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Adaptation didactique et pédagogique du volleyball en milieu scolaire à travers l'adaptation spatio-temporelle

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Academic year: 2022

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(1)

Adaptation didactique et pédagogique du volleyball en milieu scolaire à travers

l'adaptation spatio-temporelle

Application à des groupes-classes du cycle

inférieur

(2)

Je soussignée, Lebon Anne-Marie, déclare avoir effectué ce travail de candidature par mes propres moyens.

(3)

LEBON Anne-Marie

Candidat-Professeur d'Éducation Physique et Sportive au Lycée Technique Mathias Adam Lamadelaine

Adaptation didactique et pédagogique du volleyball en milieu scolaire à travers

l'adaptation spatio-temporelle

Application à des groupes-classes du cycle inférieur

Lamadelaine, 2019

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4

Résumé

Le travail de candidature intitulé « Adaptation didactique et pédagogique du volleyball en milieu scolaire à travers l’adaptation spatio-temporelle; application à des groupes-classes du cycle inférieur » a pour objectif de proposer une approche simplifiée de l’enseignement du volleyball dans le milieu scolaire. Grâce à une adaptation temporaire de l’activité, nous souhaitons aider les élèves à entrer facilement dans l’activité.

La place du volleyball en tant que sport collectif ou sport de renvoi n’étant pas clairement définie, nous utilisons cette ambivalence afin de trouver des possibilités didactiques et pédagogiques permettant d’enseigner l’activité, tout en respectant sa logique interne.

En nous appuyant sur divers auteurs qui se sont penchés sur l’adaptation du volleyball et tout en respectant les programmes officiels luxembourgeois, nous allons proposer une méthode de travail dont la progression pédagogique s’étend sur les trois années du cycle inférieur (7ème, 6ème, 5ème).

Pour chaque cycle d’enseignement, nous proposerons des situations pédagogiques évolutives sous forme de fiches détaillées. Le volleyball y sera totalement adapté afin que les élèves puissent, dès la 7ème, s’approprier la discipline sous sa forme globale et s’affronter dans des situations de confrontation.

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5

Table des matières

1. Introduction ... 9

1.1. Généralités ... 9

1.2. Motivation du travail de candidature ... 10

2. Evolution du volleyball ... 11

2.1. Bref historique ... 11

2.2. Le ballon de volleyball ... 12

2.2.1. L'évolution du ballon ... 12

2.2.2. Les types de ballons ... 13

2.3. Évolution du filet ... 15

2.4. Évolution du nombre de joueurs ... 15

2.5. Évolution des techniques ... 16

3. Le volleyball, sport collectif ou sport de renvoi? ... 17

3.1. Le volleyball et les sports collectifs ... 17

3.2. Le volleyball et les sports de renvoi ... 18

3.2.1. Une raison de type fonctionnel ... 19

3.2.2. Une raison liée à l’espace et au matériel ... 19

3.3. La vraie place du volleyball ... 20

3.4. Conclusion ... 21

4. La pratique du volleyball en général ... 23

4.1. Les difficultés motrices ... 23

4.2. Les difficultés de la compétition ... 24

4.3. Les qualités psychomotrices nécessaires à la bonne pratique du volleyball ... 25

4.3.1. La proprioception ... 25

4.3.2. La vitesse de déplacement et le temps de réaction ... 26

4.3.3. La coordination motrice avec ballon ... 26

4.4. Les techniques de frappe... 27

5. L'enseignement du volleyball ... 29

5.1. Les principes à respecter ... 29

5.1.1. L'attaque et la défense de la cible ... 29

5.1.2. Le travail collectif ... 30

(6)

