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Modalités de chasse utilisables pour l'exploitation de L'ORIGNAL

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(1)

Loisir, Chasse et Pêche

Modalités de chasse utilisables pour l'exploitation de L'ORIGNAL

Par Réhaume Courtois et Gilles Lamontagne

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Québec

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(2)

Direction de la gestion des espèces et des habitats Service de la faune terrestre

MODALITÉS DE CHASSE UTILISABLES POUR L'EXPLOITATION DE L'ORIGNAL

par

Réhaume Courtois et

Gilles Lamontagne

Ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche

Québec, Septembre 1991

(3)

Référence à citer

COURTOIS, R., et G. LAMONTAGNE, 1991. Modalités de chasse utilisables pour contrôler l'exploitation de l'Orignal. Québec, Min. Loisir Chasse Pêche, Dir. Gestion Espèces Habitats, Serv. Faune terr., 45 p.

Bibliothèque nationale du Québec

4e trimestre 1991 ; ISBN: 2-550-22518-X ^

(4)

iii

RÉSUMÉ

Un survol rapide de l'évolution de la réglementation de chasse depuis le début de la colonie montre que les Québécois ont vite senti la nécessité d'encadrer la chasse pour protéger les espèces exploitées. La réglementation ne se limite cependant pas à cet aspect primordial. Les premières ordonnances visaient même la protection des propriétés privées. Des règles d'éthique sont également apparues dès que la chasse eut abandonné son caractère commercial pour devenir véritablement sportive. Finalement, la popularité grandissante de la chasse de l'Orignal a fait apparaître récemment toute une série de mesures visant une répartition équitable de la ressource entre les usagers.

Dans le contexte actuel, la demande pour la chasse de l'Orignal est très élevée et son impact sur les populations est très marqué. Nous avons examiné l'efficacité de la réglementation en fonction de 4 objectifs spécifiques: sa capacité à limiter le prélèvement, à modifier la structure d'âge et de sexe dans la récolte, à répartir la ressource entre les usagers et à maximiser le nombre de jours de récréation. Les 13 principaux règlements de chasse applicables à l'Orignal au Québec sont examinés sous ces angles et leur efficacité relative est évaluée. Une comparaison avec les autres juridictions nord-américaines est également effectuée.

L'examen de toutes ces données montre qu'il s'avère très difficile de gérer efficacement la chasse de l'Orignal dans le contexte réglementaire actuel. La réglementation pourrait toutefois permettre d'adapter la récolte aux caractéristiques des populations d'orignaux et, au besoin, de modifier la structure des populations pour la recherche d'une plus grande productivité.

(5)
(6)

TABLE DES MATIÈRES

Page

RÉSUMÉ iii TABLE DES MATIÈRES . . . v LISTE DES TABLEAUX . vii LISTE DE LA FIGURE ET DES ANNEXES ix

1. Introduction . 1 2. Les leçons du passé . - 1 3. Cinq constats majeurs . . . 5 4. La réglementation actuelle 8 4.1 Les objectifs spécifiques . . 9 4.2 L'efficacité des principales modalités de chasse 9 4.2.1 Raccourcissement et report des saisons . 11 4.2.2 Chasse contingentée 13 4.2.3 Chasse à l'arc 14 4.2.4 Chasse sélective 14 5. La réglementation dans les juridictions limitrophe . . . 15 6. Un cadre de référence pour modifier la réglementation . . . 17

7. Conclusion '' 21

8. Remerciements 23 9. Bibliographie 24

ANNEXES 27

(7)
(8)

vii

LISTE DES TABLEAUX

Page

Tableau 1. Principaux événements dans la gestion de l'Orignal au

Québec 4

Tableau 2. Efficacité relative des principales modalités de chasse de l'Orignal en fonction d'objectifs spécifiques de

gestion . . . 10

Tableau 3. Principaux paramètres estimés et précision obtenue dans le cadre du plan quinquennal (1986-1991)

d'inventaires aériens de l'Orignal 12

Tableau 4. Modalités de chasse appliquées à l'Orignal en Amérique du Nord et principaux paramètres de

l'exploitation 16

Tableau 5. Évolution des principales caractéristiques de

l'exploitation de l'Orignal en Ontario . . 19

Tableau 6. Composition de la récolte et évolution récente de la

population ontarienne d'orignaux . . . . . . . 20

(9)
(10)

ix

LISTE DE LA FIGURE ET DES ANNEXES

Page

Figure 1. Évolution de la réglementation de chasse de l'Orignal et de la population du Québec depuis le début de la

colonie 6

Annexe 1. Règlements de chasse de l'Orignal se rapportant à

l'éthique et à la sécurité des usagers 27

Annexe 2. Description des modalités de chasse applicables au

Québec pour contrôler l'exploitation de l'Orignal . . . 29

Annexe 3. Impact à court et à long terme des principales modalités de chasse sur les populations d'orignaux

et l'activité des chasseurs 47

(11)
(12)

1. INTRODUCTION

Les contacts entre les représentants du Ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche (M.L.C.P.) et les chasseurs, les articles de vulgarisation préparés par. nos partenaires et les enquêtes d'ici (INFRAS 1990) et d'ailleurs (Rollins et Romano 1989) montrent que la préoccupation première des chasseurs est la protection du gibier. La mission faune du M.L.C.P. a d'ailleurs pour objet «d'assurer la pérennité et la mise en valeur des espèces fauniques, pour le bénéfice des générations actuelles et futures.»

Cet objectif, partagé par toute la collectivité québécoise, mène au constat trivial que la réglementation est un mal nécessaire dans un contexte d'exploitation des ressources naturelles. L'idée populaire porte cependant à croire que la réglementation vise exclusivement la protection du gibier. Or, une analyse quelque peu détaillée, tant dans une perspective historique qu'actuelle, permet de constater que les objectifs visés par la réglementa- tion sont très variés et concernent plusieurs sujets.

L'analyse qui suit tentera de définir ces principaux objectifs. Pour ce faire, nous décrirons succinctement le but, le principe de fonctionnement, les avantages/inconvénients et l'efficacité relative des principales modalités de chasse utilisables au Québec pour contrôler l'exploitation de l'Orignal. Nous examinerons également la réglementation utilisée dans les juridictions limitrophes. Cette démarche permet d'identifier les modalités les mieux adaptées au contexte québécois.

2. LES LEÇONS DD PASSÉ

Les québécois ont toujours adulé la chasse et ont fréquemment été remarqués pour leur habileté à manier les armes. Ce mode de vie (cette passion) amène bon nombre d'entre eux à négliger leurs devoirs principaux. Dès 1671, Jean Talon émet une ordonnance obligeant les célibataires à épouser les filles du roi sous peine d'être privés des privilèges de pêche, de chasse et de traite des fourrures. En 1750, le Gouverneur La Galissonière déplore le fait que les Canadiens (les Québécois actuels) ne peuvent abandonner le genre de vie auquel ils sont accoutumés dès leur enfance, à savoir la pêche et la chasse.

(13)

En plein champ de bataille pour la possession de la Nouvelle-France, plus de 600 miliciens de Québec s'occupent à chasser les tourtes qui sont en nombre extraordinaire à Québec et les environs (Guay 1983). Une foule d'exemples de ce type montrent que la chasse occupe une place de choix chez les Québécois, et ce dès les premiers temps de la Colonie.

