FACULTE I)E MÉDECINE ET DE PHARMACIE DE BORDEAUX
ANNÉE 1902-1903 fi
ÉTUDE SUR L'ANATOMIE
et la
Merche des Vaisseaux Méningés Moyens
THÈSE POUR LE DOCTORAT EN MÉDECINE
Présentée et soutennepubliquement le 5 novembre1902
PAR
Augustin-Jean-Joseph DU VILLE
Né à Toulon (Var); le 17 mars 1878.
ÉLÈVEDUSERVICE DESANTÉDE LAMARINE
MM. MASSE, professour, président.
ExaminateursdelaThèse•
l
COYNE, professeur. jGENTES, agrégé. > Juges.
MOURE,chargé de cours. )
LeCandidatrépondra aux questionsqni lui seront faitessur lesdiverses
parties del'JEnseignementmédical.
BORDEAUX
Imprimerie J. DURAND, 20, rue Condillac.
1902
FACULTÉ DE MÉDECINE ET DE PHARMACIE DE BORDEAUX
M. de NABIAS. Doyen. | M. PITRES Doyen honoraire.
PROFESSEURS :
MM. MICÉ
I
,DUPUY... Professeurs honoraires.
moussôus '.
MM.
Clinique interne PICOT.PITRES.
DEMONS.
LANELONGUE.
Physiquebiologiqueetélectri¬
cité médicale Chimie
Histoirenaturelle....
Pharmacie Matièremédicale Médecineexpérimentale Clinique ophtalmolo¬
gique
Clinique desmaladieschirur¬
gicales desenfants Cliniquegynécologique Cliniquemédicale desmaladies
des enfants
Chimiebiologique ...
Physique pharmaceutique...
Pathologie exotique..
AGRÉGÉS EN EXERCICE : section de médecine (Pathologie interne etMédecine Cliniqueexterne
Pathologie et théra¬
peutique générales.
Thérapeutique...
Médecine opératoire..
Cliniqued'accouchements
Anatomiepathologique Anatomie
Anatomie générale et histologie
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Médecinelégale MORACHE VERGELY.
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pachon PRINCETEAU.
lagrange.
oarues.
LeSecrétaire de la Faculté: LEMAIRE.
Pardélibération du 5 août 1879, la Faculté a arrêté que les opinions émises dans les
Thèsesqui lui sontprésentées doivent être considéréescomme propres aleursauteuis, qu'elle n'entend leur donnerniapprobation ni improbation.
A LA
MÉMOIRE
DES MIENSA MON
PÈRE,
A MAMÈRE
Je dédie cemodeste travailen témoignage de rna reconnaissanceetde mon amour filial.
A MES SOEURS
Gage de mafraternelleaffection.
A MES PARENTS, A MES AMIS, AU
QUATUOR
thèseduville. 1
A Monsieur le Docteur GIRARD
Médecinprincipal dela Marine,
Sous-Directeurde l'Écoleprincipaledu Serviceclesantéde laMarine,
Chevalierde laLégion d'honneur.
A Monsieur le Docteur LAFFONT
Médecinprincipalde laMarine, Ex-Professeur à l'Ecole d'applicationde Toulon,
Chevalierde laLégion d'honneur.
A MES MAITRES DE LA MARINE ET DE LA FACULTÉ
A Monsieur le Docteur BERTRAND
Médecin en chef de lr& classe de la Marine,
Membre correspondant de /'Académie de Médecine, Officier de la Légion d'honneur.
A Monsieur le Docteur BOURRU Directeur du Service de Santé de la Marine,
Officier de laLégion d'honneur, Officier de l'Instruction publique.
A NOTRE
PRÉSIDENT
DETHÈSE
Monsieur le Docteur MASSE
Professeur deMédecine opératoire à la Faculté de Médecine, Officier de l'Instructionpublique.
Nous tenonsà exprimer
aujourd'hui notre reconnaissance
à tous ceux qui, durant le cours
de
nosétudes médicales,
nous ont porté quelque
intérêt.
Cette reconnaissance va surtout à nos Maîtres de
l'École-
annexe de médecine navale de Toulon; leur dévouement
de chaque jour et leur
science
nousont ouvert les portes
de l'École principale que nous
quittons aujourd'hui.
Parmi eux, M. le Médecin
principal Girard,
unsavant
doublé d'un modeste, nous a prodigué les marques
d'un
intérêt tout particulier et
d'une amitié qui
nousest chère.
Nous lui devons beaucoup : pourtout ce
qu'il
afait
pournous, nous lui disons un respectueux
et sincère merci.
Un bien cordial merci,,également
à notre ami le Profes¬
seuragrégé Gentès qui, avecson
amabilité habituelle, a bien
voulu nous prêter son précieux concours
dans la poursuite
de quelques recherches.
