HAL Id: jpa-00206602
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Magnétoavalanche dans le germanium dopé à l’arsenic à 4,2°K
Jean François Le Hir
To cite this version:
Jean François Le Hir. Magnétoavalanche dans le germanium dopé à l’arsenic à 4,2°K. Journal de
Physique, 1967, 28 (11-12), pp.907-918. �10.1051/jphys:019670028011-12090700�. �jpa-00206602�
MAGNÉTOAVALANCHE DANS
LEGERMANIUM DOPÉ
AL’ARSENIC
A4,2
°KPar
JEAN FRANÇOIS
LEHIR,
Centre National d’Étude des Télécommunications.
Résumé. 2014 Nous avons étudié, à 4,2 °K, l’influence d’un
champ magnétique
transversal etlongitudinal,
d’une intensité maximale de 6 160 G, sur lechamp électrique
d’avalanche dans legermanium dopé
à l’arsenic. Les échantillons étudiésprésentent
une concentration desimpuretés,
ND - NA, variable de 6 x 1013 cm-3 à 1,25 x 1017 cm-3, leurcompensation
estcomprise
entre 0,01 et 0,4. Nousinterprétons
les résultats à l’aide d’un modèle à deuxporteurs :
conduction par
impuretés
et conduction par électrons dans lesquatre
vallées[111] ;
à l’éta-blissement de l’avalanche nous supposons la
population électronique
caractérisée par unetempérature électronique.
Abstract. 2014 We have studied the breakdown electrical field at 4.2 °K in
As-doped
germa- nium as a function of transversal andlongitudinal magnetic
fieldintensity,
of a maximumvalue of 6 160 G. The
samples
have animpurity
concentration from 6 x 1013 cm-3 to 1.25 1017 cm-3 and theircompensation
is between 0.01 and 0.4. Weexplain
theexpérimental
results
by assuming
that the carriertransport
is thesuperimposition
ofimpurity
conductionand free electron conduction in the four
anisotropic [111] valleys ;
furthermore wepostulate
that at the onset of breakdown the free electron
population
is characterizedby
an electrontemperature.
I.
Introduction.
-L’avalanche,
accroissement extremementrapide
du courant pour une valeur cri-tique
duchamp 6lectrique,
est unphénomène
tresconnu dans le
germanium
aux bassestemperatures;
on 1’attribue a la
multiplication
desporteurs
decharge
due a 1’ionisation par chocs des
impuretés
neutres.D’apr6s quelques expériences
ant6rieures aux n6- tres[1]
a[6],
nous savons que lapresence
d’unchamp magn6tique
transversal a pour effet d’accroitre lechamp 6lectrique d’avalanche,
mais iln’existe,
a notreconnaissance,
aucune 6tudesyst6matique
de cetteinfluence sur une s6rie d’échantillons en
germanium
dont la concentration en
impuret6s
varie dequel-
que 1013 cm-3
jusqu’à
une concentration correspon- dant a ladisparition
de1’energie
d’ionisation del’impureté,
donc duphénomène
d’avalanche. Nousavons
entrepris
une telle 6tude sur 17 6chantillons engermanium dope
a 1’arsenic situ6s dans la gamme de concentrations ci-dessusindiqu6e.
Aupr6alable,
nousavons mesure le coefficient de Hall en fonction de la
température [7]
et étudié la conductivité à4,2
OK enfonction du
champ 6lectrique [8].
Les resultats de cesmesures nous ont
permis :
a)
de determiner1’energie
d’ionisation de l’arsenic dans legermanium,
la concentration des donneursND,
celle des
accepteurs NA (nous appelons compensation
le
rapport
K =NA/ND)
et la mobilite en fonction de latemperature ;
b)
de montrerqu’a
latemperature 4,2
°K laconductivité par
impuretés Oi
masquecompl6tement
laconductivite ao due aux electrons libres et
qu’elle
restedominante
jusque
peu avant l’établissement de 1’ava- lanche[8].
Le tableau I donne les
param6tres
caract6risant lesechantillons ;
nous avonsd6jA
decrit leurpreparation
et leur forme en «
pont » [7] ; rappelons qu’ils
onttous la meme orientation
cristallographique :
ils sontd6coup6s
dans leplan (111)
et leurlongueur
estparallèle à
1’axe[110].
Nous 6tudions lamagn6to-
avalanche pour deux orientations
particulières
duchamp magn6tique :
cas transversal :champ magn6- tique parallèle
a[111],
caslongitudinal : champ magn6tique parallele
a[110] ;
dans les deux cas, lecourant est
parallele
a[110].
