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Expériences sur l'engagement d'atomes dans un faisceau magnéto-cathodique ou cathodique

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(1)

HAL Id: jpa-00233047

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Submitted on 1 Jan 1931

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Expériences sur l’engagement d’atomes dans un faisceau magnéto-cathodique ou cathodique

E. Henriot, O. Goche, F. Dony-Hénault

To cite this version:

E. Henriot, O. Goche, F. Dony-Hénault. Expériences sur l’engagement d’atomes dans un fais-

ceau magnéto-cathodique ou cathodique. J. Phys. Radium, 1931, 2 (1), pp.1-11. �10.1051/jphys-

rad:01931002010100�. �jpa-00233047�

(2)

LE JOURNAL DE PHYSIQUE

ET

LE RADIUM

EXPÉRIENCES SUR L’ENGAGEMENT D’ATOMES

DANS UN FAISCEAU MAGNÉTO-CATHODIQUE OU CATHODIQUE

par E. HENRIOT, O. GOCHE et Mlle F. DONY-HÉNAULT.

(Université de Bruxelles).

Sommaire. 2014 Des atomes de substances diverses (W, C, Pt, Na, S) peuvent être engagés dans

un

faisceau magnéto-cathodique

ou

cathodique. Une fois engagés, ils

semblent solidaires du flux d’électrons dans

ses

déformations par des champs électriques

et magnétiques. Ils peuvent être dégagés du faisceau électronique

aux

points de forte

courbure de celui-ci.

SÉRIE VII.

-

TOMME II. JANV[ER 1931. N8 1.

Ces recherches viennent à la suite d’expériences faites, il y a quelques années, par l’un de nous,, sur les rayons magnéto-cathodiques à faible vitesse (i ). Dans ces expériences anté- rieures, les électrons utilisés étaient émis dans le vide par un filament de tungstène et

étudiés dans un champ magnétique de quelques milliers de gauss. Ils étaient habituellement accélérés par une tension comprise entre 15 et ~ 000 volts. Ils se comportent sous l’actÈom

d’un champ électrique transversal comme le prévoit la théorie de Fortin (2). En oubre, lorsque l’on fait varier le champ magnétique depuis une valeur nulle jusqu’à sa valeur maxima, le faisceau primitivement cathodique se transforme progressivement en faisceau magnéto-cathodique sans qu’aucune discontinuité d’aspect se manifeste, comme c’est le cas lorsque l’expérience est faite dans des tubes à gaz. Il y a donc continuité de propriétés

entre les rayons cathodiques et les rayons magnéto-cathodiques lorsqu’on élimine l’action

parasite d’une atmosphère gazeuse. Ces rayons magnéto-cathodiques produits par un fila- ment forment une nappe cylindrique dont les génératrices sont parallèles au champ magné- tique et dont la directrice est le filament. On peut en isoler un faisceau filiforme en le faisant tomber sur une fente fine disposée à 90° du filament.

Ces faisceaux ont une extrême finesse : on peut observer leur marche par l’impact

lumineux qu’ils produisent sur un écran à sulfure de zinc. Dans le vide ordinaire d’une pompe à diffusion leur trajectoire est rendue visible par une trace lumineuse bleue due à un

gaz résiduel. Si on refroidit dans l’air liquide ou dans un mélange d’anhydrique carbonique

et d’acétone une partie de la canalisation, on fait disparaître cette trace bleue : elle est donc probablement produite par le choc du faisceau sur des éléments qui sont condensables dans ces conditions. Les trajectoires se sont montrées indépendantes de la présence de ce

résidu gazeux ou de son absence.

Lorsqu’un tel faisceau magnéto-cathodique tombe sur une paroi de verre, par exemple,

il y produit une cathode secondaire et l’émission d’un faisceau cathodique de retour : les apparences complexes qui en résultent sont complètement explicables par le passage de ce faisceau de retour dans le champ électrique qui entoure le filament (3).