M. le Professeur
agrégé Villar
ne nous aménagé ni ses
savants conseils, ni ses preuves
de sympathie; qu'il soit
assuré que nous en garderons
toujours
unrespectueux et
agréable souvenir.
M. le Médecin enchef de ire classede la marine
Fontan
a bien voulu nous fournir des renseignements ausujet de
notretravail ; que ce Maître, que nous serons
heureux de
retrouver bientôt, reçoive
ici l'assurance de notre entier
dévouement.
La bienveillance de M. le Protesseur Masse nous a permis l'accès de son laboratoire ; après nous
avoir inspiré
ce travail et nous l'avoir fait conduire à bonne fin, il a
bien
voulu nous faire l'honneur d'accepterla présidence de notre
thèse. Pour toutes ces marques de sollicitude et d'amitié,
nous le prions de croire à nos sentiments de sincère gratitude,
Nous ne saurions oublier nos camarades Lebeuf et Augé,
et les remercier de la participation dévouée qu'ils ont prêtée à la rédaction de ce travail.
INTRODUCTION
Jusqu'à une époque récente que marque
le grand
nomde
Broca, la chirurgie crânienne était encore
dans l'enfance. Si
l'on remonte pourtant jusqu'aux
écrits des pères de la méde¬
cine et de la chirurgie on retrouve à
chaque instant des
discussionssurle trépan, ses indications et
contre-indications.
Mais tout s'arrêtait là: on constatait plus ou moins facile¬
mentles lésions crâniennes de divers ordres, on enregistrait
des symptômes, mais la sciencese
déclarait impuissante à
enélucider la pathogénie, cequiexplique
pourquoi, même entre
les mains des chirurgiens les plus
habiles les interventions
restaient le plus souvent sans résultats,
d'autant plus
queles
tâtonnements qui les
accompagnaient rendaient les opéra¬
teurs très circonspects quand il
s'agissait de
trépaner.C'est que jusque-là l'anatomie du cerveau
était
encoreà
l'état embryonnaire; la physiologie cérébrale
n'existait
pas.Mais Broca poseles principes des localisations
cérébrales
;sous l'impulsion du Maître, on commence à analyser les différents symptômes parlesquels se révèle lapathologie crânienne, la
lumière se fait peu à peu et les travaux
deviennent bientôt
si nombreux que cette question de la chirurgie
crânienne qui
naguère n'existait encore que de nom, est mise
maintenant
àl'ordre du jour et demande à être scindée en un
grand
nombre de chapitres.
De ces chapitres, un des plus intéressants
appartient
aux épanchements sanguins intra-craniens. Les progrèsde l'ana¬
tomie et de la physiologie cérébrales ont jeté une
lumière
complète sur la pathogénie de cette question. Grâce à une
connaissance parfaite des symptômesdonfle pourquoi appa¬
raît maintenant avec une éclatante netteté, une précision admirable, la chirurgie a pu transformer en un instrument
sûr et intelligent dont les succès ne se comptent plus, le trépan,jusqu'ici outil aveugle et incertain.
C'està l'étude de l'évolution de la chirurgie appliquée aux
épanchements sanguins intra-craniens, que nous voulions
d'abord consacrercette étude, mais l'ampleur du sujet nous
a fait craindre, dès que nous eûmes posé les premières bases
de notre travail, de rester bien au-dessous de notre tâche.
Nous nous sommes donc cantonné dans l'étude d'un des éléments qui entrent pour la plus grande part dans la patho¬
génie des épanchements intra-craniens, l'artère méningée
moyenne.
Notre étudeétant essentiellement un travail de recherches
expérimentales nous n'y avons introduit aucune partie clinique. Nous nous proposons donc de parler d'abord de
l'anatomie des vaisseaux méningés moyens. Nous ferons
ensuite l'exposé critique des procédés qui ont été mis à
la disposition de la chirurgie moderne pour les rechercher.
— 18 —
PREMIÈRE
PARTIEAnatomie.
Nous paraîtrons peut-être téméraire de
vouloir
consacrerunepartie de notre travail àl'étude anatomique
des vaisseaux
méningés moyens et de vouloir donner un airde jeunesse
àune question que moult auteurs, et non des moindres, ont déjà approfondie. Tout ou presque tout a étédit sur ce
sujet,
que M. Gérard-Marchant a magistralement étudié dans ses Considérations cliniques, anatomiques,
expérimentales
etthéra¬
peutiquessurles ruptures de l'artère
méningée
moyenne, parues dans la Revue mensuelle de médecine et de chirurgie de 1880 etdans sa Thèse inaugurale, en 1881. Si nous nous y sommes cependant décidé, c'estqu'ilnous asemblé qu'il y
avait
encore quelques lumières à apporter à cette partie de notresujet
et qu'il importe d'insister sur certains rapports, enparticulier
ceuxqu'ont les vaisseaux méningés entreeuxetavec la circu¬
lationcérébrale, rapportsqui n'ont étéjusqu'ici
élucidés qu'en
partie,du moins pour les artères, et qui peuventcependant
acquérir dans la pratique une grande importance.
