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Le concept d'import substitution dans la théorie du développement économique

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(1)

NATIONS UNIES

CONSEIL

ECONOMIOUE ET SOCIAL

Distr*

GENERALS

E/CJM4/AS/II/2/L

29 decemlire 1965 Originals FRANCIS

COilllSSION ECONOMIQPE PCUH L*APRICiUE ET uEHTHE DE DEVELOPPEiiEHT IHDUSTRIEL Colloque sur le developperaent industriel

en Afrique

Le Caire, 27 Janvier - 10 fevrier 1966

LE CONCEPT D'lI^iPORT SUBSTITUTION DEVELOPPEIv^ENT

LA THE-OBIE DU

M65-663

(2)

e/cn.h/as/ii/l

Note liminaire

Cette etude a ete redigee par M« J.L. Lacroix de l'Institut de la recherche economique et sociale de

I'Universite Lovaniumj en sa qualite de consultant aupres de la CEA.

(3)

LE CONCEPT D'IMPORT SUBSTITUTION,PASa La THEORIE DU

' "" ' ians la theoxle du developpement, le concept d!Import Substitution- (1)

■prendune place croissante. II semble pourtant dissij&uler quelques equivoques sous une idee fort simple: 1'assimilation du processus ^industrialisation dans les pays en voie de developpement & la substitution,progressive des

produits de l'industrie. locale auz biens importes. > ;..;■.■ -■--■■

Hirschman, en oe.domaine, comme en d'autres, avait duvert la voie en suggerant paradoxalement que les pays sous de"ve-loppe> se. donnent un avantage

comparatif pour la production des biens qu'ils Amportent^)

.j ,Qn- notera au. passage que cette idee amorce une-tardive integration du . fjs4.t colonial dans la theorie du developpement. En effet" l'etroitesse du

marche interieur a longteraps ete consideree comme l'un des1obstacles fondamentauz a 1'industrialisation des pays sous ;developpes. La theorie

de la "croissance balanceen avait ete elaboree par. Uurske pour rompre ce

cercle vicieux: elle recommandait 1'implantation simultanee d'entreprises industrielles afin de susciter les complementarites de demand© qui feraient d^faut a l'entreprise ieolee(3)«

Quand au contraire Chenery constate que 1'I.S. est une des trois causes

de l'expansion industrielle(4)ii faut bien en deduire qu'une deraande solvable

etait presente et satisfaite par I1importation.

Le pacte colonial, qui contrai&nait les pays sous-developpes a se

sp^cialiser dans "la* prdduction des produits primaires pour 1'exportation et

a servir de debouches pour 1'Industrie des pays coloniaux, explique sans doute en partie ce phenomene.

La decolohisktiori economique passe done par la rupture de ce pacte

ISonin et le developpement d'une Industrie nationale qui substituera ses produits aux produits importes.

■<=■■■ Le':concept d'l.S. est ne quand la theorie du developpement a dispose

_i/ "Le^concept d'Import Substitution dans la theorie du developpement

ecpnoraique",, J.L. Lacroix, cahiers economiques et sociaux, vol.Ill,

" N0' 2, Juin 1965

(4)

e/cn.h/as/ii/2/l

Page "2

d'un recul sttffisant pour juger 1:experience des quelques pays qui ont secoue la domination de ty$e.,j(solonial et mis en branle un proceasus de developpement industriel- Les travaux des Nations-Unies contribuent

; pui.&s.amment a la diffusion du nouveau concept. La Commission Economique pour ,,1 'Aroerique Latine, puis la Commission Economique pour 1'Asie et

, i.l'Extreme Orient publient des etudes importantes consacrees au remplacement ,--,v des importations par la production industrielle'dans leurs regions

respectives(5)« Un chapitre de "Industrial Growth in Africa" publie par la Commission Ecqnomique pour l'Afrique aborde le m&me sujet (6).

En peu d'anneos-l'I.S; prend ainsi .une place de -choix dans la "boite a. outils" des theoriciens du developpement econoraiquev "Tres rapideaont aussi ce concept, qui semblait offrir une cle pour 1'analyse historique, allait ^tre reutilise comme critere pour la planification du developpement industriel dans les, pays qui viennent d'acceder a.l'independance politique.

i. _._ On distinguera ces.deux emplois avec l'espoir de raontrer qu&" l'usage : -eatpost du concept d'I..3. conduit soit a la tautologie soit au risque de

prendre" les effets pour, les causes; tandis que son utilisation ex—ante, comme Critere d'investissement, risque d'egarer 1© planificateur.

1 •- Les definitions de 1'I.S. ..:...-

Dans son acception la plus large ,lfI.S. est la "or^ation d'industries

locales pour fournir les biens jusque la importes'^?)'^ ' ' : "

En rigueur, il faudrait pourtant ne pas exclure la possibility d'une substitution au profit du secteur agricole. W.A» Ohudson remarque que

"17 pour 100 environ des importations africaines se composent de produits alimentaires, boissons et tabac. Comme il est vraisemblable que l'afri—

canisation des cadres, ne modifiera pas fondamentalement la structure de la demande, il serait erronne de ne songer a I'l.S. qu'en terme d'industrie

seurlement (8).

Cettd consideration incite A. Maizels (9) a distinguer un concept brut

du concept net adopte par la plupart'ties' auteurs qui s'en tiennent au

schema simple d'une economie exportatrice de produits primaires "et importatrice

de jj^rbdiiits manufactures et qui assimilent donc; "I.S." a industrialisation.

(5)

Page 3

D'autre p^.rt on constate bientot que -la substitution des productions-:

locales aux importations "ne signifie pas necessairement la reduction des importations. Des facteurs de longue periode. comme la :croissance. de la r ..

population et la formation de reve.nus ..engendres par les investissements

de developpement (...) tendent a augmenter la demande d'importation... |!( 10).

Pour resoudre cette difficulty sans, renoncer au concept . &' I. S. les

auteurs d'une etude publieo par la CEPaL (Commission1 Econoraique-pour :i

1'Amerique Latine) proponent do distinguer encore entre- I.S. apparente ; -

et I.S. reelle.

L'l.S. est apparente .quand on observe une "diminution :daiis -laipart. •■■

relative ou le montant absolu des importations de certains groupes de produits" (11) en depit du fait que I1acceleration de" la demande derives

au cours.du processus dj.andu;strialisation entraii^e ;ii:ne plus grandfe '

dependance de: 1'ecpnomie a li"1 egard de 1'exterieurV '"■'' " '' '

'.'■ .. - :' "

L'l.S. apparente designe'1 done tout simplement ce que la theorie, appelait depuie-Mongtemps: transformation de la structure des importations (11 bis.),.

On ne verralVnul inconvenient a ce rajeunissement du vocabulaire si. l.'I.S.

n'etait souvent propose comme critere de planification. La transformation dans la.,.^racture des importations au; eontraire, a toujou'rs ei'e ' consideree comme un effet.,-4u developpemer^t, coiSs^ituant-a ce titre un ;b6n'indice

structurel, mais nul ne s' etait ..Jamais avfenture a en faire. 1 tobjectif d'ure ■

politique d'industrialisatior,.

il. en ,Lsoit 1V.I.!S. ;cesserait d'etre apparente dans "le cas extreme ou la composition des importations ne isubirai't r.i-'changement absolu ni

changement relatif" (11). Pourtant l'I-.S. n^n serait pas moins reelle, quoiquHnvisibi^^^n cas d^'accrorssement de la contribution de l'industrie

locale a 1 • offre totale",( 12) v :. ... , . ■-. ■■,-._■;.:■■. ?: . .

Dans ;ce casi Jimite., tout, accroissemeht de-ia: production pour la demande interne est epijsidere comme substitue aux importations poteh-tieire:g^ ~"~

LrI.S. esl alors une grandeur absolue qu'A. Maisels oppose, a la yaleur ■

relative du concept brut ou net. "En'ce'dernier sens "l'l-S. pendant une

periode donnee peut-etre defini oommfc la difference entre les importations

reelles a la fin de la periode et ce qu'elles auraient ete si elles avaient

(6)

E/CN. 14/^5/11/2/L

Page 4" -■

contribue a la oonsommatiori totale dans la meme proportion qu'au debut do

la periode" (12). ' * "*"

Soient S . Offre totale - Importations + Production pour le ma^ohe interieur

^ = part clos importations dans I1 offre totale

La formule mesure leseffets aegatifs de l'l.o. sup le volume des importations; elle en "eXpli(1ue." uno partie des variations determines par les e«ets contradictoires de 1'I.s. et de 1-expaasion de la demande:

Expansion de la deraande = J^4 ~ j( Sf — S /-I) ' '

La formule de Maizelg .e:st tres proohe de oelle qu'utilise Chenery (-«):

-,st

Dans oe oas la formule rnesure ies "effets positifs de 1'I.S. sur 1' expansion de la production industrieliV pour le marche interieur, ell^

"explique" une partie de cette expansion due, pour le reste, au fait que ' l'aoproissewSnt du reyenu individuel entralne un accroissement plus'gue proportionnel d9 la.demande finale^t d6 la demande intermediaire pour les

produits industeels ' ■ ' ■ "■

■■■-:-H ap^aralt done' quo" le concept d'l.s. eat susceptible de recevoir au moins--6' definitions, ce giii ne contribue pas a aa precision. . ;. "

Import Substitution j) ^rut "'^ apparent ' . ' . . . : -:,

2) - reel - absolu ' ,. . . ■ ;. >. ,. :

^ - relatif: negatif ou positif

"A) "Net" - apparent

'5) reel - absolu -.,,..

