HAL Id: jpa-00207413
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Gaz coulombien discret à une dimension
M. Gaudin
To cite this version:
M. Gaudin. Gaz coulombien discret à une dimension. Journal de Physique, 1973, 34 (7), pp.511-522.
�10.1051/jphys:01973003407051100�. �jpa-00207413�
GAZ COULOMBIEN DISCRET A UNE DIMENSION
M. GAUDIN
Service de
Physique Théorique,
Centre d’Etudes Nucléaires de
Saclay,
BP n°2,
91190Gif-sur-Yvette,
France(Reçu
le14 février 1973)
Résumé. 2014 Les isothermes d’un gaz discret
(lattice gas)
coulombien sont calculés exactement pour trois valeurs de latempérature
inverse 03B2=1, 2, 4.
Les zéros de lagrande
fonction departition
se condensent avec une densité uniforme sur un cercle ou un arc de cercle.
Abstract. 2014 The three isotherms 03B2 =
1, 2,
4 of a circular Coulomb lattice gas are calculatedexactly.
The roots of thegrand partition
function areuniformly
distributed on a section or onthe whole unit circle.
Classification Physics Abstracts
02.30
1. Introduction. - Dans sa théorie
statistique
desniveaux
d’énergie
dessystèmes complexes [1 ], Dyson
étudie la
thermodynamique
d’unsystème
decharges identiques portées
par un cercle conducteur et serepoussant
mutuellement selon la loi de l’électrosta-tique
à deux dimensions. Si l’onprend
pour unité le rayon du cercleconducteur, l’énergie potentielle
du
système
de ncharges ponctuelles
+1,
de coordon-nées
angulaires 0,, 92,
...,8 n’
estégale
àet la fonction de
partition
de cesystème classique
àla
température
T =p-1
s’écritIl se trouve que pour les valeurs
particulières fl
=1, 2, 4,
laquantité 1/1 n(P) peut
être considéréecomme la mesure du volume de certains espaces
homogènes (ensembles
de matricesorthogonales, unitaires, symplectiques),
et de cettefaçon
a été éva-luée par
Dyson qui
obtientCes résultats lui ont
permis
de formuler laconjec-
ture
prouvée
peuaprès grâce
à un lemme de Wilson[2]
etGunson
[3].
Lathermodynamique
du modèle cou-lombien circulaire s’en déduit
simplement.
Nous nous proposons ici de considérer une version discrète du modèle continu
précédent.
Lesystème
sera constitué de n
charges
mobiles -1,
dont les seulespositions possibles
sont les N sites d’un réseaupériodique
circulaire. Etant donnée lacroissance
logarithmique
dupotentiel
coulombien avec la dis- tance, il sera suffisant deplacer
cescharges
mobilesnégatives
enprésence
d’une distribution uniforme mais discrète decharges positives,
pourqu’une énergie
libre par
particule
mobilepuisse
être définie. Commeon le verra de
façon plus précise
auparagraphe 5,
ce modèle pourra être considéré comme une version à une dimension d’un modèle
d’Ising
enprésence
dechamp
ou si l’on veut d’un modèle de gazcoulombien
discret à une dimension(Coulomb
latticegas).
Utilisant des méthodes
développées
pour les ensemblesgaussiens [4], [5],
nousprocédons
d’abordau calcul des trois
isothermes fl = 1, 2,
4 du lattice gas coulombien.2. La fonction de
partition.
Lecas
= 2. -L’affixe de la
charge négative n° j occupant
le sitePj,
1p3 N,
sur le cercle de rayon1,
est8Pj,
avec a =
e(21ti)/N.
. Uneconfiguration
decharges
mobiles est donc définie par une suite
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:01973003407051100
formée de n entiers distincts variant de 1 à N.
L’énergie
mutuelle du
système
decharges
est doncAfin d’obtenir des
propriétés
extensivesnormales, Dyson
soustrait deW, l’énergie
du fondamental desn
charges, qui
dans le cas continu vautn/2 log
n.Or,
sur notre réseaupériodique,
nous ne connaissons pas engénéral
laconfiguration d’équilibre.
