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Théorème de Stampacchia 1

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Academic year: 2022

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Texte intégral

(1)

DÉVELOPPEMENTS POUR L’AGRÉGATION EXTERNE

Théorème de Stampacchia 1

Leçons : 213, 219, 205, 206, 208

[Bré], partie V.3 Théorème

Soit H un espace de Hilbert, et a : H × H → R une forme bilinéaire continue coercive, c’est-à-dire :

∃ C ∈ R, ∀ u, v ∈ H, | a ( u, v )| 6 C k u kk v k et ∃ αR

+∗

, ∀ u ∈ H, a ( u, u ) > α k u k

2

. Soit K un convexe fermé non-vide de H.

Alors ∀ ϕ ∈ H

0

, ∃ !u ∈ K, ∀ v ∈ K, a ( u, v − u ) > ϕ ( v − u ) . De plus, si a est symétrique, alors u se caractérise par :

 u ∈ K

1

2 a ( u, u ) − ϕ ( u ) = min

vK

1

2 a ( v, v ) − ϕ ( v ) .

1. Ce qui suit provient directement de la page d’Adrien FONTAINE. Corollaire (Lax-Milgram)

Soitaune forme bilinéaire, continue et coercive. Alors :∀ϕ∈H0,∃!u∈H,∀v∈H,a(u,v) =ϕ(v). De plus, siaest symétrique, alorsuse caractérise par :

 u∈H 1

2a(u,u)−ϕ(u) =min

v∈H

1

2a(v,v)−ϕ(v) .

Le théorème de Lax-Milgram est un outil fondamental dans l’étude de certaines équations aux dérivées partielles (souvent utilisé dans sa version symétrique). Le théorème de Stampacchia généralise le théorème de Lax-Milgram. Il peut aussi s’obtenir directement à partir de la théorie hilbertienne. Donnons-en maintenant quelques applications.

Soit I =]0, 1[. On définit l’espace de Sobolev : H1(I) =

u∈L2(I)

∃g∈L2(I),ϕ∈ C0(I), Z

Iuϕ0=− Z

I

et H10(I) =

u∈L2(I)

u(0) =u(1) =0 et∃g∈L2(I),∀ϕ∈ C0(I), Z

Iuϕ0=− Z

I

.

Désormais, on veut résoudre le problème (oùfest une fonction donnée, par exemple dansC I

ou dans L2(I)) : −u00+u= fsurI

u(0) =u(1) =0 (1)

La condition aux limitesu(0) =u(1) =0 s’appelle condition de Dirichlet homogène.

Une solution classique de (1) est une fonctionu ∈ C2 I

vérifiant (1) au sens usuel. Une solution faible de (1) est une fonctionu∈H10(I)qui vérifie

ϕ∈H10(I), Z 1

0 u0ϕ0+ Z 1

0 uϕ= Z 1

0 fϕ (2)

On remarque que toute solution classique est une solution faible (intégration par parties). Pour établir l’existence de solu- tion au problème (1), on montre l’existence d’une solution au sens faible, puis on montre que cette solution faible est de classe C2et qu’une solution faible de classeC2est une solution classique. Pour montrer l’existence d’une solution faible, on utilise le théorème de Lax-Milgram.

En effet, dans le cas où f ∈ C I

, on applique Lax-Milgram dans H = H10(I), avec la forme bilinéaire a(u,v) =

Z

Iu0v0+ Z

Iuvet la forme linéaireϕ(v) = Z

I f v, et on montre qu’il existe une unique solutionu∈ C1 I de (2).

Un problème se pose lorsque les conditions de Dirichlet ne sont plus homogènes : −u00+u= fsurI

u(0) =αetu(1) =β (3)

En effet, on ne peut plus se placer dans H10(I). C’est ici qu’on va devoir utiliser le théorème de Stampacchia, qui est plus général que celui de Lax-Milgram.

On prendf∈L2(I)etα,βR. Dans l’espace H1(I), on introduit le convexe ferméK=v∈H1(I)v(0) =αetv(1) =β . Siuest une solution classique de (3), on a :∀v∈K,

Z

Iu0(v−u)0+ Z

Iu(v−u) = Z

I f(v−u). Donc, on a, en particulier :

∀v∈K, Z

Iu0(v−u)0+ Z

Iu(v−u)>

Z

I f(v−u) (4)

On utilise alors le théorème de Stampacchia : il existeu∈Kunique solution de (4).

