C OMPOSITIO M ATHEMATICA
J. B ERTIN
Sur la topologie des surfaces affines réglées
Compositio Mathematica, tome 47, n
o1 (1982), p. 71-83
<http://www.numdam.org/item?id=CM_1982__47_1_71_0>
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71
SUR LA TOPOLOGIE DES SURFACES AFFINES REGLEES
J. Bertin
© 1982 Martinus Nijhoff Publishers - The Hague Printed in the Netherlands
Introduction
Le but de cet article est de déterminer le groupe fondamental des surfaces affines
réglées. Rappelant
que les surfaces noncomplètes
sont clasifiées par leur dimension de Kodaira
logarithmique k,
voir[MIY],
nous considérerons exclusivement dans ce travail le cask
= - 00. Dans[M-S],
il est montré que les surfaces affines aveck
= -00 sontréglées.
Soit S une tellesurface,
il existe alors unpinceau
de droites affines p : S ->C,
où C est une courbe lisse et p unmorphisme surjectif
avec pour toutpoint général
À deC, p -t(À) :::::: A’.
Si -C est de genre g >
0,
nous dirons que S estréglée
de genre g ; si g =0,
S est rationnelle. Notons que pour une surfaceréglée,
trivi-alement k
= - 00.Comme résultat
préliminaire,
nous étudions les fibresmultiples
d’unpinceau
de droites et montrons que localement on peut les éliminer par des revêtementscycliques
étales(§ 1).
Nous en déduisons le résultat suivant.THÉORÈME: Soient S une
surface réglée
et p : S - C unpinceau
dedroites.
Supposons
que ppossède
pfibres singulières multiples,
demultiplicités
m1, ..., mp, et que C soit une courbecomplète
de genre gprivée
de npoints.
Alors le groupe1Tt(S)
est un groupe Fuchsien designature (m1,
..., mp ; n,g).
De
plus
pour tout groupe FuchsienS,
il existe une surface affineréglée S,
avec 1 =1Tt(S).
Gurjar
dans[Gu,], [Gu2j
a étudié latopologie
des variétés affines S 0010-437X/82070071-13$00.20/0telles
qu’il
existe unmorphisme
propre C" --* S. Si n =2,
S estisomorphe
à
C2 [M-S].
Dans le
§3,
nous donnonsquelques exemples
etapplications.
Pource
qui
concerne lesnotations,
nos surfaces sont nonsingulières
etdéfinies sur C.
1. Fibres
multiples
Soit S une surf ace
afhne; une pinceau
de droites affines surS
est ladonnée d’un
morphisme surjectif
p : S -C,
où C est une courbe nonsingulière,
et pour unpoint général À
EC, p-’(À) e-- A’.
Une fibrep-l(À)
nonisomorphe
àA’
est une fibresingulière.
La structure desfibres
singulières
est décrite par le lemme suivant[M-S].
1.1. LEMME: Soit
p-’(À) = Ii mici
unefibre singulière,
avec pour tout i mi 2: 1 etCi irréductible ;
alors1-
C; = A’
pour tout i 2-siigé i, ci n c, = 0.
Nous dirons
qu’une
fibresingulière li
m;Ci
est une fibremultiple
sim : =
pgcd (m;)
>1,
m est alors lamultiplicité
de la fibre.Dans la
proposition qui suit,
nous montrons comment éliminer(localement)
les fibressingulières multiples
par des revêtementscycliques.
Nous pouvons supposerquitte
à rétrécirC, qu’un paramètre
local t de C en À est défini surC,
et a pour seul zéro À.1.2. PROPOSITION: Il existe un carré
commutatif
où 7r est un revêtement
cyclique
dedegré
m, cp un revêtementétale et
un
pinceau
de droitesaffines
surS. Soit À
tel que’TT(À)
= À, alors l’indice deramification
de iren À
est m et lafibre ’(À)
est demultiplicité
un.Si k = C, nous pouvons supposer que C est un
disque complexe
decentre
0,
de mêmeÛ,
et?r(z)
= Zm.PREUVE: Considérons le diviseur effectif D
= 1/J-1(À)/m.
