Remarques sur une communication récente de M. A. Righi

(1)

HAL Id: jpa-00241382

https://hal.archives-ouvertes.fr/jpa-00241382

Submitted on 1 Jan 1908

HAL is a multi-disciplinary open access archive for the deposit and dissemination of sci- entific research documents, whether they are pub- lished or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers.

L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des établissements d’enseignement et de recherche français ou étrangers, des laboratoires publics ou privés.

Remarques sur une communication récente de M. A.

Righi

G. Sagna

To cite this version:

G. Sagna. Remarques sur une communication récente de M. A. Righi. J. Phys. Theor. Appl., 1908,

7 (1), pp.617-618. �10.1051/jphystap:019080070061701�. �jpa-00241382�

(2)

617 l’hypothèse proposée, ^il faudra attendre des preuves plus ^nombreuses

avant de décider définitivement si on doit l’accepter ^ou ^la rejeter.

Je tenais à vous montrer en action une méthode scientifique qui, autrefois, peut-être âvec ^trop ^de ^sévérité, â ^été ^critiquée ^par quelques ^{hommes de} ^science, êt qui consiste dans l’intervention de

l’imagination pour chercher d’abord ^à deviner, ^sur la base d’intui- tions ou d’analogies, ^la ^cause ^ou ^la ^nature de certains phénomènes,

suivie par l’institution d’expériences, qui permettent ^de décider si l’on doit conserver ou écarter les conceptions hypothétiques qu’on

s’est formées, ^et par lesquelles ^{on a} ^été guidé ^dans ^la recherche. A part que souvent, de cette manière, ^on ^rencontre des faits intéres- sants qu’on ^ne cherchait pas, ^{il faut} reconnaître que ^cette méthode

a conduit à de nombreux succès. La découverte de la nature pro- bable des rayons cathodiques ên ôffre ûn exemple, êt îl ên êst ^de

même de la théorie de la désagrégation atomique des corps radio-

actifs, qui ^a permis de réaliser de si grands progrès ^dans ^cette

branche nouvelle de la physique qui, ayant ^{eu son} origine ^{dans les}

découvertes mémorables de Becquerel êt ^des Curie, êst ûne ^des gloires ^{de la} physique française. ^J’ai ^à peine ^{besoin de} ^vous déclarer,

au moment où je ^vais ^me séparer ^de ^vous, que ^toute prétention

d’établir une comparaison ^entre ^ma modeste recherche et celles, d’importance capitale, que je ^{viens de} rappeler, ^{est tout} ^à fait absente de mon esprit.

REMARQUES SUR UNE COMMUNICATION RÉCENTE DE M. A. RIGHI ;

Par M. G. SAGNAc (1).

Dans la belle conférence que M. A. Righi ^a ^faite ^devant ^la

Société française ^de Physique pendant ^la ^dernière exposition ^de Pâques, ^se ^trouvent rappelées, ^en particulier, ^les expériences ^« ^sur

l’ionisation de l’air produite par ^une pointe électrisée », que ^le profes-

.

seur Righi ^a publiées ^en ¹⁹⁰³ (R. Accad. d. Se. d. Istituto di Bologna,

5e série, ^t. X, p. 371) ^et ^dans lesquelles des ions lancés _par un pre- mier champ électrique, qu’une ^toile métallique sépare électrostati- (1) Communication faite à la Société française ^de Physique : ^Séance ^du

’t mai 1908.

..

^*

Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphystap:019080070061701

(3)

618 quement d’un second champ, quittent ^les lignes ^de force du pre- mier champ êt traversent les mailles de la toile pour êntrer dans le second champ. ^M. Â. Righi compare ^ce phénomène ^de projection

d’ions à travers de petites ouvertures au phénomène des rayons-

canaux.

Comme il est toujours ^{utile de} rapprocher les faits analogues, je

me permets ^de rappeler ^que j’ai observé aussi des projections ^d’ions.

