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Infrastructure publique, externalité et croissance économique en Égypte : approche en Équilibre Général Calculable

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Academic year: 2021

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Texte intégral

(1)

MAHMOUD EL TANEKHY

INFRASTRUCTURE PUBLIQUE, EXTERNALITÉ ET

CROISSANCE ÉCONOMIQUE EN ÉGYPTE

Approche en Équilibre Général Calculable

Mémoire présenté

à la Faculté des études supérieures et postdoctorales de l’Université Laval dans le cadre du programme de maîtrise en économique

pour l’obtention du grade de Maître ès arts (M.A.)

DÉPARTEMENT D’ÉCONOMIQUE FACULTÉ DES SCIENCES SOCIALES

UNIVERSITÉ LAVAL QUÉBEC

2013

(2)

Résumé

L’investissement public en infrastructure est un facteur clé pour faire face au ralentissement de l’économie mondiale et stimuler la croissance économique. En général le niveau des infrastructures dans les pays en développement est relativement faible, et l’Égypte souffre de ce symptôme aggravé par une inégalité forte de la distribution de l’investissement public à travers les régions. Cette situation nous a amenés à évaluer le rôle de l’investissement en infrastructure dans la croissance économique et la création d’emploi. La méthode utilisée pour simuler l’impact de ce type d’investissement sur l’économie égyptienne est le modèle d’équilibre général calculable (EGC). La raison primordiale qui nous a incités à utiliser ce type de modèle plutôt que d’autres méthodes est le manque des bases de données historiques longues et fiables de plusieurs indicateurs économiques tels que le PIB, l’investissement, la consommation, les indices des prix, etc. À partir des conclusions de la littérature affirmant que l’augmentation de capital public favorise la croissance économique (Arslanalp et al. 2010; Loayza et Odawara 2010), nous postulons des externalités positives des infrastructures sur la productivité des investissements privés. Un modèle EGC, inspiré du modèle PEP1-1, élaboré par Decaluwé et al. (2009) a été

appliqué à l’économie égyptienne afin d’analyser l’impact de l’infrastructure publique sur la croissance. La base empirique principale de notre modèle est la matrice de comptabilité sociale (MCS 2006/2007) construite par l’Institut National de Planification. Nos simulations étudieront les impacts d’un accroissement des investissements publics en infrastructure financés alternativement par le crédit intérieur, les taxes indirectes et l’épargne étrangère. Les résultats obtenus démontrent des effets favorables pour l’économie égyptienne; le PIB est à la hausse, alors que le taux du chômage est à la baisse dans les trois scénarios. Cependant, l’ampleur de ces effets varie d’une simulation à l’autre, avec plus d’impact relevé pour le scénario financé par l’épargne étrangère.

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Abstract

Public investment in infrastructure is a key factor in fighting the global economy’s downturn and for stimulating economic growth. In general, the level of infrastructure in developing countries is relatively low, and Egypt in particular suffers from this symptom worsened by high inequality in the distribution of public investment across regions. This led us to evaluate the role of investment in infrastructure on economic growth and jobs creation. The method used to simulate the impact of such investments on the Egyptian economy is the general equilibrium (CGE) model. The main reason of using this modeling approach instead of using other methods is the lack of historical databases of long and reliable series for the different economic indicators such as GDP, investment, consumption, price indices, etc. Building on the findings of the literature suggesting that the increase in public capital fosters economic growth (Arslanalp et al. 2010; Loayza and Odawara, 2010); we postulate positive externalities of infrastructure on the productivity of private investment. The CGE model, inspired from the standard model PEP1-1 developed by

Decaluwé et al. (2009) is applied to the Egyptian economy in order to analyze the impact of public infrastructure on growth. The main empirical basis of our model is the social accounting matrix (SAM 2006/2007) built by the National Institute of Planning. Our simulations analyze the impact of an increase in public investment in infrastructure financed alternatively by domestic credit, indirect taxes and foreign savings. The results show positive effects for the Egyptian economy; the rate of GDP growth rises, while the unemployment rate declines in the three scenarios. However, the magnitude of these effects varies from one simulation to another, with more impact observed for the scenario financed by foreign savings.

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Remerciements

S r d l’univers, le Très Clément, le Très Miséricordieux».

Au terme de ce travail, j’aimerais exprimer ma plus grande reconnaissance tout d'abord à mon directeur de recherche, Bernard DECALUWÉ. Je le remercie sincèrement pour la confiance qu’il a placée en moi en acceptant de diriger ce mémoire. Je le remercie ensuite pour ses précieux conseils, son soutien, sa patience et ses qualités humaines dans son comportement envers ses étudiants ; tout ce cela a été une aide très précieuse pour moi dans la réalisation de ce travail.

J'exprime également ma gratitude aux professeurs du département d’économique de l’Université Laval pour tout l’enseignement et l’encadrement reçus, aux membres du réseau de recherche PEP pour leur collaboration indéfectible et conviviale, à tous mes amis et collègues du département d’économique pour leurs aides, leurs soutiens permanents et leurs encouragements tout au long de mes études ; qu’il trouve en ce travail l’expression de ma plus profonde reconnaissance.

Je tiens également à remercier tous ceux qui m’ont aidé à obtenir les données utilisées dans cette recherche, particulièrement Abd El-Hamid EL-ESSAWY et Chahir ZAKI en Égypte. Je tiens à remercier aussi tous ceux et celles qui m’ont aidé de près ou de loin à compléter ce mémoire.

Les mots me perdront pour traduire ma reconnaissance à mes chers parents, à qui je dédie ce mémoire; sans eux, je ne saurais arriver où je suis aujourd’hui. Je tiens également à remercier mes frères et sœurs pour leurs soutiens et leurs encouragements continus. J’exprime aussi ma gratitude à ma belle-famille, pour ses encouragements et son soutien. Enfin, je remercie infiniment mon épouse pour son soutien permanent, sa patience et son dévouement. Grâce à son soutien sincère et continu, j’ai pu arriver à terme de ce travail.

(5)

Table des matières

Résumé ... i

Abstract ... ii

Remerciements ... iii

Table des matières ... iv

Liste des tableaux ... vi

Liste des figures ... viii

I. Introduction ... 1

II. Contexte de l’économie égyptienne ... 8

1. Aperçu de l’Égypte ... 8

1.1. Géographie ... 8

1.2. Démographie ... 8

1.3. Économie ... 8

2. Application des modèles EGC à l’économie égyptienne ... 11

2.1. Énergie ... 11

2.2. Commerce international ... 12

2.3. Autres approches ... 13

3. La Matrice de Comptabilité Sociale de l’Égypte, MCS 2006/2007 : Description des données principales ... 14

3.1. Structure de la matrice ... 14

3.2. Estimation du stock de capital (KG) ... 15

3.3. Autres sources des données et calibrage ... 17

4. Analyse et interprétation de la MCS 2006/2007 ... 17

4.1. La production ... 17

4.1.1. Intensité capitalistique () ... 17

4.2. Revenu et Épargne ... 20

4.2.1. Gouvernement ... 20

4.2.1.1. Sources de revenu du gouvernement ... 20

4.2.1.2. Dépenses du gouvernement ... 20

4.2.2. Ménages ... 21

4.2.2.1. Sources de revenu des ménages ... 21

4.2.2.2. Dépenses des ménages ... 21

4.2.3. Firmes ... 22

4.2.3.1. Sources de revenu des firmes ... 22

4.2.3.2. Dépense : ... 23

4.2.4. Reste du monde (ROW) ... 23

4.3. La demande : ... 24

III. Présentation du modèle d'EGC ... 25

1. Hypothèses principales du modèle ... 25

2. Introduction des infrastructures dans un MCEG. ... 27

3. Fermeture du modèle ... 32

IV. Simulations et résultats ... 35

1. Choc sur le stock de capital public (KG) versus choc sur l’investissement public (IT_PUB) ... 35

(6)