„ ~. ,relat,i?: negatif ou positif

■ Onrespecterait pourtant la pensee de la plup^f■dee-auteura, qui - -

emploxent le terme sans le definir complete.ent, en disant que: Import Substitution designe une processus'a'industrialisation qui entraine

generalen,ent^^ansfcrmation progressive deYa structure des ifflportations

de.biens et services, au prodait 'inte'rieur brut. ' : "':- ' ' '

(7)

B/CN.

Page 5

Soit E =vExporta"tlons

M = Importations tot ales._ .

! Kb" * Importations de b;±ens de consommation v ; Ma » Importations de bieris, d1 approvisionnemen't

Mq = Importations de bien^ d1equipement • X ~ Production pour le marche interieur

'"''':'T'' = Prodiiit interj,eur (brut , ; ; •■ ■': ■

E ■= M en supposant que le solde de la balance des qapitaux eat nul

= Coefficient global d1 importation • ;';;

L'Import aibstituiion definit un processus pour lequel

1° jM, $st .^.ecrpissant .parce que

yu dl est le taux ae croissanoe de

dt d* Y (t- temps) J "

done aussi dX_ ^^^ dE

-.:'■ -.'■ ■■■'■'■■ -lit '-^ dt 2° -";" dSo'^V dMa /

dt dt dt , ■

■r, ■! :>.Pou^:appricier la valeur anaiytique du concept;;ainsi;.d©fini il^fatit commencer par examiner ces deux aspects du processue d'l.S. a trayers les etapes quccessives du developpement iraiustriel. , ,: ;■_,;,.

2«f1^ La reduction du coefficient d'importation (M) . . ..■;:• l '

Les rapports entre le developpement industriel d'un pgys et Involution

de:ses.relations-^odnomiques exterieures ont ete analysees:sous deuxj^i

"" rjban's" I'un des plus iroportants articles consacres a 1'analyse statistique des processus d1industrialisation. H.B, Chenery a cru pouvq&r degager les

rei:atipna cauoales etitre I.'S. e't expansion industrieXjle. (14):. .-.■■ '" ■ ; '

■i De son c'Ste D. Seers s'est,,pJLut|t- effort d'^blairer1'-Leef differentsa

phases du processiis

(8)

E/CN.

Page 6

2* '" 1" -eS "oauses" de 1'industrialisation selon H.B. ' Chono^ "

Une grande partie de 1'oeuvre de H.B. Chenery,est dominee par la preoccupation de trouver une solution raUonnelle a« ;"probleme du partage

optimum entre production locale et importations" (J6),' Bile est au centre de tous les articles consacres par cet auteur a la planifioation du

developpement, notam.ent "Resource Allocation for,^omio development"(17)

et "Comparative Mvantage and Development Policy", (.18), :

Pour Chenery le problem est essentiel car il ne s'agit pas element de repartir convenablement des ressouroes rares entre des eaplois'alternstifs maxs d'accelerer la "cause" principal de 1'industrialisation qui est la substitution aux importations, D-une etude .■#s»OOBfi*rtiu9ifieiE&Bl*-'au*i.' 51 pays a des stades differents de developpement, Chenery pono^t, en effet que 1'industriaiisation a trois causes dont la principle "est Vl.S. La croi8sance 'de Id production"indumrielle^st plusSapide que celle du

revenu individuel'moyen a cause de

1) L'accroissement plus que proportional de^la demande finale pour

les produits industries etant donne 1'el ashpite dejjjt* d«ufeide par'

rapport au revenu, ■'■■ ■'■'■

2) .WBflOPftiasemBot-Dius que ^proportionnel^ de la denjande intermediaire

l,e;s produit.s' indu&triele, ■ ■■■■...■..-■■

Ces deux premiers faiteur "expliquent" 32 pour' 100 de'l'scart observe entre la croissance de la pr^tio^^totJieUe et celled revenu'per

^capita quand celui-oi .passe de 100 dollar s4;60Q dollars. -.-;■-■ "

. .,. .3).;. La part aroissante de la production intgfieure danst'offre totale

ou "toport Substitution"; c'est la plus importante des 3 causes p^squ-e mtervient pour. 50 pour 100 dans Implication du process d'industria-

lisation11 ( 19). . ,

Chenery. distin^ae done, parmi-^ effeta ^ i^acoroissement de revenu, T. faC^rs..5ui ^ifient,^Sj conditions de la d^ande et Un facteur qui

agit sur les conditions de l'offre: 1'Import

(9)

Page 7 ■

La croissu:ce d^ revenu prnvoque l'I.3.,et dans une moindre mesure la

substitution a'une. production industrielle a I1 artisanat, parce qu'elle

"change les couts relatifs des facteurs de production" (20) .

Cette analyse repose implicitement sur un modele Harrod-Domar qui peut

etre resume comrne suit: En croissance stable .une part constante. r(s).i:du revenu (y) croissant est epargnee et investie. (sT = 6 = I = AK) .-■ L! accumulatipn du capital (£ K) entralne un nouvel accr^issement- de revenu:^SY

ou v est le rapport du capital au produit. En meme temps 1f accumulation du capital mcdifie la rarete relative des facteurs de production et change par consequent leurs couts relatifs. Des lors, l'economie dont le revenu s'accroit peut avoir ar.antage a cesser d'importer pour produire Ijcalement.

Teut-on encore dire dans .oes.conditions que 1'Import Substitution (reduction

du coefficient d1importation)est la "cause" principale de I1industrialisation ? Quelle est en effet 1'origine de I1 accroissement du revenu individuel moyen-moteur du systeme - sinon 1'expansion industrielle elle-meme ?.

II faut done renverser I1enchalnement des "causes" et des effete. Dans une

economie semi-industrielle (inde, Pakistan, Bresil par example) dont le

developpement economique a1 est plus entraine par. I1 activite exportatrice de produits priiiiaires le secteur moteur est l'industrie qui produit. generalement pour la demande interieure.

Dans ces pays, 1' aooroisseiaent de la production de biens manufactttres devrrj.t etre situe entre 26 et 29 pour 1<"»u pendant une periods donnee, pour entralner une augmentation de 10 pour 100 du revenu reel par capita- Comme 1'elasticite de la deiaande pour les produits manufactures par rapport au revenu est comprise entre 1,7 et 2, la part del1importation dans I1offre

totale de produits manufactures serait necessairement reduite de 9 pour 1OO(21).

L'l.S. est done u-ie consequence necessaire et non la cause du processus d1industrialisation dans sa phase initiale, quand la production industrielle , est orientee vers le marcha interieur.

L'analyse statistique de Ghenery ne fait oas apparaltre les causes de I1expansion industriellej elle en eclaire certaines modalites. Elle montre comment l'industrie repond aux diverses formes de la demande: celle qui

naff du developpement lui-meme (accroissement plus que proportionnel de la

demanae finale et de la demande (intermediaire) et celle qui nait du

(10)

decalage entre 1' expansion ae la production et 1' augment ation induite de la CGnsommation per' capita de produits manufactures. ' '

""Cette ventilation "statistique n'e dispense aucunement de poser les

questions fondamentales: pourqubi I1 "industrialisation se produit-elle ?

""CoiWent restructure-t-elle l'economie et la societe ? (22)'La reponse ne

" A ■■■•■■ . - ■

peut etre trouvee que du cote de 1'oifre c'est-a-dir^ du cote ae la volonte

v^u prodoo.teur ou (j_e 1l decision du p;ianificoieur qui, loin de respecter les

indications de' la deciande, fait un "pari sur: structure nouvelle" ('23).

