BIOFUTUR 256 • JUIN 2005 11
É D I T O R I A L
Les acquis de la révolution génomique sont bien intégrés dans les habi- tudes des chercheurs et dans les stratégies industrielles. Ces derniers ont imaginé une vaste machine pour produire de nouveaux médicaments basés sur un enchaînement d’étapes facile à automatiser. On commence avec un test sensible, de préférence par fluorescence, pour détecter des inhibiteurs d’une protéine identifiée comme cible potentielle, souvent un récepteur couplé aux protéines G identifiées grâce aux approches géno- miques. Ensuite, on examine des dizaines de milliers de composés dispo- nibles dans les chimiothèques industrielles pour établir un nombre réduit de « hits ». Ces composés candidats sont réduits encore aux plus prometteurs par des tests complémentaires, et encore par des efforts d’améliorer l’activité des meilleurs par synthèse en utilisant des approches de chimie combinatoire. Néanmoins, les fruits escomptés restent difficiles à cueillir pour les sociétés pharmaceutiques. Il y a peu de nouveaux médicaments sortis de l’investissement massif dans ces criblages à haut débit. Est-ce que les industriels doivent se munir d’un peu plus de patience ou faut-il poser des questions de fond ? Il est temps de faire le tour de la question et le dossier de ce numéro permet une évaluation pertinente sous plusieurs angles, notamment sur l’identifi- cation des cibles, le rôle de la chimie combinatoire et le défi d’entrer en clinique. ●
Stuart Edelstein
Les paradoxes du progrès
© BSIP/TRON
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