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La théorie des matrices et la propagation des ondes
Léon Brillouin
To cite this version:
LE
JOURNAL
DE
PHYSIQUE
ET
LE
RADIUM
LA
THÉORIE
DES MATRICES ET LAPROPAGATION
DES ONDESPar LÉON BRILLOUIN.
Professeur au
Collège
de France.Sommaire. 2014 La théorie des filtres et des lignes électriques conduit tout naturellement à l’introduc-tion de matrices à deux lignes et deux colonnes, dont le déterminant est égal à 1. On obtient ainsi une
représentation physique très claire des propriétés du groupe linéaire C2. La propagation des ondes, le long
d’une ligne de cellules de filtre, se ramène à la recherche des axes et des valeurs propres de la matrice.
Lorsqu’on passe aux lignes continues, on doit introduire des matrices (03B5) de propriétés différentes, et l’on forme une équation matricielle linéaire, qui est bien plus générale que les équations posées de manière usuelle dans les problèmes de propagation d’ondes. Comme exemples, l’auteur montre la généralisation des équations de Mathieu et Hill (lignes périodiques), le
passage
aux équations de Pauli et Dirac pourl’électron, la propagation sur des ligues polyphasées, et la propagation des rayons X dans les cristaux.
SÉRIE
VIÏ.
-TOME Vîî.
N’ iO.
OCTOBRE 1936.
1. Les matrices et la théorie des filtres
élec-triques
enélectrotechnique. -
Plusieurs auteursont
déjà remarqué
l’utilité de la méthode des matrices dans la théorie desquadripôles
constituant des filtresélectriques ; j’ai développé
cepoint
de vue dans unexposé
publié
à la Revue Générale de l’Electricité(1936,
t.
39,
p.3) auquel je
renvoie pour les détails(1)
et lesréférences ;
j’en
veux donner ici unrésumé,
avant de passer à une extension desrésultats,
et d’étudier deplus près
leparallélisme
entre cetexemple
et ceux queconnaissent les théoriciens de la
physique.
Fig. 1.
Les techniciens
appellent
quadripôle
un réseauter-miné par deux bornes d’entrée
(à gauche)
et deux bornes de sortie(à droite),
lesvoltages
et courants à l’entrée sont vet j ;
à lasortie, v’
etj’ ;
les sens sontceux
indiqués
sur lafigure
1 : le réseau est alimenté encourant alternatif de
pulsation
c~, et ne contient quedes éléments à
caractéristiques
linéaires ;
posons alors(1) Voir aussi Bulletin Soc. fr. Electriciens, n, 63, mars 1936.
le
quadripôle
nous donnera deux relations linéairesque nous pourrons écrire sous l’une des deux formes
suivantes :
Un théorème
général
montre que les déterminantssont
égaux
à 1-et la résolution fournit alors les relations
Le
quadripôle
est donc caractérisé par une matrice(a)
à deuxlignes
et deuxcolonnes,
ou par la matriceinverse
(b) ;
les relations(2)
se résument ainsiSi l’on connecte deux
quadripôles a
et a’ l’un derrièrel’autre,
l’ensemble constitue unquadripôle
dont la matrice A est leproduit
des deux matrices(fig.
2),
car on aDans ces
formules,
l’ordre doit êtrerespecté ;
lestechniciens savent
qu’il
n’est pas engénéral
indifférent deplacer
lesquadripôles
dansl’ordre a, a’
ou dansl’ordre inverse
a’,
a. Cetexemple d’électrotechnique
illustre donc d’une manière claire la
non-commuta-tivité dans la
multiplication
des matrices.Fig. 2.
On
peut
avoir à considérer lequadripôle
retourné bout pourbout,
de matricea’, b’ ;
cetteopération
en-traîne un
changement
designe
sur lescourants
et~x’2,
et fournit les matrices suivantes :quadripôle
retournéIl sera très
important
de noter la formeparticulière
de matrice d’unquadripôle symétrique,
qui
estidentique
à son
quadripôle
retourné ;
sa matrice sera caracté-risée par la conditionPour éviter toute confusion avec les matrices
symé-triques,
nousemploierons
depréférence
le mot « in-versable » pour cettequalité.
La condition
(3)
n’a rien à voir avec la conservation del’énergie ;
il faut icipréciser
que si toutes lesrésis-tances sont
nulles,
on doit avoirb11
etb22 réels ; b12
etb21
imaginaires
purs.(8)
On
peut
d’ailleurs obtenir conservation del’énergie
dans d’autres conditions que celles définies en(8) ;
ilpeut
y avoir des résistances nonnulles,
dont les unessont
positives
et les autres sontnégatives,
de sorte queleurs effets se
compensent.