En Europe, la chasse était le privilège des nobles. Des intérêts d'ordre stratégique (protection de la colonie), économique (fourrures) et de subsistance (famine) incitèrent les autorités, malgré certaines réticences, à reconnaître le droit de chasse à tous les habitants de la Nouvelle-France dès 1652 (Martin 1990). Ce nouveau privilège, même s'il représente désormais une valeur fondamentale de la culture québécoise, semble cependant avoir été utilisé maladroitement. Les récits de chasses prodigieuses, frisant l'extermination, font légion. Les chasses commerciales (peaux) et de subsistance (venaison) sans contrôle ont vite mené à la raréfaction du gibier. Des interrogations sur l'avenir du Castor de la région de Trois- Rivières ont été soulevées dès 1635. Pierre Boucher relate la diminution du gibier dans la région de Québec en 1663. Le grande faune avait été à toutes fins pratiques exterminée de la vallée du Saint-Laurent dès le début du

1 8ième siècle. Cette situation a prévalu jusqu'au début du 2 0i è m e siècle.

La première ordonnance visant la protection d'une espèce est émise en 1721.

L'intendant Michel Bégon interdit la chasse des perdrix entre le 15 mars et le 15 juillet afin de permettre leur reproduction (Guay 1983). En 1750, l'on interdit la cueillette des oeufs et des nichées de canards (Martin 1990).

Les règlements ne concernaient pas tous la protection du gibier, bien au contraire. Des ordonnances ont été émises pour protéger les moissons piétinées par les chasseurs (1676 et 1709), pour réserver le gibier aux propriétaires fonciers (1708), pour protéger les propriétés privées (1723) et pour limiter les incendies de forêts et d'habitation inhérents à l'utilisa- tion des armes à feu (1764). De nombreux accidents de chasse sont aussi rapportés à partir du début du I 9i è m e siècle.

La chasse sportive est apparue tardivement chez les Canadiens, et sous l'influence des Britanniques. C'est en 1803 qu'on recense le premier acte

(14)

notarié nord-américain régissant la pratique de là chasse» Trente-et-un chasseurs de sauvagines s'entendent pour ne chasser que 2 jours par semaine;

ne pas tirer avant le lever ni après le coucher du soleil; ne tirer que sur les oies qui volent; chasser à des endroits précis; exclure les étrangers (Martin 1990). On retrouve dans cette charte les principales règles d'éthique encore en vigueur de nos jours.

Avec la naissance de la chasse sportive, les pressions pour une plus grande protection du gibier devinrent de plus en plus fortes. Plus de 100 ans après l'avoir introduite pour la perdrix, l'on instaura, en 1843, une période de chasse interdite pour l'Orignal ( 1e r février-ler août). Les craintes d'extermination de l'espèce ont mené à un resserrement graduel de la réglementation au cours des 50 années qui suivirent, puis à l'imposition de la loi du mâle en 1899 (Tableau 1 ) . Quelques années plus tôt, le même désir de protéger le gibier avait mené à la formation des premiers clubs privés (1880-1885) à qui des droits exclusifs de chasse et de pêche furent confiés.

En absence de moyens financiers suffisants pour assurer cette tâche en régie, le gouvernement confiait à des associations locales la responsabilité de faire observer les lois relatives à la conservation du poisson et du gibier (Martin 1990). Les premiers parcs furent créés à la même époque (1895) dans la but de soustraire une partie des ressources forestières à l'appétit des papetières qui se sont implantées au Québec à partir du début des années 1880.

Durant toute la première moitié du 2 0 *e m e siècle, la chasse sportive de l'Orignal redevient une activité élitique sous l'emprise des clubs privés.

C'est la croissance économique et démographique de l'après-guerre qui a stimulé l'intérêt des Québécois pour la chasse sportive. À partir des années 60, la chasse de l'Orignal a connu une croissance presque vertigineuse. Le nombre de permis vendus passe de 6 453 (permis valide pour toutes les espèces) en 1930 à 25 000 permis pour la chasse de l'Orignal en 1963 et atteint maintenant 150 000.

La récolte a progressé plus ou moins parallèlement à l'augmentation des chasseurs jusqu'en 1982, mais tend à décliner lentement depuis lors, même si le nombre de chasseurs continue de s'accroître (Courtois et Lamontagne 1990).

(15)

Tableau 1. Principaux événements dans la gestioo de l'Orignal au Québec (adapté de Courtois 1989)

Année Réglementation / mode de suivi Année Réglementation / mode de suivi

Avant 1843 Chasse permise en tout temps;

1843 Chasse interdite: 1e r fév. - 1e r août;

1857 Chasse interdite: 1e r mars - 1e r sept.;

1858 Première refonte des lois de chasse;

1868 Chasse interdite: 1e r fév. - 1e r sept.;

1882 * Permis de chasse obligatoire pour les non- résidents, 20 $;

1884 Interdiction de chasser la femelle jusqu'au 15 oct. 1888;

Chasse limitée à 2 orignaux;

1885 Acte facilitant la formation de clubs privés;

1887 Chasse de l'Orignal interdite;

1889 Chasse interdite: 1e r fév. - 1e r sept.;

Création des parcs des Laurentides et de la Montagne Tremblante;

1895 Chasse interdite: 1e r janv. - 1e r oct.;

Interdiction de chasser les faons;

Création du Parc national des Laurentides et du Parc de la Montagne Tremblante;

1899 Imposition de la loi du mâle;

1909 Permis de chasse du gros gibier (Caribou, Cerf de Virginie, Orignal);

1928 Interdiction de vendre la viande de l'Orignal et du Cerf de Virginie;

1929 Création de la première réserve (Provencher);

1937 Division de la province en 4 zones de chasse (cerf et Orignal);

1939 Création de la première réserve publique de chasse et de pêche (La Vérendrye);

1955 Permis spécifique pour la chasse de l'Orignal - Saison de chasse (15-31 oct.);

1958 Enregistrement obligatoire du gros gibier, 1961 Division de la province en 7 zones de chasse;

1962 Début de la chasse contrôlée (Rés. des Laurenti- des);

1964 Abolition de la loi du mâle;

Ouverture et longueur des saisons spécifiques à chaque zone;

1971 Adoption du Système de localisation transverse de Mercator (UTM modifié);

Création de la fiche du gros gibier;

1974 Pré-saison de chasse à l'arc (partie J3);

1978 Création des zees;

1979 Permis de groupe, zones D et F4;

1980 Annulation de 2 permis par orignal tué;

Extension de la pré-saison de chasse à l'arc (partie F4 et J3);

1981 Pré-saisons de chasse à l'arc dans toutes les zones où la chasse est permise (sauf FI);

1984 Adoption du zonage intégré (pêche/chasse/pié- geage);

1986 Annulation de 3 permis par orignal (zones 1-2);

Mise en application du Système d'information sur la grande faune;

1987-88 Expérimentation de la chasse sélective (pourvoirie Le Chasseur);

1989 Permis de zone;

Arrêt de la vente des permis à l'ouverture de la saison de chasse.

(16)

Selon les données disponibles, durant les années 30 (Martin 1990), on enregistrait une récolte sportive d'à peine 300 orignaux par année, 591 en 1951, 3 909 en 1963 alors qu'elle atteint maintenant 12 000 bêtes à chaque année.

Parallèlement à cette croissance, la réglementation telle que nous la connaissons aujourd'hui s'est dévelopée (Fig. 1) mais selon les axes traditionnels. Ainsi, la chasse sélective (loi du mâle) fut abolie, les saisons sont redevenues l'outil réglementaire de base auquel se sont ajoutées quelques mesures telle la chasse contingentée, l'annulation de plusieurs permis par orignal abattu, l'introduction de la chasse à l'arc, l'arrêt de la vente des permis à l'ouverture de la saison, etc. Toutes ces mesures ont pour dénominateur commun leur application presque générale rarement adaptée à la spécificité de la population d'orignaux d'une zone particulière.