Au
chapitre II,
nous donnons les resultatsexp6ri-
mentaux,
puis
auchapitre
III uneinterpretation
deces résultats bas6e sur un modèle à deux
types
deporteurs :
a)
electrons de la bande de conduction pour les-quels
nous supposons, a 1’etablissement de1’avalanche,
une fonction de distribution en
6nergie qui
est maxwel-lienne et caract6ris6e par une
temperature
6lectro-nique ;
deplus,
nous admettons untemps
de relaxa-tion,
T,isotrope
determine par collision des electronsavec les
phonons acoustiques
et lesimpuretés ionisees;
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:019670028011-12090700
TABLEAU I
nous calculons la densite de courant pour le modele
anisotrope
dugermanium;
b)
conduction par sauts ou par banded’impuret6s
pour
laquelle
iln’y
a nimagnétorésistance
ni effetHall.
II. Rdsultats
expdrimentaux.
- II.1. DETERMINA-TION DU CHAMP D’AVALANCHE. - Pour
chaque
échan-tillon,
onrelève,
a4,2 OK,
le reseau des caract6ris-tiques
V= f (I, H
=Cte),
tension en fonction ducourant en
presence
d’unchamp magn6tique
d’inten-site constante
( fig. 1),
lespaliers
horizontaux des courbes determinent avecprecision
les tensions d’ava- lanche tant que la concentration desimpuret6s
estinferieure a
2,5
X 1016 cm-3. Au-dessus de cettevaleur,
V= f (I ) pr6sente
une16g6re pente
enregime d’avalanche,
celui-ci s’établit pour une tensionqui peut
alors se définir par l’intersection destangentes
FIG. 1. - Z 170 : Difference de
potentiel
entre deux sondes lat6rales en fonction du courant pour differentes valeurs de 1’intensite duchamp magn6tique
(mesures
en courantcontinu).
FIG. 2. - Z 58 b : Difference de
potentiel
entre deux sondes lat6rales en fonction du courant(mesures
enimpulsions :
5 X 10-6s).
aux deux
parties
de la courbe(en
coordonn6es lineai-res) correspondant
auxregimes
depr6avalanche
etd’avalanche;
lapremiere
de ces tangentes se confondsans erreur
appreciable
avec 1’axe des tensions(voir fig. 2).
On
peut
aussi définir la tension d’avalanche par l’intersection de I =Io
avec les courbesla valeur de
Io
6tant telle que leregime
d’avalanche soit établi pour toute intensite duchamp magn6tique.
Cette determination donne une valeur de la tension d’avalanche
16g6rement supérieure
a celle d6finiepr6-
c6demment
lorsque ND
>2,5
X 1016 cm-3(N
2%).
La forme « en
pont »
de l’échantillon permet de 1’alimenter par ses deux extrémités et de mesurer la tension aux bornes de deux sondes laterales[7].
Lesmesures se font en courant continu tant que la
puis-
sance
dissip6e
dans 1’6chantillon nerisque
pas d’éleversa
temperature
dereseau;
au-dela de cettepuissance,
on
emploie
une m6thode enimpulsions.
Afin de rendre les conditions de refroidissement
optimales,
l’échantillon trempe dans l’héliumliquide
contenu dans un cryostat
classique
dont la queuep6n6tre
dans 1’entrefer d’un électro-aimant pouvantengendrer
unchamp magn6tique
variable d’une inten- site maximale de 6 160 G. L’orientation de 1’echantil- lon dans lechamp magn6tique
s’obtient par rotation de sonsupport.
Uneenveloppe
en cuivre a4,2
°Kintercepte
tout rayonnement.Nous
appelons respectivement Ea
etE,
leschamps 6lectriques
d’avalanche en l’absence et enpresence
duchamp magn6tique.
Le
champ
d’avalancheEH depend
considérablement del’angle
a entre les vecteurs courant etchamp magn6tique,
ce que montre lafigure
3 ou nousindiquons
les directions cardinales duchamp magn6-
FIG. 3. - K 1049 : H = 5 000 G,
1//[110].
o
Champ
d’avalanche a 4,2 oK,Ea
=f (oc)
.
Magnétorésistance
a 77 OK,Ap
=f(a).
P
tique. EH = f (oc)
est une fonction depériode 7t pr6-
sentant un maximum pour rx ==
7t/2 (cas transversal)
et un minimum pour a = 0
(cas longitudinal).
Pources deux valeurs
particulières
de a, nous etablissons pourchaque
6chantillon un reseau de courbes V= f (I, H
=Cte),
d’ou nous obtenonsEH = f(H) .
