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Tableau schématique des connaissances actuelles sur les rayons cosmiques

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(1)

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Tableau schématique des connaissances actuelles sur les

rayons cosmiques

Pierre Auger

To cite this version:

(2)

LE

JOURNAL

DE

PHYSIQUE

ET

LE

RADIUM

TABLEAU

SCHÉMATIQUE

DES

CONNAISSANCES

ACTUELLES SUR

LES

RAYONS

COSMIQUES

Par PIERRE AUGER.

Sommaire. - Ce résumé des faits actuellement bien établis au sujet des rayons cosmiques n’est des-tiné qu’à fournir une base de discussion sur la nature et l’origine de ces rayonnements. Aucun nom d’au-teur n’est cité dans le texte, et les détails sont éliminés le plus possible, dans l’espoir de faire ressortir les idées essentielles et les résultats nets. La bibliographie est réduite aux noms des auteurs principaux

en note (1).

SÉRIE

VII.

TOME V.

1V° 1. JANVIER

1934.

Définition. - Certains

phénomènes

d’ionisation

se

produisent

continuellement dans des volumes de gaz

non

radioactifs,

isolés et

protégés

de tous les rayonne-ments connus

jusqu’à

ces dernières années par une

enveloppe

de

quelques

dizaines de centimètres de

plomb.

Cette ionisation considérée autrefois comme

spontanée

étant

plus

ou moins directement attribuable

à l’action d’un

rayonnement

nouveau venu de

l’exté-rieur des

appareils

et même de l’extérieur de

l’atmos-phère

terrestre,

on a

appelé

celui-ci

rayonnement

d’al-titude,

ultra

pénétrant,

ultra ’Y

la suite d’une

hypo-thèse sur sa

nature)

et enfin

cosmique

cause d’une

hypothèse

sur son

origine).

Cette

appellation

est

géné-ralement

adoptée.

Méthodes

d’étude. - L’étude

de ces

phénomènes

a été faite

grâce

à trois méthodes :

1. La mesure

globale

de

l’ionisation,

c’est-à-dire du

nombre i de

paires

d’ions créés par centimètre cube de gaz

(air

normal par

exemple)

et par seconde.

Cette mesure s’effectue en faisant

décharger

un

élec-tromètre à travers le volume gazeux étudié : elle

exige

des isolements très

soignés,

un

appareil

de mesure de

petite capacité

et une

protection

convenable de la

chambre d’ionisation vis-à-vis des

rayonnements

des corps environnants

(~).

Dans ces conditions on trouve que la valeur de cette ionisation résiduelle est d’environ

2

paires

d’ions par cm3 d’air normal et par

seconde,

au

niveau de la mer. Cette valeur est en somme une

inté-(1) Pour l’exposé complet de la question, et pour la bibliogra-phie, voir : LEPRINCE-RhIGUBT. Les rayons cosmiques, Hermann (1933).

(2) (De plus les facteurs de comparaison des ionisations obser-vées dans différents gaz et sous diverses pressions sont assez

mal connus).

grale

sur un

temps

assez

long

et pour un volume notable

de

matière,

de tous les effets ionisants

capables

de tra-traverser les écrans de

protection.

2. Les

impulsions

des tubes

compteurs.

Ces tubes sont en somme des chambres d’ionisation de faible contenance dans

lesquelles

la création soudaine de

quelques

ions déclenche une

décharge

électrique

tem-poraire amplifiable ;

l’impulsion

ne

dépend guère

du nombre d’ions

qui

la

déterminent,

et

l’appareil

ne mesure pas l’ionisation. Les

compteurs

dénombrent les

apparitions

discontinues de groupes d’ions dus au

passage des

particules

électrisées

rapides

(1).

Si l’on

protège

le

compteur

avec une

enveloppe

de

plomb,

les

impulsions

restantes ne seront dues

qu’à

sa

radioactivité propre, et au

rayonnement

cosmique.

On

peut

se débarrasser de la radioactivité propre et de celle de

l’enveloppe

de

plomb

en

disposant

deux ou

plusieurs

compteurs

côte à

côte,

et en les

couplant

de telle sorte

que seules les

impulsions qui

ont lieu dans tous ces

compteurs

simultanément soient

enregistrées

(2).