Bien que laquantité n/2 log n
soit sûrement une borne infé- rieure del’énergie
dufondamental,
cette soustractiona l’inconvénient de
dépendre
du nombre n defaçon
non linéaire et rend malaisée l’introduction de la
grande
fonction departition,
c’est-à-dire la compa- raison avec un modèled’Ising. Ayant
ceci en vue,nous choisissons de
placer
les ncharges négatives
enprésence
de Ncharges + t
fixées surchaque
site duréseau
circulaire ; prenant
pour zérol’énergie
mutuelled’une
charge -
1 coïncidant avec unecharge
fixe +2.
L’énergie
d’unecharge
mobile dans le fond uniformepositif
est évidemmentindépendante
de saposition
et vaut
ce
qui
donne lieu à uneénergie
totaleLa fonction de
partition
dusystème classique
ainsidéfini et obéissant à la
statistique
de Boltzman estdonc
Pour faciliter la
comparaison
avec l’ensemble cir-culaire,
on poserapuisque
l’on a,pour f3
réelpositif
Evaluons tout de suite
CfJn(2).
On a l’identité connueoù
figure
au second membre de(12)
le déterminant d’ordre n d’élémentsgk’Pj
avecki = i - 1 ; i, j = 1, 2,
..., n. Dans la somme(10),
pour Refl
> 0 la res-triction « p distincts »
peut
être levée et l’on obtientx(P)
étant l’indicateur deparité
de lapermutation P,
d’ordre n, etc...Puisque
l’ona 1 kpj - kQ 1 N,
nous obtenonsOn notera
l’égalité qJn(2) = t/1n(2).
3. Calcul de
cpn(4).
-L’expression (10)
pourp
=4,
s’écritIl est facile de mettre le double
produit
sous formed’un déterminant. En
effet,
si l’on considère le déter- minant de Van der Mondon a la limite
D’où l’on déduit l’identité
’ ’
où l’on a
posé Bj
= BPJ.Substituant au second membre de
(15)
undéveloppement
deLagrange
du déterminant(18),
nous obtenonsoù la seconde somme
porte
sur lespermutations
Pd’ordre 2 n
La sommation sur les
Pj peut
alors être effectuée etl’on obtient
avec la définition usuelle du
pfaffien.
L’élément de matriceantisymétrique A(a, fl)
est donné parl’égalité
Comme on a
toujours
lesinégalités
on en déduit
Pour calculer
dét 1 AI,
il nous faut doncdistinguer
les deux cas
2 n N et 2 n > N.
3.1
2 n
N. - On nepeut
avoirpuisque
avec lesigne -,
a+ fi
seraitnégatif
et avecle
signe +, a + fi > 4 n - 1, en
contradictionavec
0 a, fl 2 n -
1. On a donc seulementavec
ou
Ce
qui
nous donne 1 1et par
conséquent
pour2 n
NLà
aussi,
dans ce domaineLes choses seront différentes dans le cas 3.2.
3.2 2 n > N. - La matrice
A(a, fi)
est semblableà
B(oc, fi)
=A(a,
2n - fl - 1).
On déduit des expres- sions(24)
Ecrivons le tableau de la matrice B :
On en déduit au
signe près
où
U,
U et V sont des matricesdiagonales d’ordre (2 n - N)
définies à vued’après
le tableau(28)
de lamatrice B :
Le déterminant est
égal
àOn obtient
donc, d’après (29)
et(31)
C’est-à-dire,
pour 2 n > NNotons que pour 2 n =
N,
cette formule donne le même résultat que(26).
Pour n =N,
on a le test dv calcul directlfJN(4) = NN
N !4. Calcul de
(p.(1).
-D’après
la définition(10),
nous avons à calculeror, nous avons
et par
conséquent,
dans larégion
D :avec
En vertu de la
symétrie
del’intégrant
dans les variablesPi
au second membre de(34),
laquantité 9,,(1) peut
être calculée comme une somme dans le domaine D défini en(36),
etcompte
tenu de(37),
on obtient
où P
désigne
lapermutation
courante d’ordre nLa méthode consiste maintenant à effectuer les sommations d’abord sur les variables pl, P3, ···, P2v-t où v
désigne
lapartie
entière den/2.
