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le CORESIF Collectif Régional des Réseaux de Santé d Ile-de-France l AP-HP Assistance Publique-Hôpitaux de Paris

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le CORESIF

Collectif Régional des Réseaux de Santé d’Ile-de-France et

l’AP-HP

Assistance Publique-Hôpitaux de Paris

Mercredi 4 février 2009

de 8 h 30 à 14 h 00

Hôtel de Ville de Paris

Entrée 3 rue de Lobau 75004 Paris

Cette journée est réalisée en partenariat avec : La Mairie de Paris, la DASS de Paris, la CPAM de Paris, l’URML Ile-de-France, l’Ordre Régional des Pharmaciens, le CISS Ile-de- France, l’URCAMIF et l’ARHIF

Actes de la Journée de rencontre avec les

Réseaux de Santé intervenant à Paris

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avec les Réseaux de santé de Paris

Paris, le mercredi 4 février 2009

LE CORESIF 1

Collectif Régional des Réseaux de Santé d’Ile-de-France 1

L’AP-HP 1

Assistance Publique-Hôpitaux de Paris 1

Ouverture 1

Jean-Marie LE GUEN 1

Adjoint au Maire de Paris chargé de la Santé Publique et des relations avec l’AP-HP 1

Benoît LECLERCQ 2

Directeur général de l’AP-HP 2

Claude SOKOLOWSKY 3

Vice-président du CISS IdF 3

Gilles ECHARDOUR 4

Représentant le Directeur de la MRS 4

Dominique CHERASSE 5

Directeur de l’URCAMIF 5

Michel ROUEFF 5

Président de l’URML Ile-de-France 5

Michel LEROY 6

Conseiller de l’Ordre régional des pharmaciens 6

Les réseaux de santé à Paris : Etat des lieux 7

Catherine BERNARD 7

Adjointe au Directeur de la DASS de Paris 7

Marie-Renée BABEL 9

Directrice générale de la Caisse Primaire d’Assurance Maladie de Paris 9

ATELIER 1. LE RESEAU DE SANTE PORTEUR DE QUALITE – DE LA QUALITE DES

SOINS A LA DEMARCHE QUALITE 11

I. L’innovation comme réponse à la complexité du parcours d’un patient 11

Claire SUZANNE-LAMARRE, Cécile POUTEAU, Pierre-Yves TRAYNARD, Corinne BAGNIS 11

II. Démarche qualité et prise en charge pluriprofessionnelle de la douleur à domicile 14

Jean-Marc MOLLARD 14

ATELIER 2. ACCES AUX SOINS, OFFRE DE SOINS ET RESEAUX DE SANTE,

SPECIFICITES DE PARIS 18

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Psychiatrie-Précarité 18

Exclusion sociale et maternité : défi relevé 19

Prisca MICHEL 19

SOLIPAM 19

Méconnaissance et refus de soins en gérontologie : quelles prises en charge à Paris par les

réseaux ? 20

Albert SERVADIO 20

AGEP, Réseau de Santé Paris Nord 20

SINDEFI-SEP : du centre de recours spécialisé parisien au quotidien de l’individu handicapé 21

Alain CREANGE 21

SINDEFI-SEP 21

Débat 22

ATELIER 3. IMPACT SUR LE FONCTIONNEMENT DE L’HOPITAL ET DE LA

MEDECINE DE VILLE 26

Séance plénière 35

I. Compte rendu des ateliers 35

II. Débat avec la salle 37

III. Réactions du grand témoin 38

François BOURDILLON 38

Clôture 41

Bernard ELGHOZI 41

Co-président du CORESIF 41

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Ouverture

Jean-Marie LE GUEN

Adjoint au Maire de Paris chargé de la Santé Publique et des relations avec l’AP-HP

Mesdames, Messieurs,

Bienvenue à l’Hôtel de Ville. Au nom du Maire de Paris, je vous souhaite une bonne matinée de travail. Bertrand Delanoë et moi-même souhaitons placer les acteurs de santé au cœur de la ville. Il est donc naturel de vous recevoir dans les salons de l’Hôtel de ville. Notre municipalité souhaite ainsi constituer un acteur majeur de la politique de santé en faveur des citoyens. C’est pourquoi les acteurs professionnels de santé que vous êtes sont aujourd’hui ici rassemblés. Je remercie plusieurs personnalités de leur venue aujourd’hui : Benoît LECLERCQ, Directeur général de l’AP-HP ; Dominique CHERASSE, Directeur de l’URCAMIF ; Catherine BERNARD, Direction des Affaires Sanitaires et Sociales de Paris ; Marie-Renée BABEL, Directrice générale de la Caisse Primaire d’Assurance Maladie de Paris ; Michel ROUEFF, Président de l’URML Ile-de-France ; Michel LEROY, Conseiller de l’Ordre régional des pharmaciens ; François BOURDILLON, Président de la Société Française de Santé Publique. Tous les acteurs de la santé sont donc rassemblés ce matin.

Le point sur les réseaux de santé constitue notre ordre du jour. A Paris, dans les prochains mois et années, nous ferons face à de profonds bouleversements de l’offre sanitaire en raison des problématiques démographiques, mais également en raison de l’évolution des patients et des pathologies. Nous devons donc réfléchir à une autre organisation. Ainsi, la municipalité parisienne a la volonté, avec vous, de prendre en charge ces problématiques. Elle souhaite garantir un accès à des soins de qualité pour tous sur son territoire.

Aujourd’hui, je salue particulièrement les acteurs de réseaux de santé que vous êtes. Vous participez à l’innovation du traitement de la santé. En outre, nous constatons la séparation entre les aspects social, médico-social et sanitaire. Ces ruptures de proximité constituent un sujet de préoccupation majeur pour nous tous qui œuvrons en faveur de la santé publique. Ainsi, la mise en place des réseaux constitue la première étape de dépassement de ces dysfonctionnements. Vous êtes les pionniers de cette volonté : je vous remercie de votre engagement. Naturellement, nous souhaitons vous aider dans vos réalisations.

Les réseaux de santé sont susceptibles de faire évoluer les réponses sociales et sanitaires. Ils développent des réponses relatives au traitement des pathologiques chroniques et des approches plus personnalisées du patient. Les réseaux contribuent à la construction des parcours de soins. La qualité de l’accès aux soins et la réduction des inégalités constituent l’un des buts que vous poursuivez. La volonté de décloisonner le système de santé est donc nôtre. Nous y travaillerons dans les prochains mois et années : cet enjeu est majeur.

Aujourd’hui, les réseaux de santé se sont développés à Paris, notamment par le biais de la loi du 4 mars 2002. 84 réseaux de santé existent en Ile-de-France, 32 à Paris. Ils sont essentiellement financés par le fixe, ce qui représente une somme de 30 millions d’euros. En outre, vous êtes mobilisés sur des thématiques variées : les soins, la prévention, l’obésité, le cancer, les maladies neuro-dégénératives, la périnatalité et le diabète. Les populations sont également très diverses : personnes âgées, enfants et malades chroniques, pour lesquelles vous vous mobilisez en vue

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d’améliorer leur prise en charge. Le bilan de cette activité est positif, et semble en décalage avec plusieurs études dont les résultats sont visiblement trop critiques.

Je tiens à souligner le rôle de l’AP-HP dans les réseaux. Celle-ci est présente dans 28 des 32 réseaux de santé à Paris. L’année 2009 est donc le moment de l’élaboration d’un plan stratégique pour les prochaines années. La volonté de l’AP-HP est de tisser des liens plus étroits avec la médecine de ville. La problématique des réseaux est une voie sur laquelle nous souhaitons nous appuyer pour atteindre l’objectif de continuité des soins et de prise en charge globale des populations et des pathologies. En tant que président du conseil d’administration, nous travaillerons à vos côtés pour améliorer les innovations et les prestations qui sont les nôtres.