2. Interprétation des résultats de simulation : cas du financement par le crédit intérieur 37

2.1. Les prix et la production ... 37

2.2. Revenus et Épargnes ... 42

2.2.1. Revenus ... 42

2.2.2. Épargne et Investissement ... 44

2.3. Demande ... 45

3. Interprétation des résultats de simulation : cas du financement par les taxes indirectes ... 47

3.1. Les prix et la production ... 47

3.2. Revenus et Épargnes ... 52

3.2.1. Revenus ... 52

3.2.2. Épargne et Investissement ... 55

3.3. Demande ... 56

4. Interprétation des résultats de simulation : cas du financement par l’épargne étrangère ... 58

4.1. Les prix et la production ... 59

4.2. Revenus et Épargnes ... 64 4.2.1. Revenus ... 64 4.2.2. Épargne et Investissement ... 66 4.3. Demande ... 67 V. Conclusion ... 71 Bibliographie ... 73

Annexe A : Comparaison entre deux matrices de comptabilité sociales de l’Égypte : MCS 2000/2001 et MCS 2006/2007 ... 76

Annexe B : Résultats des simulations ... 86

Annexe C : Équations, Ensembles, variables et paramètres ... 99

C-1 : Équations ... 99

C-2 : Ensembles ... 104

C-3 : Variables ... 105

(7)

Liste des tableaux

Tableau 1: L’intensité du capital (k) et les parts des facteurs (L et K) dans la valeur ajoutée

(VA) répartie par secteur --- 18

Tableau 2 : Valeur ajoutée (VA) Consommations intermédiaires (CI) et Subvention (SUB) --- 19

Tableau 3 : Les sources du revenu du gouvernement (YG) --- 20

Tableau 4: Les destinations du revenu du gouvernement (YG) --- 21

Tableau 5: Sources de revenu des ménages --- 21

Tableau 6: Allocation du revenu total (YH) et celle du revenu disponible (YDH) des ménages --- 22

Tableau 7: les parts relatives des sources du revenu des firmes (YF) --- 22

Tableau 8: Les parts relatives des dépenses des frimes --- 23

Tableau 9: Parts en % des sources du revenu de reste du monde (ROW) réparties par les agents locaux et les produits importés --- 23

Tableau 10: Parts en % des dépenses du ROW, réparties par les agents locaux et les produits importés --- 24

Tableau 11: La demande totale et ses composantes --- 24

Tableau 12: Les trois scénarios pour les deux types de chocs --- 35

Tableau 13: L’effet des différents chocs sur les quatre variables (PIB & IT & IT_PUB & IT_PRI) --- 36

Tableau 14: Prix des valeurs ajoutées (PVA) répartie par secteur --- 37

Tableau 15: Parts d’exportation (EX) et d’offre locale (DS) dans la production totale (XS) --- 38

Tableau 16: Variation (%) de travail demandé (LDj) par secteur et celle du taux de chômage (UR) --- 39

Tableau 17: Part de demande intermédiaire (DIi,j) dans la consommation intermédiaire (CIj) répartie horizontalement par secteur. --- 41

Tableau 18: Variation (%) des exportations (EXj) répartie par secteur/produit --- 42

Tableau 19: Pourcentage des transferts «YHTR» et revenu total des ménages «YH» --- 42

Tableau 20: pourcentage de l’augmentation des revenus disponibles des autres agents. -- 42

Tableau 21: Variation en % de Taux de rendement du capital par secteur (Rj) --- 43

Tableau 22: Ordre décroissant de j et de variation (%) de «Rj attendu & Rj réalisé et PVAj» --- 43

Tableau 23: Les variations (%) du revenu disponible (YD) et d'épargne (S) réparties par agent --- 45

Tableau 24: Variations (%) du prix composite (PC) et celles de consommation des ménages (CH) réparties par produit --- 45

Tableau 25: Variation (%) des prix composites et celle de la demande des biens d'investissement --- 46

Tableau 26: Variation (%) de la part de « IMi/Qi » et celle de la quantité importée « IMi » --- 47

Tableau 27: Les variations (%) des prix (de la valeur ajoutée, du producteur et du marché) --- 48

Tableau 28: Le signe de variation de la valeur de la productivité de travail dépend de la variation de ses composants (∆PVA+∆VA), les variations sont en %. --- 49

(8)

Tableau 29: La variation (%) de la demande de travail LD répartie par secteur --- 49 Tableau 30: La part d'importation (IM) et celle de la demande des produits locaux (DD)

dans la demande composite (Q) --- 50 Tableau 31: Les parts d’importations (IM) et de la demande des produits locaux (DD) dans

la demande composite (Q) sont semblables pour les deux simulations après le choc. 51 Tableau 32: La variation de prix relatif d’exportations [PE/PL ou (∆ PE - ∆ PL)] répartie

par produit. --- 52 Tableau 33: Pourcentage des transferts aux ménages «YHTR» et leur revenu total «YH» 52 Tableau 34: Les parts des transferts dans le revenu des transferts aux ménages --- 53 Tableau 35: La variation dans les parts du revenu des firmes (YF) --- 53 Tableau 36: Variation (%) de la rémunération de capital (Rj) et celle de la quantité

demandée de travail (LDj) par secteur et en total --- 54 Tableau 37: Les parts et les variations des transferts au gouvernement (YGTR) --- 55 Tableau 38: Les poids et les variations des composants du revenu de gouvernement (YG)

--- 55 Tableau 39: Les variations du revenu disponible (YD) et d'épargne (S) réparties par agent

--- 56 Tableau 40: Variations (%) du prix composite (PC) et celles de consommation des

ménages (CH) réparties par produit --- 57

Tableau 41: Variation (%) des prix composites (PC) et celle de la demande des biens d'investissement (INV) --- 57 Tableau 42: Variation (%) de la part de « IMi/Qi » et celle de la quantité importée « IMi »

--- 58 Tableau 43: Parts (%) d’exportation (EX) et d’offre locale (DS) dans la production totale

(XS) pour tous les produits exportés--- 60 Tableau 44 : Variation (en %) de la demande de travail (sectoriel LDj et total LD) et celle

du taux de chômage (UR) --- 61 Tableau 45: Les parts (en %) des transferts par rapport aux transferts totaux reçus par les

ménages, réparties par agent --- 61 Tableau 46: Les parts principales dans CIj et la variation de PDi pour les cinq secteurs qui

ont connu une hausse de leurs PCIj (tous les chiffres du tableau en %). --- 63

Tableau 47: Variations (%) de la part (EX/XST) et celles de la quantité exportée (EX) répartirent par secteur. --- 64 Tableau 48: Variation (%) des transferts aux ménages répartis par agent --- 64 Tableau 49: Variation (%) de la demande de travail (LDj) et du taux de rémunération du

capital (Rj) répartie par secteur. --- 65

Tableau 50: Les variations (%) du revenu disponible « YD » et d'épargne « S » des agents --- 66 Tableau 51: Tableau 40 : variations (%) des valeurs d’investissements aux différentes

simulations --- 67 Tableau 52: Variations (%) du prix composite (PC) et variations de la consommation des

ménages (CHU et CHR) réparties par produit --- 68

Tableau 53: Variation (%) des prix composites et variations de la demande des biens d'investissement --- 69 Tableau 54: La variation du prix de producteur (PL) et la variation de la part (IM/Q) et

celle de la quantité importée (IM) répartie par produit importé. (Variation en

(9)

Liste des figures

Figure 1: Taux de la valeur ajoutée par secteur --- 77

Figure 2: Intensité en travail de la production des branches d’activité --- 78

Figure 3: Part du travail dans la valeur ajoutée --- 78

Figure 4: Intensité sectorielle à l’exportation --- 79

Figure 5: Compositions de la demande finale --- 80

Figure 6: Taux de pénétration des importations --- 81

Figure 7: Le degré d’ouverture de l’économie sur l’extérieur (Ouv) --- 82

Figure 8: Les sources fiscales --- 83

Figure 9: Les subventions en 2000/2001 --- 84

(10)

I. Introduction

L'investissement public dans l'infrastructure représente une des principales politiques publiques utilisées dans les pays en développement pour soutenir la croissance économique. En effet, en favorisant l’accroissement de la productivité globale de l’économie, ces investissements devraient permettre de corriger la plupart des distorsions et déséquilibres dont souffrent ces économies de façon structurelle. En outre, l’amélioration de la compétitivité devrait permettre à ces économies de s’intégrer favorablement au sein des marchés mondiaux et ainsi augmenter l’emploi, les revenus moyens et le niveau de vie.