C'etait 1f intuition. fond ament ale de J.B.. Say (.24) ayant qu'il ne donne

une forme, tautologique a sa Lpi des Debouches. _Coinpte tenu de: X& nature -.

des structures sociales, "la dimension de toute economie trouve en efi'et

-sa--l-iffiart-e-premie;re-J-dans la somme des efforts que' les'hbmmes sont disposes a

■ f aire et dans le iiegre^d* efficacite qu'ils peuvent'dbnner a ces efforts" (25)

Si le rem'placenient' des importations'n1 est pas la cause de 1'industria- lisatioti, il appar'ait "eri outre qu'il n1 est"pas forcement l'aspect le plus

iinpo-r.tant du pr'6-cessus" dans an pays sous—developpe.. ■ . --

En efiet la methode" utilisee par" Chenery" sure stiioe" fort ement 1'I.S,

"L1 auteur'ne cherche pas a uesurer dans quelle proportion 1'expansion

iridustrielle est associee. " '

1) au remplacerx^ent des importations ' 2) ' au gonflement de la demande finale

3) au gonfleir.ent de la deraande intermediaire; il veut plut6t expliquer par ces trois elements'la difference entre 1'' aooroiBsement''observe de la

production industrielle et un accroissement theorique qui eQt ete '

proportionnel a la croissance du revenu pftr" capita. Cette methode est

conforme a la logique d'un raisonnement qui pose I'1 expansion du revenu en "primum movens" .du systeme.- Le passage du nive-au^ite revenu individuel de 100 dollars a 600 dollars par an etant .donne..en hypo.these, il faut expliquer pourquoi la production, industrielle- augmente-'plus que 6 fois.

Chenery foraule le probleme de la maniere suivante:

ou les signea q et . correspondent au debut ( 100 dollars) et a la fin de

la periode (600 dollars), p indique un niveau de production ,tel que la

(11)

Page 9

croissanae du produit a ete proportronnelle a la croissance du revenu.

Aes^'je coefficient d* accroissenent du revenu; 6JD ' • ' ■

vS est la de^ande ' r."tcrz5diaire ■ :.'.-...

D est la- demands finale ■ ■",'.■■. .

X est la product-ion1 industrielle' " ' ■ '■ ■ : • - ■<"■■■

Z os"'. 1' uifre tot ale : ■. ■

L ■.equation...4 *. .Xa. .'-'deviation par. rapport a.

s1ecrit

(2) Sx -

■ce qui pent se traduire; dans une eoonomie dont le revenu per capita est

passe de ■ TOO a 6CO -dollars par an, la difference entre la production " ■ : industrielle reellement constatee a1 la fin de la: periode et la production de la periode de base multipliee par 6 est egale a la somme de 1°) la

"deviatiQ.n.t.L_d.e..la -demands.. fiiials~e±-.ija.t€Eaiediaire par. -rappwrt--a-la -

"proportlonnalite" affectee d:un coefficient indiquant quelle etait, a la periode de "bp.se, la part de cette demande satisfaite par la production

\J.CJ la.paxt de 1' uffre totale;,satisfaite, en fin

de pericdef par u:.ie production locale qui-.H.'est substitue zux, importations.

Dans l'equation -2 on peut: identifier-les trois "bauses" de' l'expansion

industrielle. ■ ■■ ■

- accroissement plus que proportionnel de la demande finale: C' ~~^oj ^ 0

~ accroisseiuent plus que proportionnel de la demande ir_termediaire i ( ; ~/U

Quand I1 auteur mesuro 1r iTr.uortance de ces different^ facteurs il eai;

amfene^-'-fau^es-tiner le dernier, :En effet 1'l.S. incorpore lea accroissement de 1' offre- qui sont proportionnels au-revenu tandis que les

expressions^!"../ o.)SX? -eHl~rojSW rendent seulement compte des accroissemente

de la production industrielle qui sont dus a la "deviation de. la-demande

(D+¥) par rapport I la proportionality". Cette difference de traitement

apparalt dans la deoomposition de 1'expression, qui mesure l'I,3r.'

(12)

E/CN.

Page 10

ou Zp mesure 1' expansion de I.1 offre. totale (tl+X) proportionnelle a

l'expansion du revenu. La surestimation de 1'I.S. resulte done de . I1inclusion dans le calcul d'un element dont il n'est pas tenu compte pour evaluer les deux autres "causea" de 1'expansion industrielle.

L'origine de 1'erreur est visible dans I1example chiffre donne par Chenery:

Valeur Croissance Croissance Deviation !>--<-o■■ip

initiale proportion— reelle sition

nelle . • de■3X

Production (x) Importation (m)

Coefficient

&' importation (/■) Offre totale (2) Demande finale _(j>+-E)

Demande inter-

raediaire (W)

2,09 2?05

0,495

4, 14

1,90 2,24

12,54 12,30 0,495

24,84 11,43 13,41

32, 5,

37,

16, . 21,

34 . 54

146

88 31 57

:19,

. -6, . o,

13, 4,

' 8?

80-.- 76 ■

349;.,

04 88

16 .

19,80 ,.13,22

. ,2>46 .4; 12

..;■■ L'exemple.-.ohoisi est le secteur textile"; il montre la difference

_:,(SX = 19,80) entre la production reelle a un niveau de revenu de 600 dollars par capita (32,34) et 1'expansion qui eut ete proportion—

nelle a la croissance du revenu (12,54).

La decomposition de SX donne:

1) Import Substitution = 0,349 (37,88) = 13,22 . . 67 $ 2) Deviation de la demande finale = 0,505 (4,88)= 2,46 12 fo 3) Deviation cle la demande intermediaire= 0,505(8,16) 4, 12- 21 fo 19,80 100 io

Ces resultats peuvent etre critiques de deux manieres: la premiere reste conforme a la logique du raisonnement de Chenery.

. L'erreur en ce cas reside d'abord dan's le maintien du coefficient /^o

pour repartir la croissance proportionnelle de I1offre entre importations et production.

L'expan3ion du revenu. qui multiplie■par 6 1'offre totale doit aussi modifier les oofits comparatifs par rapport ,a la periode de base* ■ Puisque

(13)

e/cn.

Page 11

Chenery impute entierement a 1'expansion du' revenu (26) le changement des cofite comparatifs qui entratne le passage de h*o a ^, ildoit aussi

appliquer le coefficient /J f a lroffre Zp pour calculer 1'import substitution tatiapport^i1 la "deviation" dV:'i+'6ffre totale ( Sz ,) et ribn comme le fait Chenery'V^'r&jipbrt au montaht reel de i'offre {zj. ~'r r

L'exemple donne devient alors:

Valo our

Crbissance

proper tion- nelle

Croissanoe

■-:, reelle .

Decom—

Devi at ton position de S X

Production

Importations (m)

i t "-■-' , - -

Coefficient

po'r'tation '{j

Offre tot ale

3,6

; 32,34

■.3^54

37,

11,12 4,55

Demand®, int$r—

13,41

8,16

2,46 4,12

La de*composit.ipja de S> X donnp

2)

- 0,505 (4,88)

-0,505 (8,16)

= 2,46

- 4,12

- 1-1, 1£-

22.

100

Ce qui reduit fortement 1'importance de 1'X.S.

II en va de m§me quand on adopte une autre methode de caloul.). non conforme au raisonnement de Chenery.

iu lieu d,e traiter.. I1 accroissement du revenu, et 1' accroissement proper- tionnel de l'pffre comme $11ant de soi, il faudrait raisonner sur la totalite de I1 accroissement de, production industnelle. ' '

Le revenu n'est pas une variable exogene; son taux de croissance n'est certainement'paa le principe moteur du developpement induatriel, C'est au contraire' le" d^Veioppetoent ji'e'.i.'Industrie et lea tratrsferiBations

corre'spond^t'es dtdis~ la 3trUdtu3?'e: economique Qt le systeme social qui

soutiennent la croissance du revenu.

(14)

,v.3/CN.

12

"X de taontre* deoiahde

1j la demande finale el; intermediaire^gourtle $g^g qui'augmente plus vite que le taux de" croissance du revenu suscit'e par'

I1 industrialisation, :w';-: -1- -':--'--oi -.-.:■ ; ..:•:;■ ■■-- - * =■■

•^ .n^la-'TPart-dre-^la demande,^i*i-4>ait s&Uisf&ite par l'importation a la

^Jl^ji.'jgj-j. ^y.e.-^cffJV%te>. en..fi" de periode, par j.a .

reyenu qui est l,&..condition UU:-10 . 'i ■■) ^. :vi-.:b: "'.C'vj.lI

^11 faut noter^ici que le .oontrole des ^changes a souVeut •■joi^i/jfe:.;';"/

role^devolu par Chene.ry a la transformation, des cofits co^aratUa^Qur..".

:-U.,:

-a^~4e'-i

us-.J

Valeur 7?r*<A'.y nVi."

Croissance

sition

Production (x)- , Importation (^a)

Coefficient d'im—

Offre tot ale fz-}

I ■ ■■.?■

0,495 4, 14

;-32,34 . ,

_ .5,54

0, 146 37,88

-3 ,.49, 1 '0,349

33,74

100 44

Demande finale (d)

DeMande-inter-'" "

mediaire (w)

14, ■

_^v a---

2,24

24

*■ 32

d'Scb'mp'o'sitio'n' &^rJ^'\ Ubnne'i

( ( - M > a ^ '" ""' li'"'" =

'•'■'iitfSsy 'ir> i*%2i

-;^ T ■

_ Dans ce cas ;Je_ montant absolu de 1 'I. S. .resteridentiaue a. celui..,..