Ce cas seprésente
avec lesdispositifs
comportant
leslampes
amplificatrices.
On
peut
préciser
la condition que lapuissance P
fournie au
quadripôle
par les sources extérieures soitpositive
ou nulle. Cette condition seraplus générale
que celle obtenue
précédemment
en(8), puisqu’elle
laisse la
possibilité
d’utiliser dans certainesparties
du circuit des résistancesnégatives ;
compte
tenu dessignes
des courants des deux cotés on aoù Re
représente
lapartie
réelle etl’astérisque indique
l’imaginaire conjuguée.
Le détail du calcul l n’offrequ’un
intérêtminime ;
il aboutit aux trois conditions suivantes :Ces conditions
(10)
sontplus larges
que les rela-tions(8).
Lequadripôles
nondis,’5ipati(
s’obtient enprenant partout
lesigne
d’égalité;
les mêmes condi-tions doivent être valables pour lequadripôle
re-tourné
(6),
ce que l’on voit aussitôtpuisque
lescondi-tions
(10)
contiennentb"
etb22
symétriquement.
Si toutes les résistances sont
nulles,
on a les relations(8),
qui
satisfont évidemment aux conditions(10).
Tous ces résultats nous montrent que la théorie desquadripôles
et des filtresélectriques
se ramène à celle du groupe linéaireC2
(Van
der Waerden.GrupJ}en
thear~etische Illethode.Springer,
Berlin,
1932. p.07).
2.
Ligne
dequadripôles
etpropagation
d’ondes. - Considérons une
ligne,
formée d~’une suite infinie dequadripôles
identiques
connectés les unsderrière les
autres ;
soient t XI, n et x2, , levoltage
et le courant à unejonction;
xi,,,+ et X2Jn ~.1 levoltage
etle courant à la
jonction
suivante ;
cesgrandeurs
serontreliées par des formules du
type
(2).
Nous aurons unepropagation
sous forme d’ondesimple
si la relation seréduit à
la
comparaison
avec(2)
nous montreque -’
doitsatis-faïre â la condition
~
est donc défini parl’équation
aux valeurs 1)ropresde la matrice
b;
le faitessentiel,
c’est que la condi-tion(3)
nous montre que les deux racinesc,
~2
sontin-verses l’une de
l’autre,
etpeuvent
êtreécrites
~1=
e-vÇ2 == e+r r, cons tante
depropagation (t 1
bis)
ce
qui
correspond
aux ondes sepropageant
soit vers ladroite,
soit vers lagauche;
dans ces deux cas la vitesse depropagation
et le coefficient d’affaiblissement sontles mêmes : ce résultat est vrai pour les
quadripôles
dissymétriques
aussi bien que pour lesquadripôles
symétriques
(matrices
inversables ounon).
Dans la
propagation
d’une ondeunique,
lesgrandeurs
~~ et X2 varient
proportionnellement,
et l’on aIl Cette relation donne en
général
deux valeurs de la403
valeurs
Ii1
eth’2
correspondent
aux deux racines:i
etE,
de
l’équation caractéristique;
elles sont reliées auxpentes
])1 et p2 des a.l’es de la»iati>ice ;
On sait que deux matrices
ayant
mêmes directions d’axesprincipaux
sontcommutables;
c’est ce que lestechniciens
expriment
en disantqu’entre
deuxquadri-pôles
ayant
mêmesimpédances
itératives il ne seproduit
pas deréflexion,
de sortequ’on peut
échanger
l’ordre des
quadripôles
sans rien modifier au résultat.Pour un
quadripôle
symétrique
ouinversable,
lesimpédances
itérativesK,
et1B.2
correspondant
auxdeux sens de
propagation
sontégales.
La matrice(b)
peut
être aisémentexprimée
eu fonction despara-mètres essentiels :
impédances
itérativesIf
l~(2
etcons-tante de
propagation
;, et
l’on trouveL’intérêt de cette
décomposition ç’est
que si l’onprend
uneligne finie,
formée de nquadripôles
iden-tiques,
il suffit deremplacer
dans cette formule y par ity et l’on obtient la matricereprésentant
laligne.