(1) E. HENRIOT et R. Moins. C. R.lAc. Sc., Belgique (1927), p. 328-333.

(2) CH. FORTIN. C. R., t. i38 (1904), p. 1~94.

(3) Cf. E. HENRIOT et R. MOENS, loc. cit.

LE JOURNAL DE

PHYSIQUE

I;T LE

RADIUM. --- SBRiE YII.

-- T.

Il.

-

N* 1 .

-

JANVIER i931. i.

Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphysrad:01931002010100

(3)

2

En outre, une ; telle paroi due verre est rapidement percée d’un trou très fin. Cette action très corrosive des rayons magnéto-cathodiques pourrait peut-être être utilisée pour percer les matières dures telles que le diamant et le rubis que l’on utilise parfois pour faire des filières à tréfiler. Il est vraisemblable que le faisceau agit un peu à la manière d’un chalumeau à découper par élévation de température et arrachement de matière entraînée par le faisceau de retour. En insistant suffisamment avec un faisceau intense, nous avons percé une paroi d’aluminium; mais alors l’effet parait purement thermique.

Il est certain que, dans un faisceau filiforme, la densité des électrons doit être extrê- mement grande étant donné les faibles vitesses. Un tel faisceau filiforme peut transporter plusieurs milliampères, la section du faisceau n’étant plus qu’une fraction de millimètre carré 1

de mm2 tout au lus .

carré - de mm’ tout au plus

°

Lorsqu’un tel faisceau filiforme pénètre dans un champ électrique de même direction que le champ accélérateur mais de sens inverse, c’est-à-dire antagoniste pour les électrons,

il s’arrête en un point de son parcours, puis rétrograde suivant sa [propre direction. La densité en électrons au point de rétrogradation doit être plus grande que partout ailleurs, puisque la vitesseF y est nulle, et se prêter ainsi à des expériences sur les électrons libres qui ne géraient réalisables par aucun [autre procédé. Des expériences sont en cours

pour l’utilisation de cette grande densité d’électrons au point de rétrogradation.

I.

-

RENGAGEMENT 1)’ATONES DANS UN FAISCEAU MAGNÉTO-CATHODIQUE.

La possibilité d’engager des atomes dans un faisceau magnéto-cathodique est apparue fortuitement à l’un de nous au cours d’une expérience disposée comme l’indique le schéma

de la figure i. Un filament F de tungstène placé dans une anode cylindrique A p,roduit une

nappe mince dé rayons magnéto -cathodiques qui

vient tomber sur un écran E en traversant une

large fente pratiquée dans l’anode. Le champ élec- trique est nul entre A et E. Au cours d’une expé-

rience où le filament avait été assez poussé pour provoquer une vaporisation rapide de ce filament,

il s’est formé sur l’écran E une ligne brun foncé

très fine, projection cylindrique du filament sur E effectuée parallèlement au champ magnétique H,

La première idée qui nous vint à l’esprit était Fig. L que le métal de l’écran E avait été mécaniquement

.

corrodé par l’impact des électrons (dont le pouvoir

corrosif sur le verre avait été constaté) et que cette corrosion superficielle donnait au métal l’aspect noir des métaux pulvérisés. Mais ayant fait le même dépôt sur différents écrans

métalliques et sur le verre (avant que la corrosion soit sensible), le fait que ce dépôt avait

dans chaque cas le même éclat (rappelant l’aspect du tungstène) nous a donné une première

indication qu’il s’agissait d’atomes (ou d’ions) de tungstène engagés dans le faisceau magnéto-cathodique. Nous avons été confirmés dans cette manière de voir : le dépôt (effectué avec d’autres substances) possède les propriétés caractéristiques essentielles, chimiques notamment, de la substance que l’on a vaporisée pour l’engager dans le faisceau.

Technique utilisée.

-

Au cours des expériences que nous avons faites pour trouver les caractères généraux de ce phénomène, nous avons utilisé deux techniques pour engager des atomes dans un faisceau magnéto-cathodique (ou simplement cathodique comme naus

lé errons

----

plus loin).

