HAL Id: hal-00895877
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Submitted on 1 Jan 1989
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Effets de la somatotropine bovine sur les performances des vaches laitières dans les conditions françaises
d’élevage
Y. Chilliard, R. Verite, A. Pflimlin
To cite this version:
Y. Chilliard, R. Verite, A. Pflimlin. Effets de la somatotropine bovine sur les performances des vaches
laitières dans les conditions françaises d’élevage. INRA Productions Animales, Paris: INRA, 1989, 2
(5), pp.301-312. �hal-00895877�
Y. CHILLIARD,R. VERITE*
A. PFLIMLIN
INRA Laboratoire de la Lactation Theix 63122
Saint-Genès-Champanelle
*INRA Station de Recherches sur la Vache laitière
St-Gilles 35590
L’Hermitage
*ITEB 149, rue de
Bercy
75012 ParisEffets
de la somatotropine
bovine sur
les performances
des vaches laitières dans les conditions
françaises d’élevage
De nombreuses expérimentations ont été réalisées pour quantifier l’effet
de la somatotropine bovine
surles performances des vaches laitières.
Cet article présente
uneétude détaillée des effets d’injections de BST
sous
forme retard : production et composition du lait,
enrelation
avec
la dose injectée et l’alimentation, variations de l’état corporel, reproduction et santé des animaux traités.
Les connaissances sur les effets de la BST -
somatotropine
bovine ou hormone de crois-sance - se sont
rapidement
accruesdepuis
1985en raison de sa
production
par lestechniques
de recombinaison
génétique.
Les études sur laBST ont en effet commencé au cours des années 30, en utilisant la BST
hypophysaire plus
ou moinspurifiée.
La nécessité d’extraire la BST àpartir d’hypophyses prélevées
dans lesabattoirs a toutefois fortement limité le nombre
et la durée des études.
Depuis
les années 80, laproduction,
par lestechniques
degénie généti-
que et de fermentation
bactérienne,
de BST recombinée apermis
des études àlong
terme età assez
grande échelle,
eninjectant chaque jour
leproduit
àchaque
vache traitée.Depuis
1985, lesprogrès
dans lapréparation
de formulations de BST à actionprolongée (BST
«retard »)
ontpermis d’expérimenter
eninjectant
leproduit
tous les 14 ou tous les 28
jours.
Les différentes firmesproduisent
des BST de structures molé- culaireslégèrement
différentes etgardées confidentielles,
et lesexcipients
utilisés pour formuler la BST retard sont aussi du domaineprivé.
Une
analyse
de l’ensemble des résultats dis-ponibles
enseptembre
1988 a étéprésentée
à laCommission des Communautés
Européennes (Chilliard 1988b),
concernant 31 essais améri- cains et 12 essaiseuropéens,
dont 7 essais fran-çais.
Il est apparu que les résultats obtenus dans les conditionseuropéennes d’élevage
sontsensiblement inférieurs à ceux obtenus outre-
atlantique,
cequi justifie
une étudeplus
détail-lée de l’ensemble des résultats obtenus en
France et
disponibles
au 1erjanvier
1989.Les résultats obtenus à l’étranger
,,-1
/ Effets à court terme
Les résultats de 18 essais d’une durée’infé- rieure ou
égale
à 3 semaines(voir
Chilliard1988a),
effectuésaprès
lepic
de lactation avecdes
injections journalières,
montrent un effetmoyen de + 4,0
(± 1,3 ) kg
delait/j,
avec desdiminutions de
l’ingestion
de matière sèche(- 0,5
± 1,1kg/j)
et du bilanénergétique
cal-Résumé
-Vingt
essais ont été réalisés en France sur 360 vaches recevant de la somatotro-pine (BST)
retard tous les 14 ou 28jours,
à des dosescorrespondant
à 24 ou35
mg/j.
Les données obtenuessuggèrent,
enpremière approximation,
que l’effet de la BST retard sur laproduction
laitière varie assez nettement selon la dose totaleinjectée chaque mois,
et assez faiblement selon lafréquence d’injection (1
ou 2 fois parmois).
Selon les conditions d’utilisation(dose
etfréquence),
leseffets moyens ont été
compris
entre + 2,2 et + 3,7kg
de lait parjour
avec desrations
hivernales,
et entre + 1,2 et + 2,3kg
de lait parjour
aupâturage.