Je les ai obtenues ^avec les ions produits dans l’air par les rayons X

(Académie ^des Sciences, pli ^cacheté déposé ^le ¹⁸ juillet ^1898, publié ^{le 5} ^février ¹⁹⁰⁰ ^dans ^les Rendus de

reproduit ^{dans le} l3uZletin de la Société c,Le Physique ^de ^1901, ^dans

les Annales de Chimie et de Physique ^de ^19Ol ^et ^dans ^{le volume} ^sur

les ions publié par MM. Abraham ^et Langevin, p. 701-705).

J’ai remarqué que ces , projections ^d’ions ^créées ^dans l’air à la

pression atmosphérique constituent des cathodiques ^{ou ano-} diques beaucoup plus diffusables que ^les rayons de Lenard. Je crois la comparaison ^avec les rayons cathodiques ^ou anodiques préfé-

rable à la comparaison ^avec les rayons-canaux, parce que les ions qui forment les projections ^étudiées ^sont ^à ^volonté positifs ^ou négatifs.

J’ai, ^d’autre part, ^fait ^rentrer ^ces phénomènes ^de projections

d’ions dans une classification de divers modes de décharge ^ou ^de

variations de charge électrique ^d’un conducteur (Congrès ^de ^la Radiologie ^et del’Ionisation de Liège, ^C. ^R., ^1905, p. 164; ^communi-

cation reproduite ^dans Physikalische Zeitschrift, 7 eannée, p. ~0) .

Il convient, je pense, de rapprocher ^des ^mêmes phénomènes ^les

observations de 1VI. P. Villard sur la décharge indirecte par ^les flammes (Comptes ^{Rendus de} ^l’Acad. ^{d. S’c.} ^du ^1J janvier 1900).

SUR LA DÉTENTE ADIABATIQUE DES FLUIDES SATURÉS ;

Par M. E. MATHIAS.

1.

^-

Soit un poids égal ^à ^l’unité ^d’un mélange ^de liquide ^et ^de

vapeur ^saturée de titre _{x ;} à la température ^absolue ⁶ ^{= 273} + ^{t, le}

volume v est donné par:

Remarques sur une communication récente de M. A. Righi

HAL Id: jpa-00241382

https://hal.archives-ouvertes.fr/jpa-00241382

Submitted on 1 Jan 1908

HAL is a multi-disciplinary open access archive for the deposit and dissemination of sci- entific research documents, whether they are pub- lished or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers.

L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des établissements d’enseignement et de recherche français ou étrangers, des laboratoires publics ou privés.

Remarques sur une communication récente de M. A.

Righi

G. Sagna

To cite this version:

G. Sagna. Remarques sur une communication récente de M. A. Righi. J. Phys. Theor. Appl., 1908,

7 (1), pp.617-618. �10.1051/jphystap:019080070061701�. �jpa-00241382�

617

l’hypothèse proposée, il faudra attendre des preuves plus nombreuses

avant de décider définitivement si on doit l’accepter ou la rejeter.

Je tenais à vous montrer en action une méthode scientifique qui, autrefois, peut-être avec trop de sévérité, a été critiquée par quelques hommes de science, et qui consiste dans l’intervention de

l’imagination pour chercher d’abord à deviner, sur la base d’intui- tions ou d’analogies, la cause ou la nature de certains phénomènes,

suivie par l’institution d’expériences, qui permettent de décider si l’on doit conserver ou écarter les conceptions hypothétiques qu’on

s’est formées, et par lesquelles on a été guidé dans la recherche. A part que souvent, de cette manière, on rencontre des faits intéres- sants qu’on ne cherchait pas, il faut reconnaître que cette méthode

a conduit à de nombreux succès. La découverte de la nature pro- bable des rayons cathodiques en offre un exemple, et il en est de

même de la théorie de la désagrégation atomique des corps radio-

actifs, qui a permis de réaliser de si grands progrès dans cette

branche nouvelle de la physique qui, ayant eu son origine dans les

découvertes mémorables de Becquerel et des Curie, est une des gloires de la physique française. J’ai à peine besoin de vous déclarer,

au moment où je vais me séparer de vous, que toute prétention

d’établir une comparaison entre ma modeste recherche et celles, d’importance capitale, que je viens de rappeler, est tout à fait absente de mon esprit.

