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Submitted on 1 Jan 1995
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Effets du génotype de maïs ensilage sur les performances zootechniques de vaches laitières
Y. Barrière, J.-C. Émile, O. Argillier, Y. Hébert
To cite this version:
Y. Barrière, J.-C. Émile, O. Argillier, Y. Hébert. Effets du génotype de maïs ensilage sur les per-
formances zootechniques de vaches laitières. INRA Productions Animales, Paris: INRA, 1995, 8 (5),
pp.315-320. �hal-00896127�
Y.
BARRIÈRE
J.-C.ÉMILE,
O. ARGILLIER
Y. HÉBERT
INRA Station d’Amélioration des Plantes
Fourragères,
86600Lusignan
Effets du génotype
de maïs ensilage
sur les
performances zootechniques
de vaches laitières
Les rations
avecdes ensilages de maïs sont à la base de l’alimentation des ruminants à haut potentiel de production. A partir d’une synthèse
de 4 années d’essais
avecdes vaches laitières, l’importance du choix de
l’hybride de maïs
surles performances zootechniques des animaux est clairement établie, tant pour les quantités ingérées que pour la
production de lait et la reprise de poids.
Avec
l’ensilage
demaïs,
dont la faibleteneur en azote est facilement
compensée
par la distribution detourteaux,
les éleveurs dis-posent
enprincipe
d’une ration de base à for- te valeurénergétique,
en moyenne0,90
UFLen conditions normales de
végétation
desplantes,
etpouvant
atteindre0,96
UFL dans les meilleuresconditions,
selon les tables d’alimentation des ruminants(Andrieu
et al1988).
Les valeursénergétiques
données parces tables ont été établies à
partir
de mesuresdes coefficients d’utilisation
digestive (CUD)
de la matière
organique
faites avec des mou-tons maintenus en cage à
digestibilité
et réa-lisées avec un nombre limité
d’hybrides pré-
coces. En
fait,
une étude ultérieure de la variabilitégénétique
de ladigestibilité
et dela valeur
énergétique
desensilages
de maïs amontré que la gamme de variation de ces
deux
caractéristiques
était nettementplus
élevée si l’on s’intéressait à un
plus grand
nombre
d’hybrides
de maïs.Ainsi,
pour leshybrides précoces
etdemi-précoces
inscritsau
catalogue
officiel desvariétés,
le CUD dela matière
organique
varie de65,1
à73,8 %,
et les valeurs
énergétiques
de0,79
à0,94
UFL
(Barrière et
al1992a, 1992b) ;
ces résul-tats ont été confirmés par d’autres mesures
faites
plus
récemment.Si cette variabilité
génétique
de ladigesti-
bilité et de la valeur
énergétique
est mainte-nant clairement établie à
partir
des mesuresde référence sur moutons
standards,
il fallaiten mesurer les
conséquences
en terme de pro- duction de lait(ou
deviande,
Barrière et al1995a). L’objectif
de ce travail était donc decomparer, avec des vaches laitières à haut
potentiel,
desensilages
de maïs réalisés àpartir
de variétésprésentant
des différences notables dedigestibilité
et de valeurénergé- tique
selon les résultats obtenus avec des moutons standards. Le choix deshybrides
étudiés a ainsi été réalisé en tentant de cou-
vrir une gamme de variabilité de la
digestibi-
lité aussi
large
quepossible,
au sein deshybrides précoces
etdemi-précoces
inscritsau
catalogue
officiel des variétés. Il aégale-
ment été
pris
encompte
une diversité de sen-sibilité ou de résistance à la verse.
Résumé
-Au cours de 4 années
d’expérimentation
avec des vaches laitières, différents hybrides de maïs choisis pour leur valeurénergétique
mesurée sur moutons stan- dards ont été comparés enensilage
de laplante
entière. Les hybrides dont lavaleur énergétique estimée sur les moutons était la plus élevée permettent des productions de lait standard supérieures de 1 à 2 kg et des reprises de poids pou- vant atteindre 300 g de
plus
parjour.
Les écarts de quantités de matière sèched’ensilage ingérées ont également atteint 1,5 kg à teneur en matière sèche et teneur en grain constantes. Si les mesures faites sur moutons, comme les mesures de solubilités enzymatiques, permettent nettement de distinguer les hybrides à
bonne valeur énergétique des hybrides à faible valeur énergétique, elles ne per- mettent en revanche pas de classer correctement les hybrides au sein de chacun de ces deux groupes. Enfin, aucune des mesures effectuées sur moutons ou in vitro ne permet de
prédire
la variabilité observée pourl’ingestibilité.