Lesréponses
inférieures aupâturage pourraient
être dues à laqualité
del’herbe,
au stade degestation
ou à la durée du traitement.La
composition
du lait n’est pas modifiée aupâturage
chez des vaches en milieu de lactation. Il existe une tendance à la diminution du tauxprotéique (-
0,5g/1 environ)
avec les rations hivernales distribuéeslorsque
le traitement à la BST est de 3 à 4 moisaprès
lepic
de lactation. Ces chiffresprovisoires
devrontêtre réévalués sur la base d’un
plus grand
nombre d’essais etaprès dépouille-
ment
statistique approfondi.
Outre ces valeurs moyennes, laproduction
et lacomposition
du lait fluctuent entre deuxinjections successives,
defaçon
crois-sante
lorsque
s’accroît l’intervalle entreinjections.
Les vaches traitées montrent aussi une diminution de leur note d’état
corporel (-
0,3point environ) lorsqu’elles reçoivent
une ration hivernale aupic
de lactation(ce qui peut
entraîner un retard de fécondation nonnégligeable),
oulorsqu’elles
sont au
pâturage
avec desquantités
limitées de concentré. La variabilité de laréponse
est trèsgrande
entre essais et entre vaches. Les données actuellementpubliées
nepermettent
pas d’évaluer d’éventuels effets àlong
terme sur la santéet la carrière des animaux.
Pendant les
premières
semainesde traitement,
lesquantités ingérées augmentent
moins vite que laproduction
laitière.Si la ration a une e
teneur en
énergie trop faible
ou si le traitement estde
courtedurée,
les vaches seronten moins bon état t
corporel
à la Fndu
traitement.culé
(-
2,5 ± 1,2UFL/j).
Laréponse
en lait étaitplus
faiblependant
les 2premiers
mois de lac-tation qu’après
lepic
de lactation.Les effets sur la
composition
du laitdépen-
dent du bilan
énergétique
des vaches traitées(tableau 1) :
peu de variation avec la BST si le bilan restepositif,
maisaugmentation
du tauxbutyreux (+
3g/1)
et diminution du tauxprotéi-
que
(-
2g/1)
si le bilan devientnégatif.
Cephé-
nomène est
analogue
à cequi
est observé chez des vaches non traitées en bilannégatif (cf Journet
etChilliard 1985, Rémond 1985).
2 / Effets à long terme
(voir
Chilliard1988b)
a
/ Production
etcomposition du lait
Avec des
injections journalières
les effets obtenus dans 13 à 20 essais avec des doses croissantes de BST varient de + 3,9 à + 5,6kg
de
lait/j (tableau 2),
mais avec desréponses
trèsvariables entre essais
(de
0 à + 11kg/j). L’injec-
tion de BST retard tous les 14 ou 28
jours
donne des résultats inférieurs(d’environ
15-30 %, à dose totalecomparable).
La fré-quence
d’injection
modifie peu le résultat si la dosejournalière
moyenne est la même(tableau 2).
La variabilité desréponses
entretroupeaux
ou essais
(comprises
entre + 1 et + 8kg/j)
est,là encore, très élevée.
La
composition
du lait n’a pas varié enmoyenne sur les
périodes d’études,
mais amontré des fluctuations
plus
ou moinsimpor-
tantes durant l’intervalle de
temps séparant
deux
injections
de BST retard(ce point
estdéveloppé plus loin).
L’effet de la BST retard sur la courbe de lac- tation est illustré par la
figure
1. Dans cet essai,représentatif
de la tendancegénérale,
lesvaches ont reçu la même ration, à base de four- rages conservés,
pendant
toute la lactation. On observe uneréponse
immédiate de laproduc-
tion laitière
(+
4,5kg/j), qui
diminuelégère-
ment au cours de la
période
de traitement pour atteindre + 2,5kg/j pendant
les dernières semaines.b /
Ingestion
de la ration et bilanénergétique
des animaux
L’ingestion n’augmente significativement qu’après
un délai de 6 à 8 semaines(figure 1).
Les
augmentations
sont d’environ + 1,5kg MS/j
dans les essaisqui
durent 32 semaines.Elles sont seulement d’environ + 0,8
kg MS/j
dans les essaisqui
ne durent que 18 semaines,en raison du
poids plus important
des 6-8 pre- mières semaines dans laréponse
moyenne, et éventuellement d’autres facteurs(fréquence
desinjections, régimes alimentaires, etc).