L'investissement public comme outil de politique de développement se révèle également efficace pour contrer les effets des crises qui ont touché de façon périodique plusieurs économies. Ainsi, le Japon et plusieurs économies émergentes du Sud-est asiatique dont les quatre tigres (Taiwan, Singapour, Hong Kong et Corée du Sud) et d'autres pays nouvellement industrialisés (Thaïlande, Malaisie, Indonésie, etc.) ont adopté des politiques budgétaires expansionnistes comme moyen pour stimuler la demande intérieure (Wang, 2002). En effet, un investissement gouvernemental soutenu dans les diverses infrastructures comme l’électricité et les transports permettrait d’augmenter la productivité du capital privé grâce à la relation de complémentarité entre le secteur public et le secteur privé. Cela créerait une dynamique positive dont toute l’économie bénéficie en augmentant la capacité d'investissement des deux secteurs (Dumont et Mesplé-Somps, 2000).

Esfahani et Ramirez (2003) mentionnent que l’effet de l’accumulation du capital public sur la croissance économique a longtemps été un sujet controversé dans la littérature de croissance et de développement économique. Concernant la relation entre le capital d’infrastructure et la croissance économique, un certain nombre d’études empiriques ont constaté des rendements élevés de l’infrastructure d’investissement (Aschauer, 1989; Easterly et Rebelo, 1993; Canning et al. 1994; Sanchez-Robles, 1998; Fedderke et Bogetic, 2009; Luoto, 2011). Cependant, la robustesse des résultats a été mise en doute dans d’autres études empiriques (Munnell, 1992; Tatom, 1993; Gramlich, 1994; Crihfield et Panggabean, 1995; Herranz-Loncán, 2007).

(11)

De ces faits, l'infrastructure est un facteur clé pour contrer le ralentissement de l’économie mondiale et stimuler la croissance économique. Les pays en développement ont besoin d'augmenter leurs dépenses en infrastructures, étant donné que le niveau des infrastructures dans ces pays est relativement faible.

La relation entre l’investissement public d’infrastructure et la croissance économique est également déterminée par un effet indirect à travers l’effet d’externalité d’investissement public sur la productivité des investissements privés. La question autour du signe et de la taille de la relation entre l'investissement public et privé reste une question ouverte. En outre, les canaux par lesquels l'investissement public influence l'investissement privé dans les pays en développement demeurent inexplorés. Dans ces pays, l'investissement public augmente la productivité du capital privé et conduit à une complémentarité avec l'investissement privé. Cependant, la faiblesse des institutions et l’accès limité au financement peuvent diminuer les effets positifs des projets d'investissement public et évincer l'investissement privé.

Les effets de l’investissement public en infrastructure sur la croissance économique ont été beaucoup étudiés pendant les deux dernières décennies par différents outils d’analyse économique. Cependant, celles effectuées en utilisant les modèles EGC sont limitées, malgré l’intérêt de ces types de modèles. En effet, les modèles EGC permettent de modéliser l'effet des politiques économiques en tenant compte des nombreuses interactions entre les différents secteurs économiques, les marchés et les agents. En outre, ces modèles ne nécessitent généralement qu’une matrice de comptabilité sociale, pour une année de référence sans avoir besoin d’une série d’observations statistiques. Ainsi, les modèles EGC sont bien adaptés aux pays en développement qui souffrent d’importants problèmes d’accès, de disponibilité et de fiabilité de données statistiques (Zaki, 2010). Pour ces raisons, nous pensons que l’adoption d’une approche en EGC sera appropriée pour réaliser cette étude dans l’environnement égyptien. Notamment, selon notre connaissance, aucune étude n’a traité ce sujet dans le cas de l’Égypte en appliquant ce type des modèles.

Dans ce travail, nous essayons de : dét rm r l’ mp ct d l’ v st ss m t p bl c

infrastructure sur l’économie égyptienne ppl q t l’ ppr ch d’éq l br é ér l calculable.

(12)

Pour ce faire, les objectifs spécifiques du travail se présentent comme suit:

 Présenter la Matrice de comptabilité sociale (MCS) la plus récente de l’économie égyptienne pour une année relativement stable qui peut être considérée comme représentative de la structure de l’économe, et l’adapter selon les exigences du sujet et/ou du modèle;

 Estimer le stock du capital public pour l’année considérée, puisque nous n’avons pas des données suffisantes sur l’historique de l’accumulation de capital;

 Définir un modèle d’EGC répondant à la problématique dans le contexte égyptien en tenant compte de l’effet d’externalité lié à l’investissement public;

 Utiliser le modèle EGC développé pour évaluer les effets de l’investissement public d’infrastructure sur l’économie, en identifiant à la fois les canaux à travers lesquels cet investissement affecte l’économie égyptienne;

 Déterminer le moyen le plus approprié pour financer les projets d'infrastructure.

Étant donné le rôle essentiel de l’infrastructure sur la croissance, la Banque Mondiale soutient un large éventail de services d'infrastructure touchant des secteurs aussi variés que : l’énergie, les transports, la gestion des ressources en eau, l’acheminement de l'eau potable, l’assainissement des eaux usées, la gestion urbaine, la gestion des infrastructures environnementales, les télécommunications, le pétrole, le gaz naturel et les mines. Cette assistance est fondée sur le fait que le développement des infrastructures contribue directement et indirectement à la réduction de la pauvreté dans plusieurs pays en développement. En 2010, la Banque Mondiale a réalisé un niveau record de financement qui s'élève à 28,6 milliards de dollars pour appuyer des projets d’investissement dans les infrastructures. En conséquence, cette organisation est devenue le plus important investisseur dans le développement international de l'infrastructure dans les pays en

(13)

développement. La part de financement de l’infrastructure présente actuellement 40 % de l'aide de la Banque Mondiale1.

Le niveau des infrastructures en Égypte a connu une amélioration relativement importante au cours des cinq dernières décennies. Ce qui a sans doute soutenu la performance de croissance économique du pays, et a contribué à l'accroissement du bien-être social et économique de ses citoyens. Malgré ces progrès, dans les dernières années il y a eu un ralentissement, voir un recul dans certains types d'infrastructure, notamment dans les secteurs de l’électricité et le transport. Associé à cette baisse, les dépenses du capital en Égypte ont été réduites durant la dernière décennie, qui fait craindre que si rien n’est fait, le pays atteigne un niveau trop bas des investissements dans les infrastructures (Loayza et Odawara, 2010). De son côté, Kamaly (2006) analyse les sources de la croissance en Égypte au cours des trois dernières décennies (1973-2002) en utilisant une estimation cohérente du stock de capital et de la technique de la comptabilité de la croissance. L’auteur affirme que le stock de capital semble être la plus importante source de croissance, et la tendance à la baisse de la croissance de la production réelle depuis les années 1980 pourrait être attribuée au ralentissement de la croissance du capital, y compris infrastructure.

La population égyptienne est localisée principalement dans la Vallée et le Delta du Nil où également les investissements dans les projets d'infrastructure se concentrent; ce qui amplifie le problème dans ce pays. En effet, les centres de concentration de la population, en particulier le Grand Caire2 qui est occupé par environ un quart de la population égyptienne, souffrent d’un goulet d'étranglement dans l'utilisation des infrastructures, et malgré la diversité des infrastructures; ce qui représente un facteur stimulant pour l'établissement de plusieurs investissements privés à rendements élevés, la concentration élevée de la population et le manque de disponibilité des espaces internes jouent un rôle bloquant dans l’établissement de tels investissements.

1 Site web de la Banque Mondiale consulté en octobre 2012 :

(http://web.worldbank.org/WBSITE/EXTERNAL/EXTARABICHOME/NEWSARABIC/0,,contentMDK:20

483501~pagePK:64257043~piPK:437376~theSitePK:1052299,00.html).

2 Le Grand Caire est une métropole située sur une portion de terre des trois provinces adjacentes (Qahera,

(14)

Par contre, le reste des régions relativement peu denses en population, en particulier dans la province de la Haute-Égypte, et le Delta de l'Ouest, où la matière première et la main d’œuvre sont disponibles, ne représentent pas des endroits attractifs pour les investissements privés en raison des coûts de production plus élevés liés à la pénurie apparente de services publics dans ces zones. Dans ce contexte, l'investissement public d’infrastructures et son impact sur l'économie égyptienne sont d’une importance capitale dans le cas de l'Égypte, comme il est le cas dans de nombreux pays en développement. En général, cette question fait encore débat entre les économistes qui divergent dans leurs opinions sur l'orientation et la taille des effets indirects de l'investissement public sur l’investissement dans le secteur privé et ses conséquences sur la croissance économique.