6

5.2. La place de la technique dans l’enseignement du volleyball ... 30

5.2.1. La stigmatisation des techniques en général ... 30

5.2.2. La place de la technique en volleyball ... 31

6. Théories sur l'enseignement du volleyball ... 33

6.1. Jean-Charles THEVENOT: Le jeu en effectif réduit ... 33

6.1.1. Analyse des conduites typiques des élèves débutants ... 33

6.1.1.1 Les ressources bio-informationnelles ... 34

6.1.1.2 Les ressources biomécaniques... 35

6.1.1.3 Les ressources bioénergétiques ... 35

6.1.2. Transformations visées chez les élèves débutants ... 35

6.1.3. Les caractéristiques du jeu en effectif réduit en 1 contre 1... 37

6.1.4. Les caractéristiques du jeu en effectif réduit en 2 contre 2... 38

6.1.5. Les variables didactiques prioritaires ... 39

6.1.5.1 Les variables spatiales ... 40

6.1.5.2 Les variables temporelles ... 40

6.1.5.3 Les variables événementielles ... 40

6.1.5.4 Les modalités de jeu ... 40

6.2. Gilles BORTOLI: « L’arrêt du ballon avec un blocage à deux mains »... 41

6.2.1. Arrêt du ballon au premier contact ... 42

6.2.2. Arrêt du ballon au deuxième contact ... 42

6.2.3. Arrêt du ballon un certain nombre de fois par échange ... 42

6.3. Emile ROUSSEAUX: les formes jouées ... 43

6.3.1. Les différentes formes de jeu ... 44

6.3.1.1 La forme «Zéro» ... 44

6.3.1.2 La forme «Un» ... 45

6.3.1.3 La forme «Deux»... 45

6.3.1.4 La forme «Trois» ... 45

6.3.1.5 La forme «Quatre» ... 45

6.3.1.6 La forme «Cinq»... 45

6.3.2. L'action dite de «l'après» ... 46

6.4. Samuel LEPUISSANT: Le prisme du rapport attaque-défense ... 47

7. Proposition d'une didactique du volleyball pour le cycle inférieur ... 49

7.1. Les vertus du volleyball en termes de compétences ... 49

(7)

7

7.2. Adaptation du volleyball pour le cycle inférieur ... 50

7.2.1. Matériel et environnement ... 51

7.2.1.1 Le terrain évolutif ... 51

7.2.1.2 La hauteur du filet ... 55

7.2.1.3 Les types de balle... 55

7.2.1.4 Les types de formation et de confrontation ... 55

7.2.1.5 Les types de contact ... 56

7.2.1.6 L’action dite de « l'après » ... 56

7.2.2. Glossaire environnemental... 57

7.3. Les adaptations techniques ... 58

7.3.1. La passe adaptée ... 58

7.3.1.1 L'attraper-front-lancer (AFL) ... 58

7.3.1.2 La passe contrôle (PC) ... 59

7.3.1.3 L’attraper-front-passe contrôle (AF-PC) ... 59

7.3.1.4 La passe volley (PV)... 60

7.3.2. La manchette adaptée ... 60

7.3.2.1 L’attraper-bas-lancer (ABL) ... 60

7.3.2.2 L’attraper-bas-manchette (ABM) ... 61

7.3.2.3 La manchette (M) ... 61

7.3.3. La mise en jeu adaptée (service) ... 62

7.3.3.1 Le lancer par le bas (LB) ... 63

7.3.3.2 Le service par le bas (SB) ... 63

7.3.3.3 Le service rebond (SR) ... 64

7.3.4. Glossaire des techniques adaptées ... 65

7.4. Proposition didactique du volleyball pour le cycle inférieur... 66

7.4.1. L’enseignement du volleyball en classe de 7ème ... 66

7.4.1.1 Objectif principal pour le cycle de 7ème... 66

7.4.1.2 Objectifs secondaires pour le cycle de 7ème ... 66

7.4.1.3 Les situations pédagogiques ... 67

7.4.1.4 Fiche règlement 7ème ... 74

7.4.2. L’enseignement du volleyball en classe de 6ème ... 75

7.4.2.1 Objectif principal pour le cycle de 6ème... 75

7.4.2.2 Objectifs secondaires pour le cycle de 6ème ... 76

7.4.2.3 Les situations pédagogiques ... 77

(8)