Nous avonsC(D)’n = C(tp-’(À»
=Os,
en vertu del’hypothèse
faite sur C. Par uneconstruction bien connue, D détermine un revêtement étale
cyclique
dedegré m
cp :S
--> S. On noteà
la normalisation de C dans le corpsk(S).
Plus
précisément,
si D a pouréquation
localehi
= 0 sur l’ouvertUi
avec S = U ;Ui,
la fonctionbi
=him
estrégulière
inversible surUi, e
étantune
équation
detp-’(À)
sur S. Le revêtementS
est donné au-dessus deUi
comme la surface de
Si
xA’ d’équation
Ym -bi
= 0. Alorsk(S) = k(S)(e"m)
et9
n’est autre que la normalisation de S dansk(S);
commeg = tp*(t),
il est clair quek(Û)
=k(C)(tl/m)
et que[k(C) : k(C)]
= m.Considérons un
point général
y det.
Alors.; -1( ’Y)
estintègre
et sivp(y) =
IL,’;-1(’Y)
Ccp-1(t/J-1(1L».
Comme À estgénéral, t/J-1(1L)
=AB
Lerevêtement induit
cp -1( t/J -1(1L» -+ I/J -1(1L)
estétale,
et parsimple
con-nexité de
A’, cp -1( t/J -1(1L»
est sommedisjointe
de mcopies
delAI.
Donc
(y)
=lAI et à
est unpinceau
de droites surS.
Examinons la fibre-1(0).
On a:Par
l’argument ci-dessus,
Cf)-1( Ci)
=YiCij
avecCii
=A’
etCii
UCi,
=cJ>
sij:;é 1 ; d’où:
C’est une fibre
singulière
nonmultiple. c.q.f.d.
1.3. Avec les notations du
début,
sit/J-l(À)
estsingulière,
prenons unpetit disque
D dansC,
de centre À, de telle sorte que les fibrestp-’(g)
soient
régulières
pour g EDIIÀI.
Nous pouvons effectuerl’opération précédente;
on obtient lediagramme (À
=0).
D
=disque
de centre 0 et7T(Z)
=zm;
alors cp :S ->
S est étalecyclique
d’ordre m. i.e. S =S/Z/mz.
1.4.
Supposons
que lemorphisme
cp :S->S
soit un revêtement étalegaloisien
de groupe degalois r, IFI
= n.Soit tp :
S ---> C unpinceau
dedroites. Normalisons C dans le corps
k(S),
on a un carré cartésienC étant une courbe normale
complète
et 7T : C --> C un revêtementgaloisien
de groupe r. Nous avons vuque
est unpinceau
de droites.1.5. LEMME: Si
ÉP C
estramifié en À E C, ",-l(À)
est unefibre multiple,
soit m samultiplicité
et e l’indice deramification
d’unpoint
8 E
7T-l(À),
on ae m
et toutefibre ’;-1(8)(8 E ",-l(À»
est de multi-plicité m/e.
PREUVE:
Supposons ",-l(À) = I=1 mC, Ci = Al;
le revêtementS->
S étant
étale, lp-l(Ci)
est sommedisjointe
de ncopies
deA’,
soitd’où
Le groupe r permute transitivement les courbes
{C,j}j,
par suitepermute
transitivement lespoints {(C,j)}.
Cespoints
forment donc lafibre
1T-l(À) = 18 1, ..., ôp)
avec p =n/e.
Donc pour tout indice a, 1 s a S p, et tout indicei,
1 - i :!E:-: t, il existe unindice j
tel que.j;( Cj)
=8a.
Soitra
le stabilisateur de8a, Ira =
e. Il est clair quera agit
transitivement sur les courbesCii(i fixé) qui
ont pourimage 8a
par
.j;.
On a:(Ci;a
étant unequelconque
composante au-dessus de8a).
D’où :
e mi
pour touti,
donce 1 pgcd (mi)
= m etLa conclusion est vérifiée.