Sur la
figure 3,
nousrepr6sentons
pour le meme 6chantillon lamagnétorésistance
a 77 OK(elle
n’estpas mesurable a
4,2 OK)
en fonction de a.La courbe
Ap/p == f(rx) pr6sente
la memep6riodi-
cite que la fonction
pr6c6dente. L’anisotropie
dugermanium explique
queAp/p
ne soit pas nul pour« = 0. Les maxima de
Ap/p,
au lieu de seproduire
pour « _
7tf2,
comme cela serait le cas pour un semiconducteurisotrope,
seproduisent
en fait a 600et 1200. Bien que la
magnétorésistance
n’ait pas 6t66tudi6e,
a notreconnaissance,
en fonction de a dans le casparticulier
d’une rotation duchamp magn6-
tique
autour de[112]
et que nous ne1’ayions
pas calcul6e en fonctionde a,
nous pensons que laposition
des maxima
provient
de1’anisotropie
de la structurede bande du
germanium.
Pour d’autres orientations relatives des axescristallographiques,
du courant et duchamp magnétique, dp/p
a 6t6 6tudi6 en fonction de (xet on pourra consulter les references donn6es par Glicksman
[9].
FIG. 4. -
EH
=f(H)
a 4,2 °K,champ
d’avalanche enfonction du
champ magn6tique.
II . 2. RESULTATS EXPERIMENTAUX. - Nous donnons les resultats
exp6rimentaux, EH = f(H),
sur les fi-gures
4, 5
et 6.FIG. 5. - EH =
f(H)
à 4,2 °K,champ
d’avalanche enfonction du
champ magn6tique.
. H .L I...,
o H II I.
Pour des 6chantillons peu
dopes (ND
4 X1013
cm-3)
et pour une intensit6 duchamp magn6- tique
inferieure a environ 140G, Koenig et
al.[4]
ontmontre que
EH
est une fonctionquadratique
deH ;
de
plus,
1’accroissement deE,
est lememe,
que lechamp magn6tique
soit transversal oulongitudinal.
FIG. 6. - EH =
f (H)
a 4,2 °K,champ
d’avalanche enfonction du
champ magn6tique.
. H .1 I.
o H /I I.
Au-dessous de 125
G,
nous n’avons pas de resultats pour vérifier la loiparabolique
sur les 6chantillons les moinsdopes (Z
176 a Z78);
par contre, cetteregion parabolique
s’6tend vers deschamps magn6tiques
del’ordre de 500 a 750 G pour les 6chantillons les
plus dopes (Z
83 a Z 58b).
Nous observons a 125 G que lechamp
d’avalanche dans le cas transversal estsup6-
rieur,
pour tous les6chantillons,
a celui que nous obtenons dans le caslongitudinal.
Dans le cas
transversal,
au dehors de laregion pr6c6dente,
lapente
deEH = f (H)
d6croitlorsque
lechamp magn6tique croit,
les dernierspoints
relevéspour 6 160 gauss semblent
indiquer
une tendance àla saturation. L’allure de
EH = f (H)
est sensiblement celle de deux droites se raccordant a une abscisse croissant avec la concentration desimpuret6s
etcomprise
entre 2 000 et 3 000G; l’observation
de cesdeux droites est en accord avec les résultats de Sclar et
Burstein sur du
germanium
contenant de 1’indium[2]
et ceux de
Zavaritskaya
sur dugermanium dope
aubismuth
[5].
Pour des concentrations
ND - NA
6 X 1015 CM(Z
80a),
1’accroissement ð.E =(EH
-Ea)
pour H = 6 160 gauss estcompris
entre 17 et 23 V . cm-1.Pour des concentrations
plus 6lev6es,
DE d6croitrapi-
dement
lorsque
la concentrationaugmente
et s’annule pour 1’echantillon K 1062 a(ND - NA
=1,25
X1017
cm-3).
C’est ainsi que sur 1’echantillon Z 58 b(ND - NA
=3,3
X 1016cm-3), AEIE.
pour leschamps magn6tiques
inferieurs a 3 000 gauss est duTemp6rature 4,2
°K.meme ordre de
grandeur
que 1’erreur relative sur lamesure de
EH (1 %).
Sur 1’echantillon Z 80b,
dontle
dopage
est interm6diaire entre les deuxprecedents (ND - NA
=5,3
X 1016cm-3),
l’influence duchamp magn6tique
est apeine perceptible
surl’oscilloscope : (AE/E.)6160 G
10-2.Dans le cas
longitudinal,
l’influence duchamp
ma-gn6tique
se caractérise par une actionplus
bien faiblesur le
champ
d’avalanche que dans le casprecedent
et par une saturation tres
rapide
deEH = f (H),
a1’exception
des trois échantillons : Z176,
Z 170 etZ 83. Le montage
experimental
est tel que H et I sont dans leplan
de1’echantillon; neanmoins,
nousn’excluons pas une
16g6re
desorientation des direc- tions H et I dans ceplan,
ceciexpliquerait
le compor- tement des trois echantillonsprecites,
car :L’interpretation
des resultatsexperimentaux
nousam6ne a les
representer
sous la forme :que nous
appelons rapport
demagnétoavalanche.