Nous commencerons donc l'histoire anatomique de ces vaisseaux en les prenant à leur origine. Jusqu'à présent, en effet, on n'a étudié l'artère méningée moyenne qu'en tantque
cause fréquente des épanchements sanguins
intra-craniens;
sa portion intra-cranienne était donc seule étudiée parce que seule intéressante au point de vue chirurgical, et l'on
négli¬
geait son trajet extra-cranien. Certes, au point de vue
des
applications chirurgicales, ce dernier estloin de présenter
— 14 —
l'importance de l'autre, et cependant, dans certaines inter¬
ventions sur le crâne par la voie basale, interventions dont
la fréquence augmente de jour en jour avec les progrès de
la chirurgie crânienne, l'artère méningée moyenne doit
être recherchée ou peutse rencontrer dans le champ de l'opé¬
ration, en dehors de la boîte crânienne. Sa ligature peut s'imposer et ne pourra se faire que grâce à la connaissance parfaite des rapports de la situation de la portion exo- crânienne de cette artère qui, dans une région aussi obscure,
aussi encombrée quela région temporo-maxillaire,est souvent difficile à reconnaître. Nous ferons donc, au début de notre étude, une courtedescription du trajet extra-cranien de cette artère, description basée sur les propres recherches de notre scalpel.
Alors que par ses branches l'artère méningée moyenne
appartientà une zône découverte, exposée aux traumatismes,
sa portion initiale, au contraire, est profondément située et
bien protégée contre les agents vulnérants dans la partie postéro-supérieure de la fosse ptérygo-maxillaire.
Bien qu'on l'ait vue naître.de rares fois de l'ophtalmique,
l'artère méningée moyenne ou sphéno-épineuse doit être
considérée normalement comme une des quatorze branches
de la maxillaire interne qui, avec la temporale superficielle,
termine la carotide externe.
Elle naît à 8 ou 10 millimètres en moyenne de l'origine de
la maxillaire interne, à la face interne et au sommet d'une
courbe à concavité inférieure que décrit cette artère en con¬
tournant le col du condyle du maxillaire inférieur pourvenir longer les insertions inférieures du muscle ptérygoïdien
externe, courbe qui nous a paru constante. A sa naissance,
l'artère méningée moyenne est encadrée de deux branches,
ascendantes comme elle, la petite méningée en avant, quiva, par le trou ovale, donner desrameaux au ganglion de Gasser
et qui, souvent, est suppléée par la méningée moyenne,
ainsi
que nous l'avons constaté sur la préparation que nous repro¬
duisons dans notre travail; en arrière, naît la tympanique,
artériole grêle à trajet
vertical qui
sedirige
enhaut et
endedans et coupe ainsi en diagonale le
trajet de la méningée
moyenne, pour disparaître dans
la scissure de Classer.
Dès sa naissance, la méningée moyenne se dresse
verticale¬
ment tout en sedirigeant légèrement en
arrière
et endedans;
elle gagne ainsi, au milieu du tissu
graisseux, dans lequel
elle est plongée, le trou petit rond, par
lequel elle s'engage
dans le crâne.
Asonorigine, elle a undiamètre moyende
2 millimètres 1/2
et conserve cette dimension jusqu'à sa division en branches
terminales. Dans ce courttrajet, d'une longueur moyenne
de
20 millimètres, mais que nous avons vualler
jusqu'à 32 mil¬
limètres, l'artère se cache derrière le muscle ptérygoïdien externe; elle est en rapport, en avant, au moment
de
sonentrée dans Je trou petit rond, avec le nerf
maxillaire infé¬
rieur, qui occupe le trouovale avec la petite
méningée.
Cettefigure représente une de nos dissections. On voit tout le trajet
del'artère méningéemoyenne, sanaissancesurlamaxillaire interne,
ses rapports avec le nerf maxillaire inférieur et la dure-mère.
(Injectionà la térébenthine etauvermillon.).
Dans le trou petit rond, l'artère est accompagnée du nerf récurrentde Luscka. Dès sonentrée dans la cavitécrânienne, elle est englobée entre la calotte osseuse et la dure-mère et
nous arrivons là àun point de l'histoire
anatomique de l'ar¬
tère des plus importants : son union avec cette
membrane
fibreuse, union intime qui explique le peu de tendance à
l'hémostase spontanée dans le cas de rupture
du vaisseau
et,d'autre part, la difficulté qu'éprouve presque constamment
le
chirurgien à aller pincer etlier l'artère. Examinons donc de
plus près ces rapports d'artère à
membrane.