Il résulte de ces évolutions
respectives
de laproduction
laitière et del’ingestion
de matièresèche,
que les vaches traitées sont tout d’aborden bilan
énergétique plus
faible que les vaches témoins(figure 1).
Dans la deuxièmephase
dutraitement elles sont toutefois en mesure d’in-
verser la
tendance,
tout au moinslorsqu’elles
disposent
d’une ration trèsingestible
à hautevaleur nutritionnelle
(bons fourrages
et propor- tion élevée deconcentré).
Dans 8 essais portantsur 315 vaches traitées, et recevant ce type de
régime,
le bilanénergétique
par rapport au lot témoin a été inférieur de 1,2UFL/j pendant
les12
premières
semaines de traitement, et a étésupérieur
de 0,7UFL/j pendant
les 22 der-nières semaines. Ceci
correspond théorique-
ment à un
dépôt
delipides corporels
diminuéde 19
kg
en 12 semaines, avec rattrapage pen- dant les 22 semaines suivantes.Ceci est confirmé, en moyenne sur l’ensem- ble des résultats
disponibles,
par les évolutions decomposition corporelle (estimée
à l’aide del’eau
lourde),
depoids vif,
de notes d’état cor-porel
et de métabolitessanguins.
Il faut toute-fois
souligner
quelorsque
la ration a uneteneur
plus
faible enénergie,
oulorsque
lestraitements durent moins de 32 semaines, les vaches traitées sont en moins bon état
corporel
à la fin de
l’expérience,
et devront recevoir ullé-rieurement un
supplément d’énergie
pour arri-ver au
vêlage
suivant dans un étatcomparable.
c / Efficacité d’utilisation de la ration
Les études effectuées en chambres
respira-
toires et les essais
zootechniques
montrent que la BST ne modifie ni le besoin d’entretien ni l’efficacité d’utilisationdigestive
et métaboli-que de
l’énergie ingérée lorsque
les vaches sont maintenues àpoids
vif et étatcorporel
constants
(voir
aussiKirchgessner
et al1989).
Le besoin
énergétique
total augmente donc normalement avec lesupplément
de lait pro- duit etcorrespond
aux recommandations habi- tuelles de l’INRA.Le rapport « lait
produit/énergie
netteingé-
rée
(UFL)
» augmente en fonction de la diminu- tion de lapart
du besoin d’entretien(fixe)
dansle besoin total
(qui augmente),
soit + 2,6 % ou+ 4,4 % pour des
réponses
en lait de + 2 ou+ 4
kg/j, respectivement. Lorsque
l’efficacitéapparente
augmenteplus fortement,
c’est enraison d’une diminution de l’état
corporel
desvaches traitées par rapport aux témoins,
qui
devra êtrerécupéré après
le traitement.d /
Réponses
en fonction du numérode lactation
et dupotentiel de production
La
réponse
desprimipares (en kg
de lait parjour)
a étécomparable
à celle desmultipares
dans 5 essais, et inférieure dans 5 autres essais.
Lorsque
les chercheurs ont vouluanalyser
laréponse
en fonction dupotentiel
dutroupeau
ou des vaches
individuelles,
ils ont observé soitune absence de relation
(3 études),
soit uneréponse
inférieure chez lesplus
fortesproduc-
trices
(2 études).
Les résultats obtenus
enFrance 1 / Les essais
Le dossier
qui
nous a été confiécomportait
les résultats de 20 essais effectués en Francesur 360 vaches traitées avec la BST retard. Un autre essai a été effectué avec la BST en
injec-
tions
journalières -
il ne sera pas utilisé dans cequi
suit - ilconfirme,
sur 14 vaches traitées recevant une ration hivernalependant
30 semaines, les tendances observées àl’étranger
(réponse égale
à 69 % de laréponse
moyenne obtenue avec le même traitement àl’étranger,
cf tableau
2).
Les résultats
proviennent
d’essais réalisésavec 3 sortes de BST
retard,
et lesfréquences d’injection
ont été soit de 14, soit de 28jours.
