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ICHTYOPLANCTON EN DÉRIVE DANS LA RIVIÈRE JACQUES-CARTIER AU PRINTEMPS 1992

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(1)

DANS LA RIVIÈRE JACQUES-CARTIER

AU PRINTEMPS 1992

(2)

Direction générale de la ressource faunique Service de la faune aquatique

ICHTYOPLANCTON EN DERIVE DANS LA RIVIÈRE JACQUES-CARTIER

AU PRINTEMPS 1992

par

Raymond Chabot Bernadette Jacquaz Laboratoires SAB inc.

et Fay Cotton

Service de la faune aquatique

Ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche Québec, janvier 1993

(3)

CHABOT, R., B. JACQUAZ. et F. COTTON. 1993. Ichtyoplancton en dérive dans la rivière Jacques-Cartier au printemps 1992. Ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche, Direction générale de la ressource faunique, Service de la faune aquatique, Québec. 36p.

Dépôt légal

Bibliothèque nationale du Québec 2e trimestre 1993

ISBN: 2-550-27799-6

(4)

Ill

RESUME

L'ichtyoplancton de la rivière Jacques-Cartier a été caractérisé afin de déterminer quelles espèces de poisson frayaient dans la rivière et en particulier, si l'esturgeon noir (Acipenser oxvrhvnchus) était parmi celles-ci. L'échantillonnage qui s'est déroulé à l'embouchure de la rivière du 13 mai au 2 juillet 1992 à l'aide de filets de dérive, comprenait également la prise de données physico-chimiques. La composition spécifique de l'ichtyoplancton est majoritairement constituée de meuniers (Catostomus sp.) et de raseux-de-terre (Etheostoma nigrum) et elle s'apparente à celle de nombreux tributaires du fleuve Saint-Laurent. Aucun spécimen d'esturgeon noir n'a été capturé. Le succès de pêche est inférieur à celui estimé l'année précédente à l'embouchure de la rivière Chaudière. La séquence temporelle de l'apparition des larves des différents taxons semble être liée à la température de l'eau et s'accorde avec celle décrite dans la littérature. Les individus capturés sont en majorité de jeunes larves et leur taille a peu varié au cours de l'étude suggérant que les individus sont exportés rapidement vers le fleuve.

(5)
(6)

V

TABLE DES MATIÈRES

Page

RESUME iii TABLE DES MATIÈRES v LISTE DES TABLEAUX vii LISTE DES FIGURES viii LISTE DES ANNEXES ix

1. INTRODUCTION 1 2. AIRE D'ÉTUDE 2 3. MATÉRIEL ET MÉTHODES 2 3.1 Échantillonnage 2 3.1.1 Données physico-chimiques 4 3.1.2 Collecte d'adultes 4 3.1.3 Collecte de Pichtyoplancton 4 3.2 Analyse en laboratoire 5 3.2.1 Tri et identification 5 3.2.2 Mesure de taille 6 3.3 Traitement des données 6 4. RÉSULTATS 7 4.1 Données physico-chimiques 7 4.2 Adultes 9 4.3 Ichtyoplancton 9

4.3.1 Composition spécifique, succès de pêche et abondance

relative 9 4.3.2 Évolution temporelle des captures et de la taille de

l'ichtyoplancton 13 5. DISCUSSION 18 5.1 Données physico-chimiques 18 5.2 Composition spécifique, succès de pêche

et abondance relative de l'ichtyoplancton 19 5.3 Évolution temporelle 20

(7)

TABLE DES MATIÈRES (suite)

Page

6. CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS 24

REMERCIEMENTS 26 LISTE DES RÉFÉRENCES 27 ANNEXES 31

(8)

VII

LISTE DES TABLEAUX

Page

Tableau 1. Nombre de poissons adultes capturés au moyen de différents engins

sur la rivière Jacques-Cartier entre le 15 mai et le 2 juillet 1992. . . . 10 Tableau 2. Abondance, selon leur stade de développement, des poissons

capturés à l'aide de filets à plancton dans la rivière Jacques-Cartier

entre le 13 mai et le 2 juillet 1992 11 Tableau 3. Succès de pêche (C.P.U.E.) des larves de poissons de la rivière

Jacques-Cartier, enregistrés entre le 13 mai et le 2 juillet 1992, au

moyen de deux types d'échantillonnage 12 Tableau 4. Longueur totale moyenne (mm) et écart-type entre parenthèses des

quatre taxons les plus fréquemment échantillonnés dans le plancton

de la rivière Jacques-Cartier entre le 13 mai et le 2 juillet 1992 16 Tableau 5. Abondance des organismes ichtyoplanctoniques récoltés dans la

rivière Jacques-Cartier entre le 13 mai et le 2 juillet, au moyen de

deux types d'échantillonnage 17 Tableau 6. Comparaison de l'abondance et de la richesse spécifique de

l'ichtyoplancton des rivières Chaudière et Jacques-Cartier 21 Tableau 7. Caractéristiques concernant la reproduction des espèces retrouvées

dans l'ichtyoplancton de la rivière Jacques-Cartier selon Auer (1982).

