Table des mati` eres
0 Introduction g´ en´ erale 2
1 Notations et pr´ eliminaires 5
1.1 Notations . . . . 5
1.2 Quelques notions de mesurabilit´ e . . . . 6
1.3 La distance de Hausdorff . . . . 9
1.4 Multi-applications et s´ elections . . . . 11
1.5 Mesurabilit´ e des multi-applications . . . . 12
1.6 Multi-applications Lipschitziennes et pseudo-Lipschitziennes . . . . 19
1.7 Concepts de continuit´ e des multi-applications . . . . 19
1.8 Quelques r´ esultats de convergence . . . . 21
1.9 Quelques r´ esultats de compacit´ e . . . . 22
1.10 Lemme de Gronwall . . . . 22 2 Inclusion diff´ erentielle du premier ordre gouvern´ ee par un op´ erateur
maximal monotone et une perturbation Lipschitzienne 24 3 Inclusion diff´ erentielle du premier ordre gouvern´ ee par un op´ erateur
maximal monotone et une perturbation pseudo-Lipschitzienne 53
Chapitre 0
Introduction g´ en´ erale
La th´ eorie des ´ equations diff´ erentielles (univoques et multivoques) d’´ evolution non lin´ eaire, ceux qui sont r´ egis par la classe des op´ erateurs maximaux monotones a ´ et´ e l’objet de nombreuses ´ etudes faites dans les derni` eres ann´ ees. Comme connue de la th´ eorie de Hill- Yosida, qu’ ´ etant donn´ ee une condition initial u 0 ∈ D(A), il existe une solution univoque du probl` eme
(1)
˙
u(t) = −Au(t) + f (t), t > 0, u(0) = u 0 ,
o` u A : D(A) ⊂ H → H est un op´ erateur univoque maximal monotone sur un espace de Hilbert et f ∈ C 1 H ( R ).
Dans le cas multivoque, c’est ` a dire, pour des inclusions diff´ erentielles, les probl` emes gouvern´ es par les op´ erateurs maximaux monotones trouvent leurs motivations dans diff´ erents domaines, en m´ ecanique, ´ elastoplasticit´ e, contrˆ ole optimal, ´ econom´ etrie, etc...et englobent diff´ erentes classes de probl` emes diff´ erentiels. Ce type a ´ et´ e ´ etudi´ e lorsque A ne d´ epend pas du temps, par H. Br´ ezis (voir [13]) qui a utilis´ e la m´ ethode de r´ egularisation de Yosida pour d´ emontrer l’existence d’une solution univoque Lipschitzienne de l’´ equation
− u(t) ˙ ∈ Au(t) + f (t) p.p.t ∈ [0, T ],
o` u f ∈ L 1 H ([0, T ]), appel´ ee perturbation du probl` eme. Mitieri et Vrabi [22] on montr´ e
0. Introduction g´ en´ erale
l’existence de solution int´ egrale dans un espace de Banach. Le travail de Br´ ezis ` a ´ et´ e g´ en´ eralis´ e par Attouch and Damlamian [2], o` u la perturbation univoque a ´ et´ e remplac´ e par une multi-application F semi-continue sup´ erieurement ` a valeurs convexes de la forme
(2)
− u(t) ˙ ∈ Au(t) + F (t, u(t)), p.p. t ∈ [0, T ], u(0) = u 0 ,
et a ´ et´ e ´ etudi´ e par de nombreux auteurs (voir [11], [13] et [23], principalement pour le cas o` u F est ` a valeurs convexes).
L’existence de solutions du probl` eme (2) pour F semi-continue inf´ erieurement a ´ et´ e prouv´ e par Colombo, Fonda et Ornelas [15], et par Mitidieri and Vrabie [22], dans un espace de dimension finie et infinie respectivement.
Dans le cas o` u A d´ epend du temps, Ahmed Gamal [2], a trait´ e le probl` eme (2), en prenant comme perturbation une multi-application uniform´ ement continue et ` a valeurs non vides compactes, et dans [21], les auteurs ont montr´ e l’existence de solution ` a variation born´ ee et absolument continue pour le probl` eme sans perturbation avec une condition utilisant une pseudo-distance.
Ce m´ emoire est consacr´ e ` a l’´ etude de l’existence de solution pour les probl` emes d’´ evolutions gouvern´ es par les op´ erateurs maximaux monotones avec des perturbations v´ erifiant des conditions de Lipschitz. Il comprend trois chapitre.
Le premier chapitre rappelle les notions essentielles et les r´ esultats de base concernant les multi-applications, que nous avons utilis´ e tout au long de ce travail.
Le deuxi` eme chapitre est consacr´ e ` a l’existence de solutions absolument continues pour une inclusion diff´ erentielle du premier ordre gouvern´ ee par un op´ erateur maximal monotone dans un espace de dimension finie de la forme
(3)
− u(t) ˙ ∈ A(t)u(t) + F (t, u(t)), p.p. t ∈ [0, T ],
u(0) = u 0 ,
0. Introduction g´ en´ erale
o` u F : [0, T ] × E ⇒ E est une multi-application v´ erifiant la condition de Lipschitz par rapport ` a la deuxi` eme variable.
Le troisi` eme chapitre g´ en´ eralise le r´ esultat du deuxi` eme chapitre en traitant l’existence
de solutions absolument continues pour le probl` eme (3) o` u la condition de Lipschitz est
remplac´ ee par celle de pseudo-Lipschitz.
Chapitre 1
Notations et pr´ eliminaires
L’objectif de ce chapitre est de donner des notations de base, quelques r´ esultats fonda- mentaux sur les multi-applications, des th´ eor` emes principaux concernant la convergence et la compacit´ e, qui seront utilis´ ees dans la suite de ce travail.
1.1 Notations
Soient E un espace de Banach, E 0 son dual topologique, h., .i E,E
0leur produit de dualit´ e, et k.k la norme de E.
Dans tout ce qui suit, nous d´ esignerons par - σ(E, E 0 ) la topologie faible sur E.
- σ(E 0 , E) la topologie faible ∗ sur E 0 .
- B E ou B E (0, 1) la boule unit´ e ferm´ ee de E, d´ efinie par B E (0, 1) = {x ∈ E : kxk ≤ 1}.
- Si A est un sous ensemble de E alors A est la fermeture de A.
- δ(., A) la fonction indicatrice de A, d´ efinie par δ(x, A) =
0 si x ∈ A,
+∞ si x 6∈ A.
1.2. Quelques notions de mesurabilit´ e
- La fonction polaire de δ(., A) appel´ ee aussi fonction d’appui de A, est la fonction δ ∗ (., A), d´ efinie sur E 0 par
δ ∗ (x 0 , A) = sup
x∈A
hx 0 , xi, ∀x 0 ∈ E 0 .
- 1 A la fonction caract´ eristique d’une partie A d’un ensemble donn´ e, d´ efinie par
1 A (x) =
1 si x ∈ A, 0 si x 6∈ A.
1.2 Quelques notions de mesurabilit´ e
Les r´ esultats suivants sont pris de la r´ ef´ erence [5].
D´ efinition 1.1 Soient X un ensemble non vide, Σ une famille de sous ensembles de X.
Alors Σ est dite une tribu sur X si 1. ∅ ∈ Σ,
2. A ∈ Σ ⇒ X \ A ∈ Σ, 3. A n ∈ Σ, ∀n ∈ N ⇒ S
n
A n ∈ Σ.
Le couple (X, Σ) est appel´ e espace mesurable, et les ´ el´ ements de Σ sont appel´ es ensembles mesurables.