Les réseaux devront jouer un rôle accru pour proposer des prises en charges sécurisées et pluridisciplinaires, mais également pour améliorer la coordination des actions et des connaissances.

Il convient ainsi de renforcer le partage d’informations et d’expériences entre les acteurs de la médecine de ville et hospitaliers. La santé publique et la prévention doivent être renforcées. A cette fin, vos réflexions et évaluations seront profondément utiles. Les mutualisations des moyens y contribueront également. Vous n’hésiterez pas à réfléchir sur les différents statuts juridiques des moyens mis en œuvre. Enfin, vous n’hésiterez pas à solliciter le Législateur pour que celui-ci intervienne dans le sens de vos préoccupations.

La question de la pérennité de vos structures est posée. En effet, les réseaux naissent grâce à des volontés militantes. Au bout d’un moment, il peut être difficile de les pérenniser. Ainsi, des problèmes de financement et d’organisation se posent. C’est pourquoi nous serons particulièrement vigilants à vos remarques, qui éclaireront les choix de la municipalité et de l’AP-HP.

Je suis très heureux de votre présence ce matin. Je vous remercie du fond du cœur de votre engagement en faveur de la santé des Parisiens. La municipalité est décidée à se mobiliser pour être à vos côtés. Etant à Paris, nous devrions, plus qu’ailleurs, avoir les moyens de nos ambitions. Nous devons donc être à la hauteur des attentes de nos citoyens, particulièrement en période de crise économique et sociale. L’action des professionnels de santé, rassemblée à travers des réseaux et des institutions telles que l’AP-HP, possède une responsabilité commune : assumer la politique de santé à Paris. Je vous remercie de votre présence et vous renouvelle l’engagement de la Mairie de Paris à vos côtés.

Je vous remercie.

Benoît LECLERCQ

Directeur général de l’AP-HP

La question des réseaux nous interpelle : comment prendre en charge l’ensemble de la population nécessiteuse de soins et de prévention ? Non seulement nous devons dresser le bilan sur le

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Les réseaux de santé ont un sens pour l’AP-HP. Je tiens à remercier les équipes s’étant impliquées dans leur mise en place. Les initiatives individuelles, les soutiens institutionnels, de collectivités territoriales notamment, les services hospitaliers et les associations ont permis de mettre en place les réseaux de santé. Il est important de montrer que les réseaux constituent une modalité de prise en charge des patients dans notre système de soins. La place du réseau de santé me paraît donc importante.

Au-delà de la prise en charge hospitalière du patient, les réseaux améliorent sa prise en charge globale, dans son environnement. Nous savons aussi qu’une prise en charge de proximité favorise le maintient du patient à domicile. En outre, les réseaux sont essentiellement dédiés aux individus souffrant de pathologies lourdes telles que le cancer. Ces patients peuvent être mieux suivis par la médecine de ville, et leur éventuelle hospitalisation est facilitée. Il convient de progresser à ce sujet, afin de leur éviter un passage aux urgences. Enfin, il convient d’organiser leur sortie de l’hôpital.

Les réseaux constituent un puissant outil à cette fin. Nous nous engagerons donc, dans le cadre du plan stratégique, à améliorer d’une part l’animation des réseaux, d’autre part l’accès aux soins.

L’engagement de l’AP-HP dans le développement des réseaux est donc fort. 50 % des patients de l’AP-HP sont affectés par des pathologies de longue durée. En outre, nous sommes partenaires à 70 % des 84 réseaux d’Ile-de-France, et participons à 28 réseaux parisiens. Je souhaite donc que l’AP-HP intensifie la politique de coopération avec la ville de Paris. De plus, le soutien d’une collectivité telle que Paris est un puissant outil pour pérenniser les réseaux. L’AP-HP souhaite s’ouvrir davantage à ses partenaires hospitaliers et de la médecine de ville. De plus, le plan stratégique devrait donner toute sa place aux réseaux. Enfin, nous soutiendrons la mise en place des agences régionales de santé. Celles-ci fluidifient en effet les parcours de soins et facilitent les problèmes administratifs liés à la coopération de la médecine publique et de la médecine libérale.

En conclusion, le travail de réseaux est un élément fort de décloisonnement de notre système de santé. Au-delà des moyens législatifs, matériels et humains existants, nous devons démontrer notre volonté, notre ténacité et notre courage. De plus, au sein de l’AP-HP, nous devons améliorer la complémentarité entre nos diverses organisations, afin que les réseaux s’intègrent dans cette activité. J’espère que la matinée apportera des réponses à ces questions. Je souhaite à tous une excellente matinée de travail.

Jean-Marie LE GUEN

Je m’excuse de ne pas avoir cité les associations d’usagers, notamment le CISS, alors que leur rôle dans les réseaux est majeur. Les associations soutiennent les malades avec les praticiens. Le CISS est une institution d’usagers particulièrement active, responsable et engagée pour la santé publique.

Je m’excuse donc de ne pas l’avoir citée.

Claude SOKOLOWSKY

Vice-président du CISS IdF

Nous ne pouvons qu’être favorables au développement des réseaux de santé. A notre sens, les réseaux n’existent que dans un but d’excellence. La prise en charge médicale de ville de qualité constitue un service médical rendu, notamment pour les populations en situation de précarité. En outre, le rôle du réseau est de poursuivre la prise en charge en milieu hospitalier en impliquant des

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professionnels de santé libéraux. La prise en charge multidisciplinaire relève également de la coordination entre médecins généralistes et personnels paramédicaux. De plus, la coordination avec les services sociaux a lieu, le cas échéant. Le soutien et l’aide à la famille et à l’entourage du patient ne doivent toutefois pas être oubliés.

Que souhaite le CISS IdF ? Il souhaite une participation active des représentants d’associations des pathologies des différents réseaux concernés dans les conseils d’administration et les instances dirigeantes des réseaux. En outre, il apparaît nécessaire que les représentants d’usagers désignés par les associations reçoivent une formation pour exercer un regard critique sur les décisions prises.

Enfin, nous devons veiller ensemble à ce que chaque euro investi bénéficie au plus grand nombre de patients, afin que les réseaux soient pérennisés.

Je vous remercie de votre attention.

Gilles ECHARDOUR

Représentant le Directeur de la MRS

Notre rôle est d’animer la vie des réseaux franciliens, en particulier à Paris. Nous veillons également à leur financement. Paris est un cas particulier dans l’offre de soins francilienne. Les structures techniques de référence (soins secondaires et tertiaires) y abondent, alors que les soins primaires peuvent y manquer. L’offre de soins fonctionne en outre sur une subsidiarité à rebours : les structures les plus lourdes sont utilisées pour assurer les soins quotidiens. Diverses difficultés sont ainsi posées.

Le repérage dans le système est complexe, tant pour les professionnels, les patients que les associations. Paris est un lieu où l’excellence technique est vantée et vénérée. La dimension organisationnelle semble ainsi avoir été délaissée. En outre, l’hétérogénéité des problèmes de santé est forte. Les besoins de coordination et de prise en charge globale ne cesseront de croître. Certains réseaux cherchent donc à améliorer la gradation de l’offre de soins. De nombreux problèmes de coordination se posent, notamment entre l’hôpital et la médecine de ville. Ces problèmes se compliquent lorsqu’il s’agit du traitement des pathologies chroniques.

Certaines populations réseaux vulnérables ont entraîné la naissance de réseaux aux finalités sociales. En outre, les réseaux de suivi des populations se sont développés par « externalisation », alors que les prestations étaient jusqu’alors assurées au sein des structures hospitalières. Par ailleurs, Paris présente la particularité de jouir d’un recrutement externe à la ville. L’organisation est donc plus difficile.

Les logiques des acteurs parisiens sont ainsi particulières. Le poids institutionnel et communautaire est lourd. De plus, la médecine hospitalière y est très institutionnalisée. En revanche, la médecine de ville apparaît pratiquée et organisée de manière individualisée. L’existence de certains dispensaires peut éventuellement relativiser mes propos.