Les données soulignées ont été confirmées par les résultats de la

présente étude 22

(9)

LISTE DES FIGURES

Page

Figure 1. Aire d'étude avec localisation des stations de pêche

ichtyoplanctonique et des filets de pêche pour adultes 3 Figure 2. Évolution des paramètres physico-chimiques dans la rivière Jacques-

Cartier durant la période d'échantillonnage 8 Figure 3. Captures par unité d'effort (C.P.U.E.) des larves de poisson de la

rivière Jacques-Cartier capturées au filet de 2 heures durant la

période d'échantillonnage 14 Figure 4. Captures par unité d'effort (C.P.U.E.) des larves de poisson de la

rivière Jacques-Cartier capturées au filet de 24 heures durant la

période d'échantillonnage 15

(10)

IX

LISTE DES ANNEXES

Page

Annexe 1. Paramètres de la pêche ichtyoplanctonique enregistrés à

l'embouchure de la rivière Jacques-Cartier 1992 33 Annexe 2. Abondance des invertébrés retrouvés dans les échantillons de

plancton de la rivière Jacques-Cartier du 13 mai au 2 juillet 1992. . . 34 Annexe 3. Paramètres physico-chimiques mesurés à l'embouchure de la rivière

Jacques-Cartier du 13 mai au 2 juillet 1992 36 Annexe 4. Longueur totale des poissons retrouvés dans les échantillons de

plancton de la rivière Jacques-Cartier du 13 mai au 2 juillet 1992. . . 37

(11)
(12)

1. INTRODUCTION

Dans le cadre d'un plan quinquennal d'acquisition de connaissances sur l'esturgeon noir (Acipenser oxvrhvnchus). le ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche (M.L.C.P.) du Québec cherche à localiser les frayères actuelles de cette espèce, les deux seuls sites de fraie documentés ayant été détruits ou rendus inacessibles durant les années 50, lors de la construction de barrages (F. Cotton, comm. pers.1).

Par son mandat de conservation des espèces, le M.L.C.P. se préoccupe également de l'état du stock d'esturgeon noir. À la fin des années 60, on a observé un déclin rapide des prises de cette espèce que l'on explique entre autres par les altérations importantes de son habitat. Parmi ces modifications, on retrouve l'aménagement des îles artificielles de l'exposition universelle de Montréal (Tardif, 1984), la construction du quai de Portneuf en 1958 (G. Trencia, comm. pers.2), le dragage de la voie maritime (Vladykov, 1959) et la construction de barrages tel que celui sur la rivière aux Outardes (Vladykov et Greeley, 1963). Quoique les captures aient augmenté depuis 1975 grâce aux engins de pêche plus performants, elles sont principalement constituées de poissons immatures et le recrutement semble variable. La population d'esturgeon noir du Saint-Laurent serait probablement en reconstitution et donc sujette à de fortes fluctuations d'abondance (Therrien et a[., 1988).

Le M.L.C.P. poursuit l'objectif d'approfondir les connaissances sur la biologie et les habitats de fraie de l'Esturgeon noir, tel que l'avait recommandé le comité conjoint M.A.P.A.Q. - M.L.C.P. sur cette espèce (Therrien et a[., 1988). La présente étude, qui s'inscrit dans la quatrième année du plan quinquennal, cherche donc à déceler les signes d'utilisation de l'embouchure de la rivière Jacques-Cartier par des géniteurs d'esturgeon

1 Ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche, Québec

2 Ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche, Québec

(13)

noir, mais aussi par ceux d'autres espèces de poisson. L'embouchure de la rivière Chaudière a déjà fait l'objet d'une analyse en 1991.

Ce travail s'harmonise avec celui des autres participants du Plan d'Action Saint-Laurent qui considèrent l'esturgeon noir comme une espèce prioritaire. De son côté, le Ministère des Pêches et des Océans du Canada juge que ce poisson est en difficulté (Pêches et Océans Canada, 1991)

2. AIRE D'ÉTUDE

La rivière Jacques-Cartier est située entre le 46°40' et le 47°40' de latitude nord et coule en direction sud sur 177 km à proximité du 71e degré de longitude ouest. Elle prend sa source dans les hautes Laurentides entre Québec et Chicoutimi et draine un territoire montagneux de 2350 km2 jusqu'à son embouchure à Donnacona, situé à 30 km à l'ouest de Québec (figure 1 ).

Les stations d'échantillonnage sont localisées en aval du barrage de l'usine Domtar, à l'embouchure de la rivière. Cette zone, située à la confluence de la rivière Jacques- Cartier et du fleuve Saint-Laurent, est sous l'influence des marées mais l'eau n'y est pas encore saumâtre.

3. MATÉRIEL ET METHODES

3.1 Échantillonnage

L'échantillonnage a été réalisé sur une période de 33 jours, soit du lundi au vendredi entre le 13 mai et le 2 juillet 1992. Pendant cette période, l'eau a atteint sur la plage des températures favorables à l'activité de fraie de l'esturgeon noir, soit de 13.3 °C à 17.8 °C (Vladykov et Greeley, 1963).

(14)

47°00'.

Figure 1. Aire d'étude avec localisation des stations de pêche ichtyoplanctonique ( v ) et des filets de pêche pour adultes ( $ ).

(15)

3.1.1 Données physico-chimiques

La température, le pH, l'oxygène dissous et la conductivité ont été mesurés à une profondeur d'environ 2 mètres, à l'aide d'un Hydrolab Surveyor-2, à toutes les visites sur le terrain.

3.1.2 Collecte d'adultes

Un filet maillant de 30 m de longueur à mailles de 20 cm (8") et un autre de 15 m de longueur à maille de 15 cm (6") ainsi qu'un filet expérimental constitué de 8 sections de 8 m de longueur à mailles variant de 2,5 à 15 cm (1" à 6") ont été utilisés occasionnelle- ment pour tenter de capturer des poissons adultes. Ces filets ont été installés durant le jour pour des périodes variant entre 1,5 heure et 3,25 heures.

3.1.3 Collecte de l'ichtyoplancton

Les échantillons ont été prélevés à l'aide de 6 à 9 filets à plancton à mailles de 500 \im utilisés en guise de filets de dérive. Selon la profondeur aux sites d'échantillonnage, des filets de trois dimensions différentes ont été utilisés soit: 2 à 3 filets de 1 m de diamètre et 3 m de longueur, 2 filets de 0,75 m de diamètre et 2,25 m de longueur et 2 à 4 filets de 0,5 m de diamètre et 1,5 m de longueur. Des mesures de volume d'eau filtrée ont été enregistrées avec deux débitmètres General Oceanic B. Le premier était installé dans un des filets de 0,5 m de diamètre et le deuxième dans un des filets de 0,75 m.

