PSI* — 2019/2020 Le 18/01/2020.
D.S. 4
(4 heures)Le sujet se compose de deux problèmes indépendants.
Problème A : polynômes d’Hermite
On désigne par E l’ensemble des applications f continues de R dans R telles que la fonction t→[f(t)]2e−t2 soit intégrable surR. On admettra que +∞
−∞
e−t2dt=√π.
Première partie 1) Montrer que E contient les fonctions polynomiales.
2) Montrer que E est un R-espace vectoriel et que l’on définit un produit scalaire surE en posant :
∀(f, g)∈E2 (f|g) =
+∞
−∞
f(t)g(t)e−t2dt.
On notera · la norme associée.
Deuxième partie
1) Soitn∈Netφnl’endomorphisme deR[X]qui à tout polynômeP associeP′′−2XP′+2nP. Déterminer le degré de φn(Xk), pour k ∈ N et en déduire que le noyau de φn est une droite vectorielle de R[X], engendrée par un polynôme de degré n.
On désigne par Hn celui des polynômes de Kerφn dont le terme dominant est2nXn.
Calculer les coefficients de Hn ; préciser en particulier H0, H1, H2, H3 et montrer que Hn est de la même parité que n.
2) On définit l’application ψ deRdansRen posant : ∀t∈R ψ(t) =e−t2. Établir une relation linéaire entre les dérivées d’ordre n+ 2, n+ 1etn deψ.
3) Pourn∈N, vérifier que la fonctionyn:t→et2ψ(n)(t) est polynomiale et appartient à Kerφn. En déduire que les polynômesHn définis dans le 1)sont donnés par :
∀t∈R Hn(t) = (−1)net2 dn
dtn e−t2 .
4) Montrer que Hn,Hn+1 etHn+2 sont liés par une relation linéaire que l’on déterminera.
5) Pourn∈N∗ etP ∈R[X], établir : (Hn|P) = (Hn−1|P′).
6) Pour(n, p)∈N2, tel que p≤n, calculer (Hn|Xp).
En déduire que la famille (Hn)n∈N est orthogonale. Préciser la valeur de Hn 2. Troisième partie
Pourn∈Net f ∈E, on poseξn(f) = (Hn|f) =
+∞
−∞
Hn(t)f(t)e−t2dt et αn(f) = ξn(f) Hn . Soient n∈Netf ∈E fixés. Pour(x0, x1, . . . , xn)∈Rn+1 on pose : fn=
n k=0
xkHk.
Calculer fn−f 2 et montrer que cette quantité admet un minimum pour une famille (x0, x1, . . . , xn) que l’on précisera. Établir l’inégalité :
n k=0
αk(f) 2 ≤ f 2
et conclure quant à la convergence de la série de terme général αk(f) 2.
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Problème B
Dans tout le problème :
•E est un espace euclidien de dimension p ≥ 1 dans lequel le produit scalaire sera noté (·|·) et la norme associée · .
• S(E)désigne le sous-espace vectoriel de L(E) constitué des endomorphismes symétriques deE.
•T(E) désigne l’ensemble des élémentsu de S(E) de rang inférieur ou égal à 1 et qui vérifient
∀x∈E, (u(x)|x)≥0
Préliminaires
1) Justifier queT(E) n’est pas un sous-espace vectoriel deL(E).
2) Montrer que l’application
(f, g)∈ S(E)2 → f, g = Tr (f◦g) est un produit scalaire sur S(E) (oùTrdésigne la trace).
On notera pour la suite N la norme associée à ce produit scalaire.
3) Soit A=
−5 1 1
1 −5 1
1 1 −5
etfA l’endomorphisme de R3 qui lui est canoniquement associé.
Donner les éléments propres de A et calculerN(fA).
Partie 1 Soit a∈E etua l’endomorphisme deE défini par
∀x∈E, ua(x) = (a|x).a 1) Montrer que ua∈T(E).
2) On suppose dans cette question que a= 0.
a)Écrire la matrice de ua dans une baseB deE constituée du vecteuraet d’une base de Vect(a)⊥. b)Déterminer alorsTr (ua) etTr (ua◦ua) en fonction de a.
c)Soit f un endomorphisme deE. Déterminer les éléments diagonaux de la matrice de f◦ua dans la base B définie précédemment.
d)En déduire alors que Tr (f◦ua) = (f(a)|a).
3) Soit u∈T(E),u non nul etbun vecteur non nul deIm (u).
a)Montrer que b est un vecteur propre deuassocié à une valeur propre µpositive ou nulle.
b)Prouver que
∀x∈E, u(x) = µ
b 2(b|x).b c)En déduire que µ >0.
d)Montrer qu’il existe au moins un vecteuradeE tel queu=ua.
