DS2 de MP2 22.09.15
Devoir surveill´ e
Dur´ ee : 4 heures
D´efinition : soitaetbdeux ´el´ements de la droite num´erique achev´eeR, o`ua < b, etf une application de ]a, b[ dansR, de classeC∞sur ]a, b[ (i.e. un ´el´ement deC∞(]a, b[)). La fonctionf est diteabsolument monotone si :
∀n∈N, ∀x∈]a, b[, f(n)(x)>0.
Partie I – G´ en´ eralit´ es
I.1 Montrer que toute application absolument monotone est positive et croissante. Donner un exemple d’application absolument monotone d´ecroissante.
I.2 Soitf et g deux fonctions absolument monotones sur ]a, b[. Montrer quef +g et f g sont absolument monotones.
I.3Montrer que sif est absolument monotone sur ]a, b[, alorsef est absolument monotone sur ]a, b[.
Indication : on pourra effectuer une r´ecurrence forte.
Partie II – La fonction arcsinus est absolument monotone sur ]0, 1[
II.1On consid`ere l’application
g : ]0,1[ → R x 7→ 12
1
1−x−1+x1 .
a Calculer les d´eriv´ees successives deg.
bMontrer quegest absolument monotone sur ]0,1[.
II.2Montrer que l’application
f : ]0,1[ → R x 7→ √ 1
1−x2
est absolument monotone sur ]0,1[.
Indication : on pourra consid´ererh= ln(f) et calculerh0.
II.3Montrer que l’application arcsinus est absolument monotone sur ]0,1[.
Partie III – Prolongement d’une application absolument monotone
On suppose iciar´eel, etf absolument monotone sur ]a, b[.
III.1Montrer quef est prolongeable par continuit´e enaen ˜f : [a, b[→R, que ce prolongement est d´erivable ena, et que ˜f0(a)>0.
III.2Montrer que ˜f est de classeC∞ sur [a, b[, et que toutes ses d´eriv´ees sont positives ou nulles ena.
III.3 Montrer que mˆeme dans le cas o`u b est fini, f n’est pas n´ecessairement prolongeable par continuit´e enb.
Partie IV – Une caract´ erisation des applications absolument monotones
Etant donn´´ e un r´eelh, on d´efinit les applications
th : R → R
x 7→ x+h , Th : RR → RR
f 7→ f◦th , et ∆h : RR → RR
f 7→ Th(f)−f .
IV.1Montrer que pour touth∈R, Th et ∆h sont des endomorphismes duR-espace vectorielRR. Montrer queTh est un automorphisme deRR. L’endomorphisme ∆h est-il injectif ?
Dans la suite,hd´esigne un r´eel strictement positif.
Notation : pour tout entier naturel n, ∆nh d´esignera la compos´ee nfois de ∆h. Par exemple, ∆0h= IdRR
et ∆3h= ∆h◦∆h◦∆h.
IV.2Soith∈R∗+,f ∈RR, etx∈R. Donner ∆2h(f)(x) en fonction def(x+ 2h),f(x+h) et f(x).
IV.3Montrer, pour tout entier natureln, tout h∈R∗+, tout f ∈RR, et tout r´eelx, la formule :
∆nh(f)(x) =
n
X
k=0
(−1)n−k n
k
f(x+kh).
D´efinition : soitf ∈RR. On dit quef esttotalement monotonesi pour touth∈R∗+, toutn∈N, tout r´eel x, ∆nh(f)(x)>0.
IV.4On souhaite montrer que toute application absolument monotone surRest totalement monotone.
aSoitf une application absolument monotone surR, etxun r´eel. Pour tout entier natureln, on d´efinit l’application :
Xn : R∗+ → R h 7→ ∆nh(f)(x) Montrer que pour tousn∈Net h∈R∗+,
Xn+10 (h) = (n+ 1)∆nh(f0)(x+h).
bMontrer que si ∆nh(f0)>0, alors ∆n+1h (f)>0.
cMontrer que toute application absolument monotone est totalement monotone.
IV.5On souhaite montrer que toute application totalement monotone est absolument monotone surR. a Montrer que toute fonction totalement monotone est positive et croissante.
bPour tout entier naturel non nuln, on d´efinit l’application
ψn : R → R t 7→ (et−1)n
On convient queψ0 est la fonction constante de valeur 1 surR.
Pour tout entier naturel non nuln, donner une combinaison lin´eaire non triviale `a r´esultat nul de la famille (ψn0, ψn, ψn−1) deRR.
cMontrer que, pour tout entier natureln,ψ(k)n (0) = 0 si 06k < n, et queψn(n)(0) =n!.
dPour toutn∈N∗, toutj∈[[0, n]], on pose :
Sj=
n
X
k=0
(−1)n−k n
k
kj.
Montrer queSj vaut 0 si 06j < n, et que Sn vautn!.
Indication : on pourra utiliser la question pr´ec´edente, et calculer autrement les d´eriv´ees en 0 deψn, jusqu’`a l’ordren.
On rappelle (et admet) la formule de Taylor-Lagrange :
Si f est de classeCn sur [a, b], d´erivablen+ 1 fois sur ]a, b[, alors il existec∈]a, b[ tel que :
f(b) =
n
X
j=0
(b−a)j j! f(j)(a)
+(b−a)n+1
(n+ 1)! f(n+1)(c).
e En utilisant cette formule et IV.3, montrer que toute fonction totalement monotone est absolument monotone.