Principales conditions expérimentales
Les
caractéristiques
de valeur alimentaire des 9hybrides retenus,
mesurées sur mou-tons standards à la station INRA de Lusi- gnan, sont données dans le tableau
1,
en com-paraison
avec les deux témoins LG11 et Dea.Les
hybrides
Rh162 et Rh185 sont testés avecune clause de confidentialité sur leur dénomi- nation
commerciale, l’hybride
Ex318 est unhybride inscrit,
dont laproduction
euro-péenne
de semences s’est avérée défectueuse.Les écarts entre
génotypes
extrêmes sont voi-sins
respectivement
de 6 et 11points
pour les CUD de la matièreorganique
et de la cellu- losebrute,
et de0,12 UFL/kg
MS. Lesmesures de solubilité
enzymatique (IVDDM, digestibilité
in vitro de la matièresèche)
ontété réalisées avec la méthode de Lila et al
(1986),
sur un nombre variable d’échantillonsprélevés
lors de la distribution desfourrages
aux animaux
(tableau 1).
Les cultures de maïs ont été réalisées au cours des campagnes 1990 à 1993 à
Lusignan (Vienne)
dans un milieuqui
se caractérise souvent par desprintemps
frais suivis d’étés chauds et relativement secs, avec uneirriga-
tion
d’appoint
fonction du déficithydrique
observé. Les maïs ont été cultivés à une den- sité voisine de 95 000
plantes
parhectare, chaque hybride
étant cultivé en une seulegrande parcelle,
dans deschamps homogènes.
Les récoltes ont été effectuées de
façon
à nepas introduire d’effets liés à
l’ensilage (broyage, éclatement, etc, identiques).
Les conditions détaillées de
l’expérimenta-
tion ont été décrites par ailleurs
(Barrière
et al1995b),
et seules les conditions essentielles serontrappelées
ici. Les mesures ont été réa-lisées avec des vaches laitières Holstein x Fri- sonnes,
produisant
en moyenne 7 500kg
delait par an. Les animaux ont été mis en lots selon leurs
productions
de lait et les teneursen matières grasses et en
protéines
du lait aucours d’une
période
depré-expérience
de 2 à4
semaines,
en tenantcompte également
despoids vifs,
des dates devêlages
et du rang de lactation des animaux. Trois lots de 10 ani-maux pour les essais 1 et
2,
et 4 lots de 8 ani-maux pour les essais 3 et
4,
semblables pour les variabilités inter-lots et aussi semblables quepossible
pour les variabilitésintra-lots,
ont ainsi été constitués. Au cours de l’essai
3,
une
comparaison
croisée de deuxhybrides
demaïs avec deux
génotypes
de luzerne a été réalisée(Emile
et al1996),
mais seuls les résultats concernant le maïs serontprésentés
ici. Les animaux étaient en stabulation
libre,
alimentés ad libitum
(15
% derefus),
defaçon
individuelle
grâce
à une installation de por- tillonsélectromagnétiques.
La ration étaitéquilibrée
enénergie
et en azote par un tour- teau tanné desoja (1,2 kg/j)
et de l’urée(0,14 kg/j).
Au cours del’expérimentation impliquant
des bouchons de luzerne(4,4 kg/j),
lesquantités
de tourteau desoja
ont été réduites à
0,35 kg/j.
Un concentré deproduction
était distribué en salle de traite à raison de 1kg
de concentré tous les 3kg
delait attendus au-dessus de
22,0
et17,0 kg
pour
respectivement
lesmultipares
et lespri- mipares,
et au-dessus de24,5
et19,5 kg quand
il y avait distribution de bouchons de luzerne. Pour lesprimipares,
2kg
de cemême concentré étaient
également
distribuéspour couvrir les besoins de croissance. Les minéraux et vitamines étaient distribués selon les normes usuelles.
Les
quantités
de laitproduites
ont étéenregistrées
à chacune des deux traitesjour-
nalières et les taux
butyreux
etprotéiques
estimés à
partir
de 4 traites consécutiveschaque
semaine. Lespoids
vifs de début et find’essai ont été estimés par une
pesée
deuxjours consécutifs,
etcorrigés
des variations de contenusdigestifs
selon la méthode de Chil- liard et al(1987).