Cette étude apportera un éclairage sur le rôle des infrastructures dans l’économie égyptienne, et les canaux à partir lesquels ses effets se feront sentir. Ce qui aidera éventuellement les autorités égyptiennes à identifier la politique optimale qui peut affecter positivement la croissance économique et qui peut baisser le taux du chômage. Ainsi, l’étude étudiera la manière la plus appropriée pour financer ce type d’investissement, soit par le crédit interne, le crédit externe ou par les impôts.

Le modèle EGC développé pour réaliser cette étude est un modèle standard de PEP3, version statique - un seul pays (PEP1-1). Ce modèle est construit par Decaluwé et al. (2009)

pour quantifier l'impact de différentes politiques sur les pays en développement. Nous l’avons adapté à l'économie égyptienne et l’avons modifié pour tenir en compte les effets de l’investissement public d’infrastructure. Le modèle est basé sur des hypothèses telles que l’économie égyptienne est une petite économie vis-à-vis du reste du monde, c’est aussi un modèle de concurrence parfaite, et on ne s’intéresse qu’aux prix relatifs. Nous avons utilisé une fermeture keynésienne pour introduire le taux de chômage dans le modèle afin d’éviter l’hypothèse de plein-emploi du facteur de travail qui ne confirme pas l’état actuel de l’économie égyptienne4.

3 PEP: Partnership for Economic Policy Network, Université Laval.

4 L’Égypte a connu une croissante remarquable du chômage dans les deux dernières décennies, suite à

l’application du programme d’ajustement et de reforme économique de la Banque Mondiale et du Fonds Monétaire Internationale au début des années 90s.

(15)

La partie empirique de notre étude est basée sur la matrice de comptabilité sociale (MCS 2006/2007). C’est la matrice la plus récente et la plus convenable disponible qui présente l’économie égyptienne. Cette matrice est construite par l’Institut National de Planification.5En outre, nous avons estimé le stock du capital public (KG) de l’année 2006/2007, afin de nous permettre de simuler des chocs soit séparément ou soit conjointement avec l’investissement public (IT_PUB). Les autres données indispensables pour appliquer le modèle proviennent des statistiques des institutions égyptiennes telles que la banque centrale et CAPMAS (Central Agency for Public Mobilization and Statistics) ou à partir de la littérature.

Nous avons réalisé trois différentes simulations pour évaluer l’impact d’investissement public en infrastructure sur l’économie égyptienne. Ces simulations sont définies selon le mode de financement du supplément de 30 % de l’investissement public (IT_PUB)6. La première simulation représente le financement par le crédit intérieur. La deuxième indique le financement par les taxes indirectes. La dernière simulation est le financement par l’épargne étrangère.

Les résultats des simulations montrent une amélioration dans l’économie égyptienne. Le PIB est à la hausse et le taux du chômage est à la baisse dans les trois scénarios. Parmi les trois scénarios du financement de l’augmentation de l’investissement public, celui qui est financé par l’épargne étrangère ressort être le plus attrayant. Dans ce scénario, le PIB aux prix de base (PIB_PB) s’est accru de 2.16 % par rapport à 0.27 % et 0.71 % dans les cas de scénarios des taxes indirectes et celui du crédit intérieur respectivement. D’autre part, la capacité de créer des nouveaux emplois dans ce scénario est plus forte que celle relevée par les deux autres scénarios. Puisque le taux du chômage s’est réduit de 24.1 % dans le scénario d’épargne étranger par rapport la réduction relevée dans les scénarios des taxes indirectes et celui de crédit intérieur soient 3.5 % et 7 % respectivement.

5 Quelques modifications ont été adoptées dans notre matrice. Nous avons réduit le niveau d’agrégation des

agents, par exemple nous avons conçu deux ménages représentatifs (urbain et rural) au lieu des dix ménages dans la matrice initiale, et un agent représentatif des firmes au lieu de deux. Par contre, on a ajouté le secteur/produit d’administration publique (ADM).

6 On a essayé avec un choc de 10% qui est plus facile à appliquer, mais ses résultats étaient relativement

faibles. Puis on a testé un choc de 50% qui a donnée des résultats très remarquables mais c’est difficile à mettre en place par le gouvernement égyptien qui fait face à des déficits internes et externes depuis plusieurs années. Enfin, on a trouvé qu’un choc de 30% serait plus raisonnable.

(16)

Le reste du document se présente comme suit. Le deuxième chapitre est consacré au contexte de l’économie égyptienne. Dans ce chapitre, nous commençons par un aperçu de l’Égypte; suivi par une description de la structure de l’économie égyptienne à travers la matrice de comptabilité sociale MCS 2006/2007. Le troisième chapitre aborde la présentation du modèle d’EGC : nous présentons d’abord l’intérêt du modèle et ses hypothèses principales; ensuite nous abordons comment le modèle traite la problématique énoncée, avant de finir le chapitre avec la fermeture macroéconomique utilisée dans le modèle. L’interprétation des résultats des simulations est présentée dans le quatrième chapitre dans l’ordre suivant : interprétation de la simulation de crédit intérieur; puis celle da la simulation de taxes indirectes, ensuite l’interprétation de la simulation d’épargne étrangère. Enfin, la conclusion et les discussions font l’objet du cinquième chapitre.

(17)

II. Contexte de l’économie égyptienne

1. Aperçu de l’Égypte

1.1. Géographie

L’Égypte, 38e pays le plus vaste du monde et d’une superficie de plus d’un million de kilomètres carrés, est un pays qui se situe à l’extrême Nord-Est de l’Afrique. Elle est limitée au Nord par la mer méditerranéenne, à l’Est par la Mer Rouge, au Sud par le Soudan et à l’Ouest par la Libye. Ce pays a eu une position stratégique qui relie la mer méditerranéenne, la mer rouge et l’Océan Indien par le canal de Suez. L'Égypte est un désert à 96 % et est donc tributaire du fleuve Nil pour son existence. Seulement 5 % de la superficie des terres en Égypte sont effectivement occupés (Awad et al. 2009).

1.2. Démographie

D’une population estimée à 83,7 millions (juillet 2012)7, l’Égypte est considérée comme le troisième pays le plus peuplé en Afrique. Le taux de croissance de sa population est de 1.96 %. 32.7 % de la population étant âgés de moins de 15 ans, et seulement 4,5 % ont 65 ans ou plus. L’espérance de vie à la naissance du pays est de 72,6 ans. Le taux de natalité est de 24.2 pour mille et le taux de mortalité est de 4.8 pour mille.

La population urbaine représente 43.4 % de la population totale en 2010. Le niveau d'alphabétisation de la population est de 71.4 %. L'analphabétisme est considéré comme l'un des plus grands problèmes qui entravent la participation des citoyens dans la société de la connaissance. Les dépenses totales sur l’éducation en 2008 représentent 3.8 % du PIB; tandis que celles sur la santé représentent 6.4 % du PIB en 20098.

1.3. Économie

Le PIB par habitant est estimé à 6600 $ - PPA9- en 2011. Durant cette année, le taux de croissance du PIB de l’Égypte a connu une baisse. En effet, elle est passée de 5.1% en 2010 à 1.2% en 2011 à cause de la révolution.

7 CAPMAS: (Central Agency for Public Mobilization and Statistics), Cairo.

8 The World Factbook: (https://www.cia.gov/library/publications/the-world-factbook/geos/eg.html) 9 PPA : Parité de Pouvoir d’Achat.

(18)

Les services, occupés par un peu plus de moitié de main d’œuvre totale, représentent 45.8 % du PIB, tandis que le secteur secondaire industriel, occupé seulement par 17 % de la main d’œuvre totale, contribue presque de 40% du PIB. Quant à l’agriculture, elle occupe presque le tiers de la main d’œuvre totale et ne contribue qu’à 14 % du PIB. Ce qui pourrait être dû au fait que le pays ne possède pas assez de terres arables. Par ailleurs, presque 12 % de la population active totale est au chômage en 201110.

L’investissement brut fixe a été estimé à 15.8 % du PIB en 2011, le déficit budgétaire à 10.6 % tandis que la dette publique est passée de 81.4 % en 2010 à 85.7 % en 2011. Le taux d’inflation, en prix à la consommation, a atteint 13.3 % à la fin de l’année 2011. Le solde du compte courant est passé de 4.435 milliards (US $) en 2010 à 8.609 milliards en 2011.