Les

effets de la radioactivité propre,

qui

ne sont pas

simul-tanés dans les

compteurs,

ainsi que ceux de la radioac-tivité des

objets

environnants dont les

rayonnements

corpusculaires

ne

peuvent

généralement

pas traverser

deux

compteurs,

sont éliminés presque

complètement.

(Montage

en

coïncidence).

3. Les

trajectoires

du brouillard de la chambre à détentes.

On sait comment cette méthode donne une idée

pré-cise de la

disposition

dans

l’espace

des groupes d’ions

apparus simultanément dans le gaz de la chambre

(3).

1) GEIGER, MÛLLER.

(2)

BOTHE.

(3) C -T.-R. WILSON.. ‘

LE JOURNAL DE PHYSIQUE ET LE RADIUM. - SÉRIE

VII. -

T. V. - N° 1. -

JANVIER 1934.

(3)

2

Les

trajectoires

des rayons

corpusculaires

ionisants de diverses natures se reconnaissent en

général

et

l’emploi

d’un

champ magnétique

pour les courber

permet

d’évaluer leur

énergie cinétique.

Certaines

trajectoires

très peu déviées dans les

champs

les

plus

forts

(soit

15 000

gauss)

et

qui

ne

proviennent

pas de corps

radio-actifs environnants sont attribués aux

rayonnements

cosmiques.

"

La sensibilité dans le

temps

de cette méthode est

faible,

la durée de l’état de sursaturation n’est

qu’une

très

petite

fraction de seconde et il faut

beaucoup

de

détentes pour obtenir des

trajectoires.

Le

couplage

avec des

compteurs

montés en coïnci-dence au-dessus ou de

part

et d’autre de la chambre

permet

de déclencher la détente au moment de l’exci-tation simultanée des

compteurs ;

c’est-à-dire un

temps

très court

après

que la

trajectoire

ionisante

responsable

de cette excitation a traversé la chambre : la trace en

est alors

enregistrée.

Résultats

principaux. -1.

En ce

qui

concerne

l’ionisation

globale. -

r~)

L’ionisation résiduelle

(1)

d’une

chambre,

protégée

par une

enveloppe

de

plomb,

est le

premier

phénomène

observé dans l’ensemble que

nous allons exposer, et a conduit à la découverte des rayons

cosmiques.

Cette ionisation est constante dans le

temps

(2).

La

présence

au-dessus de

l’horizon,

la

position

dans le ciel du soleil et des constellations ne

jouent

aucun rôle dans l’intensité du

phénomène.

Une

analyse plus

fine dé-montre l’existence de fluctuations dans le nombre

d’ions

qui

apparaissent;

ces fluctuations sont en

moyenne

compatibles

avec les lois du

hasard ;

cepen-dant,

à de rares

intervalles,

des instruments très

sen-sibles

indiquent

la

production

subite de

grands

nom-bres d’ions

(3).

b)

La valeur de l’ionisation est sensiblement la même

en tous les

points

de la

terre,

au niveau de la mer

(ou

plutôt

sous la

pression barométrique

normale).

Cepen-dant en faisant des mesures en des

points

situés à dif-férentes latitudes

magnétiques,

quelques

observa-teurs

(4)

ont trouvé une baisse du nombre d’ions i entre 30° de latitude

magnétique

Nord et 30® Sud. Les lieux où l’ionisation est

minimum,

correspondant

sen-siblement à

l’équateur

magnétique,

donnent des valeurs de 12 à 18 pour 100 inférieures à celles trouvées sur

tous les autres

points

de la terre

(courbe

1).

c)

L’ionisation croît

rapidement lorsqu’on

élève les

appareils

au-dessus du niveau de la mer

(5) ;

c’est

l’im-portance

de l’écran formé par

l’atmosphère qui

sur-monte les chambres

qui

détermine la valeur de

l’ioni-sation,

comme le démontre l’étude des variations

baro-métriques.

Pour

augmenter

cet écran on

peut disposer

(1) ELSTER et GEITEL, WILSON.

(2) Peut-être y a-t-il une très faible variation diurne.

