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Behçet's disease revealed by deep vein thrombosis in an HIV-1-infected patient [Une maladie de Behçet révélée par une thrombose veineuse profonde chez un patient infecté par le VIH1]

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Texte intégral

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JournaldesMaladiesVasculaires(2012)37,320—322

Disponibleenlignesur

www.sciencedirect.com

CAS CLINIQUE

Une maladie de Behc ¸et révélée par une thrombose veineuse profonde chez un patient infecté par le VIH1

Behc¸et’s disease revealed by deep vein thrombosis in an HIV-1-infected patient

L. Marih

, M. Sodqi , K. Marhoum El Filali , A. Chakib

Servicedesmaladiesinfectieuses,CHUIbnRochd,Casablanca,Maroc Rec¸ule9janvier2012 ;acceptéle17aoˆut2012

MOTSCLÉS MaladiedeBehc¸et; InfectionàVIH

Résumé La maladie de Behc¸et (MB)est une vascularite multisystémique caractérisée par l’associationd’uneaphtosebuccogénitaleàdesmanifestationssystémiquesdiversesdontles plusimportantessontoculaires,nerveusesetvasculaires.L’associationdelaMBetdel’infection VIH/sidaestrare.LerôleduVIHdanslapathogéniedelaMBestmalélucidé.Nousrappor- tonsl’observationd’unpatientâgéde28ansinfecté parleVIH1etquiadéveloppéuneMB compliquéed’unethromboseveineuseprofondeetd’unethrombosedusinuslatéralgauche.

Cetteassociationrareposedesproblèmesthérapeutiquesetétiopathogéniques.

©2012PubliéparElsevierMassonSAS.

KEYWORDS Behc¸et’sdisease;

HIVinfection

Summary Behc¸et’sdisease isamultisystemicvasculitis characterizedbytheassociationof recurrentoralandgenitalulcerswithsystemicinvolvements,particularlyocular,nervousand vascularmanifestations.TheassociationofBehc¸et’sdiseaseandaids/HIVinfectionisrare.The roleofHIVinfectioninthepathomechanismofbothdiseasesisunclear.Wereporta28-year-old HIV-positivepatientwhopresentedBehc¸et’sdiseasecomplicatedbydeepveinthrombosisand leftlateralsinusthrombosis.Thisrareassociationraisesquestionsabouttheetiopathogenic processandtherapeuticmanagement.

©2012PublishedbyElsevierMassonSAS.

Introduction

LamaladiedeBehc¸et(MB)estunevascularitesystémique d’étiologieinconnue.Elleestcaractériséecliniquementpar

Auteurcorrespondant.

Adressee-mail:marihlatifa@hotmail.com(L.Marih).

l’associationd’uneaphtosebuccaleoubuccogénitaleàdes manifestations systémiques diverses dont les plus impor- tantes sont oculaires, cutanées,nerveuses, vasculaires et articulaires[1].Enl’absenced’anomaliebiologique,immu- nologiqueouhistologiquespécifique,lediagnosticdelaMB resteclinique.LasurvenuedeMBchezlespatientsinfectés parleVIHaétédécrite,maisresterare.Lediagnosticde MB au coursdel’infectionà VIH estdifficile àétablir car 0398-0499/$seefrontmatter©2012PubliéparElsevierMassonSAS.

http://dx.doi.org/10.1016/j.jmv.2012.08.002

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Behc¸etetthromboseveineuseprofondechezunpatientinfectéparleVIH1 321 certainesmanifestationscliniquesliéesounonauVIHsont

également observées dans la MB. L’utilisation des immu- nosuppresseurs pourle traitement dela MBpose aussi un problèmeenraisondurisquepotentieldedéveloppement des infections opportunistes et des interactions avec les antirétroviraux[2].

Observation

Un jeune patient de 28ans, marocain, connu infecté par le VIH1depuis 2006, naïf du traitement antirétroviral avecunnombredelymphocytesCD4à760cellules/mm3et une charge virale à 3750copies/mL, était hospitalisé le 4septembre 2009pour fièvre prolongée. Dans ses antécé- dents,onretrouvaituneaphtosebuccogénitalerécidivante.

Lepatientrapportaitunefièvreentre38,5et40Cnocturne etdiurneévoluantdepuisdeuxmoisavecépisodesdefris- sonssurtoutlesoir,puisapparitiond’unedouleurauniveau de la racine des membres supérieurs s’étendant jusqu’au coudeassociéeparlasuiteàunœdèmeducouetdelaface.