La
ligne
infinieprésente
des bandes d’arrêt et des bandespassantes ;
on ditqu’une
fréquence
est située dans une bandepassante,
si lapropagation
se fait sansaffaiblissernent,
cequi
nécessiteOr
l’équation (il)
nous fournitLa
comparaison
de ces deux formules nousindique
que l’absence d’affaiblissement s’obtient
lorsqu’on
ac’est-à-dire
Cette condition ne coïncide pas avec celle
(8)
duquadripôle
sans résistance, ni avec la relation(10)
denon-dissipation
Cette condition est bien connue des techniciens et leurpermet
d’établir des « filtresélec-triques
», c’est-à-dire deslignes
dequadripôles
lais-sant passer certaines
fréquences,
mais en arrêtantd’autres.
L’importance pratique
de ces résultats apro-voqué
de très nombreux travaux et des discussions extrêmement détaillées sur les différentstypes
demo-dèles de
quadripôles
et leurs rendementspratiques.
Tous les théoriciens connaissent une méthode
clas-sique
pour étudier le rôle d’uneligne :
appliquant
à l’entrée de laligne
certaines valeurs xi,o, xt, on dé-compose laperturbation
ainsi définie en deux ondesse
propageant séparément
vers la droite et vers lagauche ;
à la sortie de laligne
il suffit de recomposer les deux ondes pour obtenir les valeurs xi,n et X2.nterminales. Cette méthode est
identique
à celle des mathématiciensqui,
pour étudier unematrice,
larap-portent
à ses axes de manière à la mettre sous la formediagonale
, i"BB.
La formule
globale (14) indiquée plus
haut,
résume le résultat de ce calcul.3.
Propagation
des rayons X dans un cristal(Mauguin). -
Les formules que nous venons derap-peler
représentent
la forme laplus générale
que l’onconnaisse,
pour leséquations
depropagation
d’ondes suivant uneligne
discontinue,
composée
d’élémentsidentiques.
Suivant lesproblèmes,
lesquantités
qui
figurent
sous lesdénominations al
et x2pourront
avoirles
significations
lesplus
variées,
mais tout le cadregé-néral restera le même. Seules les définitions
d’énergie
et dedissipation
sont différentes surchaque exemple.
Voici un
problème
tout à fait différentqui
se ramène exactement au schéma que nous venons d’étudier.Mauguin
aprésenté
récemment dans cejournal (t.
7,
juin
1936,
p.233)
une théorie très claire de lapropa-gation
des ondes dans un cristal. Il considère une suite deplans
réfléchissantséquidistants, plans
d’atomesdans le
cristal,
etappelle p
et ’t les coefficients deré-flexion et transmission
(complexes
engénéral)
surchaque plan ; q
est le coefficient dedéphasage
(e-iF)
dans laprogagation
d’unplan
ausuivant ; t pet
r
sontles
amplitudes
des ondes transmises etréfléchies,
auniveau du
plan
numéro p. Leséquations (1)
et(2)
deMauguin
s’écriventCes deux
équations
sontidentiquement
semblables à celles que nous avons trouvées(éq. 2)
pour unqua-dripôle
électrique.
Posons
et résolvons de manière à
exprimer Xi, P -1
et 1 en fonction de Xl, p et .’£2, p. Nous trouvonsDans ce
problème,
nous rencontrons donc uneLe déterminant de la matrice est
égal
à1,
tout commepour le
quadripôle;
avec des coefficients p, T, qarbi-traires,
iln’y
a pas conservation del’énergie ;
lacon-servation
exige
une conditionsupplémentaire
ce que
Mauguin explicite
ainsiL’expression
del’énergie
n’a pas ici la même forme que pour leslignes électriques.
Considérons un cristal
d’épaisseur
infinie,
nousobtiendrons des bandes
passantes
et des bandesd’ar-rêt, qui correspondront
ici aux cas de transmission totale des rayons Xincidents,
ou bien de réflexion totale. Laréponse
à cettequestion
est donnée par laformule
(17).
1-f - b2z
I = j ai
i -)-
~~z ~
L
2, réel ;
balldepassante.
(24)
C’est exactement la condition deMauguin, qui
trouveune transmission
complète
ou une réflexion totalesui-vant
1
est inférieur ousupérieur
à 2 avec(loc.
cit.,
p. 234 et239)
La coïncidence des résultats est donc
rigoureuse ;
onpourrait
aussi vérifier l’identité des formules établies parMauguin,
pour un cristallimité,
avec celle quej’ai
donnée
plus
haut(éq.