Des sites permanents d'échantillonnage ont été établis à l'aide d'une corde de 25 m de longueur reliée à une ancre. Les filets ont été mis à l'eau le jour, à l'étalé de marée haute, et péchaient les eaux provenant de la rivière. Une bouée permettait de maintenir le filet entre deux eaux.

(16)

5

Deux types de pêche ayant des durées différentes ont été pratiquées. À toutes les visites, 6 à 9 filets ont été laissés à l'eau, durant 2 heures et 18 minutes en moyenne, pendant le jusant (marée baissante); nous les appellerons les filets de 2 heures. À 11 occasions, 1 à 2 filets de 0,5 m de diamètre ont été laissés à l'eau 23 heures et 7 minutes en moyenne; ceux-ci correspondent aux filets de 24 heures. Les données relatives à l'effort de pêche sont présentées à l'annexe 1.

À chaque visite, le contenu des filets était combiné en un échantillon et fixé au formol 10% ou à l'alcool 70%. Le contenu des filets de 24 heures n'a pas été mis en commun avec celui des filets de 2 heures afin de déceler des différences entre les captures pour ces deux durées de pêche. Des tamis grossiers de 1,25 cm (0,5 ") de maille ont été utilisés afin d'éliminer la matière végétale - très abondante au début de la saison- des échantillons.

3.2 Analyse en laboratoire

L'analyse des échantillons, l'analyse des données et la rédaction du rapport furent sous la responsabilité des Laboratoires SAB inc.

3.2.1 Tri et identification

Les échantillons ont été lavés à l'eau claire puis filtrés sur un tamis à maille de 500 |j.m.

Les refus de tamis ont été examinés sous un stéréomicroscope et les oeufs et les larves de poisson ont été triés puis conservés dans de l'alcool à 70% glycérine pour identifica- tion ultérieure. Les échantillons ont ensuite été analysés afin d'en caractériser tout le matériel non-ichtyoplanctonique. Lorsque le nombre d'organismes était trop élevé pour être compté, les échantillons homogénéisés étaient fractionnés (de 1/2 à 1/64) jusqu'à l'obtention d'un sous-échantilon contenant une centaine d'individus. Les invertébrés présents dans cette fraction étaient identifiés au grand groupe et dénombrés. Leur nombre total par échantillon fut estimé par extrapolation. Les invertébrés n'étant pas visés

(17)

par cette étude, les résultats relatifs à ce groupe faunique n'ont pas été analysés et sont présentés à titre d'information seulement à l'annexe 2.

Les oeufs de poisson viables furent en général identifiés à la famille et les larves, à l'espèce ou au genre. Les documents de référence utilisés étaient: Mansueti and Hardy (1967), Wang and Kernehan (1979) et Auer (1982). Dans le cas des catostomidés, seuls les individus dont la longueur totale dépassaient 13 mm pouvaient être identifiés à l'espèce. Les cyprinidés ne furent identifiés qu'à la famille en raison de la grande variabilité intra et inter-régionale des caractères comme le nombre de myomères et le nombre de rayons des nageoires (Snyder, 1981) et le manque de connaissance des larves de la région à l'étude.

Plusieurs oeufs et larves n'ont pu être identifiés en raison du manque de littérature concernant les jeunes stades de développement des espèces de la région mais aussi à cause du piètre état de certains spécimens - en particulier ceux provenant des filets de 24 heures - dû à une préservation non-adéquate ou trop tardive des échantillons.

3.2.2 Mesure de taille

La longueur totale de tous les spécimens de poisson complets a été mesurée au 0,1 mm près, à l'aide d'une règle micrométrique placée dans un des objectifs du stéréomicros- cope.

3.3 Traitement des données

Afin d'évaluer l'évolution journalière de l'abondance de l'ichtyoplancton en terme de capture par unité d'effort (C.P.U.E.), les nombres d'oeufs et de larves ont été divisés par l'effort de pêche journalier. Celui-ci a été estimé en nombre d'heures-filet en multipliant le nombre de filets utilisés par le temps de pêche moyen de ceux-ci. Étant donné que les filets n'étaient pas de la même dimension, le nombre de filets a été pondéré en tenant

(18)

7

compte de la surface d'ouverture des filets. Le filet de 0,5 m était pondéré par 1, celui de 0,75 m par 2,25 (surface 2,25 fois plus grande) et celui de 1 m par 4 (surface 4 fois plus grande). Les volumes d'eau filtrée n'ont pu être utilisés car les débitmètres se sont avérés défectueux.

Afin de simplifier l'interprétation des résultats, les larves de meunier (CASP) et de meunier noir (CACO) ont été regroupées sous l'appellation de meuniers dans le texte.

La diversité spécifique des larves de poisson à l'embouchure de la rivière Jacques-Cartier a été estimée - pour les spécimens identifiés uniquement - grâce à l'indice de diversité de Shannon-Weaver (1963) et l'indice de régularité de Pielou (Legendre et Legendre, 1979). La moyenne des longueurs totales de chaque taxon ainsi que son écart-type ont été calculés pour chacun des échantillons.

Les juvéniles et les adultes capturés n'ont pas été considérés lors du traitement des données puisque la méthode d'échantillonnage n'était pas adaptée à la capture de ces stades.

4. RÉSULTATS

4.1 Données phvsico-chimiaues

L'évolution quotidienne des différents facteurs physico-chimiques mesurés au cours de l'étude est illustrée à la figure 2. La température de l'eau a augmenté durant la période d'échantillonnage; de 5 °C en mai, elle atteint 19,5 °C en juin. Les valeurs de pH étaient relativement constantes, autour de 7, et la conductivité se situait entre 36 et 75

^mhos/cm. La concentration en oxygène dissous a diminué légèrement au cours de la saison mais le pourcentage de saturation de l'eau en oxygène s'est maintenu au-dessus de 94 %. Les données brutes relatives aux paramètres physico-chimiques sont présentées à l'annexe 3.

