A NNALES DE L ’I. H. P., SECTION B
H. H EINICH
Intégration dans certains espaces de Riesz à distance concave
Annales de l’I. H. P., section B, tome 10, n
o2 (1974), p. 185-200
<http://www.numdam.org/item?id=AIHPB_1974__10_2_185_0>
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Intégration
dans certains espaces de Riesz à distance
concaveH. HEINICH
Université, Paris-6e, Laboratoire de Calcul des Probabilités, Tour 56, 9, quai Saint-Bernard, 75230 Paris. Cedex 05 Ann. Inst. Henri Poincaré,
Vol. X, n° 2, 1974, p. 185 - 200.
Section B :
Calcul des Probabilités et Statistique.
0. INTRODUCTION
Pour une suite
f ~" d’applications mesurables, positives, étagées
d’un espace de
probabilité (Q, si, P)
dansE,
espace deRiesz,
onpeut définir,
pourchaque
n, comme élément deE ;
mais il estfaux,
engénéral,
que converge vers0,
dansE,
même si la suite{ ~" ~
con-verge uniformément.
Néanmoins,
voirexemples
à lafin,
il sepeut
que cettepropriété
ait lieu si les4>n
sont uniformémentmajorées
par un e E E : d’où l’idée d’introduire une «tronquature »
dans E. Par ailleurs même si E estnon localement convexe, la trace de sa
topologie
sur certains ensembles latticiellement bornéspeut
êtreéquivalente
à celle d’un espace localementconvexe : d’où la
possibilité
d’extension de théorèmes usuels.I. ESPACE DES FONCTIONS
INTÉGRABLES
Soit E un espace de
Riesz,
nous écrirons e V e’ - sup(e, e’) ; e A e’ = inf (e, e’) ; e+ = e V 0 ;
et~ = ~ + ~’.
Poureo E E+
onposera e A eo
=(e +
Aeo) - (e -
Aeo)
-tronquature
de e à eo -.Annales de l’Institut Henri Poincaré - Section B - Vol. X, -n° 2 - 1y74.
185
Nous supposerons
que E
estcomplet
pour latopologie
induite par unedistance concave,
compatible
avec sa structured’espace
de Riesz : side
plus d(e, 0)
=d( [ e (, 0)
et on noteraparfois d(e)
pourd(e, 0).
Nous supposons
qu’il
existe unesuite ~
croissante d’éléments deE+
telle que, pour tout e ~
E, ~ ~ ~ ~
e.(Q, d, P)
étant un espace deprobabilité complet
ondésignera
par :8(E) l’espace vectoriel
des fonctionsétagées
A-mesurables de Q dansE ; l’espace
vectoriel des variables aléatoires(v. a.)
à valeurs dans E.C’est-à-dire les limites
P-p.
p. de suites de fonctionsétagées (on peut
aussi considérer des limitesP-presque
uniforme -Egoroff -).
Remarquons :
si~~
= E8(E)
alorset de même si
f E
alors Ep
Pour §
E8(E)
posons :1
Les
relations 1 e + e’ 1 + 1 e’ et,
si e et e’positifs, d (e) d (e
+e’) ; (e
+e’)
e + e’ montrent que N etNn
sont sous-additives.
PROPOSITION 1. - Si la
suite { 8(E)
est telle queAnnales de l’Institut Henri Poincaré - Section B
INTÉGRATION DANS CERTAINS ESPACES DE RIESZ A DISTANCE CONCAVE 187
En effet cela résulte de
l’inégalité application directe
de la concavité de
d( . , 0).
"Nous supposerons que la condition suivante est réalisée :
{ . si { 03C6p }p~N
est une suite d’éléments de telle que, pour un cer-(*) -
tain n, onait : 1
tout p et tout 03C9 EQ,
.
et~p -->
0P-p.
p. AlorsN(~p) ~
0.Remarque.s :
. A la
place
de nous pouvons considérer =1
Aen )
expression analogue
pour la suite.. La
propriété (*)
estéquivalente
à :N
est continue deGn
dan.s Rquand
surl’espace
(**) !~(0153)!~}
!
on considère latopologie
de la convergenceuniforme.