..

a) I1n filament F (voir figure 2) de tungstène ou de platine horizontal donne, dans un champ magnétique H, une nappe magnéto-cathodique plane, cette dernière rencontre une

anode A dans laquelle on a pratiqué une fente verticale fine p. A droite de la fente/le fais-

ceau magnéto-cathodique est filiforme et pénètre dans l’intervalle des deux plaques AE,

(4)
(5)

PLANCHE I.

1. Dépôts ponctuels.

Pt C

S ’,,"0

2. Dépôt ponctuel de ~a.

3. Projections de filaments.

1Vo C Pt L

4. 1)épût de 1a entraîné par

un

faisceau cathodique.

’i. Dépôt

non

ponctuel d’atomes de ,y 0 dégagés

d’un faisceau magnéto-c3thodique.

(6)

3 le champ électrique est nul. Le filament F est chauifé insuffisamment pour produire un dépôt de tungstène ou de platine (à l’inverse de ce qui se passait dans l’expérience précé- dente). Un petit four électrique B formé par un cylindre de cuivre et pouvant être chauffé

par quelques spires de nichrome contient un peu de la substance à vaporiser : sodium, soufre, etc.

Lorsque le four B est froid, aucun dépôt ne marque la trace du faisceau magnéto-cathodique.

Au contraire, dès que les spires chauffantes ont amené le four à une température suffisante, on voit

instantanément un dépôt ponctuel de matière se

produire en a (quoique aucun atome ne puisse se

rendre directement du sodium chauffé au point a).

L’électroaimant qui produit le champ H peut

tourner autour d’un axe vertical, et on peut donner

à ce champ différentes orientations dans un plan horizontal, on peut ainsi placer des points a, a’, z

de la même substance sur le même écran.

Si on a effectué un dépôt de sodium, une rentrée

d’air le transforme en un dépôt blanc de soude; un dépôt de soufre reste inaltéré par une rentrée d’air.

0

Dans le cas du sodium, si l’évaporation est assez ra-

pide et le courant électronique assez intense, on voit Fig. :.

le faisceau magnéto-cathodique se colorer en jaune.

b) S’il s’agit d’une substance peu volatile (tungstène, carbone, platine), on peut utiliser

un montage analogue à celui de la figures mais en supprimant le four B. Il faut alors pousser le filament à une température telle que sa vaporisation devienne notable.

Les circonstances sont alors les mêmes que dans l’expérience de la figure 1 ; on obtient

un dépôt ponctuel de la substance si on utilise une fente verticale et fine; avec une fente

horizontale et assez large pour laisser passer toute la nappe magnéto-cathodique, on a un dépôt de matière qui est la projection cylindrique du filament.

La planche 1, n°S i, 2 et 3, contient la reproduction photographique des dépôts

,

obtenus (projection complète du filament).

La figure 3 donne le schéma du montage. Les diffé-

rentes parties (filament, anode, etc.) sont montées sur une plaque d’ébonite qui porte d’autre part une rainure

circulaire permettant de la mastiquer à la picéine à

l’extrémité d’un tube de verre large. Il peut être utile,

pour éviter le ramollissement du masticage de la tige qui.

porte l’anticathode, d’injecter à l’intérieur de celle-ci un

courant d’eau.

Le dispositif décrit permet de multiplier les expé- riences ; il se prête, en effet, à des modifications et à des

remplacements rapides des différents éléments du mon-

tage. Il est prudent de placer en série avec la batterie de tension une résistance suffisante pour éviter la formation d’un régime d’arc pour les grandes intensités électro-

niques.