REMARQUES SUR UNE COMMUNICATION RÉCENTE DE M. A. RIGHI ;

Par M. G. SAGNAc (1).

Dans la belle conférence que M. A. Righi a faite devant la

Société française de Physique pendant la dernière exposition de Pâques, se trouvent rappelées, en particulier, les expériences « sur

l’ionisation de l’air produite par une pointe électrisée », que le profes-

seur Righi a publiées en 1903 (R. Accad. d. Se. d. Istituto di Bologna,

5e série, t. X, p. 371) et dans lesquelles des ions lancés par un pre- mier champ électrique, qu’une toile métallique sépare électrostati- (1) Communication faite à la Société française de Physique : Séance du

’t mai 1908.

..

Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphystap:019080070061701

618

quement d’un second champ, quittent les lignes de force du pre- mier champ et traversent les mailles de la toile pour entrer dans le second champ. M. A. Righi compare ce phénomène de projection

d’ions à travers de petites ouvertures au phénomène des rayons-

canaux.

Comme il est toujours utile de rapprocher les faits analogues, je

me permets de rappeler que j’ai observé aussi des projections d’ions.

Je les ai obtenues avec les ions produits dans l’air par les rayons X

(Académie des Sciences, pli cacheté déposé le 18 juillet 1898, publié le 5 février 1900 dans les Rendus de

reproduit dans le l3uZletin de la Société c,Le Physique de 1901, dans

les Annales de Chimie et de Physique de 19Ol et dans le volume sur

les ions publié par MM. Abraham et Langevin, p. 701-705).

J’ai remarqué que ces , projections d’ions créées dans l’air à la

pression atmosphérique constituent des cathodiques ou ano- diques beaucoup plus diffusables que les rayons de Lenard. Je crois la comparaison avec les rayons cathodiques ou anodiques préfé-

rable à la comparaison avec les rayons-canaux, parce que les ions qui forment les projections étudiées sont à volonté positifs ou négatifs.

J’ai, d’autre part, fait rentrer ces phénomènes de projections

d’ions dans une classification de divers modes de décharge ou de

variations de charge électrique d’un conducteur (Congrès de la Radiologie et del’Ionisation de Liège, C. R., 1905, p. 164; communi-

cation reproduite dans Physikalische Zeitschrift, 7 eannée, p. ~0) .

Il convient, je pense, de rapprocher des mêmes phénomènes les

observations de 1VI. P. Villard sur la décharge indirecte par les flammes (Comptes Rendus de l’Acad. d. S’c. du 1J janvier 1900).

SUR LA DÉTENTE ADIABATIQUE DES FLUIDES SATURÉS ;

Par M. E. MATHIAS.

1.

Soit un poids égal à l’unité d’un mélange de liquide et de

vapeur saturée de titre x ; à la température absolue 6 = 273 + t, le

volume v est donné par:

l’hypothèse proposée, ^il faudra attendre des preuves plus ^nombreuses

avant de décider définitivement si on doit l’accepter ^ou ^la rejeter.

Je tenais à vous montrer en action une méthode scientifique qui, autrefois, peut-être âvec ^trop ^de ^sévérité, â ^été ^critiquée ^par quelques ^{hommes de} ^science, êt qui consiste dans l’intervention de

l’imagination pour chercher d’abord ^à deviner, ^sur la base d’intui- tions ou d’analogies, ^la ^cause ^ou ^la ^nature de certains phénomènes,

suivie par l’institution d’expériences, qui permettent ^de décider si l’on doit conserver ou écarter les conceptions hypothétiques qu’on