III.
Interprdtation
des r6sultats de lamagndto-
avalanche. - III.1. CONSIDERATIONS GENERALES. -Rappelons d’abord, d’apr6s
le mod6le de Price[4],
que l’avalanche s’établit
lorsque :
ou
AI,
le taux degeneration
par chocs des electronssur les
impuret6s
neutres,depend
de la fonction de distribution en6nergie f (e)
deselectrons ; BT,
taux derecombinaison
thermique,
est fonction de latemp6-
rature de reseau T et
def (e).
Pour une valeur du
champ 6lectrique
auvoisinage
de
Ea,
les electrons ont une certaine fonction dedistribution;
lesplus 6nerg6tiques
ionisent par chocs les donneurs neutres. Le taux degeneration AI
estassez
grand
et le taux de recombinaisonBT faible;
une
augmentation
trespetite
duchamp 6lectrique
d6clenche le m6canisme de l’avalanche.
En
presence
d’unchamp magn6tique,
pour la valeurpr6c6dente, Ea,
duchamp 6lectrique,
les electrons ont une6nergie plus faible,
les conditions de 1’6tablisse-ment de l’avalanche ne sont
plus satisfaites ;
pour lesr6aliser,
il faudra unchamp 6lectrique
nettementsup6rieur
aEa.
Nous faisons
l’hypothèse
queAI
etBT
nedependent
pas de
H,
mais essentiellement de la distribution en6nergie
deselectrons ;
ceciest justifie
par les conside- rationsci-après.
Laprobabilite AI
pourqu’un
electronionise un donneur neutre par choc ne
depend
pas dufait que la
trajectoire
soit iricurv6e ou non;quant
aBT,
il ne
depend
pas de H tant que la courbure de latrajectoire
reste faible. On est donc conduit a supposer que la fonction de distributionf(e) (maxwellienne
ounon)
est la meme a 1’etablissement del’avalanche,
enpresence
ou en I’absence duchamp magn6tique.
Appelons
la perte moyenned’6nergie
subie par unite de
temps
par un electron au cours des collisions et le taux moyen d’accroissement de1’6nergie
de l’électron dans lechamp 6lectrique
E.Nous pouvons écrire
1’6quation
de conservation de1’energie :
le
premier
terme nedepend
que de la fonction de distribution et nedepend
pas directement duchamp magn6tique,
car, ensupposant
que les chocs 6lectrons-phonons dominent,
letemps
de libre parcours moyen d’un electron diffuse par lesphonons
n’est pas affect6par la courbure de la
trajectoire.
Parsuite,
a 1’ava-lanche,
c’est-a-dire pour une fonction de distributiondonnée f(e),
le deuxi6me terme est lui-memeind6pen-
dant de
H;
or ce terme peut s’6crire :Ceci montre que la
puissance Joule
c6d6e a unelectron de la bande de conduction par le
champ 6lectrique,
a 1’etablissement deI’avalanche,
est ind6-pendante
de l’intensit6 duchamp magn6tique.
Les considerations
pr6c6dentes permettent
de d6ter- miner comment varie lechamp
d’avalanche en fonc- tion duchamp magnetique; cependant,
les calculs nesont
praticables
que si la fonction de distribution estsimple.
Bien que ceci constitue une
approximation
assezgrossi6re,
nous supposons a 1’etablissement de 1’ava- lanche une fonction de distribution maxwellienne caract6ris6e par unetemperature 6lectronique Te supérieure
a celle du reseau etind6pendante
del’intensit6 du
champ magn6tique.
Cetteapproximation
est
justifi6e lorsque
les chocsinterélectroniques
sontpreponderants;
ceci alieu,
enappliquant
le calcul de Fr6hlich etParanjape [10]
a un 6chantillon peudope (ND
1 X 1014cm-3)
a latemperature
de reseau4,2 OK,
pour une densit66lectronique supérieure
a 101° cm-3. Nous avons vu
[8] qu’a
cause de lapresence
de la conduction parimpuret6s
nous n’avonspas pu determiner exactement la densite des electrons libres a 1’etablissement de
l’avalanche,
aussi la notionde
temperature 6lectronique
n’estpeut-etre
pasjusti-
fi6e.
N6anmoins,
remarquonsqu’a
l’avalanche onpeut
estimer que dans laplupart
de nos 6chantillonsco ,r > > 1; d’apr6s
Budd[11],
lapartie isotrope
de f(E)
serait alors maxwellienne.L’6quation
du biland’énergie,
en ne consid6rantI ,
dans le terme que les chocs 6lectrons-
phonons, permet
d’6valuer latemperature
6lectro-nique [12], [13];
nous trouvonsTe N 85 °K
pourun 6chantillon peu
dope.