Fig. 3. Explication de ces phénomènes. - L’expli-

cation nous a d’abord paru évidente : prenons le cas des atomes de sodium (technique a) :

L’évaporation.du sodium donne naissance à des atomes neutres qui, aux basses pres- sions utilisées, se rendent directement sur les parois sans choc moléculaire. Les atomes.

qui rencontrent le flux magnéto-cathodique d’électrons dont l’énergie de lancement est de

(7)

4

plusieurs centaines de volts (200 à 500 V par exemple) et dont la densité est considérable,

sont ionisés et comme le champ électrique extérieur 1~ est nul, ils vont s’enrouler en hélice

sur un tube de force magnétique dont le rayon sera

n étant le nombre de fois que l’atome est ionisé, ~ étant la masse de l’atome, VI sa composante transversale de vitesse. Le rayon de l’hélice parcourue par un électron sera

m et v, étant la masse d’un électron et sa composante transversale de vitesse. Si la vitesse de lancement des atomes de sodium au moment de l’évaporation était nulle, la seule composante transversale acquise serait celle due au choc, mais la conservation

d’impulsion eaige que et par suite

n pouvant être supérieur à 1.

.

PLANCHE II.

-

Montage de l’ensemble de l’expérience.

En réalité, la vitesse de lancement n’est pas nulle à l’évaporation, mais on peut évaluer

sa valeur moyenne comme inférieure à la valeur de la vitesse moyenne d’agitation ther- mique à la température d’évaporation, Le rayon maximum ue l’hélice que produirait cette

seule vitesse serait

Pour le sodium, supposé évaporé à 200° et dans un champ due 2 000 gauss, le rayon calculé n’excède pas 0,75 mm. Encore s’agit-il d’une limite supérieure. On aura donc un

faisceau magnéto-ionique filiforme et suivant exactement la ligne de force magnétique.

Nous verrons plus loin que cette explication qui parait suffire à expliquer les phénomènes

(8)

5 décrits jusqu’ici n’est cependant pas suffisante pour en expliquer d’autres. Une autre cause

doit intervenir pour entrainer les atomes dans la direction du flux d’électrons. Nous verrons

notamment que l’engagement des atomes peut se faire dans un faisceau simplement catho- dique de la même manière que dans un faisceau magnéto-cathodique, et alors l’explication précédente ne suffit plus.

Dans le cas de la technique b, les atomes sont émis par le filament dans une région comprise entre F et A on le champ électrique n’est pas nul. Les atomes qui seront ionisés

dans cette région, étant accélérés par la différence de potentiel, pourront décrire des cercles d’assez grand rayon et donner (ce qu’on observe) un dépôt assez confus sur la face gauche

de A, mais qui, dans l’ensemble, est dirigé dans la direction du champ magnétique. Un petit nombre de ces atomes peut pénétrer dans la région de champ nul et donner une très légère auréole ayant quelques millimètres de rayon. Un certain nombre d’atomes peuvent pénétrer dans la région de champ nul avant d’être ionisés; mais puisqu’ils doivent rencon-

trer le faisceau magnéto-cathodique pour être ionisés, leur composante transversale de vitesse doit être très petite et ils donnent l’enroulement filiforme qui produit une trace ponctuelle. La quantité de matière déposée sur cette trace doit dépendre du nombre

d’atomes ionisés et ce nombre doit être lui-même proportionnel au nombre d’atomes et au

nombre d’électrons ionisants ou encore proportionnel au produit due la vitesse d’évapora-

tion atomique par la vitesse d’évaporation électronique. Cette méthode ne peut donc réussir que si le produit de ces deux vitesses est suffisant avant la destruction du filament. Elle n’est pas applicable au fer qui, à sa température de fusion, possède une vitesse d’évapo-

ration atomique notable, mais une faible vitesse d’évaporation électronique.

Déplacement du faisceau magnéto-ionique par un champ électrique trans-

versal. - Fortin (’ ) a expliqué ce qui se passe quand un faisceau magnéto-cathodique se

propage dans un champ électrique transversal et son explication est valable pour un fais-

ceau magnéto-ionique. Pour réaliser l’expérience, nous avons produit par une des méthodes décrites ci-dessus un faisceau magnéto-ionique superposé au faisceau magnéto-cathodique

et nous les avons fait passer dans un champ électrique, transversal h (fig. 4). Deux plaques

verticales P et P’ produisent un champ électrique horizontal h à angle droit du faisceau.