Notons aussi, pour terminer cette perspective historique que c'est au cours de cette dernière période que l'État a entrepris de gérer la faune comme une ressource renouvelable et a pris connaissance des potentiels que présente le cheptel. Avec l'évolution de nos connaissances et des sciences biologiques, il est maintenant possible d'identifier le niveau et la composition de la récolte les mieux adaptés à chaque population et ce, en fonction d'objectifs spécifiques. Il est aussi possible d'orienter la récolte pour modifier la dynamique des populations d'orignaux.

3. CINQ CONSTATS MAJEURS

Ce long préambule était nécessaire pour expliquer et justifier la relative complexité de la réglementation actuelle. Cinq constatations majeures ressortent de cette analyse historique.

1- La chasse a toujours été une valeur de première importance pour les Québécois. Et, elle le demeure aujourd'hui. Qu'il suffise de rappeler que c'est au Québec que l'on recense le plus fort contingent de chasseurs d'orignaux d'Amérique du nord et que c'est ici que l'espèce y subit la plus forte pression de chasse (Crête 1987).

(17)

7 -

6 -

C

g

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E

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o

« 3

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0.

2 -

1 -

Coureur des bois

Accès à la chasse pour les colons

1650,

T

1700

f

r

* .

Agriculteur \>rm

1989. Permis de zone

1980. 2 permis / orignal

1964. Abolition

" loi du mâle"

1955. Permis spécifique pour l'orignal

1937. Création de 4 zones dé chasse

I

1920. Interdiction de vente

1899. Loi du mâle 1884. Limite

2 orignaux/ chasseur

1843. Saisons de

I de chasse à l'orignal

1750 1800 1850 1900 1950 2000

Figure 1. Évolution de la réglementation de chasse de l'Orignal et de la population du Québec depuis le début de la colonie. . . ,

(18)

2- Les Québécois désirent conserver le caractère démocratique de la chasse de l'Orignal. Toute réglementation s'appliquant inégalement aux diverses couches sociales sera mal accueillie. La priorité des chasseurs québécois est aussi de pouvoir pratiquer leur activité annuellement. Ceci a été maintes fois vérifié lors des consultations publiques (Anon. 1985;

Banville et ai. 1988).

3- La réglementation est nécessaire pour protéger le cheptel et les Québécois exigent une bonne protection de la faune.

Les objectifs de la réglementation sont variés; quatre thèmes peuvent être identifiés. Une partie de la réglementation cherche à protéger les bêtes dans leur cycle annuel. De façon générale, la récolte légale est maintenant limitée à la période de l'année où la population est à son niveau optimal, alors que les jeunes sont moins dépendants de leur mère et avant que les conditions hivernales rendent les animaux plus vulnéra- bles.

Une autre partie de la réglementation vise le respect du gibier (éthi- que). C'est le cas notamment des règlements concernant les heures légales de chasse et le contrôle des méthodes ou des armes de chasse qui visent à laisser une juste chance aux animaux et à minimiser les blessures et souffrances inutiles.

Une bonne partie de la réglementation cherche à répartir équitablement la récolte entre un nombre grandissant d'utilisateurs. C'est l'objet principal des politiques concernant la vente et l'annulation des permis et la vente de la venaison.

Certains règlements visent enfin à permettre la chasse dans des condi- tions sécuritaires. Mentionnons les articles traitant du transport et de la manipulation des armes à feu.

4- Au cours des dernières décennies, des progrès marquants ont été accomplis au niveau de nos connaissances concernant nos populations d'orignaux et . la gestion des ressources animales sauvages.

(19)

Il est maintenant possible de déterminer le niveau et les caractéristi- ques de la récolté en fonction de la structure des populations d'orignaux et en fonction des objectifs de gestion spécifiques à ces populations ou à la chasse.

La réglementation actuelle est cependant, règle générale, plus tradition- nelle et vise des objectifs très globaux.

5- Le cheptel québécois d'orignaux est utilisé de façon très intensive ce qui incite à gérer cette ressource de façon prudente. C'est ce qui explique pourquoi l'on a assisté à un resserrement graduel de la réglementation au fil des ans. En effet, le seul élargissement majeur depuis le début du siècle a été l'abolition de la loi du mâle en 1964.

Cette situation s'explique par une augmentation considérable du nombre de chasseurs alors que l'on a pas assisté à un accroissement de la producti- vité du cheptel (Courtois et Lamontagne 1990). Rappelons simplement qu'il y a environ 70 000 orignaux au Québec alors que l'on dénombre 150 000 chasseurs.

Ces constatations devront être prises en considération lorsqu'il s'agira de suggérer des modifications réglementaires.

Dans les lignes qui suivent, nous tenterons de démontrer que chaque règlement vise des objectifs spécifiques que l'on doit bien connaître pour utiliser la réglementation adéquatement. Les expériences réalisées au cours des 10 dernières années montrent en effet qu'il est illusoire d'essayer de contrôler la récolte avec des règlements visant prioritairement d'autres objectifs, tel le partage de la ressource.

4. LA RÉGLEMENTATION ACTUELLE

Nous avons mentionné que, plusieurs règlements de chasse se rapportent à l'éthique et à la sécurité des usagers. Ceux-ci ne seront pas détaillés parce qu'ils font en général consensus au sein des chasseurs. Nous nous contentons de les répertorier à l'annexe 1.

(20)

Nous n'avons retenu que 13 modalités de chasse de l'Orignal. Nous avons choisi celles qui sont: utilisables au Québec et susceptibles de modifier la récolte ou la répartition de celle-ci entre les chasseurs, puisque ces points constituent l'essentiel de nos préoccupations actuelles. Ces modalités sont analysées à l'annexe 2. Les informations sont présentées de façon synoptique afin d'en permettre un examen rapide. Nous avons par contre inclus les données nécessaires pour évaluer en pleine connaissance de cause l'efficacité de chaque modalité.

Plusieurs règlements sont ou pourraient être mis en application simultané- ment. Il aurait cependant été trop fastidieux de présenter toutes les combinaisons et variantes possibles. Les modalités qui en découleraient de même que d'autres qui pourraient éventuellement être développées pour s'adapter à une situation particulière ou des objectifs particuliers, peuvent cependant être analysés en fonction du cadre général qui est présenté.

4.1 Les objectifs spécifiques

L'efficacité des modalités de chasse doit être évaluée en fonction des objectifs poursuivis par les gestionnaires et les utilisateurs de la ressource.

L'analyse effectuée à l'annexe 2 a permis de dégager quatre objectifs spécifiques principaux. Le premier est l'aptitude d'une modalité de chasse à contrôler la récolte afin de l'ajuster à la capacité du cheptel. Un deuxième objectif concerne la possibilité d'orienter le prélèvement vers certains segments de la population. Le troisième objectif vise une réparti- tion équitable de la ressource entre les utilisateurs alors que le quatrième concerne la maximisation du nombre de jours de chasse.

4.2 L'efficacité des principales modalités de chasse

L'efficacité relative des modalités de chasse est résumée au tableau 2 en fonction des 4 objectifs spécifiques présentés ci-haut. Tel que mentionné précédemment, l'annexe 2 détaille chaque modalité, mais nous croyons nécessaire de discuter brièvement des plus importantes d'entre elles.