L’examen à l’admission était celui d’un patient fébrile à 38,5C,tachycardeà80battementsparminute.Lapression artérielle étaità 120/60mmHg, la fréquence respiratoire à20cycles/min.Le patientavaitun syndromecavesupé- rieur avec circulation veineuse collatérale, comblement des deux creux sus-claviculaires et augmentation impor- tantebilatéraledevolumedesdeuxmembressupérieursqui étaientchauds, rouges et douloureux.L’examen cutanéo- muqueuxmettaitenévidencedemultiplesaphtesbuccaux et une cicatrice d’aphte scrotal. Le reste de l’examen étaitnormal,notammentl’examencardiovasculaire,pleu- ropulmonaire, abdominal, neurologique et l’examen des aires ganglionnaires. Le bilan biologique notait un syn- drome inflammatoire avec une vitesse de sédimentation à 90mm à la première heure, une C-réactive protéine à 146mg/l. L’hémogramme montrait une hémoglobine à 12g/dl, untauxdeglobulesblancsà8320/mm3,lespoly- nucléaires neutrophiles à 5040/mm3, les lymphocytes à 2370/mm3etuntauxdeplaquettesà214000/mm3.Lagly- cémie était à 0,77g/L, le TP à 102%, les transaminases étaientnormales(ASATà15UI/l,ALATà11UI/l),lesgam- mas GT à 24UI/L, les phosphatases alcalines à 153UI/L, LDH à 117UI/L, CPK à 33UI/l et la créatinine à 10mg/l.

L’intradermoréaction à la tuberculine était à 6mm. Les sérologies de l’hépatite virale B et C étaient négatives.

Lenombre deslymphocytes CD4à 792cellules/mm3(33%) et la charge virale VIH à 3737copies/mL. Le bilan infec- tieuxcomprenantl’examencytobactériologiquedesurines, leshémocultures,larecherchedebacilledeKochdansles expectorations, était négatif. La radiographie thoracique étaitnormale.L’écho-doppler veineuxdes membressupé- rieursmontraitunethrombosedelaveinejugulaireinterne gauche,unethrombosepartielledutroncveineuxinnominé, unethrombosesub-totaledelaveinesous-clavièregauche, unthrombusdelaveineaxillaireetdutierssupérieurdela veinehuméralegaucheetunethrombosedelaveinesous- clavièresouslaclaviculedroite.L’échocardiographie était normale. L’antigèneHLAB (51,52)était négatif.Un bilan étiologiquebiologiqueétaitréalisédevantcesthromboses comprenant: D-dimères à 1422ng/mL (N<à 500ng/mL) et produits de dégradation du fibrinogène: négatifs;

antithrombine III: 0,24g/L (N=0,20—0,33g/L); protéine C: 69% (N=70—140%); protéine S: 143% (N=80—120%); TPHA-VDRL: négatifs. Les anticorps antiphospholipides C étaientnégatifs.L’examen ophtalmologique étaitnormal.

L’intradermoréaction au sérum physiologique était forte- mentpositive.Le diagnosticdelaMB étaitretenudevant l’aphtosebuccale,lacicatriced’aphtosegénitaleetlacons- tatationd’unehypersensibilitéauxpointsdeprélèvements.

Le patient était traité par des anticoagulants (héparine puis Sintrom) associés à une corticothérapie orale (préd- nisoneàfaibledose: 30mg/jet colchicine(uncomprimé parjour)pendantuneduréetotaledesixmois.L’évolution clinique était favorable, marquée par la défervescence thermique au troisièmejour detraitement, la disparition du syndrome algique et de l’œdème du membre supé- rieur. Le 18mai 2011, le patient était réhospitalisé pour thrombosepartielledu sinuslatéral gauches’étendant au golfedela jugulairesans retentissementparenchymateux objectivéàl’imagerieparrésonancemagnétique(IRM)céré- brale (Fig. 1). Le patient était mis sous anticoagulants.

Un bolus de méthylprednisolone à raison de 1g par jour pendant trois jours était administré puis relayé par une corticothérapieper os(1mg/kg par jour)avecunebonne évolution. Parallèlement,le patientrecevait six cures de cyclophosphamide(endoxan)associé àlacolchicine.Vula prescription des immunosuppresseurs, le traitement anti- rétroviral était démarré le 08août 2011par l’association zidovudine, lamivudune et efavirenz. L’évolutionclinique était favorable avec une bonne réponse immunovirolo- gique(CD4à850cellules/mm3etuneCV<50copies/mL).Le patientesttoujourssuiviavecunreculde34moissouscor- ticoïdes(10mg/jour).