Dans ces conditions, dès son entrée dans l’intervalle

compris entre P et P’ le faisceau magnéto-cathodique

doit se réfracter et faire avec la direction initiale un

angle 1> tel que

où v, est la composante longitudinale de vitesse. A la sortie du champ, le faisceau doit reprendre sa

direction première parallèle à H. C’est eftective-

ment ce que montre l’expérience. Pour des rayons

magnéto-ioniques, on doit s’attendre à une dévia- tion

Comme il n’y a aucune raison de penser que la

vitesse longitudinale soit la même pour un ion et pour un électron et qu’il est à présumer

que l’on doit avoir

nous nous attendions à voir une séparation du faisceau magnétc-cathodique et du faisceau

(1) Ch. FOUTIN, loc. rit.

(9)

6

magnéto-ionique, ce dernier devant être beaucoup moins réfracté. Il n’en a rien été; le dépôt de matière a continué à se former au même point que celui où arrivent les rayons

cathodiques. Dans cette expérience, la valeur du champ électrique transversal était réglée pour que le déplacement latéral du faisceau soit de l’ordre de 1 cm. - Ce résultat pouvait s’interpréter de plusieurs manières :

i. La composante Vl serait effectivement égale à la composante v~ à la suite de chocs

répétés avec des électrons. Nous avons écarté cette hypothèse qui ne permet pas d’expli-

quer d’autres faits dont nous parlerons plus loin.

2. L’explication du dépôt ponctuel de matière par la formation de rayons magnéto- ioniques ne serait pas exacte. Il se pourrait qu’à aucun moment la vapeur n’ait accompagné

le faisceau d’électrons en prenant la forme magnéto-ionique et que cependant après avoir

été émise par le corps volatil dans toutes les directions et avoir effectué sur les parois des

chocs élastiques, elle se dépose de préférence au point d’impact’ des électrons en y effec- tuant un choc mou. La formation de rayons magnéto-ioniques serait donc une apparence.

Lorsqu’on condense lentement de la vapeur d’iode, par exemple, elle se condense de pré-

férence en des points frappés par la lumière. Il se pourrait, quoique cela soit bien impro- bable, que l’impact des électrons eût une action analogue sur les vapeurs utilisées. Nous

avons dû également renoncer à cette hypothèse : nous avons pu en effet provoquer le dépôt

de matière en supprimant (par unerétrogadation du faisceau magnéto-cathodique que nous décrirons plus loin) l’impact des rayons cathodiques à l’endroit où se forme le dépôt.

Passage progressif du faisceau d’électrons de l’état magnéto-cathodique à

l’état cathodique. Influence de ce passage sur le faisceau d’ions.

-

Prenons le cas

d’un filament F et d’une fente p croisés donnant un faisceau magnéto-cathodique filiforme

et une trace ponctuelle sur l’écran E lorsque le champ magnétique est supérieur à 1000

gauss.

Lorsqu’on fait diminuer le champ jusqu’à 0, la section du faisceau d’électrons par un

écran à sulfure de zinc prend les formes indiquées sur la figure 5. Les différentes formes

correspondent à des valeurs du champ qui sont fortes pour (1), moyennes pour (2), faibles

Fig. 5. Fig. 6.

pour (3), nulles pour (4). Si ce faisceau est chargé d’atomes, l’expérience montre que le

dépôt de matière se fait suivant une ligne qui correspond à l’impact des électrons.

Le cas ( ~) réalise le phénomène de l’engagement d’atomes dans un faisceau cathodique

ordinaire (voir fig. 6).