s’est formées, ^et par lesquelles ^{on a} ^été guidé ^dans ^la recherche. A part que souvent, de cette manière, ^on ^rencontre des faits intéres- sants qu’on ^ne cherchait pas, ^{il faut} reconnaître que ^cette méthode

a conduit à de nombreux succès. La découverte de la nature pro- bable des rayons cathodiques ên ôffre ûn exemple, êt îl ên êst ^de

actifs, qui ^a permis de réaliser de si grands progrès ^dans ^cette

branche nouvelle de la physique qui, ayant ^{eu son} origine ^{dans les}

découvertes mémorables de Becquerel êt ^des Curie, êst ûne ^des gloires ^{de la} physique française. ^J’ai ^à peine ^{besoin de} ^vous déclarer,

au moment où je ^vais ^me séparer ^de ^vous, que ^toute prétention

d’établir une comparaison ^entre ^ma modeste recherche et celles, d’importance capitale, que je ^{viens de} rappeler, ^{est tout} ^à fait absente de mon esprit.

Dans la belle conférence que M. A. Righi ^a ^faite ^devant ^la

Société française ^de Physique pendant ^la ^dernière exposition ^de Pâques, ^se ^trouvent rappelées, ^en particulier, ^les expériences ^« ^sur

l’ionisation de l’air produite par ^une pointe électrisée », que ^le profes-

seur Righi ^a publiées ^en ¹⁹⁰³ (R. Accad. d. Se. d. Istituto di Bologna,

5e série, ^t. X, p. 371) ^et ^dans lesquelles des ions lancés _par un pre- mier champ électrique, qu’une ^toile métallique sépare électrostati- (1) Communication faite à la Société française ^de Physique : ^Séance ^du

quement d’un second champ, quittent ^les lignes ^de force du pre- mier champ êt traversent les mailles de la toile pour êntrer dans le second champ. ^M. Â. Righi compare ^ce phénomène ^de projection

Comme il est toujours ^{utile de} rapprocher les faits analogues, je

me permets ^de rappeler ^que j’ai observé aussi des projections ^d’ions.

Je les ai obtenues ^avec les ions produits dans l’air par les rayons X

(Académie ^des Sciences, pli ^cacheté déposé ^le ¹⁸ juillet ^1898, publié ^{le 5} ^février ¹⁹⁰⁰ ^dans ^les Rendus de

reproduit ^{dans le} l3uZletin de la Société c,Le Physique ^de ^1901, ^dans

les Annales de Chimie et de Physique ^de ^19Ol ^et ^dans ^{le volume} ^sur

les ions publié par MM. Abraham ^et Langevin, p. 701-705).

J’ai remarqué que ces , projections ^d’ions ^créées ^dans l’air à la

pression atmosphérique constituent des cathodiques ^{ou ano-} diques beaucoup plus diffusables que ^les rayons de Lenard. Je crois la comparaison ^avec les rayons cathodiques ^ou anodiques préfé-

rable à la comparaison ^avec les rayons-canaux, parce que les ions qui forment les projections ^étudiées ^sont ^à ^volonté positifs ^ou négatifs.

J’ai, ^d’autre part, ^fait ^rentrer ^ces phénomènes ^de projections

d’ions dans une classification de divers modes de décharge ^ou ^de

variations de charge électrique ^d’un conducteur (Congrès ^de ^la Radiologie ^et del’Ionisation de Liège, ^C. ^R., ^1905, p. 164; ^communi-

cation reproduite ^dans Physikalische Zeitschrift, 7 eannée, p. ~0) .

Il convient, je pense, de rapprocher ^des ^mêmes phénomènes ^les

observations de 1VI. P. Villard sur la décharge indirecte par ^les flammes (Comptes ^{Rendus de} ^l’Acad. ^{d. S’c.} ^du ^1J janvier 1900).

Soit un poids égal ^à ^l’unité ^d’un mélange ^de liquide ^et ^de

vapeur ^saturée de titre _{x ;} à la température ^absolue ⁶ ^{= 273} + ^{t, le}