Les bilansénergétiques
ontété réalisés par différence entre les besoins des animaux et les
apports
de laration,
enprenant
encompte
les interactionsnégatives
entre
fourrages
et concentrés(Faverdin
et al1987),
ainsi que les variations depoids
vifsdes animaux. Les valeurs
énergétiques (UFL)
des
ensilages
donnés dans les tableaux sont cellesqui
annulent les bilans entreapports
etbesoins. Les bilans azotés ne sont pas détaillés
ici,
mais en aucun cas lesapports
PDI n’étaient limitants. En
effet,
les bilansPDI ont varié entre -23 et +146
g/j,
soit entre99 et 108 % des
besoins,
avec un excédentmoyen de 57
g/j
sur les 12ensilages.
Les données utilisées pour les estimations de moyennes et les
analyses
de variance sont les moyennes hebdomadaires dechaque
ani-mal pour chacun des
critères,
éventuellementajustées
des valeurs depré-expérimentation.
Les tests de
comparaisons
de moyennes ont été faitsaprès
uneanalyse
de variance clas-sique
selon la méthode de Newman et Keuls(Barrière
et Emile1990,
Barrière et al1995b).
Résultats et discussion
Des teneurs
enmatière sèche et
engrain comparables
ausein
de chacun des essais
Comme attendu selon le choix des
hybrides
et les dates de
récolte,
les teneurs en matièresèche des
ensilages comparés
ont été trèsproches,
sauf dans deux cas :Helga,
récoltétrop
tardivementaprès
une fin d’été très sèche etRhl85,
récoltéaprès
unetempête ayant
causé verse et casse detiges
defaçon importante.
Les teneurs engrain
deshybrides comparés
sont semblables pour les essais1,
2 et 3(tableau 2).
Pour l’essai4,
lateneur en
grain plus
élevée deEperon
est unecaractéristique
de cethybride,
et celle deRh185 est
également plus
élevée en raisondes conditions difficiles de sa récolte.
Des quantités ingérées liées
à l’hybride de maïs
Les
quantités
de matière sècheingérées
deHelga apparaissent supérieures
en raison desa
plus
forte teneur en matière sèche. A même teneur en matièresèche,
deshybrides
conduisant à des
productions
laitièresplus
élevées comme
Brutus,
Lixis ouINRA258,
nesont pas
ingérés
enplus grandes quantités
que les
hybrides
conduisant à desproductions plus
faibles. En revanche DK265apparaît
àla fois comme un
hybride plus digestible
etplus ingestible. Eperon, hybride plus
riche engrain ayant
par ailleurs unedigestibilité
dela cellulose brute
égale
à celle deDK265, apparaît également
comme unhybride
bieningéré,
sans que l’onpuisse
attribuer cerésultat à sa teneur en
grain
et/ou à la qua- lité de lapartie
nongrain.
Iln’y
a pas de liai-son entre les
quantités ingérées
par les mou-tons standards et celles
ingérées
par les vaches laitières dans ces essais. Eneffet, Lixis,
Brutus et DK265 sontingérés
de lamême
façon
par lesmoutons,
mais ils ont en revanche desingestibilités
différentes chez les vaches laitières. Ce résultat confirmequ’il
semble exclu
d’extrapoler
lesquantités ingé-
rées d’une
espèce
animale donnée à uneautre,
comme l’ont établi les travaux de Che- nost et Martin-Rosset(1985), Amaning- Kwarteng
et al(1986),
Moran et al(1988), Dulphy
et al(1994).
Cette mesure dequantité ingérée
par les moutons standardsapparaît
donc sans intérêt pour tenter deprédire
unevariabilité de ce caractère en sélection du maïs
ensilage,
alors que ces essais sur gros ruminants montrent clairement l’existence d’une variabilitégénétique
del’ingestibilité,
àmême teneur en matière sèche des
ensilages.
Il semble aussi que les caractères
d’ingestibi-
lité et de
digestibilité puissent
êtrepartielle-
ment
indépendants. Comparés
àBrutus,
Lixis est
ingéré
en moindrequantité (essai 1),
tandis que lesquantités ingérées
de DK265sont
supérieures (essai 2).
Mais Lixis commeDK265 conduisent à des
productions
de lait àA mêmes teneurs
en MS et en
grain,
les écarts de
quantités ingérées
atteignent 1,5 hglj.
L’écart de
production
atteint2
kg
de lait parjour
et 300glj
dereprise
depoids.
4 %
égales
à celles de Brutus. Toutefois DK265apparaît
aussiplus
efficace en termede
reprise
depoids.