Le n° 5 de la planche 1 représente un dépôt de sodium engagé dans un faisceau cathodique (H =- 0). Dans cette expérience, la fente était horizontale et le filament vertical

(voir fig. 6). Cette expérience manifeste la possibilité d’engager des atomes de vapeur dans

un faisceau cathodique aussi bien que dans un faisceau magnéto-cathodique. Ici, les expli-

(10)

7

cations, données précédemment, de l’engagement d’ions dans le faisceau magnéto-catho- dique disp~raissent, Il faut réellement admettre que lorsqu’un ion sodium est formé par le chocs avec un électron, quelque chose (qui ne peut plus ~tre le champ magnétique) le ma- in,

tient dans la direction du faisceau cathodique. Peut-être est,.ce une action électrostatique

exercée par le faisceau cathodique sur les ions. Notons qu’en effectuant cette’expérience de

passage de l’état (1) à l’état (4), nous espérions séparer les ions et les électrons, mais que

nous n’avons pu obtenir cette séparation.

Déviation électrostatique d’un faisceau cathodique chargé d’atomes. -

L’appareil ne devant plus comporter d’électroaimant, nous avons pu effectuer cette dévia- tion dans un tube plus long (10 cm). Une nappe cathodique horizontale passe entre deux

plateaux P et P’ (fig. 7) entre lesquels on peut établir un champ h. Elle rencontre un écran

E dont une moitié a été recouverte de sulfure de zinc.

En l’absence de champ, le faisceau d’électrons donne

une trace rectiligne a phosphorescente sur une moitié

de l’écran E. Si on charge le faisceau d’atomes, le dépôt se fait suivant a et a’, prolongement de a. Si on

dévie le faisceau cathodique de façon à l’amener en b .et si, ensuite, on le charge d’atomes, le dépôt matériel

se fait suivant b et b’, prolongement de 6. On s’atten-

drait évidemment dans ce cas à voir les ions se séparer

des électrons puisque les déviations pour les ions et pour les électrons doivent être dans le même rapport

1

....

ne e ,que les quantité zÀl, et mv 1

Il faut donc qu’il y ait entre le faisceau d’atomes .et le faisceau d’électrons une solidarité (peut-être de

nature électrostatique) suffisamment puissante pour

s’opposer à l’action séparatrice du champ électrosta- Fin. 1.

tique.

Une expérience de déviation, produite par un champ magnétique faible transversal, conduit aussi à une non-séparation des faisceaux.

II.

-

DÉGAGEMENT DES ATOMES ENGAGÉ8 DANS UN FAISCEAU ~iAG~~’f0°CA~’HA~~Qt~~ OU CATHODIQUE.

Les expériences précédentes semblaient indiquer chez les atomes engagés dans un flux

d électrons une solidarité étroite avec celui-ci et telle qu’elle leur permet de résister aux essais de séparation par des champs électromagnétiques extérieurs. Nous avons pu cepe~a* , dant effectuer cette séparation, c’est-à-dire le dégagement d’atomes primitivement engagés

dans le flux d’électrons, en réalisant des courbures très accentuées du faisceau autour d’axes de courbure transversaux à sa direction.

i. Rétrogradation dus faisceau magvéio-cathodiqae chargé d’atomes. -

Supposons qu’ayant réalisé un faisceau d’électrons magnéto-cathodiqnes filiforme, nous le fassions pénétrer dans un espace où le champ électrique est non pas nul comme dans les

.expériences décrites plus haut mais antagoniste pour les électrons. Prenons par exemple

le cas d’électrons lancés préalablement par 500 volts et introduisons entre P et P’ (fig. 8)

un champ antagoniste de 700 volts. La vitesse des électrons diminue (ainsi que le rayon de

leurs hélices) jusqu’au moment où cette vitesse est nulle. A partir de ce moment, ils rétro-

gradent en revenant sur leurs pas. Ils ne dépassent pas un certain point M où la densité

électronique doit être très grande. En ce point M, la courbure du faisceau est, si l’on peut dire, infinie. Cette rétrogradation peut être rendue visible si l’on a laissé dans l’appareil

un résidu gazeux suffisant pour que la trace bleue soit perceptible, on voit cette trace

(11)

8

s’arrêter entre les deux plateaux. La cessation de la lumière doit se produire à gauche du point M de rétrogradation véritable car les électrons cessent d’illuminer le gaz dès que leur vitesse devient trop petite. Si l’on a chargé le faisceau d’atomes, ceux-ci se dégagent et

viennent donner un dépôt sur le plateau P’. Dans cette expérience, le jet d’atomes échappé

Fig.[8.

du faisceau magnéto-cathodique donne le plusl souvent un dépôt ponctuel (Wo, Na). Les phénomènes dépendent cependant de la valeur du potentiel accélérateur et du ’potentiel

antagoniste.