Cette dernière, comme la dure-mère rachidienne, nous disent nos classiques, abandonne aux nerfs et aux
vaisseaux
qui sortent du crânedes prolongements
ougaines qui les
accompagnent dans leurs trous
respectifs; ils s'en séparent
ensuite au-delà deces trous pour secontinueravecle
périoste
extra-cranien. Cettedisposition normale pour
la veine jugu¬
laire interne et tous les nerfs crâniens ne nous a pas paru exister pour l'artère méningée moyenne; sur
plusieurs pré¬
parations nous avons constamment
trouvé l'artère complète¬
ment libre dans le canal du trou petit rond;
toutefois,
sur trois crânesnous avons vu unebride fibreuse,largede unmil¬
limètre en moyenne, partir de la partie
postérieure de l'orifice
interne de ce canal osseux et venir s'insérer sur la paroi de l'artère, mais ce n'est que plus haut, à une distance
variant,
d'après nos recherches, entre2
et8 millimètres
quela dure-
mère venait enserrer la méningée moyenne; en
soulevant
délicatement la membrane fibreuse, on se rend très
bien
comptede ladisposition de cette
portion extra-dure-mérienne;
il est cependant assez difficile d'arriver
jusqu'au tronc mé¬
ningé, car nous nous trouvons
là
surla limite des zones
adhérente etdécollable de la dure-mère qu'a décrites
Gérard-
Marcliant; cette membrane adhère à toutes les
aspérités de la
base du crâne et, par conséquent, à tous
les
organesqui
ensortent ou qui y entrent. Plus haut, sur
la partie centrale des
parties latérales du crâne, au
niveau de la portion écailleuse
du temporal, surtout dans cette
région où l'artère méningée
moyenne fournit ses
trois divisions, l'adhérence entre la
dure-mère et l'os est peu prononcée, à tel
point qu'on
a pucroire qu'elle était complètement
libre;
sonunion
avecles
vaisseaux méningés moyensest, au contraire, toujours étroite
eton ne peut que les sculpter dans le feuilletexterne de cette
membrane sans pouvoir les en isoler. Peu saillants chez l'en¬
fant, ils forment, en effet, à la surface de la toile fibreuse chez
l'adulte et surtout chez le vieillard un relief des plus appré¬
ciables; ils sont pour ainsi dire rivés à la dure-mère comme les sinus dont les connexions anatoniiques sont semblables.
Cette intimité parfaite nous fait dès lors comprendre qu'une
déchirure de la dure-mère rencontrant sur son trajet une branche méningée enentraîne presquefatalement la rupture;
elle nous explique aussi la difficulté que présente la ligature
du vaisseau lésé dans le cas où un épancliement sanguin
survenu dans la zone décollable de la dure-mère l'a refoulée
vers la profondeur, entraînant avec elle sa compagne insé¬
parable.
Examinons maintenant le trajet intra-cranien des vaisseaux méningés, leurs branches et leurs rapports avec la boîte
crânienne et, en particulier, avec les sutures; au point de
vue pratique, ils sont de la plus haute importance; nous trouverons dans leur étude des dispositions anatomiques qui
éclairent l'étiologie des ruptures de la méningée moyenne.
Ces rapports sont faciles à déterminer grâce à cette circons¬
tance que les vaisseaux se creusent des sillons sur la face interne ducrâne, sillons qui reflètent par conséquent avec la plus grande exactitude leur trajet. Ils se produisent dès les
premiers temps de la vie; nous les avons vus très manifeste¬
mentsur des pariétaux qui présentaient encore l'état fibril-
laire àleur périphérie, en particulier sur ceuxd'un enfant de cinq mois. A mesure que le sujet avance en âge, les sillons deviennent plus profonds, comme s'ils se creusaient petit à petitsous l'influence des battements artériels. C'est ainsi que chez des vieillards des ramifications artérielles sont quelque¬
fois enfermées dans un véritable tunnel à peine interrompu;
selonl'expression imagée de M. Gérard-Marchant, l'artère s'est
pourainsi dire énucléée et isolée de la dure-mère.
Parvenu dans la cavité crânienne, letronc de la méningée
— 18 —
moyenne
s'infléchit brusquement à angle droit en se coudant
sur l'orifice interne du trou petit rond et se
dirige
endehors
et un peu en
arrière
ensuivant la surface concave du crâne.
Il chemine là d'abord au-dessus dela suture
sphéno-tempo-
rale puis sur
la face endocranienne de la grande aile du
sphénoïde. Cette
portion, de longueur très variable, puisque
nous l'avons vue aller de cinq à
quarante-cinq millimètres,
ne tarde pas à se diviser en
deux branches terminales de
volume inégal, l'une
antérieure
etl'autre postérieure, plus
petite. Mais à
quel point
sefait cette division ? Là encore on
est obligé d'avoir recours
à
une moyenne :c'est à vingt-
cinq millimètres
environ du trou petit rond que naissent ces
deux branches.
