Abdellah ZEROUALI
Professeur chercheur de math´ematiques CRMEF/FES/MAROC
08 Avril 2017.
Abdellah ZEROUALI Diff´erents types de raisonnement en math´ematiques
2 Raisonnement direct
3 Raisonnement par contre-exemple
4 Raisonnement par disjonction des cas
5 Raisonnement par contraposition
6 Raisonnement par l’absurde
7 Raisonnement par r´ecurrence
8 Raisonnement par analyse-synth`ese
Abdellah ZEROUALI Diff´erents types de raisonnement en math´ematiques
Plan
1 Introduction
2 Raisonnement direct
3 Raisonnement par contre-exemple
4 Raisonnement par disjonction des cas
5 Raisonnement par contraposition
6 Raisonnement par l’absurde
7 Raisonnement par r´ecurrence
8 Raisonnement par analyse-synth`ese
Abdellah ZEROUALI Diff´erents types de raisonnement en math´ematiques
La place de la logique et du raisonnement est tr`es
importante dans les programmes du secondaire. En effet, l’´etude des formes diverses de raisonement et la n´ecessit´e de distinguer implication et causalit´e sont essentielles `a la formation math´ematique.
Ainsi, les math´ematiques vont permettent de distinguer le vrai du faux grˆace `a la mise en place d’une d´emarche logique qui m`ene `a la conclusion. Cette d´emarche doit ˆetre convaincante pour tous: il s’agit du raisonnement.
Le raisonnement est le moyen de valider ou d’infirmer une hypoth`ese et de l’expliquer `a autrui.
Reste `a savoir quel type de raisonnement il faut mener pour arriver au r´esultat attendu.
Abdellah ZEROUALI Diff´erents types de raisonnement en math´ematiques
Plan
1 Introduction
2 Raisonnement direct
3 Raisonnement par contre-exemple
4 Raisonnement par disjonction des cas
5 Raisonnement par contraposition
6 Raisonnement par l’absurde
7 Raisonnement par r´ecurrence
8 Raisonnement par analyse-synth`ese
Abdellah ZEROUALI Diff´erents types de raisonnement en math´ematiques
D´efinition
Ce type de raisonnement se base sur la valeur de verit´e de l’implicationP ⇒Q.
Pour montrer que l’assertionP ⇒Q est vraie, on suppose queP est vraie et on montre queQ est vraie.
Remarque
Dans le cas o`u P est fausse alors l’assertion P ⇒Q est vraie, quelque soit la valeur de v´erit´e de Q.
Exemple
Montrer que pour tout n∈Z, 16n2−48n+ 33∈N.
On suppose quen est un entier relatif et on montre, dans un premier temps, que 16n2−48n+ 33 est un entier relatif et dans un second temps, on montre que 16n2−48n+ 33≥1.
Abdellah ZEROUALI Diff´erents types de raisonnement en math´ematiques
D´efinition
Ce type de raisonnement se base sur la valeur de verit´e de l’implicationP ⇒Q.
Pour montrer que l’assertionP ⇒Q est vraie, on suppose queP est vraie et on montre queQ est vraie.
Remarque
Dans le cas o`u P est fausse alors l’assertion P ⇒Q est vraie, quelque soit la valeur de v´erit´e de Q.
Exemple
Montrer que pour tout n∈Z, 16n2−48n+ 33∈N.
On suppose quen est un entier relatif et on montre, dans un premier temps, que 16n2−48n+ 33 est un entier relatif et dans un second temps, on montre que 16n2−48n+ 33≥1.
Abdellah ZEROUALI Diff´erents types de raisonnement en math´ematiques
D´efinition
Ce type de raisonnement se base sur la valeur de verit´e de l’implicationP ⇒Q.
Pour montrer que l’assertionP ⇒Q est vraie, on suppose queP est vraie et on montre queQ est vraie.
Remarque
Dans le cas o`u P est fausse alors l’assertion P ⇒Q est vraie, quelque soit la valeur de v´erit´e de Q.
Exemple
Montrer que pour tout n∈Z, 16n2−48n+ 33∈N.
On suppose quen est un entier relatif et on montre, dans un premier temps, que 16n2−48n+ 33 est un entier relatif et dans un second temps, on montre que 16n2−48n+ 33≥1.