(19)

Date

Température —*- pH - * - 0 2 dissous - s - Conductivité

Figure 2. Évolution des paramètres physico-chimiques dans la rivière Jacques-Cartier durant la période d'échantillonnage.

(20)

4.2 Adultes

En ce qui à trait aux adultes, seul le filet expérimental a permis de recueillir 15 poissons dans un temps relativement court de pêche, soit 13,5 heures. Huit meuniers noirs (Catostomus commersoni), 5 meuniers rouges (Catostomus catostomus) et 2 dorés jaunes (Stizostedion vitreum) (tableau 1) ont ainsi été capturés. Aucun spécimen d'esturgeon noir n'a été péché ou observé.

4.3 Ichtvoplancton

4.3.1 Composition spécifique, succès de pêche et abondance relative

Les résultats de pêche avec les filets à plancton montrent qu'un total de 189 larves, 4 juvéniles, 1 adulte et 35 oeufs de poisson ont été capturés. Huit espèces ou genres appartenant à 5 familles sont représentés dans les échantillons (tableau 2). Les taxons les plus abondants sont les meuniers (Catostomus sp. et Catostomus commersoni) et les raseux-de-terre (Etheostomaniarum) qui constituent 70 % des larves capturées. Quatorze larves, dont neuf provenant des filets de 24 heures, n'ont pu être identifiées. Parmi les 35 oeufs, nous avons identifié 14 meuniers et 6 percidés, dont 2 de raseux-de-terre, alors que les 15 autres n'ont pas été identifiés.

Le succès de pêche de Pichtyoplancton présenté au tableau 3 montre que les meuniers dominent les captures des filets de 2 heures. Les prises des filets de 24 heures sont composées principalement par les raseux-de-terre et les meuniers. Dans ces derniers filets, le succès de pêche total est plus élevé; on observe cependant moins de taxons et plus d'individus abimés non-identifiables.

Pour la rivière Jacques-Cartier, l'indice de diversité de Shannon-Weaver des spécimens identifiés est égal à 2,63 et l'indice de régularité de Pielou équivaut à 0,88.

(21)

Tableau 1. Nombre de poissons adultes capturés au moyen de différents engins sur la rivière Jacques-Cartier entre le 15 mai et le 2 juillet 1992.

Date Filets maillants 15 et 30 m Filet expérimental Temps de pêche Capture Temps de pêche Capture

(h) (h)

15 mai 20 mai 26 mai 28 mai 2 juin 8 juin 15 juin 17 juin

23 juin

25 juin

29 juin 30 juin 2 juillet Total

3 2 2 2 2 1.5 2

16.5

0 0 0 0 0 0 0

2.25

2.5

3.25

2 1.5 2 13.5

2 CACO 1 STVI 1 CACO 1 CACA 1 STVI 4 CACA 2 CACO

0 0 3 CACO 8 CACO 5 CACA 2 STVI

CACA = Catostomus catostomus CACO = Catostomus commersoni STVI = Stizostedion vitreum

(22)

11

Tableau 2. Abondance, selon leur stade de développement, des poissons capturés à l'aide de filets à plancton dans la rivière Jacques-Cartier entre le 13 mai et le 2 juillet 1992 .

Famille Nom scientifique

Catostomidae

Catostomus sp.

Catostomus commersoni Cottidae

Cottus sp.

Cyprinidae

Semotilus corporalis Gasterosteidae

Culaea inconstans Percidae

Etheostoma niqrum Percina caprodes Perça flavescens Stizostedion vitreum Non-identifiables

Nom français

Meuniers Meunier noir

Chabots

Ouitouche

Epinoche à cinq épines

Raseux-de-terre Fouile-roche

Perchaude Doré jaune

Code

CASP CACO

COSP CYSP SECO

CUIN PESP ETNI PECA PEFL STVI N.l.

oeufs

14

4 2

15

Nombre larves

79 7

5 12

2 2 46 3 16 3 14

juvéniles adultes

1

1

1

2

Total 35 189

(23)

Tableau 3. Succès de pêche (C.P.U.E.) des larves de poissons de la rivière Jacques- Cartier, enregistrés entre le 13 mai et le 2 juillet 1992, au moyen de deux types d'échantillonnage.

Taxon" C.P.U.E

(larves/heures-filet)

Filets 2 h

0.045 0.006

0 0.009 0.002 0.002 0.016 0.002 0.013 0.002 0.004

Filets 24 h

0.052 0 0.011 0.002

0 0 0.059

0 0 0 0.021 CASP

CACO COSP CYSP CUIN PESP ETNI PECA PEFL STVI N.l.

Total 0.101 0.145

* voir tableau 2 pour les noms scientifiques et français

(24)

13

4.3.2 Évolution temporelle des captures et de la taille de I'ichtvoplancton

La figure 3 montre l'évolution temporelle des C.P.U.E. de larves de poisson capturées au filet de 2 heures. Le succès de pêche le plus important est concentré dans la première quinzaine de juin mais un pic est aussi observé à la fin juin. L'évolution du succès de pêche avec les filets de 24 heures traduit sensiblement la même tendance (figure 4).

En examinant chaque taxon individuellement, on constate que l'évolution temporelle du succès de pêche (figures 3 et 4) et des tailles moyennes des larves (tableau 4) varie.

Dans le cas des meuniers, on a observé la présence d'oeufs vers la mi-mai (tableau 5).

Des larves de meunier ont été capturées à partir de la fin mai (2 semaines environ après la capture des oeufs) et ont été récoltées en plus grand nombre entre le 4 et le 11 juin (tableau 5; figures 3 et 4). La taille moyenne des larves variait entre 9,9 mm et 16,3 mm (tableau 4).