La brancheantérieuresesubdivisepresque
toujours
endeux
rameaux à peu près égaux :
il
enrésulte donc que sur les
parties
latérales de la cavité crânienne on trouve trois
sillons, de sorte qu'il est
d'usage de décrire trois branches
principales,
antérieure,
moyenneet postérieure, usage repo¬
sant sur une hase un peu factice, car
les anomalies sont
extrêmement fréquentes.
Ainsi, il n'y
aparfois sur une fort
longue étendue que
deux branches principales, l'antérieure,
ne donnant la moyenne que
très haut, et la postérieure. Sur
dix recherches, nous avons
rencontré trois fois cette dispo¬
sition ; d'autres fois, et
beaucoup plus souvent, branches
antérieure, moyenne et
postérieure
sedivisent, presque dès
leur origine, en deux ou
trois
rameauxd'importance à peu
prèségale,
si bien
que,à la face interne du pariétal, s'allonge
presque
jusqu'à la ligne médiane un chevelu de rameaux
parallèles
distants l'un de l'autre de un à deux centimètres
et envoyant chacun en
avant et
enarrière des ramuscules
obliques très
minimes. Enfin,
nousavons vu sur une de
nos récentes préparations,
la branche antérieure dédoublée
endeux branches parallèles, nées
toutes deux
surle même
point, et
conservant entre elles, jusqu'à quatre ou cinq centi¬
mètresdu bregma, le
même intervalle de dix
oudouze milli¬
mètres. Il n'y avait pas
de branche méningée moyenne;
— 19 —
quant à la branche postérieure, elle se séparait du troncau même niveau que les deux branches antérieures. On le voit,
on pourrait, des divers modes de division de l'artère ménin¬
gée moyenne, faire des descriptions à l'infini, tant sont nom¬
breuses les variantes auxquelles elle est soumise.
La branche antérieure, qu'elle soit bifurquée ou non, se
dirige en dehors et en avant vers l'angle antéro-inférieur du pariétal ; elle arrive sur la face interne de cet os à cinq milli¬
mètres en moyenne en arrière de cet angle. A ce niveau, le pariétal l'abrite dans une gouttière plus profonde que par¬
tout ailleurs et souvent dans un canal complet qui, chez les adultes, peut présenter jusqu'à deux ou trois centimètres de longueur, davantage même chez les vieillards; du reste, ce canal peut exister chez les jeunes sujets; sur le crâne d'un
enfant de six ans, M. Gérard-Marchant a vu un canal com¬
plet de un centimètre de long.
Au niveau de l'angle ptérique postérieur, le sinus sphéno- pariétal, venu de la veine ophtalmique, rejoint la branche
antérieure en avant de laquelle il seplace dans une gouttière large, dont le fond est cri blé de petits orifices, et que l'on perçoit facilement sur la surface endocranienne; Poirier insiste sur l'importance de ce rapport au point de vue de la pratique chirurgicale. Réunis, ils montent en arrière de la
suture coronale en s'en écartant de plus en plus, leur direc¬
tion étant un peu plus oblique que celle de la suture ; puis la
branche artérielle est alors quittée par le sinus sphéno_
pariétal qui se dirige en avant et va, divisé en plusieurs
rameaux, se jeter dans les lacs sanguins situés en arrière du bregma.
Nous nous sommes attaché à pratiquer des mensurations
exactes surles distances qui séparent l'artère de la suture en différents points de son trajet ; cettequestion a, du reste, été
étudiée par MM. Gérard-Marchant et Feré, au Musée de la Société
d'anthropologie
en 1880, et si nous l'avons reprise,c'était plus pour notre instruction personnelle que pour contrôler des travaux qu'abrite une incontestable autorité.
THÈSE DUV1LLE. 2
— 20 -
Sur dix crânes que nous avons
examinés,
nous avonstrouvé comme distance, an niveau dn
plérion,
linminimum
de un niilliun'lm cl un maximum do douze, oo
qui
nous nq>proche beaucoup
do la
moyennedo cinff millimètres (pic
donnaient ces aidoucs. A la partie tnoyonns
de In suture, ils
(rottvonl line moyenne do
treize millimétrés, à laquelle
noussoinmos également
arrive
par nosmensurations extrêmes
(minimum 4 millimétros,
maximum 21). ICn(im, à la partie
supérieure, à un
o,onlimètre environ de la suture sagittale,
(lérard Marc,liantol. Féré ont trouve une moyenne do
25 inilli
mètres : l'artère s'écarte donc un peu en arrière;
Le Fort,
au contraire, dans sa thèse (Lille
1890), est
eucontradiction
avec eux et dit avoir toujours trouvé
l'artère parallèle à la
suture. Pour être lixésur ce point, nous avons
pratiqué de
notre côté des mensurations qui, sur
dix recherches,
nousont l'ait arriver également à
la
moyennede 15 millimètres.