Si la troisi` eme relation est vraie pour les unions finies seulement, on dit que Σ est une alg` ebre sur X.
Si X est un espace topologique, la tribu Bor´ elienne sur X not´ ee B(X), est la plus petite tribu contenant la topologie de X.
D´ efinition 1.2 Soient (X 1 , Σ 1 ), (X 2 , Σ 2 ) deux espaces mesurables et g une fonction d´ efinie sur X 1 ` a valeurs dans X 2 , on dit que g est (Σ 1 , Σ 2 )-mesurable si pour tout A ∈ Σ 2 , g −1 (A) ∈ Σ 1 .
Si X 2 est un espace topologique, une fonction (Σ 1 , B(X))-mesurable est dite fonction
Bor´ elienne.
1.2. Quelques notions de mesurabilit´ e
D´ efinition 1.3 Soit (X, Σ) un espace mesurable et M un espace m´ etrique. Alors une fonction g : X → M est dite fortement mesurable ou Bochner mesurable si g est (Σ, B(M ))- mesurable et g(X) est s´ eparable.
D´ efinition 1.4 Soit (X, Σ) un espace mesurable et M un espace m´ etrique, on dit que la fonction f : X → M est Σ-´ etag´ ee (resp. d´ enombrablement Σ-´ etag´ ee) si f est (Σ, B(X))- mesurable et f (X) fini (resp. d´ enombrable).
Lemme 1.1 Sous les notations de la d´ efinition 1.4, nous avons les caract´ erisations sui- vantes :
– f est Bochner mesurable,
– il existe une suite de fonctions Σ-´ etag´ ees d´ efinies sur X ` a valeurs dans M , conver- geant simplement vers f,
– il existe une suite de fonctions d´ enombrablement Σ-´ etag´ ees d´ efinies sur X ` a valeurs dans M , convergeant uniform´ ement sur X vers f.
On donne dans la suite quelques notions sur les mesures.
D´ efinition 1.5 Soit (X, Σ) un espace mesurable. Alors l’application ν : Σ → R est une mesure sur X si
1. ν(∅) = 0, 2. ν( S
n
A n ) = P
n
ν(A n ), pour toute suite d´ enombrable (A n ) d’´ el´ ements de Σ disjoints deux ` a deux .
Le triplet (X, Σ, ν) est appel´ e espace mesur´ e.
Si ν(A) ≥ 0, pour tout A ∈ Σ, on dit que ν est une mesure positive et on note ν ≥ 0, ou que l’espace (X, Σ, ν) est positif.
Si ν(A) < ∞, pour tout A ∈ Σ, on dit que ν est une mesure finie ou que l’espace (X, Σ, ν) est fini.
Si X est un espace topologique, la mesure ν : B(X) → R est appel´ ee mesure Bor´ elienne.
On dit que ν est une mesure de probabilit´ e si ν(X) = 1.
D´ efinition 1.6 Soit X un espace topologique s´ epar´ e et ν une mesure Bor´ elienne. Alors ν est dite r´ eguli` ere si pour tout A ∈ B(X) et tout ε > 0, il existe un ouvert C et un ferm´ e G de X, tels que G ⊂ A ⊂ C et ν(C\G) ≤ ε.
Une mesure Bor´ elienne finie et r´ eguli` ere est appel´ ee mesure de Radon.
1.2. Quelques notions de mesurabilit´ e
D´ efinition 1.7 Soit (X, Σ, ν) un espace mesur´ e avec ν ≥ 0. Soit Z un sous ensemble de X, on dit que Z est ν-n´ egligeable ou n´ egligeable (s’il n’y a pas confusion), s’il existe A ∈ Σ tel que Z ⊂ A et ν(A) = 0.
On dit qu’une propri´ et´ e sur X est vraie ν-presque partout (ν.p.p), si l’ensemble o` u elle n’est pas v´ erifi´ ee est ν-n´ egligeable.
la tribu ν-compl´ et´ ee de Σ not´ ee Σ ν est la tribu engendr´ ee par Σ et les ensembles ν- n´ egligeables, c’est ` a dire
Σ ν = {A ∪ Z/ A ∈ Σ et Z ensemble ν-n´ egligeable}.
La tribu Σ est dite compl` ete si Σ = Σ ν , c’est ` a dire, si tout ensemble ν-n´ egligeable appar- tient ` a Σ.
D´ efinition 1.8 Soit (X, Σ, ν) un espace mesur´ e avec ν finie. Notons Σ ∗ := Σ ν et soit ν ∗ : Σ ∗ → R d´ efinie par ν ∗ (A ∪ Z ) = ν(A), pour tout A ∈ Σ et tout ensemble Z ν-n´ egligeable. Alors (X, Σ ∗ , ν ∗ ) est un espace mesur´ e avec ν ∗ finie et compl` ete et on a ν ∗ = ν sur Σ.
(X, Σ ∗ , ν ∗ ) est appel´ e l’extension de Lebesgue de l’espace mesur´ e (X, Σ, ν).
Th´ eor` eme 1.1 Soient X un espace topologique compact, Σ une alg` ebre sur X et ν : Σ → R une fonction additive, r´ eguli` ere et born´ ee.
Soit Σ e la plus petite tribu sur X contenant Σ. Alors il existe une mesure unique e ν : Σ e → R r´ eguli` ere, born´ ee et qui prolonge ν ` a Σ. e
Mesure de Borel et mesure de Lebesgue sur R
Soient t 0 , t 1 deux nombres r´ eels tels que t 0 < t 1 , J = [t 0 , t 1 ] et Σ la famille des sous ensembles de J de la forme {t 0 } = [t 0 , t 0 ], ]t 0 , t 00 ], pour t 0 ≤ t 0 ≤ t 00 ≤ t 1 , et les unions finies de ces intervalles. Il est clair que Σ est une alg` ebre sur J .
D´ efinissons ν : Σ → R par
ν({t 0 }) = 0, ν(]t 0 , t 00 ]) = t 00 − t 0 et ν(
k
[
j=1
A j ) =
k
X
j=1
ν(A j ), avec k ∈ N et A j des intervalles disjoints de la forme consid´ er´ ee.
La mesure ν est une mesure additive, r´ eguli` ere et born´ ee. Par le Th´ eor` eme 1.1, elle admet
1.3. La distance de Hausdorff
une unique extension ` a Σ qui est la plus petite tribu sur e J contenant Σ, et qui n’est autre que la tribu Bor´ elienne B(J ).
Cette extension not´ ee e ν est appel´ ee la mesure de Borel sur J .
Soit (J, Σ ∗ , ν ∗ ) l’extension de Lebesgue de (J, Σ, e ν). Alors les ´ e el´ ements de Σ ∗ sont appel´ es ensembles Lebesgue-mesurables de J et ν ∗ est la mesure de Lebesgue sur J .
Dans la suite de ce travail, pour tout ensemble compact I de R , on note par - L(I) la tribu de Lebesgue sur I,
- µ ou dt la mesure de Lebesgue,
- L 1 E (I) l’espace des applications Lebesgue Bochner-int´ egrables d´ efinies sur I ` a va- leurs dans l’espace de Banach E, c’est ` a dire, les applications f Lebesgue Bochner- mesurables et telles que
Z
I
f dµ est finie,
- C E (I) l’espace de toutes les applications continues u : I → E muni de la norme sup kuk C
E(I) = sup
t∈I
ku(t)k,
- W E 1,1 (I ) l’espace des applications absolument continues u : I → E ayant une d´ eriv´ ee faible dans L 1 E (I).