(3~ HOFFMANN.

(4) CLAY, COMPTON.

(5) HESS, KOLHORSTER7 MILLIHAN

des carapaces

métalliques

ou

plonger

les

appareils

dans l’eau. De cette manière une courbe

peut

être

tra-cée,

qui

donne la valeur de i en fonction de la densité totale

(air

et

eau)

de la matière

interposée

entre les

appareils

et

l’espace

extérieur à la terre

(1).

Courbe 1.

Cette courbe

(courbe 2)

a une allure

exponentielle

sans en être une exactement

(2);

les valeurs de i vont de 300 pour un écran d’air

équivalent

à 18 mm de

mer-Courbe 2.

cure, à 2 sous 760 mm, et à

0,0025

sous un écran d’eau

et d’air de masse

équivalente

à 18 mètres de mercure.

La

partie

relative aux très basses

pressions

atteint un

palier,

mais sans redescendre.

Cette courbe est

généralement interprétée

comme la courbe

d’absorption

des

rayonnements

cosmiques,

(1) KOLHORSTER, MiLLIKAN, REGENER.

(4)

ceux-ci

pouvant

être très

hétérogènes

dans leur pou-voir

pénétrant

et dans leur nature.

c~)

Les coefficients

d’absorption massiques

sont du

même ordre de

grandeur

pour les

quelques

matières

qui

ont

jusqu’ici

constitué les écrans

(plomb,

air,

eau,

zinc,

fer).

On observe avec des écrans formés de deux

parties superposées

différentes des effets de

transition,

que l’on attribue aux

rayonnements

secondaires excités

au sein des écrans.

2.

Analyse

dans le

temps

et dans

l’espace

de cette

ionisation. - Cette

analyse

a été faite avec les

comp-teurs et la chambre à détentes.

les -

a)

Ces

appareils

sont

déclen-chés,

en l’absence de toute radioactivité

extérieure,

avec une

fréquence qui dépend

de leur dimensions : ces

déclenchements sont

produits

par les ions créés lors de leur traversée par les

particules

ionisantes

qui

arrivent

au niveau de la mer. Le nombre de ces

particules

par

seconde et par centimètre carré de surface horizontale nombre que nous

désignerons

par n est

égal

à

0,015

en-viron.

b)

Ces

particules

ont un

pouvoir pénétrant

très élevé

comme le démontre le peu d’influence des

enveloppes

de

plomb.

Si l’on utilise deux

compteurs

à

coïncidence,

et que l’on

interpose

entre eux des

écrans,

on trouve que

50pour

100 des

particules

peuvent

encore exciter si-multanément les deux

compteurs

à travers 1 m de

plomb.

On ne

peut

pas mesurer de coefficient

d’absorp-tion à

proprement

parler, puisqu’il s’agit

de l’arrêt des

particules,

dont les vitesses ne sont certainement pas

homogènes.

Cependant

la

pénétration

ainsi mesurée est

comparable

avec celle déduite des mesures de l’ionisa-tion

globale

(1).

c)

Si l’on admet que ces

particules

sont la cause di-recte de toute l’ionisation

globale

observée on

peut

en

déduire la valeur de la fluctuation

statistique

dans l’ionisation

qu’elle détermine;

cette valeur est en

accord avec les fluctuations effectivement observées dans les chambres d’ionisation. On

peut

alors évaluer le nombre d’ions créé par chacune d’elle sur 1 cm de

son parcours dans l’air

normal,

en

comparant

les valeurs de i avec les nombres n de

particules

arrivant par cm2 et par seconde. On trouve un nombre voisin de 140

paires

par centimètre. Cette valeur est

trop

faible pour des

particules positives

lourdes

(hélion,

proton)

et

trop

forte pour des électrons

rapides.

d)

Dans un

dispositif

comportant

plusieurs compteurs

en coïncidence

placés parallèlement

dans un même

plan,

on

n’enregistre

que les passages des

particules

dont les

trajectoires

sont dans le

plan

des

compteurs

à un

petit

angle

près,

déterminé par

l’épaisseur

et la distance

re-lative des

compteurs.

On

peut

donc s’en servir pour étudier la distribution des

trajectoires

des

particules

ionisantes dans

l’espace.