2.
Groupe
fondamentalDans ce
paragraphe
nous démontrons le théorème énoncé en in- troduction.2.1. LEMME:
Supposons
lafibre singulière tf-1(0)
réduite(tp-l (0) Y.!=, Ci),
alors7Tl(S)
={1}.
PREUVE:
Supposons
m; = 1 et soit l’ouvertSi = (SBli-’(0»
UCi,
on aSi = D x A’
doncSi
estsimplement
connexe; comme lesSi
recouv-rent
S,7Tl(S)
={1}.
2.2. LEMME: Avec les mêmes notations que dans
2.1.,
supposonst/J -1(0)
=mC,
C =A’ et m
> 1. Alorsirl(S) = Zlmz.
[De
manièreprécise,
si a est unpetit
lacet dans Dqui
tourne unefois
autour de0,
et y un relèvement dansSo
=SBt/J-l(O),
la classe(y)
de y dans
7Tl(S)
est ungénérateur].
Notons
D(resp. Do)
ledisque privé
de son centre. On a lediagramme:
Les flèches horizontales étant induites par ’P et les flèches verticales par
tp. (resp. tÍ1).
Il est clair quego --* É)o
etSo --> Do
sont deséquivalences d’homotopie,
d’où7Ti(So)->i(Do)
etffi(So)-:ir,(Do).
Considérons
a (resp à)
despetits
lacets dansD(resp. D) qui
tournentune fois autour du centre, et
y(resp. y)
des relèvements dansSo(resp.
So) (on
a fixé unpoint
de basep
E80
et sesimages
dansSo, Do
etDo).
Alors
(y)
est une base du groupe abélien libreirl(SO)
et de mêmepour
(y)
danswl(go).
D’autre part comme ç est le revêtement z ->Zm,
il est clair que
’P.(’) = (y)m.
Soit le carré commutatifLes flèches verticales sont
injectives
car cp est étale sur8,
et lesimages
d’indice m. D’autrepart 1Tl(8) = {1}
par 2.1. On a donc(y)"’ =
1dans
wi(S);
d’autre part un lacet de S se relève en un chemin de9 qui joint
deuxpoints
deSo,
mais9
étantsimplement
connexe, ce chemin esthomotope --à
un -chemin-- déSe.
Ceci montre que o est une -surjection,
comme1TI(S)
est d’ordre m, on a bien1TI(S)
=Z(y)
avec(’Y)m =
1.Dans le lemme suivant nous conservons les notations
précédentes.
2.3. LEMME:
Supposons tk-’(0) = l’mici, pgcd(m)
= m. Alors1TI(S)
estcyclique
d’ordre m et(y)
est ungénérateur.
PREUVE: Soit
Si
=So
UCi,
1 sis t,Si
--> D est une surfaceréglée
sur le
disque
D de fibresingulière mici.
Par 2.2.1TI(S¡)
estcyclique
degénérateur (y)
d’ordre mi. Notons quesi n s, = so
pouri:o i.
Lesflèches
1TI(SO)
-+1Tl(S¡)
étantsurjectives
le résultat est uneapplication
facile du théorème de Van
Kampen : 1TI(S)
estengendré
par(y)
avecles relations
(y)"’"
=1, ...
t donc(’Y)m =
1.Avant d’énoncer le résultat
principal, rappelons
la définition ab- straite d’un groupe Fuchsien(de première espèce) [MAG].
2.4. DEFINITION: Un groupe Fuchsien de
signature (p,, ... ,
pn ;g)
où 00 2: p¡ 2: 2 et g 2:
0,
est un groupe défini par n +2g générateurs:
avec les relations:
Lorsque
n =0(resp.
Pl = = pn =m),
ce groupe est le groupe fon- damental d’une surface orientable compacteTg
de genreg(resp.
deTgB{xl, ..., xn},
x,, ..., Xn étant despoints
deTg).