Dans une expérience faite avec du tungstène avec 500 et 700 volts respectivement, pour

ces deux’potentiels, leidépôt de matière s’est fait sous forme d’un cercle bien délimité dont

le diamètre est à peu près 2 mm; c’est-à-dire que la trace n’était plus ponctuelle. (V, n° 2,

de la planche 1.) Ceci peut (s’expliquer (par le fait que, l’expérience étant réalisée dans’un champ accélérateur pour les ions positifs, ceux-ci ont pu prendre une vitesse notable sous

l’action de ce champ. Cette vitesse a pu prendre une composante transversale notable à la sortie du faisceau magnéto-cathodique, dans le choc contre le point de rétrogradation, et le

rayon de l’hélice décrite par ces ions peut être notable. La valeur du rayon décrit par un ion de tungstène lancé par une différence de potentiel de 100 volts est en effet de 3 cm au plus

dans un champ magnétique de ~. 000 gauss. Il ne s’agit que d’une valeur maxima réalisée

.

si toute la vitesse de l’ion était transversale, or elle est presque totalement longitudinale.

Un galvanomètre intercalé entre le filament et P’ manifeste l’existence d’un courant

correspondant au passage de charges positives circulant dans le sens du champ (i

=

6.f0-6 A.) Les atomes dégagés du faisceau sont donc bien à l’état d’ions positifs.

2. Rétrogradation d’un faisceau cathodique chargé d’atomes. - Si l’on fait la même expérience avec un faisceau cathodique, il n’y a plus de chances qu’on obtienne une rétrogradation du faisceau sur lui-même ; celui-ci n’étant plus astreint à suivre la ligne de

force magnétique qu’il occupe. On réalise, en général, une trajectoire parabolique dont la

courbure est grande au sommet. L’expérience (Wo) montre que les atomes sont alors

dégagés et donnent leur trace en a (fig. 9), les électrons aboutissent en b où leur arrivée

peut être rendue sensible par phosphorescence. Dans ces expériences, le dégagement est-il

dû au fait que la courbure du faisceau est grande ou au fait que la vitesse des électrons est nulle au point de forte courbure? Nous n’avons pu décider de ce point. Des expériences en

cours semblent montrer que le dégagement~peut s’effectuer encore dans d’autres conditions,

mais elles nécessitent encore quelques;contrôles.

Solidarité entre un faisceau d’électrons et les ions qui y sont engagés. - Cers

expériences semblent indiquer qu’il existe une solidarité inattendue entre le faisceau d’élec-

(12)

9 trons et les atomes plus ou moins ionisés qui y sont engagés. De quelle nature est-elle?

Avec des courants électroniques qui sont de l’ordre de un milliampère par mm" et une

vitesse v, produite par quelques centaines de volts, on peut se proposer, connaissant leur

vitesse, de calculer la densité d’électrons par unité de longueur, et de voir si l’attraction.

,

Fig. 9.

électrostatique exercée sur un ion placé dans le faisceau ou à son voisinage immédiat est.

suffisante pour le rappeler constamment au voisinage du faisceau en surmontant l’action d’un champ extérieur.

En fait une telle action électrostatique hi paraît suffisante, comme le montre un calcul

simple (t), pour contrebalancer l’action exercée sur l’électron par le champ extérieur h.

