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Submitted on 1 Jan 1872
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Histoire du principe d’Archimède
Ch. Almeida
To cite this version:
Ch. Almeida. Histoire du principe d’Archimède. J. Phys. Theor. Appl., 1872, 1 (1), pp.46-48.
�10.1051/jphystap:01872001004601�. �jpa-00236806�
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M.
Soret
a fait desexpériences analogies
surlcs solutions aqueuses
deviolct d’aniline
etde perinanganate de potasse.
Les
expérience
faitcs avecle prismc
entourédu dissolvai’it
ontun intérêt
plus grand
pourlcs
dcux dernièressubstances
quepour
.
la fuchsine;
carle violet d’anilinc
etle permanganate de potasse doivent
être endissolutions
extrêmement concentréespour donner le spectre rcnvcrsé, lorsque le prisme
estdans l’air.
A. L~v ~sTm...
HISTOIRE DU PRINCIPE
D’ARCHIMÈDE.
Sous le titre de Recherches
liistori~~zces
srcr° lelmincihe ~l’~rolLimèzlc (’ ),
3f. Thu-rot, membre de l’Académie des
Inscriptions
et Belles-Lettres. a tracé l’histoire del’hydrostatique depuis
lestemps
anciensjusqu’à
nosjours.
Lesujet peut
sembler bienrestreint;
mais il y aurait erreur à le croire. Sanss’égarer
aucunementen dehors de son
sujet,
l’Auteur a déroulé à nos yeux une histuire des vicissi- tudes de la Science à travers lessiècles;
et cette histoire n’a pas le vague desgénéralités stériles,
mais ellereçoit
une vie intéressante des textesqui
l’animentet de
l’objet
déterminéqu’elle
ne cesse de suivre. D’ailleurs il n’estguère
de pro- blèmequi
aitoccupé
un aussigrand
nombre d’hommes éminents.Déjà
Aristote(384-3~z
avantJ.-C.)
traite laquestion
des corpsplongés
dans lesliquides; puis
vient Archimède
et,
comme on lesait,
il la résout vers l’année 25o avant J.-C.dans son Traité des corps
flottants.
A larenaissance,
le mathématicienTartaglia (15!~3)
retrouve ce traitéqui
étaitperdu :
leproblème
estrepris.
Stevin(1586)
s’en occupe et pose les
bases: de l’hydrostatique
dont il créa le nom.Galilée, qui
avait découvert leprincipe
des vitessesvirtuelles,
s’en sert pour faire une tentativedigne
de songénie :
dans une nouvelle démonstration duprincipe
d’Ar-chimède
(IG~2),
il relie à lastatique
les lois del’équilibre
desliquides qui
formaientune science isolée. Mais Pascal le
premier (1651)
énonce nettement leprincipe
de la transmission des
pressions,
et met un ordre nouveau dans la confusion oùl’on se trouvait encore. La théorie de Pascal est
reprise
par NeBvtonqui
cherche àla
présenter
sous une meilleure forme.Cependant, malgré
tous cesefforts,
mal-gré
ceux de Maclaurin et de Clairaultqui suivirent,
il fallut attendre les travaux d’Euler( 1 ~ 55 )
pour quel’hydrostatique
devînt une scienceirréprochable.
C’estalors seulement que des calculs nets et
précis,
tels que les réclamait encored’Alemberten 1744? permirent
enfin d’évaluer exactement « les forcesqui
con-courent à la
production
des effets que l’on veut examiner n. Il restait toutefoisun pas de
plus
à faire. Il fallait déduirerigoureusement
lesprincipes
del’hydro- statique
desprincipes
mêmes de lastatique.
C’était la dernièrequestion
àtraiter ; Lagrange
la résolut(1788)
en donnant aux essais de Galilée une forme définitive.Il ne nous est pas
possible
d’entrer dans les détails desprogrès
réalisés par(’ ) Extrait de la .Revue
Archéologique.
- Librairie académique de Didier et C’e,.
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphystap:01872001004601
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ces hommes de
génie.
Nuusemprunterons quelques
faits aux recherches de M. Thurot.On sait que nous
possédons l’ouvrage
où Archimède traite des corpsflottants;
mais il ne nous est resté
qu’une
traduction latine. C’est àTartaglia ( i 5~ 3) qu’on
doit la
publication
despremiers chapitres.
Cette traduction est fortincorrecte;
les amis de
Tartaglia
la trouvaienttrès-obscure,
et Antonio Landriano luiexprima
le désir de consulter
l’original
grec; àquoi Tartaglia répondit
par un refus dé-guisé.
Pour « éviter à Landriano lafatigue
de lire le texte grec », il lui en envoyaune traduction en italien. A la mort de notre autour, le texte grec n’a pas été trouvé dans ses
papiers.
Le libraire vénitien CurtiusTrojanus, qui
lesacheta, publia l’ouvrage
entier en 1565. Mais ce n’estque Commandin qui
fit réellement connaître le traitéd’Archimède;
il en donna une éditioncorrigée
avec soinqui depuis
atoujours
étéreproduite. Cependant,
en1828,
Mai trouva dans la biblio-thèque
du Vaticanquelques fragments
du texte grecqui
n’ontajouté
rien d’im-portant
à ce que l’on connaissaitdéjà.
Parmi les textes
qui
donnent un intérêt si vif à lapublication
de M.Thurot,
il en est un
qui
mérite d’être cité. Il montre bien cequ’était
la science au mo- ment où les écoles du moyenâge
allaientexpirer.