Quoi qu'il en soit,
l'artère reste toujours
enarrière de la
suture. C'est là une situation constante avecde
faibles dilïé-
rences.
Le deuxième rameau important, rameau
postérieur de la
branche antérieure, ou branche moyenne
de l'artère ménin¬
gée moyenne, naît
le plus souvent
surla face endocranienne
del'écaillé du temporal ; quatre
fois
surdix
nousl'avons vue
naître au-dessus du ptérion à des
distances variant entre
deux et douze millimètres. Quant elle naît sur
l'écaillé tem¬
porale, elle se dirige
obliquement
enhaut et en arrière,
passe sur la suture
temporo-pariétale à trente-huit milli¬
mètres en moyenne du ptérion
(minimum 17, maximum 55).
A la partie moyenne du
pariétal, cette branche
setrouve à
54 ou 55 millimètres en moyenne en
arrière de la suture
eoronale. Plus haut, elle se redresse et se
dirige
presquever¬
ticalement vers le bord supérieur du
pariétal, mais
avecdes
inflexions très variables.
La brancheméningéepostérieure est
plus irrégulière encore.
Ellenaît du trouartériel à des niveaux très variables
oscil¬
lant entre 5 et 38 millimètres, depuis son entrée
dans le
— —
crfinn. Normalement, elle émerge de l'écaillé du temporal à
!»8 millimètres en moyenne en arrière du ptérion. 101 le, se, redresse ensuit,o peu à peu pour de,venir presque parallèle à
In suture Inmbd'oïde, et même, a 5 centimètres environ de In
suture leiiiporo pariétale, elle se recourbe légèrement en
avant, allant à In rencontre des rameaux de la branche anté
rinuro. Malgré son trnjel capricieux elle présente sur son par¬
cours une courbe ipie Ghalol appelle le " genou " (le la
branche postérieure, et que nous avons trouvéed'une façon
constante dans toutes les recherches que nous en avons faites. Le sommet de cette courbe est en moyenne a 52
milli
mètresen arrière du ptérion
(minimum
48,niaxiniuni 56).
D'après ces mensurations, nous voyons qu'une
seule des
branches de la méningée moyenne, l'antérieure, présente un trajet à peu près fixe, puisque entre le minimum et le
maxi¬
mum il n'y a pas une différence excédant la largeur
ordi¬
naire d'une couronne de trépan. Les rapports sont surtout
constants dans la moitié inférieure de son trajet, sa direction
est plusoblique que celle de la suture coronale ; elle suit une ligne qui partirait de 16 à 17 millimètres en arrière
du
brëgma pour aboutir à 5 millimètres environ en arrièreduptérion, d'après M. Gérard-Marchant.
Les deux autres branches présentent des rapports moins précis ; cependant certains points de leur trajetoffrent une constance suffisante pour que nous puissions en tenir compte
tout à l'heure quand nous aborderons l'étude des
procédés
de recherches de cesdifférentes branches.
Après l'étude des rapports des vaisseaux méningés avec le
contenant nous devons envisager ceux qu'ils ont avec
le
contenu, c'est-à-dire établir la situation exacte qu'ils ont par rapport aucerveau. Voilà comment nous avons procédé pour arriver à des données aussi précises que possible dans
chacune des recherches que nous avons entreprises à ce sujet : après avoir fait sauter au marteau la boîte crânienne
d'une tête conservéeauformol, enayant biensoinde laisser
la
dure-mère intacte, nousavons enfoncéà traverslamembranefibreuse des épingles
ordinaires
ensuivant le trajet des
diverses branches de l'artère méningée moyenne ;
la dure-
mére se trouvant par conséquent
exactement fixée
surla
partie de
.l'écorce cérébrale qui lui était sous-jacente.
Gela fait nous avons incisé de chaque
côté des branches
artérielles, laissant ainsi une languette
de trois millimètres
environ comprenant à son centre
le vaisseau, bordée par la
dure-mère et appliquée
étroitement
surl'encéphale»
parles
épingles. Dès lors
les mensurations
avecles divers points de
repère et les
différentes régions de l'écorce étaient rendues
très faciles tout en étant d'une exactitude
absolue puisque
nous n'avionstouché en rien aux rapports
primitifs des vais¬
seaux et du cerveau. Voilà maintenant
le résultat de
nosrecherches relatives aux différentes
branches de l'artère
méningée moyenne,
recherches pratiquées
surdix cerveaux.
1° Branche antérieure. — Cette branche gagne
toujours le
pied de la
troisième circonvolution frontale mais suit pour y
arriver un trajet différent,
selon qu'elle
sesépare plus ou
moins haut de la branche postérieure.