Pour une même dose
totale,
les résultats sont voisins avec ces 2fréquences d’injection
si l’oncompare d’un côté 5 essais sur 77
vaches,
et de l’autre 6 essais sur 96 vaches. Ceci a aussi été confirmé dans le même essai(mêmes
condi-tions
expérimentales)
par Vérité et al(1989).
Pour cette raison, les résultats seront
présen-
tés en fonction de la dose moyenne
injectée quotidiennement,
sans tenircompte
de la fré- quenced’injection (sauf
pour les fluctuations decomposition
dulait,
cf4).
Il faut toutefoissouligner
la nécessité dedisposer
d’unplus grand
nombre decomparaisons
directes des 2fréquences d’injections
pour conclure avec cer-titude sur leurs effets
respectifs.
Cinq
essais ont été réalisés sur destroupeaux
INRA, 3 essais ont été réalisés parl’Enseigne-
ment
Supérieur Agronomique,
8 essais par l’ITEB(dont
5 essais conduits aupâturage,
etdépouillés
par Bertrand et al1989),
et 4 essaisproviennent
detroupeaux privés.
Onze essais ont été réalisés dans destroupeaux expérimen-
taux, et 9 en fermes commerciales
(la plupart
ont été choisies
parmi
les troupeaux adhérentsau contrôle
laitier, ayant
un bon niveau de pro- duction et un bon état sanitaire, une taillesupérieure
à 50 vaches et une bonne maîtrise de laproducfion fourragère).
Les consomma-tions individuelles des vaches en
période
hiver-nale ne sont connues que dans 4 essais réalisés à l’INRA. L’Ouest,
l’Est,
leSud-Ouest,
le Sud-Est et le Centre de la France sont
représentés.
Quinze
essais ont été réalisés sur vaches derace Pie-noire, 4 sur
Pie-rouge (dont
2 surMontbéliarde),
et 2 sur Normande.Treize essais ont duré au moins 20 semaines,
et 6 essais de courte durée
(12 semaines)
n’ontconcerné que la
période
depâturage (tableau 3).
La
plupart
des essais comparent 2 lots d’ani-maux : lot BST et lot témoin
(recevant
éventuel-lement un
placebo). Quelques
essais comparentplusieurs
doses de BST oufréquences d’injec-
tions
(n°
1, 3,4),
ou étudient les interactions entre la BST et la nature de la ration(n°
3,20).
Dans la
plupart
des essais delongue
durée(plus
de 20semaines),
on a étudié successive- ment une alimentation hivernalepuis
unepériode
depâturage.
Enpériode hivernale,
toutes les rations étaient à base
d’ensilage
demaïs distribué à volonté
(avec
d’autres four- rages enquantités
limitées dans les essais 5, 7, 9, 10, 11, 12, 13 et19).
Le concentré était distri- bué en fonction du niveau deproduction
lai- tière, avec desrythmes d’apport
variables selon les essais(voir plus loin),
maisreprésentatifs
des
pratiques
habituelles en France.Les mesures et contrôles effectués et commu-
niqués
avec le dossier sont trèshétérogènes
entre essais, ce
qui
ne permet pas undépouille-
ment de tous les
paramètres
sur un nombreimportant
d’essais et de vaches. Parailleurs,
certains résultats
(5 essais)
sontprovisoires.
Ilen découle que les tendances
rapportées
doi-vent être considérées avec la
plus grande
pru-dence,
et sontsusceptibles
d’être revues lors-que tous les résultats seront
publiés
etanalysés statistiquement.
t.2 / Résultats globaux
Les conditions
expérimentales
et résultatsprincipaux
des 20 essais sont décrits dans le tableau 3, enséparant
les 2 doses utilisées.Soulignons
enpremier
lieu lagrande
variabilité entretroupeaux
desréponses
moyennes : de 0 à + 3kg/j
pour 24mg/j
de BSTretard,
et de0 à + 4
kg/j
pour 35mg/j.
Les 2 doses ont étéétudiées sur des effectifs et
pendant
des duréescomparables.
Les résultats moyens sont de + 1,8
kg/j
delait avec 24 mg de
BST/j
et + 2,7kg/j
avec35 mg, sans modifications
importantes
de lacomposition
dulait,
mais avec une tendancefréquente
à la diminution de la note d’état cor-porel.