Abdellah ZEROUALI Diff´erents types de raisonnement en math´ematiques
Plan
1 Introduction
2 Raisonnement direct
3 Raisonnement par contre-exemple
4 Raisonnement par disjonction des cas
5 Raisonnement par contraposition
6 Raisonnement par l’absurde
7 Raisonnement par r´ecurrence
8 Raisonnement par analyse-synth`ese
Abdellah ZEROUALI Diff´erents types de raisonnement en math´ematiques
D´efinition
Si l’on veut montrer qu’une assertion du type (∀x ∈E, P(x)) est fausse, il suffit de trouver unx de Etel queP(x) soit fausse.
Trouver un telx, c’est trouver un contre-exemple `a l’assertion (∀x ∈E, P(x)).
Exemple
Montrer que l’implication suivante est fausse:
Si (un)n≥0 et (vn)n≥0 sont deux suites qui n’admettent pas de limites, alors la suite(unvn)n≥0 n’admet pas de limite.
Il suffit de prendre comme contre exemple les suites un=vn= (−1)n.
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D´efinition
Si l’on veut montrer qu’une assertion du type (∀x ∈E, P(x)) est fausse, il suffit de trouver unx de Etel queP(x) soit fausse.
Trouver un telx, c’est trouver un contre-exemple `a l’assertion (∀x ∈E, P(x)).
Exemple
Montrer que l’implication suivante est fausse:
Si (un)n≥0 et (vn)n≥0 sont deux suites qui n’admettent pas de limites, alors la suite(unvn)n≥0 n’admet pas de limite.
Il suffit de prendre comme contre exemple les suites un=vn= (−1)n.
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Plan
1 Introduction
2 Raisonnement direct
3 Raisonnement par contre-exemple
4 Raisonnement par disjonction des cas
5 Raisonnement par contraposition
6 Raisonnement par l’absurde
7 Raisonnement par r´ecurrence
8 Raisonnement par analyse-synth`ese
Abdellah ZEROUALI Diff´erents types de raisonnement en math´ematiques
D´efinition
Si l’on souhaite v´erifier une assertion P(x) pour tous lesx dans un ensembleE, on montre l’assertion pour lesx dans une partie Ade Epuis pour tous lesx n’appartenant pas `aA.
C’est la m´ethode de disjonction des cas.
Remarque
Finalement, on partitionneEenE=A∪CEA. Exemple
Montrer que pour tout (x,y)∈R2 : max(x,y) = 1
2(x+y+|x−y|).
On montre l’´egalit´e dans les deux casx ≥y et x<y.
Abdellah ZEROUALI Diff´erents types de raisonnement en math´ematiques
D´efinition
Si l’on souhaite v´erifier une assertion P(x) pour tous lesx dans un ensembleE, on montre l’assertion pour lesx dans une partie Ade Epuis pour tous lesx n’appartenant pas `aA.
C’est la m´ethode de disjonction des cas.
Remarque
Finalement, on partitionneEenE=A∪CEA. Exemple
Montrer que pour tout (x,y)∈R2 : max(x,y) = 1
2(x+y+|x−y|).
On montre l’´egalit´e dans les deux casx ≥y et x<y.
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D´efinition
Si l’on souhaite v´erifier une assertion P(x) pour tous lesx dans un ensembleE, on montre l’assertion pour lesx dans une partie Ade Epuis pour tous lesx n’appartenant pas `aA.
C’est la m´ethode de disjonction des cas.
Remarque
Finalement, on partitionneEenE=A∪CEA. Exemple
Montrer que pour tout (x,y)∈R2 : max(x,y) = 1
2(x+y+|x−y|).
On montre l’´egalit´e dans les deux casx ≥y et x<y.
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Plan
1 Introduction
2 Raisonnement direct
3 Raisonnement par contre-exemple
4 Raisonnement par disjonction des cas
5 Raisonnement par contraposition
6 Raisonnement par l’absurde
7 Raisonnement par r´ecurrence
8 Raisonnement par analyse-synth`ese
Abdellah ZEROUALI Diff´erents types de raisonnement en math´ematiques
D´efinition
Le raisonnement par contraposition permet de d´emontrer qu’une implication de type (P ⇒Q) est vraie.
Ce raisonnement est bas´e sur l’´equivalence suivante:
(P ⇒Q)⇔ (non Q ⇒ non P).
Donc si l’on souhaite montrer l’assertion (P ⇒Q), on montre en fait que si non Q est vraie alors non P est vraie.