Le maximum de cette

réparti-tion est orienté suivant la

verticale,

et le nombre des

(~~

Rossi.

trajectoires

décroit

jusqu’à

être à peu

près

nul pour les directions

horizontales,

suivant une courbe en cloche. On a

signalé

une

dissymétrie

de cette courbe sous

cer-taines latitudes

(30°)

les rayons arrivant un peu

plus

nombreux

(20

pour

100)

de l’Ouest que de l’Est

(1).

e)

La mesure de n en des

points

de différentes

lati-tudes,

avec des

appareils

à

triples

coïncidences,

montre l’existence d’un minimum dans la

région

de

l’équa-teur

(~),

la courbe de variation entre 40" N et 40° S étant

analogue

à celle de la variation de i. Le minimum de n est de 15 pour 100 inférieur à la valeur de ce nombre aux latitudes élevées.

f)

Si l’on

dispose

des

compteurs

au nombre de trois ou

plus,

parallèlement,

mais non dans un même

plan,

il

ne subsiste

plus

que très peu de coïncidences.

Cepen-dant le nombre en est

trop grand

pour être

expliqué

par des effets de hasard

et,

de

plus,

la

présence

de

diffu-seurs massifs

(plomb)

au

voisinage

et au dessus des

compteurs augmente

ce nombre. On doit attribuer une

partie

de ces coïncidences à l’action de

plusieurs

par-ticules

simultanées,

dont les

trajectoires divergent

à

partir

de

points plus

ou moins

éloignés,

et situés

sou-vent dans les diffuseurs

(3).

,

~~ Avec les chamôres à détentes. - De nombreux

clichés de détentes

pris

indépendamment

de toute

radioactivité extérieure

montrent, rarement,

des

tra-jectoires

ionisantes dont le nombre par seconde et par

cm2

correspond

bien à celui que l’on mesure avec les

compteurs.

a)

Les

trajectoires

sont

rectilignes,

et le nombre d’ions par centimètre de parcours dans l’air est de

40 environ. Ces caractères sont ceux des

trajectoires

d’électrons très

rapides.

Les clichés montrent très

sou-vent des groupes de 2 et 3

trajectoires

simultanées faisant un

petit angle

entre elles

(1).

b)

L’établissement d’un

champ magnétique

intense

dans la chambre à détentes

permet

de donner une

cour-bure aux

trajectoires

de

corpuscules chargés

(i5).

Les

champs atteignant

18.000 gauss ne

communiquent

qu’une

faible courbure aux

trajectoires

observées,

on

en déduit pour

l’énergie cinétique

des électrons

qui

les

constituent des valeurs allant de 166 à 1010

électrons-volts.

c)

Le sens de la courbure donne le

signe

des

charges,

puisque

les

corpuscules

viennent d’en haut. Les deux

signes

sont

représentés,

et il

s’agit

donc d’électrons

ra-pides, positifs

et

négatifs

(s).

d)

La méthode mixte du

couplage

de la chambre à détente avec des

compteurs

en

coïncidence, permettant

d’avoir

beaucoup

de clichés

utiles,

a montré la

grande

( 1) JOHNSON.

(2) PIERRE AUGER et L. LEi’RINCE-RINGUET.

(3) RosSI.

(4) SKOBELZYN.

(6) ANDERSON ~ KUNZE.

(5)

4

fréquence

des groupes; ~0 pour 100 des clichés donnent des

trajectoires multiples.

Certains d’entre eux montrent les traces de

plusieurs

dizaines d’électrons

positifs

et

né-gatifs

de

grande

énergie (gerbes),

dont le

point

de diver-gence n’est paa

éloigné

des

appareils (1).

Ces

explosions

très ionisantes sont à

rapprocher

des fluctuations

anor-males des chambres

d’ionisation,

de même que la fré-quence des

trajectoires groupées

fait que, chacune don-nant 40

paires

d’ions par

centimètre,

les ensembles simultanés donnent une densité double ou

triple

en

moyenne et

expliquent

le chiffre élevé déduit de la

va-leur de i.

e)

Tout récemment des

trajectoires

courtes,

très

ionisantes ont été observées

(2)

dans la chambre à dé-tentes : on les

interprète

comme dues à des noyaux

(Argon, hydrogène) projetés

par des

neutrons,

dont la

présence

dans le

rayonnement cosmique

serait ainsi démontrée.