Six oeufs de percidés ont été récoltés au début et à la mi-juin (tableau 5). Parmi ceux-ci, deux raseux-de-terre ont été capturés le 15 juin. Les larves de cette espèce qui avaient encore toutes leur sac vitellin, ont été observées entre le 8 et le 30 juin (tableau 5; figures 3 et 4) et leur longueur totale moyenne oscillait entre 4,9 et 6,3 mm (tableau 4).

Les larves de cyprinidés ont été récoltées entre le 7 et le 30 juin (tableau 5; figures 3 et 4). La longueur totale moyenne de ces larves variait entre 5,8 et 9,1 mm (tableau 4).

Aucun oeuf de perchaude (Perça flavescens) n'a été capturé. Cependant, des larves de cette espèce ont été récoltées entre le 22 mai et le 11 juin (tableau 5; figures 3 et 4) et la taille moyenne des larves capturées était comprise entre 6,0 et 8,6 mm (tableau 4).

(25)

0.5 0.4 0.3-

« 0.1 H

i °

• W l mMmm -aw*

"J 0.4H d 0.3-

0.2-

0.1-

B

o-

i m m m m i i i vmim i - r ^

-mm-rm-

1 juillet

15 mai 1 juin

Date

15 juin

B

CASP + CACO • CYSP

PEFL Autres

Figure 3. Captures par unité d'effort (C.P.U.E.) des larves de poisson de la rivière Jacques-Cartier capturées au filet de 2 heures durant la période d'échantillonnage.

(26)

15

\ j 1 1 i l l i i l i l l i i l

15 mai

Date

15 juin 30 juin

CASP + CACO - + - CYSP - * - E T N I Autres

Figure 4. Captures par unité d'effort (C.P.U.E.) des larves de poisson de la rivière Jacques-Cartier capturées au filet de 24 heures durant la période d'échantillonnage.

(27)

Date

MAI JUIN

22 29 1

2 3 4 7 8 9 10 11 12 15 16 17 18 22 25 29

CASP

13.00 10.83(0.95) 10.65(1.20) 9.89 (0.50) 10.74(0.91) 10.38(0.59) 10.96(1.11) 11.03(0.80) 10.65(0.36)

16.30(0.14) 12.9(0.14)

11.00

CACO

13.90 14.23(1.36)

15.80 13.10 29.00

••

CYSP

6.80

8.80 6.10 9.10 7.80(0.71)

5.77(1.14) 8.90

ETNI

6.30 4.90(0.14) 5.80 (0.26) 5.20 (0.28)

5.54 (0.33) 5.33 (0.37) 5.13(0.42) 5.15(0.64)

5.20

PEFL

7.00 7.05(1.06) 8.08(1.65)

6.00 8.57(1.14)

7.40 7.17(0.25)

7.00

(28)

Tableau S. Abondance des organismes iohtyoplanctoniques récoltés dans la rivière Jacques-Cartier entre le 13 mai et le 2 juillet au moyen de deux types d'échantillonnage.

O=oeufs; L=larve; J=juvénile; A=adulte.

M A I

Taxon Stade 13 14 15 19 20 21 22 25 26 27 28 29 Filets 2 h

J U I N

9 10 11 12 15 16 17 18 19 22 23 25 29 30 TOTAL

CASP PESP CACO CASP CYSP CUIN PESP ETNI PECA PER.

STVI N.l.

CACO SECO STVI ETNI Filet 24 h

PESP ETNI N.l.

CASP COSP CYSP ETNI N.l.

Total Total Total

O 0 L L L L L L L L L L J J J A

O O O L L L L L

O L JA

4

4 0 0

2

1

2 0 1

1 6

0 1 6 0 0 0 0 0 0

0 0 0 0 1 0 0 0 0

0 0 0 1 o d o o o 2 4

3 1

1 0 3 12 0 0

2 14 16 1

3 4

1 1

1 1 1

3 1

9 3

6 1

2 1 1

1 3 1

1 4 2

1

1 2

1 1

1 5 1 3

4 2 10 8

1

8 0 0 0 0 4 2 1 3 2 20 17 5 15 36 11 0 0 0 0 0 0 0 0

5 13

0 2 4 0 1 5 11 17 0 0 0 0

0 0 0 4 1 12 0 0 0

0 0 1 5 0 1

0 0 7 0 0 2

14 2 7 56 11 2 2 20 3 16 3 5 1 1 2 1

2 2 15 26 5 1 26 9

35 189 5

(29)

Le nombre et la fréquence peu élevés des individus des autres taxons répertoriés ne permettent pas d'en analyser l'évolution temporelle. Les trois larves de doré (Stizostedion vitreum) furent récoltées au début juin (tableau 5) et mesuraient entre 7,8 et 9 mm et les 3 fouilles-roche (Percina caprodes) furent capturés à la mi-juin (tableau 4) et mesuraient de 6 à 8,5 mm. Les 2 larves d'épinoches à cinq épines (Culaea inconstans) dont la taille variait de 5 à 6,3 mm et les 5 chabots (Cottus sp.) qui mesuraient de 8,4 à 8,9 mm furent capturés à la fin juin (tableau 5).

La longueur totale des poissons retrouvés dans les échantillons de plancton de la rivière Jacques-Cartier est présentée à l'annexe 4.

5. DISCUSSION

5.1 Données physico-chimiques

Les paramètres physico-chimiques mesurés ne semblent pas être des facteurs limitant l'abondance et la taille de l'ichtyoplancton. La température peut cependant avoir un effet sur révolution temporelle de celui-ci, laquelle sera discutée à la section 5.3.