Cheneiy mais son importance relative se reduit: elle passe de.67 a 44

44 %

■'" 24 a/o

JC. /O

"" 100

pour 100,

(15)

Page 13

II est une autre raison de metire en doute 1'importance de 1'I.S. au demarrage d!un::pr.o.cessus-dH

qui ae situent, a la me"me.:epoque?..>a des stades; differents de developpement.

Dans 4 pays parmi les 40 qui ont un revenu annuel per capita inferieur a 600-dollars,- la contribution del'Undustrie manuf acturiere au Produit

;Inte^xeQrr"Bi^rt-±epag:ae^2^'ppur--J0O (27). L'inclusion dans cet echantillon

de pay-S' itidustriels et semi indUstrlels accentue I1 importance du faoteur

"I.S." par rapport au facteur "expansion de la demande" * D'aprfes les calculs de Chenery, l"I.b.M explique", l'ecart observe entre la croiss-ance du revenu et celle de la production industrielle a raison de 72 pour 100 pour les biens d'equipement et de 66 pour 100 pour les biens -d1approvision- nement. "iu contraire 1'I.S. n'est qu'un facteur mineur pour les biens

de consommation11 (28); dans ce cas l'expansion de la demande finale et

intermediaire est 1'element determinant qui "explique" 87 pour 100 de 1'ecart.

Or la plupart des pays sous—developpes amorcent leur processus d'industrialisation par la production de biens de consoinmation destines

au marche interieur. L1 importance de I1 aspect I.S.'se re.duit par consequent des qu'on remplace 1'analyse international statique de Chenery par une

comparaison intertemporelle limitee aux pays sous—developpes. (cfr. Tableau 1;

II semble done qu'au demarrage ,d'un processus d'industrialisation, le remplacement dea importations de biens.de consonmation par la production locale atteigne rapidement un plafond. L'expansion de la.-demande induite par I1 industrialisation et alimentee eventuelleuent par les activities...

traditionnelles d1exportation constitue en fait le principal soutien de la croissance industrielle a "ce "stade'de deveTb ppe'ment" ecdrioiiiique«

Quant a l'industrie des biens d'equipement et d'approvisionnementj ■

"ses acc.roissements de production sont le plus souvent absorbes par une demande interieure en hausse sans reduction correspondante des importations"

(28 bis)..,;

(16)

Page 14

, . .. TABLEiU 1 .

R51e des activites de-remplacement des' Importations

dans la croissanpe de la production,;■qumufag-turiSre des.tinee.au marche interieu

• ;; ^ '-'"i-950- - 195111958 - 1959

erieur—'

PATS

Pourcentage .de* 1' augmentation de la production ..imputable ■- ... ..

au remplacement des

importations, \ ■ - ■'

a la demande intefieure

Pays' industriel'leiiient

plus avances

- Afrique- du Sud :

:— Chine (Taiwan)

.- Israel - Chili

- Inde :- -, ■■

- .kexique - Argentine - Bresil

Pays industrieLlement

moins avances-V

- Rhode sie—Nyas sal and - Venezuela

-■ Perou- --"■■'- '■'— Guatemala

- Philippines '■ ■ ■

- R.A.U. ■ : '

- Colombie

31 23 38 -3 -4.

4

25 5

60 28 33

•14 36

25

18

69

77

■62 103 164

96

75 95

4P.

72

67

114

64

82'

Source : Nations-Unies, Etude sur 1'eponomie mondiaj.e en 1961> New—York

1962, p.41. i -.. . .- • ■■ . ; .-. ■ - ■

Produits manufacttires. a I1 exclusion■ a§s.:ouvrages en metaux, des nrachines et du materiel de transport : classe 20 a 34 et. 39 de la CTTI. .-.

{b/ On notera que l'l.. S. semble avoir plus d1 importance pour le groupe des

pays industrielleiiient moina avances. Csla s'explique evidemment par un coefficient d1importation plus eleve L la periode de base.

(17)

u/CH. 14/^3/11/2/ L

Page 15

Le Congo n'a pas fait exception, (cfr, tableau 2). Entre 1950 et

1957 la- production de I.1 Industrie .manuf acturiere. .augmentait au taux exceptionnellemeii-t .'rapiae de 14.?_5Q....P(?lJ-:C 100.. ._Pour--.les bien-s de consom- mation 36,5 pour 100 seulement de 1'expansion industrielle etait imputable

au replacement des importations tandis oue la demands pour les autres cat-egorie-s-de-feiens depas"s:.EXt tres" largement I"1""augmentat"ion "de" la"procLuctT locale. Jin total 11,3 vour 100 de 1'accroissement de la production,

pouvait etre -associe' ' a. I' Import SuKsti'tutibn. "

- . ■■ Le;'r:eCiplacement des importations n'acquiert done une certaine importance

qu'a partir d'un stade relativement scvance du processus d'in'dustrialisation, e'est a di're au moment ou la production locale des biens d1 equipement

^augments plus vite que la demande interieure.,, ,- ; :

2.?. Les stades du processug d'l.b, ■ ■ .-.

La recherche d'un critere de distinction entre les differents stades

d'une evolution economique est caracteristique de la methode inductive des

historiens. Cette methode illustree par 1'Scole Historique Allemande, avait ete plus ou moins eclipsee a 1'epoque ou 1'analyse deductive-

marginaliste d'abord, macro-economique ensuite- -'■ occupait seule le - '~"'

devant de la scene, Depuis les1 traVaux de; liostow (29) , la methode

historique connait un regain de' faveur. ■'*' •'■-■- ■.- ■ ■ ■ ■ - Quand lJudley Seers etudie les "stades du developpement economique

d'un product eur. prim aire au-;milieu duiCSsi, (30):ii';retrouve"spontanement

le fil conducteur de l'historien allemand Werner Sombart qui'avait formule une loi de I1importance, decroissante du commerce exterieur. Cette loi

s1 applique aux quatre premiers stades, de developpement distingues par

D. Seers.

— L'economie ouverte proprement dite

— L'ecoriomie' ouverte en crise

- L'ecoriomie fermeV en periode d'1.3. facile

- L'economie fermoe er. periode d'T.S- difficile

(18)

Page 16

2

des importations et expansion de industrielle au Con^o, 1950- 1957

(c/o et millions francs a prix courants)

Importations + Production I A LA Uj i ^ , <~

industrielle -2/ I O / \ ( U& ~tJ \ct A ^ -yTT" '

Biens de Consom—

mat ion 69,9 60,7 . 11,100 1.022- 2.?96 36,5

Biens d'Approvi-

sionnement 65,7 74,1 9.627 - 809 1.407 -57,4

Biens d'Equipe-

ment 93,4 93,8 8,023 -321 220-145,9

76,6 74,29' 29.229 ■---■-■■■-497 ■' 4-383"- H,3

S/ 1957 eat la derniere annee de la periode 195^ - 1960 ou.l'on observe

une expansion de la production industrielle et des importations (cfr.

Tableau en .Annexe).

W /^ = Coefficient; d'importation

S = Offre tot ale = Importations + Production industrielle X = .Augmentation de la Production industrielle

o et 1 = 1950 et 1957.

he dernier stade.;. diversification des exportations, infirme la loi

de Sombart (3 0 • : ■.■N.j. ■

Les quatre premiers stades de Seers sont evidemment caracterises par

la reduction du coefficient d1 Importation qui'~ accompagne 1'expansion" de

lf industrie locale.

L'analyse est elaboree a partir d'une reflexion sur 1'imerique Latine.

L'auteur pense qu'elle presente un caractere de generalite suffisant;pour

s'appliquer a l'histoire (ou a 1' avenir) de tout pays dont le.taux.de.

developpement depasse le taux de croissance des exportations (32). Bile

s1 applique certainement au cas du Bresil par exemple. L'histoire

economique de ce pays, resumee par Celso Furtadc, coincide tres exactement

(19)

S/CN.

Page 17

avec le schema de D. Seers (33). Dans la description du processus de

developpement economique, D. Seers combine tres elegamment les transformations de la structure econociique avec les changements dans les autres structures

sociales.

-flu premier stade, le .developpement. de l.'economie ouverte.est

determine de 1'exterieur. Les exportations se concentrent sur les produits . p^iaaires qui font l'objet de la demande exterieure. Le taux de croissance ,. du reyenu national ne peut.en longue periode exceder celui des exportatiofls

et des apports nets de capitaux. ' ■ ■:.<.-• I

Leseul. development susceptible d( alterer ce r#seau de relations determinantes et de favoriser une croissance du revenu plus-rapide que celle des importations est le remplacement des importations (i.S.)j (34).