En
effet,
montrons que(**)
=>(*) :
oeGn
telle que 0P-p.
p. pour p tendant versl’infini ;
alors Va 3 A avecet sur A la convergence a lieu uniformément
(Egoroft)
donclA)
tendvers 0.
Or
N(en
= ~’ .d(en )
cequi
montre la rela-tion
(*).
PROPOSITION 2. est une suite c
~n
telle que -~f P-p.
p.quand
p tend versl’infini ;
alors on peutdéfinir
0
P-p.
p.et ( ~p - ~q ~ 1
doncVE,
3Aavec
P(A~)
e et, surA, { ~ p - ~q ~
converge uniformément vers0,
doncN((~p - ~9) lA)
~si p P(E’, A)
etN((~~ - 4q) N(2en
si e ~
a(s’).
La suite
N(~p)
est donc convergente. Il est aisé de voir que sa limiteN( f )
est en fait
indépendante
de la suite{ ~p ~~.
Cettepropriété
s’étend de lamanière suivante : °
si
~p ~
p. p. alors onpeut
définiret de
plus
0quand
p - 00.Vol. X, n° 2 - 1974.
PROPOSITION 3. + 00 a/ors
p
L’existence de est
justifiée
par laproposition
1 etl’inégalité
résultede la
proposition
2.DÉFINITIONS :
1. Une ci sera dite associée à
f E
si. On
désignera
parL(E) l’espace
des classes - modulo la relationd’égalité P-p.
p. - de v. a. admettant une suite associée.Enonçons quel-
ques
propriétés.
. c
L(E)
il suffit deest associée à 0 alors
N(~p) -~
0. Cela résulte deNn(4) ~ N(4) quand n
-+ oo.est associée à
f
alors~R) --~
0. En effet +Nn(f -
- ~ si ~ ~ >P,
Vn.Nous pouvons alors définir
Í fdP
= limÍ
N( f )
= limJA
pJA
psi {
est une autre suite associée àf
alors{~p 2014
est associée à 0 :ce
qui
montre queA fdP
etN( f )
sont bien définies. Par ailleurs la suite{03C6p - 03C6q}p
est associée à donclim
=N( f -
eten
récapitulant :
Pour toute fonction
f E L(E)
lesexpressions
suivantes ont un sens|f|dP,0)
et il existe unec C(E)
-suite associée - telle que
N(f - 03C6p) ~
0.PROPOSITION 4.
03C6p }
est a,s.sociée àf
il existe une sous-suite extraite{
telle -f P-p.
p.Démonstration. On peut extraire une sous-suite telle que
Annales de l’Institut Henri Poincaré - Section B
INTÉGRATION DANS CERTAINS ESPACES DE RIESZ A DISTANCE CONCAVE 189
et la suite
converge
p. p. vers unefonction g
et lui est associée carproposition
3 et ainsif
= g p. p.application
de laproposition
1 -.PROPOSITION 5. Si
N( fn)
+ 00 alors + 00P-p.
p.Démon.stration. 2014 Soient ~ = 03A3
aet (
associée àf .
onpeut
sup-n
poser
§1 - fn
p. p.proposition
4 donc la convergence existeP-pres-
que
uniformément : ~An
avec a et sup P si03C9~An
p >_ On peut supposer en outre pEn
suffisamment grand
pour queN( fn -
- ~n. Soit A - ~ et comme + 00n n
(proposition 1 )
+ 00 ’ p. p., on a pour presque tout cv EA,
n
1 d( £(m))
+ 00. On a montré que pour tout ~ > 0 3A avec ~ ~ et surA, d( fn) + 00 c’est bien la proposition.
Citons en application :
n
Si
fn
tend versf
dansL(E)
c’est-à-dire queN( f - fn)
tend vers 0 alors ilexiste une sous-suite telle que
f P-p.
p.PROPOSITION 6. - Pour tout e E E
l’application f - f.
e est linéairecontinue de
L1(R)
dansL(E).
En effet si alors et
N( f. e)
=d(ell ~ f ~
etest une suite c
S(R) convergent
versf P-p.
p. et dansL1
la limitef.
e estune v. a.
admettant { fn .
e} n
comme suiteassociée,
la continuité est immé-diate. ’
THÉORÈME 1.