Lerapport
desréponses
obtenues avecles deux doses est de 0,67 dans les essais fran-
çais,
alorsqu’il
était de 0,85 à 0,93 dans les essais réalisés àl’étranger (cf
tableau2).
a / en
période
d’alimentation hivernaleAvec la dose de 24
mg/j (tableau 4),
laréponse
en lait est de 2,2(± 0,7) kg/j
dans 10essais
pendant
13 semaines en moyenne, avecune diminution de 0,6
g/1
du tauxprotéique.
L’effet
de la
BST varie avec la doseinjectée :
en moyenne+
1,8 kg laitlj
avecl’équivalent de
24 mg
BSTIJ
et+
2,7 kg laitlj
avecl’équivalent
de35 mg
BSTlj.
La
réponse
àl’injection de
BSTévolue rapidement:
la
quantité
delait
estaugmentée pendant
tles 10
premiers jours qui
suiventchaque injection, puis
ellediminue. Les taux
butyreux
etprotéique
varientaussi
pendant
lamême
période,
avecdes amplitudes qui peuvent
êtreimportantes.
Dans 4 essais où
l’ingestion
a étécontrôlée, l’ingestion
de la ration totale aaugmenté
de 0,2 2kg
deMS/j
par rapport au témoin, et le bilanénergétique
a diminué(-
0,7UFL/j),
ainsi que lepoids
vif(-
10kg
dans 6 essais sur 102vaches). ).
Avec la dose de 35
mg/j (tableau 4),
laréponse
moyenne dans 5 essais est de 3,7kg/j (±
1,4kg) pendant
23 semaines en moyenne.On observe simultanément une baisse du taux
protéique (-
0,4g/1)
et du bilanénergétique (-
0,9UFL/j), l’ingestion
ayantaugmenté
de 0,6 6kg MS/j.
Il n’a malheureusement pas étépossi-
ble de connaître lesquantités
de concentré dis-tribuées dans 2 des essais
ayant
conduit auxréponses
lesplus
élevées(n&dquo;
12 et13).
Dans 6 troupeaux
d’Europe
du Nord(2
auxPays
Bas, 2 enAngleterre,
2 enAllemagne)
recevant des rations riches en concentrés et 35
mg/j
de BSTretard,
laréponse
moyenne est de+ 3,8
(± 0,8) kg/j (cf
Chilliard1988b,
Lebzienet al
1989).
b / au
pâturage
Avec la dose de 24
mg/j,
laréponse
moyenne dans 9 essais est de 1,2kg
delait/j (±
0,7kg) (tableau 5) pendant
13 semaines en moyenne.Le taux
butyreux
diminue de 0,6g/1
mais letaux
protéique
ne varie pas.Avec la dose de 35
mg/j,
laréponse
moyenne dans 8 essais est de 2,3kg
delait/j (± 1,1 kg) (tableau 5) pendant
14 semaines en moyenne.Le taux
butyreux
augmente de 1,0g/1
et le tauxprotéique
de 0,3g/1,
alors que la note d’étatcorporel
tend à diminuer(-
0,4point).
L’augmentation
du tauxbutyreux
estplus
nette au début des
périodes d’injection (6
semaines
environ),
dans les essaisqui
débutentau
pâturage.
Cecicorrespond probablement
àune sous-alimentation
énergétique,
avant quel’ingestion
d’herben’augmente.
Dans la
plupart
des essais conduits aupâtu-
rage les animaux ont reçu un
complément
defourrages
conservés(généralement
del’ensilage
de
maïs). Malgré cela,
on constate des diminu- tions de note d’étatcorporel,
ycompris
dans lesessais de
longue
durée(n°
8, 9, 10, 20, tableau3).
La reconstitution des réserves est donc pro- bablementplus
difficile aupâturage qu’avec
unrégime ensilage
de maïs distribué toute l’année.Dans les conditions
françaises
où lepâturage
est le
système d’affouragement
estival leplus fréquent;
un traitement à la BSTpourrait
se tra- duire par unamaigrissement
des vaches vêlant àl’automne,
à moinsqu’elles
nereçoivent
dessuppléments d’ensilage
de maïs ou d’alimentsconcentrés en fin de
lactation,
voireaprès
letarissement.
3 / Variations de composition corporelle
Des estimations de la
composition corporelle
ont été effectuées en utilisant l’eau lourde dans trois essais INRA
(n°
1, 2 et20).
Les résultats de deux essais sont actuellementdisponibles (tableau 6).