On peut aussi supposerqu’a
I’avalanche
1’energie
moyenne des electrons est6gale
a
1’energie
d’ionisation del’impureté : E > ~
el;cette
hypothese
conduit a unetemperature
6lectro-nique
de l’ordre de 100 OK.Nous allons maintenant calculer la densite de cou-
rant j
dans le cas du mod6leanisotrope
dugermanium
a la
temperature
de reseauT ; puisqu’h
l’établissement de l’avalanche nous supposons que la fonction de distribution en6nergie
des electrons estmaxwellienne,
nous pourrons
extrapoler
le r6sultat de ce calcul a latemperature 6lectronique Te. L’6quation (3)
nouspermettra
de calculer le rapport demagnétoavalanche
que nous comparerons aux resultats
exp6rimentaux E,IE.;
nous tiendronscompte
de lapresence
de laconductivite par
impuret6s,
cri,qui,
nous 1’avons vu[8],
reste
supérieure
a la conductivite par electrons de la bande de conductionjusqu’a
1’etablissement del’avalanche;
deplus,
nous supposeronsqu’il n’y
a nimagnétorésistance
ni effet Hall sur la conduction parimpuret6s.
III.2. CALCUL DU COURANT DANS LE GERMANIUM DE TYPE n EN PRESENCE D’UN CHAMP
MAGNETIQ,UE.
-La bande de conduction du
germanium pr6sente
quatre minima
d’6nergie
situ6s au bord de lapremiere
zone de Brillouin dans les directions
[111].
Au voisi-nage de ces
minima, quatre
famillesd’ellipsoides
derevolution autour des axes
[111]
constituent les sur-faces
d’énergie
constante. Nous calculons la densite decourant j
dans legermanium
detype
n enpresence
d’un
champ magn6tique
H d’une intensite telle quenous ne pouvons pas faire
1’approximation
or 1.Nous traitons le
probl6me
avec leshypotheses
sui-vantes :
1)
la fonction de distribution en6nergie
des elec-trons est une fonction de
Maxwell-Boltzmann, 2)
on supposequ’on puisse
d6finir un temps de relaxation r defaçon
apouvoir
r6soudre1’6quation
de transport de
Boltzmann,
3)
les chocs sontélastiques
et redistribuent les vitesses auhasard,
4)
le temps de relaxation T(g) estisotrope,
5) 1’6nergie e
d’un 6tat6lectronique
de vecteurd’onde k appartenant a la vall6e v s’6crit :
ou h est la constante de
Planck,
mo la masse de 1’elec-tron libre et
aw
un tenseur reduit des masses effectivesqui s’ecrit :
si on le rapporte aux axes
principaux
de1’ellipsoide.
Dans le cas du
germanium,
on pose :masse
longitudinale
masse transversale
et
Avec ces
hypotheses, Paige [14]
a trait6 leprobl6me
et trouve
(1),
pour la densite de courant dans la vallee v :Au d6nominateur
figure
lapulsation
de resonancecyclotron correspondant
a cette vallée :Nous continuons le calcul en sommant la contribu- tion des quatre
vallees;
on obtient uneexpression
danslaquelle
il nous fautexpliciter
le temps de relaxation.La diffusion par les
phonons acoustiques
et lesimpu-
ret6s ionis6es donne
respectivement :
oii a et b sont des constantes et T la
temperature
deréseau. La
presence
simultan6e de ces deuxtypes
dediffusion,
enn6gligeant
tout autre m6canisme(pho-
nons
optiques, impuretés
neutres,dislocations)
et enposant : x =
efkT,
conduit a :avec
ou k est la constante de
Boltzmann,
u0I la
mobilite dueuniquement
a la diffusion parles
impuret6s
ionis6es et pour H =0,
P- 0la r
la mobilite totale dugermanium (contribution
des quatre
vallees)
dans le cas ou H = 0 et en1’absence de diffusion par les
impuretes
ionis6es.(1) Signalons
une erreur dansl’équation
donn6e parPaige (r6f. [14],
p.24),
le tenseur£v
se trouve devant labarre de fraction et non devant le
premier
terme dunum6rateur.
Le calcul donne :
Des
int6grales
detransport I(p, Yv)
etJ(p, Yv)
s’in-troduisent dans la suite du
calcul;
elles se définissent par :ou yv se
rapportant
a la vall6e vdepend
de wv, et par suite de H :En I’absence du
champ magn6tique, lorsque
ladiffusion par les
impuret6s
ionis6es n’est pasn6gli- geable,
la mobilitepeut
s’6crire :Aux basses
temperatures
et pour deschamps magn6- tiques d6passant quelques
centaines de gauss dans legermanium
detype
n, a faible teneurd’impuret6s,
cwT est
sup6rieur
a1;
les niveaux de Landau sont donc distincts[15]. N6anmoins,
tant queAto, est n6gligeable
devant
kT,
les densités d’6tats des diff6rentes valleessont sensiblement les memes que pour H = 0. Dans
ces
conditions,
nous admettons que lesquatre
valleesont la meme
population : nv
=n/4,
le calcul devientplus simple.