(21)

Tableau 2. Efficacité relative des principales modalités de chasse de l'Orignal en fonction d'objectifs spécifiques de gestion (* = impact faible; ** =• moyen; *** = fort; - — aucun effet ou effet négatif)..

Modalité Limiter

la récolte

Modifier la structure

d'âge et de sexe

Répartir la récolte entre

les usagers

Maximiser le nombre de jours de

récréation

Efficacité globale :

gestion active1 1. Raccourcissement des saisons **

2. Report des saisons * 3. Ouvertures synchronisées

4. Permis de groupe * 5. Annulation de 2 ou plusieurs *

permis

6. Chasse à l'arc exclusivement ***

7. Permis de zone * 8. Augmentation du prix du

permis

9. Arrêt de la vente des permis à l'ouverture de la saison

10. Chasse sélective : **

loi du mâle

11. Chasse sélective : ***

contingentement des adultes

12. Chasse contingentée ***

13. Fermeture de la chasse ***

***

***

**

**

*

**

'**

**

**

**

***

**

*

***

***

*

1 Gestion active = permet d'ajuster la chasse (ex. nombre de jours d'activité, qualité, etc.) et la récolte (nombre d'individus par catégorie d'âge et de sexe, etc.) aux caractéristiques des populations d'orignaux et de la demande des usagers

(22)

11

4.2.1 Raccourcissement et report des saisons

Au cours des 25 dernières années, les modalités privilégiées pour limiter la récolte dans un contexte d'accroissement important de la demande furent d'abord le raccourcissement et le report des saisons. Cette dernière mesure visait aussi à réduire la vulnérabilité des mâles afin de rééquilibrer le rapport des sexes. Ces règlements se sont révélés efficaces et les objectifs, adaptés aux besoins de l'époque, ont été en bonne partie atteints.

Toutefois, ces modes de contrôle indirects se sont révélés de portée trop limitée dans un contexte de forte pression de chasse. À titre d'exemple, nous n'avons pas noté de baisse de récolte dans les zones 1 et 2 lorsque la saison de chasse est passée de 9 à 7 jours. De même, nos inventaires aériens montrent que la proportion de mâles dans la population adulte est générale- ment plus faible (Tableau 3) que le seuil visé (40 %; Crête et al. 1981). Le report des saisons a permis de réduire le pourcentage de mâles dans la récolte (Crête 1982) mais pas suffisamment pour atteindre les objectifs visés.

Finalement, ces mesures ont des impacts économiques majeurs. Laçasse et Pelletier (1979) ont estimé que chaque jour de chasse représentait une injection de 4,6 $ millions dans l'économie du Québec. Un calcul similaire (Courtois 1989) montre que chaque jour de chasse rapporte environ 15,0 $ millions actuellement.

Les modifications de saisons de chasse peuvent être particulièrement préjudiciables à différents intervenants tels les pourvoyeurs et les hôteliers dont une partie importante des revenus est liée à la chasse de l'Orignal. Des saisons longues facilitent grandement leurs opérations puisque leur capacité d'hébergement est limitée.

En plus de leur inaptitude à contrôler la récolte et à rééquilibrer le rapport des sexes, le raccourcissement et le déplacement des périodes de chasse affectent de plus en plus la qualité et la sécurité de la pratique de cette activité. Ils contribuent à la concentration d'un plus grand nombre de chasseurs dans un même territoire pendant une période plus courte, créant des potentiels accrus de conflit entre adeptes de la chasse. En définitive, les

(23)

Tableau 3. Principaux paramètres estimés et précision obtenue dans la cadre du plan quinquennal (1986-1991) d'inventaires aériens de l'Orignal (d'après Courtois 1989).

Zone de chasse

1 2 3-4-6 7 9 11 12 13 14 15 16 18 est

ouest 19

Année

1987 1986 1988 1989 1989 1990 1988 1989 1987 1990 1990 1989 1989 1988

Parcelles survolées

72 60 60 29 31 32 72 59 100 99 72 54 54 84

Densité or./10Kmz (IC)2

0,3 0,7 0,4 2,5 1,8 1,1 2,3 2,3 1,0 1,0

1'1

1,1 0,8 0,4

(53) (24) (11) (25) (16) (27) (16) (25) (23) (17) (20) (20) (34) (29)

Orignaux sexes

49 70 47 254 257 149 231 377 118 171 154 144 112 71

Mâles

%

39 43 32 39 32 25 32 30 32 27 33 37 32 47

ad.3

(IC) (14) (14) (14) (6) (5) (4) (6) (5) (8) (4) (8) (8) (9) (16)

%

27 33 28 28 23 30 21 28 24 26 31 26 31 18

Faons 4

(IC) (11) (9) (11) (5) (4) (6) (4) (4) (7) (6) (6) (6) (7) (8)

1 Densité corrigée (orignaux/10 km )

2 Intervalle de confiance exprimé en pourcentage de la moyenne ( =0,10)

3 Pourcentage de mâles dans la population adulte; IC = intervalle de confiance ( =0,10) 4 Pourcentage de faons dans la population totale; IC = intervalle de confiance ( =0^10)

(24)

13

qualités intrinsèques de ces mesures sont amenuisées par les nombreux inconvénients qu'elles génèrent, et par le fait plus déterminant qu'elles s'avèrent insuffisantes à garantir le maintien d'une densité raisonnable de l'espèce. Enfin, ces mesures ont une limité, la période de chasse ne pouvant être déplacée hors saison ni raccourcie indéfiniment.

4.2.2 Chasse contingentée

La chasse contingentée s'avère un outil efficace pour maintenir des densités d'orignaux élevées et assurer une chasse de très grande qualité. Les chasseurs apprécient cette formule pour les réserves fauniques comme en témoigne le fort taux de participation au tirage au sort annuel (environ 60 000 demandes pour moins de 5 000 places). En outre, une enquête récente (Fortin et Crête 1986) indique un taux de satisfaction de 90 % même pour des groupes de 4 chasseurs. Cette formule est également utilisée avec succès chez les pourvoyeurs. Les chasseurs d'orignaux apprécient l'exclusivité d'un territoire de chasse.

La chasse contingentée, telle que nous la connaissons au Québec, implique des limitations importantes du nombre de chasseurs et ne s'applique que sur des superficies relativement restreintes. Les consultations récentes (Anon.

1985; Banville, et al. 1988) et les expériences menées sur les zees montrent que les chasseurs n'apprécient pas cette mesure dans les zees et dans la zone libre. La division des zees en secteurs de chassé pose des problèmes d'accessibilité; les chasseurs désirent chasser à proximité de leur camp ce qui est rarement possible dans un contexte de tirage au sort. Le contingente- ment des chasseurs sans augmentation des tarifs amène des pertes de revenus dans les zees à moins que la durée du séjour de chaque groupe soit diminuée et qu'on instaure un système de rotation. Ceci amènerait des coûts sup- plémentaires liés au contrôle des usagers qui ne seraient pas appréciés des chasseurs (C.A. de la zec de la Rivière Blanche, comm. pers, mars 1990).

La chasse contingentée n'est pas non plus appréciée dans les zones libres.

Elle s'est avérée la moins populaire de toutes les mesures suggérées lors des consultations populaires tenues au Bas-Saint-Laurent et en Gaspésie (Anon.

1985), aussi bien qu'à Québec et en Estrie; seuls les gens de Montréal sont

(25)

14

aussi favorables à cette mesure qu'à la chasse sélective (Banville et al.