Lorsque
g =0,
on retrouve les groupestriangulaires
de Schwarz1(p,
q,
r) qui
sont décrits avecbeaucoup
de détails par Milnor[MI];
etplus généralement
les groupes deDyck I(p,
...,1 P.) ei,...,eje!B...,e,
el ...e.).
2.5. THÉORÈME: Soient S une
surface affine réglée
ett/J ;
S -> C unpinceau
de droitesaffines
defibres singulières multiples t/J-t(À) = Ij
mijCij,
1 sis r, et demultiplicités
m l, ..., mr.Supposons
que C soit unecourbe
complète
de genre gprivée
de npoints.
Alorsirl(S)
est ungroupe Fuchsien de
signature
MI, mr, mr+l ..., mr+n ;g)
avecM.,+, =... = mr+n - 00.
Avant de donner la démonstration du
théorème, indiquons
la formeque
prend irl(S) lorsque
S estrationnelle,
i.e. g = 0. Nous supposons aussiAlb(S) = (0).
2.6. COROLLAIRE:
(i)
SiC =Al, iri(S)
est unproduit
librezl,,,Z* ... *zl"rz (ii)
SiC = P’, irl(S)
estisomorphe
au groupe deDyck I(m, ..., mr).
2.7. DÉMONSTRATION DU THÉORÈME:
Rappelons
la structure dugroupe fondamental d’une courbe C =
TgB{Xh..., xn}
oùTg désigne
une surface de Riemann compacte de genre g. En utilisant la
présen-
tation par
générateurs
etrelations,
on a: ’g
1Tt(C) = (AI, ..., Ag, BI,
...,Bg, Ci
...Cnl7T [Ab Bi] Ci
...Cn)
i=l
La
signification
des lacestAi, Bi
etCi
étantsugérée
par lafigure
usuelle suivante avec xo =
point
de base:Pour démontrer le
théorème,
il est commode de considérer la totalité des fibressingulières «/1-1(À1),..., «/1-1(Àr), «/1-1(À) demultiplicité mi - 1,
pour tout i etm> 2
si«/1 -l(À)
estmultiple.
Nous allonsprocéder
par récurrence sur r. Le cas r = 0 est trivial car dans ce casVi : S --> C
est une fibration localement trivale de fibre C, donc«/1* : 1Tl(S)
--->1Tl( C)
est unisomorphisme.
Supposons r > 1.
Posons C* =CBIÀ,I,
resp.Co
=CI{ÀL, ..., Àr}
etet S* =
«/1 -l( C*),
resp.So
=«/1 -l( Co).
Alors1Tl( Co)
estengendré
par des élémentsA1, ..., Ag, B1, ...,Bg, C1, ..., Cr,
...,Cr+1, ..., Cr+n
avec la relationDans cette
description
de1Tl(CO)’ Cr+i,..., C,+n
sont des classes de lacetsqui
tournent autour despoints
x1, . . ., xn. En utilisant la remarque dudébut,
on voit que l’on peut relever des lacets a; eAi(resp. l3i
EBi
et yj E
Ci)
en des lacets a,(resp. fii,, Yj)
deSo. L’hypothèse
derécurrence
donne,
endésignant Âi (resp. Éi, Ûj)
la classe de a, resp.(pi, Yj)
Considérons un
petit disque
ouvert D dans C de centre A, tel que pour1£ EE D, it;é À,,
on ait.p-I(IL) == A’.
PosonsS1= 41-’(D)
etS2
=Ji-’(DBfÀr».
Il est clair queSi
etS2
sont des ouverts connexes de S etque
S2 = S1
n S*. Nous pouvons supposer que les groupes fon- damentaux sont calculés relativement aupoint
de base yo ES2(XO
=tp(yo»,
et que le lacet y, est contenu dans D. Il est alors clair que7Tl(SI)
est le groupecyclique
de base(y,)
avec la relation(y,)m,
= 1. Le théorème de VanKampen
donne:le résultat découle aussitôt de la
description
dew,(S*).