8

7.4.2.4 Fiche règlement 6ème ... 85

7.4.3. L’enseignement du volleyball en classe de 5ème ... 86

7.4.3.1 Objectif principal pour le cycle de 5ème... 86

7.4.3.2 Objectifs secondaires pour le cycle de 5ème ... 86

7.4.3.3 Les situations pédagogiques ... 87

7.4.3.4 Fiche règlement 5ème ... 94

8. Conclusion ... 95

9. Bibliographie ... 97

9.1. Livres ... 97

9.2. Revues ... 97

9.3. Sources internet ... 98

9.4. Divers... 99

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9

1. Introduction

1.1. Généralités

« Quand un savoir savant, c'est-à-dire le savoir des spécialistes du domaine, devient un savoir à enseigner, il faut, pour qu'il devienne un objet d'apprentissage, qu'il subisse des transformations afin de le rendre accessible aux élèves ».1

Le volleyball est une activité physique et sportive enseignée pratiquement tous les ans en cours d’éducation physique et sportive. Néanmoins, les enseignants font face à un phénomène « d’éternel recommencement », car les élèves ne progressent pas significativement d’une année à l’autre. En effet, les pertes de balle engendrent de nombreuses ruptures d’échange qui empêchent la mise en place d’un jeu structuré.

Ce phénomène pourrait s’expliquer de différentes manières. D’une part, par une mauvaise lecture de trajectoire de la balle et des déplacements lents qui ne permettent pas aux élèves de se placer correctement sous la balle. D’autre part, par une mauvaise orientation et organisation sur le terrain de jeu dès que les élèves doivent jouer avec un partenaire.

Face à ce constat, l’adaptation spatio-temporelle nous semble être un excellent moyen d’entrée dans l’activité pour pallier aux problèmes de placement et de lecture de trajectoire de la balle. Aussi, pour aider les élèves à mieux s’organiser sur le terrain, il est indispensable de structurer l’espace de jeu et d’adapter le règlement officiel du volleyball au milieu scolaire.

Après une brève recherche historique et une analyse de la place du volleyball au sein des sports collectifs et des sports de renvoi, ce travail sera organisé de la façon suivante.

Dans un premier temps, une description détaillée de la pratique du volleyball et de son enseignement sera réalisée.

Dans un deuxième temps, en nous appuyant sur les travaux de divers auteurs qui se sont penchés sur le sujet, une méthodologie pédagogique sera mise en place.

1 COLOMB, Jacques. La transposition didactique : du savoir savant au savoir enseigné, Revue française de pédagogie, Institut National de Recherche Pédagogique,1986.

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10

Finalement, pour guider les enseignants, des situations pédagogiques adaptées au milieu scolaire seront élaborées.

1.2. Motivation du travail de candidature

Étant moi-même joueuse et entraîneur de volleyball, ce sujet me tient particulièrement à cœur.

En effet, durant toute ma scolarité, je n’ai jamais réellement pris plaisir à jouer au volleyball à l’école, car les nombreuses pertes de balle ne permettaient pas de créer une continuité dans les échanges.

Depuis 2006, je suis enseignante d’EPS, et durant mes premières années d’enseignement, j’ai pensé que le travail technique individuel avec les élèves était nécessaire pour éviter ces nombreuses pertes de balle.

Néanmoins, dès que des situations d’opposition étaient proposées, les ruptures d’échange observées n’étaient pas provoquées par une intention tactique volontaire de marquer le point, mais par des fautes individuelles de contact.

Ainsi, m’étant rendu compte que le travail technique n’est pas une finalité en soi, il me paraissait intéressant de réfléchir à une méthode adaptée et évolutive qui permet aux élèves et aux enseignants de trouver du plaisir dans l’activité « volleyball ».