Florian L

EMONNIER

1

Diffusion à titre gratuit uniquement.

ENS Rennes – Université Rennes 1

(2)

DÉVELOPPEMENTS POUR L’AGRÉGATION EXTERNE

Démonstration :

Étape 1 : Laissons de côté l’éventuelle symétrie deapour commencer.

Soitϕ

H0; par le théorème de Riesz :

!f

H,

v

H,ϕ

(

v

) = h

f,v

i

.

D’autre part, àu

Hfixé,v

7→

a

(

u,v

)

est une forme linéaire continue surH, donc aussi par Riesz :

!A

(

u

) ∈

H,

v

H,a

(

u,v

) = h

A

(

u

)

,v

i

.

La bilinéarité deaentraîne que A

∈ L(

H,H

)

et on notera désormais Au pour A

(

u

)

, saluant ainsi cette formidable nouvelle.

De plus,

u

H,

k

Au

k

2

= h

Au,Au

i =

a

(

u,Au

)

6C

k

u

kk

Au

k

donc

k

Au

k

6C

k

u

k

.2 Aussi,

u

H,

h

Au,u

i =

a

(

u,u

)

>α

k

u

k

2.

Revenons à ce qu’on veut montrer. Il s’agit de voir que :

!u

K,

v

K,

h

Au,v

u

i

>

h

f,v

u

i

. Soit alorsρ>0, on ajoutera une contrainte surρpar la suite.

Ce qu’on veut montrer équivaut à :

!u

K,

v

K,

h

ρf

ρAu

+

u

u,v

u

i

6 0, ou encore à

!u

K,

v

K,u

=

pK

(

ρf

ρAu

+

u

)

, oùpKdésigne la projection sur le convexe ferméK.

On va montrer que pourρconvenablement choisi, S : v

7→

pK

(

ρf

ρAv

+

v

)

est une application contractante deKdansK.

pKétant 1-lipschitzienne, on a :

v1,v2

K,

k

S

(

v1

) −

S

(

v2

)k

26

k(

v1

v2

) −

ρ

(

Av1

Av2

)k

2

= k

v1

v2

k

2

h

v1

v2,Av1

Av2

i +

ρ2

k

Av1

Av2

k

2 6

k

v1

v2

k

21

2ρα

+

ρ2C2

On fixe doncρ>0 tel que 1

2ρα

+

ρ2C2<1, c’est-à-dire 0<ρ< C2.

AlorsS est contractante, et commeKest complet (car fermé dans un Hilbert) ;Sadmet un unique point fixeu, qui est la solution du problème.

Étape 2 : Supposons désormais queasoit symétrique, et profitons-en pour aller un peu plus loin.

adéfinit alors un nouveau produit scalaire sur H(commeaest coercive, elle est définie positive), et la norme associéeu

7→

pa

(

u,u

)

est équivalente à la norme

k

.

k

(la continuité et la coercivité donnent chacune une inégalité).

En conséquence,H, muni du produit scalairea, demeure un espace de Hilbert.

Ainsi, par le théorème de Riesz :

!g

H,

v

H,ϕ

(

v

) =

a

(

g,v

)

. On a ainsi :

u

Ket

v

K,a

(

u,v

u

)

>ϕ

(

v

u

) ⇔

u

Ket

v

K,a

(

g

u,v

u

)

60

u

=

pK

(

g

)

au sens du produit scalairea

u

Keta

(

g

u,g

u

) =

min

v∈K

{

a

(

g

v,g

v

)}

Maisa

(

g

v,g

v

) =

a

(

g,g

) −

2a

(

g,v

) +

a

(

v,v

)

, et donc minimisera

(

g

v,g

v

)

revient à minimi- ser 1

2a

(

v,v

) −

a

(

g,v

) =

12a

(

v,v

) −

ϕ

(

v

)

. D’où la caractérisation annoncée.

Références

[Bré] H. B

RÉZIS

– Analyse fonctionnelle, 2

e

éd., Dunod, 2005.

2. Pour être précis, on suppose d’abord queAu6=0, on peut alors diviser parkAuk. Évidemment, l’inégalité obtenue tient toujours quandAu=0.

Florian L

EMONNIER

2

Diffusion à titre gratuit uniquement.

ENS Rennes – Université Rennes 1

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