4) L’application ϕ:a∈E→ϕ(a) =ua∈T(E) est-elle injective ? Surjective ?
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Partie 2
Pour cette partie du problème, f est un endomorphisme deS(E) qui estfixé.
Pour tout vecteurx∈E, on pose
Φ(x) = N(f−ux) 2 et m(f) = inf
x∈EΦ(x) Pour tout vecteurx deE et tout vecteury deE tel que y = 1, soit
hx:t∈R→hx(t) = Φ (x+t.y) 1) Justifier l’existence de m(f).
2) Prouver que∀x∈E, Φ(x) = [N(f)]2−2 (x|f(x)) + x 4.
3) Montrer que hx est une fonction polynomiale dont on précisera les coefficients.
4) Justifier l’existence d’une base orthonormaleC = (e1, . . . , ep) deE et de réels (λi)i∈[[1,p]] vérifiant
∀i∈[[1, p]], f(ei) =λiei et λ1 ≤λ2≤ · · · ≤λp
5) Calculer alorsN(f)à l’aide des réels λi, i∈[[1, p]].
6) Exprimerα= sup
z∈E, z =1
(z|f(z))à l’aide des réels λi, i∈[[1, p]].
Déterminer l’ensemble des vecteursz deE unitaires tels que(z|f(z)) =α.
7) On suppose que m(f)est atteint ena∈E.
a)On fixe pour cette question un vecteur y deE de norme 1 et l’on considère la fonctionha définie au début de la partie 2. Déterminer h′a(0).
b)Prouver que f(a) = a 2.a.
c)Prouver que pour tout réel t et tout vecteury deE de norme 1 :
Φ (a+t.y)−Φ (a) =t2 t+ 2 (a|y) 2+ 2 a 2−(y|f(y)) d)Prouver que
m(f) = Φ(a) ⇐⇒ f(a) = a 2.a
∀y∈E tel que y = 1, (y|f(y))≤ a 2 8) a)On suppose que λp ≤0. Prouver quem(f) = Φ(a)si et seulement si a= 0.
b)Déterminer m(fA) où fA est l’endomorphisme défini à la question3) des préliminaires.
9) On suppose que λp>0.
a)Démontrer que m(f) =
p−1 i=1
λ2i.
b)Prouver que m(f) = Φ(x) ⇐⇒ x∈Ker (f−λpIdE) x = λp
.
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Partie 3 Dans cette partie, on prend E=Rp euclidien usuel.
1) Soit M = (mi,j)∈ Mp(R) symétrique et telle que
∀(i, j)∈[[1, p]]2, mi,j ≥0
∀i∈[[1, p]],
p j=1
mi,j = 1
On note fM l’endomorphisme deRp canoniquement associé à la matriceM. a)Prouver queλ= 1est valeur propre de M et donner un vecteur propre associé.
b)Soit λune valeur propre deM et X=
x1
...
xp
un vecteur propre associé.
Soit k∈[[1, p]] tel que |xk|= max |xj|, j∈[[1, p]] .
En considérant la k-ième ligne du systèmeM X =λX, prouver que |λ| ≤1.
c)Déterminer alors un vecteuradeRp tel que Φ(a) =m(fM)(on ne cherchera pas à calculer la valeur dem(fM)).
d)En déduire l’existence d’un endomorphisme v de T(E) tel que N(fM −v) 2=m(fM).
e)Reconnaître la nature géométrique de l’endomorphisme v et donner ses éléments remarquables.
2) Soit B∈ Mp(R) la matrice dont tous les coefficients valent 1 etfB l’endomorphisme deRp qui lui est canoniquement associé.
Calculer m(fB).
Trouver un vecteurb∈Rp tel que N(fB−ub) 2 =m(fB).
3) On prend dans cette questionp >1.
Soit C=
0 1 · · · 1 1 0 1 · · · 1 ... 1 ... ... ...
... ... ... 1 1 · · · 1 0
∈ Mp(R) etfC l’endomorphisme de Rp canoniquement associé.
a)Déterminer les éléments propres de la matrice C.
b)Calculerm(fC).
c)Trouver un vecteur cde Rp tel que Φ(c) =m(fC)et un endomorphisme w∈T(E) tel que N(fC −w) 2 =m(fC).
d)Cet endomorphismew est-il unique ?
Fin de l’énoncé.
La chance existe.
Sans cela, comment expliquerait-on la réussite des autres ?
(Marcel A )