14)
pour lequadripôle
repré-sentant une
ligne
delongueur finie ;
on serappellera
qu’il
faut alorsremplacer
y par n y.Mauguin
calcule(p. 234)
les ondes transmises etréfléchies par une série de n
plans,
constituant unelame cristalline
d’épaisseur
finie. Ses formuless’ex-priment
au moyen depolynômes Pn
dont voici lava-leur :
Or cette dernière définition
de x,
donnée parMauguin
se ramène à notre
équation
(1i),
si l’on tientcompte
de la
correspondance
(25)
desnotations ;
le x deMau-guin
estidentique
à ~,
et dès lors4.
Passage
de laligne
dequadripôles
à uneligne
continue. - Nous avons étudiéjusqu’ici
deslignes
formées de cellulesfinies;
chacun des éléments de laligne produisait
une transformationfinie,
repré-sentée par unematrice ~ b).
Unquadripôle
infinimentpetit
sera un élémentqui
transforme infiniment peules
variables,
de sortequ’on
retrouve à la sortiepres-que les mêmes valeurs
qu’à l’entrée ;
la matrice(b)
correspondante
diffère très peu de la matrice unité.Appelons
cl.v unelongueur
infinimentpetite
de laligne,
la matrice(b) correspondant
ausegment
dzpourra s’écrire ainsi
ou encore
(b)
= e(-idz(29)
enappelant (e)
la matricecomposée
des éléments( e 11
E 12)
Conformément à la règle générale,
ledé-B21 E22 .
Conformement a la
regle
generale,
lede-terminant 1 b
1
doit êtreégal
àl’unité,
cequi exige
la
condition
b ~
1
- 1 est ainsiremplie
aupremier
ordre. La matrice
(b)
agissant
sur deuxgrandeurs
asso-ciées x1 et xz les transforme en
ce
qui
s’écritou
en tenant
compte
de(30).
Si lequadripôle
estsynlé-trique
(inversable)
sa matrice(b)
doit satisfaire à lacondition
supplémentaire
., ’»’ 1""10. oC"II...
La condition
(30)
nousimpose
ce résultat.C’est ainsi que se
présentent
les choses entélégra-phie ;
on définit un câble au moyen des élémentsR,
L, G,
Cqui
sont larésistance,
laself-inductance,
laperditance
et lacapacité
par unité delongueur z
de laligne ;
on obtient alorsce
qui correspond
àLa
ligne
est donc constituée dequadripôles
infinitési-maux
symétriques inversables,
mais ce n’est pas le casgénéral,
et nous verronsqu’il n’y
a pasincompatibilité
405
capables
de constituer uneligne
continue,
et la notiond’asymétrie
desquadripôles.
Lapropagation
des ondes s’obtient en ramenant la matrice à ses axes, commepour les
quadripôles finis ;
eneffet,
sije
demandedx,
dx,
.. _. .d z
dz == Xl20132013 ==
Ys constante depropagation
dzles
équations (33)
me donnentLe coefficient de
propagation y
(imaginaire
engéné-ral)
est donc donné parl’équation
aux axes de lama-trice
(E),
dont les valeurs propres sont ± y. Dans lecas
symétrique inversable,
on retrouve la solution destéléphonistes
r----1 est
l’impédance
itérative de laligne,
etpossède
la même valeur pour les deux sens depropagation,
cor-respondant
aux deuxsignes
de y.Passons au cas
général,
non inversable à coefficientsconstants;
nous trouvonsNous aurons ici deux valeurs
1~1
et1(2
del’impé-dance
itérative ; /(1
correspond
à lapropagation
degauche
à droite(2013 y)
etK2 à
lapropagation
de droite àgauche (+ y).
Les conditions sont tout à fait semblables à celles que nous avons trouvées pour les
quadripôles
dissymé-triques
finis,
et les définitions sont les mêmes. Cetteligne
dequadripôles
infinitésimauxdissymétriques
présente
une étroiteparenté
avec uneligne
ordinaire,
dont les coefficients varieraient
exponentiellement.
Posonset nous trouvons
La
ligne
caractérisée par la matrice(E)
admet des solu-tionsparticulières
sous forme d’ondesoù Y est défini par
(38),
nous en tirons les solutionsapplicables
à laligne (A~
à variationexponentielle
Sur cette
ligne exponentielle,
il y a doncpropagation
avec la constante y de(38)
et enpbis
transformation,
avec unrapport
de transformation e=« z : tout se passe comme si l’on avaituneligne
constante ordinaire suivied’un transformateur dont le
rapport
serait une fonc-tionexponentielle
de lalongueur
deligne z.