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Outre les perspectives institutionnelles, je souhaite évoquer le développement des réseaux d’un point de vue local et dans un avenir proche. A Paris, certains réseaux doivent être plus cohérents.

Les complémentarités géographiques et fonctionnelles entre les réseaux doivent ainsi être étudiées.

Les réseaux de cancérologie, de soins palliatifs et de personnes âgées constituent un exemple. En outre, le réseau périnatal présente des carences et doit donc être développé. Enfin, les expériences issues des réseaux doivent être mutualisées.

Je vous remercie.

Dominique CHERASSE

Directeur de l’URCAMIF

Vous êtes des pionniers. Une exigence particulièrement forte pèse donc sur vous. En effet, vous assurez l’existence du concept de réseaux et lui donnez une chance d’être pérennisé. Cependant, le soutien à cette démarche représente une fierté pour nous. En effet, je ne suis pas certain qu’une loi suffise au règlement de la problématique de la coordination entre la médecine de ville et l’hôpital.

Nous devons réfléchir aux modalités de financement des réseaux. La question de la pérennité n’est pas posée de manière dramatique, dans la mesure où le projet de loi comporte une référence aux réseaux et à leur financement. Il est en effet affirmé que le traitement de la pathologie doit s’accompagner d’un développement des réseaux. Je vous invite à être attentifs aux modalités de développement des réseaux, car vous êtes les plus à mêmes de déterminer ce qui est adapté et pertinent. Placés au carrefour de l’offre médicale, vous apportez la plus-value de fluidifier le parcours du patient. Vous êtes donc capables d’identifier le rôle que vous jouez. Grâce au financement des réseaux parisiens, nous apporterons une contribution significative à cette réflexion essentielle.

Je vous souhaite une très bonne journée.

Michel ROUEFF

Président de l’URML Ile-de-France

L’URML Ile-de-France représente les 25 000 médecins libéraux franciliens, dont 8 300 médecins libéraux parisiens. L’Union Régionale a très tôt compris l’intérêt que présentent les réseaux dans la prise en charge des patients franciliens. Elle a su depuis de nombreuses années apporter son concours aux médecins libéraux promoteurs de réseaux.

Il est important que l’évolution des réseaux s’effectue en suivant le but d’une prise en charge la plus efficace possible pour les patients. Il est souhaitable que le décloisonnement entre médecins libéraux et médecins hospitaliers s’opère.

Les financeurs, tels que l’URCAMIF, doivent réfléchir à une évolution des réseaux, monothématiques actuellement, vers des réseaux pluri-thématiques qui constituent une perspective intéressante.

Je vous remercie.

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Michel LEROY

Conseiller de l’Ordre régional des pharmaciens

Je souhaite vous présenter les pharmaciens d’officines. 1 032 officines sont présentes à Paris, soit une pour 2 000 habitants. Ce chiffre est l’un des meilleurs à l’échelle française ; le service rendu à la population parisienne est donc important. En outre, chaque Parisien est à huit minutes à pied au plus d’une officine. Les officines reçoivent ainsi près de 120 000 patients par jours. Par ailleurs, les officines parisiennes présentent la particularité d’être au carrefour de multiples prescripteurs. En effet, les médecins généralistes, les médecins spécialistes, les hôpitaux publics et privés, les infirmières et les kinésithérapeutes disposent d’un droit à prescription. La proximité et la disponibilité des officines les placent au cœur du système de santé de la ville. L’officine constitue ainsi une ressource dans l’orientation et l’accompagnement des patients. Elle ne sera efficace que si elle s’exerce dans le cadre d’un réseau de santé de proximité. En ce sens, le conseil de l’Ordre régional des pharmaciens soutient les pharmaciens engagés dans les réseaux et cette journée de travail.

Je vous remercie.

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Les réseaux de santé à Paris : Etat des lieux

Catherine BERNARD

Adjointe au Directeur de la DASS de Paris

A la DASS, nous travaillons sous la responsabilité du Préfet et de l’Agence Régionale d’Hospitalisation. Ainsi, nous avons vocation à intégrer les futures agences régionales de santé.

Nous attendons la fin des débats parlementaires pour connaître les modalités de cette intégration.

Paris est une métropole marquée par l’importance de son offre de soins et de santé. La ville présente de nombreuses particularités : démographique spécifique, nombre de personnes âgées isolées relativement élevé et personnes vivant dans une grande précarité sociale. En outre, l’offre hospitalière est riche, diverse et spécifique, comme l’atteste l’existence de l’AP-HP et de nombreux hôpitaux privés. Compte-tenu des activités spécialisées que développent les hôpitaux parisiens, les bassins de recrutement dépassent largement le simple cadre de la ville de Paris.

L’offre de ville est marquée par une proportion faible de médecins généralistes. En outre, de nombreux médecins ne travaillent pas en secteur conventionnel-1. La pénurie en infirmières est particulièrement visible à l’hôpital. Elle est également sensible dans les soins ambulatoires.

Les besoins de soins ont évolué, compte tenu de l’âge, du développement de pathologies chroniques et du maintien à domicile des patients dans des conditions satisfaisantes. La situation est donc paradoxale : l’offre de soins est certes riche, voire pléthorique, mais les patients éprouvent des difficultés à se retrouver dans cette offre. Il est d’autant plus difficile de bénéficier d’une offre articulée et de proximité qu’on est sans ressources ou atteint d’une pluri-pathologie.

Dans ce contexte, comment les réseaux peuvent-ils garantir la qualité et l’accès aux soins ? Cette question est déjà traitée. Cependant, elle constitue une problématique toujours actuelle. Il convient de réduire la complexité du parcours des patients et de faciliter l’accès aux services adaptés, au moment opportun et dans des conditions satisfaisantes. Les ressources adéquates doivent ainsi être utilisées.

En tant qu’instance de financement, de contrôle, de planification et d’organisation des soins, notre rôle est donc de travailler avec l’ensemble des partenaires afin d’améliorer la qualité, la continuité et l’accessibilité aux soins. Nous veillons à assurer une approche pluridisciplinaire et à garantir la territorialisation des actions. A cette fin, les schémas de planification et d’organisation de l’offre de soins, ainsi que les projets médicaux de territoires, constituent autant d’outils.

Les réseaux sont centrés soit sur les besoins des professionnels, soit sur les parcours de soins, soit sur des services de proximité. Dans le dernier cas, d’éventuelles prestations gratuites sont assurées.

En outre, les réseaux peuvent être thématiques, lorsqu’ils traitent une pathologie particulière, ou généralistes, ancrés dans un territoire précis. Ils ont alors vocation à répondre à des besoins plus larges.

De nombreuses questions se posent. Comment concilier la réponse de proximité et l’approche thématique spécialisée ? Comment s’assurer que les besoins auxquels nous et les réseaux devons répondre sont convenablement couverts ? Comment garantir la lisibilité de nos organisations ? Comment permettre la diffusion des bonnes pratiques au sein des différents réseaux, et mutualiser

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des référentiels communs en matière de pratique professionnelle ? Comment assurer la couverture territoriale ? Comment assurer l’accessibilité, quelque soit le lieu de vie ? Les projets médicaux de territoire doivent permettre de travailler aux évolutions des organisations de l’ensemble des acteurs, de manière à trouver les articulations et à favoriser la bonne utilisation des ressources. Comment permettre à chaque professionnel participant à l’offre de soins primaires de mobiliser la ressource adéquate ? Autrement dit, comment concilier une approche intégrée de proximité avec la mobilisation de compétences spécialisées ? Comment articuler au quotidien les équipes spécialisées avec les équipes mobiles au sein des réseaux ou à l’aide d’interventions du réseau ? A ce titre, nous devons être en capacité de faire évoluer nos organisations. Comment permettre une réponse adaptée en termes de permanence et de continuité des soins ? Alors que la qualité de service a été significativement améliorée, nous devons travailler à la couverture des besoins, quelque soit l’heure et le jour auxquels ils s’expriment.