1.3 La distance de Hausdorff
D´ efinition 1.9 Soient A, B deux sous ensembles d’un espace m´ etrique (X, d), l’´ ecart entre A et B est d´ efini par
e(A, B) = sup
a∈A
d(a, B), avec
d(a, B) = inf
b∈B d(a, b), et la distance de Hausdorff entre A et B est d´ efinie par
H(A, B ) = max(e(A, B ), e(B, A)).
1.3. La distance de Hausdorff
Propri´ et´ es ´ el´ ementaires 1. e(A, ∅) = ∞ si A 6= ∅, 2. e(∅, B) = 0,
3. e(A, B ) = 0 ⇔ A ⊂ B,
4. e(A, B ) ≤ e(A, C) + e(C, B), C un sous ensemble de X, 5. H(A, B) = 0 ⇔ A = B,
6. H(A, B) ≤ H(A, C) + H(C, B),
7. |d(x, A) − d(x, B)| ≤ H(A, B), ∀x ∈ X.
Preuve de 7.
En effet, nous avons
kx − ak ≤ kx − bk + kb − ak, ∀(a, b) ∈ A × B, donc
a∈A inf kx − ak ≤ kx − bk + inf
a∈A kb − ak, ∀b ∈ B ceci implique
d(x, A) ≤ kx − bk + d(b, A), ∀b ∈ B
≤ inf
b∈B kx − bk + inf
b∈B d(b, A)
= d(x, B) + inf
b∈B d(b, A)
≤ d(x, B) + sup
b∈B
d(b, A)
= d(x, B) + e(B, A)
≤ d(x, B) + H(A, B ), donc
d(x, A) − d(x, B) ≤ H(A, B), d’autre part, nous avons
kx − bk ≤ kx − ak + ka − bk, ∀(a, b) ∈ A × B, donc
b∈B inf kx − bk ≤ kx − ak + inf
b∈B ka − bk, ∀a ∈ A
1.4. Multi-applications et s´ elections
implique
d(x, B) ≤ kx − ak + d(a, B)
≤ inf
a∈A kx − ak + inf
a∈A d(a, B)
= d(x, A) + inf
a∈A d(a, B)
≤ d(x, A) + sup
a∈A
d(a, B)
= d(x, A) + e(A, B )
≤ d(x, A) + H(A, B), donc
−H(A, B) ≤ d(x, A) − d(x, B), c’est ` a dire,
|d(x, A) − d(x, B)| ≤ H(A, B), ∀ x ∈ X.
Notons par P f (X), l’ensemble des parties ferm´ ees de X, alors P f (X) muni de la distance de Hausdorff H, est un espace m´ etrique.
Rappelons les propri´ et´ es suivantes
– Si (X, d) est un espace m´ etrique complet, alors (P f (X), H) l’est aussi.
– Si X est s´ eparable, l’ensemble des parties compactes de X, not´ e P k (x) muni de H est aussi s´ eparable.
1.4 Multi-applications et s´ elections
Pour une ´ etude d´ etaill´ ee des multi-applications et s´ elections on peut se r´ ef´ erer ` a [6].
D´ efinition 1.10 Soient X, Y deux ensembles non vides. Une multi-application (ou fonc- tion multivoque) F d´ efinie sur X ` a valeurs dans Y est une application qui ` a chaque ´ el´ ement x ∈ X associe un sous ensemble F (x) de Y , on note F : X ⇒ Y ou F : X → P (Y ), (P (Y ) est l’ensemble des parties de Y ).
Le domaine, le graphe et l’image de la multi-application F : X ⇒ Y sont donn´ es respec- tivement par
D(F ) := Dom(F ) = {x ∈ X : F (x) 6= ∅},
gph(F ) = {(x, y) ∈ X × Y : x ∈ D(F ), y ∈ F (x)},
1.5. Mesurabilit´ e des multi-applications Im(F ) = [
x∈D(F )
F (x).
D´ efinition 1.11 Soit F : X ⇒ Y une multi-application. On appelle s´ election de F toute application f : X → Y v´ erifiant
f (x) ∈ F (x), ∀x ∈ X.
1.5 Mesurabilit´ e des multi-applications
Pour plus de d´ etails sur la mesurabilit´ e des multi-applications on peut se r´ ef´ erer ` a [6]
et [14].
D´ efinition 1.12 Soient (T, Σ) un espace mesurable, X un espace m´ etrique et Γ : T ⇒ X.
On dit que Γ est (Σ, B(X))-mesurable ou tout simplement Σ-mesurable, si pour tout ouvert V de X,
Γ −1 (V ) = {t ∈ T : Γ(t) ∩ V 6= ∅} ∈ Σ.
Proposition 1.1 Soient (T, Σ) un espace mesurable, X un espace m´ etrique s´ eparable et soit F : T ⇒ X une multi-application.
Alors les assertions suivantes sont ´ equivalentes (i) F est Σ-mesurable,
(ii) pour chaque x ∈ X, la fonction d x : T → R d´ efinie par d x (t) = d(x, F (t)) est Σ-mesurable.
Lemme 1.2 Soient (T, Σ) un espace mesurable, X un espace m´ etrique complet s´ eparable et Γ : T ⇒ X une multi-application ` a valeurs non vides ferm´ ees. Consid´ erons les pro- pri´ et´ es suivantes
(i) Γ −1 (B) ∈ Σ, pour tout Bor´ elien B de X, (ii) Γ −1 (C) ∈ Σ, pour tout ferm´ e C de X, (iii) Γ −1 (V ) ∈ Σ, pour tout ouvert V de X,
(iv ) il existe une suite (σ n ) de s´ elections mesurables de Γ telle que
∀t ∈ T, Γ(t) = {σ n (t)} n∈ N ,
(v ) ∀x ∈ X, la fonction distance d(x, Γ(.)) est mesurable,
1.5. Mesurabilit´ e des multi-applications
(vi) le graphe de Γ appartient ` a Σ ⊗ B(X).
Alors (i) ⇒ (ii) ⇒ (iii) ⇒ (iv) ⇒ (v) ⇒ (vi).
Si Γ est ` a valeurs non vides compl` etes alors (iii) ⇔ (v) ⇔ (iv).
Si Γ est ` a valeurs non vides compactes alors (iii) ⇒ (i).
Remarque 1.1 la suite (σ n ) dans la propri´ et´ e (iv) est appel´ ee une repr´ esentation de Castaing de la multi-application Γ.
Lemme 1.3 Soit (T, Σ, ν) un espace mesur´ e avec ν ≥ 0, σ-finie et Σ ν-compl` ete. Soient X un espace m´ etrique complet et Γ : T ⇒ X une multi-application ` a valeurs non vides ferm´ ees, alors
(i) ⇔ (ii) ⇔ (iii) ⇔ (iv) ⇔ (v) ⇔ (vi).
Proposition 1.2 Soient (T, Σ) un espace mesurable, X 1 , X 2 deux espaces m´ etriques s´ eparables, F 1 : T ⇒ X 1 et F 2 : T ⇒ X 2 . Soit F : T ⇒ X 1 × X 2 la multi-application d´ efinie par F (t) = F 1 (t) × F 2 (t).
Si F 1 et F 2 sont Σ-mesurables, alors F est Σ-mesurable.
La r´ eciproque a lieu aussi quand F 1 et F 2 sont ` a valeurs non vides.
Proposition 1.3 Soit (T, Σ) un espace mesurable, et soit (F j ) j∈J une famille de multi- applications Σ-mesurables d´ efinies sur T ` a valeurs dans X.
1. Si J est d´ enombrable, alors la multi-application F : T ⇒ X d´ efinie par F (t) = S
j∈J
F j (t) est Σ-mesurable.
