duesqu’à
saradioactivité propre, et au
rayonnement
cosmique.
Onpeut
se débarrasser de la radioactivité propre et de celle del’enveloppe
deplomb
endisposant
deux ouplusieurs
compteurs
côte àcôte,
et en lescouplant
de telle sorteque seules les
impulsions qui
ont lieu dans tous cescompteurs
simultanément soientenregistrées
(2).
Leseffets de la radioactivité propre,
qui
ne sont passimul-tanés dans les
compteurs,
ainsi que ceux de la radioac-tivité desobjets
environnants dont lesrayonnements
corpusculaires
nepeuvent
généralement
pas traverserdeux
compteurs,
sont éliminés presquecomplètement.
(Montage
encoïncidence).
3. Les
trajectoires
du brouillard de la chambre à détentes.On sait comment cette méthode donne une idée
pré-cise de la
disposition
dansl’espace
des groupes d’ionsapparus simultanément dans le gaz de la chambre
(3).
1) GEIGER, MÛLLER.
(2)
BOTHE.(3) C -T.-R. WILSON.. ‘
LE JOURNAL DE PHYSIQUE ET LE RADIUM. - SÉRIE
VII. -
T. V. - N° 1. -
JANVIER 1934.
2
Les
trajectoires
des rayonscorpusculaires
ionisants de diverses natures se reconnaissent engénéral
etl’emploi
d’unchamp magnétique
pour les courberpermet
d’évaluer leurénergie cinétique.
Certainestrajectoires
très peu déviées dans leschamps
lesplus
forts(soit
15 000gauss)
etqui
neproviennent
pas de corpsradio-actifs environnants sont attribués aux
rayonnements
cosmiques.
"La sensibilité dans le
temps
de cette méthode estfaible,
la durée de l’état de sursaturation n’estqu’une
trèspetite
fraction de seconde et il fautbeaucoup
dedétentes pour obtenir des
trajectoires.
Le
couplage
avec descompteurs
montés en coïnci-dence au-dessus ou depart
et d’autre de la chambrepermet
de déclencher la détente au moment de l’exci-tation simultanée descompteurs ;
c’est-à-dire untemps
très court
après
que latrajectoire
ionisanteresponsable
de cette excitation a traversé la chambre : la trace enest alors
enregistrée.
Résultats
principaux. -1.
En cequi
concernel’ionisation
globale. -
r~)
L’ionisation résiduelle(1)
d’unechambre,
protégée
par uneenveloppe
deplomb,
est lepremier
phénomène
observé dans l’ensemble quenous allons exposer, et a conduit à la découverte des rayons
cosmiques.
Cette ionisation est constante dans le
temps
(2).
Laprésence
au-dessus del’horizon,
laposition
dans le ciel du soleil et des constellations nejouent
aucun rôle dans l’intensité duphénomène.
Uneanalyse plus
fine dé-montre l’existence de fluctuations dans le nombred’ions
qui
apparaissent;
ces fluctuations sont enmoyenne
compatibles
avec les lois duhasard ;
cepen-dant,
à de raresintervalles,
des instruments trèssen-sibles
indiquent
laproduction
subite degrands
nom-bres d’ions
(3).
b)
La valeur de l’ionisation est sensiblement la mêmeen tous les
points
de laterre,
au niveau de la mer(ou
plutôt
sous lapression barométrique
normale).
Cepen-dant en faisant des mesures en despoints
situés à dif-férentes latitudesmagnétiques,
quelques
observa-teurs(4)
ont trouvé une baisse du nombre d’ions i entre 30° de latitudemagnétique
Nord et 30® Sud. Les lieux où l’ionisation estminimum,
correspondant
sen-siblement à
l’équateur
magnétique,
donnent des valeurs de 12 à 18 pour 100 inférieures à celles trouvées surtous les autres
points
de la terre(courbe
1).
c)
L’ionisation croîtrapidement lorsqu’on
élève lesappareils
au-dessus du niveau de la mer(5) ;
c’estl’im-portance
de l’écran formé parl’atmosphère qui
sur-monte les chambres
qui
détermine la valeur del’ioni-sation,
comme le démontre l’étude des variationsbaro-métriques.