(11)

11

2. Evolution du volleyball

2.1. Bref historique

En 18952, le pasteur William G. Morgan, directeur d'éducation physique à la

"Young Men Christian Association" (YMCA) d'Holyhoke dans le Massachusetts, inventait le volleyball. À l'époque, c’était une simple activité ludique de frappes de balles avec le haut du corps qu’il appelle « La Mintonette »3, sport censé être une alternative au basketball qu'il considérait comme trop fatiguant pour les sportifs plus âgés. Il voulait que son sport devienne une discipline susceptible de plaire à un public beaucoup plus large, que ce soit d'un point de vue de l'âge ou des capacités physiques. Morgan pensa très vite au tennis, mais comme il fallait des raquettes, des balles, un filet et d'autres équipements notamment au niveau du revêtement, il décida uniquement d’emprunter le filet.

Ainsi, il opposait deux équipes séparées par un filet élevé à 1m98 du sol, avec pour objectif de renvoyer la balle de l'autre côté sans la laisser rebondir. À cette époque, le nombre de joueurs ainsi que le nombre de contacts avec la balle étaient illimités (fig.1).

(fig. 1) Enfants jouant au «Street volleyball» à Philadelphie début 1900.

En 18964, donc à peine une année plus tard, Alfred Halstead, professeur au collège de Springfield, remarquait la nature de «volée» de cette nouvelle discipline et décidait de la renommer. «To volley» en anglais voulant dire faire voler, le nom de volleyball fut aussitôt adopté, car il était plus suggestif et descriptif de l'action.

2 KRAEMER, Dominique. Enseigner le volleyball en milieu scolaire (collèges, lycées), Editions Actio, Paris, 2006, pp.9-11.

3 http://www.republicain-lorrain.fr/sports/2012/05/18/la-mintonette-le-nom-vole-du-volleyball (accès le 16 août 2018).

4 http://www.unilim.fr/lec/volleyball-2/ (accès le 16 août 2018).

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12

Le 7 juillet 1896, le premier match de volleyball fut disputé dans les locaux du collège de Springfield (fig. 2).

(fig.2) Équipe à avoir disputé le premier match de volleyball en 1896.

L'ambivalence entre le volleyball et le tennis rend aujourd'hui encore difficile la classification du volleyball au sein des pratiques sportives. Ce sujet sera abordé plus en détail dans un chapitre ultérieur.

2.2. Le ballon de volleyball 2.2.1. L'évolution du ballon

À ses débuts5, le volleyball était pratiqué avec la vessie du ballon de basketball qui était malheureusement trop légère et trop lente. Ensuite, Morgan eut recours au ballon de basketball proprement dit, mais ce dernier était considéré comme trop lourd. Il a fallu attendre l'année 1900 pour qu'un ballon plus petit et plus léger apparaisse. Le ballon possédait une structure en cuir avec une vessie de caoutchouc. Il pesait dans les 300 grammes pour un diamètre de 66 centimètres.

À partir de ce jour et encore jusqu'à aujourd'hui, le ballon de volleyball a subi des transformations, surtout au niveau de la pression, qui ouvrent la voie à toute une gamme de nouvelles possibilités techniques et tactiques. La diminution de la pression du ballon a été induite par le beachvolley, car la défense en est favorisée, ce qui rend le jeu plus spectaculaire.

5 http://www.olympic.org/fr/news/un-bref-historique-du-volleyball (accès le 16 août 2018).

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13

Dans le tableau ci-dessous (tab.1), Jean-Charles Badin6 reprend l'évolution du poids et de la pression du ballon de volleyball au cours du temps.

Année Poids Pression

1896 255-340 g /

1912 198-255 g /

1916 227-283 g /

1925 255-283 g /

1947 250 g /

1982-1996 260-280 g 0,40-0,46 kg/cm2

1996-2018 260-280 g 0,30-0,325 kg/cm2

Bien que le poids de la balle n’ait guère été modifié, ses changements de texture ont provoqué de nombreuses évolutions techniques. Celles-ci seront développées dans un prochain chapitre.

À partir de l'année 2000, à des fins médiatiques, le ballon de volleyball est devenu coloré.