2. Si J est fini et X un espace de Banach s´ eparable, alors la multi-application G : T ⇒ X d´ efinie par G(t) = P
j∈J
F j (t) est Σ-mesurable.
3. Si X est un espace topologique, et H 1 : T ⇒ X une multi-application Σ-mesurable, alors la multi-application H 2 : T ⇒ X d´ efinie par H 2 (t) = H 1 (t) est Σ-mesurable.
Th´ eor` eme 1.2 (Th´ eor` eme d’existence de s´ elections mesurables).
Soient (T, Σ) un espace mesurable, X un espace m´ etrique complet s´ eparable et
F : T ⇒ X une multi-application Σ-mesurable ` a valeurs ferm´ ees non vides. Alors F admet au moins une s´ election mesurable.
Th´ eor` eme 1.3 (Repr´ esentation de Castaing).
Soient (T, Σ) un espace mesurable, (X,d) un espace m´ etrique s´ eparable complet. Soit
1.5. Mesurabilit´ e des multi-applications
F : T ⇒ X une multi-application ` a valeurs ferm´ ees non vides. Alors, F est Σ-mesurable si et seulement si Dom(F ) ∈ Σ et il existe une suite (f n ) n d’applications Σ-mesurables (f n : Dom(F ) → X) telle que pour chaque t ∈ Dom(F ) on ait F (t) = (f n (t)) n .
On dit que (f n ) n est une repr´ esentation de Castaing de F . D´ emonstration.
Comme Dom(F ) = F −1 (X), on peut supposer, sans perdre de g´ en´ eralit´ e, que Dom(F ) = T .
⇐ / F (t) = S
n
{f n (t)} = {f n (t)} n .
la muli-application G d´ efinie par G(t) = S
n
f n (t) est Σ-mesurable puisque, pour tout ouvert V de X, G −1 (V ) = S
n
f n −1 (V ), et donc G = F est mesurable.
⇒ /
Soit (x k ) k une suite fix´ ee, dense dans X (le choix d’une telle suite est possible grˆ ace ` a la s´ eparabilit´ e de X). Consid´ erons pour chaque (k, j) ∈ N 2 la multi-application
G k,j : T ⇒ X
d´ efinie par
G i,j (t) =
F (t) ∩ B(x k , 2 1
j), si t ∈ F −1 (B(x k , 2 1
j))
F (t), sinon,
et la multi-application F k,j : T ⇒ X d´ efinie par F k,j (t) = G k,j (t). La muli-application F k,j
est ` a valeurs ferm´ ees non vides et elle est Σ-mesurable, du fait que G k,j est Σ-mesurable.
1.5. Mesurabilit´ e des multi-applications
En effet, pour tout ouvert V de X
G −1 k,j (V ) = {t ∈ T : G −1 k,j (t) ∩ V 6= ∅}
= {t ∈ F −1 (B(x k , 1
2 j )) : F (t) ∩ B(x k , 1
2 j ) ∩ V 6= ∅}
S {t ∈ (T \ F −1 (B(x k , 1
2 j ))) : F (t) ∩ V 6= ∅}
= [F −1 (B(x k , 1
2 j )) ∩ F −1 (B (x k , 1
2 j ) ∩ V )]
S [(T \F −1 (B(x k , 1
2 j ))) ∩ F −1 (V )] ∈ Σ puisque F est Σ-mesurable. Par cons´ equent F k,j est Σ-mesurable.
La multi-application F k,j est Σ-mesurable ` a valeurs ferm´ ees, d’apr` es le Th´ eor` eme 1.3, elle admet une s´ election Σ-mesurable qu’on note f k,j , i.e., f k,j (t) ∈ F k,j (t), ∀t ∈ T .
Montrons que F (t) = S
(k,j)
f k,j (t).
Nous avons, f k,j (t) ∈ F k,j (t), ∀t ∈ T ⇒ S
(k,j)
f k,j (t) ⊂ S
(k,j)
F k,j (t) ⊂ F (t), ∀t ∈ T . Montrons la deuxi` eme inclusion, c’est ` a dire, F (t) ⊂ S
(k,j)
f k,j (t).
Fixons t ∈ T, x ∈ F (t) et ε > 0. Choisissons un entier j tel que 1 2 j < ε
2 , et choisissons un entier k tel que d(x k , x) < 2 1
j, (un tel choix est possible grˆ ace ` a la densit´ e de (x k ) k dans X).
Nous avons alors, x ∈ B(x k , 2 1
j) ∩ F (t), c’est ` a dire, t ∈ F −1 (B(x k , 2 1
j)), d’o` u F k,j (t) = F (t) ∩ B (x k , 2 1
j) ⊂ B k (x k , 2 1
j), et donc f k,j (t) ∈ B(x k , 2 1
j) ce qui implique
d(x, f k,j (t)) ≤ d(x, x k ) + d(x k , f k,j (t))
< 1 2 j + 1
2 j
= 2
2 j
< ε par suite
x ∈ [
(k,j)
f k,j (t)
1.5. Mesurabilit´ e des multi-applications
et donc
F (t) ⊂ [
(k,j)
f k,j (t).
On conclut alors que F (t) = {f k,j } (k,j) .
Th´ eor` eme 1.4 Soient (T, Σ) un espace mesurable, E un espace de Banach. Soient F : T × E ⇒ E une multi-application mesurable et u : T → E une application Σ-mesurable.
Alors, la multi-application t 7→ F (t, u(t)) est Σ-mesurable.
D´ emonstration.
Soit l’application f : T → T × E d´ efinie par f (t) = (t, u(t)) et soit V ∈ Σ ⊗ B(E), V = V 1 × V 2 , avec V 1 ∈ Σ et V 2 ∈ B(E).
f −1 (V ) = {t ∈ T : f(t) ∈ V }
= {t ∈ T : (t, u(t)) ∈ V 1 × V 2 }
= {t ∈ T : t ∈ V 1 } ∩ {t ∈ T : u(t) ∈ V 2 }
= V 1 ∩ u −1 (V 2 ) ∈ Σ puisque V 1 ∈ Σ et u est (Σ, B(E))-mesurable.
Consid´ erons la multi-application H = F (., u(.)) : T ⇒ E d´ efinie par H(t) = F (t, u(t)) = F (f (t)).
Soit W un ouvert de E, on a
H −1 (W ) = {t ∈ T : H(t) ∩ W 6= ∅}
= {t ∈ T : F (t, u(t)) ∩ W 6= ∅}
= {t ∈ T : F (f (t)) ∩ W 6= ∅}
= {t ∈ T : f(t) ∈ F −1 (W )}
= f −1 (F −1 (W )),
1.5. Mesurabilit´ e des multi-applications
comme F est mesurable on a F −1 (W ) ∈ Σ ⊗ B(E) est puisque f est mesurable on obtient f −1 (F −1 (W )) ∈ Σ, c’est ` a dire, H −1 (W ) ∈ Σ. Par cons´ equent F (., u(.)) est Σ-mesurable.
Th´ eor` eme 1.5 Soit (T, Σ, µ) un espace mesur´ e avec Σ µ-compl` ete et µ σ-finie. Soit E un espace de Banach s´ eparable et soient f : T → E une application mesurable et ρ : T → R +
une fonction mesurable. Alors
1. t 7→ B E (f(t), ρ(t)) est une multi-application Σ-mesurable.
2. De plus, si la multi-application Γ : T ⇒ E ` a valeurs ferm´ ees non vides et mesurable, alors la multi-application G d´ efinie par
t 7→ G(t) = {x ∈ Γ(t)/ kf (t) − xk ≤ (1 + α)d(f (t), Γ(t))}
est ` a valeurs ferm´ ees non vides et Σ-mesurable, α ´ etant un r´ eel strictement positif.