Pouraugmenter
cet écran onpeut disposer
(1) ELSTER et GEITEL, WILSON.
(2) Peut-être y a-t-il une très faible variation diurne.
(3~ HOFFMANN.
(4) CLAY, COMPTON.
(5) HESS, KOLHORSTER7 MILLIHAN
des carapaces
métalliques
ouplonger
lesappareils
dans l’eau. De cette manière une courbepeut
êtretra-cée,
qui
donne la valeur de i en fonction de la densité totale(air
eteau)
de la matièreinterposée
entre lesappareils
etl’espace
extérieur à la terre(1).
Courbe 1.
Cette courbe
(courbe 2)
a une allureexponentielle
sans en être une exactement
(2);
les valeurs de i vont de 300 pour un écran d’airéquivalent
à 18 mm demer-Courbe 2.
cure, à 2 sous 760 mm, et à
0,0025
sous un écran d’eauet d’air de masse
équivalente
à 18 mètres de mercure.La
partie
relative aux très bassespressions
atteint unpalier,
mais sans redescendre.Cette courbe est
généralement interprétée
comme la courbed’absorption
desrayonnements
cosmiques,
(1) KOLHORSTER, MiLLIKAN, REGENER.
ceux-ci
pouvant
être trèshétérogènes
dans leur pou-voirpénétrant
et dans leur nature.c~)
Les coefficientsd’absorption massiques
sont dumême ordre de
grandeur
pour lesquelques
matièresqui
ontjusqu’ici
constitué les écrans(plomb,
air,
eau,zinc,
fer).
On observe avec des écrans formés de deuxparties superposées
différentes des effets detransition,
que l’on attribue aux
rayonnements
secondaires excitésau sein des écrans.
2.
Analyse
dans letemps
et dansl’espace
de cetteionisation. - Cette
analyse
a été faite avec lescomp-teurs et la chambre à détentes.
les -
a)
Cesappareils
sontdéclen-chés,
en l’absence de toute radioactivitéextérieure,
avec unefréquence qui dépend
de leur dimensions : cesdéclenchements sont
produits
par les ions créés lors de leur traversée par lesparticules
ionisantesqui
arriventau niveau de la mer. Le nombre de ces
particules
parseconde et par centimètre carré de surface horizontale nombre que nous
désignerons
par n estégal
à0,015
en-viron.
b)
Cesparticules
ont unpouvoir pénétrant
très élevécomme le démontre le peu d’influence des
enveloppes
de
plomb.
Si l’on utilise deuxcompteurs
àcoïncidence,
et que l’oninterpose
entre eux desécrans,
on trouve que50pour
100 desparticules
peuvent
encore exciter si-multanément les deuxcompteurs
à travers 1 m deplomb.
On nepeut
pas mesurer de coefficientd’absorp-tion à
proprement
parler, puisqu’il s’agit
de l’arrêt desparticules,
dont les vitesses ne sont certainement pashomogènes.
Cependant
lapénétration
ainsi mesurée estcomparable
avec celle déduite des mesures de l’ionisa-tionglobale
(1).
c)
Si l’on admet que cesparticules
sont la cause di-recte de toute l’ionisationglobale
observée onpeut
endéduire la valeur de la fluctuation
statistique
dans l’ionisationqu’elle détermine;
cette valeur est enaccord avec les fluctuations effectivement observées dans les chambres d’ionisation. On
peut
alors évaluer le nombre d’ions créé par chacune d’elle sur 1 cm deson parcours dans l’air
normal,
encomparant
les valeurs de i avec les nombres n departicules
arrivant par cm2 et par seconde. On trouve un nombre voisin de 140paires
par centimètre. Cette valeur esttrop
faible pour des
particules positives
lourdes(hélion,
proton)
ettrop
forte pour des électronsrapides.
d)
Dans undispositif
comportant
plusieurs compteurs
en coïncidenceplacés parallèlement
dans un mêmeplan,
onn’enregistre
que les passages desparticules
dont lestrajectoires
sont dans leplan
descompteurs
à unpetit
angle
près,
déterminé parl’épaisseur
et la distancere-lative des
compteurs.