Des productions zootechniques liées
à l’hybride de maïs
Les
hybrides
deplus
faible valeurénergé- tique
selon les mesurespréalables
sur mou-tons conduisent à des
production
laitièresplus
faibles dans chacun des 4 essais(tableau 2).
Lesproductions
de lait à 4 % sont enmoyenne de
1,2 kg plus
faibles avecHelga,
Ex318 et Rhl62. Les autres
hybrides,
dont lavaleur
énergétique
attendue étaitsupérieure,
conduisent à des
productions
de lait de 1 à 2kg plus
élevées. Les tauxprotéiques
sontégalement égaux
ousupérieurs
avec leshybrides pressentis
meilleurs. Lesreprises
depoids
des animaux vont dans le même sensque les
productions laitières,
avec desgains
moyens
quotidiens
inférieurs de 218 g enmoyenne sur les
périodes
considérées pour leshybrides prédits
comme deplus
faible valeurénergétique.
Pour l’essai4,
il estégalement important
depréciser
que la valeur del’hy-
bride Rh185 a pu être nettement sous-esti- mée en raison des conditions très difficiles de
sa récolte. Les valeurs de CUD de la matière
organique
ou de la cellulosebrute,
comme lesvaleurs
UFL,
estimées àpartir
des mesuressur moutons
standards, regroupent
bien les 3hybrides
à faible efficacité sur vaches lai- tières d’unepart,
et les 6hybrides
à efficacitéplus
élevée d’autrepart.
Enrevanche,
au seinde chacun de ces 2 groupes, les valeurs obte-
nues sur moutons ne semblent pas
toujours prédire
defaçon
fiable lesproductions
de laitou les
gains
depoids
observés.Ainsi,
parexemple
dans l’essai4,
Rh162 et Ex318 sontplus proches
que ce àquoi
il étaitpossible
des’attendre
après
les mesures sur moutons.Des valorisations énergétiques liées
à l’hybride de maïs
Les valorisations
énergétiques
des diffé-rents
ensilages
sont en moyenneélevées,
voi-sines de
1,00 UFL, sauf pour
l’essai 4 où ellesn’atteignent
que0,85
UFL en raison surtout deproductions
laitièresplus faibles,
sans quecela soit clairement
explicable.
Ces valeursélevées
correspondent
à une distribution peu libérale de concentrés et à laprise
encompte
des variations depoids.
Leshybrides
norma-lement
ingérés,
avec une bonnedigestibilité apparaissent
comme bien valorisés. En revanche leshybrides
dedigestibilité
etingestibilité
élevéesapparaissent
moins bienvalorisés. Ces
hybrides n’expriment
en faitleur
potentiel
que dans le cas où lacomplé-
mentation est réduite. C’est d’ailleurs cette
possibilité
de réduction decomplémentation
avec ces
hybrides apportant globalement plus d’énergie qui
fait leur intérêt. La même observation avait été faiteprécédemment
avec les
hybrides
à nervures brunesbm3, également
dedigestibilité
etd’ingestibilité
élevées
(Hoden
et al1985).
Il faut noter par ailleurs que les mesures sur moutons sous-estiment la valeur
énergétique
deshybrides
très
ingestibles
par les vaches laitières.Hormis pour l’essai
4,
les teneurs engrain
ont été
équivalentes
pour leshybrides
compa- rés. Laréduction,
lors d’essaisantérieurs,
de la teneur engrain d’ensilages
de maïs de 48 à41 % n’avait modifié ni les
productions
lai-tières,
ni laqualité
du laitproduit,
maisconduit au contraire à une meilleure valorisa- tion
énergétique
desensilages appauvris
engrain (Emile
et Barrière1992).
Le résultatobtenu avec
Eperon
ne contredit pas ces résultatsantérieurs,
cethybride ingéré
enplus grande quantité
que les autres n’étant pas mieux valorisé endépit
de sa forte teneuren
grain.
Une possibilité de prédiction in vitro
des performances des vaches
laitières
Les solubilités
enzymatiques distinguent également
les deux groupesd’hybrides
àfaible et bonne
digestibilités.