En orientant 1’axeg6om6trique
ox dansla direction de
[110]
et oz dans celle de[111],
ler6sultat du calcul
applique
aux deux casparticuliers
de nos 6chantillons donne :
a)
Cas transversal : Hparallele
a[111], j parallele
a
[110] :
où Ex
est lechamp 6lectrique
suivant ox. La conductivite 6 et le terme As’expriment
respec- tivement :en posant :
La
pulsation
de resonancecyclotron
relative a lavall6e
[111]
est :avec
et celle concernant les autres vallées
qui
sont6qui-
valentes :
b)
Caslongitudinal : j
et Hparall6les
a[110] :
et en
posant :
Pour les vallées
[111]
et[111],
nous avons :et pour les vallées
[111]
et[111] :
III .3. ANALYSE DE LA MAGNETOAVALANCHE TRANS- VERSALE. -
L’équation (15)
donne la densite de courant a latemperature 6lectronique Te
a conditionde calculer les diff6rents termes a cette
temperature.
Dans cette
expression,
6 est maintenant la somme de la conductivite parimpuret6s
et de la conductivite par electrons de la bande deconduction,
(J =(ai + 6a) .
La
puissance Joule dissip6e
par un electron libreest :
D’apr6s (3),
nous pouvons écrire que cettepuissance
est constante :
où ag
est la conductivite des electrons libres pour H= 0.Le
rapport
demagnétoavalanche transversale y
sed6duit de
(30) ;
enposant
a =ai/ao’
on a :En attribuant A K la valeur
20,
on a :A la
température
de reseauT, 1’expression (9)
donne la valeur de
P.
En admettantqu’a
latemp6ra-
ture
6lectronique Te
les mobilites sont :on obtient :
Nous
calculons
a l’aide de la formule de Brooks-Herring [16]
et attribuonsA [LO r
la valeur d6termin’eexpérimentalement [7],
soitOr
= 3 X 106 cm2. V-1. s-1 ar=4,2oK.
Les valeurs de y, et y2 se calculent a I’aide des
expressions (13), (20)
et(22)
ou l’on substitue(J.( T / Te)1/2
atiO
; on trouve :où H est en
kilogauss.
Whitesell
et Johnson [17]
ont tabul6 lesint6grales
Iet J
en fonction desparamètres
et y variant respec- tivement de 0 a 24 et de 0 a4.
Nouspoursuivons
leurcalcul pour les memes valeurs
de P etjusque
y =400;
au-dessus de cette valeur de y, nous obtenons I
et J
par
extrapolation
des courbesI = f(y) et J = f(y) .
Nous consid6rons trois cas suivant la valeur du
rapport
oc a 1’etablissement de l’avalanche.ler cas : ai « Op. - Dans ce cas, a est tres
petit
etle
courant transporté
par les electrons de conduction estparallele
a ox;1’expression (31)
s’6crit alors :et y2
devient6gal
aurapport
demagnétorésistance :
Dans le cas limite
où B ~
0 et Y2 tr6sgrand (H
tr6s)
grand), 1’expression (42)
devient :Si dans cette
expression
nous faisons K = 1(sur-
face
d’énergie
constantesph6rique),
nous trouvons :magnétorésistance
transversale d’unsemiconducteur,
dont le temps de relaxation est
ael’2,
pour unchamp magn6tique
tr6sgrand.
L’expression (44)
donney2
=2,35 pour K
= 20.A la
temperature
de reseau4,2 OK, 1’hypothese
a 1 conduit a une saturation tr6s
rapide
dey
= f(H),
cequi
est en d6saccord avec les observa- tionsexpérimentales.
Sur lafigure 9,
nous donnonsle r6sultat du calcul relatif a 1’6chantillon Z 83 en
supposant Te
= 100OK;
les valeurs à saturationsont tr6s peu différentes pour les 6chantillons Z 176
et Z 58 a.