Onpeut
donc s’en servir pour étudier la distribution destrajectoires
desparticules
ionisantes dans
l’espace.
Le maximum de cetteréparti-tion est orienté suivant la
verticale,
et le nombre des(~~
Rossi.trajectoires
décroitjusqu’à
être à peuprès
nul pour les directionshorizontales,
suivant une courbe en cloche. On asignalé
unedissymétrie
de cette courbe souscer-taines latitudes
(30°)
les rayons arrivant un peuplus
nombreux
(20
pour100)
de l’Ouest que de l’Est(1).
e)
La mesure de n en despoints
de différenteslati-tudes,
avec desappareils
àtriples
coïncidences,
montre l’existence d’un minimum dans larégion
del’équa-teur
(~),
la courbe de variation entre 40" N et 40° S étantanalogue
à celle de la variation de i. Le minimum de n est de 15 pour 100 inférieur à la valeur de ce nombre aux latitudes élevées.f)
Si l’ondispose
descompteurs
au nombre de trois ouplus,
parallèlement,
mais non dans un mêmeplan,
ilne subsiste
plus
que très peu de coïncidences.Cepen-dant le nombre en est
trop grand
pour êtreexpliqué
par des effets de hasardet,
deplus,
laprésence
dediffu-seurs massifs
(plomb)
auvoisinage
et au dessus descompteurs augmente
ce nombre. On doit attribuer unepartie
de ces coïncidences à l’action deplusieurs
par-ticulessimultanées,
dont lestrajectoires divergent
àpartir
depoints plus
ou moinséloignés,
et situéssou-vent dans les diffuseurs
(3).
,~~ Avec les chamôres à détentes. - De nombreux
clichés de détentes
pris
indépendamment
de touteradioactivité extérieure
montrent, rarement,
destra-jectoires
ionisantes dont le nombre par seconde et parcm2
correspond
bien à celui que l’on mesure avec lescompteurs.
a)
Lestrajectoires
sontrectilignes,
et le nombre d’ions par centimètre de parcours dans l’air est de40 environ. Ces caractères sont ceux des
trajectoires
d’électrons trèsrapides.
Les clichés montrent trèssou-vent des groupes de 2 et 3
trajectoires
simultanées faisant unpetit angle
entre elles(1).
b)
L’établissement d’unchamp magnétique
intensedans la chambre à détentes
permet
de donner unecour-bure aux
trajectoires
decorpuscules chargés
(i5).
Leschamps atteignant
18.000 gauss necommuniquent
qu’une
faible courbure auxtrajectoires
observées,
onen déduit pour
l’énergie cinétique
des électronsqui
lesconstituent des valeurs allant de 166 à 1010
électrons-volts.
c)
Le sens de la courbure donne lesigne
descharges,
puisque
lescorpuscules
viennent d’en haut. Les deuxsignes
sontreprésentés,
et ils’agit
donc d’électronsra-pides, positifs
etnégatifs
(s).
d)
La méthode mixte ducouplage
de la chambre à détente avec descompteurs
encoïncidence, permettant
d’avoir
beaucoup
de clichésutiles,
a montré lagrande
( 1) JOHNSON.
(2) PIERRE AUGER et L. LEi’RINCE-RINGUET.
(3) RosSI.
(4) SKOBELZYN.
(6) ANDERSON ~ KUNZE.
4
fréquence
des groupes; ~0 pour 100 des clichés donnent destrajectoires multiples.
Certains d’entre eux montrent les traces deplusieurs
dizaines d’électronspositifs
etné-gatifs
degrande
énergie (gerbes),
dont lepoint
de diver-gence n’est paaéloigné
desappareils (1).