Les principaux produits agricoles sont le coton, le riz, les fruits et les légumes. Les principales industries du pays sont les textiles, l’agro-alimentaire, les produits chimiques, les hydrocarbures, la construction et les métaux. Les ressources naturelles comprennent le gaz naturel, le fer et l’aluminium. L’Égypte est exportatrice du coton, des textiles, des produits métalliques, certains types des produits chimiques et des aliments transformés. Elle importe principalement des machines et équipements, des denrées alimentaires, d’autres types des produits chimiques et des produits du bois.

Le tourisme, le canal du Suez et les transferts des Égyptiens de l’étranger sont les principales sources des devises provenant de l’étranger. Les réserves de devises étrangères et d’or ont chuté de 35.79 milliards (US $) au début 2011 à 15 milliards au début 2012. La dette extérieur a augmenté en 2011, pour devenir de 37.28 milliards (US $) par rapport à 35.37 milliards en 2010, soit 5.4 % d’augmentation11.

L'Égypte occupe un rang moyen en termes d’indice de développement (IDH) au niveau mondial. Environ 20,5 millions d’Égyptiens, soit 25 % de la populationvivent avec au plus un dollar par jour, et 35,8 millions, soit 45 % de la population vivent avec deux dollars ou moins par jour. On note que 20% de la population partagent 43,6 % de la richesse du pays, tandis que les 20 % les plus pauvres ont seulement 8,6 % du revenu national (Bedair et Mahmoud, 2009).

10 CAPMAS.

(19)

La part des investissements publics dans le PIB au Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA) est supérieure à d'autres régions du monde en développement. En particulier, historiquement l'Égypte a eu particulièrement une part importante des investissements publics dans les infrastructures, même parmi les pays du MENA. Cependant, au cours des dernières décennies, les investissements d'infrastructure publique en Égypte a été en baisse, et le déclin de l'investissement public n'a pas été compensé par une hausse de l'investissement privé. L'Égypte a un réseau routier dense, y compris la nouvelle autoroute Le Caire-Alexandrie, les grands ports de Suez et d'Alexandrie, et un nouvel aéroport au Caire. L'électricité est bon marché et hautement subventionnée, ainsi que le gaz naturel (Loayza et Odawara, 2010).

La situation infrastructurelle de l’Égypte en 2010 se présente comme suit12:

- Nombre total d’aéroports : 84 (dont 73 aéroports avec pistes et 13 Héliports avec pistes non goudronnées).

- Chemins de fer: 5,500 km, à écartement standard: 5.500 km de voies de 1.435 m (62 km de voies électrifiées).

- Chaussées: 65,050 km (ouvert: 47,500 km, non revêtus: 17,550 km).

- Voies navigables: 3,500 km (comprend du Nil, le lac Nasser, Alexandrie-Le Caire voie navigable, et de nombreux petits canaux dans le delta et du canal de Suez)

- Marine marchande: 66 (transporteurs de gros : 11, cargo : 24, conteneur : 3, passagers / fret : 7, pétroliers : 12, roll on / roll off : 9).

- Ports et terminaux: Ayn Sukhnah, Alexandrie, Damiette, El Dekheila, Port-Saïd, Sidi Kurayr et Suez.

- Lignes principales du téléphone en service: 8.714 millions ; mobiles cellulaires: 83.425 millions.

12 The World Factbook, CIA. Site web consulté en octobre 2012 : https://www.cia.gov/library/publications/the-world-factbook/geos/eg.html

(20)

2. Application des modèles EGC à l’économie égyptienne

Au cours des trois dernières décennies, les modèles d'équilibre général calculable (EGC) sont devenus un outil standard d'analyse économique empirique. Ces dernières années, des améliorations dans la spécification du modèle, la disponibilité des données et les progrès informatiques ont permis d'améliorer les bénéfices et réduit les coûts de l'analyse des politiques basées sur ces modèles, ouvrant ainsi la voie à leur utilisation généralisée par les analystes des politiques à travers le monde ( Abou El-Enein et al. 2009).

L’Égypte fait partie d’une longue tradition en matière de modélisation EGC. Cette tradition a commencé avec deux projets de recherche; le premier projet a été lancé en 1977 par l’université du Caire en collaboration avec le MIT (Massachusetts Institute of

Technology). Le second projet, qui date de 1985, est le fruit d’une collaboration

internationale entre l’université du Caire, USAID (United States Agency for International

Development) et la Banque Mondiale. Une grande partie de ces deux projets a été consacrée

à l’élaboration d’une Matrice de Comptabilité Sociale (MCS) qui contient la plupart des données nécessaires pour la construction d’un modèle EGC (Thissen, 1998). À partir de l’année 1989, l’institut des statistiques, CAPMAS, est devenu l’instance principale responsable de la construction et l’émission des matrices de compatibilités sociales. Le premier modèle EGC de l’Égypte a été développé par Lance Taylor en 1976, dans le cadre d'une mission de la Banque Mondiale pour répondre aux conséquences des changements dans les subventions alimentaires égyptiennes (Lofgren, 1994). Par la suite, la disponibilité des données en format de MCS a facilité l’élaboration de plusieurs modèles EGC appliqués au contexte égyptien. La plupart de ces modèles se sont concentrés principalement sur le secteur énergétique et le commerce international. (Thissen, 1998).

2.1. Énergie

Dans le secteur d’énergie et des ressources hydriques, on peut citer deux principales études. Strzepek et al. (2007) a estimé l’impact du Haut Barrage d'Assouan sur l'économie égyptienne en appliquant un modèle statique d’équilibre général calculable (EGC). Cette étude est basée sur une version élargie du modèle de l'IFPRI (International Food Policy

Research Institute) CGE standard. Le modèle distingue deux types de terres (la terre

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estivale). À l'exception des légumes et la canne à sucre, les cultures diverses sont spécifiques à la saison. Les auteurs démontrent que le bénéfice total, suite à la construction du barrage, est de l’ordre de 10,3 milliards de LEG (Livre Égyptienne) par an, soit 4% du PIB.

Le travail d’Abou El-Enein et al. (2009) applique un modèle EGC pour évaluer les effets de l’élimination progressive des subventions de l’énergie (sur quatre ans à partir de 2009/2010) sur l’économie égyptienne. Pour se faire, les auteurs ont développé leur propre matrice de comptabilité sociale (MCS) pour l'économie égyptienne de l’année 2006/2007. La structure de cette MCS a permis une présentation explicite de l'impact des produits énergétiques, en particulier ceux les plus subventionnés. Les résultats montrent l’effet de l’augmentation des prix des produits énergétiques sur les variables macroéconomiques telles que : le taux de croissance du PIB a atteint environ 4 % comparativement à 5,6 % à l’état initial (où aucun changement dans les subventions n’est supposé). Le déflateur annuel du PIB a atteint 12 % par rapport à 9.3 % à l’état initial. Les exportations se sont accrues plus lentement que les importations. Le déficit budgétaire estimé, à la fin de la période 2012/2013, tend vers un excédent de 5.8 % du PIB.

2.2. Commerce international

En ce qui concerne l’analyse des effets de l’ouverture commerciale sur l’économie égyptienne, Maskus et Konan (1997) ont développé un modèle EGC pour analyser l’impact des réformes proposées en matière de politique commerciale parmi lesquelles l’accord de partenariat avec l'Union Européenne (UE). Le modèle présente plusieurs régions d’échanges et prend en compte les barrières et les tarifs douaniers. Le modèle développé permet également de mesurer les impacts de la libéralisation des échanges sur le revenu total de l’économie. Les auteurs supposent que le taux de change réel s’ajuste pour maintenir la position du compte courant constant et égale à l’année de référence. Les résultats des simulations suggèrent que les plus grands gains potentiels de l'Égypte proviennent de réformes des frais de port administratives en combinaison avec le libre-échange mondial dans les conditions de mobilité des capitaux à long terme. Grâce à l’efficience économique entrainée par la réforme du commerce, les auteurs trouvent que le prix des facteurs augmente en termes réels. Ainsi, tous les travailleurs bénéficient d’une

(22)

hausse de leurs revenus en termes réels. Cependant, cette hausse est moindre pour les travailleurs du secteur manufacturier que ceux des secteurs non manufacturiers.