Le coeffi-cient El1peut
êtreimaginaire, auquel
cas notreligne
(A)
a des
propriétés
variantpériodiquement.
La même transformation
s’applique
aussi bien à uneligne
de coefficientsvariables ;
supposons ~12, ~21, enfonctions de - et posons
et nous sommes ramenés à
Nous pouvons chercher la matrice
représentant
leéquivalent
à uneligne
delongueur
zfinie ;
le
problème
se pose ainsi :appelons b (z)
lamatrice,
qui exprimera
les données à la sortie(en .~)
en fonc-tion des données à l’entrée(z
‘0)
Prenons une section de
longueur z
etajoutons
un élé-ment dz à lasuite;
larègle
demultiplication
(5)
des matrices nous donneen utilisant
l’expression
(~?8)
pour b
(d z) .
Ce résultat
s’explicite
ainsiCela nous fait deux
jeux
d’équations
dutype
(33);
lepremier porte
surb2,
et le second surb,2,
Si donc nous savons résoudre leséquations
(33),
nouspouvons calculer le
quadripôle b (z) équivalent
à laligne.
Prenons
l’exemple
de laligne
à coefücients 2cons-tants,
qui
fournit comme solution les ondesayant
laconstante de
propagation
y et lesimpédances
itérativesKi, /(2 indiquées
en(39) ;
la matrice en z =0 nousfournit les valeurs initiales des b
Nous chercherons pour les deux groupes
b21
etbl~,
b22
des combinaisons linéaires desexponentielles
e:f:’:~tions
(39);
les voiciLa matrice
b(z)
garde
bien un déterminant 4 etrepré-sente un
quadripôle
finidissymétrique;
pour leslignes
usuelles,
Su estnul, /(1
etK2
sontégaux ;
laligne
forme unquadripôle symétrique
inversable et nousretrouvons les formules
de Kennelly.
L’expression
(44)
est exactement du
type
(14) déjà indiqué
pour unqua-dripôle
fini ou uneligne
dequadripôles.
La
ligne
a une résistance nulle si les conditions(8)
sont
remplies
par la matrice(28),
cequi
donne EHréel;
S12, ê21imaginaires
purs.(45)
5.
Lignes
continuespériodiques ; équations
de Mathieu et Hillgénéralisées. -
L’exemple
leplus
étendu deligne
continuepériodique
nous est fourni par leséquations
(33),
où nous supposerons que lescoefficients Su, et S21 sont des fonctions
périodiques
de ’z
ayant
une mêmepériode
commune L. On voit facilement que la solutiongénérale
s’obtient parsuper-position
de deux solutionsparticulières
de la formeindiquée
parFloquet
pourl’équation
de Mathieu :fi
etf2
étant deux fonctionspériodiques
depériode
L.Cet
exemple
contient comme casparticulier
leséqua-tions de Mathieu et de Hill.
L’équation
de Hill s’obtientavec la
matrice
ou
~’’(,~)
est une fonctionpériodique
depériode
L;
eneffet,
leséquations (33)
deviennent alorsC’est bien la forme de Ilill :
l’exemple
de Mathieucon-siste à
prendre
pour F un sinus ordinaire.En examinant la matrice
(47)
nous remarquons quele cas de Hill
correspond
à uneligne
constituéed’élé-ments
symétriques
inversablesqui
ne satisfait pas à lacondition
(45)
de résistances nulles. Un certain nombred’exemples
plus
généraux peuvent
se ramener à la forme deHill ;
c’est ce que nous allons examiner. Nousopérerons
la transformation(41)
La fonction en est
périodique
en z; sij’ajoute
unsegment
A delongueur égale
à lapériode,
paugmente
de/.
I n’est nul que si a une valeur moyenne nulle.
Après
unepériode
L nous notons queA1~
et ,4 z
sontrespec-tivement
multipliés
par e-2f et Leséquations (49)
se transforment ainsi :
nous voici ramenés à une
équation
qui
ressemble à celle deHill,
mais la fonctionn’est
périodique
que si El1 a une moyennenulle,
de sorte que I soil aussinul;
dans ce cas seulement noséquations
se ramènent autype
Hill.Nous pouvons donc ramener au
type
Hill leséqua-tions
correspondant
à uneligne périodique,
composée
d’éléments
dissymétriques
noninversables,
pourvuque les
dissymétries
soientcompensées,
de sortequ’une
section delongueur
L se retrouvesymétriques
inversable.