Mais supposant même que h1j ~ h, ,c’est-à-dire que l’arrachement soit impossible, il faut

encore compter avec la grandeur de la masse des atomes qui sont 40 à ~~0 000 fois plus

lourds que les électrons et qui vont exercer sur le faisceau commun des effets d’inertie.

Pour préciser par un ~exemple, supposons un électron dévié par un champ électrique

transversal et décrivant une trajectoire parabolique de faible courbure p.

En chaque point

iJ=1 En intégrant sur la longueur l des deux plateaux produisant le champ Il, on trouve qu’à la sortieidesfdeux plateaux /le faisceau sera dévié de

Supposons maintenant le faisceau’chargé ~d’atomes dans la proportion de i atome

pour p électrons, par unité de volume, La réaction transversale d’inertie de l’atome est

MV2, échangée avec p électrons, elle communiquera à chacun d’eux une force transversale.

p1 ,

P’.étant la?courbure du faisceau:commun.

111’ (1) M. Bauer, à la suite de la communication de

nos

résultats,

a

bien voulu faire

un

calcul détaillé de

cette action, il est d’accord

avec nous sur

la possibilité de réaliser

an

moyen du faisceau d’électrons

une

action électrostatique suffisante.

(13)

10

L’équation du mouvement sera alors, pour un électron.

En intégrant, on a

Le rapport expérimental

est pratiquement égal à l’unité. Ce serait une errenr de croire que le rapport

puisse être considéré égal à l’unité, c’est-à-dire que l’on ait

en vertu de la conservation de 1 énergies, (celle-ci s’exprime d’une autre manière, elle fait intervenir non pas le nombrez d’électrons par unité de volume, mais le nombre d’électrons

qui passent par seconde dans le faisceau).

z

L’interprétation la plus probable du fait que le rapport égale l’unité consiste en ceci:

i y

on doit avoir pratiquement

D’autre part, on doit avoir

Comme V est certainement au plus égal à v, on sera sûr que cette condition sera satis- faite quand p sera grand vis-à-vis du rapports. m Mais, en général, cette restriction sera

171

inutile. Regardons, par exemple, ce qui se passe si l’atome appris sa vitesse à la suite d’un choc mou avec un électron, c’est-à-dire si

J1V == mv;

il suffira alors que p ) >Il Î ; or, celte condition sera satisfaite si p >> ’/ 1.

Conclusion. - Ces expériences montrent la’possibilité d’engager dans un faisceau

magnéto-cathodique ou cathodique des atomes de nature diverse. Ces atomes manifestent

alors une solidarité étroite arec le faisceau d’électrons où ils sont engagés, ce qui leur

permet d’accompagner ce faisceau dans la plupart de ses déformations. Il nous a paru utile

de signaler l’existence de ces phénomènes sans toutefois en avoir une explication définitive.

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Ces expériences nous semblent en effet en suggérer de nouvelles. Il serait intéressant

notamment, de voir le comportement de ces atomes engagés dans un flux d’électrons lors-

qu’on fait réfléchir ce dernier sur une surface cristalline comme lorsqu’on étudié la réflexion

des ondes de de Broglie. Dans nos expériences, nous avons utilisé des vapeurs de corps solides susceptibles de laisser une trace matérielle persistante sur un écran : il faudrait

probablement, dans une expérience de réflexion cristalline, utiliser des atomes d’une subs- tance gazeuse difficilement condensable et l’observation serait peut-être beaucoup plus

difficile.

Notons également que la très grande densité d’électrons libres réalisée au point de rétrogradation d’un faisceau magnéto-cathodique nous paraît autoriser l’espoir que l’on

puisse étudier l’action de ces électrons, sur la lumière notamment. Nous avons entrepris quelques essais dans ce sens.

Ce travail a été effectué au Laboratoire de Physique de la Faculté des Sciences de l’Université de Bruxelles. Le Fonds National belge de la recherche scientifique a bien voulu

en subsidier la réalisation, Nous lui en exprimons notre reconnaissance.

Manuscrit reçu le 17 Novembre 1930.

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