2014 Si B est unealgèbre engendrant
A alorsEB(E) - étagées
~-me.surables - est dense dans
l’espace
de Riesz métrisablecomplet L(E).
Démonstration. - De
a + - b + = 1 2 ( | a |
-1 b + b)
on déduit l’iné-Vol. X, n° 2 - 1974.
galité cr + - b + ~ ~ c~ - b ~ qui
montre que si est associée àf
alors
{ ~ }
est associée àf +
donc sif E L(E)
alorsf +, /" et ( f ~
EL(E) qui
est donc un espace de Riesz. Pour montrer que8 ~(E)
est dense dans8(E) - qui
est lui-même dense dansl’espace L(E) complet (propositions précé- dentes)
- il suffit de remarquerqu’il
existe une suite{
de fonctions~-mesurables telles que
f" -~ 1 A
dansL~
etP-p.
p. donc -~~
dans
L(E).
PROPOSITION 7. - La suite
{ f A en }n
converge versf
dansL(E)
pourtoute
fonction f E L(E).
Démonstration. - Etablissons
auparavant l’inégalité
en utilisant x A y = y -
( y - x)+
on obtientavec
l’inégalité
vientOn remarque ensuite que l’ensemble est dense dans
C(E)
doncn
dans
L(E).
Ainsi pour toute fonctionf E L(E)
et tout ~ > 0 il existe no et1>
Eavec 11> 1 e ô
et s. Avecl’inégalité précédente
onvoit
que : f ~ en - ~ ~ e,* ~ 2 f - 4J 1
doncle dernier terme étant nul pour n >_ no.
THÉORÈME 2.
- Convergence
dominée :Si la
suite {
cL(E)
est telle quefn -~
0P-p.
p. etqu’il
existef E L(E)
0.
Démon.stration :
. Nous allons montrer d’abord que si
f E L(E) et f ~ e
il existe{ 1>n 8(E) avec ~n ~ e
et1>n -+ f
dansL(E).
En effet
soit { 4>n }n
associée àf,
posons1>n
=4>n A
e. AlorsAnnales de l’Institut Henri Poincaré - Section B
INTÉGRATION DANS CERTAINS ESPACES DE RIESZ A DISTANCE CONCAVE 191
montre que la est de
Cauchy
dansL(E)
et comme elle con-verge p. p. vers
f
sa limite dansL(E)
estbien f.
. Montrons maintenant que
si { fn L(E)
est telleque fn
- 0 p. p.et _ e ô
- tout n - alorsN( fn) ~
0.Soit { ~n }p
une suite associéeà fn
telleque ~n ~ e ô
et convergent p. p. versfn.
La convergence p. p.étant
équivalente
à la convergenceP-presque
uniforme onpeut
écrire : Ve il existeAo
avecP(Aô) G 2
et surAo
lasuite {
converge uniformémentvers 0 : sup
~f(~,) -~
0.Ao
Il existe aussi une
suite {
avec et surAn> { ~n ~ p
con-verge uniformément vers
f".
On détermine ainsi une suite telle que :Soit A =
Ao
AlorsP(A")
s et03C6p(n)n
converge uniformémentvers 0 sur
A ;
donc lasuite { 03C6p(n)n }
convergeP-p.
p. vers 0 et comme! ~ ! [ e ô
on aN(~n‘n’) ~
0 cequi
montre queN( fn) -~
0.Achevons la démonstration :
d’où
or
d’après
laproposition
7 onpeut
choisir e= en
tel quedonc
lim sup
s.DÉFINITION. - Une est dite
équi-intégrable
si :PROPOSITION 8. - Les relations suivantes sont
équivalentes
. La
suite { fp } vérifie ( 1 )
e.stéqui-intégrable
-.. La
suite { fp } vérifie (2) :
lim n[sup N( fp -
= 0.p
. La
suite { fp } vérifie (3) : lnm
n,n[sup
pen - e*m)] =
0.Vol. X, n° 2 - 1974.
Démon.stration. -
L’inégalité
montre que
(2)
=>(3).
