NOTE
ÉLEVAGE DU VISON
AVEC UN ALIMENT COMPLET AGGLOMÉRÉ
J. ROUGEOT J.-P.
MELCION Geneviève CHARLET-LERYJ.
DELORT-LAVALB. MORET,
M. CARPENTIERJ.
MALHAUTIER M. HERVIOStation centrale de
Physiologie animale,
*Laboratoire de Recherches sur la Conservation et
l’Efficacité
des Aliments**
Fabrique de Mélanges
alimentairesexpérimentaux,
Centve national de Recherches
zootechniques,
I.N. R. A.,
78 -Jouy-en-Josas
RÉSUMÉ
La
possibilité
d’élever des visons en les nourrissant exclusivement avec un alimentcomplet
mis sous forme de
granulés
a été montrée au cours d’uneexpérience préliminaire portant
sur deux femellespendant
lareproduction
et la lactation et dix visons mâlespendant
lapériode
de croissance
après
sevrage. Cetype
d’alimentationpermet
ungain
detemps
substantiel dans la distribution de l’aliment enemployant
des trémies contenant une réserve degranulés
pourplusieurs jours
etsupprime
lespertes
de nourriture inévitableslorsque
celle-ci est offerte sousforme habituelle de
pâtée.
INTRODUCTION
Par suite de leur facilité
d’emploi,
les nouveaux alimentscomplets
en farine pour visons commencent à se substituer à la nourriture traditionnelle à base deproduits
animaux frais oucongelés.
Mais ces farinesprésentent
encore l’inconvénient de devoir être servies sous forme depâtée, qui
en raison de sa conservation de courtedurée,
doit êtrepréparée
et distribuéechaque jour.
C’estpourquoi
nous avons voulu vérifier si les visonspouvaient
être élevés avec cet aliment à l’état sec, sous forme degranulés,
dont il est aisé de leur fournir uneprovision
pourplusieurs jours
enemployant
depetites
trémies individuelles.MATÉRIEL ET MÉTHODES
Ce
premier
essai d’alimentation de visons avec desgranulés
aporté
sur un effectif réduit :a)
2 femellesreproductrices
sur unepériode
s’étendant du moisprécédant
le début de la saison d’activité sexuelle au sevrage, soit du 4 février 1970 au 30juin
1970.b)
10 mâlespendant
lapériode
de croissanceaprès
sevrage et dèsqu’ils
furentjugés
suffisammentvigoureux
pour s’ali- menteruniquement
avec desgranulés,
soit du 6 août 1970 au 15 décembre 1970, date de leur sacrifice. Ces mâles nés entre le 1eret le 10mai 1970, furentcomparés
à 10autres mâles de mêmeâge,
alimentés avec de lapâtée
faite avec les mêmes farines que cellesutilisées pour fabriquer
les
granulés ;
lescomparaisons portèrent
sur la croissancepondérale
desanimaux,
l’estimation de laqualité
de la fourrure àl’abattage
et l’examen des viscères àl’autopsie.
Les
granulés
ont étépréparés par la Fabrique
dcMélanges
alimentaires etexpérimentaux
de l’I. N. R.
A.,
àpartir
de farines commerciales( 1 )
que nous utilisonsrégulièrement depuis
196
9dans notre
élevage expérimental. Après quelques essais,
ce sont lesgranulés
de 2,5 mm de diamètrequi
se sont révélés lesplus
faciles à être saisis par les animaux. Suivant les besoins desvisons,
ondisposait
de trois alimentscomplets
en farinc : nous les avons distribués aux ani-maux sous forme de
granulés
ou depâtée,
selon leslots,
auxpériodes indiquées
dans le tableau iLes
granulés
furent servis dans des trémies de même modèle que celles destinées auxlapins,
l’orifice
supérieur
étant accolé auplafond grillagé
du parcours : de cettefaçon
il suffisait de ver-ser les
granulés
à travers legrillage
pourremplir
les trémies dont la réserve était suffisante pourassurer l’alimentation
pendant
un minimumde jours.
Lapâtée
fut servie aux visons témoinschaque jour
en excès defaçon
à assurer une alimentation ad libitum comme dans lecas des trémies.
RÉSULTATS
i. Tous les visons ont
mangé
sans difficulté lesgranulés jusqu’à
la fin del’expérience.
lIaispour éviter les
accidents,
il fallut leur fournir de l’eau en abondance defaçon permanente
en mettant à leurdisposition
des abreuvoirsautomatiques
d’accès facile. Aucuneperte
de nourriture n’ajamais
été constatée.2
. Les deux femelles furent saillies et ont
donné,
l’une uneportée
de 6 visonneaux( 7 - 05 - 70 ),
( 1
)
Aliment pour visonsPelsifood, fabriqué
parTrow-1·rance,
0,2 - Vervins.l’autre de 2visonneaux
( IO - 05 - 7° ), qui
furent élevées normalement sans que les mères aient souf- fert durégime
alimentaire.Cependant,
il fallut mettre à ladisposition
desvisonneaux,
àpartir
de
l’aîge
de troissemaines,
de lapâtée liquide
faite avec la farine n° 2,lactation-croissance,
afinde
compléter
l’alimentation par le laitmaternel,
si bien que les mères en ont consommé unepetite quantité qu’il
a étéimpossible
de déterminer.3
. En ce
qui
concerne lesVisonneaux,
les moyennes despoids
de chacun des deux lots nemontrèrent
jamais
de différencesignificative
au cours de la croissance(fig. i) et,
àl’abattage
le 15-12-70, les moyennes de
poids
étaient très voisines : 18 2 6 -t:
y g( 1 )
pour le lotexpéri-
mental et l
853 !