Nous limiterons la preuve au cas n = 2 v. Defaçon précise,
nous som-merons dans les domaines
Puisque l’intégrant
s’annulelorsque
p2 i = P2i+ l’ nous sommes libres d’inclure leségalités.
Nous avonset par
conséquent
la somme(34)
s’écritou encore
Dans le déterminant que
représente
la somme surP, ajoutons
les éléments de lapremière
colonne à laseconde, puis
de la nouvelle seconde à la troisième et ainsi desuite ;
nous obtenonsoù la notation du déterminant d’ordre n
qui figure
dans(45)
est suffisammentexplicite (ka ki, k2,
...,kn).
L’intégrant
est maintenantcomplètement symétrique
en P2, p4, ..., p2v et nous pourrons écrireDéveloppant
le détermiriant comme en(19),
nous obtenons doncoù l’élément de matrice
antisymétrique E(k, k’)
est défini par la sommeOn trouve
et par
conséquent
On en déduit finalement
ou encore
Un calcul
analogue
effectué pour n = 2 v + 1 donne le résultatspécifié
en(55).
Dans les deux casde
parité
on vérifie le test5.
L’énergie
libre. - Nous rassemblons les résul- tats desparagraphes précédents
dans laproposition
suivante.
5.1 PROPOSITION I. - La
quantité
avec
prend pour fl
=0, 1, 2,
4 les valeursDans ces
quatre
cas, onvérifie,
si N estpair
En
présence
des résultats(55),
il est normal de seposer la
question
de leurextrapolation possible
àtoute valeur de
fl.
Lechangement
de formeanalytique
de
Qn(4)
en fonction de la densité p =n/N,
rendsceptique
sur lapossibilité
de renouvelerquelque
chose
d’analogue
à laconjecture
deDyson [4].
Dans un domaine restreint de
densité,
le théorème suivantconjecturé
parDyson
etprouvé
trèssimple-
ment par Good
[13], permet
sans nouveau calcul d’obtenirQn({3) pour fl
= 2 k(k
entiernaturel).
Théorème : le coefficient du terme
(xi,
x2, ...,xn)(n-l)k
dans le
polynôme
est
égal
àAppliquons-le
au calcul deqJn(2 k)
avec 8j == e .
Du fait de la relation
si les
puissances
deej, j = [1, n], qui figurent
dans ledéveloppement
del’intégrant
au second membre de(58),
sont en valeur absolue inférieures àN,
la som-mation
sur {/? }
élimine la contribution de tous lesmonômes,
sauf celle du terme constant.Or,
lespuis-
sances de
ci
sont bornées en module park(n - 1),
on en déduit la
proposition
II.5.2 PROPOSITION II. - Si k
N/(n - 1),
on aet par
conséquent
Les résultats
(55)
et(60)
nouspermettent
de calculerce que nous
appellerons
uneénergie
libre parparti-
cule à la limite
thermodynamique
N = oo, en fonctionde la densité p -
n/N,
pour les valeurs enquestion
de la
température.
On obtient aisément
ceci dans les 2 cas de
parité .
Il faut observer ici que la
quantité p2(ôF/ôp)
nesaurait être considérée a
priori
comme lapression
du
système
decharges mobiles, puisque
lapériode
du réseau
positif dépend
deN,
autrement dit l’inter- actiondépend
du volume. Pour étudier lespropriétés
extensives du
système,
il faudrait parexemple
res-treindre le volume alloué aux
charges
mobiles à unarc de cercle défini. Le calcul de la fonction de par- tition serait alors
analogue
à celui de la loid’espace-
ment des niveaux dans les ensembles circulaires. Le calcul est
simple pour fl
= 2. Si le volume alloué surle réseau circulaire
original
est restreint à N M siteson trouve pour la fonction de
partition Qn
et il resterait à étudier le
comportement asymptotique
d’un déterminant de
Toeplitz,
ce que nous n’avons pas fait.Il est
cependant possible
de définir unepression
au moyen de l’ensemble
grand canonique ;
lapression grand canonique
coïncidera avec laquantité p’(bFlap)
dans les
régions
detempérature
oùbflbp >
0. Cesera le cas
pour fl
=1, âF(1)/ôp
> 0. Par contre,pour f3 = 4, bF(4)lbp 0,
on aura p = 0 pour0
p 1.6. Les zéros de la
grande
fonction departition.