1988). Le rejet du contingentement des usagers pour la zone libre origine de leur intérêt à pratiquer annuellement la chasse de l'Orignal.

4.2.3 Chasse à l'arc

La chasse à l'arc exclusivement est une mesure très efficace pour limiter la récolte. Compte tenu des limites citées précédemment et dès possibilités réglementaires actuelles, la chasse à l'arc constitue la seule modalité que le Ministère peut utiliser pour contrôler la récolte en zone libre lorsque la pression de chasse est trop forte. Elle est présentement appliquée dans les zones 5 à 9 qui ne peuvent soutenir une récolte élevée. De plus, elle a dû être imposée dans la zone 10 et suggérée pour la zone 11 en raison de surexploitation. Une généralisation plus grande risquerait de mécontenter la majeure partie des chasseurs qui, eux, ne chassent qu'à l'arme à feu.

4.2.4 Chasse sélective

La chasse sélective (contingentement des orignaux adultes) n'a été expérimen- tée qu'à une échelle très réduite au Québec (Pourvoirie Le Chasseur en 1987 et 1988). Comme son nom l'indique, la chasse sélective constitue une modalité qui contraint les chasseurs à ne récolter, parmi les orignaux qui peuvent se présenter'à eux, que ceux appartenant à une catégorie prédéterminée d'âge ou de sexe, précisée par le permis de chasse dont ils sont porteurs. Ainsi, la pression de chasse peut être dirigée sur les segments de la population qui sont les moins importants pour la reproduction, soit les faons et éventuel- lement les jeunes mâles. La récolte des segments que l'on désire protéger est réduite en émettant un nombre limité de permis spécifiques pour ces catégories. Le système de gestion de la chasse du cerf, actuellement en vigueur au Québec, de même que la loi du mâle qui était d'application générale pour l'Orignal du Québec jusqu'en 1963, constituent en fait l'illustration de formes de chasse sélective. Depuis longtemps utilisée en Scandinavie et, plus récemment, dans différentes provinces canadiennes (Saskatchewan, Colombie-Britannique et Ontario), la formule peut être appliquée selon diverses variantes.

(26)

15

La chasse sélective constitue le meilleur compromis dans un contexte de fort déséquilibre entre l'offre et la demande. Elle assure en effet une protection adéquate du segment reproducteur de la population tout en maintenant la possibilité pour tous de chasser à chaque année. En outre, elle constitue une modalité de gestion adaptée et adaptable au contexte de chaque zone. La chasse sélective permet finalement le maintien des impacts économiques de la chasse de l'Orignal. La principale contrainte de cette forme d'exploitation réside dans l'empêchement pour certains des chasseurs de récolter n'importe quelle catégorie d'animaux, ce qui réduit sensiblement le succès de chasse.

5. LA RÉGLEMENTATION DANS LES JURIDICTIONS LIMITROPHES

Chaque juridiction a adopté une réglementation correspondant à ses objectifs particuliers. C'est le Québec qui a le plus fort contingent de chasseurs même si les populations d'orignaux y sont moins importantes que dans plusieurs autres juridictions. Le succès de chasse est plus faible ici et le taux d'exploitation du cheptel y est le plus élevé. La plupart des juridictions nord-américaines ont délaissé les méthodes passives (saisons, annulation de plusieurs permis, etc.) de contrôle de l'exploitation pour des méthodes actives (contingentement des usagers, chasse sélective) (Tableau 4 ) . La chasse à toutes les catégories d'orignaux n'est autorisée que dans certaines zones, ou sous un contingentement sévère des usagers.

Le Maine, le New-Hampshire et le Nouveau-Brunswick supportent des populations assez restreintes et ont jusqu'à présent adopté des modalités de chasse très restrictives, qui conduisent probablement à une sous-utilisation de leur cheptel. La chasse de l'Orignal a été fermée pendant 50 à 75 ans dans ces juridictions par suite d'une chasse trop intensive. Des saisons de chasse ont été autorisées récemment mais la réouverture a suscité de très grandes controverses au Maine et au New-Hampshire pendant des décennies (Dunn 1981;

Anon. 1988), ce qui explique la prudence de ces administrations.

L'Ontario a vécu au début de 1980 une situation semblable à celle qu'on observe aujourd'hui au Québec. La chasse sélective y a été implantée en 1983

(27)

Tnblcnu 4. Modalités de cliasnc iipp] iquées A l'Orignal en Amérique du Nord e t principaux paramètres de l ' e x p l o i t a t i o n .

Terre Neuve Nouveau Brunswick Ontario

Moine New York New Hampshire Vormont Quebec Alaska Alberta

Colombie-Britannique Manitoba

Minnestota Saskatchewan TNO Yukon

Dana toutea

X

X

X

X

X

Dana zones

Saison

Saison

X

X

CHASSE SÉLECTIVE Mâles Jeunes (toutes lea

zones)

X

do chasse formée

de chasse fermée

X X X X

X - X

X

Permis

tf ou v

X

P

P P

P

Général

X X

X

X

X

CONTINGENTEMENT Quelques Permis .-

X

X X

(tf ou v AD)

X

X

X p

p

Alternance des chasseurs

X X

Mb.

permis

•000

12.7 5.0 85,0 1.»

- 0,075 - 150.0

16,0 65.5 63.0 9.6 3,5 14.0 1.2 3.8

PARAMETRES BE L'EXPLOITATION récoltés

•000

6,8 1,2 10.8 0.6 - 0.057 - 12.0

5.9 13.0 14,6 1,2 0,6 5.6 0,2 1.0

estimée

•000

50 12 120 20 - 1.6 - 70 - 230 250 25 9 45 - -

54 25 13 O

- 76 - 7 37 20 23 13 17

«3 13 26

(I)

10 8 3 - 4 - 17 - î 6 5 7 13 - -

P " Dans certaines tones seulement.

Sources: Réglementation : Résumé de chacune des Juridictions concernées.

Paramétres de l'exploitation: Timmermann (1961); C. Jane (coo pore.); Anon (1988); New Hampshire Fish and Game (1989).

(28)

17

parce que le cheptel avait décliné par suite d'une exploitation intensive durant les années 70 (Euler 1983). L'imposition de la chasse sélective a été accompagnée d'une baisse de la récolte et de la fréquentation. La situation s'est toutefois rétablie après 2 ans (Tableaux 5 et 6 ) . Le nombre de jours de chasse est maintenant plus élevé qu'il y a 8 ans ce qui n'a pas empêché la population de s'accroître de plus de 4 0 % . La population d'orignaux est maintenant en croissance; elle est passée de 85 000 à 120 000 têtes entre 1983 et 1987. La récolte a été orientée vers les faons et les mâles (C.

Jane, comm. pers.) (Tableau 6 ) .

6. ON CADRE DE RÉFÉRENCE POUR MODIFIER LA RÉGLEMENTATION

Des modifications réglementaires ne sont pas encore nécessaires partout au Québec. Ainsi, comme le démontre un diagnostic récent (Courtois et Lamontagne 1990) les zones de chasse nordiques, peu accessibles et moins fréquentées, connaissent une pression de chasse plus faible et de longues saisons. Dans le centre du Québec, les saisons sont encore relativement longues mais des ajustements mériteraient d'être apportés dans les zones 11, 15 et 18 ouest où l'on a noté des baisses de densité au cours des dernières années. La population de la zone 12 montre aussi des signes d'essoufflement. Dans les parties libres des zones de chasse du sud du Québec, là où l'arme à feu est autorisée (zones 1, 2, 3, 4 ) , les taux d'exploitation sont considérablement plus élevés que le potentiel des populations. La récolte ne se maintient que grâce aux apports des territoires structurés et des provinces ou états avoisinants. À titre d'exemple, 8 des 13 orignaux (62 %) munis de colliers émetteurs en mars 1990 dans la partie libre des zones de chasse 1 et 2 ont été tués à la chasse sportive à l'automne 1990 (Courtois et Beaumont 1990).