D´ emonstration.
1. Soit (x n ) une suite fix´ ee, dense dans la boule unit´ e de E (le choix d’une telle suite est possible grˆ ace ` a la s´ eparabilit´ e de l’espace E).
Posons, pour tout n ∈ N , σ n (t) = f (t) + ρ(t)x n .
L’application σ n est mesurable (grˆ ace ` a la mesurabilit´ e de f et ρ) et B E (f(t), ρ(t)) = f (t) + ρ(t)B E (0, 1) = {f(t) + ρ(t)x n } = {σ n (t)/n ∈ N }. Par suite {σ n (t)} n est une repr´ esentation de Castaing de B E (f (t), ρ(t)). Par cons´ equent l’application t 7→
B E (f (t), ρ(t)) est mesurable.
2. Remarquons que la multi-application G est ` a valeurs ferm´ ees non vides.
En effet, pour tout t ∈ T , d(f(t), Γ(t)) = inf
x∈Γ(t) kf (t) − xk, alors
∀ε > 0, ∃ x ε ∈ Γ(t) tel que kf(t) − x ε k < d(f (t), Γ(t)) + ε,
en particulier pour ε = α d(f(t), Γ(t)), avec α un r´ eel strictement positif, on obtient
1.5. Mesurabilit´ e des multi-applications
l’existence de x α ∈ Γ(t) tel que
kf (t) − x α k ≤ d(f(t), Γ(t)) + αd(f(t), Γ(t))
= (1 + α)d(f(t), Γ(t)) d’o` u la non vacuit´ e de G(t) pour tout t ∈ T .
Montrons maintenant que G est ` a valeurs ferm´ ees.
Soit t ∈ T et soit (v n ) une suite de G(t) telle que v n → v quand n → ∞. v n ∈ G(t), c’est ` a dire, v n ∈ Γ(t) et kf (t) − v n k ≤ (1 + α)d(f (t), Γ(t)), Γ ` a valeurs ferm´ ees alors v ∈ Γ(t) et
kf (t) − vk ≤ kf(t) − v n k + kv n − vk
≤ (1 + α)d(f (t), Γ(t)) + kv n − vk
et comme kv n − vk → 0 quand n → ∞, on obtient kf (t) − vk ≤ (1 + α)d(f(t), Γ(t)), et donc G est ` a valeurs ferm´ ees.
D’autre part, nous avons
gph(G) = {(t, x) : x ∈ G(t)}
= {(t, x) : x ∈ Γ(t) et kf(t) − xk ≤ (1 + α)d(f (t), Γ(t))}
= {(t, x) : x ∈ Γ(t)} ∩ {(t, x) : kf(t) − xk ≤ (1 + α)d(f (t), Γ(t))}
= {(t, x) : x ∈ Γ(t)} ∩ {(t, x) : x ∈ B E (f(t), (1 + α)d(f (t), Γ(t)))}
= gph(Γ) ∩ gph(B E (f (.), ρ(.))), o` u ρ(t) = (1 + α) d(f(t), Γ(t)).
Comme Σ est une tribu µ-compl` ete et comme Γ est mesurable, on conclut par le Lemme 1.3, que gph(G) ∈ Σ ⊗ B(E). En effet,
Γ ´ etant mesurable ` a valeurs non vides ferm´ ees dans E, donc ses valeurs sont compl` etes,
1.6. Multi-applications Lipschitziennes et pseudo-Lipschitziennes
par le Lemme 1.2, on obtient la mesurabilit´ e de la fonction distance d(x, Γ(.)), ∀x ∈ E, or f est mesurable. Par cons´ equent d(f (.), Γ(.)) est mesurable, c’est ` a dire ρ(.) est mesurable.
Par la premi` ere partie de ce th´ eor` eme on conclut que gph(B E (f(.), ρ(.)) ∈ Σ ⊗ B(E) et donc gph(G) ∈ Σ ⊗ B(E), c’est ` a dire, G est mesurable.
1.6 Multi-applications Lipschitziennes et pseudo-Lipschitziennes
D´ efinition 1.13 Soient E, Z deux espaces norm´ es et soit F : E ⇒ Z une multi- application. On dit que F est Lipschitzienne autour de x ∈ E si il existe une constante positive l et un voisinage U ⊂ D(F ) de x tels que
∀x 1 , x 2 ∈ U, F (x 1 ) ⊂ F (x 2 ) + lkx 1 − x 2 kB Z . Dans ce cas on dit aussi que F est Lipschitzienne sur U .
Elle est Lipschitzienne sur E si il existe l positive tel que
∀x 1 , x 2 ∈ D(F ), F (x 1 ) ⊂ F (x 2 ) + lkx 1 − x 2 kB Z .
D´ efinition 1.14 Soit (T, Σ, µ) un espace mesur´ e avec Σ µ-compl` ete et µ σ-finie. Soient E, Z deux espaces norm´ es, X ⊂ T × E et soit F : T × E ⇒ Z une multi-application ` a valeurs non vides. On dit que F est globalement pseudo-Lipschitzienne sur X si il existe β ≥ 0 et k ∈ L 1 E (T, µ) tels que pour tout N > 0
F (t, x) ∩ N B Z ⊂ F (t, x 0 ) + (k(t) + βN )kx − x 0 kB Z , Pour tous (t, x), (t, x 0 ) ∈ X.
1.7 Concepts de continuit´ e des multi-applications
Enon¸cons les propri´ ´ et´ es suivantes, et pour plus de d´ etails on peut se r´ ef´ erer ` a [4].
D´ efinition 1.15 Soient X, Y deux espaces m´ etriques et F : X ⇒ Y . On dit que F est continue (resp. lipschitzienne de rapport λ > 0), si pour tout x ∈ X nous avons
lim
x
0→x H(F (x), F (x 0 )) = 0
1.7. Concepts de continuit´ e des multi-applications
(resp. pour tous x, x 0 ∈ X nous avons
H(F (x), F (x 0 )) ≤ λd X (x, x 0 ).
H est la distance de Hausdorff et d X la m´ etrique de X.
D´ efinition 1.16 Soit T > 0 et C : [0, T ] ⇒ Y . On dit que C est absolument continue si pour tout y ∈ Y et tous t, t 0 ∈ [0, T ], nous avons
|d(y, C(t)) − d(y, C(t 0 ))| ≤ |a(t) − a(t 0 )|, (1.1) o` u a : [0, T ] → R + est une fonction absolument continue satisfaisant a(t) ˙ 6= 0, p.p. sur [0, T ].
Observons que la relation (1.1) nous donne pour t ≥ t 0 ,
|d(y, C(t)) − d(y, C(t 0 ))| ≤ Z t
t
0| a(s)|ds. ˙
On peut alors supposer, (en rempla¸ cant a ˙ par | a| ˙ si c’est n´ ecessaire), que a(t) ˙ ≥ 0, ∀ t ∈ [0, T ].
Rappelons la d´ efinition d’une fonction absolument continue.
D´ efinition 1.17 Soit E un espace de Banach. Une fonction f : [a, b] → E est dite absolument continue si ∀ ε > 0, ∃ δ > 0 tel que pour toute partition d´ enombrable de l’intervalle [a, b] par des intervalles disjoints [a k , b k ] v´ erifiant
X
k
(b k − a k ) < δ, on a
X
k
kf (b k ) − f (a k )k < ε.