Cesexplosions
très ionisantes sont àrapprocher
des fluctuationsanor-males des chambres
d’ionisation,
de même que la fré-quence destrajectoires groupées
fait que, chacune don-nant 40paires
d’ions parcentimètre,
les ensembles simultanés donnent une densité double outriple
enmoyenne et
expliquent
le chiffre élevé déduit de lava-leur de i.
e)
Tout récemment destrajectoires
courtes,
trèsionisantes ont été observées
(2)
dans la chambre à dé-tentes : on lesinterprète
comme dues à des noyaux(Argon, hydrogène) projetés
par desneutrons,
dont laprésence
dans lerayonnement cosmique
serait ainsi démontrée.Interprétation. -
D’après
cet ensemble de résultatson
peut
dire que l’on observe et étudie comme rayonscosmiques
desparticules
degrande énergie
et depetite
masse,chargées
d’électricité des deuxsignes.
La ques-tion fondamentale est de savoir si elles sontprimaires
ou
secondaires,
c’est-à-dire s’il arrive dans lapartie
supérieure
del’atmosphère
descorpuscules
électri-ques trèspénétrants,
créant lelong
de leur parcours d’autres rayonsélectroniques
secondaires,
ou bien si cesont des
rayonnements électromagnétiques,
ultra y,qui
atteignent
lespremières
portions
de l’air et ycréent,
par effetCompton,
ouautrement,
lescorpus-cules
rapides
observés dans lesappareils.
1. Dans
l’hypothèse
des rayonsultra y,
cesrayonne-ments
arrivent directement sans déviation de leurpoint
deproduction.
S’ils ontproduit
descorpuscules
se-condaires peu
pénétrants
en traversant de la matièrecosmique,
ils en sont débarrassés par lechamp
magné-tique
terrestre,
etatteignent
donc seulsl’atmosphère.
Ils ne sont pasionisants,
et ce n’estqu’en
se saturantprogressivement
d’uncortège
de secondairescorpuscu-laires
qu’ils
le deviennent. Ensuite leur intensité décroîtexponentiellement,
avec des coefficients différents pourchaque longueur
d’onde. La mesure de cescoefficients,
si on admet que l’effet
Compton
est seulresponsable
del’absorption,
permet
parapplication
de la formule de Klein-Nishina(3)
une évaluation delongueur
d’onde.2. Dans
l’hypothèse
descorpuscules primaires,
ceux-ci sont déviés par le
champ
terrestre àpartir
de dis-tances trèsgrandes,
avant l’entrée dansl’atmosphère
et décrivent les courbes étudiées à propos des auroresboréales
(4).
Les calculsindiquent
quel’énergie
néces-(1) BLACHETT et OCCHIALINI.
(2) LOCHER, AUGER et MONOD-HERZEtf.
(3) Cette formule qui n’a été vérifiée que dans le domaine des rayons y est d’une application hasardeuse étant donné les hypo-thèses qu’il faut faire quant au nombre des électrons nucléaires et extra-nucléaires qui interviennent.
(4) SlORMER, LEMA1TRE et vALLARTA,
saire pour
qu’une
particule
atteigne
le sol sous ~0~ de latitudemagnétique
nord ou sud est de 2. 101 électrons volts environ. Lesparticules plus pénétrantes (10’°eV)
peuvent
atteindrel’équateur,
lesparticules d’énergie
inférieure à2.10’3eV nedépassent
pas 70° de latitudema-gnétique.
En réalitél’angle
souslequel
lesparticules
atteignent
le sol intervientégalement.
Une distributionisotropique
etisocinétique
incidente estdéviée,
et les rayonsqui
arriveraient au sol sous incidence rasante de l’ouest à l’est sont lespremiers
àdisparaître.
De mêmedans une distribution
hétérocinétique,
les rayons lesplus
mous sont lespremiers
àdisparaître
desgrands
angles
d’arrivée au sollorsqu’on
s’avance versl’équa-teur
(1).