°
Si l’on sait former les solutions des
équations
(33),
on
peut
intégrer
les relations(43)
et former la matricecorrespondant
à une sectionG
de laligne ;
onramP-nera ainsi l’étude de la
ligne
continuepériodique
à celle d’uneligne
dequadripôles identiques ;
mais il faut commencer, de toutesfaçons,
par rechercher les solutions deséquations
(33)
à coefficientspériodiques.
6. Normalisation des matrices(e) ;
matrices de Pauli. ~- Leslignes
continues nous ont conduit à introduire les matricesces matrices
jouissent
de lapropriété
que leur carréest
diagonal :
en
appelant
1
déterminant de la matrice. Dans407
coefficient
E(z)
oonvenable et de normaliser la matrice defaçon que
son carré se réduise à l’unité :Cela sera
toujours
possible,
sauf dans le casexception-nel où la matrice initiale aurait un déterminant
nul;
si nous supposons
maintenant,
nos matricesnorma-lisées suivant cette
règle
(54)
nous devons poser leséquations générales
(33)
depropagation
en y mettanten évidence le facteur
E(z);
nousécrirons ?j
et aulieu de x,, et x >
ou encore
symboliquement
-,
La normalisation
(5fi)
présente
diversavantages ;
la matrice(¿ )-1
est tégale
à(~)
de sorte que(~)5)
peut
serésoudre et s’écrire
Sous la forme
symbolique (5fi)
ou(57)
on voit laparenté
de noséquations
avec celles que l’on al’habi-tude d’écrire pour la
propagation
des ondes.Suppo-sons E
6t(e)
constants,
Indépendants de
lacoordonnée z,
nous voyons que
l’opérateur
suivant estégal
à iElevons au
carré ;
nous pouvonspermuter
lesopéra-tions
Õ-:;-
et(e)
puisque
les F- sont constants :à z
ce
qui signifie
nous retrouvons
l’équation
usuelle depropagation,
puisqu’il
esttoujours
sous-entendu que les CP1 et Cf2 sontpériodiques
en t avec lapulsation
w. Tout ceci serapporte
à unedimension,
avecpropagation
lelong
d’uneligne;
nous pouvons maintenant chercher àécrire les
équations
analogues
pour un espaceisotrope
à trois dimensions z,, ~,z, ~,~ ; nous introduirons 3
ma-trices
(E)1,
(E)2
et(S)3
et un coefficient Econstants,
nousposerons une relation
Cherchons alors à
appliquer
l’opération
symbolique
qui
vient de réussir en(59),
pour unedimension,
etformons
cette
expression
se réduira àsi nous avons les relations
Les
premières
conditionscorrespondent simplement
à notre normalisation
(54) ;
le secondjeu
de relationsimplique
la non-commutativité.Ces relations sont satisfaites par les trois matrices
de Pauli :
, ,
’
Ces trois matrices sont bien dutype
général (E),
normalisé(54) ;
on vérifie facilementqu’il
estimpos-,
sible de trouver une
quatrième
matrice derang 2
satis-faisant aux relations(62),
Ces matrices sont en outrehermitiques,
caraetère nouveau que nous n’avons pasrencontré
jusqu’ici
dans cet article.La solution
générale
consistera àprendre
troiscom-binaisons linéairement
indépendantes
de ces trois-
matrices.
La forme
générale
d’équation
aux dérivéespar-tielles donnant la
propagation
des ondes est donc(60),
qui
représente
unsystème
de deuxéquations
simul-tanées entre deuxfonctions
et 2 et oùfigurent
les trois matrices(63)
de Pauli ou bien troiscombinai-, sons
(64)
de ces matrices.sables » au sens que nous avons donné à ce terme en
parlant
desquadripoles ;
la troisième matrice n’est pas inversable. Celacorrespond
bien au fait que, dans lamécanique
ondulatoire del’électron,
ces matrices serapportent
au momentmagnétique
d’un électronayant
son
spin
dirigé
suivant l’axe ~3’ La méthode àlaquelle
nous avons été conduit ici estcalquée
sur leprocédé
de linéarisation deDirac,
pourl’équation
ondulatoire de l’électron. Nous ne pouvons toutefois pas encoreaborder directement le
problème
del’équation
deDirac,
car celle-ci fait intervenirquatre
matrices ai
d’ordre
4,
satisfaisant d’ailleurs aux conditions(62) ;
or,
jusqu’à
présent
nous n’avons utilisé et rencontréque des matrices du second ordre.