Th´ eor` eme 1.6 Une fonction f : [a, b] → E est absolument continue si et seulement si elle est l’int´ egrale de sa d´ eriv´ ee, c’est ` a dire,
f (b) − f (a) = Z b
a
f ˙ (t)dt.
On voit bien qu’une fonction absolument continue est continue par contre la r´ eciproque
est fausse.
1.8. Quelques r´ esultats de convergence
1.8 Quelques r´ esultats de convergence
Les r´ esultats suivants sont pris de la r´ ef´ erence [16].
Th´ eor` eme 1.7 (Th´ eor` eme de la convergence de Lebesgue).
Soient (T, Σ, µ) un espace mesur´ e et E un espace de Banach, soit 1 ≤ p < +∞ et (f n ) une suite de fonctions µ-mesurables d´ efinies sur T ` a valeurs dans E, si la suite (f n ) v´ erifie pour tout n ∈ N
(i) f n → f µ.p.p sur T ,
(ii) il existe une fonction positive g ∈ L p
R (T ) telle que, kf n (t)k ≤ g(t) µ.p.p.
Alors f n → f dans L p E (T ). En particulier, dans le cas p = 1, Z
T
f n dµ → Z
T
f dµ.
Th´ eor` eme 1.8 (R´ eciproque de la convergence de Lebesgue).
Soient (T, Σ, µ) un espace mesur´ e et E un espace de Banach, soit 1 ≤ p < +∞. Si f n → f dans L p E (T ) alors il existe (f n
k) une suite extraite de (f n ) et une fonction positive g ∈ L p R (T ) telles que
(i) f n
k→ f µ.p.p,
(ii) pour tout k, kf n
kk ≤ g µ.p.p.
Th´ eor` eme 1.9 (Th´ eor` eme d’Ascoli-Arzel` a).
Soient T un espace m´ etrique compact, Y un espace m´ etrique complet, et H un sous en- semble de C(T, Y ), l’espace des applications continues d´ efinies sur T ` a valeurs dans Y , muni de la topologie de la convergence uniforme. Alors H est relativement compact si et seulement si H est ´ equicontinu et H(x) est relativement compact, avec
H(x) = {f (x) : f ∈ H}.
Le Th´ eor` eme suivant est une cons´ equence du Th´ eor` eme d’Ascoli-Arzel` a.
Th´ eor` eme 1.10 (Th´ eor` eme 4 chap 2 [4]) Soient T un sous ensemble compact de R , E un espace de dimension finie et soit (f n ) une suite de fonctions absolument continues d´ efinies sur T ` a valeurs dans E satisfaisant les conditions suivantes
(1) ∀ t ∈ T, (f n (t)) est un sous ensemble relativement compact de E, (2) il existe une fonction ` a valeurs r´ eelles positives h ∈ L 1 R (T ), telle que
k f ˙ n (t)k ≤ h(t), p.p. sur T.
1.9. Quelques r´ esultats de compacit´ e
Alors, il existe une sous suite de (f n )(qu’on note aussi (f n )) qui converge vers une fonc- tion absolument continue f : T → E au sens suivant
(a) (f n ) converge uniform´ ement vers f,
(b) ( ˙ f n ) converge faiblement vers f ˙ dans L 1 E (T ), c’est ` a dire, ( ˙ f n ) converge vers f ˙ σ(L 1 E , L ∞ E ).
1.9 Quelques r´ esultats de compacit´ e
Th´ eor` eme 1.11 (Th´ eor` eme d’Alaoglu).
Soit E un espace de Banach s´ eparable et soit M 0 ⊂ E 0 , si M 0 est born´ e pour la norme de E 0 et ferm´ e pour la topologie σ(E 0 , E). Alors M 0 est compact pour cette topologie.
Th´ eor` eme 1.12 (Th´ eor` eme d’Eberlein-Smulian). Voir [20].
Soit S un sous ensemble d’un espace de Banach. Alors les deux propri´ et´ es suivantes sont
´ equivalentes
(i) S est faiblement (relativement) s´ equentiellement compact.
(ii) S est faiblement (relativement) compact.
Th´ eor` eme 1.13 Soit E un espace de Banach. Alors E est r´ eflexif si et seulement si la boule unit´ e ferm´ ee de E
B E = {x ∈ E : kxk ≤ 1}
est compacte pour la topologie σ(E, E 0 ).
1.10 Lemme de Gronwall
Ce lemme est fort utile pour majorer des fonctions ` a partir d’in´ equations int´ egrales.
Lemme 1.4 Soient f, g, h des fonctions d´ efinies sur [0, T ] ` a valeurs dans [0, +∞] telles que
f (t) ≤ g(t) + Z t
0
f (τ)h(τ )dτ, alors
f(t) ≤ g(t) + Z t
0
g(τ )h(τ )exp(
Z t τ
h(s)ds)dτ.
1.10. Lemme de Gronwall
Lemme 1.5 Soient a un r´ eel positif et f, g, h des fonctions d´ efinies sur [0, T ] ` a valeurs dans [0, +∞] telles que :
f (t) ≤ a + Z t
0
f (τ )h(τ)dτ + Z t
0
g(τ)dτ, alors
f (t) ≤ a exp(
Z t 0
h(τ )dτ ) + Z t
0
g(τ)exp(
Z t τ
h(s)ds)dτ
Lemme 1.6 Soient f une fonction int´ egrable sur [0, T ], g et h deux fonctions continues sur [0, T ]. Si nous avons pour tout t ∈ [0, T ]
h(t) ≤ g(t) + Z t
0
f (τ)h(τ )dτ, alors
exp(−
Z t 0
f (τ)dτ ) Z t
0
f(τ )h(τ)dτ ≤ Z t
0
exp(−
Z t 0
f (τ )dτ )f (τ)g(τ )dτ.
Chapitre 2
Inclusion diff´ erentielle du premier ordre gouvern´ ee par un op´ erateur maximal monotone et une
perturbation Lipschitzienne
Dans ce chapitre, on s’int´ eresse ` a l’´ etude de l’existence de solutions pour une inclusion diff´ erentielle du premier ordre gouvern´ ee par un op´ erateur maximal monotone et une perturbation Lipschitzienne, de la forme
− u(t) ˙ ∈ A(t)u(t) + F (t, u(t)), p.p. t ∈ [0, T ], u(0) = u 0 ,
plus pr´ ecis´ ement, on consid` ere un espace de dimension finie E, un op´ erateur multivoque maximal monotone A(t) de E et une multi-application F : [0, T ] × E ⇒ E mesurable par rapport ` a t, ` a valeurs ferm´ ees et v´ erifiant la condition de Lipschitz, c’est ` a dire, elle v´ erifie la relation suivante
H(F (t, x), F (t, x 0 )) ≤ k(t)kx − x 0 k, ∀(t, x), (t, x 0 ) ∈ [0, T ] × E,
o` u k ∈ L 1 R ([0, T ]) et k(t) ≥ 0.
2. Inclusion diff´ erentielle du premier ordre gouvern´ ee par un op´ erateur maximal monotone et une perturbation Lipschitzienne On commence ce chapitre par donner des d´ efinitions et des r´ esultats sur les op´ erateurs maximaux monotones, qui nous seront utiles dans la d´ emonstration de notre Th´ eor` eme.
Pour plus de d´ etails on peut se r´ ef´ erer ` a [10], [13] et [23].
Soit E un espace de dimension finie. Rappelons qu’un op´ erateur A : E ⇒ E , est monotone si, pour tout λ > 0 et pour tous x 1 , x 2 ∈ D(A), y 1 ∈ Ax 1 et y 2 ∈ Ax 2 , nous avons
kx 1 − x 2 k ≤ k(x 1 − x 2 ) + λ(y 1 − y 2 )k, o` u
D(A) := {x ∈ E : Ax 6= ∅}
est le domaine de A.