Si lescorpuscules
sontchargés
positivement
c’est de l’estqu’il
doit en arrivermoins;
surtout sousles
grandes
incidences.On
peut
évaluerégalement l’énergie perdue
pour uneparticule rapide
dans la traversée del’atmosphère
par la formation desions,
ennégligeant
les effetsnuclé-aires. Cette usure
progressive
dequelque
1200 volts environ par cm de parcours d’airnormal,
ralentitpuis
arrête lescorpuscules
en les triant suivant leur vitesseoriginelle.
Il leur faut au minimum uneénergie
initialede 4.109eV pour atteindre le niveau de la mer.
Les
particules rapides
entrant dansl’atmosphère
commencent pars’accompagner
de secondaires moinspénétrants, puis
ils sont filtrés peu à peu et décroissenten nombre au fur et à mesure de la descente.
Si le mécanisme de formation des secondaires est
ana-logue
à celui de leur propreabsorption
(effets
électro-niques)
chaque
rayonprimaire
d’uneénergie
déter -minée seraaccompagné
d’un nombre à peuprès
fixe de secondaires.L’existence des effets nucléaires vient introduire à la fois une nouvelle cause
d’absorption
et une nouvellecause de création de secondaires. Si ces deux effets sont
liés,
on aura encore uneproportion
relativementcons-tante entre les
particules
duresprimaires
et lesparti-cules secondaires.
Confrontation avec les faits. - Ces deux
types
d’interprétation
trouvent desarguments
pour et contredans les faits
exposés plus
haut.A) Hypothèse électromagnétique. -
La courbe de décroissance de l’ionisations’interprète
comme unecourbe
d’absorption
d’unspectre
de bandes(2).
Leslongueurs
d’onde des bandespeuvent
être évaluéesparla
formule de Klein-Nishina. Lesénergies
qu’elles
repré-sentent
s’interprètent
par deshypothèses
surl’annihi-lation de
protons
etd’électrons,
ou departicules
a.2. En
particulier
laportion
très considérable de l’ioni-sationqui
disparaît
au-dessous de 10 km d’altitudeserait due à un
rayonnement
relativement peupéné-trant,
correspondant
à la formation de noyaux d’hé-lium àpartir
deprotons
et d’électrons.(1)
FERMi et ROSSI.5
3. L’existence des
particules
observéess’interprète
par des effets secondaires(Compton, photoélectrique)
et celle des groupes de
particules
par des effetsd’absorp-tion nucléaire avec,
peut-être, explosion
des noyauxexcités. Les effets de matérialisation de
photons,
danslesquels
unphoton y
disparait
(ou
diminue defré-quence)
en créant unepaire
d’électrons des deuxsignes,
jouent peut-être
là un rôle essentiel.Difficultés.
- 1. La courbe d’ionisation devrait commencer par s’éleverpendant
lapénétration
des rayons ultra y dansl’atmosphère supérieure,
à causede la saturation
progressive
en rayonscorpusculaires
secondaires.
Or,
cette courbe commence par unpalier,
à25 km
d’altitude,
sans aucunsigne
de croissance initiale.2. La diminution de l’ionisation i et du nombre n de
particules
dans les latitudes inférieures à 30°exige
qu’une
portion
au moins durayonnement
atteignant
la hauteatmosphère
soit formé decorpuscules chargés.
La constance de la valeur de l’ionisation dans letemps,
exige
l’uniformité de larépartition
des sourcesde
rayonnement
sur lasphère
céleste. Larépartition
de la matière stellaire n’étant pas uniforme il faudrait
chercher les sources dans la matière interstellaire.
B.
Hypothèse corpusculaire.
-. 1. La courbe dedécroissance de l’ionisation
s’interprète
ici comme unefiltration
progressive
descorpuscules, qui
s’arrêtent aufur et à mesure de
l’épuisement
de leurénergie.
Elle donnerait donc uneimage
de larépartition
des vitesses(1)
dans le groupe trèshétérogène
atteignant
l’atmosphère.