Etablissons
laréciproque :
laproposition
7 permet de trouver unesuite { np }
de termes aussigrands
que l’on veut telle que, pourtout p,
fp l~ e
~.On utilise alors
l’inégalité :
pour montrer que
(3)
~(2).
Montrons que
( 1 )
~(2).
La relation
f À
e =f
+f ~
eimplique
et
Montrons enfin que
(2) => (1).
Pour toute fonction
f E L(E)
le théorème 2implique
que la suite{ f
en>}n
converge versf
dansL(E)
et on détermine ainsi unesuite { np ~
telle que 2014 s fixé > 0 -
comme
on obtient bien
(1)
si la relation(2)
est satisfaite et la suite formée de termes suffisammentgrands.
Remarque.
Il est aisé devérifier,
comme dans le casréel,
lapropriété
suivante :
si {
est une suiteéqui-intégrable
alorsPROPOSITION 9. Pour toute
fonction f E L(E), l’application
A ~A fdP
est une mesure à valeurs dans E. A
En effet cette
propriété
étant évidentepour 4>
E il suffitd’appro-
cher
f
par une suiteassociée ~ ~" ~"
cAnnales de l’Institut Henri Poincaré - Section B
INTÉGRATION DANS CERTAINS ESPACES DE RIESZ A DISTANCE CONCAVE 193
II. MARTINGALES A VALEURS DANS E A.
Espérance
conditionnelleSoit ~ une sous-tribu de j~. Posons
E~(e lA)
= cequi permet
de définir par linéaritépour §
E6(E) ; E~((~)
eL(E) d’après
la propo- sition 6 et on a :Ce
qui
montre quesi {
est une suite deCauchy
dansL(E)
il en estde même
Par
prolongement E~
devient unopérateur linéaire, continu, positif
de
L(E)
dansL(E)
- deL~(E)
surL~(E)
- vérifiantN(E~( f )) N( f )
avec
égalité
sif >
0 etE~(d ( f )) f ~ )
p. p. cette dernièreinégalité
résulte de la concavité de
d( . ).
THÉORÈME 3. -
Martingales simples.
une suite croissante de sous-tribus telle que
Alors
quelle
que soitf E L(E)
lasuite ~ E~‘n( f ) }n
tend versf
dansL(E)
et
P-p.
p.Démonstration :
a)
Montrons la convergence dansL(E).
On utilise le fait que
~~(E)
est dense dansL(E)
- théorème 1 etl’inégalité :
or si
4>
E891(E) E~"(~) = ~
pour ngrand
et onpeut choisir 4>
de manièreque
N(~ - f )
soit aussipetit
que l’on veut.b)
Montrons la convergenceP-p.
p.Il existe une de fonctions telle que :
~ p --~ f P-p.
p. et~ p ~p-mesurable
pour tout p.Posons
Xp
=d( f - ~ p ~ )
etX;
=)).
On a :X;
Vol. X, n° 2 - 1974.
- concavité de la
distance d
- et donc1 ) X;,
cequi s’exprime
en
disant que { X; ~n
est unesurmartingale positive
donc convergeP-p.
p.vers
X;.
Ord’après a)
il existe
alors, proposition 5,
une sous-suite extraite telle que :ainsi
X;
-Xp P-p.
p. et parconséquent X; = Xp P-p.
p.De la relation
X;
si n> p qui
suitde E~( . ) 1 E~( H ) )
on déduit :
et
comme 0
P-p.
p. on obtient le résultat.COROLLAIRE. - Pour
f E L(E)
on al’équivalence
En effet cette
propriété
est vraie pour toute fonction de6(E)
ou pour toute tribu finie. Sif E L(E)
soitj~
la moins fine des tribus rendantf
mesurable alors
Af
=03C3(~Bn) où { Bn }n
est une suite croissante de tribusfinies,
doncEBn(f)
~ 0 pour tout n et il en est donc de même pourf.
En
application
directe du théorème 3 on obtient la loi forte desgrands
nombres :THÉORÈME 4.
Soit ~ Xn }~
une suite ceL(E)
de v. a.indépendante.s
etéqui-distribuées
alors- Xn ~
XdP p. p. et dan,sL(E).
n= 1
B .
Martingales.