Interprétation. -

D’après

cet ensemble de résultats

on

peut

dire que l’on observe et étudie comme rayons

cosmiques

des

particules

de

grande énergie

et de

petite

masse,

chargées

d’électricité des deux

signes.

La ques-tion fondamentale est de savoir si elles sont

primaires

ou

secondaires,

c’est-à-dire s’il arrive dans la

partie

supérieure

de

l’atmosphère

des

corpuscules

électri-ques très

pénétrants,

créant le

long

de leur parcours d’autres rayons

électroniques

secondaires,

ou bien si ce

sont des

rayonnements électromagnétiques,

ultra y,

qui

atteignent

les

premières

portions

de l’air et y

créent,

par effet

Compton,

ou

autrement,

les

corpus-cules

rapides

observés dans les

appareils.

1. Dans

l’hypothèse

des rayons

ultra y,

ces

rayonne-ments

arrivent directement sans déviation de leur

point

de

production.

S’ils ont

produit

des

corpuscules

se-condaires peu

pénétrants

en traversant de la matière

cosmique,

ils en sont débarrassés par le

champ

magné-tique

terrestre,

et

atteignent

donc seuls

l’atmosphère.

Ils ne sont pas

ionisants,

et ce n’est

qu’en

se saturant

progressivement

d’un

cortège

de secondaires

corpuscu-laires

qu’ils

le deviennent. Ensuite leur intensité décroît

exponentiellement,

avec des coefficients différents pour

chaque longueur

d’onde. La mesure de ces

coefficients,

si on admet que l’effet

Compton

est seul

responsable

de

l’absorption,

permet

par

application

de la formule de Klein-Nishina

(3)

une évaluation de

longueur

d’onde.

2. Dans

l’hypothèse

des

corpuscules primaires,

ceux-ci sont déviés par le

champ

terrestre à

partir

de dis-tances très

grandes,

avant l’entrée dans

l’atmosphère

et décrivent les courbes étudiées à propos des aurores

boréales

(4).

Les calculs

indiquent

que

l’énergie

néces-(1) BLACHETT et OCCHIALINI.

(2) LOCHER, AUGER et MONOD-HERZEtf.

(3) Cette formule qui n’a été vérifiée que dans le domaine des rayons y est d’une application hasardeuse étant donné les hypo-thèses qu’il faut faire quant au nombre des électrons nucléaires et extra-nucléaires qui interviennent.

(4) SlORMER, LEMA1TRE et vALLARTA,

saire pour

qu’une

particule

atteigne

le sol sous ~0~ de latitude

magnétique

nord ou sud est de 2. 101 électrons volts environ. Les

particules plus pénétrantes (10’°eV)

peuvent

atteindre

l’équateur,

les

particules d’énergie

inférieure à2.10’3eV ne

dépassent

pas 70° de latitude

ma-gnétique.

En réalité

l’angle

sous

lequel

les

particules

atteignent

le sol intervient

également.

Une distribution

isotropique

et

isocinétique

incidente est

déviée,

et les rayons

qui

arriveraient au sol sous incidence rasante de l’ouest à l’est sont les

premiers

à

disparaître.

De même

dans une distribution

hétérocinétique,

les rayons les

plus

mous sont les

premiers

à

disparaître

des

grands

angles

d’arrivée au sol

lorsqu’on

s’avance vers

l’équa-teur

(1).

Si les

corpuscules

sont

chargés

positivement

c’est de l’est

qu’il

doit en arriver

moins;

surtout sous

les

grandes

incidences.

On

peut

évaluer

également l’énergie perdue

pour une

particule rapide

dans la traversée de

l’atmosphère

par la formation des

ions,

en

négligeant

les effets

nuclé-aires. Cette usure

progressive

de

quelque

1200 volts environ par cm de parcours d’air

normal,

ralentit

puis

arrête les

corpuscules

en les triant suivant leur vitesse

originelle.