L’exemple
suivantva nous
permettre
cettegénéralisation.
7.
Lignes
électriques triphasées
etpolyphasées.
- Considérons un
sextipôle,
comme celui de lafigure
3,
que nous supposerons intercalé dans uneFig. 3.
ligne triphasée ;
nous avons 4 données à l’entréev, j,
V;
J et autant à lasortie;
à l’intérieur dusexti-pôle
se trouve un réseauélectrique
absolumentquel-conque, à
caractéristiques
linéaires(1);
les 4 données à la sortie seront notéesq/1’ CP’2, CP’3,
CP’4
et les 4 données àl’entrée ~3’
CP4;
lesextipôle sera
caractérisé parune matrice à 4
lignes
et 4 colonnesEn
général,
sije
prenas
uneligne
à 2n+ 1 fils,
et quej’intercale
une celluleprésentant 2 n + 1
bornes,
àgauche
et autant àdroite,
j’obtiendrai
unsystème
, linéaire caractérisé par une matrice de
rang 9-11.
En
physique
théorique,
on a rencontré des matrices derang 4
(Dirac)
et de rang 8 ou 16(De Broglie) ;
laparité
est bien la même dans les deux cas.La théorie
générale
de cesmultipôles
nous entraîne-raittrop loin,
et serait d’ailleurs assez curieuse à éta-blir : les théorènesgénéraux qui,
dans le cas duqua-dripôle,
donnent lacondition
1 b ~ 1
=1(éq..3)
nousfournissent pour le
sextipôle triphasé
unsystème
de 6conditions ;
mais leur forme est trèsdifférente,
etconduit à de tout autres
conséquences.
Ainsi, dans le cas duquadripôle,
nous avons vuqu’on
obtient lesondes
simples
enrapportant
la matrice à ses axes ; etla condition
(3)
entraîne le fait que les ondes sepropa-geant
de droite àgauche
ou degauche
à droite ont laJULIA et J. FALLOU ont considéré un problème analogue,
mais avec la restriction que la cellnle soit toujours
équilibrée
>Ur les troisphases,
C. R. 1936, 202, p. H67.même constante de
propagation.
Pour lessextipôles
triphasés,
on trouve encore les ondessimples
enrap-portant
la matrice à ses axes, mais les 6 conditions auxiliaires ne semblent paspermettre
de trouver de relationsimple
entre les 4types
d’ondespossibles,
ni même deprédire
combien de ces ondes sepropageront
vers la droite ou vers lagauche.
Je laisserai donc de côté ce
problème général,
pourconsidérer seulement les
sextipôles
construits parjux-taposition
dequadripôles.
Numérotons les variables de la manière suivante :
Fig. 4.
Nous
disposerons
unquadripôle 1)
sur les fils 1 et IIIet un
quadripôle q
sur les fils 1 eLII,
suivant le schémade la
figure
4 ;
nous aurons doncLe
sextipôle correspondant
est alorsreprésenté
par la matriceFig. 5.
La
figure 5
représente
unmontage
analogue,
mais où l’on a croisé les fils à lasortie ;
la matricecorrespon-dante devient
409
Supposons
maintenant que nosquadripôles
tendenlvers
zéro;
les matrices pet q prennent
la forme(~8)
La matrice
(b)
de(67)
va donc s’écrireNous aurons des
quadripôles
inversables,
si Xl1 1 et isont
nuls ;
-sinon nosquadripôles
nepeuvent
êtreinversés,
et lesextipôle b
nonplus.
8. Les
équations
deDirac,
pour l’électron libre. - Leséquations
de Dirac s’obtiennent par le processus de linéarisation del’équation
relativiste de l’électron libre(1).
P4’ - (y2
+
P22
+
}J32)
-rno!