-La
grande
fonction departition
de notresystènie
coulombien est, en vertu de la définition
(8),
lepoly-
nôme de
degré
N dans lafugacité
ZMontrons d’abord que
Q(p) peut
êtreinterprétée
comme la fonction de
partition canonique
d’unmodèle
d’Ising
pour unantiferromagnétique
enpré-
sence de
champ.
Plusprécisément,
si l’on définit l’hamiltoniend’un
système
despins
Qp - ±t,
localisés sur lessites 8P du réseau
circulaire,
enprésence
d’unchamp magnétique
externeh,
la fonction departition
est
proportionnelle
àQ(P)
avec la relation
champ-fugacité
La preuve de
(65)
s’obtient enposant 6p
= -vp + 2,
vp =
0,1,
et enremarquant
queCependant Q
etQA
nepeuvent posséder
simultanément despropriétés
extensivesnormales,
à moins de redé- finir le zéro enénergie
ensoustrayant
desl’énergie
de l’état
ferromagnétique
despin N/2, auquel
casles deux fonctions de
partition
enquestion
coïncident.Le
potentiel répulsif log 1 BP - e" prend
des valeursdes deux
signes
et parconséquent
le théorème de Leeet
Yang [6]
sur les zéros deQ(Z)
nepeut
êtreinvoqué Cependant
nous allons voir que ces zéros ont pour module1, lorsque 0, 2,
4 et trèsprobablement pour fi
= 1.a)
Lescas
=0,
2 sont évidents :d’après (55) Q(0) = (1
+Z)N ;
c’est un cas limite de confluencedes racines.
la densité de zéros est uniforme sur le
cercle 1 Z 1
= 1.Les racines sont
simples.
b)
Lecas fl
= 4 relève du théorème dePolya- Szégo
sur les zéros despolynômes trigonométriques
à coefficients monotones
(Szégo, Orthogonal Polyno- mials, § 6.4) [7].
En
effet, d’après
la remarqueQn(f3) = QN-n(f3)
on
peut
écrire enposant
Z =e"
on a évidemment
Qn(f3)
> 0 et,pour n N/2
envertu des formules
(55),
La suite
Qn(4) (1
nN/2)
est décroissante et parconséquent
en vertu du théorème dePolya- Szégo
les zéros deQ(4)
sont sur le cercleunité, simples
et
répartis
avec une densitéasymptotiquement
uni-forme
(N - oo)
sur tout lecercle ;
cequi rejoint
le
cas fi
= 2. Par contre on nepeut
rien conclure du théorème dePolya-Szégo
pourQ(1)
car en ce cas,on a les
inégalités
qui
sont d’ailleurs celles de la stabilitéthermodyna- mique
dessystèmes
usuels.c) fi
= 1. Nousrestreignant
auxsystèmes
à unnombre
impair
departicules mobiles,
nous avons le résultat suivant.6.1 PROPOSITION III. - La
grande
fonction departition
dusystème impair
a ses zéros non nuls sur le
cerde ) 1 Z 1
=1,
auxangles 0.
et8;.
+ rc, avecLà encore, les zéros sont
simples
et à densité uniformesur deux arcs
symétriques [n/4, 3 7r/4]
et[- n/4, - 3 n/4].