Figure1 Angio-IRMcérébralemontrantunethrombosepar- tielledusinuslatéralgauches’étendantaugolfedelajugulaire.

MRangiogramshowingpartialthrombosis ofthe leftlateral sinusextendingtothejugulargulf.

Discussion

Chez ce patient, le diagnostic de la MB est retenu devant l’association aphtose buccale, aphtose scrotale

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322 L.Marihetal.

et hypersensibilité cutanée répondant ainsi aux critères de l’International Study Group for Behc¸et Disease [3].

L’apparition de la thrombose veineuse profonde cave supérieure a permis d’appuyer le diagnostic de la MB.

L’associationMBetinfectionàVIHestrare,environ11cas ontétérapportésdanslalittérature[2,4—10].Lediagnos- tic de MB reste difficile chezles patients infectés par le VIH car les différentes manifestations cliniques de la MB sontrégulièrementobservéesaucoursdel’infectionàVIH.

Lesulcérationsbuccalessurvenantchezlespatientsinfec- tésparleVIHsontplusgravesetprolongées.Ellespeuvent êtred’origine soitvirale,bactérienne oumycosique(can- didose)voirenéoplasiquesouidiopathiques[10].LaMBest caractériséeparuneatteintevasculaire,uneaugmentation del’activitédesneutrophilesetuneréactionauto-immune.

Lerôledel’infectionàVIHcommeétantunfacteurpatho- gènepossibledansledéveloppementdelaMBaétédiscuté [2]. Chez notre patient, l’association d’une aphtose buc- cogénitale récidivante, d’une hypersensibilité cutanée et d’une thrombose veineuse suggère la coexistence de MB avecatteintevasculaire(thromboseveineuseprofonde).La fièvre prolongéea été attribuée à la thrombose veineuse aprèsavoiréliminélesautresétiologiesinfectieuses.Letrai- tementdelaMBchezlespatientsinfectésparleVIHestle mêmequechezlespatientsimmunocompétents.Ilrepose surlescorticoïdesetlesimmunosuppresseurs.Récemment, lesanti-facteursdenécrosetumorale-alphaetl’interféron constituentunethérapiealternativedanslesformesgraves dela MB[2].Lesauteurs ontrapportéunebonneréponse avecrémissiondelaMBchezlespatientsayantrec¸uunetri- thérapieantirétroviraleassociéeauximmunosuppresseurs.

Mahajan VK rapporte que chez un patient qui avait des lésionsgravesdeMB,aprèsl’institutiondelathérapieanti- rétrovirale(cART),ilyavaituneaméliorationcliniqueavec diminutionde la taille etdu nombre des lésions; cepen- dant d’autres lésions ont persisté et de nouvelles lésions sont apparues sous traitement antirétroviralayant néces- sitélaprescriptiondecolchicine[10].Lescliniciensdoivent êtreprudentsdans l’utilisation decesagents immunosup- presseurschezlespatientsinfectésparleVIHenraisondu risquepotentieldedéveloppementdesinfectionsopportu- nistesetdesinteractionspossiblesaveclesantirétroviraux [11].Parmi les11cas rapportés,deuxpatients sont décé- désàlasuitedesévénementsliésàl’infectionàVIH/sida et un seul patient est décédé à cause de la MB suite à une embolie pulmonaire [2]. Chez notre patient, en plus des corticoïdes le recours aux immunosuppresseurs asso- ciésàlathérapieantirétroviraleétaitnécessaireenraison de l’apparition d’une thrombose du sinus latéral gauche.

L’évolutioncliniqueétaitfavorableavecunebonneréponse immunovirologique.

Conclusion

Il nous a semblé intéressant de rapporter cette observa- tion qui associe infection à VIH et MB, deux pathologies chroniquesquipartagentdenombreusesmanifestationscli- niques. Nous insistons sur les difficultés diagnostiques et thérapeutiques posées par cette association. La survenue d’uneaphtosebuccogénitalechezunpatientinfectéparle VIHquelquesoitlestadedelamaladiedoitfaireévoquer uneMBafind’éviterleséventuellescomplicationsdecette pathologie.

Déclarationd’intérêts

Lesauteursdéclarentnepasavoirdeconflitsd’intérêtsen relationaveccetarticle.

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