Une autre étude récente (Zaki, 2010) utilise un modèle EGC dynamique adapté à l’économie égyptienne pour étudier les divers aspects liés à la libéralisation du commerce. Le modèle de Zaki se base sur le modèle EXTER construit par Decaluwé et al. (2001) qui sert à évaluer l’impact de différentes politiques économiques sur les pays en voie de développement. Le modèle développé par Zaki (2010) est calibré par rapport à la matrice de comptabilité sociale MCS de 2000/2001 de l'Égypte. L’auteur distingue cinq scénarios de simulation. Les résultats montrent globalement que la facilitation des échanges a un effet positif sur le bien-être de la population. De plus, l’auteur constate que les secteurs des industries agroalimentaires, des textiles et de l’industrie chimique ont bénéficié le plus de cette stratégie commerciale.

2.3. Autres approches

Thissen et Lensink (2001) présentent un modèle EGC qui sert à évaluer les effets macroéconomiques d'une dépréciation de la devise égyptienne. Ce modèle prend en considération les marchés financiers et deux types des anticipations (adaptatives et prospectives). Les résultats montrent que l'impact d'une dévalorisation de la devise sur le compte courant est faible à moyen terme, tandis que les effets sur la production sont importants. Enfin, les résultats diffèrent considérablement selon le type des attentes qu’elles soient prospectives ou adaptatives.

Khorshid et al. (2011) utilisent un modèle EGC pour estimer la performance à moyen terme dans la réalisation des objectifs du millénaire pour le développement (OMD) dans le cas de l’Égypte; le modèle sert à évaluer l’effet des mesures politiques alternatives et des stratégies pour atteindre les OMD à l’horizon 2015. L’analyse repose sur les résultats d'un projet de recherche régional mis en place pour évaluer les stratégies de développement pour atteindre les OMD dans les pays arabes. Ce projet de recherche a été coordonné et financé par le PNUD - Bureau régional des États arabes, l'Organisation des Nations Unies - Département des affaires économiques et sociales (ONU -DAES) et la Banque Mondiale. Les résultats de cette étude montrent que la plupart des OMD seraient atteints, voire

(23)

dépassés dans certains cas. Cependant, certains indicateurs ne pourraient pas être atteints si on prend en considération la distinction entre les zones urbaines et les zones rurales.

Cette revue de la littérature nous permet de constater que le modèle EGC n’a pas été appliqué à l’analyse de l’impact d’infrastructure publique sur l’économie égyptienne. Ce, malgré l’importance du problème et la pertinence du modèle EGC pour le traire. D’où l’intérêt de notre étude.

3. La Matrice de Comptabilité Sociale de l’Égypte, MCS 2006/2007 : Description des données principales

3.1. Structure de la matrice

La matrice de comptabilité sociale (MCS) 2006/2007 de l'Égypte est la base des données principale utilisée dans cette étude. Cette matrice a été construite par l'Institut national de la planification, suivi du Ministère de la Planification. La matrice se compose de six grands comptes: les facteurs de production, les agents économiques, les branches de production, les produits composites (marché intérieur), les produits d’exportations (marché extérieur), et en fin le compte d’accumulation du capital.

La forme structurelle de MCS 2006/2007 a été modifiée pour incorporer les blocs suivants :

 Deux facteurs de production

L Travail

K Capital13

 Neuf agents économiques :

HR Ménage rural

HU Ménage urbain

FIRM Entreprises

ROW Reste du monde

GVT Gouvernement (c’est la somme des quatre comptes suivants) TD Taxes directes

TI Taxes indirectes

13 Dans la MCS 2006/2007, cela correspond à la somme du capital des entreprises privées et celui des

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TM Droits douanes sur les importations SUB Subventions

 15 secteurs de production structurés comme suit:

AGR Agriculture

IAA Industries Agro -Alimentaires ICH Industries Chimiques

TEX Industries de Textile

IRN Industries des Ressources Naturelles CON Industries de Construction

INMT Industries Non- Métalliques IMT Industries Métalliques

IGM Industries du Génie et Machines IND Des autres industries

ELC Électricité

TEC Transports et communications HER Hôtels et Restauration

SER Des autres Services ADM Administration publique

 15 produits composites appartenant aux secteurs mentionnés ci-dessus.

 13 produits exportés comprennent les mêmes produits mentionnés ci-dessus excepté

CON et ADM.

 Le compte d’accumulation fournit la demande d'investissement par secteur. 3.2. Estimation du stock de capital (KG)

L’un des défis de notre travail est de déterminer une valeur du stock de capital public de l’Égypte. Les données disponibles selon les comptes nationaux publiés par la Ministère de la Planification de l'Égypte remontent juste aux années 80s. De ce fait, nous utilisons une estimation pour évaluer de manière approximative les investissements réels pour les périodes qui précédent l’année 1981. Notre approximation est basée sur la loi de mouvement du capital (Solow, 1956).

KG t = (1-) KG t-1 + IT_PUB t-1 (1)

L’estimation se fait en différentes étapes (Kamps, 2004). Il faut d’abord sortir les séries d’investissements publics à partir la comptabilité nationale en remontant le plus loin

(25)

possible dans le temps - dans notre cas, la série en question est celle de la période 1981/82 et celle-ci doit être divisée par l’indice implicite de PIB pour déterminer la valeur réelle.14

IT_PUB réel = IT_PUB nominal / Indice du prix (2)

Ensuite, on calcule le taux de croissance annuel moyen de l’investissement public entre 1981/82 et 2006/07, puis on recule à partir de 1981 pour connaitre l’investissement de la période 1906/1907 en utilisant le taux de dépréciation du capital (  2.5%)15.

On suppose que le stock de capital de 1905/06 soit nul. KG 1906 = (1 - ) KG 1905 + IT_PUB 1905

KG1906 = IT_PUB1905

Par conséquent, le stock de capital public de 2006/07 sera simplement la somme des valeurs des investissements réelles dépréciées (Kamps, 2004):

KG 2006 = (1 - ) KG 2005 + IT_PUB 2005 (3)

= (1 - ) [(1 - ) KG 2004 + IT_PUB 2004] + IT_PUB 2005

= (1 - ) 2 KG 2004 + (1 - ) IT_PUB 2004 + IT_PUB 2005

= (1 - ) 3 KG 2003 + (1 - ) 2 IT_PUB 2003 + (1 - ) IT_PUB 2004 + IT_PUB 2005

.

.

.

KG 2006 = (1 - ) 101 KG 1905 +∑ ( ) i IT_PUB2005 – i (4)

14 Étant donné que les données d’indice des prix ne sont pas disponibles pour la période 1981/1982 à

2006/2007, nous utilisons un indice des prix implicite des séries du PIB nominal et réel.

15 Ce taux de dépréciation de capital public était mentionné dans des anciens MEGCs pour des économies des

pays en voie de développement comme le cas de l’Égypte. Parmi ces travaux, on cite Dumont et Mesplé-Somps (2000) et Bayoudh (2012).

(26)

3.3. Autres sources des données et calibrage

Parallèlement à la MCS de 2006/2007, nous avons eu à faire à d'autres sources de données telles que les données des comptes nationaux publiés par la Ministère de la Planification, de CAPMAS, de la Banque Centrale, telles que les investissements publics et privés, le taux de croissance pour estimer le stock du capital public, le taux du chômage, le taux d’urbanisation, etc. Quelques paramètres clés proviennent des travaux des experts de la modélisation, tels que les paramètres d’élasticités CES et CET ainsi que ceux de LES qui ont été pris de Decaluwé et al. (2009), aussi la valeur de l’élasticité d’externalité de l’investissement public est proposée par Dumont et Mesplé-Somps (2000).

En général, la plupart des paramètres du modèle EGC d’un pays sont calibrés en se basant sur les données contenues dans la matrice de comptabilité sociale de ce pays pour l’année de référence. Dans le processus du calibrage, les valeurs numériques des paramètres doivent satisfaire un critère indispensable : il faut qu’elles permettent de reproduire la situation de référence, à savoir, les valeurs initiales de la matrice de comptabilité sociale (Decaluwé et al. 2001).