La preuve repose sur une identité de Gauss citée par
Szégo (Orthogonal Polynomials § 2.7) [7].
il suffit de choisir
pour mettre
l’expression (73)
sous la formece
qui
prouve laproposition
III.Nous n’avons pu montrer un résultat
analogue
pour la fonction
complète Q(1)
faute d’avoir uneformule de Gauss
portant
sur lespuissances impaires
de q. La forme de
Qn
et la limite N - oo laissentpenser
qu’il
existe une fonctioninterpolante
entreQn
etQn+ 1
ianalogue
à une fonction Bétad’Euler ;
mais existe-t-il une
généralisation
de la formule de Gauss avec un coefficient dutype
nous ne le savons pas.
’
Cependant
la limitethermodynamique pour fi
=1,
est la même pour le
système pair,
lesystème impair,
ou le
système complet,
en vertu de(62).
Si l’on calcule lapression
et la densité dusystème grand canonique
par les formules
on obtient évidemment le résultat
(62)
pourl’énergie
libre
du
système impair.
Uneconjecture
de distribution uniforme des zéros deQ
sur les arcs[n/4, 3 n/4]
et
symétrique,
donnera aussi le résultat(62) ;
eneffet,
dans une tellehypothèse
c’est-à-dire
et par
conséquent
résultat
identique
à(62).
Signalons
pour terminer ceparagraphe
sur leszéros,
le résultat suivant que nous n’avons puexploiter.
Les zéros du
polynôme
sont
répartis
avec une densité constante sur le demi-cercle 9iZ 0.
7. Une transition
solide-liquide.
- Les résultatsprécédents (voir Fig. 1)
sur les zéros deQ(Z)
et leurdistribution
asymptotique
sont suffisants pour déter-FIG. 1. - Distribution des zéros de X pour diverses valeurs de la température inverse,8 dans le modèle coulombien a) b) c)
et dans le modèle du paragraphe 8
[Fig. d)].
miner les
isothermes
=0, 1, 2,
4 mais ne se laissentpas facilement
interpoler.
Onpeut conjecturer
que les zéros sontsimples
et sur lecercie ) 1 Z 1 =
1 pourp
> 0. Onpeut
aussiconjecturer
que leur densité est uniforme sur tout le cerclepour fl a 2, puisqu’elle
l’est
pour fi
= 2et fl
= 4. Dans toute cetterégion
detempérature,
cettepropriété pourrait
résulter toutsimplement d’inégalités
du genreQ,, Qn _ 1 (n N/2).
Dans larégion fi 2,
le mouvement deszéros semble
compliqué. Entre fi =
2et p = 1,
onpourrait imaginer
que la distribution reste uniformesur deux arcs
symétriques [a,
n -a]
et[ -
x, 2013 7r +a]
avec a = 0
pour fi
= 2 et a =n/4 pour fi
= 1. Uneinterpolation
linéaire dans cet intervalle donnerait pour lapression
c’est-à-dire, après
un calculfacile,
et l’isotherme
Nous verrons
cependant plus
loin que cettehypothèse d’interpolation
conduit à un résultatinacceptable.
En ce
qui
concerne l’intervalle 0P 1,
il estplus
difficiled’imaginer
le mouvement des deux sec-teurs
symétriques
venant se confondre aupoint
Z = - 1. Pour
comprendre
laséparation
de la racinemultiple
Z = - 1 auvoisinage de fl
=0,
calculonspar
perturbation Q
pourobtenir,
aupremier
ordreen fi
Sous cette
forme,
l’ordre deslimites petit, puis
Ngrand,
nepeut
être interverti. Pour en tirer une infor-mation à la limite
thermodynamique,
nous remarquonsqu’il s’agit probablement
dudéveloppement
d’unterme
on voit que
si fl
est seulement de l’ordre de1/N,
deuxracines sont
déjà envoyées
en Z = ± i. Onpeut
alorsimaginer
que, dans l’intervalle 0fi 1,
le secteurangulaire [a, n-a],
avecnl4
anl2,
et le secteursymétrique
coexistent avec une racinemultiple
enZ = -
1,
dont l’ordre décroîtrait de N à 0lorsque
a décroît de
nl2
àn/4.