Ils montrent que les vaches traitées mobilisentplus,
oudéposent
moins, delipides corporels
que les vaches témoins, avec unrégime
hivernal ou aupâturage.
Ces résultatssont pour l’essentiel en accord avec les évolu- tions des notes d’état
corporel,
des bilans éner-gétiques calculés,
et des teneurs en acides grasnon estérifiés
plasmatiques.
4 / Fluctuation de la réponse
entre
2injections
A la suite de
chaque injection mensuelle,
onassiste à des
réponses cycliques
de laproduc-
tion et de la
composition
dulait,
avecgénérale-
ment un maximum de
production
laitière et detaux
butyreux
entre 5 et 10jours après chaque injection,
alors que le tauxprotéique
est mini-mum dès le lendemain et
pendant
une semaine environ,puis
augmente au cours de la semaine suivante(figure 2).
L’accroissement du tauxbutyreux
estparallèle
à une élévation du tauxplasmatique
d’acides gras nonestérifiés,
et suit celui de laproduction
laitière. Ils’accompagne
d’un enrichissement de la matière grasse du lait en acides gras àlongue
chaîne(stéarique
etsurtout
oléique) provenant
deslipides corporels (cf
Vérité et al 1989, Chilliard1988b).
La dimi-nution du taux
protéique (et
de l’urémie san-guine), qui précède l’augmentation
deproduc-
tion laitière est difficile à
expliquer
par un effet de dilution(lait)
ou de sous-alimentation(ani- mal).
Ellepourrait
être liée à l’effetd’épargne
azotée de la BST sur les
protéines corporelles
etl’oxydation
des acides aminés(cf
Chilliard1988a),
cequi
seraitcompatible
avecl’augmen-
tation du taux
protéique
en fin decycle,
lors-que la
production
laitière diminuerapidement.
L’amplitude
des variations decomposition
du laitpeut
êtreimportante
dans le casd’injec-
tions tous les 28
jours :
de 2 à 5g/1
pour le tauxbutyreux
et de 1 à 2g/1
pour le tauxprotéique
(cf figure
2 etautres essais).
Laréponse
en laitdiminue fortement
après
la deuxième semaine et devient très faible enquatrième
semaine, cequi suggère
que l’activité des formes de BST retarddisponibles
actuellement n’est pas constante durant lapériode qui sépare
deuxinjections
successives.Les mêmes
phénomènes cycliques
existent,mais avec une moindre
amplitude,
dans le casd’injections
d’une demi-dose tous les 14jours,c’est-à-dire
pour une dose mensuelle totalecomparable (Phipps
1987 etfigure
1,Rémond et al 1988 - essai n° 20, Vérité et al 1989 et non
publié -
essai n° 3, Bertrand et al1989).
Les
conséquences
éventuelles des fluctua- tions decomposition
à l’échelle d’untroupeau
sur la
composition
des laits collectés à l’échelle demicro-régions
et/ou des unités de transfor- mation de l’industrielaitière,
devront être ana-lysées
par ailleurs en fonction dupourcentage
de vaches traitées et de leur stade de lactation.Il en est de même pour la
fréquence
souhaita-ble des contrôles de
qualité
au niveau du tankde ferme en vue du
paiement
à la richesse enmatières grasses et
protéiques.
5 / Discussion des résultats de production
0 Il n’est pas
possible
d’estimer d’éventuelles variations de laréponse
à la BST selon la raceet le numéro de
lactation,
compte tenu du fai- ble nombre d’essaisdisponibles,
et réalisésdans des conditions non
comparables.
Dans 3essais
(n°
1, 5 et11),
laréponse
desmultipares
tendait à être
supérieure
à celle desprimipares,
mais dans 3 autres
(n&dquo;
7, 19,20),
elle était infé-rieure ou
égale.
0 Il existe une
grande
variabilité desréponses (cumulées
entre 2injections)
entre individus.Les valeurs individuelles sont difficiles à esti-
mer pour des raisons
méthodologiques
liées àla difficulté de
prendre
en compte lapersis-
tance de la
production
laitièrequ’aurait
eu lemême animal non traité. On peut donner une fourchette
approximative
de 0 à + 7kg/j,
pourune
réponse
moyenne de 3,5kg/jour.