Les réseaux relatifs à la gériatrie sont l’AGEP, Paris NORD, le réseau ANCRAGE, le réseau GERONTO 15/7, et le réseau MEMORYS. Ces réseaux offrent des services variables. Il convient de travailler à l’amélioration du transfert des compétences entre les réseaux.

Deux réseaux interviennent dans le domaine du soin palliatif : le réseau QUIETUDE et le réseau ENSEMBLE.

Le cancer est traité par les trois réseaux Paris Nord, Paris Sud et Ouest et le réseau ROPE. D’autres réseaux régionaux interviennent sur la thématique du cancer à Paris : les réseaux ONCORIF, RIFOPE et Gynécomed. Je n’oublie pas le réseau régional de lutte contre la douleur, LCD Paris.

D’approche pluridisciplinaire, il améliore la prise en charge des patients souffrants de pathologies chroniques. Il regroupe les professionnels travaillant sur le champ de la douleur dans diverses disciplines.

L’accès aux soins pour les mères défavorisées est assuré par les réseaux Paris Nord, DAPSA (Dispositif d’appui à la périnatalité et aux soins ambulatoires, ou Dispositif d’appui à la parentalité et aux soins des addictions) et SOLIPAM. L’accès aux soins est également assuré par le réseau Psy Précarité, dont les modes de financement diffèrent de ceux des trois réseaux évoqués. Le réseau Psy Précarité vise à favoriser la prise en charge psychiatrique des personnes en situation précaire.

Je vous invite à consulter les documents de vos dossiers, et à prendre contact avec les réseaux afin de les découvrir. En effet, tous les réseaux gagnent à être connus. Je profite de votre présence pour vous remercier de votre dévotion à l’amélioration des pratiques professionnelles et de la prise en charge des patients. Je nous invite à travailler sur ces objectifs d’amélioration d’offre de soins, d’articulation, d’évaluation et de proximité. Le comité des réseaux y travaille. A Paris, les militants ont su innover et établir des liens entre les professionnels de santé. Ils ont permis aux structures institutionnelles de s’ouvrir. Il nous appartient de poursuivre ce travail afin de garantir qualité et accessibilité des soins.

Je vous remercie de votre attention.

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Marie-Renée BABEL

Directrice générale de la Caisse Primaire d’Assurance Maladie de Paris

La Caisse Primaire a pour mission de mettre en œuvre des politiques de gestion du risque et de prévention, afin d’assurer un égal accès à des soins de qualité à l’ensemble des assurés. Je me réjouis donc de vous voir si nombreux mobilisés autour de cet objectif.

De nombreux intervenants ont souligné la spécificité de l’offre de soins parisienne. Je souhaite compléter cette approche par des chiffres. Paris représente 2,6 millions d’individus protégés. 30 % des individus protégés sont des fonctionnaires travaillant à Paris. En outre, 9,5 % des assurés sont en situation précaire, bénéficiant de l’aide médicale d’Etat ou de la CMU. Paris est également aux mains de 17 400 professionnels de santé libéraux, dont 8 300 médecins.

La carence de l’offre de soins primaire s’illustre par le faible nombre de médecins généralistes par rapport à celui de médecins spécialistes. En province, ce ratio est de 1,12 ; à Paris, il est de 0,49. En outre, l’offre des dispensaires couvre 15 % des besoins de soins primaires. Enfin, 75 % des personnels parisiens libéraux exercent en honoraires libres.

Paris compte 767 établissements. Cependant, entre 30 et 40 % des patients ne sont pas résidents.

Par ailleurs, 8,5 milliards d’euros de prestations ont été versés, soit 7 % de l’objectif national des dépenses de l’assurance maladie. 75 % de ces dépenses sont des dépenses d’hospitalisation.

Dans ce contexte, l’offre n’est pas nécessairement adaptée, notamment aux populations les plus fragiles. L’accès aux soins, la coordination, la continuité et l’interdisciplinarité des prises en charge constituent ainsi un réel problème. La qualité de la prise en charge des patients par les réseaux est donc particulièrement importante pour la Caisse Primaire d’Assurance Maladie de Paris.

Dans le domaine de la périnatalité, les réseaux Paris NORD et REVHO travaillent respectivement à l’amélioration de la prise en charge des femmes enceintes en situation de précarité et à la réalisation en ville de l’IVG médicamenteuse. En matière de pédiatrie, le réseau bronchiolite REPOP est chargé de la prévention, du dépistage et du suivi des enfants obèses. Les réseaux travaillent également au suivi et à la prise en charge des maladies chroniques. Les réseaux Paris Diabète et Paris Nord travaillent sur le diabète. D’autres réseaux travaillent sur les maladies cardiaques, les insuffisances respiratoires, l’insuffisance rénale, les maladies neuro-dégénératives, l’accompagnement des personnes handicapées et la prise en charge des troubles du sommeil.

Prévention, dépistage, prise en charge, coordination d’équipes pluridisciplinaires, maintien à domicile, coordination entre médecine de ville et hôpital : tous les réseaux, sur leurs champs respectifs, participent à la mise en œuvre du plan de santé publique.

L’inquiétude des promoteurs des réseaux fait suite aux nouvelles orientations adoptées en 2007 en matière de réseaux de soins, et notamment à la diminution de l’enveloppe financière prévue. Il convient donc de travailler à l’optimisation des réseaux existants. Ainsi, il faut démontrer que les réseaux contribuent à améliorer l’efficience de l’offre de soins. Sans préjuger des modifications qui pourront résulter du débat parlementaire, le projet de loi a pour ambition de redessiner notre système de santé dans sa globalité. Il prévoit d’améliorer l’accès à l’offre de soins et à l’information, de décloisonner la vie à l’hôpital, de simplifier le parcours du patient et de développer la qualité des soins. Il prévoit une redéfinition des soins de la médecine de premier recours et des missions des médecins généralistes. Il cherche à renforcer la coordination entre les

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professionnels de santé et les personnels paramédicaux. Dans ce cadre modifiant le paysage sanitaire, les réseaux doivent se repositionner et apporter leur savoir-faire et leur expertise.

L’ambition du projet de loi est de prendre en compte l’ensemble des besoins de santé de la population sur un territoire et de coordonner l’intervention de tous les acteurs qui concourent à la prise en charge globale du patient. Les réseaux territoriaux de proximité ont un rôle important à jouer dans l’atteinte de cet objectif, car ils reposent sur le concept du médecin traitant. Ce dernier oriente le patient dans le système de soins. Le second déterminant du repositionnement des réseaux de santé est de montrer que les réseaux contribuent à l’amélioration de l’offre de soins existante, essentiellement de son organisation. L’usage des ressources doit ainsi être amélioré en simplifiant les parcours, en proposant des plans personnalisés aux patients et en facilitant le travail des professionnels de santé. En outre, l’amélioration de la qualité des soins passe par une prise en charge globale et une nouvelle modalité de suivi des patients.

Promouvoir les réseaux de santé consiste donc à démontrer leur valeur ajoutée par rapport aux dispositifs existants. L’évaluation de leur action constitue donc un élément essentiel pour l’Assurance Maladie. Cependant, il est insuffisamment développé à ce jour. Le nouveau dispositif doit donc accorder une place importante à l’évaluation. Alors que l’enveloppe de financement a été diminuée en 2008, il convient de rappeler que Paris a bénéficié de 44 millions d’euros durant la période 2003-2008, notamment à travers la dotation régionale pour le développement des réseaux. Il est donc légitime que les financeurs demandent des comptes sur les résultats obtenus. Le service médical fourni aux patients est-il amélioré par la prise en charge en réseaux ? Le décloisonnement entre la médecine de ville et hôpital a-t-il progressé ? Les pratiques médicales et les modes d’interventions des acteurs ont-ils été modifiés ? Combien de professionnels de santé sont engagés dans les réseaux ? Combien de patients sont pris en charge ? Quel est l’impact économique sur les dépenses hospitalières et les dépenses de ville ?