Exemple
Montrer que(∀ε >0,|x| ≤ε)⇒(x = 0).
il suffit de montrer la contrapos´ee (x 6= 0)⇒(∃ε >0,|x|>0).
Ceci est imm´ediat. En effet, si on ax6= 0, il suffit de prendre ε= |x|2 .
Abdellah ZEROUALI Diff´erents types de raisonnement en math´ematiques
D´efinition
Le raisonnement par contraposition permet de d´emontrer qu’une implication de type (P ⇒Q) est vraie.
Ce raisonnement est bas´e sur l’´equivalence suivante:
(P ⇒Q)⇔ (non Q ⇒ non P).
Donc si l’on souhaite montrer l’assertion (P ⇒Q), on montre en fait que si non Q est vraie alors non P est vraie.
Exemple
Montrer que(∀ε >0,|x| ≤ε)⇒(x = 0).
il suffit de montrer la contrapos´ee (x 6= 0)⇒(∃ε >0,|x|>0).
Ceci est imm´ediat. En effet, si on ax6= 0, il suffit de prendre ε= |x|2 .
Abdellah ZEROUALI Diff´erents types de raisonnement en math´ematiques
Plan
1 Introduction
2 Raisonnement direct
3 Raisonnement par contre-exemple
4 Raisonnement par disjonction des cas
5 Raisonnement par contraposition
6 Raisonnement par l’absurde
7 Raisonnement par r´ecurrence
8 Raisonnement par analyse-synth`ese
Abdellah ZEROUALI Diff´erents types de raisonnement en math´ematiques
D´efinition
Le raisonnement par l’absurde pour montrer l’implication (P ⇒Q) repose sur le principe suivant: on suppose `a la fois queP est vraie et queQ est fausse et on cherche une contradiction. Ainsi, siP est vraie alorsQ doit ˆetre vraie et donc (P ⇒Q) est vraie.
Exemple
Soitf :R−→R une fonction d´efinie sur R et `a valeurs dans R. On suppose que f est continue sur R mais ne s’annule pas sur R. Montrer que f garde un signe constant strict sur R.
Supposons, par l’absurde, que (∃a∈R,f(a)≤0) et
(∃b∈R,f(b)≥0). Par le th´eor`eme des valeurs interm´ediaires, on peut affirmer l’existence d’un r´eel c tel quef(c) = 0. Ce qui est absurde carf ne s’annule pas sur R.
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D´efinition
Le raisonnement par l’absurde pour montrer l’implication (P ⇒Q) repose sur le principe suivant: on suppose `a la fois queP est vraie et queQ est fausse et on cherche une contradiction. Ainsi, siP est vraie alorsQ doit ˆetre vraie et donc (P ⇒Q) est vraie.
Exemple
Soitf :R−→R une fonction d´efinie sur R et `a valeurs dans R. On suppose que f est continue sur R mais ne s’annule pas sur R. Montrer que f garde un signe constant strict sur R.
Supposons, par l’absurde, que (∃a∈R,f(a)≤0) et
(∃b∈R,f(b)≥0). Par le th´eor`eme des valeurs interm´ediaires, on peut affirmer l’existence d’un r´eel c tel quef(c) = 0. Ce qui est absurde carf ne s’annule pas sur R.
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Plan
1 Introduction
2 Raisonnement direct
3 Raisonnement par contre-exemple
4 Raisonnement par disjonction des cas
5 Raisonnement par contraposition
6 Raisonnement par l’absurde
7 Raisonnement par r´ecurrence
8 Raisonnement par analyse-synth`ese
Abdellah ZEROUALI Diff´erents types de raisonnement en math´ematiques
R´ ecurrence simple
Principe de r´ecurrence
Le principe de r´ecurrence permet de montrer qu’une assertion P(n), d´ependante den, est vraie pour toutn∈N. Il est bas´e sur la construction deN. En effet, un des axiomes pour d´efinirN est le suivant : SoitAune partie de Nqui contient 0 et telle que sin∈Aalors n+ 1∈A, on a:A=N.
D´emonstration par r´ecurrence
Initialisation : On prouve que P(0) est vraie.
H´er´edit´e : On supposen≥0 donn´e avecP(n) vraie et on d´emontre que l’assertionP(n+ 1) est vraie.
Conclusion : On rappelle que, par le principe de r´ecurrence, P(n) est vraie pour tout n∈N.