L’analyse
de la variabilité individuelle a été effectuée dans les essais n&dquo; 1, 2 et 3, où lesinjections
ont eu lieu tous les 28jours,
cequi permet
d’évaluer laréponse
maximum de cha-que vache par rapport à la semaine
précédant chaque injection (voir
parexemple figure 2).
Ilapparaît
alors que laréponse
estrépétable
pourune même
vache,
intra- et inter-lactation(Vérité
et al 1989 et nonpublié).
La moitiéenviron de la variance intra-lactation de la
réponse
maximum est en effetexpliquée
par l’effet individu.Il ne semble pas y avoir de lien entre la
réponse
d’une vache et sonpotentiel
laitierantérieur au traitement. Ces différents résultats devront toutefois être confirmés sur de
grands effectifs,
en tenantcompte
des effetstroupeaux, alimentation,
stade delactation,
etc.0 Les
réponses plus
faibles aupâturage qu’avec
les rations hivernales peuvents’expli-
quer soit par le stade de lactation
(ou
de gesta-tion) plus avancé,
soit par un effet saison ou environnement, soit par un effetnutritionnel,
soit par une diminution du
potentiel
deréponse lorsque
le traitement seprolonge,
oupar
plusieurs
de ces facteurs à la fois.Les effets du stade de lactation et de la saison
paraissent
peuprobables
carlorsque
des traite-Au
pâturage,
lesupplément de lait
dûàlaBSTest
inférieur à celuiobtenu
avecdes
rationshivernales.
Mais de
nombreux
facteursinteragissent:
qualité
del’alimentation,
durée dutraitement, stade
de lactation etde gestation,
etc.ment commencent à différents stades
après
lepic
de lactation lesréponses (kg/j)
sont compa- rables(cf
Chilliard 1988 a etb).
On peut donc penser à un effet de l’environ- nement
(activité
des animaux,etc)
ou à unediminution du
potentiel
deréponse (lié
éven-tuellement au tissu mammaire, au stade de ges-
tation, ou à la nécessité de reconstituer des réserves
corporelles).
Ceci concerne enparticu-
lier la dose de 24mg/j,
aveclaquelle
lespériodes pâturage
faisaient suite àplusieurs
mois de traitement BST, alors
qu’avec
la dose35
mg/j,
6 essais sur 8 ont commencé directe-ment au
pâturage.
e Une interaction entre la BST et le niveau des
apports
nutritifs est souvent avancée pourexpliquer
les résultats inférieurs obtenus enFrance
comparativement
aux résultats obtenusaux USA, mais les données
disponibles
neconfirment pas toutes cette
hypothèse.
On nedispose
malheureusement pour estimer cette interaction que decomparaisons
entre essaisdifférents,
ou entrepériodes
différentes d’un même essai, où toutes les conditions ne sont paségales
parailleurs,
cequi
limite très forte-ment la
portée
deshypothèses
que l’onpeut
faire àpartir
de cescomparaisons.
Ainsi les
réponses
obtenues aux USA avecdes rations
complètes
enmélange
à hautesteneurs
énergétique
et azotée sontplus
élevées(+
5,3 ± 2,0kg/j,
dans 10 essais, cf Chilliard1988b), qu’avec
les rations hivernales utiliséesen France,
(tableaux
4 et5)
avec distributionséparée
dufourrage
et du concentré,lequel
estdistribué en
quantités
limitées(cf
tableau3).
Dans 2 essais réalisés en France au
pâturage (n&dquo;
5 et19),
on observe une diminution desréponses
lors deperturbations climatiques
oude manque d’herbe en
période
estivale. Dansl’essai n&dquo; 19
(Lossouarn 1988),
laréponse
sur17 vaches recevant de
l’ensilage
de maïs etpâturant
une herbe depremier cycle, pendant
4 semaines, était de 4,2kg/j.
Cetteréponse
chuteà 2,7
kg
lors de lapériode
suivante(25 vaches,
9
semaines)
alors que les animaux ne rece-vaient
plus d’ensilage
etqu’une
baisse de tem-pérature
freinait la pousse de l’herbe. Pendant lapériode
suivante où l’herbepoussait
correc-tement et où les vaches recevaient à nouveau
de
l’ensilage,
laréponse
n’a que peuaugmenté
et s’est stabilisée à 2,8-2,9
kg.