Enparticulier
les
hybrides
serépartissent
depart
et d’autre d’une valeur IVDDM de 80 %. Enrevanche,
comme cela a été observé avec les valeurs obtenues sur
moutons,
la variabilité entrehybrides
de bonnedigestibilité
mise en évi-dence par les vaches laitières ne semble pas nettement
prédite,
enparticulier
parcequ’elle paraît plus
liée à une variabilité del’ingestibilité
par les gros ruminants. Il faut noter aussi que, au sein des deux groupesd’hybrides,
le classement donné par les valeurs IVDDM est un peu différent de celui obtenu en mesures de CUD ou en valeurUFL,
les inversions de classements’expli- quant
aussi par les intervalles de confiance affectantchaque
mesure.Conclusions
Les écarts de valeur
énergétique
mesurésentre
hybrides
extrêmes avec les moutonsstandards
atteignaient 0,12 UFL/kg
dematière sèche
d’ensilage.
A un niveau d’in-gestion d’ensilage
de maïs par les vaches lai- tières voisin de 16kg
de matièresèche,
ceci conduit à un écartd’apport énergétique
attendu voisin de 2 UFL par animal et par
jour. Parallèlement,
les essais sur vaches lai-tières montrent que les différences de
produc-
tion de lait et de
reprise
depoids peuvent
atteindre
respectivement
2kg
et 300 g par animal et parjour.
Ces différences correspon- dent à un écart de besoinsénergétiques
unpeu
supérieur
à 2 UFL. En raisonnant ainsien moyenne et au niveau des
extrêmes,
ilapparaît
donc une bonneadéquation
entre lesécarts
prédits
et les différences de valorisa- tionénergétique
observées. Si l’on s’intéresse à descomparaisons, hybride
parhybride,
entre les valeurs
prédites
par les mesures surmoutons et les valeurs observées dans les essais avec des vaches
laitières,
ilapparaît
alors des écarts de classementqui peuvent correspondre i)
aux effets de variabilité pourl’ingestibilité ii)
à une meilleure discrimina- tion de la valeur dedigestibilité (et d’ingesti- bilité)
deshybrides
par les vacheslaitières,
alimentées à des niveaux de 2 à 3 fois ceux de
l’entretien, comparativement
aux moutonsstandards, iii)
à unepossible
meilleure valo- risation desparois végétales
de bonnequalité
par les vaches laitières.
Toutefois,
cetteapproche
est àpondérer
par le faitqu’il
estdifficile d’estimer avec
précision
les varia-tions de
poids
des vacheslaitières,
et que, enoutre,
les variations decomposition corporelle
des animaux ne sont pas
prises
encompte.
En l’absence de sélection pour la valeur ali-
mentaire,
la variabilitégénotypique
observéeentre
hybrides
pour ce caractèrepourrait
êtresoit
aléatoire,
soit résulter d’une dérive vers untype génétique
ou un autre sous la pres- sion de sélection pour les autres caractèresagronomiques.
Enparticulier,
les différences entrehybrides pourraient s’expliquer
en par- tie par les efforts de sélectionplus
ou moinsintenses réalisés sur des
caractéristiques
liées à la tenue des
plantes,
résistance à laverse en
végétation
et/ou résistance à la verse ou à la casse à maturité et à surmaturité dugrain.
Deshybrides
de bonnedigestibilité
comme
INRA258,
ou comme Rh185qui
est undes
premiers hybrides
triés sur ladigestibi-
lité de ses
tiges,
ont aussi deplus
faiblestenues de
tiges
envégétation,
alors que deshybrides
comme Rh162 sont au contraire très résistants aux verses. Mais ces liaisons nesont pas
absolues,
etArgillier
et al(1995a)
ont montré
qu’il
étaitpossible
de progresser à la fois en tenue detiges
et en valeur alimen- taire.Les valeurs de solubilité
enzymatique
detype
IVDDMpermettent
au moins d’éliminer desgénotypes
de faibledigestibilité,
alorsqu’il peut
êtreplus
difficile de différencier entre eux desgénotypes
de valeurs moyennesou élevées. Par
ailleurs,
pours’approcher
encore mieux d’une valeur de
digestibilité
desparois végétales, Argillier
et al(1995b)
ontmontré
qu’il
étaitpossible_ de prendre
encompte
les teneurs en amidon et englucides solubles, composés
essentiellementdiges- tibles,
et de caractériser leshybrides
par ladigestibilité
de lapartie
« non amidon nonglucides
solubles »(IVDNSC).
Ceci est d’au-tant
plus
facile à réaliser que chacun desparamètres peut
êtreprédit
dans de trèsbonnes conditions en
spectrométrie
de réflec-tance dans le
proche infra-rouge (NIRS).