DÉFINITIONS. - Une suite c
f(E)
est diteadaptée
à une suitecroissante de
tribus { é3~ )~
si pourtout p, Xp
est~-mesurable.
Une suite
adaptée { Xp {
~L(E)
est unemartingale - respectivement
sur ou
sous-martingale
- si pourtout p, E~(Xp+1)
=Xp P-p.
p. - respec- tivement ou > p. p. 2014.Annales de l’Institut Henri Poincaré - Section B
INTÉGRATION DANS CERTAINS ESPACES DE RIESZ A DISTANCE CONCAVE 195
PROPOSITION 10. est une
martingale équi-intégrable
alors lasuite de mesures
{ ~cp ~ p,
où = converge vers une mesure ~c à valeurs dans E et deplus
pour tout E > 0 il existe ri tel que :Il
s’agit
d’uneapplication
du théorème de Vitali-Hahn-Saks sur la convergence des mesures à valeurs dans un groupetopologique.
En effetl’ensemble des A tel que converge
lorsque p -
oo contient évidem-ment et
grâce
àl’équi-intégrabilité
- remarque suivant la propo-p
sition 8 - on est assuré de la convergence sur la tribu
engendrée.
Pour établir la convergence d’une
martingale
ladifficulté,
comme dansle cas
vectoriel,
consiste à identifier une v.â.
X telle que =XP
p. p.Nous sommes conduit à une
hypothèse supplémentaire
surl’espace
deRiesz E. Si on
désigne
parBn
={ e : e
E Eet 1 e e,* ~
et F le sous-espace vectorielengendré
parBn :
nhypothèse
de «compacité
faible ».« Nous supposerons
qu’il
existe unetopologie
normée surF, compatible
avec la structure d’ordre et telle que, pour
chaque
n, sa trace ,surBn
,soitéquivalente
à celle induite par latopologie
deE,
etqu’enfin, Bn
soitfaiblement
compact ».
Sous cette
hypothèse
on obtient le résultatprincipal :
THÉORÈME 5. - Pour
qu’une martingale { Xp }
convergeP-p.
p. et dansL(E)
vers une v. a.X,
il faut et il suffitqu’elle
soitéqui-intégrable
etalors,
Xp
=P-p.
p.La démonstration de ce théorème repose sur trois lemmes.
LEMME 1. - Toute
sur-martingale positive
etéqui-intégrable
est conver-gente dans
L(E).
Démonstration. - Soit une telle
sur-martingale.
La suite{ YP
=Xp
est unesur-martingale
à valeurs dans F. Soit la mesurevectorielle associée à
Yp ;
ona ~c~(A) ~ e:P(A).
La suite{
converge faiblement dansl’espace
F : en effet si u E(F’)+
- forme linéaireposi-
tive -
{ ~M, }p
est unesur-martingale
réelleéqui-intégrable
doncne
possède qu’un point
adhérent soit/~(A).
est une mesure à valeurs dansBn
cF 2014 complété
de F - eneffet u, ,u ~
est une mesureréelle et le théorème de Pettis assure
l’équivalence
entre mesure faible etVol. X, n° 2 - 1974.
forte. En outre, on a encore la
relation | (A)| e*nP(A) donc
seprolonge
en une
application
linéaire continue faiblementcompacte
deL~(R)
dansF
et
d’après
le théorème deDundford-Pettis-Phillips,
il existe une fonc-tion Y
intégrable
à valeurs dansF
telle quejl(A)
=f
Montrons que Y c
Bn P-p.
p. : cela résulte del’égalité :
I JA i .lA
qui entraîne Y ~ e,* P-p.
p. - démonstrationanalogue
à celle du corol- laire du théorème 3 -.Montrons que
J1p(A)
tend versJ1(A)
fortement dans F ou dans E.Pour tout B
~~Bp
la}p
est monotone àpartir
d’un cer-p
tain rang donc converge fortement vers -
propriété
d’Orlicz - deplus comme :
AB) 1 ~ B)
on en déduit que convergefortement vers pour tout A E
..
Montrons que
Yp
tend vers Y dansL(E).
On établit queEBp(Y) Yp
etque
N(Yp -
tend vers 0 carYp -
tend vers 0.L’inéga-
lité :
montre que
Yp
tend vers Y dansL(E).