Si l’on fait intervenirl’absorption
nu-cléaire,
qui
peut
arrêter tout à fait descorpuscules
rapides,
on retrouve uneabsorption exponentielle, qui
peut
intervenir notablement dans la forme de la courbe.On a tout récemment
proposé
de chercher dans cetteabsorption nucléaire, exponentielle,
la causeprincipale
sinon totale de la diminution des
rayonnements
cos-miques
dans leur descente à traversl’atmosphère;
lescorpuscules
atteignant
la hauteatmosphère
auraient alorsgénéralement
assezd’énergie
pour atteindre le sol si lefreinage
seul intervenait.2. Le
palier
de la hauteatmosphère correspond
à la formationprogressive
ducortège
desecondaires,
qui
suit ensuite les variations d’intensité(de
nombre)
descorpuscules rapides
avec d’autantplus
de fidélité que les mécanismes de formation des secondaires et defreinage
descorpuscules
serontplus
semblables. 3. La variation en latitudemagnétique s’explique
par la déviation dans lechamp
terrestre,
et les valeurs desénergies
mesurées au niveau de la mer sont del’ordre de
grandeur
;exigé
par le calcul pourpermettre
l’arrivée au sol.
4. L’uniformité dans le
temps
peut
être due à larépartition
uniforme des sources.Cependant
même si(’) Maxwellienne, d’après CLAY.
les rayons
proviennent
de sources étroitementloca-lisées,
les déviations par lechamp
terrestre uniformi-seraient larépartition
bien avant l’arrivée sur le sol.5. Les
groupements
departicules s’interprètent
par les effets de collisionsélectroniques,
une desparticules
du groupe étantprimaire,
lesautres,
moinsrapides,
secondaires. -Pour les groupes
nombreux,
il fautcomme dans
l’hypothèse électromagnétique,
admettreune
absorption
nucléaire avec une sorted’explosion,
ou une matérialisation de nombreusespaires
d’électronspositifs
etnégatifs.
Difficultés.
- Iln’y
aguère
dans cette théoriequ’une
difficulté,
c’estl’interprétation
de la trèsimpor-tante
portion
molle durayonnement, portion qui
détermine les 98 p. cent de l’ionisation à 20 km d’alti-tude et décroît trèsrapidement
ensuite. Si ce sont descorpuscules primaires
peupénétrants,
lechamp
magné-tique
terrestre devrait leur interdire l’entrée dansl’atmosphère.
Si ce sont descorpuscules
secondaires,
il devrait y en avoir encoreplus
dans lesrégions
où la matière estplus
dense,
et où lerayonnement
primaire
n’est encore que peu affaibli. Onpourrait l’interpréter
comme étant une radiation y de0,5
à 1 million devolts,
due à la dématérialisation des électrons
positifs
cos-miques
à leur entrée dansl’atmosphère.
Conclusion. - La théorie des
corpuscules
primaires
est cellequi
permet
d’embrasser leplus
de faits connus.Peut-être faut-il supposer un
mélange
avec uneradia-tion
électromagnétique
depénétration
moyennequi
seraitresponsable
de la forte ionisation en hautealti-tude et
qui
serait très vite saturée de secondaires. Desmesures en altitude encore
supérieure
à celles atteintesjusqu’ici
montrerontpeut-ètre
la forme de courbequ’il
faudrait alors s’attendre à trouver.Dans les deux
théories,
l’hypothèse
de l’existenced’effets nucléaires et celle des matérialisations
qui
ont éténégligés
jusqu’ici
dans laplupart
des calculs est nécessaire pourexpliquer
les groupes abondants departicules
des deuxsignes.
Le rôle de ces effets dansl’absorption
desparticules
ou desphotons
peut
être considérable. Lacomplexité
de l’action des rayonscosmiques
sur la matière est donc certaine. Peut-êtredoit-on en inférer la
complexité
des rayonseux-mêmes,
tels
qu’ils
nous arrivent del’espace
extérieur à la terre.La discussion de
l’origine possible
de cesrayonne-ments est naturellement encore
plus
aléatoire que cellede leur