Les valeurs de pH observées sont optimales pour la reproduction de la plupart des espèces de poisson (Binesse, 1983) et supérieures aux valeurs limitantes comprises entre 4,5 et 6, où l'activité de fraie du meunier noir, de la perchaude et du doré jaune est compromise (Beamish, 1976). Le pH est très rarement limitant pour les poissons dans le fleuve Saint-Laurent (S. Tremblay, comm.pers.3).

Le pourcentage de saturation de l'eau en oxygène est toujours demeuré très élevé et au- dessus des valeurs nécessaires à la reproduction des poissons. Le doré jaune est une espèce sensible aux basses teneurs en oxygène dissous (Hazel et Fortin, 1986) et selon

3Ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche, Québec

(30)

19

Siefert et Spoor (1974) ses embryons sont touchés négativement à moins de 50 % de saturation, ce qui ne semble pas avoir été le cas ici.

La conductivité de l'eau est représentative de la teneur en sels dissous. Ces derniers étant utiles au développement de la flore et de la faune, la conductivité peut être considérée comme un indicateur de la productivité piscicole d'un cours d'eau (Binesse, 1983). Les faibles valeurs de conductivité de l'eau observées au cours de cette étude montrent que la rivière Jacques-Cartier est peu productive. Cette caractéristique est typique d'une rivière du Bouclier Canadien.

5.2 Composition spécifique, succès de pêche et abondance relative de l'ichtyoplancton

Selon nos résultats, il ne semble pas y avoir eu d'activité de fraie d'esturgeon noir dans la rivière Jacques-Cartier en 1992. En effet, aucun oeuf ni larve n'y fut récolté et ce, malgré un échantillonnage effectué aux températures optimales pour la reproduction de cette espèce et des techniques de capture éprouvées pour les jeunes esturgeons jaunes, espèce dont l'activité de fraie est semblable à celle de l'esturgeon noir (LaHaye, 1991).

D'autre part, les résultats montrent la dominance des meuniers dans les échantillons de plancton ainsi que dans les captures au filet expérimental. Mailhot et aL. (1981) ont signalé l'importance du meunier noir dans la faune ichtyenne de plusieurs tributaires du Saint-Laurent comme les rivières Sainte-Anne, du Loup et Saint-François. Les meuniers représentent également le taxon le plus abondant de l'ichtyoplancton de la rivière Chaudière (Lavoie et Frenette, en préparation).

Les taxons répertoriés dans cette étude s'inscrivent dans les inventaires ichtyologiques antérieurs de la rivière Jacques-Cartier où 28 espèces de poissons appartenant à 13 familles ont été recensées (Vallières, 1988; Vallières et Dulude, 1989 et F. Cotton, comm.

(31)

pers.4). Cette composition spécifique correspond sensiblement à celle observée dans la rivière Chaudière (Lavoie et Frenette, en préparation) et est constituée principalement de taxons fréquemment rencontrés dans de nombreux tributaires du fleuve Saint-Laurent:

meuniers, raseux-de-terre, cyprinidés et perchaudes (Mailhot et aL, 1981). L'importance des cyprins est cependant plus grande dans la Chaudière (Lavoie et Frenette, en préparation), probablement à cause du statut trophique, c'est-à-dire de la productivité plus élevée de cette rivière.

La comparaison entre les communautés ichtyoplanctoniques des rivières Chaudière et Jacques-Cartier montre que pour un effort de pêche inférieur, plus de larves de poisson ont été capturées dans la rivière Chaudière que dans la Jacques-Cartier (tableau 6). La conductivité supérieure (160 u,mhos/cm) de la Chaudière (Lavoie et Frenette, en préparation) pourrait expliquer partiellement le succès de pêche plus élevé de cette rivière. En effet, une conductivité de plus de 150 nmhos/cm est considérée comme étant caractéristique des cours d'eau très productifs (Binesse, 1983). Les indices de diversité et de régularité des deux rivières sont comparables (tableau 6).

5.3 Évolution temporelle

La température de l'eau représente un des facteurs déterminant pour le développement de la communauté ichtyoplanctonique car c'est un des éléments déclencheurs de la montaison des géniteurs et de la fraie; elle a également une grande influence sur la période d'incubation des oeufs et la croissance des larves (Scott et Crossman, 1974).

Chaque espèce de poissons fraye à l'intérieur d'une plage de températures données et les oeufs éclosent après un nombre déterminé de jours selon la température (tableau 7).

Nos résultats montrent une succession temporelle en ce qui concerne l'apparition des

4 Ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche, Québec

(32)

21

Tableau 6. Comparaison de l'abondance et de la richesse spécifique de l'ichtyoplanc- ton des rivières Chaudière et Jacques-Cartier.

Chaudière Jacques-Cartier

Nb de jours d'échantillonnage

Nb de filets

0.50 m de diamètre 0.75 m de diamètre 1.00 m de diamètre Effort de pêche total (h/filet)

Nb de larves capturées * Nb de taxons H'

J

34

4 2 - 1139

289 13 2.86 0.77

33

2-4 2 2-3 1689

189 8 2.63 0.88

H' = Indice de diversité de Shannon-Weaver J = Indice de régularité de Pielou

* Le stade larve des différents taxons est déterminé selon les tailles décrites dans Auer (1982) et Mansueti et Hardy (1967).

(33)

Tableau 7. Caractéristiques concernant la reproduction des espèces retrouvées dans l'ichtyoplancton de la rivière Jacques-Cartier selon Auer (1982). Les données soulignées ont été confirmées par les résultats de la présente étude.

Taxons

CACA + CACO COSP1

CYSP2 CUIN ETNI PECA PEFL STVI

Température lors de la fraie (°C)

7.2-15.0 3.0-16.7 12.0-20.0 15.0-19.0 11.7-21.1 10.0-15.0 5.6-18.5 4.4-10.0

Période d'incubation

(jours)

11-19 (10 °C) 28-36 (5-18 °C)

6-7 (17-19 °C) 8-9 (16-18 °C) 16 (12.8 °C)

8(16.5°C) 27 (8.3 °C) 20-24 (8.3 °C)

Longueur totale à l'éclosion

(mm)

8.0-10.0 5.7-6.3 4.5-7.5 5.0 5.0 4.5 4.7-6.6 6.0-8.6

1 Données minimales et maximales des deux espèces de Cottidae (Cottus bairdi et Ç.

coqnatus) de la rivière Jacques-Cartier (Vallières et Dulude 1989).