De même, la chasse québécoise fut la principale cause de mortalité (11 %) des 21 orignaux marqués au New Hampshire (New Hampshire Fish and Game 1989).

Il apparaît donc souhaitable d'instaurer des modalités de chasse qui soient adaptées à chaque zone et qui permettraient de contrôler plus directement la récolte, au moins dans le sud du Québec où, en plus, le potentiel de croissance au troupeau est très grand (Crête 1989).

(29)

18

Pour modifier la réglementation de l'Orignal dans un territoire, quatre conditions devraient être remplies:

1) Les objectifs poursuivis sont clairement énoncés et acceptés par les usagers;

2) Les modalités en vigueur ne suffisent pas à contrôler les récoltes et à atteindre les objectifs de gestion sans un impact négatif majeur sur la qualité de la chasse et sur les retombées économiques et récréatives qui y sont reliées;

3) Les gestionnaires sont convaincus de la nécessité d'avoir recours à de nouveaux règlements;

4) La plus grande proportion des utilisateurs appuient les modifications suggérées.

(30)

19

Tableau 5. Évolution des principales caractéristiques de l'exploitation de l'Orignal en Ontario. (C. Jane comm. pers.)

Année Récolte Nombre de chasseurs

Succès de chasse (%)

Jours de chasse

Dépenses (000 000 $)

Saisons de chasse seulement 1978 11 942 86 176 1979 11 690 77 991

13,9 15,0

594 168 583 997

N/D 26,6

Annulation de 2 permis

1980 8 361 75 593 1981 8 092 69 957 1982 10 699 88 686

11, 11, 12, 1

6

1

451 424 527

866 869 282

23, 25, 30, 6 5 8

Chasse sélective 1983

1984 1985 1986 1987

, 9 052 10 340 10 184 10 808 10 760

71 79 78 80 84

860 142 776 182 871

13,0 13,1 13,0 13,5 12,7

550 596 592 613 618

727 592 896 305 092

30,4 34,2 36,5 37,4 46,0

(31)

20

Tableau 6. Composition de la récolte et évolution récente de la population ontarienne d'orignaux (C. Jane, comm. pers.)

Année Récolte Composition de la récolte (%) Orignaux Popula- tion

mâles femelles faons vus/J-C estimée

Saisons de chasse seulement 1978 11 942 42,8 1979 11 690 44,0 Annulation de 2 permis

38, 36, 2 4

19 19

,0 ,6

0, 0,

13 13

71 76

203 550

1980 1981 1982

Chasse 1983 1984 1985 1986 1987

8 361 8 092 10 699

sélective 9 052 10 340 10 184 10 808 10 760

44,5 48,3 42,1

56,2 57,2 51,3 51,0 51,8

37,0 33,7 37,8

27,4 26,9 29,3 25,4 23,0

19,5 18,0 20,1

16,4 15,9 19,6 23,6 25,2

0,16 0,18 0,18

0,16 0,16 0,18 0,21 0,20

66 83 84

68 68 96 108 120

061 267 622

911 064 134 102 000

(32)

21

7. CONCLUSION

La pression sur le cheptel québécois d'orignaux s'est accrue de façon phénoménale depuis 25 ans ainsi qu'en témoignent la croissance des permis émis et la détérioration des. caractéristiques démographiques des populations (Courtois et Lamontagne 1990). La récolte effectuée dans certaines zones et territoires de zees a atteint un niveau de pression contre lequel les instruments traditionnels de gestion utilisés (report et réduction de saisons, nombre de permis annulés, etc.) s'avèrent, à l'usage, comporter de sérieuses limites, tout en ne pouvant garantir, de façon suffisante, la conservation d'un niveau satisfaisant du cheptel.

La philosophie de la réglementation a peu évolué depuis 2 décennies même si le contexte a changé radicalement. Nous devons d'autre part réaliser que, dans le passé, les modifications réglementaires ont surtout touché l'activité des chasseurs par le biais desquelles l'on espérait limiter la récolte. Ce mode de contrôle indirect montre toutefois des limites importantes dans un contexte de déséquilibre entre l'offre et la demande d'autant plus qu'il ne permet pas d'adapter la récolte en fonction des caractéristiques démographi- ques des populations. Dans le contexte actuel, puisque la chasse constitue le principal facteur de mortalité des orignaux du Québec et que la pression de chasse est très forte, il devient de plus en plus nécessaire de faire évoluer la réglementation de son rôle purement restrictif envers les usagers, vers un rôle de gestion active des populations animales.

Pour maximiser la productivité du cheptel, il faudrait adopter des modalités de chasse qui permettent de modifier le rapport des sexes ou des âges au sein des populations. Il faudrait analyser attentivement les modalités de chasse qui permettent un contrôle direct du prélèvement. La gestion de la population animale devrait primer sur la gestion de l'activité si l'on désire adapter la récolte plus précisément aux besoins particuliers de chaque population.

L'équilibre offre-demande est plus facile à réaliser lorsque l'action porte sur les deux côtés de l'équation.

La situation actuelle justifie l'utilisation d'outils plus sophistiqués, mieux adaptés aux besoins des populations d'orignaux et plus aptes à

(33)

22

permettre l'atteinte d'objectifs bien ciblés. Nos connaissances, autant au niveau des populations qu'en ce qui a trait à l'efficacité des diverses modalités de chasse, permettent d'effectuer avec assurance le virage requis.

(34)

23

8. REMERCIEMENTS

Les auteurs tiennent à remercier les responsables régionaux de la grande faune et les chefs du service de l'aménagement et de l'exploitation de la faune qui ont commenté une version préliminaire de ce document. Ce sont leurs précieux commentaires qui ont mené à la réalisation d'un rapport beaucoup plus élaboré. L'annexe 2 a été adaptée d'un document préliminaire préparé par le groupe de travail sur la faune terrestre (71C), dirigé par François Potvin. Nous remercions donc les membres de ce comité d'une façon toute particulière.

(35)

24

9. BIBLIOGRAPHIE

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(36)

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TIMMERMANN, H.R. (éd.). 1981. Managing moose in the 1980's. Alces 17:XXI-XLV.

(38)

27

ANNEXE 1

Règlements de chasse de l'Orignal se rapportant il'éthique et à la

sécurité des usagers

(39)

28

Modalité de chasse Éthique Sécurité

1. Chasse de nuit 2. Chasse d'hiver

3. Calibre des armes à feu 4. Traquenards

5. Collets

6. Chasse à bord des véhicules

7. Armes chargées à bord des véhicules 8. Port du dossard

9. Utilisation d'appelants électroniques

X X X X X

X X

X X

(40)

29

ANNEXE 2

Description des aodalités de chasse applicables au Québec

pour contrôler

1'exploitation de 1'Orignal

Révision du document présenté par le groupe de travail sur la faune terrestre (71C), décembre 1988.

(41)

30

1. MODALITÉ: Raccourcissemenit des saisons de chasse.

BUT (S); Diminuer le nombre de bêtes abattues.