On a établi le scholie :
Quel
que soit~
il existeYen
EL(E)
telle que la suite converge versYen
dansL(E).
Il est clair que 1
Yen P-p.
p.Montrons que la converge dans
L(E).
Considérons
l’inégalité :
- le
premier
terme du second membre est ~si p P(e, n)
-scholie 2014,
- le second terme est ~ si
N(a)
pourtout p
- condition(3)
del’équi-intégrabilité
-,- le troisième terme est ~
si p P(E, m)
- scholie -.Annales de l’Institut Henri Poincaré - Section B
197 INTÉGRATION DANS CERTAINS ESPACES DE RIESZ A DISTANCE CONCAVE
est bien une suite de
Cauchy
dansL(E).
Soit X salimite, l’inégalité :
montre que
Xp
tend vers X dansL(E).
LEMME 2. - Soit une suite monotone croissante de fonctions
positives intégrables
tellequ’il existe g
EL(E)
avec g. Alors il existef E L(E) : fp
tend versf
dansL(E)
etP-p.
p.Démon.stration. - Il est clair que pour tout n la suite
{ fp
nP-p.
p.convergente
vers unefonction f"
et que cette convergence à lieu aussi dansL(E) :
pourtout n { f p
est deCauchy.
Par ailleurs lacondition fp g
montreque {
estéqui-intégrable ;
enfinl’inégalité :
montre que la suite
{
est deCauchy.
Il est clair en outre que la conver-gence est aussi
P-p.
p.LEMME 3. - Toute
sous-martingale positive équi-intégrable
est conver-gente
dansL(E).
Soit une telle
sous-martingale.
Posonsoù E" =
E*".
Nous avons etZm + 1 ~k i Zm,k
si m > n donc- compacité
faible converge, pour m oo, vers une v. a.Z",x
dansL(E)
et
P-p.
p. La suite{ Z",k ~k
est croissante et dansl’égalité :
on reconnaît au second membre la formulation
(3)
del’équi-intégrabilité
-
proposition
8 -}~
est une suite deCauchy
et converge, pourI: oo,
vers une v. a.Z",
on a deplus
une convergenceP-p.
p. Par ailleursZ" pour tout k et
Zm,k croît,
pourkoo,
versZm
=La suite de
fonctions { Z:. }m
vérifie les conditions du lemme 2 donc con-verge
P-p.
p. et dansL(E) ;
il est alors aisée de voir que la limite n’est autre que Zn : on aEn utilisant alors le théorème de convergence dominée on obtient pour
~ ’"
Vol. X, n° 2-1974.
Z" est une
martingale positive
vérifiantXn.
SiY~
= Z" 2014X"
alors{ y n}
et{Z"}
vérifient les conditions du lemme 1 et parconséquent convergent
dansL(E).
Il en est de mêmepour { Xn } .
Achevons la démonstration du théorème :
Soit {X~}
unemartingale équi-intégrable, alors ( X/ ) et {X; }
sontdeux
sous-martingales positives équi-intégrables
donc - lemme 3 -X"
converge dansL(E)
vers une v. a. X. Il est clair queEBn(X)
=Xn P-p.
p.Le théorème 3 assure la convergence
P-p.
p.Réciproquement
montrons que si lamartingale { Xp}
convergeP-p.
p.et dans
L(E),
versX,
elle estéqui-intégrable.
Pour cela remarquons tout d’abord que, vu
l’hypothèse,
donc que
Xp
= Si maintenant unefonction 4>
ES(E)
est telleque e,*
alors lamartingale {
est évidemmentéqui-inté- grable.
On a vu dans la démonstration de la
proposition 7,
que pour tout X EL(E)
et tout £ >0, 3/>
E telle(
etN(X - 4»
- ~, et1 Xp À en - ~ ~ e,* ( 2~XP - ~~, on a
c’est bien
l’équi-intégrabilité
sous sa conditionéquivalente (3).