I'-iais l'economie ouverte est souvent une econouie dominee et se trouve par consequent dans un etat politique "comateux". Les pouvoirs coloniaux ou neo-coloniaux qui organisent a leu.r profit les relations de dependence entre l'economie ouverte et les pays industriels font obstacle au processus d'I,S,

L'economie ouverte entre en crise sous la double pression des forces -> economiques et politiques. Les exportations; de produits primaires entrent

dans une phase de stagnation et la capacite reelle d1 importer se .reduit, - tandis que les relations de type colonial cedent devant 1'exigence, politique d'un developpement plus rapide et plus autonome. A ce moment 1'industriali sation de l'econornie pe.ut commencer, pour autant que la structure ;po.litique

du pays s'y prete.

:_ Bn outre le remplacement des importations (industrialisation par I.S.) est souvent stimule par I1 apparition de pressions inflatoires. ,Lf affaiblis- sement du pouvoir politique (neo) colonial libere en effet les revendications salariales? la satisfaction de celles-oi compromet la rentabilite des

activates exportatrices au taux de change en -srigueur et gonfle la demande .-.

interieure. Les facteurs de destruction de l'economie ouverte davierment

ainsi cumulatifs. . ■

Le remplacement des importations par la production locale est alors

le seul moyen d'assurer le'developpement en depit de la persistance des

(20)

E/CN. 14/^/11/2/L

Page 18

pressions inflatoires et, au moins partiellement, grace a celles-ci (35).

Cette substitution est d'autant plus facile quo l'economie etait plus.ouverte.

Le controle des importations de biens de .consommation inessentiels libere des

ressources en devises pour 1'importation de biens d'equipeiaent et de biens

d'approvisionnement qui seront utilisees dans la production locale de biens

«ifcement substituable^_auxa:aporJ.:aT,;;.ons. L'economie se ferme avec "l'etablis- senient des fabriques de cigarettes, des brasseries, des cimenteries et des ateliers de confection. Toutes activites qui auraient pu voir le jour qu&nd l'economie etait encore ouveirte mais dont le developpement etait entrave par la concurrence au 1: i» .;:■;:: tcLtion" (36). ' " : .

Cependant 1'industrialisation entratne une telle croissance des

importations de biens d'approvisionnement qu'il s1avere bientqt n.lcessaire d'etablir une Industrie locale orientee vers la demande intermedi:aire. Lp

passage a ce stade de developpement impose des progres correspondants dans

l'Organisation du pouvoir politique, tandis que la planification exige.plus que de simples ameliorations de 1 ■ appareil statistics "le projet de

developper la production des biens intermediaires implique en effet le calcul de projections input - output couvrant tous les secteurs de l'economie en vue d'estimer les transformations de la demande"(37).

in dernier stade enfin, quand les limites au. remplacement possible .des importations sont atteintes, le developpement economique depend a nouveau de la demande exterieure. ILntreteraps l'economie qui s'est industrialisee

(oomme le Japon par exemple), est devenue capable de diversifier ses.

exportations et d'sviter eiinsi la domination economique qui menace les

monoproducteurs de produits primaires.

Les stades decrits par Dn Seers sont evidemment les moments necessalres d'un proceasus de developpement economique tel que:

dY , . . , . , dE

j+ devient superieur a -r—

a^ dt

puisque Y = (X + E)

et E = M

II va de soi que dans une premiere etape M ^> X

puis M = X

et enfin M 4^ X

(21)

E/CN.

Page 19

, Mais l'interet d'une. typologie des ©tapes du developperaent reside moins ,,dans la description de. cheque...retapeque dans I1 analyse des facteurs qi4

,i.tavprisent r,ou empechent ^ea,,txan;stoymations structurelles iiapliqu^.es dans le passage d,'.une etape.aX'autxe^ £...oet egardLle res.ume ne rend pas justice a la riohease du,model© elabpre par £. Seers.

' En considerant le-©a-s■■■d.xx Gori-go $nls* apercoit pourtant que -le"iDodele ne

eouvre1 pas toute Ia-realit4 observable. ;

En premiere analyse l'eiempfo '^ohgolaia semble fciarnir 1( exception qui

confirmera la regie, Le're'giine coionial'n'a pas fait obstacle' al^'ela^is-

senieni de 1»Industrie oriehtee vers la demande interieure. ' 'i'industri^

manufacturiere s'e'dt iraplantee au^'dongb, en deux vagues-d^investissements

pendant les periodes 1920 - 25 et 1948- 1952, soit b£«n'avant qu'il"soit devenu "difficile d'dtouffer patl-lt violence l'.^xpression politique d'une exigence de developpement economique"(38). De nombreux .facteurs peuvent expliquer cette derogation aurpacte colonial c^sique. (3?J| le plus important doit etre cherQhf.dans lep dispositions des,traites inter- nationaux qui regissaieat. le; commerce dans le ,bassii> di* Congo. Ceux-ci empechent la puissance coloniale de reserver a 1'industrie m^tropolitaine l'exclusivite du debouche dans le pays colonise. Dans la mesure ou le contr51e de 1'offre des produits importes echappait au moins partiellement a la Belgique, u.i element essentiel de la structure politique, donne par iiypothese dans le modele de D. Seers, n.'est pas verifie.

Ceci ne change rien a la valeur du modele puisque le cas du Congo

peut Stre consid^re comme exceptionnel. Par cont*e, 1'evolution represents aux graphiques 1 et 2, oontredxt le modele de n. .eers sur un point eaaontiel.

On constate en ettet que la part e::Portee du P.I.B. ^ >^ffn a^n+a quand le montant absolu des exportation, di-im,* pendant la grande crise

de 9

p

des annees i9;.O-335 le meme phenomene se reproduit de f^on moins accusee en m^9. X'autre part le taux ^ croi3SancQ du P.I.3. commercialism eat, apres 1945, de moins en JWins lie au taux de croiS;5ance des

exportationa riUgre la persistance tfe 1'expansion dans ce secteur.

^ On ne peut done dire qu, 1'econoinie se soit fermee ;> stade de SeerS)

a X'oooaaion de. la crise de . acti^ite exportatricev Le contraxre s'est

(22)

Page 20 ; ""v'---

lt, : L'^xplic-atibn. est Simple.- Sntre ^1920 W W* le taux de

.■I.B"-.-;e't';'ce-lui-':des export atiotis -sont e-trdit-effierit correles.

Sconce -qui pre^sente -cette^ crairacteriatiqueV le- fl^chissement de exterfeiire entTaltie/urie reduction plus que propo>tionnelle de la demande interieure. Les Vntreprisea export^atrices conimencent par >

,Ee4uire,leurS in^stisseiaen.t^, -pui.s. elle.s. rati.onaliseAt ,leurs propessus de production afin de reduire les ef^eotUfl da main-d,/ oeuvre employes, , tout en maintenant le volume de la,-produotion. Si la cris.e se.prolonge,.

lee ^treprises^ginaies oessent le^ur activite et licencient leurs travailleura. II n'en faut pas plus pour oooprimer .serieusement la

demande i^terieureet ine>tre:^

non exportatrioes, . ... , ■ . . ; : :':: ■ ■

:!; - .31ft 'outre l!e^.sti«uctures,Sa.qiaA«s ,dH Congo dans, .lea anneea 3Q. #taient

'- I1 absence dIrorganisa1;i0ns ouVrieres

■■■■-i;"!^allure'^orio'psbniqiie du'marche du travail

-1 I'appartenan6:e:des repre sent ant sdu pouvoir .-iSedriomique et du

:-!-pouv6ir politique aux mem^s'-i:groupes s'ociaux:: ' - ■ -■ - ■■

(23)

S/CN.14/A5/II/2/L

Page 21

Dans ces conditions lss entreprises oxportatrices etaient oapables

d'iuiposer la reduction des salaires noniinaux. Entre 1930-1935 1' effondrement de la demande interieure est tel que le produit des activites non exportatrices

■retombe en "1935 au niveau de 1920 et ne retrouve qu'en 1944 le :niveau atteint en 1929.■' La production de ciment, par.exemple, passe de 64.000 tonnes en

1929 a 21.000 tonnes en 1944. La production de biere passe de 24.000 a

8.7OO hi. entre 19"29 et 1934 mais retrouve plus rapideiaent^ (-1936) son

niveau anterieur en eliminant 1'importation. Une manufacture de cigarettes disp.arait en 1931 et ne sera remplacee qu'en 1945- Une sayonnerie sur trois resiste a la-cr.ise. L1evolution de la production sucriere illustre

encore mieux 1' aggravation de. la dependance economique a 1' egard de 1'exterieur:

la consommation interieure .tombe de 2. 100 tonnes en 1929 A 927 tonnes en 1933 et ne. remonte a. 2.125 tonnes q.uf en 19.36? pendant ce temps, la production crpissante est exportee. .vers 1'IXirope; elle ne se .reprientera definitivement vers la demande interi.eure qu'en 1950. ...