=1 c ’ 1(71)
/1 0
0 0 _01
1 00
"
00-1 t0
0
00 -1
0 0 0
i(
0 0 0 -i) o 0-- i
0
- a4a20
-i--
U i0
00
0 La formule(75)
représente
donc lesystème
due 4équations
simultanéesoù l’on
remplace
les p
par lesopérateurs
différentiels1
on obtient ainsi
avec des matrices a du 41 ordre
qui
satisfont aux rela-tionsMultiplions
àgauche
par a4 pour nousrapprocher
de la forme
(60)
que nous avions trouvée pour troisdimensions ; remplaçons
les p
par lesopérateurs
etnous trouvons
en
prenant
la vitesse c de la lumièreégale
à 1. Lafonc-tion
d’onde ~
possède 4
composantes
~1, y2, ’f3’
~4
et les matrices ai ont 4lignes
et 4 colonnes :La
première
équation
correspond
aux valeurs des «sur leur
première
ligne,
et ainsi de suite. L’ordre deslignes
des matrices(a)
donne donc l’ordre deséqua-tions
I,
II,
III,
IV et n’a aucuneimportance
réelle. Ran-geons ceséquations
dans l’ordreIII, IV, I,
II. Cela revient à intervertir leslignes
des matrices a. et à lesécrire ainsi
Sous cette
forme,
on voit que les trois dernièresmatrices sont du
type
7r/ de(70);
les matriceset
(-
a~x2)
ont le caractèresymétrique (ou
inversable),
tandis que la matrice
(-
0~3)
estdissymétrique
(non
inversable)
avec 1= 1 et7t11 == - 1.
Ce caractèren’est pas
fortuit,
puisque
ladirection :;.,
est celle duspin
del’électron,
tandis que ~1 sontperpendicu-laires à l’axe du
spin.
La matrice a+ associée à l’axe dutemps 1
est de naturedifférente,
et ressemble à la matrice(68)
desquadripôles
à fils croisés.La
comparaison
des matrices de Dirac avec les matrices(E)
que nous avons rencontrées dans laphy-sique
classique
peut
se faire aussi d’une autrefaçon, qui
me
parait
plus
instructive que laprécédente.
Lesmatrices (1.1, a?, a3, x4 de
Dirac,
à 4lignes
et 4colonnes,
seront considérées comme formées au moyen des
3 matrices de Pauli
(63)
et des deux matrices 0 et 1.Elles s’écrivent alors ainsi
Ces formules font ressortir le caractère suivant : les matrices a ont la structure
générale
trouvée en(28)
et(30),
mais elles sont constituées non pas avec desélé-ments
simples,
mais ao moyen des matrices dePauli,
qui
sont elles-mêmes dutype
général (i8).
Cette constitution
apparaît
encoreplus
clairement,
si l’on se
reporte
à un tout récent mémoire deDirac,
surles
équations
ondulatoires relativistes departicules
despin
élevé(Proc.
Soc.,
A155, 1~36,
p.447).
Dirac yenvisage
des matrices despin
ax Xy’):, r~x ~)’ f1z
de rang
élevé,
et il est conduit à former lescombinai-sons
Le caractère
hermitique
est bienvisible ;
enoutre,
ce sont. de nouveau, des structures dutype
(~8) (30)
à élémentsmatriciels,
avec lacaractéristique
essentielle que les deuxcomposantes
de ladiagonale principale
sont
égales
et designes opposés.
Cette circonstancecomporte
la mêmeconséquence
déjà
notée à propos des matrices(E)
à toute onde sepropageant
dans uncer-tain sens avec une constante de
propagation
«corres-pond
une onde de mêmecaractère,
avecconstante -y,
c’est-à-dire se
propageant
exactement en sens inverse. Eneffet,
on obtientles y
en rendant la matrice Adia-gonale ;
sa forme est alors nécessairement la suivante :9. Conclusion. - Tous les
problèmes
de propaga-tion d’ondes de laphysique classique
se ramènent donc à l’étude du groupe linéaire c2 à deuxvariables;
il serait fort intéressant dereprendre
à cesujet,
ladis-cussion
géométrique
très détaillée que Ph. Le Corbeil-ler adonnée,
sur lespropriétés
de ce groupe(Thèse,
Paris
1926) ;
dupoint
de vuepédagogique,
il y auraitgrand
intérèt àpartir systématiquement
de cette formed’équations,
pour l’étude de lapropagation
des ondes. Lesquelques
exemples physiques
quej’ai
présentés
ici seraient faciles àcompléter
et àétendre,
et l’onprépa-rerait ainsi l’étude des
équations
de Pauli etDirac,
dont la forme cesserait de
surprendre,
puisqu’elle
seprésenterait
comme unegénéralisation simple
de faits élémentaires. Ce mode deprésentation suggère
d’ail-leurs une nouvelle discussion des
équations
deDirac,
qui
apparaissent
ainsi sous unjour
inédit. Lapropriété
des matrices « inversables )},que
nous avonsétudiée,
n’avait