PRINCIPE; Limiter le nombre de jours pendant lesquels la chasse est permise.

Ceci permet théoriquement de diminuer les chances d'abattre un orignal.

AVANTAGE (S);

Mesure connue et comprise par les chasseurs

Application facile

INCONVÉNIENT (S):

Provoque une concentration des chasseurs compromettant la qua- lité de chasse et la sécurité Est peu populaire auprès des chasseurs lorsque trop réduite - Risque de diminuer la rentabilité des pourvoiries et des zees à cause d'une période trop courte pour accueillir la clientèle Diminue grandement l'offre de jours de récréation et les retombées économiques de la chasse

EFFICACITÉ; Peu efficace lorsque la pression de chasse est forte. Lorsque les saisons sont courtes (9 jours ou moins), la récolte s'effectue majoritairement (50-65 %) durant les 2 premiers jours de chasse. Ceci montre que les chasseurs, qui étalaient leur effort de chasse sur une période longue, se concentrent en début de saison. Ceci contribue à augmenter lès conflits entre les utilisateurs. De plus, selon les enquêtes postales réalisées au Québec, les chasseurs d'orignaux chassent en moyenne 8 jours par année. C'est donc dire que seules des saisons de 7 jours ou moins peuvent réduire significativement la pression de chasse.

Efficace lorsque la pression de chasse est relativement faible.

(42)

31

APPLICATION AU QUÉBEC;

Les saisons de chasse sont maintenant très courtes dans la majorité des zones québécoises de chasse. La saison est réduite à 7 jours dans les zones 1 et 2 et à 9 jours dans les zones 3, 4, 10 (partie) et 11.

(43)

32

2. MODALITÉ; Report de saison (saison tardive)

BUT (S); Diminuer la vulnérabilité des mâles et équilibrer le rapport des sexes dans la récolte.

PRINCIPE; Décaler la chasse vers la fin ou après la période d'accouple- ment, alors que les mâles répondent moins à l'appel.

AVANTAGE (S): INCONVÉNIENT (S);

Connue et comprise par les chasseurs - Là où le cerf et l'orignal cohabitent, conflits avec la Facile d'application chasse du cerf qui commence vers

le début de novembre Permet de maintenir un nombre de

jours de chasse plus élevé - Problème d'accès (neige, lacs gelés) et de sécurité dans les zones nordiques si les dates sont tardives

EFFICACITÉ; Cette mesure a permis de réduire la récolte là où les dates de chasse coïncidaient avec la période d'accouplement. Les effets de cette modalité se font aussi sentir au niveau de la productivité, soit le nombre de faons par femelle adulte. L'on ne doit cependant pas retarder trop les saisons de chasse car l'on risquerait de chasser avec de la neige au sol ce qui faciliterait le repérage et l'abattage des orignaux.

APPLICATION AU QUÉBEC;

En application dans la plupart des zones du sud. Dans ces zones, la proportion de mâles dans la récolte ne peut plus être diminuée substantiellement. Les mâles demeurent malgré tout plus vulnérables et plus recherchés que les femelles et sont exploités plus intensément. Actuellement, les mâles ne constituent plus que 35 % environ des orignaux adultes.

, - Dans le nord, il faudrait préciser davantage la saison du rut et vérifier sa concordance avec la chasse. La situation est toutefois moins problématique puisque la pression de chasse y est plus faible ce qui amène des taux d'exploita- tion raisonnables.

(44)

33

3. MODALITÉ: Dates d'ouverture synchronisées.

BUT (S): En l'absence du permis de zone, obliger les chasseurs à chasser dans une seule zone lors de l'ouverture de la saison.

PRINCIPE; Une bonne proportion d'orignaux sont tués lors des premiers jours de chasse, alors qu'ils sont moins méfiants. Les orignaux les plus vulnérables (ex. près des routes, etc.) ont également pu être repérés avant l'ouverture de la saison ce qui facilite leur abattage peu de temps après l'ouverture. La plupart des chasseurs concentrent leurs efforts durant cette période. Avant l'application du permis de zone, certains pouvaient profiter de l'ouverture de quelques zones de chasse. La synchronisation permet de diminuer l'effort en le répart is sant entre les zones.

AVANTAGE (S):

Diminution de 1'affluence lors de 1'ouverture

Simplifie la réglementation

Peu contraignante pour le chasseur

INCONVENIENT (S):

- Conciliation difficile entre les zones parce que les dates du rut diffèrent régionalement

- Problème d'accès et de sécurité dans les zones nordiques si les dates sont tardives

EFFICACITÉ; Permet une meilleure répartition des chasseurs à l'ouverture.

APPLICATION AU QUÉBEC;

S'applique déjà en fonction de grands blocs. Une généralisa- tion plus grande semble impossible dans le contexte actuel.

- N'a plus d'utilité si le système de permis de zone demeure en application.

(45)

34

4. MODALITÉ: Permis de groupe.

BUT (S): Partager la récolte entre les chasseurs d'un groupe donné.

Diminuer la pression de chasse.

PRINCIPE: Émission d'un permis conjointement à plusieurs individus, en allouant le quota de récolte au groupe. Ceci pourrait théoriquement diminuer la pression de chasse puisque les individus d'un groupe cessent de chasser après avoir abattu un orignal.

AVANTAGE (S): INCONVÉNIENTSS):

Modalité qui correspond à la réalité de chasse en groupe

Oblige le partage de la ressource entre les utilisateurs

- Peu populaire; les groupes doivent être fixés pour la saison alors que les chasseurs préfèrent se regrouper selon

leurs disponibilités - D'administration lourde

Beaucoup de possibilités de la contourner

EFFICACITÉ: Peu efficace pour réduire la récolte car, selon l'enquête postale de 1978, environ 80 % des usagers appliquaient déjà ce principe de façon naturelle avant sa mise en application obligatoire.

APPLICATION AU QUÉBEC:

- Le permis de groupe a été essayé en 1979 et retiré à cause de son impopularité.

(46)

35

5. MODALITÉ; Annulation de plusieurs permis pour chaque bête abattue.

BUT (S); Partage de la récolte entre plusieurs chasseurs. Diminution de la pression de chasse.

PRINCIPE; Annulation d'un certain nombre (usuellement 2 ou 3) de permis pour chaque bête abattue.

Fonctionnement similaire au permis de groupe.

AVANTAGE (S):

Partage de la ressource entre les utilisateurs

Correspond à la réalité de chasse en groupe

- Ne fixe pas les groupes

INCONVÉNIENT (S);

Contrôle relativement difficile Pas d'impact perceptible sur la récolte

Parfois mal interprétée: cer- tains croient que les abattages multiples sont légaux en autant que le groupe possède le nombre de permis requis

Difficulté à former des groupes lorsque le nombre de permis à annuler par bête abattue est élevé

EFFICACITÉ; - Efficace pour réduire la pression seulement si le succès de chasse est élevé.

Impact positif important auprès des chasseurs en transférant la notion de succès de l'individu au groupe.

N'entraîne qu'une faible baisse de la récolte si les succès de chasse sont bas. N'entraîne qu'une faible diminution de la pression car la chasse en groupe était déjà pratiquée par 80 % des chasseurs.

Son impact sur la récolte n'est pas perceptible (et probable- ment inexistant) puisqu'à peine 7,5 % de chasseurs réussissent à abattre un orignal. Il y a donc en circulation 14 permis par orignal tué. L'annulation de 3 permis par orignal tué dans les zones de chasse 1 et 2, en 1986, n'a pas amené de diminution de récolte.

