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AFM III BRÈVES III

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1057 m/s n° 8-9, vol. 15, août-septembre 99

B R E V E S

■■■

BRÈVES

■■■

■■■ Le cancer de la mouche... un modèle inattendu d’oncogenèse humaine. Une équipe de cher-cheurs de Yale vient d’identifier chez l’homme l’homologue du gène

Lats (large tumor suppressor) de la

dro-sophile [1, 2], cloné aussi par une autre équipe sous le nom de warts. Chez la drosophile, lats code pour une kinase (sérine/thréonine). La mutation lats est létale à l’état homozygote et l’analyse de mosaï-ques a montré que les cellules dépourvues de lats prolifèrent de façon incontrôlée et forment des tumeurs [1]. Le gène lats humain peut complémenter la mutation de la drosophile indiquant une conser-vation de la fonction de la protéine entre les deux espèces. Chez l’homme, lats1 s’exprime de façon ubiquitaire, et particulièrement dans l’ovaire. Tout l’intérêt de LATS est que, chez les mammifères, cette protéine est probablement un régulateur très important de CDC2, point de contrôle de la transition G2/M du cycle cellulaire (m/s 1990,

n° 1, p. 8) [2]. Lors de la transition

G2/M, CDC2 se lie à la partie amino-terminale de LATS (alors que le domaine carboxy-terminal porte l’activité kinase). La phospho-rylation de LATS varie au cours du cycle et serait nécessaire à l’interac-tion avec CDC2. LATS séquestrerait CDC2, dont l’activité kinase ne s’exprime pas, l’empêchant ainsi d’interagir avec les cyclines B et A. LATS agit donc différemment des inhibiteurs de CDK (cyclin dependent

kinase) p21cipou p27kip, qui, eux, se

lient au complexe cycline/CDK. En l’absence de LATS, un excès de CDC2 serait disponible, ce qui pérenniserait la prolifération cellu-laire. On observe aussi une accumu-lation de cycline A mais pas de cycline B, suggérant que LATS règle spécifiquement le complexe CDC2/cycline A. Chez la droso-phile, l’introduction d’une muta-tion altérant CDC2 compense l’excès de la protéine créé par l’absence de LATS et réduit la proli-fération exagérée. L’invalidation de

lats dans des souris, faite par la

même équipe, conduit à la mort lors de la naissance de 60 % des

embryons lats–/– dans un tableau

hémorragique non expliqué. Chez les femelles existent des anomalies histologiques des tissus ovariens et mammaires, et un dysfonctionne-ment endocrinien sevère. Toutes les souris lats–/–survivantes développent

des tumeurs ovariennes et des sar-comes des tissus mous avant 3 mois [3], mais la responsabilité directe de l’absence de lats reste à démontrer. [1. Xu T, et al. Development 1995 ; 121 : 1053-63.]

[2. Tao W, et al. Nat Genet 1999 ; 21 : 177-81.]

[3. St John MA, et al. Nat Genet 1999 ; 21 : 182-6.]

■■■ Rôle du suppresseur de tumeurs p53 dans l’athérosclérose. L’athérosclérose se manifeste par la formation de plaques d’athérome qui finissent par se rompre, provo-quant la formation d’un thrombus occlusif dans la lumière des artères. Ces plaques sont formées d’une accumulation de cellules et de maté-riel fibromateux riche en cholesté-rol. Une étude avait montré une accumulation de p53, protéine sup-presseur de tumeurs (m/s 1997,

n° 11, p. 1339), au niveau des

plaques athéromateuses dans le cas de récidive de sténose coronarienne [1], une forme particulière d’athé-rosclérose rencontrée après angio-plastie. Une étude parue dans

Nature Medicine du mois de mars

1999 a étudié l’impact de p53 sur le développement de l’athérosclé-rose [2]. Les auteurs ont comparé la surface des plaques d’athérome induites par un régime riche en graisses chez des souris ayant subi l’invalidation des gènes codant soit pour p53 (p53–/–), soit pour

l’apoli-poprotéine E (ApoE–/–), transporteur

naturel du cholestérol, soit des deux gènes à la fois. La souris ApoE–/–

développe, avec une fréquence éle-vée, des lésions athérosclérotiques dues à des concentrations élevées de cholestérol circulant. Ces

concentra-tions ne varient pas en fonction du statut de p53. En revanche, la sur-face des plaques athéromateuses au niveau de l’aorte est beaucoup plus étendue chez les animaux ApoE–/–et

p53–/– que chez les souris ApoE–/–

p53++ allant jusqu’à même obstruer

un tiers de la lumière aortique. Quant au mécanisme d’action de p53 dans l’induction de ces plaques, il semble impliquer un accroisse-ment de la prolifération cellulaire, multipliée par trois à quatre dans les plaques provenant des animaux

ApoE–/–, p53–/–. En revanche, aucun

des autres rôles de p53 ne semble en cause (synthèse d’ADN, répara-tion d’ADN, différenciarépara-tion cellu-laire ou apoptose). A l’échelle molé-culaire, il est tentant d’envisager

que, chez les animaux ApoE– / –,

p53–/–, la production de facteurs de

croissance, normalement réprimée par p53, puisse être responsable d’une telle prolifération.

[1. Speir E, et al. Science 1994 ; 265 : 391-4.]

[2. Guevara NV, et al. Nat Med 1999 ; 5 : 335-9.]

AFM

Myologie 2000

congrès international de myologie

27 au 31 mars 2000 Nice, France

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