Si de plus
R(I E + λA) = E, alors A est dit op´ erateur maximal monotone, avec
R(A) = [
x∈E
Ax est le rang de A et I E l’identit´ e de E.
D´ efinition 2.1 Soit A : D(A) ⊂ E ⇒ E un op´ erateur et soit λ > 0.
Alors
(a) L’op´ erateur J λ : D(J λ ) ⊂ E ⇒ E d´ efini par
J λ A = (I E + λA) −1 , o` u
D(J λ ) = R(I E + λA), est appel´ e la r´ esolvante de A.
(b) L’op´ erateur A λ : D(A λ ) ⊂ E ⇒ E d´ efini par A λ = 1
λ (I E − J λ A),
o` u D(A λ ) = R(I E + λA), est appel´ e l’approximation de Yosida de A.
2. Inclusion diff´ erentielle du premier ordre gouvern´ ee par un op´ erateur maximal monotone et une perturbation Lipschitzienne Proposition 2.1 Un op´ erateur A : D(A) ⊂ E ⇒ E est un op´ erateur maximal monotone si et seulement si pour tout λ > 0, la r´ esolvante J λ A de A est univoque et non expansive, c’est ` a dire, J λ A est univoque et v´ erifie la relation
kJ λ Ax − J λ Ayk ≤ kx − yk, ∀x, y ∈ R(I E + λA).
Proposition 2.2 Si A : D(A) ⊂ E ⇒ E est un op´ erateur maximal monotone et λ > 0, alors
(i) A λ est univoque, monotone et Lipschitzienne de rapport 2
λ sur R(I E + λA) ; (ii) A λ x ∈ AJ λ Ax, ∀x ∈ R(I E + λA) ;
(iii) 1 λ kJ λ Ax − xk = kA λ xk ≤ |Ax| 0 = inf {kyk, y ∈ Ax}, ∀x ∈ R(I E + λA) ∩ D(A).
Th´ eor` eme 2.1 Soit E un espace de Banach qui a son dual topologique uniform´ ement convexe. Alors le graphe de tout op´ erateur maximal monotone A : D(A) ⊂ E ⇒ E est fortement-faiblement s´ equentiellement ferm´ e.
Lemme 2.1 Soit E un espace de Hilbert s´ eparable et A(t) : D(A(t)) ⊂ E ⇒ E, (t ∈ [0, T ]), un op´ erateur maximal monotone satisfaisant la condition
(H) pour tout x ∈ E et tout λ > 0, la fonction t 7→ (I E +λA(t)) −1 x est Lebesgue mesurable et il existe une fonction g ∈ L 2 E ([0, T ]) telle que t 7→ (I E + λA(t)) −1 g(t) appartient ` a L 2 E ([0, T ]).
Soient (u n ) n , (v n ) n deux suites dans L 2 E ([0, T ]) v´ erifiant
(i) (u n ) n converge fortement vers u ∈ L 2 E ([0, T ]) et (v n ) n converge vers v ∈ L 2 E ([0, T ]) par rapport ` a la topologie faible σ(L 2 E , L 2 E ),
(ii) v n (t) ∈ A(t)u n (t) pour tout n ∈ N et presque pour tout t ∈ [0, T ].
Alors
v(t) ∈ A(t)u(t), p.p.t ∈ [0, T ].
D´ emonstration du lemme.
Soit I L
2E
l’identit´ e de L 2 E ([0, T ]) et soit
A : L 2 E ([0, T ]) ⇒ L 2 E ([0, T ]), l’op´ erateur d´ efini par
v ∈ Au ⇔ v (t) ∈ A(t)u(t), p.p.t ∈ [0, T ].
2. Inclusion diff´ erentielle du premier ordre gouvern´ ee par un op´ erateur maximal monotone et une perturbation Lipschitzienne
Comme A(t) est monotone, A l’est aussi.
En effet, soient u 1 , u 2 ∈ D(A), v 1 ∈ Au 1 , v 2 ∈ Au 2 et λ > 0.
Nous avons u 1 , u 2 ∈ D(A), donc u 1 (t), u 2 (t) ∈ D(A(t)), pour tout t ∈ [0, T ] et ku 1 − u 2 k L
2E
= (
Z T 0
ku 1 (t) − u 2 (t)k 2 dt)
12≤ ( Z T
0
k(u 1 (t) − u 2 (t)) + λ(v 1 (t) − v 2 (t))k 2 dt)
12= k(u 1 − u 2 ) + λ(v 1 − v 2 )k L
2E
.
Montrons maintenant que A est maximal monotone, c’est ` a dire, pour tout λ > 0, R(I L
2E
+ λA) = L 2 E ([0, T ]).
Soit λ > 0 et soit g ∈ L 2 E ([0, T ]).
Par l’hypoth` ese (H), il existe g ∈ L 2 E ([0, T ]) telle que la fonction h : t 7→ (I E + λA(t)) −1 g(t)
appartient ` a L 2 E ([0, T ]).
Consid´ erons la fonction
h : t 7→ (I E + λA(t)) −1 g(t), nous avons
khk L
2E
≤ kh − hk L
2E
+ khk L
2E
et puisque J λ A = (I E + λA) −1 est non expansive, on obtient khk L
2E
≤ kg − gk L
2E
+ khk L
2E
comme g, g et h sont des fonctions de L 2 E ([0, T ]), on d´ eduit que h est Lebesgue mesurable
2. Inclusion diff´ erentielle du premier ordre gouvern´ ee par un op´ erateur maximal monotone et une perturbation Lipschitzienne
et appartient ` a L 2 E ([0, T ]), d’autre part, nous avons
h(t) = (I E + λA(t)) −1 g(t) p.p,
⇔ g (t) ∈ (I E + λA(t))h(t), p.p,
⇔ g (t) ∈ h(t) + λA(t)h(t), p.p,
⇔ g ∈ h + λAh,
⇔ g ∈ (I L
2E
+ λA)h, c’est ` a dire, ∀ g ∈ L 2 E ([0, T ]), ∃ h ∈ L 2 E ([0, T ]) telle que
g ∈ (I L
2E
+ λA)h, d’o` u
R(I L
2E
+ λA) = L 2 E ([0, T ]).
Donc, A est un op´ erateur maximal monotone sur l’espace de Hilbert L 2 E ([0, T ]). Par cons´ equent, d’apr` es le Th´ eor` eme 2.1, le graphe de A est fortement-faiblement s´ equentiellement ferm´ e. Comme la suite (u n ) converge fortement vers u dans L 2 E ([0, T ]) et la suite (v n ) converge faiblement vers v, on conclut que v ∈ Au et donc v(t) ∈ A(t)u(t), presque
partout.
Pour la d´ emonstration de notre th´ eor` eme principal dans cette section, nous avons besoin du r´ esultat suivant dans [17] et [18].
Th´ eor` eme 2.2 Soient E un espace de Banach s´ eparable, (T > 0) et F : [0, T ] × E ⇒ E une multi-application ` a valeurs ferm´ ees non vides. Soit ϕ une primitive d’une fonction g : [0, T ] → E telle que g ∈ L 1 E ([0, T ]).