D’autreshypothèses
sont pos-sibles.
Quel
que soit le mouvement de la distribution deszéros
de Q
dans l’intervalle 1K fl 5 2,
cette distri- bution estasymptotiquement
uniforme sur le cerclecomplet 1 Z 1
= 1pour fl
=2 ;
etpour fl
= 1 elleest uniforme sur les deux arcs
[nl4, 3 n/4], [ - nl4,
-
3 nl4]
on en conclut :7.1 PROPOSITION IV. - Le
système
subit une tran-sition à une
température fi,,,
telle que 1, fi,,
2.On
peut
considérer cette transition comme unetransition
solide-liquide (ou gaz).
En effetDyson
amontré dans le cas continu - ce
qui équivaut
à unelimite de basse densité pour le gaz discret - que le
système
coulombien à une dimension était caractérisé par un ordre àlongue
distance semblable à celui d’un cristal. La fonction de corrélation à deuxparticules possède
un terme oscillant dont lapériode
est la dis-tance moyenne entre voisins. Bien que cette
période
soit
uniquement
déterminée par la densité et nedépende
pas dupotentiel
entre voisins comme dans unvéritable
solide,
nousappelons
laphase fi
>Pc:
phase
solide. La fonction de corrélationpeut
être calculée aisémentpour fi =
2(elle peut
l’être aussipour fi
= 1 et4) ;
on trouveà la limite
thermodynamique ; pl - p2 1
est la dis-tance de deux
particules
en nombre de mailles du réseau. Parexemple
pour p= -L,
laprobabilité
atteintson maximum
p2 pour pl - P2 1
=2, 4, 6,
...Pour fi
=2,
lapression grand canonique
estnulle ;
dans l’intervalle0
p 1 de mêmepour fl
= 4.En
effet,
une distribution uniforme de zéros deQ(Z)
sur tout le cercle nous donne
c’est-à-dire
On
peut
penserqu’il
en est de même dans toute larégion fi >
2.Une
première
idée serait de supposerPc
= 2. Eneffet,
nous avons
déjà
noté que la raisondes
isothermes trivialesp = 0, 0 p 1,
réside dans lesinégalités
Or, pour fl
=2,
nous avonsd’après (55) Qn(l)
=1,
c’est-à-dire leségalités
sont atteintespartout.
Onpeut conjecturer
que lesinégalités
seront toutes renverséespour fl 2,
assurant la stabilitéthermodynamique
dusystème,
et lapression
sera alors la dérivéep2(ôF/âp)
de
l’énergie
libre commeen f3
=1,
donc une fonctiona
priori
non nulle. Dupoint
de vue de la distribution deszéros, l’hypothèse
laplus grossière
que nous avons faiteplus
haut est d’admettre l’ouverture des arcs de condensation auvoisinage
de Z =1, pour fl
= 2 - 0.Dans une telle
hypothèse,
lapression
serait donnée par la formule(84). Posant f3
= 2 - r, r > 0 on endéduirait pour
l’énergie
moyenne parparticule juste
au-dessus du
point critique
Or,
il estpossible
de calculer exactementl’énergie
moyenne par
particule à
=2,
connaissant la fonction de corrélation d’ordre 2.D’où l’on déduit la limite
thermodynamique
La formule
(90)
introduit une discontinuité infinie del’énergie pour fl
= 2qui
semble invraisemblable.Il faut donc abandonner
l’interpolation simpliste qui
conduisait à
l’expression (84)
pour lapression
et nousen tenir à l’existence
probable
d’une transition dupremier
ordre dans larégion
1fi,, p
2.Signalons
enfin que dans larégion
de bassetempé- rature fi
>2,
il reste àcomprendre
lasignification
dela
singularité
del’énergie
libre en fonction de la densité.Par
exemple (82F(4) )/(8p2)
est discontinue pour p =§.
Il estprobable qu’il
en soit de même pour(82F(P) )/(8p2),
en p =2/fl d’après (64).