2.2.2. Les types de ballons7

Jusqu'aux années 90, les ballons de volleyball étaient fabriqués en cuir, alors que de nos jours ils sont constitués de matériaux composites et de PVC. Ces matériaux permettent d’avoir un toucher plus agréable. Bien qu'il y ait une ressemblance entre les différents types de ballons, chaque type de balle présente cependant des propriétés différentes en fonction du niveau de pratique. Les ballons de volleyball ont tous une taille identique, mais diffèrent pourtant au niveau du poids.

En volleyball, comme dans beaucoup d'autres sports, le choix du type de balle est en relation avec l’âge et le niveau du pratiquant. L'enseignant d’EPS doit donc tenir compte du fait que, lorsqu’il enseigne le volleyball à de jeunes élèves qui présentent des articulations encore fragiles, il doit choisir un ballon plus léger qui limite les risques de blessures.

6 http://www.rscmvolleyball,free,fr/documents/historique-volleyball.pdf (accès le 16 août 2018).

7 http://www.passion-volleyball.com/ballon-volleyball/guide-salle/ (accès le 16 août 2018).

(tab.1) Évolution du poids et de la pression du ballon de volleyball.

(14)

14

Le tableau ci-dessous (tab.2) reprend quatre types de ballons utilisés dans le milieu scolaire et choisis en fonction du niveau et de l'âge des élèves.

200-220g

Ce type de ballon est 15% plus léger qu'un ballon de volleyball classique et permet aux enfants de découvrir le volleyball de façon attractive. Une surface particulièrement souple en mousse EVA permet, entre autres, d'effectuer des manchettes sans se blesser.

230-250g

Ce type de ballon est 5% plus léger qu’un ballon de volleyball classique. Son revêtement en matériau synthétique soft sur une sous-couche en mousse apporte un grand confort de jeu et un toucher exceptionnel.

260-280g

Ballon d'optimisation en polyuréthane alvéolé afin de travailler la précision. C'est le ballon officiel de la FIVB.

260-280g

Ballons de beach-volley qui sont plus colorés (meilleure visibilité en extérieur), plus volumineux (diamètre de 66 à 68 cm), mais moins gonflés (pression de 0,175-0,225 kg/cm2). Le ballon de beach-volley a une enveloppe souple composée d'un matériau qui n'absorbe pas l'humidité.

(tab.2) Types de ballons utilisés en milieu scolaire.

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15 2.3. Évolution du filet8

De la même manière que le ballon a évolué au cours du temps afin de faire progresser la technique et la tactique, le filet de volleyball a également subi des transformations, notamment au niveau de sa hauteur. Ainsi, le filet est passé d'une hauteur de 1m98 à une hauteur qui variait entre 2m20 et 2m40. En 1936, la hauteur est définitivement fixée à 2m40. Ce n'est qu'en 1947, à l'initiative des fédérations de France, de Pologne et de Tchécoslovaquie, que des règles communes sont éditées.

Elles sont d'ailleurs à la base des règles actuelles. Dans ce règlement et de nos jours encore, la hauteur du filet hommes est fixée à 2m43 et le filet dames est placé à 2m24.

Dominique Kraemer9 explique que les changements de la hauteur du filet étaient censés avoir un impact sur le rapport de force entre les deux équipes. Un filet bas combiné à une amélioration constante du niveau de jeu des joueurs (technique et physique) implique que la défense prend rarement l'ascendant sur l'attaque.

L'enseignant d'EPS, quel que soit le niveau auquel il est confronté, doit également gérer un rapport de force souvent déséquilibré qui nuit à l'intérêt de la pratique et à l'efficacité de la formation. Pour cela, pour le volleyball scolaire, il vaut mieux préconiser un filet plus haut pour favoriser la continuité des échanges.

2.4. Évolution du nombre de joueurs10

À son origine, le volleyball était pratiqué par un nombre illimité de joueurs dépendant uniquement de la place disponible.

Très vite cependant, les règles ont été codifiées, et à partir de 1897, les équipes étaient composées de neuf joueurs répartis en trois lignes de trois joueurs.