C’est JérômeBorrius,
pro- fesseur à l’Université de Pise eni S~G, qui parle :
« Je dis à mes auditeurs : voilà ce
qu’Aristote enseigne,
voici ce que ditPlaton,
Galiens’exprime ainsi, Hippocrate
a dit cela.J’espère
que cette conduite doit donner du crédit à monenseignement
et de l’autorité à ma personne. Ceuxqui
m’entendent sont forcés de reconnaître que laparole
de Borrius estdigne
detoute
confiance, puisqu’elle
n’est pas delui,
mais que ce sont les hommes lesplus
illustresqui parlent
par sa bouche. » Etplus
loin : « Sije
ne trouve pas dans mes recueils les idéesqui
me viennent àl’esprit, je
les abandonne aussitôtcornrne
suspectes d’erreur,
ouje
lesgarde
en réservejusqu’à
cequ’elles
vieil-lissent et
s’éteignent
avant d’avoir vu lejour.
»Cependant,
d’autres hommes nepensaient
pas de même.Stevin,
dix ansaprès
un tel
discours, publiait ( ~ 58G )
son Traitécl’~a~~clrostaticlue,
où il déterminait lapression
d’unliquide
sur le fond d’un vase et sur lesparois
verticales ou incli-nées,
où il inventaitl’appareil
connu sous le nomd’obtzcratezcr~,
où enfin il ima-ginait
une démonstration duprincipe
d’Archimède. Cette démonstration estassez curieuse :
THÉORÈME I. -
L’eazchroposée
tiendra telleposition
que l’on voudra dans l’eau.Soit dans le vasiforme
(’ )
cz l’eauproposée
mise dans l’eau 6c(fig. i).
Il fautdémontrer que l’eau cc demeure là. Si on
pouvait
faireautrement,
assavoir qnea ne demeurast
là,
maisqu’il
descendist où dest;
alors l’eauqui
survient en sonlieu descendra
plus
bas pour la mesmeraison,
et ainsi dureste ;
tellement que cesteeau sera en
perpétuel
mouvement à cause de a, cequi
est absurde. Et on dé-monstrera
pareillement
que cc ne montoit ny se mouvoit vers aucuncosté,
etqu’elle
demeurera où on la mettra soit
en d,
e, ,f ou
g, ou en autre lieu dans l’eau bc.(1) Stevin appelle vasiforme un vase dont les parois seraient d’épaisseur et de poids
infiniment petits.
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Tii£oRiimE ~’II. - Tout corlis solide est
plus leger
druu l’cttcfju’ Cil l’air,
dela pesanteur de l’eau
égale
cjagrandcur à ’icelllJ’.
Soit fi
(~f’~;. 2)
un corpssolide,
et bc l’t~au.... Soit ri un vasiformepareil
à a. Levasiformc
(1, plein d’eau,
n’est dans l’eau bcpesant
nyléger,
veuqu’il
sepeut
tenir où l’on le met par la
première proposition :
parquoy vuidant l’eau 7 et y mettant le corps ci,qui
yconviendra,
il se trouvera estre de lalégèreté
men-tionnée,
assavoir lapesanteur a
moins lapesanteur
de l’eau vuidée....Cette curieuse démoustration a le défaut de ne pas
signaler
la cause pro- chaine de laperte
depoids
du corpsplongé
dans l’eau. C’est à Pascalqu’était
réservé d’avoir le
premier
uneconception
nette despressions agissantes.
Après
avoirpassé
par lespéripéties
sans nombre de cettehistoire,
~1. Thurotconclut ainsi : _
« L’histoire des sciences ne
justifie
nullement la célèbrecomparaison
parlaquelle
Pascalreprésente
toute la suite des hommespendant
le cours de tantde siècles comme un même homme
qui
subsistetoujours
etqui apprend
conti-nuellement. Cet homme
unique, qui
subsistetoujours, apprendrait
continuelle- ment s’il avait continuellement aussi le même désir et les mêmes moyensd’ap- prendre.
Mais il s’en fautqu’il
en soit ainsi. La traditionscientifique
n’est pasancienne,
si l’on sereporte
aux milliers d’annéesqui
ont dû s’écoulerdepuis l’apparition
de l’homme sur laterre,
sansqu’on
aitsongé
à étudier les mathé-matiques
et laphysique.
Ensuite le nombre despeuples
où les sciences ont été et sontcultivées,
et dans cespeuples mêmes,
le nombre des savants est infini- mentpetit,
si on le compare à celui des hommesqui
ont vécu etqui
viventaujourd’hui
sur la terre. Or la science n’existe pas dans leslivres,
mais dansl’intelligence
des savants. Car àquoi
servent des livresqu’on
n’entendplùs
ouqu’on
est hors d’état d’entendre? Dès que les destinées de la sciencereposent
sur un aussi
petit
nombre detêtes,
elles sont livrées au hasard de mille cir- constancesparticulières qui
ne font pas sentir leur action dans cequi dépend
d’un
grand
nombre d’hommes. Ainsi le faitimportant
découvert par Stevin n’a été connu quetard,
parce que le livre où il avait étéconsigné
dès r 58G était écriten
hollandais;
et la conversion de Pascal aajourné
de douze ans lapublication
d’un travail
qui
devait constituerl’hydrostatique.
Une multitude de causes de cette naturehâtent, ralentissent,
ou même fontrétrograder
la marche dessciences,
sans