Onajoute simplement
la relationC mr
= 1. Cequi
démontre lethéorème,
compte tenu de la définition d’un groupe Fuchsien.2.8. NOTE: Il est clair que si S admet un
pinceau
de droites p : S ->C,
S estsimplement
connexe si et seulement si g = 0 et(i)
C =A’
et S n’a pas de fibresmultiples
ou
(ii)
C =PI
et Spossède
une seule fibremultiple,
ou deux fibresmultiples
demultiplicités
m1, m2 avec(ml, m2)
= 1.2.9. Montrons que pour tout groupe Fuchsien
1,
il existe une surface affineréglée
S avecirl(S) =
1.Partons d’une surface
projective réglée p : P (BE ® L) -> E,
avecL E
Pic(E).
Laprojection CE EB
L --> L détermine une section A avec02
=deg (L).
Laprojection
deCE (B
L surCE,
détermine une sectionAo
avec
Ao -
0 = 0. Il est facile de voir queDo
est caractérisée par cettepropriété.
Considérons une fibreF,
et soitQ
unpoint
de Fn’appartenant
pas à 0 U
Do.
EclatonsQ
et soitEI(resp. E2)
la transf ormée propre de F(resp.
courbeexceptionnelle).
On aE 2= 1 E 2 2 1.
Eclatons lepoint Q1= El n E2
et ainsi de suite ...Après k(k ? 1)
éclatements nousobtenons un
morphisme birationnel li :
W->V,
la fibreIL -1(F)
de Wétant décrite par:
Les assertions
qui
suivent sont immédiates(i) E¡+1 =
-k(ii)
Lamultiplicité
deEk
dans sa fibre est kNous pouvons effectuer des
opérations
similaires sur des fibresFI,
...,Fr
avec pour k les valeurs m1, ..., mr. Prenons unpoint Aj
surla
composante exceptionnelle El de J.L -1(Fj) qui n’appartient
pas aux autrescomposantes,
et éclatons successivement lespoints Aï,..., A,.
On note encore W la surface résultante
et li :
W --> V lemorphisme
birationnel. Soient enfin
C1, ..., Cr
lescomposantes exceptionnelles
des fibres
J.L -1(FI),
...,IL -1(Fr).
Nous posons:Pour vérifier que S est
affine,
on utilise le critère de Goodman.Supposons
que C C S soit une courbecomplète,
et considérons la courbe1£ (C) C V;
on ag (c) n à = çb.
Sij£ (C) - a à + p *(S)
aveca E Z et 8 E
Div(E),
on a si F est une fibre de p :j£(C) -
F = a > 0 carg(F) it
une fibreet comme
1£(C) 4 Ao, ,..,(C) . do
=deg(B) >
0 d’oùit(C) -
à =a A2 + deg
8 ?a 02 >_ 0
si on choisit un faisceau inversible L dedegré positif.
Pour
terminer,
il faut vérifier l’existence d’une courbe effective Y de support D telle que Y .Di
> 0 pour toute composante irréductibleDi
de D. Une telle courbe Y existera siA2
=deg
L estpositif.
La fibration induite sur S par q = p oi£ a des fibres
multiples
demultiplicités
ml, ..., mr. Le groupem1(S)
a poursignature
(m 1,
..., m, ;g).
Pour avoir lasignature
laplus générale,
il suffira desortir à S n fibres non
singulières.
3.
Applications
3.1. REMARQUE: Le groupe
1Tl(S)
est fini si et seulement si l’unedes
hypothèses
suivantes est vérifiée:(1)
Il existe unpinceau
S -->AI
avec auplus
une fibremultiple,
alors1Tl(S)
estcyclique,
(2)
Il existe unpinceau S --> P’ avec
auplus
deux fibresmultiples,
alors
1TI(8)
estcyclique
d’ordrepgcd (m1, m2)
si m 1 et m2 sont lesmultiplicités.
(3)
Il existe unpinceau S-->P1
1 avec trois fibresmultiples
demultiplicités
mi, m2, m3, etIIMI
+1IM2 + 1/m3
> 1.Dans cette
situation,
le revêtement universel est une surface affineréglée
rationnelle. Unexemple
évident du cas(1)
est S =p2BC
où C estune
conique lisse,
le revêtement universel étantPl
xPlià.