Laprincipale
limite à l’utilisation de ces critères est laqualité
del’échantillonnage
dans lesremorques ou les
silos,
les résultats lesplus
satisfaisants étant obtenus dans des
disposi-
tifs structurés
permettant
uneinterprétation statistique
desdonnées,
cequi
est le cas aucours des programmes de sélection. Le
princi- pal objectif
est maintenant de se doter d’un critèrepermettant
deprédire
la variabilité del’ingestibilité.
Pour un
éleveur,
différentes conclusions découlent de ces essais. Toutd’abord,
le choixde la variété de maïs est
important
àprendre
en
compte
pour l’établissement d’une ration à base de maïsensilage.
Le choix d’ungénotype doit,
outre lescaractéristiques agronomiques indispensables
que sont une bonne tenue detige
et uneproductivité
etprécocité
correcte dans le milieu de cultureconsidéré,
se fondersur sa bonne valeur
énergétique
et sa bonneingestibilité. Ainsi,
il seraitpossible
de cal-culer la valeur de la ration sur la base de
0,95
UFL pour des maïs en conditions devégétation
normales au lieu de la valeur0,90
UFL habituellementutilisée,
et de tenircompte
d’une meilleureingestibilité
del’hy-
bride de maïs. Ces deux éléments conduisent à réévaluer la valeur de la ration de base et à
adapter
lacomplémentation
enconséquence,
avec des économies substantielles.
Récipro- quement,
ce choix variétal doitpermettre
d’éviter des variétés dont la valeur alimen- taire se situe trèsprobablement
au-dessousdes valeurs
énergétiques
de référence. Dansun contexte
général
depolitique agricole
res-trictive sur les
prix
et sur lesquantités
desproductions animales,
il ne faudra en aucunemanière
négliger
despossibilités
d’améliorer les marges desexploitations
par cesimple
choix de
l’hybride
de maïscultivé,
conduisantà une économie de concentrés pour un niveau
équivalent
deproduction
animale.Remerciements
Nous remercions l’ensemble des personnes qui ont parti- cipé à ce travail, en particulier L. Huguet, R. ’I!aineau, J. Billaud, P. Braconnier, S. Dupuis, G. Goudeau, M.
Ricou.
Entre
hybrides,
l’écart de valeur
énergétique
atteint 2 UFL dans la ration.
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Abstract
Genetic variation in the
feeding efficiency of silage
maize evaluatedfrom experiments
withdairy
cattle.Genetic variation in the
feeding efficiency
of dif-ferent maize
genotypes
was evaluated from expe- riments withdairy
cows. The maizegenotypes
were chosen
according
to their variabledigestibi- lity
range, determined inprevious experiments
with standard
sheep.
The variations in milk
yield
observed withdairy
cows fed a
low, respectively
ahigh, digestible
orenergizing hybrid
were between 1 to 2.0kg
peranimal,
perday. Moreover,
the differences inbody weight gain
reached up to 300 g perday.
Hybrids having
similar energy values acted simi-larly
on milkyield,
but the intake could be very different when fed todairy
cows, even if no diffe-rence in intake was observed in
sheep
measure-ments. The 1.5
kg higher silage
maize intake of DK265 wasmostly
converted into abody weight gain,
and not inincreasing
the milkyield, proba- bly
because the milkyield potentiel
of the ani- mals was soon reached. Itappeared
that thehybrids
which had a lowpredicted
energy value from thesheep
measurements also had a lowerperformance
in cows.Dairy
cowperformances
also
appeared
to concur with theenzymatic
solu-bility
values of the wholeplant. However, only good hybrids
could bedistinguish
from poor ones, but the variation withingood, respectively
poor,
hybrids
could notreliably
beinvestigated
with the
enzymatic solubility
test used. Thevariation in
ingestibility
could not bepredicted.
For maize
breeders,
theprediction
of anhybrid efficiency
for use indairy
cowrearing
mustinclude
digestibility
andingestibility
factors.Enzymatic
processes couldprobably
be used toavoid drift towards poor
feeding
values withhybrids
bred for ahigher
stalkstrength.
Themost
important challenge
for maize breeders will mostlikely
be the determination of a criterium for the intakeprediction.
The stoverdigestibility
and starch content can be
reliably predicted through
the use of NIRS (near infra-red reflec- tancespectroscopy)
calibrations.For a
stock-breeder,
apertinent
choice of a maizehybrid might
allowsignificant
concentrates and moneysaving.
BARRIKRE Y., ÉMILE J.C.,
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