Cettesingu-
larité se retrouvera sans doute dans
l’expression
del’énergie
et de la fonction de corrélationqui peuvent
aussi être calculéesen fl
= 4.8. Une
généralisation analogue
au modèle d’An-derson. - L’inconvénient des modèles coulombiens
non neutres, tel celui que nous venons
d’étudier,
est évidemment l’absence despropriétés
extensives nor-males
qui
caractérisent lessystèmes
dont lepotentiel interparticule
est àportée
finie.Cependant
si l’oncherche à construire un modèle dont le
potentiel
conserve l’allure coulombienne à courte distance mais soit
écranté,
on a décroissancerapide
àlongue distance,
les difficultés de solution deviennent considérables.
Au lieu du fameux
triplet d’isotherme fl
=1, 2, 4,
iln’en reste
qu’une
seulequi
soitaccessible
= 2. Untel modèle avait
déjà
été considéré par l’auteur pourun gaz
répulsif
unidimensionnel[8],
avec lepotentiel
qui,
à unedimension,
est un bonpotentiel répulsif,
coulombien à courte
distance, intégrable
àlongue
distance. Toutes les
propriétés d’équilibre
de cesystème
sont connues sur le seul
isotherme P
= 2. Il n’est pas difficile de traiter le lattice gascorrespondant,
maiscette extension ne
présente
pasplus
d’intérêt que le modèle continu. Parcontre,
unegénéralisation
existeconduisant à un gaz discret attractif intéressant : le
potentiel
est le suivantoù pi
et p2 sont les coordonnées entières desparticules
sur le réseau linéaire
périodique,
et a est unparamètre
Le
paramètre a permet
undosage
relatif de lapartie
attractive à courte distance. L’intérêt de ce
potentiel
est d’abord de fournir une
grande
fonction departition
dont les zéros auront tous même module
(Théorème
de Lee et
Yang) ;
ensuite de décroître à l’infini en(Pl - pz) 2 et
parconséquent
d’avoir le même intérêt que le modèle d’Anderson[9]
dans laquestion
del’existence d’une transition
[10]
et d’un effet Tou- less[11], [12]
associé. Si lathermodynamique
dumodèle construit sur le
potentiel (95)
était connue auvoisinage
de latempérature nulle,
celle du modèle d’Anderson le seraitaussi ;
en effetEtant donné la décroissance
rapide
dupotentiel,
il sera indifférent pour la
thermodynamique
de choisirdes conditions aux limites
périodiques,
c’est-à-dire deplacer
les N sites sur un cercle.(Cette équivalence
a été
prouvée
dans le casrépulsif [8],
la preuve seraitanalogue
dans le cas discretattractif.)
Lepotentiel N-périodique
seravN(p)
t end uniformément versV(p)
sur tout intervalle.La fonction de
partition
s’écriraou encore
après
avoirposé
A l’aide de l’identité de
Cauchy,
on obtient doncL’espoir
d’évaluer ces sommes pour les valeursfi
= entierpair
est très faible. Lecash
= 4 a résistéà tous nos efforts.
Pour fl
=2,
leproblème
esttrivial ;
lagrande
fonction departition s’écrit, d’après (102)
ou encore
Les zéros de
Q(2)
sontasymptotiquement
situés sur le cercle de rayon r =sin na l,
etrépartis
avecna une densité uniforme sur l’arc
On déduit de
(104) l’équation
del’isotherme fi
=2,
Le
paramètre a, joue
ici le rôle quejouait fi/2
dansnotre
interpolation (84).
C’est d’ailleursl’exemple
ci-dessus de condensation des racines à densité uni- forme sur un arc variable
qui
nous avait fait considérercomme non absurde
l’interpolation
tentée au para-graphe 7,
mais sans succès. Il est notable que dans tous les cas exactement résolus de cetteétude,
la densitéde zéros ait été trouvée
asymptotiquement
constantesur un arc de cercle.
Cependant
nos résultats sontencore
trop fragmentaires
pour êtreextrapolés
valablement.
Remerciements. - Je remercie J. des Cloizeaux pour des discussions utiles et une lecture
critique
dumanuscrit.
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