Supposons
Ssimplement
connexe, alors S est rationnelle et le groupeH2(S, Z)
est sans torsion derang X -1 où X
est le nombred’Euler de S. En utilisant les théorèmes de Hurewicz et
Whitehead,
on conclut de suite que S a le
type d’homotopie
d’unbouquet de X exemplaires
de la2-sphère S2.
Unexemple typique
est la surfacexnz = 1 +
y "’, réglée
par x = const. Dans cetexemple X
= m.Comme
application
du théorème2.4,
démontrons laproposition
suivante
[MIY,
p.187].
3.2 PROPOSITION: Soit S une
surface affine
nonsingulière
tellequ’il
existe un
morphisme
dominantf :
/Ar -+- S. Alors S estlogarithmiquement
rationnelle
(k(S) = -oo) et
(i)
Si S admet unpinceau 8-+/A1,
il y a auplus
unefibre multiple.
(ü)
Si S admet unpinceau
S -->P1,
il y a auplus
troisfibres multiples.
Dans le cas où il y a trois
fibres multiples,
lesmultiplicités (mi,
m2,m3}
coincident à unepermutation près
à l’un destriples {2, 2, n}
(n > 2), {2, 3, 3}, {2, 3, 4}, {2, 3, 5}.
PREUVE: En utilisant la
description
3.1 des surfaces avec 1TIfini,
ilsuffit de montrer que sous
l’hypothèse
duthéorème,
le groupe1Tl(S)
est fini. Le fait que
k(S) =
-00 n’est pasdifficile,
nous laissons les détails aulecteur, [MIY].
Si on restreint
f
a un sous-espace linéaire de dimension 2généri-
que, on obtient un
morphisme
dominantA2->
S. La conclusion résulte alors du résultatplus général suivant,
voir parexemple [Gu,]:
Soit
,f :
X --> Y unmorphisme génériquement fini,
entre variétés nonsingulières ; ir,(X)
= 1implique irl(Y)
fini.3.3. Comme autre
conséquence
de2.5,
nous pouvons donner unedémonstration du résultat
classique suivant,
sansinterpréter
legroupe Fuchsien G comme groupe discontinu
d’automorphismes
dudisque
unité.THÉORÈME: Soit G un groupe Fuchsien de
signature -(m,,-...,-m, m et soit H un sous-groupe d’indice fini
de G. -Alors- Hest un groupe Fuchsien et si on pose :
on a:
PREUVE: Soit une surface affine
réglée
S avec’17’l(S)
= G. Lesous-groupe d’indice fini H détermine un revêment étale cp : 8 -+ S de S avec
’17’1(8)
H. Alorsk(S)
=k(S) =
-00 par suiteS
estréglée d’après
le théorème deMiyanishi-Sugie (on
peut aussi faire uneversification directe comme dans les
exemples précédents).
On conclutde
suite que H =’17’1(8)
est un groupe Fuchsien.Pour vérifier
l’égalité
¡..tH =(G : H) ¡..tG,
on peut supposer le revêtement 8 -+ Sgaloisien. Si qi :
S -+ E est unpinceau
de droites afhnes surS,
en normalisant E dans
k(g),
on obtient unpinceau
de droites sur S etun
diagramme:
Notons ei l’indice de ramification de 7T en un
point quelconque
au-desus de Xi E E. Si n =
(G : H),
la surfaceS
anlei
fibres chacune demultiplicité milei
et on obtient par la formule de Riemann-Hurwitz:d’où:
BIBLIOGRAPHIE
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[MIY] M. MIYANISHI: Non complete algebraic surfaces. Lect. Notes in Math, n° 875, Springer-Verlag, 1981.
(Oblatum 24-VII-1981 & 15-1-1982) UER Mathématiques Université Paul Sabatier 118, route de Narbonne 31062 Toulouse Cedex-France