L’Assurance Maladie attend légitimement un retour sur investissement sur la qualité des soins, sur le plan économique et en termes d’efficience. Parce que je suis convaincue du travail remarquable accompli par les réseaux, davantage de rigueur, de suivi et de créativité sont nécessaires. De nouveaux outils, de nouveaux métiers, une nouvelle approche doivent voir le jour. Les moyens doivent être davantage mutualisés. Enfin, l’évaluation extérieure doit être systématique. Les réseaux de santé trouveront alors toute leur place dans le paysage de l’offre de soins que nous devons construire ensemble. L’Assurance Maladie les accompagnera dans cette dynamique.

Je vous remercie et vous souhaite une bonne journée.

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Atelier 1. Le réseau de santé porteur de qualité – de la qualité des soins à la démarche qualité

Marijo TABOADA

Je suis médecin coordinateur du réseau de santé DAPSA.

Sophie HOUZARD

J’occupe la même fonction au sein du réseau GYNECOMED.

Sylvie ROYANT PAROLA

En tant que présidente du réseau MORPHEE, je remplacerai Aurélia de Mascarel qui n’a pu venir pour des raisons personnelles.

Claude SOKOLOWSKY

Je suis membre du réseau CISS d’Ile-de-France.

Marijo TABOADA

Nous avons dégagé quelques pistes de réflexion aboutissant à deux séries de présentation au cours de cet atelier. Il existe un certain nombre de méthodes éprouvées en matière de démarche qualité.

Un réseau réunit des personnes de professions très diverses, y compris non médicales. Pour cette raison, il nous a semblé opportun de nous demander comment rapprocher des professions différentes, ainsi que de se pencher sur l’aspect innovant de l’organisation en réseau.

I. L’innovation comme réponse à la complexité du parcours d’un patient

Claire SUZANNE-LAMARRE

Nous avons choisi de présenter le parcours d’un patient diabétique en situation difficile. Nous tâcherons de décrire la situation de ce patient que nous rencontrons très souvent dans nos réseaux respectifs. Le parcours de soin d’un patient en situation difficile nécessite l’intervention d’une pluralité d’acteurs et de structures (hôpitaux, CMS, associations de patient, institutions publiques, etc.). Or peu de liens sont tissés à l’heure actuelle entre les différents intervenants. Les professionnels font part de leur isolement. Il est pourtant essentiel qu’un patient puisse bénéficier d’un relais en ville pour son accompagnement diététique.

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La réponse innovante se trouve dans le réseau de santé qui permet de faciliter l’accès aux soins et de répondre aux besoins des patients, en permettant à une pluralité d’acteurs de travailler en commun, et de réunir des réseaux qui s’organisent en partenariat.

Prenons l’exemple d’un patient diabétique de type 2, âgé de 72 ans. Il a déménagé depuis peu à Paris. Il a pris contact avec une association de patients dont il a entendu parler dans son ancien département. Il déclare ne pas avoir de médecin traitant ni d’infirmière. Etant donné ses difficultés, l’association l’invite à contacter le réseau Paris Diabète. Ce patient décide de prendre contact avec le réseau, qui lui remet une pochette qui devra contenir le double des bilans (biologique, diététique et infirmier) qui seront effectués dans le cadre de son suivi.

Le réseau lui communique l’identité d’infirmières libérales proches de son domicile. Il lui propose également des consultations individuelles et des ateliers de groupe. Il lui démontre l’importance d’avoir un médecin traitant, qui sera le référent du réseau de diabète. Ce médecin peut être généraliste ou spécialiste. L’infirmière l’aide dans la recherche d’un service de soin à domicile.

Dans l’éventualité où le médecin traitant n’est pas adhérent, Paris Diabète lui adresse une brochure pour lui proposer de rejoindre le réseau.

En fonction des informations fournies par le patient, le médecin traitant pourra demander des examens complémentaires. Une fiche d’hôpital de jour a été élaborée entre deux hôpitaux et Paris Diabète en vue de faciliter l’accès du patient aux examens hospitaliers. Enfin, Paris Diabète informe le patient et le médecin des coordonnées des réseaux de néphrologie, qui faciliteront le suivi néphrologique et une prise en charge diététique du patient par une diététicienne compétente.

Cécile POUTEAU

Le réseau RENIF prend ensuite le relais de ce patient. Le médecin peut solliciter des conseils en néphrologie et adresser le patient à un néphrologue. La coordination du RENIF transmet les coordonnées d’un néphrologue en ville situé à proximité du domicile du patient. Le réseau propose au médecin la liste des examens médicaux nécessaires en vue de limiter les consultations inutiles.

Le partenariat avec Paris Diabète permet de garantir au médecin qu’il n’est pas obligé d’adhérer au réseau de néphrologie.

Le néphrologue reçoit le patient dans un centre de santé. Il diagnostique la maladie rénale. Il explique au patient sa maladie en utilisant une terminologie adaptée, et propose un plan de soin repris par le médecin traitant. Enfin, il propose des services complémentaires à ceux proposés par Paris Diabète.

Le réseau transmet au coordinateur la prescription diététique du néphrologue. Le médecin traitant propose ensuite au patient une liste de diététiciens libéraux. Le réseau indemnise les diététiciens dans le cadre de la rémunération spécifique.

Pierre-Yves TRAYNARD

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Les innovations sont recherchées pour proposer des solutions aux personnes en situation de polypathologie. Elles consistent à proposer un parcours et une éducation adaptés à leur situation : rencontrer des professionnels de santé compétents et coordonnés, accéder à des services et prestations, non pris en charge par les systèmes habituels de remboursement social, faciliter l’accès aux soins, ainsi que mettre en place des programmes d’éducation thérapeutique individuels et en groupe.

Les réseaux sont indispensables car les professionnels n’acceptent plus de travailler de manière isolée. Les réseaux permettent un brassage de compétences utile pour l’éducation des patients.

Enfin, la dernière innovation importante pour les professionnels est liée au fait que ceux-ci trouvent au sein du réseau de nouvelles compétences susceptibles d’être mises en œuvre.

Corinne BAGNIS

Il apparait en néphrologie un énorme besoin de prise en charge des maladies de manière plus précoce pour diminuer la durée d’hospitalisation des patients. Pour cette raison, il est essentiel de développer les partenariats dans notre secteur. Le réseau doit pouvoir partager les coordonnées des soignants. L’activité hospitalière doit s’appuyer sur une prise en charge précoce du patient en ville, ainsi qu’adresser des patients en ville à l’issue du passage à l’hôpital. L’hospitalisation d’un patient suivi de manière précoce dure 48 heures, alors que celle d’un patient en dialyse dure un mois.

Claude SOKOLOWSKY

Il y a 80 000 diabétiques à Paris, dont la plupart échappent malheureusement aux réseaux de patients. La situation du patient qui sert d’exemple au réseau est remarquable. La plupart des diabétiques sont pris en charge par des médecins généralistes en ville qui ne se rendent pas compte de leur situation. Comment faites-vous pour élever le niveau de la prise en charge des médecins qui adhèrent au réseau ?

Pierre-Yves TRAYNARD

Le réseau est une organisation pluridisciplinaire qui favorise le brassage de compétences. Il est vrai que le réseau attire, au départ, principalement des militants. Les référentiels sont conçus pour faciliter le travail des professionnels et les liens avec l’hôpital, ce qui génère une organisation susceptible de profiter à tous les patients. Il faut mettre en avant la dimension humaine, professionnelle, d’un réseau.

L’exemplarité du réseau consiste à expérimenter un certain nombre de processus, d’outils et de fonctionnements susceptibles de permettre l’évolution d’un système de santé atomisé. Le réseau Paris Diabète n’est pas en mesure de prendre en charge tous les diabétiques parisiens, mais il peut proposer un certain nombre d’innovations qui peuvent servir ces patients et aider leurs soignants à être plus compétents et performants.