L'evolution de"crite-Jpar Di Seers et cell-e q.u-'on observe au Congo peuvent etre int'egree's- cortane des cas particuli-ers dans un modele plus

general. A. Lewis en donne le point de depart (40).

II examine 1'interdependance des 3 sebt^eurs d'une economie, soit:

At; Production agricole pour le raarche interieur.

^: Production industrielle pour le marche interieur "

E: Production pour I1exportation.

Un accroissement de X susci-te une demande accrue pour lea pr.pduit;s de A.

Si'l'offre dans le sectcuf est inelastique3 ou observe^ soit une hausse des prix qui risque d'engendrer un. processus in-flatoire? soit un accroissement des importations. Le, deficit .de la balance, des paiements. pourrait alors faire obstacle a I1.expansion de X sauf si E s' accrolt ou si X se substitue aux importations.. Le_ meme raisonnement s1 applique A 1'expansion de A si la production de X ne peut augmenter.

"E est done le seul secteur dont le developpement ne risque pas d'etre contrecarre par la stagnation de . A ou de X.: L,a demande interieure suscitee par l'activite exportatrice peut etre satisfaite par l'importation puisque 1'exportation fournit les devises necessaires. C'est la une raison qui explique pourquoi I1expansion demarre generalement avec l'activite

(24)

■■E/CN. 14/-&3/H/2/L

Page 22

d'exportation et.non avec la production pour le marche interieur, qu'elle

soit agricole. ou_ industrielle" (4 1).

Le premier stade du developpement economique est done car&oterise par l.a predominance de 1'-activite .exportatrice, et pour les pays tard-venus dans la., course, au dev.eloppeme.nt,. les exportations sont necessairement * concentrees. sur lea: produits primaires qui font l'o"bjet de. la demande.

des pays deja '-industrialises. . -, . ■■ ....■■

x" Cette orientation-dd I1activite economique est imposee par 1'insuffisance

de l'a" deiiiahde' interieure et par la "'diffioulte 'd' oi^ganiser si'miilt anement la croissance'de A et d~g"X. La domination econdmique de^' type (neo) colonial

ne reside done pas dans I1 organisation de 1' econoraie domiriee coraiQe

exportatrice de produits primaires - importatrice de produits manufactures;

l'a domination s' exeroe plutot quand'l'a puissance (neo) coloniale pretend

empecher la reorientation de 1' activite economique yers la deinande interieure.

En suscitant, 1'expansion de.; la dem-ande interieure,. l'a croissance des

exportations autorise .pourtant ce passage a un second stade de developpement

economique. ■■„ ■. - . ■ " .'^■- . . .'

'Toutes choses. egales d'ailleurs, la dimension du marche interieur est deterininee par 1'effec.tif de la population et. 1-e niveau. auquel- se. situe le revenu reel pcy?../capita.' .•■ ■ ,■■ ■■.-.. ■. ;

Si la capacite minimum des entreprises qui appartiennent aux seoteurs mpt.e.urs d^ 1'.economie; excede la dimension de ce marche : interieur, le maintien du taux de croissance..jie sera o"btenu qu1 au prix d'une .dependanc.e accrue a l/.e^gard de l,a .demanjip:;,exterieure. ;■ ■ ■■■. ■ . . ■ ■ ■•■- ; - . .■ ' ;

'! ■' Une' c-o'inparaison'1'Internationale sommaire' montre"' en effet que la part

).--.■■'■,■■

exportee de la production nationale varie en fonction1 directe du revenu

par capita1 et en raisoTi inverse du montant du P.I.B. (cfr." tableau 3)« •

On peut transposer dans l'ordre cnronologique des enseignements de 1'analyse internationale; Les stades de developpement d'un pays sous- developpe seront done successivemeht caracterises par:'

(25)

E/CIT. .

Page. 23

^^ ou miniers)

nprmalement__:destines a 1'exportation.faute de trouver a I1 in terieur tin debouche suffisant. En Nigeria pourtant, le marohe 'int4rieur*est"assez vaste pour absorber 66 pour 100 d© la production d'un produit d(exportation important comme l'huile de palme (42).

2>--te-Tpr«Khao1n:ott- industrielle pour le marchd interieur suecttfie par 1'activite exportatrice. Au debut du processus d^indus- trialisation, la production est normalemen't limitee aux^biens de consommation (43). La part exportee de la production totale diminue aussi longtemps que la dimension du marohe interieur excede la capacite de production des industries de

bi'ens de consommation.

3) Ce.pendant 1'expansion d'une Industrie das biens de oonsomma- tlon ne peut assurer indefiniment le dynamisme de la orois- .„■

eance. Le diveloppement'eoonomique exige alors une transfor mation dans la structure de 1»Industrie et 1'apparition d'en-

treprises productrxces de biens d1approvisionnement et d'equi- pement (cfr. infra). Dans ce cas, le seuil des capacites minima peut depasser tres-rapidement la demande* -G'est le

eas de la Belgique, pays exportateur" de produits manufactures- demi-finis, ou le coefficient dfexportation atteint 60 pour

100 en 1962.

De plus le developpement d'une Industrie locale des biens d'appro- induit uen aval" de nouvelles possibility expansion pour 1'Industrie des biens de consommation, tributaire ausq.ue la de I1 importation pour la consommation intermediaire. 33es pays comme le Japon ou l'Xtalie de-riennent alors des exportateurs de

biens de consomniation.

(26)

,14/AS/ll/2/L

Page 24

TABLEAU 3

Evolution, du coefficient ^.'exportation dans quelques pays en fonction du P.I.E. et du P.I.B. per capita

PAYS

BFDE

PHILIPPINES

NIGERIA -'

BIRMAttlE EQUATEUR GEILAN

RHODE SIES-NYAS- SALiflffD

MALAISIE ■

GRECE ': ' ■ JAPON ■ :::';

ITALIE '

AFRIQUE DU 3UD

U.S.A.

ROY AUSTIN?

CANADA DATSTEkARK BBLGI^UE

9,85

20,—

22, 1 27,8 33,- 48,6

57,- ,,,68,6 16, 1 23,7

17,- 61,-

10,9 33,- 37,8 49,5

56,-

-; PIB

(mil

lions :

27.600 5.015 1.862

'1.030 729

1.143

1.275

1.420

2.508 26, 111

■ 24.021 6.46 1

406.474

55.975 30.243 4.400

9.894

1958

PIB par capita

J) (I)

2.

1.

1.

1,

67

192 60 51 180 122

161 . 218 307- ■ .

2B5-. ■-.

493- ■■- 385

.324 .084

.767

975 .093

a/

6,65

19,—

25,5 26 ,- 45?2

68,-

79,- 11,-r-

20,- 21,8 62,- 11,7 31,9 42,9 44,9 60,-

1961 PIB

lions &) (mil

31.300 4.394 2.740 1.176

829 1.299

1.592

1.673

3.127 43.668

30,484

7.480

472.673 65.*657

32.404 5.8OO 10,966

PIB par capita

(*)

2.

1.

1.

1.

1.

73

153

81

55

186 128

185

242

373

464

618 414

■ 572 .274 .774 .256

.198

Source 1 Nations-Unies Annuaire de statistiques des~"compta"bilites aatifcfrfeles

'New-York 1964. ' *■■•■-' ■■ ::

a/ .Coefficient d1exportation; Valeur des exportations de biens (service exclus) '4:aux'1 ptlx 'courants exprimes-en fa de la production de biens (services ex

clus, production non commercialisee comprise) aux prix courants.

V/ la comparaison porte sur les annees 1953 et 1958.

(27)

E/Cff. 14/AS/II/2/&:

Page 25 " ■:

Le coefficient d1exportation de l'ltalie en 1961 (20 pour 100) depasse celui de L'lnde (6,63) bien cjue les P.I.B. soient de montant identique (30.584 et 31.0uU millions $). Les stades de developpement

ne sont done pas necessairement determines par la "fermeture" progres sive de l'economie "ouverte" exportatrice de produit.s primaires, et l'aboutissement du processus d1industrialisation n'est pas obligatoi-

rement la "reouverture" au commerce international.

■ _ Au contraire, la Belgique et la Federation.;des Hhodesies-Kyassaland par exemple, exportent environ 60 pour 100 .de leur production, tandis que l'lnde et les Etats-Unis en exportent environ 10 pour 100.

En realite, les stadgs de developpement sont determines pat la structure de 1'offre et non par 1'origine, interieure ou Vxt^rieure;, de la demande* Le soutien du taux de croissance du P.I.B, esf le'^fait dV'activites motrices"5 on les a baptisees "Wachstumindustrienn,;., :

"growth leaders", industries de croissance. - "On les repere statis:ti^

<iuement par^er^u'eries oniun taux de croissance de leur ;prod.uit et . un taux,.;de proiesanee de; leur. productivite superieurs-aux taux moyens de;,;!1 ensemble economique. et quf elles. gagnent une participation crois- ■•

sante,. da^is le produit industriel" (44).