On pose
X b = {(t, x) ∈ [0, T ] × E : kx − ϕ(t)k < b}, b ∈]0, +∞], et on suppose que les propri´ et´ es suivantes sont v´ erifi´ ees sur X b ,
(H 1 ) il existe une fonction positive k ∈ L 1 R ([0, T ]) telle que
H(F (t, x), F (t, x 0 )) ≤ k(t)kx − x 0 k;
2. Inclusion diff´ erentielle du premier ordre gouvern´ ee par un op´ erateur maximal monotone et une perturbation Lipschitzienne (H 2 ) pour tout w ∈ E, la fonction d w : [0, T ] × E → R d´ efinie par d w (t, x) = d(w, F (t, x))
est mesurable par rapport ` a t ;
(H 3 ) il existe une fonction positive η ∈ L 1 R ([0, T ]) et x 0 ∈ E tels que kϕ(0) − x 0 k ≤ δ < b, δ > 0,
d(g(t), F (t, ϕ(t))) ≤ η(t), p.p. t ∈ [0, T ]. (2.1) Alors, l’inclusion diff´ erentielle
(P F )
( u(t) ˙ ∈ F (t, u(t)), p.p. t ∈ [0, T ], u(0) = x 0 ,
admet au moins une solution u ∈ W E 1,1 ([0, T ]) v´ erifiant les estimations suivantes ku(t) − ϕ(t)k ≤ ξ(t),
k u(t) ˙ − g(t)k ≤ (1 + α)[k(t)ξ(t) + η(t)] p.p.
ξ(t) = δe m(t) + (1 + α) Z t
0
e m(t)−m(s) η(s)ds, m(t) = (1 + α)
Z t 0
k(s)ds, α > 0, pour t ∈ I = {t ∈ [0, T ] : ξ(t) < b}.
D´ emonstration.
Etape 1
Nous allons d´ efinir, par r´ ecurrence, deux suites (f n ) et (u n ) v´ erifiant les relations suivantes u n+1 (t) = x 0 +
Z t 0
f n+1 (s)ds, t ∈ I, (2.2)
f n+1 (t) ∈ F (t, u n (t)), t ∈ I, (2.3) kf n+1 (t) − f n (t)k ≤ (1 + α)d(f n (t), F (t, u n (t))), t ∈ I. (2.4) L’appartenance, t ∈ I, sera justifi´ ee au cours de la d´ emonstration.
On pose f 0 = g, u 0 = ϕ, et on consid` ere la multi-application H 0 : [0, T ] ⇒ E d´ efinie par
H 0 (t) = {v ∈ F (t, u 0 (t)) : kv − f 0 (t)k ≤ (1 + α)d(f 0 (t), F (t, u 0 (t)))},
2. Inclusion diff´ erentielle du premier ordre gouvern´ ee par un op´ erateur maximal monotone et une perturbation Lipschitzienne
o` u α > 0.
L’application u 0 est continue sur [0, T ], donc mesurable, alors F (., u 0 (.)) est L([0, T ])- mesurable (voir Th´ eor` eme 1.4) et la multi-application H 0 est aussi mesurable ` a valeurs ferm´ ees non vides (voir Th´ eor` eme 1.5). D’apr` es le th´ eor` eme d’existence de s´ election me- surable (voir Th´ eor` eme 1.2), il existe une application mesurable f 1 : [0, T ] → E telle que f 1 (t) ∈ H 0 (t) pour tout t ∈ [0, T ], c’est ` a dire,
f 1 (t) ∈ F (t, u 0 (t)), et
kf 1 (t) − f 0 (t)k ≤ (1 + α)d(f 0 (t), F (t, u 0 (t)))
≤ (1 + α)η(t).
La derni` ere in´ egalit´ e est obtenue par la relation (2.1).
De plus, f 1 ∈ L 1 E ([0, T ]) car
kf 1 (t)k ≤ kf 1 (t) − f 0 (t)k + kf 0 (t)k
≤ (1 + α)d(f 0 (t), F (t, u 0 (t))) + kf 0 (t)k
≤ (1 + α)η(t) + kf 0 (t)k, la derni` ere in´ egalit´ e est obtenue par la relation (2.1).
Observons maintenant que kf 1 k L
1E
=
Z T 0
kf 1 (t)kdt
≤ Z T
0
[(1 + α)η(t) + kf 0 (t)k]dt
≤ (1 + α) Z T
0
η(t)dt + Z T
0
kf 0 (t)kdt
≤ (1 + α)kηk L
1R
+ kf 0 k L
1E
,
2. Inclusion diff´ erentielle du premier ordre gouvern´ ee par un op´ erateur maximal monotone et une perturbation Lipschitzienne
comme f 0 ∈ L 1 E ([0, T ]) et η ∈ L 1 R ([0, T ]), on conclut que f 1 ∈ L 1 E ([0, T ]).
D´ efinissons alors l’application u 1 : [0, T ] → E par u 1 (t) = x 0 +
Z t 0
f 1 (s)ds.
Par cons´ equent les relations (2.2), (2.3) et (2.4) sont v´ erifi´ ees pour n = 0. De plus,
kf 1 (t) − f 0 (t)k ≤ (1 + α)η(t). (2.5) On suppose maintenant que f i ∈ L 1 E ([0, T ]) et u i ∈ W E 1,1 ([0, T ]) sont d´ efinies sur [0, T ] et v´ erifient les relations (2.2), (2.3) et (2.4) pour i = 1, 2, .., n, et montrons que ces relations sont v´ erifi´ ees pour i = n + 1.
Consid´ erons la multi-application H n : [0, T ] ⇒ E d´ efinie par
H n (t) = {v ∈ F (t, u n (t)) : kv − f n (t)k ≤ (1 + α)d(f n (t), F (t, u n (t)))}.
Comme pr´ ec´ edemment F (., u n (.)) est mesurable, la multi-application H n est aussi me- surable ` a valeurs ferm´ ees non vides. D’apr` es le th´ eor` eme d’existence de s´ election mesu- rable (Th´ eor` eme 1.3), il existe une application mesurable f n+1 : [0, T ] → E telle que f n+1 (t) ∈ H n (t), pour t ∈ [0, T ]. Ceci donne pour t ∈ [0, T ]
f n+1 (t) ∈ F (t, u n (t))
kf n+1 (t) − f n (t)k ≤ (1 + α)d(f n (t), F (t, u n (t))).
Alors, f n+1 est mesurable et f n+1 ∈ L 1 E ([0, T ]), car
kf n+1 (t)k ≤ kf n+1 (t) − f n (t)k + kf n (t)k
≤ (1 + α)d(f n (t), F (t, u n (t))) + kf n (t)k, et comme F v´ erifie la condition de Lipschitz et f n (t) ∈ F (t, u n−1 (t)), alors
kf n+1 (t)k ≤ (1 + α)H(F (t, u n−1 (t)), F (t, u n (t))) + kf n (t)k
≤ (1 + α)k(t)ku n (t) − u n−1 (t)k + kf n (t)k,
2. Inclusion diff´ erentielle du premier ordre gouvern´ ee par un op´ erateur maximal monotone et une perturbation Lipschitzienne
et
ku n (t) − u n−1 (t)k = kx 0 + Z t
0
f n (s)ds − (x 0 + Z t
0
f n−1 (s)ds)k
≤ Z t
0
kf n (s) − f n−1 (s)kds
≤ Z T
0
kf n (s) − f n−1 (s)kds
= kf n − f n−1 k L
1E
, donc
kf n+1 (t)k ≤ (1 + α)k(t)kf n − f n−1 k L
1E
+ kf n (t)k, observons maintenant que
kf n+1 k L
1E
=
Z T 0
kf n+1 (t)kdt
≤ (1 + α)kf n − f n−1 k L
1E
Z T 0
k(t)dt + Z T
0
kf n (t)kdt
≤ (1 + α)kkk L
1R
kf n − f n−1 k L
1E
+ kf n k L
1E