(47)

36

APPLICATION AU QUÉBEC;

En vigueur depuis 1980. Son principal avantage a été d'obliger tous les chasseurs à partager la ressource.

(48)

37

6. MODALITÉ; Chasse à l'arc exclusivement (ou engin «primitif»).

BUT (S): Maintenir l'exploitation à un niveau bas là où la ressource est peu abondante.

PRINCIPE; Les engins primitifs ont une portée très limitée. Le gibier doit être proche du chasseur pour que ce dernier puisse l'abattre ce qui se produit plus rarement.

Les chances de succès sont donc faibles.

AVANTAGE (SI :

Permet d'exploiter des popula- tions de faibles densités sans les mettre en péril

Augmente le nombre de jours de récréation par orignal abattu Diminue sensiblement la récolte par rapport à 1'arme à feu, pour des saisons de même durée

Permet de chasser pendant le rut ce qui favorise un plus grand nombre de manifestations de la présence de l'orignal. Procure ainsi une plus grande satisfaction.

INCONVENIENT (S):

Succès de chasse plus faible qu ' à 1 ' arme à feu pour des dates et une longueur de saison

équivalentes

Exige une plus grande maîtrise de 1 ' arme pour éviter de blesser des animaux

- Favorise un groupe restreint d'utilisateurs aux dépens d'un autre, lorsqu'appliqué en exclu- sivité

EFFICACITÉ; Cette modalité s'est révélée efficace pour ne permettre qu'une faible récolte et engendrer un grand nombre de jours de récréation par orignal récolté.

(49)

38

APPLICATION AU QUÉBEC;

La chasse à l'arc est déjà appliquée en exclusivité dans les zoneB 5, 6, 7, 8, 9 et 10 (est).

Le nombre de chasseurs à 1'arc n'est pas encore très élevé mais la popularité de ce type de chasse grandit sans cesse si bien que la récolte est assez élevée à certains endroits, d'autant plus que les chasseurs à l'arc sont majoritairement concentrés dans le sud du Québec. Dans les zones 7 et 9, le taux d'exploitation atteint presque le potentiel des populations. Il faudra sans doute limiter la récolte d'ici peu. À l'heure actuelle, c'est la seule modalité efficace de contrôle de l'exploitation applicable réglementairement dans les zones de chasse.

(50)

39

7. MODALITÉ; Permis de zone.

BUT (S); Réduire et répartir la pression de chasse.

PRINCIPE; Limiter la validité du permis de chasse à une seule zone.

AVANTAGE (S):

Accessibilité à tous

Diminution de 1'affluence en empêchant les chasseurs de fréquenter plusieurs zones Donne une indication annuelle de la pression de chasse

A été demandé par les chasseurs et est très bien accepté par eux

INCONVÉNIENT (S);

Complexité administrative - Risque d'erreur à l'achat du

permis et pendant la chasse pour les individus qui chassent à la limite d'une zone

EFFICACITÉ; Effet réel sur la pression de chasse plutôt limité car seulement 12 % des chasseurs fréquentaient plus d'une zone.

La plupart sont fidèles à «leur» zone de chasse et sont peu mobiles.

APPLICATION AU QUÉBEC;

Application générale depuis 1989; semble entraîner une légère baisse de l'effort dans certaines zones, surtout celles qui sont les moins accessibles. Aucun changement important n'a été décelé dans les zones où la pression de chasse est élevée. Une enquête postale est toutefois en cours pour vérifier cet aspect.

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8. MODALITÉ: Augmentation du prix des permis.

BUT Diminuer le nombre de chasseurs.

PRINCIPE; Augmenter les coûts du permis pour qu'il soit moins accessible aux chasseurs.

AVANTAGE f SI :

Augmente les revenus directs

INCONVÉNIENT ÏSi;

Favorise une classe sociale en particulier

- Risque d'augmenter le braconnage - Diminue les retombées écono-

miques

- Très impopulaire

EFFICACITÉ: Efficacité douteuse sauf si le prix est prohibitif. En pareil cas, l'augmentation du braconnage s'en suivrait presqu'automa- tiquement.

APPLICATION AU QUÉBEC:

Compte tenu du principe d'équité en vigueur dans la gestion de la faune au Québec et compte tenu de 1'attachement des Québécois à la chasse à l'orignal, une telle mesure est difficilement applicable au Québec.

(52)

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9. MODALITÉ: Arrêt de la vente des permis à l'ouverture.

BUT (S) ; Éviter que des chasseurs achètent leur permis après avoir abattu un orignal.

PRINCIPE; Ne plus vendre de permis après l'ouverture de la chasse, de sorte qu'il soit impossible d'abattre un orignal et de l'enregistrer sans avoir au préalable acheté son permis.

AVANTAGE (S); INCONVÉNIENT fSÏ:

Force les chasseurs à respecter - Pénalise les retardataires la réglementation s'ils désirent et ceux qui profitent d'occa- enregistrer leurs prises sion de dernière minute pour

participer à une excursion de Demandée par les utilisateurs chasse

et très bien acceptée par eux

Complexité logistique

EFFICACITÉ; Aucun impact sur la fréquentation ou la récolte; efficacité au niveau de la conservation à évaluer avec l'expérience en cours.

Les données de récolte de 1987 montrent que 90 % des chasseurs achetaient leur permis avant l'ouverture même si cette mesure n'était pas obligatoire. Une forte proportion (93 à 95 %) des permis achetés après l'ouverture étaient détenus par des chasseurs>ayant fréquenté des zones où les saisons durent 16 jours ou plus. De plus, dans 97 % (deuxième permis annulé) à 99 % (premier permis annulé) des cas, les permis avaient été achetés plus d'un jour avant l'abattage. Cette mesure est donc plus de nature à faciliter le contrôle qu'à réduire la récolte ou la fréquentation.

APPLICATION AU QUÉBEC:

En application depuis 1989, mesure réclamée par plusieurs utilisateurs.

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10. MODALITÉ; Chasse sélective: loi du mâle.

BUT (S): Faire augmenter la productivité des populations en protégeant les femelles et les faons.

PRINCIPE; Ne permette que la récolte des mâles adultes qui étaient jugés moins importants que les femelles pour la reproduction.

AVANTAGE (S);

Application simple, les mâles adultes étant facilement recon- naissables

- Diminue la récolte totale

INCONVENIENT (S):

- Entraîne une diminution de la proportion de mâles dans la population ce qui risque d'accroître le nombre de

femelles qui ne trouvent pas de partenaire pour s'accoupler Ne permet pas l'exploitation de certains segments non produc- tifs: faons, femelles non gestantes

Accentue le déséquilibre du rapport des sexes

EFFICACITÉ; L'imposition de la loi du mâle entraînerait une baisse très significative du prélèvement puisque les femelles (37 %) et les faons (12 %) constituent 49 % de la récolte actuelle. Les mâles sont toutefois plus vulnérables que les femelles si bien que la proportion de mâles est déjà faible (30-35 %) dans les populations d'orignaux adultes du Québec. À moyen terme, les avantages obtenus par la loi du mâle seraient inévitablement annulés par une perte de productivité. Les mâles adultes deviendraient trop peu nombreux pour féconder toutes les femelles. L'on protégerait inutilement les femelles non productives.

APPLICATION AU QUÉBEC;

La loi du mâle a été d'application générale au Québec entre 1899 et 1963. Elle a été abolie pour essayer de stimuler la productivité du cheptel.

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