De la salle

Je suis médecin généraliste adhérent de Paris Diabète. La fiche du réseau m’aide à définir la situation du patient et à améliorer mon niveau de compétences. Par ailleurs, l’amélioration du

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niveau de compétences passe surtout par la capacité à travailler avec le réseau de professionnels et patients.

Sylvie ROYANT PAROLA

Je note que le réseau prévoit que le plan des soins est mis en place par le médecin traitant.

Comment faites-vous pour impliquer l’ensemble des médecins, dont certains n’adhèrent pas au réseau ? Beaucoup de travail reste à faire dans ce domaine.

II. Démarche qualité et prise en charge pluriprofessionnelle de la douleur à domicile

Jean-Marc MOLLARD

Le réseau Ensemble a pour tâche principale la prise en charge des patients au quotidien. C’est dans ce contexte qu’un programme qualité a été mis en place. Cette expérimentation a pu se développer grâce au travail acharné de l’équipe de coordination et de nombreux autres partenaires.

Le réseau Ensemble est un réseau de santé en soins palliatifs et en cancérologie qui intervient dans quatre arrondissements de Paris (400 000 habitants). Dans ce secteur, 340 médecins généralistes et 255 infirmières ont travaillé au moins une fois dans le cadre du réseau Ensemble.

Le réseau s’est notamment appuyé sur deux études menées en 1991 et 2004 concernant la douleur du patient atteint de cancer en France. En dépit d’une légère amélioration entre les deux études, il apparaît que schématiquement l’évaluation et le traitement de la douleur restent inadéquats ; les progrès constatés restent en deçà de ce que l’on pourrait attendre en appliquant les stratégies qui ont fait leurs preuves. D'une manière générale, les professionnels de santé sous-estiment la douleur du patient.

Pour les pouvoirs publics, la prise en charge de la douleur est une priorité depuis la loi du 4 mars 2002.

Les études générales révèlent que les recommandations effectuées auprès des professionnels ne suffisent pas à modifier les pratiques.

L’amélioration continue de la qualité s’appuie sur cinq principes de base :

• s’intéresser à l’organisation plutôt qu’aux performances individuelles ;

• rechercher l’implication des professionnels ;

• considérer la satisfaction du patient ;

• recueillir des données sur les résultats des soins ;

• s’appuyer sur des recommandations.

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Une enquête préalable a été menée auprès de patients. A cette occasion, il a été constaté que le traitement de la douleur était probablement insuffisant. Dans l’enquête menée auprès des professionnels, l’analyse des pratiques déclarées permettait de dégager des « gisements de qualité » : utiliser des outils d’évaluation ainsi qu’un support pour noter les évaluations, reconnaître un certain type de douleurs, savoir traiter les effets indésirables de certains médicaments, etc.

Le PAQ vise à promouvoir l’évaluation de la douleur avec des outils validés, le rôle de l’infirmière auprès du patient, le partage du projet thérapeutique et du suivi entre le médecin et l’infirmière, l’utilisation par celle-ci d’outils pour alerter le médecin en fonction de ce qu’elle constate au quotidien.

Dans une première version, le PAQ consistait a organiser une visite d’inclusion par les salariés du réseau consistant à définir une ligne de base et éventuellement les mesures d’urgence pour améliorer le traitement de la douleur, puis une visite conjointe du médecin traitant et de l’infirmière pour qu’ils puissent définir en commun des objectifs d’amélioration de la douleur et enfin le suivi quotidien par l’infirmière. Trois outils d’évaluation et de suivi étaient préconisés.

Aujourd’hui, après plusieurs ajustements, la procédure a été allégée et une feuille de suivi simplifiée a été retenue.

Le réseau met à la disposition des médecins généralistes un livret d’aide à la prescription. L’équipe de coordination organise le recueil et l’analyse des feuilles de suivi.

A la fin des prises en charge, des réunions d’analyse de pratique sont proposées. Elles entrent dans le cadre de l’évaluation des pratiques professionnelles (EPP) des médecins généralistes.

Débat avec la salle

Claude SOKOLOWSKY

Il est fondamental d’évoquer la question de l’entourage du patient dans les questions relatives aux soins palliatifs. En effet, il est essentiel de former le conjoint des patients à la situation de ce dernier. En outre, il faut se demander comment faire adhérer davantage de médecins militants aux réseaux.

Jean-Marc MOLLARD

Il faut montrer aux médecins que le réseau peut leur rendre service.

Pierre-Yves TRAYNARD

La maladie chronique a modifié la relation entre patients et soignants. En effet, la plupart des médecins ont été formés à la maladie aigue, alors que le patient devient le principal moteur de ses soins dans le cas d’une maladie chronique. Le rôle des réseaux consiste aussi à promouvoir le dialogue entre le médecin et le patient.

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Marijo TABOADA

Il convient de se demander comment élaborer une démarche qualité susceptible de prendre en compte les situations individuelles.

Jean-Marc MOLLARD

Le réseau connait un nombre croissant de professionnels au sein de son territoire d’intervention.

Sophie HOUZARD

Les deux réseaux présentés aujourd'hui ont construit des outils qui mêlent le soin médical et paramédical à des questions organisationnelles, ce qui me semble très important.

De la salle

La question de l’organisation est essentielle. Nous devons favoriser la mise en commun des protocoles organisationnels.

Sophie HOUZARD

Il me semble intéressant de constater comment la mise en place de règles a créé une certaine souplesse au sein des réseaux.

Sylvie ROYANT PAROLA

Les médecins traitants sont généralement réticents vis-à-vis des réseaux avant d’apprendre à les connaître. Le réseau MORPHEE a proposé des outils simples aux médecins pour structurer leur participation.

Pierre-Yves TRAYNARD

La diffusion des recommandations officielles ne change pas tellement les pratiques. En revanche, les réflexions en commun des professionnels de santé favorisent l’appropriation des outils.

Marijo TABOADA

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Sylvie ROYANT PAROLA

Il me semble intéressant de remarquer que le changement du niveau de connaissance du patient amène celui-ci à modifier l’approche du médecin sur sa maladie, ce qui génère une éducation réciproque du médecin et du patient.

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Atelier 2. Accès aux soins, offre de soins et réseaux de santé, spécificités de Paris

Elle pleurait sous la tente…

Alain MERCUEL

Psychiatrie-Précarité

Ce titre correspond aux populations que nous aidons, en situation de précarité. Le « Réseau Psychiatrie-Précarité » à Paris est constitué de plusieurs équipes rattachées chacune à leur établissement psychiatrique. La ville de Paris compte cinq établissements de ce type. Les équipes sont composées de médecins, d’infirmiers, d’assistants sociaux et de psychologues. Elles sont en relation avec le « Réseau Souffrances et Précarité ». Plus d’une vingtaine de collaborateurs du réseau travaillent chacun dans la zone de l’établissement auquel ils sont rattachés. De plus, les équipes s’intègrent dans un développement national d’Equipes Mobiles Psychiatrie-Précarité qui, elles, bénéficient de nombreux financements (dont les financements de réseaux). Toutes ces équipes sont cadrées par une circulaire datant du 23 novembre 2005 et tentent de répondre aux missions qui leur sont dévolues, tant auprès du public concerné en situation de grande précarité et d’exclusion qu’auprès des acteurs de première ligne.

Des permanences sont assurées dans les lieux où sont hébergées les personnes. Des interventions mobiles et proactives sont effectuées. Des entretiens individuels sont menés, des accueils, orientations, et accompagnements sont organisés afin de faciliter l’accès de ces personnes vers les personnels médicaux appropriés. Enfin, sont mis en place les animations de groupes d’échanges ou de parole, ainsi que des ateliers thérapeutiques. L’ensemble de ces actions nécessite davantage de moyens au vu de la fréquentation parisienne de personnes en situation de grande précarité ou d’exclusion.