2 Données minimales et maximales des espèces de cyprins (Rhinichthvs atratuius. K cataractae. Semotilus atromacolatus et .S. corporal is) retrouvées dans le bassin hydrographique de la rivière Jacques-Cartier (Vallières et Dulude 1989),

(34)

23

oeufs et des larves des différents taxons, qui corroborent certaines données retrouvées dans ce tableau.

Les oeufs de meuniers se retrouvent dans nos échantillons alors que les températures observées correspondent à celles mentionnées par la littérature pour les activités de fraie.

Les larves qui se développent autour de 10°C éclosent de 11 à 19 jours plus tard, ce qui est confirmé par nos résultats.

Chez les percidés, la fraie peut avoir lieu très tôt à des températures aussi basses que 4,4 et 5,6°C pour les dorés et les perchaudes dont les larves apparaissent à la fin mai dans nos échantillons. Selon la période d'incubation nécessaire à ces espèces, la fraie a pu avoir lieu au mois d'avril, soit avant l'échantillonnage. Les autres percidés (raseux- de-terre et fouille-roche) frayent à des températures plus élevées à partir de 10 à 12 °C.

Leurs larves apparaissent à la deuxième semaine de juin dans nos échantillons, ce qui amène à penser qu'en considérant le temps d'incubation requis, la fraie aurait probablement commencé entre la fin mai et le début juin. Les températures mesurées à ce moment sont similaires à celles mentionnées dans la littérature pour la fraie.

Du côté des cyprinidés, la fraie ne débute pas avant 12 °C selon la littérature. En tenant compte du temps d'incubation et de l'apparition des larves à partir du 7 juin dans nos échantillons, nous pouvons affirmer que la fraie aurait eu lieu à partir du début juin alors que les températures observées correspondent à celles décrites dans la littérature.

Les deux larves d'épinoche proviennent probablement d'une fraie ayant eu lieu, selon la littérature, à des températures supérieures à 15 °C, soit au début juin. Quant aux cottidés récoltés, étant donné leur grande taille et leur temps d'incubation relativement long, ils seraient issus d'une fraie ayant vraisemblablement eu lieu avant la période d'échantillon- nage.

(35)

La majorité des individus capturés sont de jeunes larves dont la taille correspond le plus souvent à des larves nouvellement écloses (tableau 7). Mis à part les catostomidés, la taille de l'ichtyoplancton n'a pas beaucoup varié au cours de la période d'étude. Cela signifie que les larves qui ont quitté le site de fraie, ne demeurent pas sur le site d'échantillonnage pour y grandir et sont probablement exportées vers le fleuve. Il est possible également que les larves plus grosses soient capables d'éviter les filets grâce à leur capacité natatoire accrue (R. Fortin5 et P. Dumont6, comm. pers.).

6. CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS

L'effort de pêche considérable fourni au filet à plancton n'a pas permis la récolte d'oeufs ou de larves d'esturgeon noir à l'embouchure de la rivière Jacques-Cartier, malgré des techniques et des circonstances hautement propices à leur capture selon le protocole élaboré par LaHaye (1991). L'ichtyoplancton est constitué de taxons caractéristiques de plusieurs tributaires du fleuve Saint-Laurent et les espèces dominantes sont les meuniers et les raseux-de-terre. Le succès de pêche de la campagne d'échantillonnage est moins important que celui de l'année précédente à l'embouchure de la rivière Chaudière. Les individus capturés sont surtout de jeunes larves et leur taille a peu varié au cours de l'étude ce qui suggère qu'elles sont de passage et sont exportées dans le fleuve.

Nous recommandons pour les prochaines caractérisations de rivières présentant des sites potentiels de fraie de l'esturgeon noir:

Pour la capture de géniteurs, il serait intéressant d'utiliser la pêche à l'électricité jusqu'à une profondeur de 2 à 2.5 mètres pendant les périodes probables de montaison et de fraie, là où le courant, la marée et la configuration de l'embouchure le permettent. Une pêche intensive aux filets maillants pourrait également être effectuée.

5 Université du Québec à Montréal

6 Ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche, Montréal

(36)

25

Si des géniteurs sont capturés, nous recommandons tel que le protocole de LaHaye (1991 ) l'indique, l'utilisation d'un filet troubleau là où ils ont été observés. Ceci permettrait de récolter les oeufs démersaux ainsi que les jeunes larves qui se maintiennent au fond.

Pour la capture des oeufs et des larves, nous recommandons également que le temps de pêche au filet à plancton soit réduit à moins de 1 heure, pour réduire les risques de colmatage des filets surtout lorsqu'on observe une importante quantité de débris dans l'eau. Ces filets pourraient être de même dimension et de même grosseur de maille pour faciliter l'analyse et permettre les comparaisons.

Les données sur les invertébrés qui n'ont pas été traitées dans le présent rapport pourraient faire l'objet d'une analyse plus poussée afin de mieux caractériser l'écosys- tème et d'évaluer la qualité du milieu. En effet, plusieurs espèces d'invertébrés sont

indicatrices de l'état de santé des cours d'eau.

(37)

REMERCIEMENTS

Les travaux de terrain ont été réalisés par Roger Picard et Bruno Baillargeon, techniciens de la faune du M.L.C.P.

Les travaux en laboratoire ont été réalisés par Paola Baggio, technicienne de la faune et Stéphane Perron, biologiste, tous deux des Laboratoires SAB inc.