L'essence' des processus de developpement economique reside done dans la transformation, 'jamais achevee, des structiwes eoonomiques, cTest-a-dire dans le relais d'une' activate qui fut motrice par une autre dont la croissance est plus rapide. .... :~.

Dans une economie peu monetarisee, l^exportation de produits pri- maires est sans doute une activity motrice. Quand le marche interieur atteint une dimension suffisante, 1'Industrie recemment implantee devient

■le ffloteur de la croissance et relegue l.'activite exportatrice au rang subalterne de simple soutien. du dynamisme de l'f eoonomie.

Si ce soutien vient a' manquer, bomme au Congo entre 1930-1935, la^

crise de 1'activite exportatrice peut compromettre pour longtemps le

fteveloppement de I1Industrie au lieu de'la stlmuler comme D. Seers'

l'tibserve en Ameri4ue'latine. : ■■" -■ ■■

(28)

E/GH.14/AS/II/2A

Page 26

De 1946 a 1957? au contraire, la croissance reguliere de la pro

duction primaire pour l!exportation(5 pour 100/ar)autorise une crois-

sance "beaucoup plus rapide de la production-industrielle pour le marche

interieur-(i257 pour 100).

Dans les" pays:industrialises de longue date, le deplacement perpe-

tuel de la*structure econGmique vers des activites a croissance rapide n'est pas acheve, Ici pourtant" on ne risque pas de pren&re 1'effet pour la'cause en-confondant le dynamisme de 1'offre avec 1'appel de la demande. Dans ies; pays industrialises, le progres technique et non-'ler:.

remplacement des importations determine 1'apparition de nouvelles acti

vites motrices. ;L'industrie eleotronique? atomique ou spatiale viennent assurer JLe : relais des. anciennes industries rmotrices : chimiques ou .side-.

rurgiques. ... ... -. ■ -..- ,-r: -: ■ - ■: . .■-■.:■- -t ■■'- ."■!■

Dans-toils''iesJ cas la demande lie Jouequ'un role permissif: f ace^au ;

dynamieme' de^-lf6ffre- ■ -JPar consequents 1* aspect fondafeental du.deTelbp^r-v' pement:; ecbn^mique-de^ I1 AmeriqUe-'1-atine,--observe par^D. Seers>cn^est pas-'

la reorientation de Itactivit^ economique :vers la .-demande interieurejc

oela^est secondaire. Le point essentiel-est 1'implantation d'aotivites

industrielles dont le produit et la production-, connaissent des taux de

croissance superieurs a ceux de l'activite pr.imaire, tyaditionnelle. Peu importe alors .a&.se trpuve. le raarche des,.,industries ,nouvelles : a 1'in- .

terieur si le marche est relativemen.t,,Yast.e par rapport au niveau de revenu per capita; a 1'exterieur dans lecas contraire*. ,r,

.H faut noter enfin que;la reorientation de 1'activate economique

vers le.marche interieur n'entraine pas necessairement une plus grande: _

autonpmie a. l'egard de l.*e^terieuro : ■

II est necessaire a cet egard de reviser les vieux sckemas relatifs.

a l'imperialisme economique des pays industriels. On a deja eu l'occa- sion de montrer plus haut que la domination economique ne consistait pas

a imposer le fameux pact.e. colonial, mais a."bloquer 1'evolution economique

d'un pays sous-developpe au,premier, stade de son developpement. Pourtant, cette forme de domination, dans la plupart des cas, appartient deja au ,

passe»

(29)

Page 27

Do mSmc quo. la Bclgiquo., pou;_: dqs raisons independantos dc sa volonte,. ne. fit pas. obstacle au demarragc dc l'industrie congplaisp^

demSmG les anciennos puissances, colonialos encouragent yolontipr£.,..

aujourd'hui 1'industrialisation do lours, anciennes .p ..La dep.Gndanoe: ocono^i.c;,uG? cllo non pluE?.-r.e. peut

en termes de demande s un ps^s pu.eement exportateur_mais ,r.^Lativement libre du choix de sgs debouchoc peat et.i'G plus autonomc.. .qu.'un ,p.ay.s_. en^,ypi..e d'indus—

tri alisation , etroitoment dGper-d;zit de cort aines, .sources,. d' appxovisi.pnn.einent en matieres prGmieres, pieces do reoha;^e cu biens d,1 equipern.en±..;,_,r,,

r.B-3XL8"-ce:.c.i3.S} la domination 6coroaique~change.de nature').

oomprendre Igs mec anise en ■ il faut.anGlysor.-un eirtT©' ■ aspect d d'l.S, : la transforaatipn dans la structure des.,importations.;

3.".' -?■::Les^.transforiration's.'de la structuT-aode£ lmt).oa?t'ations' -:~

" Latrarisforraa.ion 'de' ia structure 'cLe? importations est beaucoup plus etroitemeht llse sti' pro coccus d! indue triali'sation "que" la reduciiipn r&i. poefficient-Lglo?al' d1 ?..-nportatian.r, En L3 ■ sens'lM'.Si,' dekLgne au fond

la subst±tution-'-de certaines. cat6gori:e^.--d vue de msocimer. I01.:1 effet siir;lG tcu::..rd^-c

La capacd te i imy)ori;eT est io.i ccasidtfJe comme la contrainte globale qui s1 imjc se. au--plan:; rJical eur et noi - comme-une' variable dont

1'injportance s<3r«it.-;deard!is3fat3. T:l imports pou-en effet que; le coefficient

d'importation ::i .Jc- :..;■ , . . ..i;.:..: . i r,Z'-. ■* -':,?:: \ u?' ..":qb: demandes -d-* import ation ejnanant de 1'indcstrie en e:,;a)c:o.i augmenteni plus,.yite que la capacite

d'importer (cfr infra,).

La premiore phase d' indust^ia".: sation conra^nce generalement avec la production o.? biens de conrcjmmal i on. Qu'il jn: ait ete ainsi pour .tous les payt ei: v.GKle dJ indue trial! sation nc.p^ouve evidemment pas la neoessite d'une ^elle-.evolut-.^r. Ijestanne-de'J.erniSj'^par exemple, montre la possin ,llte ■..d1..uue : ndustri.ilisation i Lui demarrerait aveP la

production de bi jns-c1-1 appro' ■> s:.onnomeit (:chinii( |_ues et siderurgiquee)

destines au seot sur ■■agricol 3 (<5). '

(30)

e/cn. 14/AS/11/2/L

Page 28

Cependant, la production de biens de consommation ©st certainement

le moyen le plus facile dramorcer un processus d1industrialisation

paroe que la technologie est plus simple, les methodes de production sont moins "capital-intensive" et parce qu'enfin la dimension du marche

disponible atteint plus vite le seuil des capacite"s minima (46)•

Le developpement de l'industrie locale productrice de "biens de

consommation entraine alors une substitution progressive des importa tions de biens d'approvisionnement et d'equiperaent aux biens de con—

sommation, Toutefois, l'industrie naissante n'est protegee de la concurrence des pays industriels que par 1'incidence des frais de transport sur les prix des produits importes.

Gette protection ne oompense pas toujours lrabsence d1economies externes et dfeconomijes d'echelle aux premiers stades d1industriali

sation (4?)- L1industrie naissante exige done une protection douaniere

qui acoelere la transformation de la structure des importations*

Quand 1'industrialisation coincide avec 1'alteration des rapports etablis entre groupes sociaux, on voit apparattre des pressions

inflatoires qui sont 1'expression monetaire de la destructuration des systemes sooiaux.

Cependant, la flex^.oilite des prix interieurs et la rigidite du taux de change aggravent encore la position concurrentielle de 1'industrie locale face, a 1'importation.

II faut alors reoourir au contr61e des changes pour canaliser la demande excedentaire vers 1'industrie naissante plutQi que vers ^im portation. Pour 'maiirtenir ses importations de "blens dTapprovisionnement

et d'equipement a un niveau compatible avec les exigGnces d'une pro

duction accrue, l'indtistrie fait,en effet, pression mxr les autorites monetaires pour se voir garantir par priorite des allocations de devises aux depens des importations courantes de biens de consomma tion-. La premiere pha 3e dT industrialisation entrains done assez spon- tanement une transform.;ation rapide de la structure des importations telle

dMo ^ * d(Ma +

dt <— dt

(31)

e/on. 14.

Page 25

ou Me = Importations de Biens de Consommation

Ma - Importations de Biens dfapprovisionnement ' Mq - Importations de Biens d1 equiperaent o

.. , .-;. Theariquement; le pro.cessus pourrait.se poursuivre.de telle sorte que,:.-daiis une,; seaonde phase . . . ;... . ■

■"" ' '■ ;; "■■■"' :':' " ■ ; ;-:' dMa ^ " dMq. ' ' ■ . ■ ■ ■ ' ■; ■

-• -.■;■: . ,-- .* ■ ■ dt .,, dt .

