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Audience avec le Doyen de l’Inspection Générale de philosophie

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Academic year: 2021

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Audience avec le Doyen de l’Inspection Générale de philosophie

Le groupe philo du SNES (J-N. Gramling, J.Cueille), avec Roland Hubert, responsable du secteur lycées, a rencontré Christian Souchet au sujet des deux problèmes les plus délicats actuellement : la refonte du programme des séries technologiques et le projet ministériel d’introduire un enseignement de philosophie en Première L.

Sur la première question, le Doyen, qui fait lui-même partie du groupe d’experts, nous a confirmé que les questionnaires (peu nombreux, oscillant entre 15 et 60%, nous a-t-il affirmé, mais plutôt, semble-t-il, en-dessous de 30%) émanant des professeurs contestaient essentiellement la lourdeur du projet initial (nombre de notions), le texte de présentation et la tripartition en champs ou « notions capitales »ne semblant pas poser de difficultés. Nous avons fait part des réactions des collègues pour qui le programme en lui-même ne représentait pas l’obstacle principal à l’enseignement de la philosophie dans la voie technologique. Ce sont les conditions d’enseignement, le poids des effectifs, le volume horaire ainsi que les épreuves de baccalauréat qui constituent le véritable enjeu pour permettre un travail décent dans ces séries. Nous l’avions déjà fait valoir auprès du groupe d’experts, qui nous avait confirmé ne pas être mandaté pour traiter de ces points. Aussi avons-nous insisté pour que l’I.G. et les IPR pèsent auprès du Ministère et des Recteurs, notamment en ce qui concerne la nécessité pédagogique des dédoublements dans ces classes (comme également en Terminale scientifique) En ce qui concerne les pratiques d’enseignement, le groupe philo se félicite de ce que le texte final du programme ait réintroduit, suite à notre intervention auprès du GE, une phrase concernant la nécessaire diversification des formes de travail avec les élèves dans ces séries, qui ne se réduisent évidemment pas « au seul cadre de la leçon ». Nous nous sommes étonnés enfin auprès du Doyen que l’inquiétude, massive selon nos informations, concernant les épreuves du baccalauréat, ait été peu traduite dans les synthèses effectuées par les IPR.

Nous avons saisi Christian Souchet de l’ épisode malencontreux concernant les différentes versions du projet de programme : un document de travail erroné a été en effet diffusé au mois de janvier sur le site Eduscol, suite à ce qui semble être une erreur de

« manipulation ». Le SNES, très attaché au caractère démocratique de l’élaboration des programmes, est intervenu dès que le problème a été connu, afin que certains IPR, notamment à Rouen et à Paris, qui avaient transmis la version fautive, procèdent à une rectification, ce qu’ils n’ont fait que très tardivement. Le délai de consultation a donc été parfois nettement insuffisant, ce qui explique peut-être en partie le faible nombre de réponses (par ailleurs majoritairement négatives dans ces académies). L’I.G. s’est contenté sur ce point de prendre acte de nos remarques.

Le projet d’un enseignement de philosophie en Première L, qui figurait dans le rapport annexé à la loi Fillon (censuré depuis par le Conseil constitutionnel), pose des problèmes multiples : le Doyen à ce sujet ne fait preuve que d’un enthousiasme très modéré. Il dit cependant n’être guère sensible aux arguments traditionnels du « maître unique » de philosophie ; en revanche l’éclatement des services pose une difficulté réelle. Il semble qu’en l’état actuel le Ministère se soit engagé à ne pas réduire l’horaire en Terminale, ce qui serait à notre avis (notre enquête auprès des syndiqués le fait ressortir très majoritairement) la condition indispensable à l’introduction plus précoce de cet enseignement. Deux heures seraient un minimum. La position de l’Inspection Générale (qui ne s’est pas encore officiellement exprimée sur cette question) est clairement d’éviter la dilution sur deux ans du programme actuel de Terminale. Dans ces conditions, on ne voit guère d’autre solution que de proposer l’étude de quelques grands textes. Si le projet d’introduction d’un enseignement de philosophie en Première devait voir le jour, il faudrait qu’un nouveau GEPS soit constitué : une consultation large et démocratique serait selon nous nécessaire. Le problème auquel on se

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trouverait rapidement confronté serait celui de l’évaluation et de l’articulation avec l’enseignement des lettres. Il importe de maintenir une réflexion vigilante et active sur cet ensemble de questions : le groupe philo, conformément à son mandat du congrès du Mans, continuera de s’y attacher dans les mois qui viennent et appelle les syndiqués à s’associer à l’élaboration collective de propositions sur d’éventuels contenus.

D’autres problèmes demeurent, en particulier celui de l’offre de formation continue ; à ce propos, le discours de l’Inspection générale, comme des IPR, consiste volontiers à se défausser sur les collègues qui ne participent pas suffisamment aux actions de formation.

Nous avons rappelé à M. Souchet qu’il nous semblait être du ressort de l’Inspection d’impulser une cohérence entre les politiques académiques de formation, certes déconcentrées, mais entre lesquelles une harmonisation ne demeure pas moins nécessaire. Les disparités entre académies sont très importantes, comme nous l’avons déjà signalé. Le Doyen prend l’engagement d’en parler aux IPR. La situation est assez similaire en ce qui concerne l’harmonisation au baccalauréat : nous avons demandé que soit effectué un véritable état des lieux afin de mettre à plat les difficultés et d’aller vers une plus grande homogénéité des pratiques. Le Doyen a reconnu l’existence de disparités mais en attribue la responsabilité aux Recteurs et aux collègues, trop absentéistes…

Enfin, nous avons rappelé notre attachement à l’heure de première chaire, dont on sait les menaces qui pèsent sur elle : les enseignants de philosophie savent tout particulièrement qu’elle n’est pas un privilège archaïque mais une véritable nécessité compte tenu du nombre de copies et de l’enjeu de l’examen.

La suspension des concours internes pour deux années supplémentaires, qui n’était pas encore connue au moment de notre rencontre avec Christian Souchet, constitue un véritable scandale sur lequel nous reviendrons : une riposte à la hauteur des enjeux, non exclusivement disciplinaire mais en liaison avec les (nombreuses) autres disciplines touchées, s’impose.

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