Lors de la rentréeà l’étable en fin de lactation
(16 vaches,
6semaines en moyenne avant le
tarissement),
laréponse
est devenue très faible(0,7 kg/j)
mal-gré
un niveau très élevéd’ingestion
d’uneration de bonne
qualité.
Parailleurs,
l’absencede
réponse
dans l’essai n&dquo; 4pourrait
aussi êtreliée en
partie
à des conditionsclimatiques
défa-vorables pour le
pâturage.
Par contre, lors des 5 essais au
pâturage
réali-sés par l’ITEB
(n&dquo;
14 à18),
les vaches traitées recevaient la mêmequantité
de concentré que les vaches témoins, bien queproduisant plus
de lait. Les
réponses (de
+ 1,6 à + 4,1kg/j)
nesont pas clairement liées aux différents facteurs nutritionnels connus différenciant les trou- peaux. La
réponse
laplus
faible a toutefois été obtenue dans untroupeau
ne recevant pasd’ensilage
encomplément
del’herbe,
et en étatcorporel
initial médiocre.On peut
également
remarquer que dans lamajorité
des essais aupâturage (10
cas sur16)
les animaux recevaient un
complément
de four-rages conservés
(généralement
del’ensilage
demaïs) qui
aurait dû compenser enpartie
les éventuelles insuffisances dupâturage.
Par ail-leurs,
dans l’essai n&dquo; 19, le retour à une alimen- tation correcte n’a paspermis d’augmenter
lesréponses.
D’autre part, laréponse
moyenne de+ 3,8
kg/j
obtenue dans 6 troupeauxd’Europe
du Nord avec 35 mg de
BST/j
et des rations hivernales riches en concentrés est du même ordre degrandeur
que cequi
est observé dans les conditionsfrançaises,
avecgénéralement
moins de concentré. Au sein des essais
français
on ne met pas en évidence de lien entre le
rythme d’apport
du concentré au lot témoin etla
réponse
à la BST.Lebzien et al
(1989)
rapportent uneréponse
à24
mg/j
de BST retardégale
à + 2,0kg/j
dansun essai où le concentré était
limité,
et de + 3,6kg
l’année suivante avec une distributionplus
libérale. Ceci n’est toutefois pas confirmé par Vérité et al dans les essais n&dquo; 1 et 2, où la
réponse
estplus
faible(2,0
vs 2,7kg)
avec lerégime
hivernal ayant la distribution laplus
libérale d’aliment concentré.
e En
fait,
leproblème qui
reste à résoudre estde montrer par des
expériences comparant
différents traitements nutritionnelsquelle
estl’importance
réelle du facteur nutritionnel.Lors de
quelques
essais à court terme réalisés àl’étranger,
iln’y
agénéralement
pas eu de meil- leureréponse
à la BST ensupplémentant
l’ani-mal en
glucose,
en acides aminés, en iso-acidesou en matières grasses
(cf
Chilliard1988b).
Dans les essais à
long
terme on connaît actuel-lement 3
comparaisons
effectuées àl’étranger
et 2 en France
(tableau 7).
Dans trois essais où le niveau de concentré a
été accru, on note une seule interaction
posi-
tive avec la BST, dans le cas d’un
régime
à based’ensilage
de luzerne(Tessmann
et al1988).
Lors de l’essai réalisé à Theix avec un
ensilage
de maïs
d’ingestibilité
moyenne(17 kg
de MSde ration totale
ingérée
pour 25kg
delait/j),
unapport supplémentaire
de 2,9kg/j
de concentréénergétique
a été engrande partie compensé
par une diminution de
l’ingestion
defourrage,
sans accroître la
réponse
à la BST(Rémond
etal 1988, essai n&dquo;
20).
En outre dans un essai deThomas et al
(1987),
laréponse
était la mêmeavec une ration
complète
enmélange,
ou avecun
régime
hivernal avec distribution constante de concentré(9 kg/j),
bien que, dans ce derniercas, le
gain
depoids
des vaches traitées ait été inférieur de 20kg
en 24 semaines.Chez les vaches recevant la BST, en augmen-
tant fortement le taux de matières azotées de la ration et en abaissant leur
dégradabilité
dans lerumen, Mc
Guffey
et al(1988)
observent un fortaccroissement de la
réponse
chez des vaches hautesproductrices,
par rapport à un témoin« carencé
» (les régimes
enrichis en matièresazotées peu