Grâce au mouvement de jeunesse chrétienne (YMCA), le volleyball va s'exporter dans le monde entier et son développement va devenir spécifique selon les pays.

Chaque pays adopte ses propres règles de jeu, et c'est ainsi qu'en 1936, la fédération française de Volleyball fut créée et que les premières règles officielles

8 http://www.rscmvolleyball,free,fr/documents/historique-volleyball.pdf (accès le 16 août 2018).

9 KRAEMER, Dominique. Enseigner le volleyball en milieu scolaire (collèges, lycées), Editions Actio, Paris, 2006, pp.9-11.

10 http://www.rscmvolleyball,free,fr/documents/historique-volleyball.pdf (accès le 16 août 2018).

(16)

16

furent éditées. Depuis 1936, le nombre de joueurs par équipe a été fixé au nombre de six.

2.5. Évolution des techniques11

L'histoire du volleyball ainsi que l'histoire de ses règles se confondent, car leurs évolutions respectives sont liées.

En effet, de nombreux facteurs ont influencé le volleyball tel que nous le connaissons aujourd'hui. Il y a tout d'abord les facteurs internes que nous venons de décrire aux points précédents, et à ces derniers s'ajoutent finalement les facteurs externes.

Dominique Kraemer12 définit ces facteurs comme propres aux joueurs, c'est-à- dire propres à leurs innovations techniques et/ou tactiques.

À son origine, les règles autorisaient un nombre illimité de contacts, mais uniquement en touches hautes. Au fil du temps, des nouvelles techniques ont fait leur apparition, à savoir la manchette, le service flottant, l'attaque en courte, la pénétration du passeur, l'attaque aux trois mètres, etc.

Au fil du temps, le jeu de volleyball est donc passé, d’une part, d'un jeu de renvoi direct à un jeu avec relais et, d’autre part, d’un jeu avec une attaque placée à deux mains, pieds au sol, à un jeu avec une attaque smashée.

Comme mentionné plus haut, toutes ces évolutions ont fortement modifié le rapport de force entre l'attaque et la défense. De nos jours, l'accent est mis sur la défense afin d'augmenter la longueur des échanges et de diminuer l'indécision quant au résultat de l'échange. Nous verrons dans un prochain chapitre que, dans le volleyball scolaire, cette tendance est encore totalement inversée.

11 http://www.rscmvolleyball,free,fr/documents/historique-volleyball.pdf (accès le 16 août 2018).

12 KRAEMER, Dominique. Enseigner le volleyball en milieu scolaire (collèges, lycées), Editions Actio, Paris, 2006, pp.9-11.

(17)

17

3. Le volleyball, sport collectif ou sport de renvoi?

3.1. Le volleyball et les sports collectifs

Eric Dugas et Pascal Bordes13 se sont penchés sur la classification des activités physiques et sportives et notamment sur la difficulté d'établir des critères pertinents quant à la place du volleyball dans le groupe des «sports collectifs».

Selon ces auteurs, la famille des sports collectifs est caractérisée par le fait d'opposer deux équipes au sein desquelles les acteurs sont exclusivement dans des rapports de coopération. Ainsi, la gymnastique par équipe n'est pas un sport collectif, vu que les gymnastes concourent également individuellement.

D'après cette acceptation large, certains sports individuels tels que, par exemple, le tennis en double ou les régates en équipage pourraient parfaitement faire partie de la catégorie des sports collectifs. Cependant, ces derniers ne sont traditionnellement pas considérés comme tels, malgré les «entraides» entre partenaires et la présence d'un collectif adverse.

Serge Eloi et Gilles Ulhrich14 ont donné une définition encore plus précise, à savoir que «les sports collectifs opposent deux équipes qui ont pour but d'atteindre simultanément deux cibles distinctes à l'aide d'un projectile commun». Cette définition exclut alors des activités tels que l'ultimate ou le baseball.

Un critère supplémentaire donné par les auteurs est de «progresser seul vers la cible».