4. Analyse et interprétation de la MCS 2006/2007 4.1. La production

4.1.1. Intensité capitalistique ()

Les secteurs les plus intensifs en capital sont l’industrie des ressources naturelles ( = 23.53) et l’agriculture ( = 8.83). Le premier secteur exige des investissements massifs dans l’infrastructure d’extraction et d’exploration; ce qui explique cette ampleur élevée de l’intensité capitalistique.

Concernant l’agriculture, il y a un manque des données pour le travail ouvrier, car le marché de travail agricole n’est pas bien mesuré en Égypte. De ce fait, les comptes nationaux ne reflètent pas la vraie valeur monétaire de travail. En outre, le secteur agricole a subi une mécanisation continue depuis les années 60s qui s’est en plus amplifiée dans les vingt dernières années.

(27)

Tableau 1: L’intensité du capital (k) et les parts des facteurs (L et K) dans la valeur ajoutée (VA) répartie par secteur

Secteur Part de L / VA Part de K / VA k = K/L

AGR 0,1 0,9 8,83 IAA 0,24 0,76 3,2 ICH 0,23 0,77 3,4 TEX 0,53 0,47 0,89 IRN 0,04 0,96 23,53 CON 0,61 0,39 0,65 INMT 0,47 0,53 1,12 IMT 0,24 0,76 3,1 IGM 0,63 0,37 0,59 AIND 0,29 0,71 2,51 ELC 0,27 0,73 2,71 TEC 0,18 0,82 4,5 HER 0,21 0,79 3,75 SER 0,42 0,58 1,36 ADM 1 0,0 0,0

Source : Calculs à partir de MCS 2006/2007

Les secteurs les plus intensifs en travail sont la construction ( = 0.65) et l’Industrie du Génie et Machines ( = 0.59). Alors que, l’industrie de textile et l’industrie non-métallique utilisent presque d’une façon équilibrée le capital et le travail.

Il faut noter que le secteur de l’administration publique n’utilise que de travail comme facteur de production par hypothèse.

La part de consommation intermédiaire la plus élevée est celle dans le secteur d’industries chimiques qui est égale à 82 % de sa production totale; puisque les matières premières chimiques constituent la grande partie du produit final. ¾ de la production dans le secteur de l’électricité sont formés de CI. Cette dernière est composée principalement des biens provenant de l’industrie des ressources naturelles (Ex. les barrages hydrauliques et l’énergie pétrolière). Aussi, la production agroalimentaire est constituée de 73 % des biens intermédiaires, notamment les produits agricoles et les ressources naturelles. De même, le secteur de textile et les autres industries utilisent les mêmes parts des consommations intermédiaires dans la production. On peut donc affirmer qu’une augmentation de la demande pour ces secteurs exercera de forts effets d’entrainement sur les autres branches de l’économie.

(28)

Par ailleurs, les secteurs les moins intensifs en CI, c.-à-d. ceux qui possèdent le taux de valeur ajoutée le plus élevé, sont respectivement : le secteur agricole qui a besoin uniquement d’un cinquième de sa production comme consommation intermédiaire, le secteur des services avec une valeur ajoutée qui couvre le ¾ de sa production et le secteur de transport et communications avec 2/3 de la production comme valeur ajoutée.

Tableau 2 : Valeur ajoutée (VA) Consommations intermédiaires (CI) et Subvention (SUB)

Secteur Part de VA dans la production Part de CI dans la production Part de SUB dans la production

AGR 0,79 0,21 0 IAA 0,33 0,73 -0,06 ICH 0,19 0,82 -0,01 TEX 0,26 0,74 0 IRN 0,86 0,33 -0,19 CON 0,46 0,54 0 INMT 0,48 0,52 0 IMT 0,35 0,65 0 IGM 0,33 0,67 0 AIND 0,26 0,74 0 ELC 0,24 0,76 0 TEC 0,68 0,32 0 HER 0,31 0,69 0 SER 0,73 0,27 0 ADM 0,36 0,64 0

Source : Calculs à partir de MCS 2006/2007

Il faut noter que l’industrie des ressources naturelles apparait comme le secteur ayant la plus grande part de valeur ajoutée (= 86 %). En revanche, le tableau 2 montre aussi que ce secteur utilise jusqu’à 33 % de sa valeur de production comme consommations intermédiaires. La somme de deux parts dépasse 100 %. La raison pour cette supériorité est la subvention qui représente 19 % de la production. Donc, la valeur ajoutée (réelle, sans les subventions) sera inférieure à la valeur annoncée précédemment. Le deuxième secteur le plus subventionné est celui d’Industries Agro -Alimentaires qui capte 23 % de la subvention totale fournie par l’État pour subventionner principalement le pain, l’huile et le sucre.

Le gouvernement égyptien a choisi de subventionner ces types des produits nécessaires pour la plus part de la population qui souffre de la faiblesse du revenu vu que 45 % de la population vivent au-dessous du seuil de deux dollar par jour (Bedair et Mahmoud, 2009).

(29)

4.2. Revenu et Épargne 4.2.1. Gouvernement

4.2.1.1. Sources de revenu du gouvernement

On constate que les transferts présentent la grande partie des sources de revenu du gouvernement (= 74 %). Les firmes constituent la principale source de ces transferts puisqu’ elle participe à 53 % dans le transfert total, soit 39 % du revenu gouvernemental16. Le transfert de reste de monde ne présente que 6 % de revenu, soit 8 % du transfert total. Donc le budget public dépend beaucoup des revenus des agents internes notamment les entreprises. Les taxes directes et indirectes, les droits douaniers et les subventions présentent 26 % de revenu gouvernemental.

Tableau 3 : Les sources du revenu du gouvernement (YG)

Les sources d’YG Part en %

TI 16,5

TM 3,7

SUB -14,6

TD 20,6

La somme des taxes 26,2

TR_H 28,6

TR_Firm 39,4

TR_ROW 5,8

La somme des transferts (TR) 73,8

Source : Calculs à partir de MCS 2006/2007 4.2.1.2. Dépenses du gouvernement

Le gouvernement alloue une grande partie de ses dépenses totales aux transferts (TRs) aux agents (soit 67 %), dont 86 % destinés aux entreprises. La deuxième grande tranche de ces dépenses est allouée aux achats gouvernementaux des biens et services (G) soit 47 % des recettes totales du gouvernement. L’épargne du gouvernement représente 15 % de celles dernières. La valeur négative de l’épargne publique est attendue, puisque le budget du gouvernement égyptien constate un déficit depuis longtemps.

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Tableau 4: Les destinations du revenu du gouvernement (YG)

Les destinations d’YG Part en %

TR → HU 2,9

TR → HR 2

TR → FIRM 59,3

TR → ROW 3,3

somme des transferts (TR) 67,5 Dépenses courantes du gouvernement (G) 47,5 Épargne du gouvernement (SG) -14,9

Total 100

Source : Calculs à partir de MCS 2006/2007 4.2.2. Ménages

4.2.2.1. Sources de revenu des ménages

Selon le tableau 5, on voit que la plus grande partie de revenu des ménages urbains et ruraux provient des transferts des autres agents, notamment les transferts des firmes. Les transferts présentent plus que 70 % de revenu de ménage. Ces parts prouvent que le ménage égyptien est un ménage indépendant et que les projets personnels et privés sont considérés comme la source principale de rémunération.

Tableau 5: Sources de revenu des ménages

Ménages urbains Ménages ruraux Revenu total (YG) 495144,16 351473,11

Masse salariale 147989,75 89428,24 Part de la masse salariale (%) 29,89 25,44

Transfert des firmes 318850,85 249420,87 Transfert de Gouvernement 8071,92 5609,20 Transfert de Reste de monde 20231,64 7014,80 Total des transferts 347154,41 262044,87 Part des transferts (%) 70,11 74,56

Source : Calculs à partir la MCS 2006/07 4.2.2.2. Dépenses des ménages

Le tableau 6 ci-dessous, nous montre que le revenu des ménages ruraux est inférieur au revenu des ménages urbains. La raison de cette infériorité est que l’effectif de main d’œuvre dans les zones rurales est plus faible que dans les grandes villes telles que Caire et Alexandria. En revanche, le tableau indique une part de consommation par rapport au

(31)

revenu pour les ménages ruraux plus élevée que celle de ménages urbains. Souvent dans une famille rurale, le nombre des membres non-actifs est plus élevé que dans une famille urbaine; ce qui va engendrer une consommation plus grande. À la base de ces résultats, l’épargne des ménages urbains sera plus grande que l’épargne des ménages ruraux.