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R´ ecurrence simple
Principe de r´ecurrence
Le principe de r´ecurrence permet de montrer qu’une assertion P(n), d´ependante den, est vraie pour toutn∈N. Il est bas´e sur la construction deN. En effet, un des axiomes pour d´efinirN est le suivant : SoitAune partie de Nqui contient 0 et telle que sin∈Aalors n+ 1∈A, on a:A=N.
D´emonstration par r´ecurrence
Initialisation : On prouve que P(0) est vraie.
H´er´edit´e : On supposen≥0 donn´e avecP(n) vraie et on d´emontre que l’assertionP(n+ 1) est vraie.
Conclusion : On rappelle que, par le principe de r´ecurrence, P(n) est vraie pour tout n∈N.
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R´ ecurrences doubles, triples,...
Il existe aussi des r´ecurrences doubles, triples, etc. . . . Dans ce cas, par exemple pour une r´ecurrence triple, les trois ´etapes deviennent R´ecurrence triple
Initialisation : On prouve que P(0),P(1) etP(2) sont vraies.
H´er´edit´e : On supposen≥3 donn´e avecP(n−3),P(n−2) et P(n−1) vraies et on d´emontre que l’assertion P(n) est vraie.
Conclusion : On rappelle que, par le principe de r´ecurrence triple,P(n) est vraie pour tout n∈N.
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R´ ecurrence forte
Remarque
Lorsqu’on ne sait pas `a l’avance combien de rangs il faut supposer vrais avant d’en d´eduire l’h´er´edit´e, on utilise le principe de
r´ecurrence forte. Dans l’´etape d’h´er´edit´e, on fixe n≥0 et on suppose que, pour tout 0≤k ≤n,P(k) est vraie et on montre queP(n+ 1) est vraie. Dans la conclusion, on invoque le principe de r´ecurrence forte.
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Exemples
Exemple 1
Soit (fn)n≥0 la suite de fonctions polynomes d´efinies par:
f0(x) = 2
f1(x) = x
fn+2(x) = xfn+1(x)−fn(x), ∀n∈N Montrer que∀n∈N,fn(x+x1) =xn+ x1n.
On utilise la r´ecurrence double.
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Exemples
Exemple 2
Soit (Sn)n≥0 la suite d´efinies par:
S0(x) = 1 Sn+1 =
n
P
k=0
CnkSk Montrer que∀n∈N,Sn≤n!.
On utilise la r´ecurrence forte.
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Plan
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2 Raisonnement direct
3 Raisonnement par contre-exemple
4 Raisonnement par disjonction des cas
5 Raisonnement par contraposition
6 Raisonnement par l’absurde
7 Raisonnement par r´ecurrence
8 Raisonnement par analyse-synth`ese
Abdellah ZEROUALI Diff´erents types de raisonnement en math´ematiques
D´ efinition
Pour justifier l’existence et parfois l’unicit´e d’une solution, on peut ˆetre amen´e `a d´eterminer la forme de cele-ci (forme qui n’est pas n´ecessairement donn´ee dans l’´enonc´e). On raisonne par
analyse-synth`ese.
Analyse : On suppose qu’il existe au moins une solution et on essaie d’en tirer le maximum de renseignement la concernant.
Cette ´etape assure parfois l’unicit´e.
Synth`ese: On reporte dans le probl`eme la ou les solutions trouv´ees pr´ec´edemment, ce qui permet de d´eterminer s’il y a bien une solution au probl`eme, puis une unique ou plusieurs.
Cette ´etape assure l’existence.
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Exemple
Question: montrer que toute fonctionf :R→Rpeut s’´ecrire d’une seule faccon sous la forme f =p+i, o`u p est une fonction paire eti est une fonction impaire.
R´eponse:
Analyse: supposons qu’il existe une fonctionppaire et i impaire telles quef =p+i. N´ecessairementpeti sont d´efinies `a partir def comme:p(x) =f(x)+f2(−x) et
i(x) = f(x)−f2(−x),∀x ∈R.Elles sont donc uniques mais leur existence n’est pas encore d´emontr´ee.
Synth`ese: pour toute fonctionf :R→R, d´efinissons `a partir def deux fonctionsp eti par les relations pr´ec´edents. On v´erifie quep(x) = f(x)+f2(−x) est paire, i(x) =f(x)−f2(−x) est impaire et quef(x) =p(x) +i(x). Ceci prouve qu’on a bien l’existence d’une solution.
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