Tantôt elle coupe
l'extrémité antérieure du lobe temporal pour
venir ensuite
passerobliquement sur
l'extrémité inférieure de la scissure
de Sylvius, tantôt
dans les divisions hautes, elie suit tout
d'abord, sur l'étendue d'un centimètre ou
deux, la direction
de la ligne sylvienne puis, au
niveau du pied de la troisième
circonvolution frontale, se redresse pour se
diriger
versle
bord supérieur du cerveau.
Qu'elle naisse donc à
unniveau
plus ou moins
élevé, elle vient toujours à passer après un
trajetvariablesur le
pied de cette circonvolution.
Dans la suite de son trajet, elle passe
ensuite soit
surla
frontale ascendante soit à l'union de cette dernière avec
le
pied des deux
premières frontales. A quelle distance se
Lrouve-t-elle maintenant le long de son parcours,
du sillon
de Kolando ?
Au niveau de l'extrémitéinférieure de ce sillon nousavons
trouvé une moyenne de 11 millimètres
basée
sur unmini¬
mum de 3 et un maximum de 19 millimètres :
dans
ce- 23 -
dernier cas la branche antérieure de la méningée moyenne naissait très haut, au niveau de l'extrémité inférieure de la
scissure de Sylvius et gagnait la frontale ascendante en cou¬
pantdirectement la troisième frontale vers son milieu.
A la partie moyenne du sillon de Rolando nous avons trouvé 28 millimètres (minimum 25, maximum 31). Enfin à
l'extrémité supérieure notre moyenne a été de 40 (minimum 34, maximum 46).
Ces résultatsnous montrent donc que la branche antérieure
de l'artère méningéemoyenne se trouve situéeentre la suture
coronale dont l'extrémité inférieure répond aux deux sillons divergents de-la troisième circonvolution frontale et le sillon
de Rolando, et se trouve par conséquent, au point de vue topographiqne, sur le territoire frontal pendant tout son par¬
cours.
2° La branche moyenne nous présente déjà des écarts de
mensurations plusconsidérables. Le trajet de cette branche
estlui aussi subordonné à la hauteur à laquelle elle quitte
la branche antérieure. Elle passe tantôt au-dessus,
x
tantôt
au-dessous, de la scissure de Sylvius : deuxfois
nous l'avons vu longer la lèvre inférieure de cettedernière
;bien
plus souvent elle traverse obliquement les circonvolutions temporales pour gagner la région du pli courbe et de là les circonvolutions pariétales.Nos mensurations nous ont donné comme distance moyenne à laquelle elle se trouve de la scissure de Sylvius,
vers le milieu de son trajet en territoire temporal 12 milli¬
mètres (minimum 0 millimètre, maximum 24) ; on le voit,
nous avons là entre les deux mesures extrêmes un écart de plus de deux centimètres.
3° La branche postérieure à son début a un trajet plus précis, plus limité dans ses variantes que la branche précé¬
dente. En effet nous ne l'avons jamais vu dans la première
partie de son parcours dépasser en bas le bord inférieur de
la troisième circonvolution temporale, en haut le milieu de
la deuxième temporale. Elle suit là un trajet très oblique qui
lui faitfranchir successivement les troiscirconvolutions tem¬
porales pour venir ensuite
répandre
sesbranches dans la
région du pli courbe et lelobe occipital.
Au milieu de la région temporale nous avons mesuré
la
distance qui sépare perpendiculairement l'artère
de la
scissure de Sylvius : nous avons trouvé une moyenne
de
32 millimètres basée sur un minimum de 22 et un maximum
de 42 millimètres.
Nous devons maintenant étudier les rapports importants qu'affectent lesvaisseaux
méningés
moyenssoit
avec ceuxde
la dure-mère qui recouvre l'hémisphère opposé,
soit
avecles
autres vaisseaux qui sillonnent cette membrane,
soit enfin
avec la circulation de l'encéphale. Lepremier point est nette¬
ment établi, actuellement : il existe des anastomoses nom¬
breuses entre les deux artères méningées moyennes droite et gauche.
En pratiquant des injections pénétrantes
de térébenthine
ou de vernis tenant en suspension une matière colorante (blende Prusse, vermillon) nous avons pu
suivre
àla loupe
la coloration de vaisseaux capillairescontenusdans le feuillet
externe de la dure-mère et qui enjambant le sinus
longitu¬
dinal supérieur se continuaient d'une façon
évidente
avecceuxdu territoire méningé moyen opposé.