Tableau 6:Allocation du revenu total (YH) et celle du revenu disponible (YDH) des ménages

Ménages Urbains (HU) Ménages Ruraux (HR) La part dans YH valeur % valeur %

YH 495144 100 351473 100

TDH 10071 2 5990 2

YDH 485074 98 345483 98

CH 286784 58 228746 65

SH 198290 40 116738 33

La part dans YDH valeur % valeur %

YDH 485074 100 345483 100

CH 286784 59 228746 66

SH 198290 41 116738 34

Source : Nos calculs à partir de MCS 2006/2007

N.B : YH = revenu total des ménages, YDH = revenu disponible des ménages

Si nous regardons la répartition de revenu entre la consommation et l’épargne, on constate que le ménage urbain consacre une part plus grande de son revenu disponible à l’épargne. Mais dans les deux cas, la part de la consommation est plus grande que la part de l’épargne.

4.2.3. Firmes

4.2.3.1. Sources de revenu des firmes

Notre MCS montre que les rémunérations du capital sont entièrement destinées aux firmes; ce qui fait d’elles la source fondamentale de revenu des firmes soit en chiffre 57.6 %. Les transferts du gouvernement et des ménages salariés présentent la deuxième source, environ 18 % de chacun. Le transfert élevé de gouvernement est expliqué principalement par le fait qu’une partie des firmes sont publiques ou semi-publiques.

Tableau 7: les parts relatives des sources du revenu des firmes (YF)

Sources d’YF RK HU HR FIRM GVT ROW YF Part en % 57,58 11,96 5,78 2,62 18,14 3,93 100

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4.2.3.2. Dépense :

Plus que la moitié des dépenses totales des entreprises, 62 %, sont contractées principalement sous forme des transferts aux ménages sous forme des salaires et des rémunérations de capital. Alors que 15 % de ces dépenses représente les dépenses intérieures parmi les unités de cet agent (coût de transactions, réparation et entretien, etc.).

Tableau 8: Les parts relatives des dépenses des frimes

Destination de la dépense Transferts aux Taxes Épargne Total FIRM HU HR GVT ROW TDF SF YF Part en % 2,62 34,87 27,27 12,06 3,24 4,55 15,4 100

Source : Nos calculs à partir de MCS 06/07

La troisième grande dépense est le transfert vers le gouvernement qui présente 12 % de revenu. Ce constat est logique, car on a dit précédemment que la principale source de revenu de GVT est les transferts des firmes.

4.2.4. Reste du monde (ROW)

Les transferts des agents locaux vers le reste de monde ne forment que 13.6% du revenu total de ce dernier. Le ¾ de ces transferts provient des entreprises (par exemple, sous forme d’épargne à l’extérieur ou d’achat des actions).

Tableau 9: Parts en % des sources du revenu de reste du monde (ROW) réparties par les agents locaux et les produits importés

HU FIRM GVT AGR IAA ICH TEX IRN 0,4 10,0 3,2 3,3 12,7 8,4 2,0 8,7 INMT IMT IGM AIND ELC TEC CON SER

1,5 6,0 19,9 8,9 0,0 2,5 0,9 11,5

Source : Calculs à partir de MCS 2006/2007

Alors que la plus part de revenu de ROW découle de l’importation notamment les biens de Génie et Machines qui constituent un cinquième du revenu total de ROW; la contribution des biens Agro –Alimentaires et d’Autres Services dans le revenu de ROW sont 12.6 % et 11.5 % respectivement. Les produits manufacturés constituent la plus grande partie des importations égyptiennes.

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Tableau 10: Parts en % des dépenses du ROW, réparties par les agents locaux et les produits importés

HU HR FIRM GVT AGR IAA ICH TEX IRN 6,9 2,4 12,2 5,5 1,5 2,5 10,2 1,6 14,5 INMT IMT IGM AIND ELC TEC HER SER INV 0,7 3,7 0,8 2,7 0,0 12,6 15,0 12,7 -5,2

Source : Calculs à partir de MCS 2006/2007

À peu près ¾ des dépenses de ROW sont consacrées pour l’importation des biens et services de l’Égypte tels que les services des Hôtels et Restauration qui représente 15 % de dépense totale de ROW (Le tourisme est une source importante de devise pour le pays) ; les biens des Ressources naturelles couvrent 14.5 % des dépenses; les autres services forment 12.7 %; et les transports et communications représentent 12.6 %. Les dépenses sous forme des transferts aux agents constituent environ 27 % des dépenses totales de ROW, au moins 45 % de ce dernier pourcentage est orienté aux entreprises.

4.3. La demande :

La demande totale se compose en demande intermédiaire (46 %) et en demande finale (54 %, dont 34 % en consommation des ménages; 9 % en dépenses courantes du gouvernement et 10 % en demande finale pour fin d’investissement).

La consommation des ménages se repartie en 13 produits finaux, mais une grande partie de la consommation est consacrée à deux types des biens (biens Agro –Alimentaires 36 % et Autres Services 18 %).

Tableau 11: La demande totale et ses composantes

Demande CH_HU CH_HR G CIT INV TOTAL En valeur 286784 228746 132818 678690 155300 1482338 Part en % 19 15 9 46 10 100

Source : Nos calculs à partir de MCS 2006/2007

La demande finale pour fins d’investissement se décompose en 12 produits finaux, à l’exception de ceux provenant du secteur d’Industries non- Métalliques et de celui d’Autre Services. 46 % de cette demande est allouée aux biens de secteur de Construction, 20 % aux produits du secteur du Génie et Machines et 19 % au secteur d’Autres Services.

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III. Présentation du modèle d'EGC

Les raisons principales pour lesquelles nous avons décidé d’appliquer un modèle EGC (PEP1-1) pour notre étude se résument dans les points suivants :

Tout d'abord, l’investissement public de l’infrastructure et ses effets sur la croissance économique ont été beaucoup étudiés pendant les deux dernières décennies par différents outils d’analyse économique. Cependant, celles effectuées en utilisant les modèles EGC sont vraiment limitées. En outre, aucune étude n’a traité ce sujet dans le cas de l’Égypte en appliquant ce type des modèles. L’impact de l’infrastructure sur la croissance passe à travers plusieurs canaux de l’économie, et les modèles d’équilibre général permettent de modéliser l'effet des politiques économiques en tenant compte des nombreuses interactions entre les différents secteurs économiques, les marchés et les agents.

Deuxièmement, les modèles EGC représentent un outil très important dans la modélisation, en particulier pour les pays en développement. Ce qui est dû au fait que les pays en développement, parmi lesquels l'Égypte, souffrent de plusieurs problèmes concernant les données statistiques entre autres le manque des données et les sources peu fiables ou contradictoires des longues séries chronologiques. En revanche, il est suffisant pour l’utilisation des modèles EGC de posséder une matrice de comptabilité sociale pour une année de référence jugée représentative de la structure de l’économie sans avoir besoin d’une série d’observations statistiques. Ce qui explique la popularité de ces modèles pour l’analyse des économies des pays en développement.

Enfin, l’analyse du rôle de l’infrastructure dans une économie devrait être étudiée dans un cadre général, du fait qu’elle a de nombreux effets sur l'expansion ou la contraction des secteurs, l'emploi, l'investissement, la productivité …etc., et par conséquent sur le bien-être de la population. Tous ces effets ne peuvent pas être étudiés dans un cadre d'équilibre partiel. D’où la nécessité d'utiliser un modèle EGC.

1. Hypothèses principales du modèle

Le modèle PEP1-1 suggéré pour réaliser cette étude est un modèle standard de PEP

(version statique - un seul pays). Nous adaptons ce modèle à l'économie égyptienne et le modifions pour tenir en compte des effets de l’infrastructure publique. Ce modèle est

Figure

Tableau 2 : Valeur ajoutée (VA) Consommations intermédiaires (CI) et Subvention (SUB)
Tableau 4: Les destinations du revenu du gouvernement (YG)  Les destinations  d’YG  Part en %
Tableau 9: Parts en % des sources du revenu de reste du monde (ROW) réparties par les agents locaux et les  produits importés
Tableau 10: Parts en % des dépenses du ROW, réparties par les agents locaux et les produits importés
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