En outre, nous constituons une interface entre les structures sociales parisiennes, les secteurs de psychiatrie et les personnes en situation de précarité. Des actions auprès des associations, des structures sociales et médico-sociales sont menées par les équipes mobiles qui proposent régulièrement des formations et des actions de reconnaissance et d’échanges. Il s’agit donc d’un fonctionnement en réseau, permettant un appui des équipes sociales ou médicales et le maintien des liens sociaux et thérapeutiques.

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Exclusion sociale et maternité : défi relevé

Prisca MICHEL

SOLIPAM

Le nombre de femmes enceintes en situation de grande vulnérabilité à Paris est évalué à 1 000.

Isolées, disposant de peu ou d’aucune ressource, sans logement, ces femmes racontent des histoires de violence, de solitude et d’exil. Au dernier semestre 2008, l’âge moyen des personnes rencontrées est de 30 ans ; la plus jeune est âgée de 18 ans, la plus âgée de 43 ans. 16 % ne disposent d’aucune couverture sociale.

L’accès aux soins en périnatalité est un problème de santé publique. En effet, l’influence de la précarité sur l’issue de grossesse est démontrée. A titre d’exemple, dans le réseau Solipam, le taux de césarienne est de 42 %, une femme sur deux connaît deux hospitalisations, le taux de transfert néonatal s’élève à 12 %.

Le constat des équipes de terrain illustre l’épidémiologie : suivis de grossesses tardifs, erratiques ou inexistants, inscriptions dans les maternités difficiles, suivis médicaux post-natal de la mère et de l’enfant problématiques. Sur le plan social : pas de suivi social, instabilité et parcours d’errance entre les hébergements, méconnaissance des droits et des institutions.

C’est ainsi que des professionnels de l’urgence sociale et des professionnels de santé se sont mobilisés ensemble pour créer le réseau Solipam. Son objectif : faire accéder ces femmes enceintes aux soins, aux droits et préparer l’arrivée de l’enfant dans les meilleures conditions possibles grâce au travail en réseau de professionnels et d’institutions des champs sanitaire et social. Le réseau réunit l’AP-HP, le CASP, le Samu social de Paris, des médecins libéraux, la DFPE, DASES, Emmaüs, Aurore, Amicale du nid….

Le parcours médico-social a été conçu avec les professionnels du réseau dans le respect de principes et de valeurs partagés : co-construction, coordination, décloisonnement, inter culturalité, évaluation et amélioration des pratiques pour utiliser aux mieux les parcours médicaux et sociaux existants.

Comment mesurer l’apport du réseau en termes médico-social ? Sur le plan médical, toutes les femmes ayant transité par le réseau ont eu un suivi de grossesse. 99 % d’entre elles ont accouché sur le site prévu. Sur le plan social, il n’y a plus aujourd’hui de femmes avec des bébés dans la rue.

Les réponses tant sanitaires que sociales, notamment celle du Samu social de Paris, se sont améliorées qualitativement.

Qu’en est-il du retour sur investissement de Solipam ? Le coût annuel de la coordination s’élève à 300 000 euros. Si l’on se pose la question du point de vue éthique : la recherche de l’amélioration des prises en charge est une nécessité. Du point de vue des professionnels : le réseau est un élément de sécurité et d’amélioration des pratiques. Du point de vue des femmes, est-il préférable de leur donner 220 euros par mois ou de favoriser leur accès aux soins ? Du point de vue de la société : comment mesurer l’impact de l’amélioration du lien social ? L’intégration des femmes ? Du point de vue de l’assurance maladie, les sommes dépensées par femme (environ 2200 euros) ont-ils permis d’économiser des journées d’hospitalisation, des consultations et des examens ? La réflexion est ouverte.

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Merci à l’ensemble des acteurs soutenant ce travail.

Méconnaissance et refus de soins en gérontologie : quelles prises en charge à Paris par les réseaux ?

Albert SERVADIO

AGEP, Réseau de Santé Paris Nord

Les personnes âgées accèdent aux soins de façons très variables. En effet, certaines d’entre elles refusent les soins, tandis que d’autres ne sont tout simplement pas inscrites à la Sécurité Sociale ! Les personnes âgées sont prises en charge par les médecins généralistes et les services hospitaliers.

Toutefois, le faible nombre de médecins généralistes pose et posera des problèmes dans la prise en charge des personnes âgées.

La désertification des campagnes modifie la sociologie des personnes âgées à Paris. Désormais, celles-ci ne quittent plus Paris. En outre, l’environnement des personnes âgées en ville se modifie.

La solitude croît : la présence des gardiens d’immeuble, des travailleurs, de la famille et des entreprises se raréfie.

L’accès aux soins pour les personnes âgées à Paris est difficile, du fait du malade (troubles psychiatriques) et de son environnement (isolement social). Souvent, la personne âgée ne dispose pas d’informations relatives à l’offre de soins. Certaines personnes âgées restent enfermées chez elles, à la faveur d’aides ponctuelles qui se substituent à de véritables prestations de services à domicile. Certaines difficultés de l’accès aux soins sont en rapport avec la notion des droits de la personne et de son application stricte. En effet, cette notion ne prend pas toujours en compte les capacités cognitives et l’état psychiatrique de l’individu. La situation d’isolement s’aggrave avec des attitudes d’intempérance, avec une dégradation de la nutrition et de l’hygiène personnelle et avec des troubles du comportement.

La prise en charge des personnes âgées par les réseaux s’effectue sur demande des services sociaux, des acteurs sanitaires, de la CRAMIF, des bailleurs sociaux, des acteurs du réseau, du voisinage, de la famille éloignée, des associations et des commerçants de proximité.

Les ressources des réseaux comportent une équipe professionnelle interne transversale, les adhérents aux réseaux et des partenariats institutionnels variés. Il est impératif d’aller vers les personnes âgées, sans espérer qu’elles viennent vers nous.

La prise en charge peut être améliorée par l’estime mutuelle des professionnels, la reconnaissance mutuelle des compétences, la culture transversale, la prévention, la communication (institutionnelle), l’information, la formation des acteurs et la réalisation de nouveaux concepts tels que celui de la gestion de cas. Le guichet unique doit être visible et accessible.

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Je vous remercie.

SINDEFI-SEP : du centre de recours spécialisé parisien au quotidien de l’individu handicapé

Alain CREANGE

SINDEFI-SEP

Notre réseau traite la problématique de la sclérose en plaques et des maladies inflammatoires du système nerveux dans la moitié est de l’Ile-de-France. Nous prenons en charge l’ensemble des patients souffrant de maladies inflammatoires. 600 professionnels de santé sont ainsi mobilisés. Le territoire d’intervention du réseau comprend les départements de l’Essonne, de la Seine-et-Marne, de la Seine-Saint-Denis, du Val-de-Marne et de Paris.

L’offre de santé est particulière à Paris, notamment pour les maladies neurologiques. De nombreux centres de recours spécialisés y sont en effet implantés. Ces centres de recours n’ont toutefois pas la capacité d’absorber l’ensemble des demandes des patients. De plus, leur recrutement est régional voire national. La consultation en centre de recours s’effectue sans continuité : une visite par an.

Afin de faciliter l’exercice de ses missions au quotidien, SINDEFI-SEP dispose d’un site web et compte développer un système de courriel sécurisé. SINDEFI-SEP répond aux difficultés d’une maladie chronique, de manière adaptée à la situation dans l’histoire naturelle de la maladie. Une équipe de coordination tente de répondre aux demandes. De plus, nous avons tenté de délocaliser nos services afin de répondre à l’enjeu territorial.

Nous offrons des solutions pratiques (orientations médicales, aides techniques et ressources humaines) afin de répondre aux situations de déficit neurologique. Par ailleurs, le réseau dialogue avec trois interlocuteurs : le patient, l’hôpital et le professionnel de santé.