En pratiguej 1'evolution se .heurte . a. de serieux obstacles.

■3.1 Lrevblution "riormale" ■ '■ ■" ' ■ ■' . . . ■ ■ ; - ■

;c "Dans presque tous les pays industriels, le .taux d'expansion de 1'industrie' lourde '(4S-) en longue p^riode (l85O-1950) a ete une, fois et---de-m:Le--.a. deui:::fois plus rapide-qtie- oelui de 1'industrie.: legere.;.(49)•

II ne's'agit pas- d'une caract^ristique;pTOpi*e.-a quelques, grinds,,pays comme les USA et l'USSS. Hoffmann, qai . distingue--trois-stadee d'in- dustrialisation d'apres le rapport entre la production des biens de consommation et celle des biens d'approvisionnement et d(equipement

(5/1> 2,5/1 et 1/1) (49 bis)j affirme que "la structure de l'industrie

manufacturiere a toujours evolue suivant ce m6me schema en depit des differences dans la repartition des facteurs de production, dans les facteurs de localisation ou dans 1'etat de la technique"

Si la croissance de la consommation interindustrielle de produits

manufactures (5*0 est plus que proportionnelle a la croissanoe de la

production totale, la dependance de 1'economie a 1'egard des importa tions de biens drapprovisionnement et d1equipement augmente plus vite que la production locale de biens de consommation.

De fait, les importations africaines (Afrique du Sud exclue) de

biens d'approvisionnement ont augmente de 200 pour 100 entre 1950 ©"fc 1960 tardis que les importations de biens d1equiperaent augmentaient de 204 pour 100; dans le m§me temps, le produit du secteur industrielj dont le taux de croissance depassait pourtant celui des autres seo-

teurs, augmentait sensiblement de 90 pour 100 (52).

(32)

E/CK. 14/AS/II/2/L

Page 30

Dans cos conditions- 1'expansion du secteur industriel risque d'etre bloquee si la production locale reste limitee a la satisfac tion de la demande finalo de consommation. Le remplacement des impor tations n'acquiert une certaihe importance'qu'a partir-de oe second stade d'industrialisationj quand la production locale commence a

relayer 1'importation pour la fourniture des "biens d'approvisionnement et d'equipement destines aux autres secteurs de l'eoonomie* Chenery

observe que lTInSo dans le domaine des biens d'approvisiorinement et d!equipement rend compte de 1'I.So totale a raison de 70 pour 100 (53)

Le r61e strategique des biens d'approvisionnement apparalt tout

aussi nettement dans^une■etude oonsacree au Bresilg leurs auteurs■

constatent que "the most pronounced growth took place in such key import-substituting industries as;transport equipment, machinery,

electric machinery and appliances^ :ohem3.cals (54)«

(33)

E/CN. 14/AS/II/2/L

Page 31

-1-1" '" ". ' .:-.--■ TABLEAU 4 ■ . ,. ; ■ ■

'"' \Structure et evo.Xu^apn, de la production industrielle, dans le' monde

-r^-

Structure en % _ , :. f0 d»accroissement annuel -■••■• ,.■ , , 1^38 ,1948 1958 1938 a 1958 . . - 1948 a 1958'

Monde

Industrie ^Qurde(A)^4|,5^ 52,7 - 59,5 5,8 6,1

Industrie .^fe are (.B> 54?5. 47^*-' 40,5 3,- ' «; 3,1

Pays industriels (a) . .:..■■■<. ■■ ■ ' ■ . ■ "".

,.,,- = tfX.47,4 .5§*3, . $1,2 5,9 ,- ^5,3

(B) 52,6_ 44S7 ■ . 55,3 .2,8 •-■■" ru : , . 2,8 Pays sous-developpes (b) ' l't ■■l't--1 "

:':TT;;-:* "■■■Vi(A)'22,3 "■" :25,7 ' v 36,- ..- ,^9: : ■ -':' 9,7

-■ - ,.:^/;.;(B) 77,7 ''J' ""74,3 64,- ■ 3-,Jl-. " 4,6

Source,: i .United Nations, Patterns of Industrial Growth, 1938 to .1958* New Tork, I960

... tableaux 10, pp. ~ ""*"--~

J(A) -Gi'assQ-^J^Jj^aS de la C.I.T.I. - .. :'*

(i)'' Classes:!2O^26s 28^30, et 39 de la C.I.T.I.

(a) PaytTde la classe I.

(b) Pays- de la Classe IV, soit tous los pays d'Afrique et du Jioyen' Orient a 1'"exception de l'ijrique du Sudf,;!tous les . : pays d'Amerique Latihe sauf 1'Uruguay, Argentine, Chili,

. . Mexique ^et Venezuela,- tcus les pays d'Asie sau'? le Japon;

la'Grece et la Turquie.

t C<-' L

(34)

E/CN.14/A3/II/2/L

Page 32-

3*2. Les difficultes du passage a la seconds phasu d'industrialisation.

._- ,0 Les,.tensions,sQQiales et politiques d, prevoir sont dUiilmfe; ordre quo celles decrites par B. Seers pour I1economie fermee dans la phase, d,V"Ir S.,-:dfficileM (55); sans pretendre refaiTe l'analyse de ces te«- Tsfons" iT"""faut "not^rTTeurs prolonge'ments surle terrain^de la tkeorie .. .

et de 1Jideologic. ■■■"..-

L'opposition des economies dominantes a 1*industrialisation des jeunes nations avait trouve son.expression theorique ians la *heorio de la division international du travail, fondee elle-m§me sa» une con ception purement etatique des oouts ©oraparatifs.

La theorie a ete progressivement afeando^nee a partir du moment ou

les economies dominantes ont pdrdu le coritrole pdLitique des pays aa- portateurs de produits primaires.

AujourdTlj.ui 1'opposition au developpement de l'industrie •lourde"

daus les pays sous-developpes se manifeste de diverses raanieres. Elle prend d'abord la forme d'une ironie indulgente a l'egard des "grands

"projeis", souve^nt sans discrimination entru les operations de prestige et -les tentative^.: de .-transformation ..des structares econoraiqii3S et socia^

les (58). A un niveau d'elaboration theorique plus pousse^, on ii,voque la "proportion des facteurs". i etant capital-intensive, ,1■Industrie dec

"biens d^approvisionneraent et d'equiperaent ne pourrait resorter; le ch6- mage apparent ou deguise qui accable les pays sous-developpes, (5?)•

L1argument ne tient ^videmment aucun compte du developpement des s»rvicos qui acpompagne 1'expansion de. I'industrie. L'implaxitation de 1'industrie

siderijirgique ou chimique, par *sxemple, n'est pas conoevable sans uny

adaptation parallele (sinon prealable) des services "bancaires, adminis-

tratifs, commerciaux, d'assurance, de transport...

En outre, 1'industrie des biens d'approvisionnement ne se contente

pas d'allegor la dependance des entreprises existantes a l'egard de

1'importation, elle suscite aussi d© nouvelles possibilites d'inve^tis-

sement dans 1 Industrie orienbee v^rs la consommation finale.

(35)

E/CN. 14/AS/II/2/L

Page 33

Ecartes les arguments qui procedent de la justification ideologique d'interets etablis, il reste que le passage a la seconde phase d'in-

du6trialiSatibh"ie'WiirW""a""dfisobBtacte^"tr6s rlels qui sont innerents

a la structure economique des "pays' intir"es"s& ou mSme suscites par les poli-tiques-d-'aide a- 1 '-Industrie des-*i«w*-de consommation. Les quelques Obstacles_analyses ici n ^Puisent^kVl^lUste .des .possibles; ils out.. .;/

ete.^etenus pour 1'interet qu'ils presentent dans le cas du Congo.

3.2,1* Eigidite de la structure economique ' ' *""'

■ Quand la production industrielle reste limitee aux biens de con- -'- sommation et auz quelques biens d'appro-visionnement (ciment par■

non destines a l'industrie, les structures economiques acquierent

certaine rigldite.

On le constate d'abord sur le plan interne. Les rigidites in-'

.:llZ!.r 11I'S* S°nt dU6S notamment a l'apparition de situation monopolistique's protegees~deTa concurrence"^iterieure : ceci risque de maintenir les prix industriels artificiellement eleves et n'encou-

rage pas 1'accroissement de la productivity.

Pour le Chili, Grunwald explique ces situations de monopole par l'etroitesse du marche interieur, en egard a la capacite minima de pro

duction (58). " -.'....

Au Congo pourtant on constate l'apparition d'une concurrence inte rieure pourla plupart des produits industfiels substitu^s a 1'importa

tion • ■. .. ' ..

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