Nous tenons à remercier messieurs Serge Tremblay et Guy Trencia, biologistes du M.L.C.P., pour la révision de ce rapport.

Également du M.L.C.P., messieurs Pierre Dumont et Michel LaHaye, biologistes, ainsi que monsieur Gilles Roy, technicien, nous ont fourni des conseils avisés et la permission de consulter la collection de référence du M.L.C.P. à Montréal.

Nous remercions également monsieur Alain Tremblay, biologiste, pour sa collaboration à l'identification des larves de poisson et monsieur Richard Mathieu, bibliothécaire au M.L.C.P. à Montréal, pour son aide lors de la recherche bibliographique.

(38)

27

LISTE DES RÉFÉRENCES

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410 p.

(41)
(42)

31

ANNEXES

(43)
(44)

33

Annexe 1. Paramètres de la pêche ichtyoplanctonique enregistrés à l'embouchure de la rivière Jacques-Cartier.

Date

Filets de 2 h 130592 140592 150592 190592 200592 210592 220592 250592 260592 270592 280592 290592 010692 020692 030692 040692 070692 080692 090692 100692 110692 120692 150692 160692 170692 180692 190692 220692 230692 250692 290692 300692 020792 Filets de 24 h 020692 040692 090692 100692 110692 150692 160692 170692 220692 250692 290692

1.0 m

2 2 2 2 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3

Nb de filets 0.75 m

2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2

0.50 m

3 4 4 4 4 4 4 4 4 3 3 3 3 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2

2 2 2 2 2 2 2 2 2 1 1

Nb total*

de filets pondéré

7.5 8.5 8.5 8.5 8.5 16.5 16.5 16.5 16.5 19.5 19.5 19.5 19.5 18.5 18.5 18.5 18.5 18.5 18.5 18.5 18.5 18.5 18.5 18.5 18.5 18.5 18.5 18.5 18.5 18.5 18.5 18.5 18.5

2 2 2 2 2 2 2 2 1 1 1

Temps de pêche

(h)

3.1 3.05 2.98 3.07 3.15 3.07 2.1 2 1.8 2.07 2.08 1.58 2.73 2.65 3.07 2.78 2.08 1.73 2.17 2.47 2.02 1.73 2.5 2.13 2.17 2.23 1.48 2.07 2.43 2.25 1.67 2.08

24.67 24.28 24.72 12.83 24.5 23.73 25.17 24.17 24.05

Nombre de révolutions Débitmètre

1

250 7132 111 365 274 476 316 263 108 303 485 230 307 376 71 166 97 170 7 66 97 338 100 108 110 132 127 107 140 139 137

Débitmètre 2

9605 8052 36 265 48

102 211 101 60 2652 3402 351 100 2355

Effort de pêche (h/filet)

23.25 25.93 25.36 26.07 26.78 50.60 34.65 33.00 29.70 40.30 40.63 30.88 53.30 49.03 56.73 51.49 38.35 **

38.54 32.07 40.08 45.63 37.31 32.07 46.25 39.47 40.08 41.32 27.44 38.23 45.02 41.63 30.83 38.54

49.33 48.57 ..

49.43 25.67 49.00 47.47 50.33 48.33 24.05 23.01 "

23.01 **

* En tenant compte de la surface d'ouverture des filets de différentes dimensions

** Effort de pêche estimé en considérant un temps de pêche moyen

(45)

Annexe 2. Abondance des invertébrés retrouvés dans les échantillons de plancton de la rivière Jacques-Carder du 13 mai au 2 juillet 1992.

Taxon 13 14 15 19 20

M A I

21 22 25 26 27 28 29 2 2* 4*

J U I N

8 9 9' 10 10*

PLATYHELMINTHES Turbdlana NEMATOOA ANNELIDA

Hirudinea Oligochaeta ARTHROPODA Insecta

Collembola

Ephemeroptera (adulte) (larve) Odonata Plecoptera (adulte)

(larve) Trichoptera (adulte)

(larve) Coleoptera (adulte)

(larve) Homoptera (adulte)

(larve) Hemiptera Hymenoptera (adulte)

(larve) Diptera (adulte)

(larve) (pupe) Chironomidae (larve)

(pupe) Ceratopogonidae Simuliidae (larve)

(pupe) Arachnida

Acarina Aranea Crustacea

Amphipoda Cladocera Copepoda Isopoda Ostraooda MOLLUSCA

Gastropoda Pelecypoda Oeuf d'invertébrés

32 56 40 3

1 56 184 88 1 16 32 8

8

3 16 3

6 8 6 16 6 8

8 8 1

32 16

1 1

16 16

160 120 48 4 128 36 64 6 8

8 16 8 1 8

1 4 4 1 3 128 16 32 16 16 28 8 48

8

240 136 184 17 400 33 24 24 32 2 1 96 8 48 24 16 26 4 48 16 64 16 8 8 4

16 48 8

8 24 16 8

8 8 16

8 16 16 8 32 24 80 80

8 1 80 48 128 3 21 8 3

3

536 888 496 25 304 342 472 30 232 544 216 9 320 24 40 69

8 16

8 40 16

8 24 24 8

16 16

16

54

16 1 6

3 10

14

2

7 14

22 32 64

32

1 1

8

32 96

168

8 8 8 120 200

88

8 24

8

24 32

8 16

64 320

16 48

1 16

16 61 12

232

1 25

12

12 52

12

12 16

64 288

112

16 16

CO CO

176 88

72

168 16

8

24 104

40

8 32

CO CO

40 176

8 32

136 88

88

8 16 6

12

32 68

8

800 3000 1000 1650 2800 75 230 23200 2520 1000 200 4400 588

48 8 16

9600 1600 800 136 4800 240 TOTAL 1441 2224 1225 71 2048 3556 1938 1830 2992 112 280 23587 2872 1544 328 4946 998 120 10320 2136 1032 432 5240 392

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