Les patients bénéficient d’une évaluation globale s’appuyant sur les aspects médical, paramédical, psychologique et social. Les professionnels profitent d’un annuaire ressource toutes disciplines. En outre, nous proposons des prestations de formations pour les infirmières, psychologues et aides à domicile.

SINDEFI-SEP s’appuie sur les RCP (réunions de concertation pluridisciplinaire) délocalisées, avec un staff online. En outre, la géographie des patients et des flux est mal connue. De plus, les professionnels éprouvent des difficultés à identifier les ressources. SINDEFI-SEP travaille à évaluer et améliorer l’offre des prestations et la continuité de la prise en charge.

En conclusion, le réseau s’est développé comme lien entre les centres experts et les professionnels de proximité. Il joue un rôle indispensable pour une prise en charge globale des patients handicapés.

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Débat

Thomas SANNIE

Il était nécessaire d’effectuer une publicité de l’ensemble des réseaux auprès des professionnels de santé. L’objectif est de mobiliser les ressources adéquates. Une publicité auprès des patients est également utile. En outre, le consentement des patients constitue une question fondamentale. Des carences sur cette problématique sont en effet enregistrées. Le travail avec les associations apparaît dès lors incontournable. La question de la contribution des réseaux à l’offre de soins est posée.

Marie-Laure ADOU

Je ne pense pas que les réseaux aient vocation à prendre massivement en charge les patients. Les réseaux sont avant tout un lieu de recherche et d’innovation de la prise en charge. En revanche, l’apport des réseaux doit être massivement clarifié. Un outil de communication doit être mis en place afin que le médecin puisse facilement solliciter une structure spécialisée pour le traitement d’une pathologie spécifique.

Jacky NIZARD

Après prise en considération des exposés de cet atelier, j’ai le sentiment que les réseaux permettent une prise en charge individuelle, et non une prise en charge de masse.

Albert SERVADIO

En gériatrie, nous considérons que la prise en charge est individuelle et spécifique. En outre, celle- ci ne peut suivre un schéma organisé.

Alain CREANGE

La vocation d’un réseau est effectivement floue, pour toute personne extérieure à celui-ci. Par ailleurs, un patient dépendant axera sa demande sur un médicament : ses conditions de vie quotidienne ne seront donc malheureusement pas évoquées.

Jean-Pierre AUBERT, médecin généraliste

Je partage l’opinion de Marie-Laure sur le caractère expérimental des réseaux. Un caractère industriel n’est pas souhaitable, bien que le passage d’une phase expérimentale à une phase

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Jacky NIZARD

L’hétérogénéité géographique des réseaux s’explique par leur fondation sur initiative individuelle.

Docteur MAMOUCHE

Pouvons-nous faire appel aux acteurs pour faire connaître les expériences menées ? Une action généralisée d’information et de communication dans les journaux médicaux, grand public et locaux serait utile.

Alain MERCUEL

Je conviens du défaut de communication de la médecine auprès du grand public. Des efforts doivent donc être accomplis. Un site Internet regroupant l’ensemble des informations relatives aux réseaux pourrait être mis en place.

Docteur MAMOUCHE

Une publicité organisée à un niveau général auprès de la population et des médecins pourrait-elle être organisée ? L’information sur l’action des réseaux doit être active. Nous devons démontrer l’utilité des réseaux.

Alain MERCUEL

Je suggère que nous nous organisions en fédération de réseaux.

Thomas SANNIE

Je ne sais pas si la publicité des réseaux auprès de la population est véritablement nécessaire. La publicité des réseaux démontrant une véritable valeur ajoutée apparaît prioritaire. Quoiqu’il en soit, chaque individu devrait pouvoir prendre connaissance de la structure de soins adaptée à ses besoins.

Alain CREANGE

La finalité des réseaux est d’assurer l’équité d’accès aux soins d’un point de vue territorial. Ce message doit être largement diffusé.

Dr. Virginie HALLEY DES FONTAINES

La résistance des patients à l’entrée dans les réseaux est-elle évaluée ?

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Thomas SANNIE

A ma connaissance, aucune étude de ce type n’a été menée. Seul le réseau SOLIPAM pourrait apporter une réponse, dans la mesure où le consentement des femmes est demandé. Dès lors, les éventuels refus ont pu être dénombrés.

Prisca MICHEL

Pour 150 prises en charge, trois femmes ont refusé d’adhérer au réseau.

Thomas SANNIE

Un individu bien informé semble donc plus enclin à adhérer à un réseau.

Albert SERVADIO

Dans les réseaux, l’adhésion du patient au réseau est obligatoire.

Alain CREANGE

Refusez-vous d’aider un patient qui n’adhérerait pas au réseau ?

Albert SERVADIO

Non, nous ne refusons pas. Nous intervenons systématiquement, en persuadant le patient d’adhérer au réseau. Jusqu’à présent, nous n’avons relevé aucun refus.

Jean-Pierre AUBERT, médecin généraliste

Le refus est souvent manifesté. Les Africaines porteuses du virus du VIH s’estiment stigmatisées par la simple consultation des acteurs du réseau. Une entrée anonyme est donc souhaitable.

Nathalie BAUNOT

Le réseau Périnatalité Paris Nord n’a essuyé quasiment aucun refus des femmes enceintes. Le suivi y est personnalisé.

De la salle

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Martine WEIL

Je représente le comité de la Ligue contre le Cancer. Les malades demandent avec insistance des annuaires, afin de connaître les interlocuteurs à contacter.

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Atelier 3. Impact sur le fonctionnement de l’hôpital et de la médecine de ville

Intervenants :

Anne-Sophie RIGAUD, MEMORYS Michel Van Den AKKER, ROPE

I. Drépanocytose et optimisation de la prise en charge de proximité

Assa NIAKATE, RIOFSED

Je suis le médecin coordinateur du réseau ouest-francilien de soin des enfants drépanocytaires. Ce réseau basé à Necker Enfants Malades a pour territoire géographique l’Ouest parisien, le 78 et le 92.

Je vais vous parler très rapidement de notre expérience réseau de délocalisation de la prise en charge vers la médecine de proximité - hospitalière dans un premier temps, de ville dans un second.

La drépanocytose est la maladie génétique dépistée la plus fréquente en France - 1 cas pour 2 065 naissances sur le plan national, 1 pour 780 en Ile-de-France. La drépanocytose est une priorité de santé publique, aussi bien sur le plan national qu’international. Le 19 juin est d’ailleurs la journée nationale de la drépanocytose. Cliniquement, cette maladie se caractérise par des manifestations douloureuses osseuses, une anémie hémolytique chronique et une susceptibilité aux infections à germes encapsulés. La drépanocytose répond très bien à la mise en place de mesures préventives précoces. D’où l’idée de mettre en place un réseau de prise en charge des enfants drépanocytaires, l’objectif étant d’optimiser la prise en charge de proximité pour améliorer la qualité de vie quotidienne des patients et de leur entourage.

Le réseau ouest francilien est un réseau de santé pédiatrique. Nous prenons en charge des patients âgés de 0 à 18 ans. En tant que réseau de santé, nous avons un rôle de lien entre les différents intervenants - coordination hospitalière, ville-hôpital. Nous réorientons les familles vers le centre hospitalier de proximité, puis nous leur proposons des médecins libéraux et d’autres intervenants de santé situés au plus proche de leur domicile.

En tant que centre de référence pour la prise en charge de la drépanocytose, Necker reçoit les fiches de dépistage des enfants atteints de symptômes drépanocytaires majeurs. Tout enfant dont la maladie est confirmée est réorienté, via le réseau, vers une douzaine de centres hospitaliers partenaires. Entre le 1er septembre 2005, date de mise en fonction du réseau, et le 31 décembre 2008, 157 fiches de dépistages ont été adressées à Necker et 149 enfants ont été convoqués sur le site. Le réseau a ensuite réorienté 119 patients vers un centre hospitalier de

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