2e cas : (j » a,. - En
supposant qu’à
l’instant ou l’avalanchedémarre (j
reste encore tresgrand
devantaQ,
alors,
meme pour des valeurs faibles duchamp magnétique,
le courant du aux electrons libres estparallele
auchamp
deHall;
lerapport
demagn6to- avalanche y
est different de(pa/p)1/2 et s’6crit,
d’a-pr6s (31) :
Au-dela de 500 gauss, le reseau de courbes établi a 1’aide de cette
expression
est un faisceau de droites( fig. 8),
lapente
de celles-ci croitquand
la concen-tration
desimpuret6s
diminue.Qualitativement,
1’al-lure des
courbes y
=f(H)
et le sens de variation de leur pente en fonction de la concentration desimpu-
ret6s sont en accord avec
Inexperience jusqu’A
la valeurde H pour
laquelle
les courbesexpérimentales pr6-
sentent un coude. La
pente
calcul6edy/dH
est unefonction d6croissante de la
temperature 6lectronique ( fig. 8); n6anmoins, quelle
que soit la valeur donn6e à celle-ci dans le calcul de y,dy/dH
restesup6rieur
a lavaleur
observ6e,
et ceci d’autantplus qu’il s’agit
d’un6chantillon
plus dope.
Le
paramètre
a 100 oK est sensiblement le meme(p N 0)
pour les échantillons Z 176 à K1036,
aussiFIG. 8. - y =
f(H) .
sont-ils
représentés
par la meme courbe calcul6e y=f(H). Remarquons
que les courbesexp6rimen-
tales
correspondant
a cette s6rie d’échantillons diffè-rent
6galement
tres peu d’un 6chantillon a 1’autre pourH
2 000 gauss.Notons,
deplus,
que dansce domaine de concentrations le
champ
d’avalancheest sensiblement constant en l’absence du
champ magn6tique : Ea
== 6 V . cm-1.En
prenant
unetemperature 6lectronique
de l’ordrede 100
°K,
le calculde y
sembleindiquer
queI(p, Y2)
est
trop
faible.Or,
a un coefficientpr6s, I(PI y2) represente
la contributionprincipale
àcette moyenne vient
des
electrons de faible6nergle,
si ceux-ci sont
plus
nombreux que la distribution a laI I
temperature 6lectronique T,
ne leprevoit, (
est
major6. L’approximation
faite en utilisant unefonction de distribution de Maxwell-Boltzmann sem-
ble trop
grossi6re.
Le calcul
precedent
nejustifie
pas lechangement
de pente assez
rapide
survenant entre 2 000 et 3 000 Gsur les courbes de la
figure
7. Nous ne pouvons pas attribuer ce coude al’apparition
desph6nom6nes quantiques,
car siw r >
est biensup6rieur
al’unit6,
a
T,
= 100OK,
pour laplupart
des6chantillons, indiquant
que les niveaux de Landau sontdistincts, fico,/kT
reste bien inferieur a l’unit6 pour les diff6-rentes vallees.
3e cas : O"¡ de l’ordre de
grandeur
de O"c. - Le courantd’61ectrons libres fait avec la direction ox un
angle
interm6diaire entre 0
et 1t/2.
FIG. 9. - Z 83 : y =
f(H).
Influence de oc sur y.Sur la
figure 9,
nousrepr6sentons
un reseau decourbes y = f(H)
pour dinerentes valeurs de a- calcule pour l’échantillon Z 83. Cette fonction
pr6sente
une saturationrapide lorsque a tend
versz6ro,
maisquand
ce facteur est de l’ordre dequelques
unites
(4
pour le Z83),
lapente de y = f (H)
n’estpas nulle pour H 6 000 gauss.
Si nous admettons
qu’a
l’établissement de 1’ava-lanche ai
estsup6rieur
a a, tout en 6tant du meme ordre degrandeur (4
a 10 parexemple),
on obtientune courbe
th6orique
dont l’allure serapproche
decelle des courbes
expérimentales. Néanmoins, y
restebien
sup6rieur
a(EH/E)T
comme dans le caspr6-
cedent.
III.4. ANALYSE DE LA MAGNITOAVALANCHE LONGI-
TUDINALE. -
L’expression (26),
en tenantcompte
de la conductivite parimpuret6s,
donne la densite decourant :
De meme
qu’en (30)
nous pouvons écrire que lapuissance Joule dissip6e
par un electron est constante :d’ou nous d6duisons le
rapport
demagnétoavalanche longitudinale,
z. Il est a remarquer que ce rapport estindependant
de a =ai/a,,
etqu’il
est6gal
a(PH/P)l!2
en l’absence de conduction par
impuret6s :
P
se calcule par(39)
et Y3 s’6value a 1’aide de(13) et (28) :
ou H est
exprime
enkilogauss.
Attribuant a K la valeur
20,
on a :L’expression (51)
donne pour unchamp magn6- tique
tresgrand :
Zoo =1,13;
cette valeur est ind6-pendante
deP,
donc de la concentration desimpuret6s
et de la
temperature 6lectronique.