Remarques:
.’1)
Si E vérifiel’hypothèse
de «compacité
faible » alors la conditiond’intégrabilité (**)
est satisfaite. En effet si unesuite {
de fonctionsétagées
à valeurs dansB~ F
Banach - converge uniformémentvers 0
alors
0.La relation
permet
d’affirmer que- théorème de convergence dominée - donc
|03C6p | dP
tend vers 0dans
B~
donc dans E.2)
Nous pouvons définir aisément la notion demartingale
où T est un ensemble filtrant à droite. En suivant la remarque de
(2),
p.119,
le théorème 5 reste
vrai ;
àl’exception
de la convergence p. p.Annales de l’Institut Henri Poincaré - Section B
INTÉGRATION DANS CERTAINS ESPACES DE RIESZ A DISTANCE CONCAVE 199
3)
Une mesure vectoriellepositive,
à valeurs dans E est dite absolu-ment continue par
rapport
à P si :p =
~/ (p A
neiP)
cette relationimplique P(A)
= 0 =>p(A)
= 0.Nous obtenons le résultat suivant
(*).
COROLLAIRE. - Théorème de
Radon-Nikodym.
Soit
une mesure vectoriellepositive
à valeurs dansE,
absolument continue par rapport à P. Il existe une v. a.intégrable
X : S2 ~E, unique
p. p., telle que :III. EXEMPLES
a - Soit
lp(N) l’espace
des suites x = depuissance pième
som-mable avec la distance
d (x, 0) = l k |xk |p qui
est concave si p E ]0, 1).
Posons
ei
={
n . 1~k.
Montrons que
d(x, x A ei)
-0,
XEIp(N)
Soit kn
leplus grand k
tel que la relation« 1 Xm 1 ::;
n. soit vraiepour tout m
k,
alorsd(x, x À = ¿ 1 . (P.
La est monotone
croissante ;
si il existait no tel quekn
- suite stationnaire - on auraitkno
+ 1> kn pour n
nodonc
dès que n >_ +1 )
V no cequi
estimpossible
et1;~
- + oo doncd(x, x A en)
- 0quand n -
oo.L’espace
vectoriel Fengendré
par lesB~
est formé des suites dont tousles termes sont nuls à
partir
d’un certain rang, onpeut
donc considérer Fcomme un sous-espace vectoriel dense dans - Banach 2014.
Chaque Bn
est alors faiblement compact.
(*) Mesures à valeurs dans un Banach complètement réticulé. H. Heinich, Annales de l’Institut Henri Poincaré.
Vol. X, n° 2 - 1974. 14
L’injection
de lpdans [1
étant continue il ne restequ’à
démontrer que siune suite ci
Bno
convergedans 11
elle converge dans lp cequi
estimmédiat par le théorème de convergence dominée.
(Q, d, P)
étant un espace deprobabilité, posons e*n
= n - v. a. r. cons- tante.f3
-L’espace
de RieszLg(Q, ~, P)
des classes de fonctions mesurables depuissance piéme intégrables,
munies de la distanced(f, 0) = 1 f )~P
concave si 0
~
1 vérifie aussi les conditionsprécédentes.
En
effet f - (2 f )p
et il suffitd’appliquer
le théorème deconvergence dominée pour voir que 0.
L’espace
F estl’espace
des classes de fonctions mesurables bornéeset
peut
être considéré comme un sous-espace deL~, l’inégalité
valable si
1]
montre quel’injection
deL
1 dans LP est continue. Il est clair que sa restriction àBn
est bicontinue etqu’en
outreB~
est faiblementcompact
dansL~.
y -
L’espace
de RieszL~
des classesd’équivalence
de fonctions mesu-rables avec la distance concave
vérifie aussi les conditions : il suffit de remarquer que sur tout ensemble uniformément borné par une fonction
intégrable
- enparticulier
lesconstantes - la
topologie
de la convergence enprobabilité
et celle deL~
sont
identiques.
BIBLIOGRAPHIE
[1] BOURBAKI, Intégration, livre 6, chapitre 2 : espaces de Riesz, Hermann, 1952.
[2] MEYER, Probabilités et potentiel, Publication de l’Institut de Mathématique de l’Uni- versité de Strasbourg, Hermann, 1966.
[3] J. NEVEU, Martingales à temps discret, Masson, 1972.
( Manuscrit reçu le 3 mai 1974) .
Annales de l’Institut Henri Poincaré - Section B