Il leur faut au minimum une

énergie

initiale

de 4.109eV pour atteindre le niveau de la mer.

Les

particules rapides

entrant dans

l’atmosphère

commencent par

s’accompagner

de secondaires moins

pénétrants, puis

ils sont filtrés peu à peu et décroissent

en nombre au fur et à mesure de la descente.

Si le mécanisme de formation des secondaires est

ana-logue

à celui de leur propre

absorption

(effets

électro-niques)

chaque

rayon

primaire

d’une

énergie

déter -minée sera

accompagné

d’un nombre à peu

près

fixe de secondaires.

L’existence des effets nucléaires vient introduire à la fois une nouvelle cause

d’absorption

et une nouvelle

cause de création de secondaires. Si ces deux effets sont

liés,

on aura encore une

proportion

relativement

cons-tante entre les

particules

dures

primaires

et les

parti-cules secondaires.

Confrontation avec les faits. - Ces deux

types

d’interprétation

trouvent des

arguments

pour et contre

dans les faits

exposés plus

haut.

A) Hypothèse électromagnétique. -

La courbe de décroissance de l’ionisation

s’interprète

comme une

courbe

d’absorption

d’un

spectre

de bandes

(2).

Les

longueurs

d’onde des bandes

peuvent

être évaluées

parla

formule de Klein-Nishina. Les

énergies

qu’elles

repré-sentent

s’interprètent

par des

hypothèses

sur

l’annihi-lation de

protons

et

d’électrons,

ou de

particules

a.

2. En

particulier

la

portion

très considérable de l’ioni-sation

qui

disparaît

au-dessous de 10 km d’altitude

serait due à un

rayonnement

relativement peu

péné-trant,

correspondant

à la formation de noyaux d’hé-lium à

partir

de

protons

et d’électrons.

(1)

FERMi et ROSSI.

(6)

5

3. L’existence des

particules

observées

s’interprète

par des effets secondaires

(Compton, photoélectrique)

et celle des groupes de

particules

par des effets

d’absorp-tion nucléaire avec,

peut-être, explosion

des noyaux

excités. Les effets de matérialisation de

photons,

dans

lesquels

un

photon y

disparait

(ou

diminue de

fré-quence)

en créant une

paire

d’électrons des deux

signes,

jouent peut-être

là un rôle essentiel.

Difficultés.

- 1. La courbe d’ionisation devrait commencer par s’élever

pendant

la

pénétration

des rayons ultra y dans

l’atmosphère supérieure,

à cause

de la saturation

progressive

en rayons

corpusculaires

secondaires.

Or,

cette courbe commence par un

palier,

à

25 km

d’altitude,

sans aucun

signe

de croissance initiale.

2. La diminution de l’ionisation i et du nombre n de

particules

dans les latitudes inférieures à 30°

exige

qu’une

portion

au moins du

rayonnement

atteignant

la haute

atmosphère

soit formé de

corpuscules chargés.

La constance de la valeur de l’ionisation dans le

temps,

exige

l’uniformité de la

répartition

des sources

de

rayonnement

sur la

sphère

céleste. La

répartition

de la matière stellaire n’étant pas uniforme il faudrait

chercher les sources dans la matière interstellaire.

B.

Hypothèse corpusculaire.

-. 1. La courbe de

décroissance de l’ionisation

s’interprète

ici comme une

filtration

progressive

des

corpuscules, qui

s’arrêtent au

fur et à mesure de

l’épuisement

de leur

énergie.

Elle donnerait donc une

image

de la

répartition

des vitesses

(1)

dans le groupe très

hétérogène

atteignant

l’atmosphère.

Si l’on fait intervenir

l’absorption

nu-cléaire,

qui

peut

arrêter tout à fait des

corpuscules

rapides,

on retrouve une

absorption exponentielle, qui

peut

intervenir notablement dans la forme de la courbe.

On a tout récemment

proposé

de chercher dans cette

absorption nucléaire, exponentielle,

la cause

principale

sinon totale de la diminution des

rayonnements

cos-miques

dans leur descente à travers

l’atmosphère;

les

corpuscules

atteignant

la haute

atmosphère

auraient alors

généralement

assez

d’énergie

pour atteindre le sol si le

freinage

seul intervenait.