Par le même procédé d'injection, nous avons
cherché
si l'artère méningée moyenne communiquait avec les
deux
autres vaisseaux nutritifs de la dure-mère : laméningée
anté¬
rieure, petite branche des ethmoïdales
(ophtalmique) qui
se répand sur la région orbitaire du cerveau etla méningée
postérieure, branche de la vertébrale
qui
entre parle trou
occipital et se distribue à la tente et à la dure-mèrecérébél-
leuse. Or, après ligature de la temporale
superficielle
etde la
maxillaire interne immédiatement en aval de la méningée
moyenne, afin d'obtenir une haute
pression
nes'éparpillant
pas dans des branches diverses et ne se
faisant
quedans
unseul sens, nous avons poussé lentement une
injection
parla carotide externe, injection dont nous avons
retrouvé
manifestement des traces dans les artères méningées anté¬
rieure et postérieure, traces qui ne peuvent
s'expliquer
que par unecommunication évidente
entre cesvaisseaux et la
méningée moyenne. Du reste comme nous
l'avons déjà dit
plus haut nous ne prenons pas cerésultat
pour unedécou¬
verte anatomique! ce n'est qu'une preuve de plus
d'un fait
sur lequel l'accord est faitet qui a été
parfaitement établi
parles travaux de Sappey, Obeisteiner et autres.
Nous savons que d'autres branches de la carotide externe
contribuent à la circulation dure-mérienne. C'est ainsi que l'artère pharyngienne ascendantequi naît de la
face
postéro-inférieure de la carotide au voisinage del'origine de la faciale
donne près desa terminaison une branche méningienne qui, passant au-devant de la veine jugulaire donne quelques
ramuscules au pneumogastrique et au ganglion
supérieur du
grand sympathique, pénètre dans le crâne par le troudéchiré postérieur et se ramifie dans la dure-mère
qui tapisse
les fosses occipitales inférieures. Nous avons bien vu cette branche, dans nos recherches, mais nous devons déclarer
que nos tentatives d'injection de ce rameau de la
pharyn¬
gienne ascendante par l'artère méningée moyenne ne nous ont donné que des résultats négatifs ; Hyrti assure pourtant
l'avoir vu s'anastomoser avec la méningée moyenne au
voisinage de la selle turcique.
L'artère stylo-mastoïdienne branche de l'auriculaire posté¬
rieure s'anastomose également dans l'aqueduc de
Fallope
avec un rameau auriculaire de la méningée moyenne. Nous
avons recherché cette artériole anastomotique et grâce à l'injection térébenthinée nous avons pu la suivre le long du
nerf pétreux supérieur, la voir s'engager dans
l'aqueduc de Fallope
et venir se jeter dans la stylo-mastoïdienneimmé¬
diatement au-dessus de la naissance des rameaux nutritifs que donne cette dernière au muscle de l'étrier. Ici donc la communication est encoreévidente.
Nous nous trouvons làen présence d'un riche réseau
dure-
mérien, apportant à la membrane fibreuse l'élémentnutritif
— 20 —
par plusieurs sources
solidaires l'une de l'autre. Nous
pou¬vons en tirer dès lors une conclusion pratique: c'est le
bien-fondé de la recommandation que font la plupart des chirurgiens de lier
toujours les deux bouts dans le
casde
rupture de l'artère méningée moyenne.
Reste maintenant la grande question,
toujours
àl'ordre du
jouret pasencorerésolue, de la communication des vaisseaux
dure-mériens en général et méningés en
particulier
avec ceux de l'encéphale. On sait quequelquesbranches de la circula¬
tion cérébrale contribuent à l'irrigation dela dure-mère; c'est
ainsi que la carotide interne
abandonne dans le sinus
caver¬neux ou à sa sortie des rameaux méningés. La cérébelleuse supérieure fournit également
des artérioles
àla tente du
cer¬velet, la cérébrale moyenne à la région latérale,
les artères
des circonvolutions à la dure-mère de la partie médiane
(Sappey).
C'est donclà
unfait incontestable, et il suffit de
pousser une
injection colorée
par undes
grosvaisseaux affé¬
rents, carotide interne, vertébrale, pour en rendre la preuve bien évidente. De plus, Lauger adécrit une
branche méningée
de la cérébrale antérieure qui, au niveau du genou, se porte
sur la faux du cerveau. Cet anatomiste prétend avoir pu
l'injecter par la méningée moyenne,
mais Heubner n'a
pas puretrouver cetteanastomose sur l'adulte.
De la participation des artères de
l'encéphale
àla formation
du réseau dure-mérien doit-on faire découler forcément des communications entre ces deux systèmes artériels,
méningé
et cérébral? C'est ici que le désaccord commence.
Il semble
tout d'abord difficile de supposer des branches
terminales
(celles qui viennent desvaisseaux centraux) rampant à la
surface de la dure-mère, au milieu des anastomoses desautres
branches méningées, venues de la carotide externe, sans participer à ces anastomoses; ce contact
intime de branches
isolées, avec les mailles du réseau dure-mérien
proprement
dit, semble être un contre-sens anatomique. Poirier,
lui,
admet ces anastomoses méningo-cérébrales et dit