62 g pour le lot témoin.Cependant
onpeut
remarquer que le lotexpérimental
a montré une tendance à croître
plus rapidement
que le lot témoin. Eneffet,
au début del’expé- rience,
les visons alimentés auxgranulés
avaient unpoids
moyen(i o6 2 ±
q3g)
inférieur à celui de leurs témoins( 1 1 6o ±
33g)
etprésentaient
unehétérogénéité plus
forte.Or,
un moisplus tard,
le Il-c)-70 lepoids
du lotexpérimental dépassait
celui du lot témoin etatteignait
son
poids
maximal dès le2 6- 10 - 70 ( 1 83! !
144 g contre 170 8 ±
53 g pour lestémoins)
soitavec une avance d’environ i mois sur le lot
témoin,
les deux lots se trouvant au mêmepoids
le 10-11-70
( 1 8 y ±
120 g et 1795 _L 6.I g).
Onpeut
donc affirmer que les visons alimentésaux
granulés
ont une croissance normale.Aucune différence
n’apparut
nonplus
entre les deux lots de l’estimation desqualités
dela fourrure et
l’autopsie
n’a rien révélé departiculier,
ni chez les uns, ni chez les autres.CONCLUSIONS
Le but de cette
expérience préliminaire,
effectuée sur un nombre réduitd’animaux,
étaitde vérifier si les visons
pouvaient
être alimentésuniquement
avec lesgranulés.
Nous avonsmontré que c’était effectivement
possible,
le lotexpérimental ayant présenté
une croissance( 1
) Écart-type
de la moyenne.au moins aussi
rapide
que le lottémoin, malgré
son infériorité au début del’expérience :
cetteinfériorité de
poids
etl’hétérogénéité
de ce lotexpérimental provenait simplement
du défautd’animaux
disponibles
pour cetteexpérience.
Cependant
les visonneaux doiventtoujours
recevoir unepâtée liquide
encomplément
dulait maternel
jusqu’à
cequ’ils
soient assezvigoureux
pour manger legranulé.
Il est d’ailleursprobable qu’on puisse
nourrir les visonneauxuniquement
auxgranulés
à unâge
inférieur à celuiauquel
nous avons osé le faire. La seuleprécaution
àprendre
est de veiller à fournir un abreu- vement abondant etpermanent
auxanimaux,
cequi peut présenter quelques
difficultés partemps
degel.
Les
avantages
de cette méthoded’alimentation, malgré
ladépense supplémentaire
destrémies et du coût de la
granulation
sontconsidérables,
car elle lève la contrainte de l’alimen- tationquotidienne, permet
de gagnerbeaucoup
detemps
dans la distribution de l’aliment etsupprime
totalement lespertes
de nourriture. Elle supposecependant
que les éleveurs ne relâ- chent pas la surveillance del’élevage,
devenueplus
difficile dans la mesure où l’on se rend moinscompte
si un animal amangé
ou non dans lajournée.
Les recherches sont
poursuivies
sur unplus grand
nombre desujets
pourapprécier
avecplus
d’exactitude l’intérêt de cette méthode d’alimentation et pour mettre aupoint
des formules d’aliments dontl’emploi
offre moins de difficultéstechniques lorsqu’on
l’utilise sous forme degranulés
au lieu depâtée.
Reçu pour publication
en mars 1971.SUMMARY
POSSIBILITY OF USING COMPLETE PELLETED DIETS IN MINK
The
possibility
offeeding
minkexclusively
withcomplete pelleted
diets was shownduring
a
preliminary
trialusing
two femalesduring
thereproduction
and lactationperiod (from
the4
th
ofFebruary 1970 )
and 10growing
males fromweaning (6th
ofAugust)
tokilling (
15
th
of December1970 ) (table i).
The two femaleswhelped
2 and 6 kitsrespectively
whichwere
normally
bredby
the mothers. There was nosignificant
difference between thegrowth
of the 10
experimental
male mink and that of the 10 controls fed with wet food of the samecomposition ;
the formershowed, however,
atendency
to grow morerapidly (fig. i).
Noanomaly
was observed at the
autopsy
and thequality
of the fur of the two groups was similar. Thefeeding
of mink
by
means ofpellets
results in a considerablegain
of time asregards
the distribution of the food(self-feeders
withsupply
for severaldays) avoiding
at the same time the losses of food whichalways
takeplace
whenusing
wet food.However,
it isabsolutely
necessary tosupply
themink with abundant and constant amounts of water and in order to obtain the most
rapid growth
of the
kits, they
must still receive aliquid
food as asupplement
to the maternal milk aslong
as
they
are unable to eatpellets.
NOTE AJOUTÉE SUR EPREUVES
KuMCNO et al.