2. Le

palier

de la haute

atmosphère correspond

à la formation

progressive

du

cortège

de

secondaires,

qui

suit ensuite les variations d’intensité

(de

nombre)

des

corpuscules rapides

avec d’autant

plus

de fidélité que les mécanismes de formation des secondaires et de

freinage

des

corpuscules

seront

plus

semblables. 3. La variation en latitude

magnétique s’explique

par la déviation dans le

champ

terrestre,

et les valeurs des

énergies

mesurées au niveau de la mer sont de

l’ordre de

grandeur

;exigé

par le calcul pour

permettre

l’arrivée au sol.

4. L’uniformité dans le

temps

peut

être due à la

répartition

uniforme des sources.

Cependant

même si

(’) Maxwellienne, d’après CLAY.

les rayons

proviennent

de sources étroitement

loca-lisées,

les déviations par le

champ

terrestre uniformi-seraient la

répartition

bien avant l’arrivée sur le sol.

5. Les

groupements

de

particules s’interprètent

par les effets de collisions

électroniques,

une des

particules

du groupe étant

primaire,

les

autres,

moins

rapides,

secondaires. -

Pour les groupes

nombreux,

il faut

comme dans

l’hypothèse électromagnétique,

admettre

une

absorption

nucléaire avec une sorte

d’explosion,

ou une matérialisation de nombreuses

paires

d’électrons

positifs

et

négatifs.

Difficultés.

- Il

n’y

a

guère

dans cette théorie

qu’une

difficulté,

c’est

l’interprétation

de la très

impor-tante

portion

molle du

rayonnement, portion qui

détermine les 98 p. cent de l’ionisation à 20 km d’alti-tude et décroît très

rapidement

ensuite. Si ce sont des

corpuscules primaires

peu

pénétrants,

le

champ

magné-tique

terrestre devrait leur interdire l’entrée dans

l’atmosphère.

Si ce sont des

corpuscules

secondaires,

il devrait y en avoir encore

plus

dans les

régions

où la matière est

plus

dense,

et où le

rayonnement

primaire

n’est encore que peu affaibli. On

pourrait l’interpréter

comme étant une radiation y de

0,5

à 1 million de

volts,

due à la dématérialisation des électrons

positifs

cos-miques

à leur entrée dans

l’atmosphère.

Conclusion. - La théorie des

corpuscules

primaires

est celle

qui

permet

d’embrasser le

plus

de faits connus.

Peut-être faut-il supposer un

mélange

avec une

radia-tion

électromagnétique

de

pénétration

moyenne

qui

serait

responsable

de la forte ionisation en haute

alti-tude et

qui

serait très vite saturée de secondaires. Des

mesures en altitude encore

supérieure

à celles atteintes

jusqu’ici

montreront

peut-ètre

la forme de courbe

qu’il

faudrait alors s’attendre à trouver.

Dans les deux

théories,

l’hypothèse

de l’existence

d’effets nucléaires et celle des matérialisations

qui

ont été

négligés

jusqu’ici

dans la

plupart

des calculs est nécessaire pour

expliquer

les groupes abondants de

particules

des deux

signes.

Le rôle de ces effets dans

l’absorption

des

particules

ou des

photons

peut

être considérable. La

complexité

de l’action des rayons

cosmiques

sur la matière est donc certaine. Peut-être

doit-on en inférer la

complexité

des rayons

eux-mêmes,

tels

qu’ils

nous arrivent de

l’espace

extérieur à la terre.

La discussion de

l’origine possible

de ces

rayonne-ments est naturellement encore

plus

aléatoire que celle

de leur

nature;

les

hypothèses

faites au

sujet

de

l’inter-prétation

des bandes du

spectre

des rayons

cosmiques,

supposés électromagnétiques,

sont très

risquées.

Au

sujet

des

particules,

en dehors d’un essai de théorie

purement

terrestre. les attribuant à des

champs

élec-triques

très considérables de la haute

atmosphère,

et d’une théorie solaire

analogue

à celle des aurores

boréales,

rien de bien défini n’a été

proposé.

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