Nousrepr6sentons
sur la
figure
10 deux courbes z=f(H),
l’une pourP
= 0 et l’autrepour P
=14,4 (Z
58 a, Z 58b);
le calcul est fait pour
T,
= 100°K ;
elles montrentque la saturation est atteinte pour des
champs magn6- tiques
relativement faibles(H
1 000gauss)
dans les6chantillons
moyennement
purs(Z
176 a Z83);
ellese
produit plus
lentement pour les fortes concentra-tions
d’impuret6s.
Si nous excluons les resultats concernant les échan- tillons Z
176,
Z 170 et Z 83 pourlesquels
nous suppo-sons une
16g6re
desorientation des vecteurs I etH,
la valeur a saturation pour tous les 6chantillons est
plus
faible que cellepr6vue
par(51),
elle estcomprise
entre
1,125 (Z 46)
et1,025 (Z 58 b).
Nous donnonssur la
figure
10(EH/Ea)L =f(H)
pourplusieurs
FIG. 10.
6chantillons;
l’allure des courbes est en accord aveccelle
pr6vue
par(51),
mais la valeur a saturation d6croitquand
la densite desimpuret6s
croit.L’accord peut etre realise entre les valeurs
experi-
mentales et les valeurs
th6oriques
en donnant a Kune valeur inferieure a 20. Ceci est
justifi6,
car onpeut
montrer[14] qu’en
réalité :S’il est
acquis
que 15Km 20,
le rapportKT peut
diff6rer de 1’unite(voir
reference[14],
p. 115-117)
et nous avonssuppose
un temps de relaxationisotrope.
Ces remarques valent aussi pour
1’expression (31)
dans le cas
transversal,
maisalors y
est moins sensibleaux variations de K que z dans
1’expression (49).
IV. Conclusion. - Sur du
germanium dope
à1’arsenic et
présentant.
à4,2
oK une conduction parimpuret6s dominante,
nous avons mesure l’accroisse-ment du
champ 6lectrique
d’avalanche en fonction de l’intensit6 duchamp magn6tique (0
a 6 160G).
Dansle cas transverse, cet accroissement est tres
important
pour
ND - NA
1 X 1016CM-3;
au-dela de cetteconcentration
d’impuret6s,
l’influence duchamp magn6tique
d6croit tresrapidement
et s’annule pourND
=1,25
X 1017cm-3,
concentration pourlaquelle
nous observons encore une
6nergie
d’ionisation de 1’arsenic dans legermanium.
11 serait tres int6ressant d’6tudier 1’effet d’unchamp magn6tique
d’une inten- site tres 6lev6e(~
100kG)
sur des concentrations de l’ordre de 2 X 1017 cm-3 pourlesquelles 1’6nergie
d’ionisation de 1’arsenic a
disparu,
celle-ci devrait etrerestaur6e,
et par suite lephénomène
d’avalanche.L’action d’un
champ magn6tique longitudinal
estbien moins
prononc6e
que dans le cas transverse et la saturation estrapidement
atteinte.Nous avons
interprete
les resultats a l’aide d’un mod6le a deux porteurs :a)
conduction parimpuret6s
pourlaquelle
nous nesupposons ni
magnétorésistance,
ni effetHall, b)
conduction par electrons libres ensupposant
un temps de relaxationisotrope
determine par la diffusion par lesphonons acoustiques
et lesimpuret6s
ionis6es.De
plus,
a 1’etablissement del’avalanche,
on admetune fonction de distribution en
6nergie
des electronsqui
est maxwellienne et caract6ris6c par unetemp6-
rature
électronique Te supérieure
a celle du réseau.Le calcul de la densite de courant est fait dans le cas d’un modèle multivall6e.
Dans le cas
transversal,
lerapport
demagn6to- avalanche,
y,depend
duparametre
oc =ai/a,, qui
est inaccessible a
1’experience;
en donnant a a unevaleur telle que Gi soit
sup6rieur
a J, mais du meme ordre degrandeur,
l’allure des courbescalcul6es,
y
= f (H),
estidentique
a celle des courbesexperi-
mentales
(EH/Ea)T = f (H) ; néanmoins,
les valeursde y
restentsuperieures
a celles de(EH/Ea)T.
I1 appa- rait ainsi queF approximation
d’unetemperature 6lectronique
esttrop grossière
pour donner un accordquantitatif.
Le
rapport
demagnétoavalanche
z, dans le caslongitudinal,
estindependant
de a ; deplus,
la valeurde z a saturation est
ind6pendante
de la concentration desimpuret6s
et de latemperature 6lectronique.
Dansce cas,
l’accord,
aupoint
de vuequantitatif,
estmeilleur entre théorie et
experience.
Remerciements. - Nous remercions M. M. Ber- nard pour 1’aide
précieuse qu’il
nous a accord6e dansl’interprétation,
et Mme Bonnouvrier pour la mise en forme des résultatsexp6rimentaux
et les calculsnum6riques.
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