I . u p o u r v O u s
Endoscopic diagnosis of 115 cases of early esophageal carcinoma
YANG GUANREI, HUANG HE, QUI SUNGLIANG, CHANG YUMING Endoscopy, 1982, 14, I57-161
Le d6pistage de dysplasies ou cancers ~esophagiens chez 28 139 sujets de la province de H6nan entre 1978 et 1981, par l'usage de la cytologie exfoliative a abouti ca la s61ection de 115 cas de cancer oeso- phagien << au d6but ,>, investigu6s par radiologie et endoscopie ( 0 , 4 1 % ) .
Ces 115 cas concernent 64 hommes et 51 femmes fig6s de 32 ca 75 ans. 24 d'entre eux b6n6ficient d ' u n e r6section chirurgicale (20,8 %), ce qui permet de confirmer le diagnostic de carcinome malpighien ne d6passant pas la sous-muqueuse. 91 sujets non trait6s par chirurgie ni par radioth6rapie, ont 6t6 suivis an- nuellement par radio et fibroscopie pendant des p6riodes allant jusqu'ca 24 mois : on observe 6 6volu- tions vers le cancer invasif et 2 d6c~s. Les 85 autres pr6sentent une aggravation progressive des 16sions endoscopiques.
L'endoscopie montre des anomalies focalis6es dans 107 cas et des stigmates inflammatoires diffus type eesophagite dans les 8 cas restants. Les biopsies, pra- tiqu6es 92 lois, sont positives 74 lois (sensibilit6 : 80,43 %) ; la cytologie r6alis6e 91 fois est positive dans 80 cas (sensibilit6 : 87,9 %). Des colorations vitales par solutions iodo-iodur6es et par Bleu d'Ani- line sont r6alis6es dans 18 et 25 cas respectivement, qui seraient confirmatives. Dans leur discussion, les auteurs insistent sur l'aspect endoscopique qui leur permet de proposer une classification en 4 types : a) le type congesti], premier stade 6volutif, associant oed~me et c o n g e s t i o n ; b) le t y p e ~rosi[, le plus fr6- quent puisque concernant 45 % des observations;
c) le type in[iltr~ en p l a q u e ; d) le type polypoi'de, le plus rare puisque concernant 3 cas seulement.
Les auteurs concluent sur le caract~re lent de l'6volution naturelle du cancer cesophagien (2 d6c~s sur 91 suivis sur une p6riode de 19 ca 42 mois), et pr6sument d'une 6volution naturelle de l'ordre de 3 ca 4 ans.
C o m m e n t a i r e s :
Les travaux cytologiques chinois avaient donn6 lieu ca deux publications principales en 1967 et 1977, d'ailleurs cit6es en r6f6rence bibliographique par les auteurs. Sur un total de plus de 30 000 sujets soumis ca une cytologie exfoliative de I'cesophage, 1 ca 2 % de dysplasies s6v6res et 0,09 ca 1,3 % de cancers avaient 6t6 d6pist6s, scion les r6gions concern6es.
26 % des dysplasies s6v6res 6taient remarquables par leur 6volution vers le cancer. Notons que le pourcentage de cancers est plus faible que celui
observ6 par d6pistage fibroscopique en lran en 1979 par Crespi (2,4 % ) [3].
Le travail actuel de Yang G u a n r e i et coll., abou- tissement de cette iongue 6tude prospective, 6tait tr6s attendu, et rapporte doric 115 cas de cancer
<< au d6but >>. On est cependant d'embl6e tr~s d6~u par cet article qui reste superficiel et impr6cis. On ignore la raison exacte pour laquelle les sujets non op6r6s sont si nombreux (80 % ) , et ne sont alors pas trait6s par radioth6rapie (mais par plantes m6di- cinales chinoises...) alors qu'ils acceptent de se sou- mettre ca une surveillance astreignante. L e n o m b r e de faux positifs de la cytologie n'est pas pr6cis6 (pas m~me discut6) ; la m6thodologie exacte de la r6ali- sation des pr61~vements biopsiques et cytologiques n'est pas expliqu6e ; la sensibilit6 moindre de l'histo- logie par r a p p o r t ca celle de la cytologie n'est pas discut6e, bien qu'anormalement basse (80 % ) . Les corr61ations histo-cytoiogiques et op6ratoires ne sont pas d6taill6es ; la m6thodologie des pi6ces op6ratoires n'est pas explicit6e mais a p p a r e m m e n t il n'est pra- tiqu6 ni coloration in vitro ni recoupes multidimen- sionnelles ainsi que le pr6conise M a n d a r d [1, 2].
L'usage des colorants de muqueuse est exclusivement restreint (18 et 25 cas) et la m6thodologie n'est pas d&aill6e, ainsi que les aspects endoscopiques obtenu~.
L e pourcentage d'association dysplasie-cancer n'est pas rapport6, n i l e caract~re 6ventuellement multi- focal des 16sions. Les classifications macroscopiques ne sont pas corr616es Ca celles propos6es par Savary, M a n d a r d et Monnier. La bibliographie est plus que succincte (3 r6f6rences).
Enfin, le terme d' << early esophageal c a r c i n o m a >>
ici employ6 est ambigu puisque selon la terminologie occidentale un cancer ~esophagien envahissant la sous-muqueuse est d6jca invasif, et ne c o r r e s p o n d plus au cancer in situ (ou mieux, intra-muqueux).
Au total, on ne peut que regretter ces lacunes, et surtout le caract6re impr6cis des r6sultats, malgc6 --- et peut-&re ca cause de lui - - un mat6riel consi- d6rable et privil6gi6.
C. T R E I L L E
RI~FI~RENCES
1. MANDARD A.M. et coll. - - Endoscopy, 1980, 12, 51-57.
2. MANDARD A.M. - - Acta Endoscopica, 1980, 10, 81-87.
3. CRESPI et coll. - - Lancet, 1979, 2, 217-220.
Acta Endoscopica Volume 12 - N ~ 5-6 - 1982 X X X V
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