Le volleyball, alors que sa pratique colle parfaitement à la première définition donnée par ses auteurs, se voit alors rejeter de la famille des sports collectifs à cause du critère de « progression individuelle ».

Ces définitions montrent que la place du volleyball dans le groupe des sports collectifs reste discutée.

13 DUGAS, Eric; BORDES, Pascal. Le volleyball serait-il le pluton de notre système scolaire?, Editions EPS, Revue EPS n°330 Mars-Avril 2008.

14 ELOI, Serge; ULHRICH, Gilles. Contribution à la caractérisation des sports collectifs: les exemples du volleyball et du rugby, Revue STAPSN°58, 2001.

(18)

18 3.2. Le volleyball et les sports de renvoi

D'après William Gasparini15, les enjeux spécifiques du volleyball seraient:

- de déclencher un mouvement avant l'arrivée du ballon et de régler le mouvement en même temps que le ballon arrive;

- de différencier, d’échanger et de coordonner rapidement les rôles des intervenants et des non intervenants sur la balle;

- d’occuper différents postes au cours d'un même match;

- d’élaborer et de mettre en œuvre des stratégies qui tiennent compte simultanément des informations provenant des deux camps (propre camp et camp adverse).

Le volleyball développe donc un jeu de stratégie au cours duquel la construction de l'attaque n'est pas gênée par l'opposant. En ce sens, il appartient non pas à la famille des sports collectifs, mais au groupe des activités stratégiques, individuelles et collectives, de frappe de balle à espace séparé.

Pour Gasparini, le volleyball ne doit plus être intégré dans la famille des sports collectifs.

D'ailleurs, l'European Physical Education Association (EUPEA) a présenté une liste d'activités physiques classant le volleyball dans les jeux de filet et de mur tels que le badminton, le tennis de table et le tennis.

Ainsi, le volleyball est classé dans une famille d’activités qui n'est pas historiquement la sienne.

Néanmoins, Eric Dugas et Pascal Bordes16 avancent deux raisons qui, selon eux, éloigneraient le volleyball des autres sports de renvoi, à savoir une raison fonctionnelle et une raison liée au type d'espace et au matériel.

15 GASPARINI, William. Volleyball et sports de renvoi collectif en EPS, Editions EPS, Revue EPS n°279 Septembre-Octobre 1999.

16 DUGAS, Eric; BORDES, Pascal. Le volleyball serait-il le pluton de notre système scolaire? Editions EPS, Revue EPS n°330 Mars-Avril 2008.

(19)

19 3.2.1. Une raison de type fonctionnel

Les auteurs17 expliquent que dans les «vrais sports collectifs», si l’on considère l'équipe en attaque, il y a trois options qui s'offrent au porteur du ballon, à savoir:

- la conservation de balle;

- la progression de balle;

- le marquage du point.

D'une manière similaire, si l’on considère l’équipe en défense, il y a également trois options qui s’offrent aux défenseurs, à savoir:

- la récupération de balle;

- l’empêchement de la progression de balle;

- le contre de la tentative de marque adverse.

Dans ces six options, attaque et défense confondues, seul le deuxième principe défensif, à savoir l’empêchement de la progression de balle, ne correspond pas à la logique première du volleyball, alors que les cinq autres principes y sont bien présents.

Pour ces auteurs, les arguments cités plus haut devraient suffire à éloigner le volleyball des sports de renvoi classiques, qu’ils soient pratiqués en simple ou en double.

Ainsi, le volleyball, par son fonctionnement interne, ne permet pas de regrouper sa pratique avec les sports de renvoi.

3.2.2. Une raison liée à l’espace et au matériel

Si l'EUPEA a retiré le volleyball de la classification des sports collectifs, c'est à cause du matériel qui meuble l'espace, à savoir le filet.

Pourtant Eric Dugas et Pascal Bordes18 ne pensent pas que seul l’aspect du matériel suffise à définir une classification, car il s'agit uniquement d'un simple descriptif.

17 DUGAS, Eric; BORDES, Pascal. Le volleyball serait-il le pluton de notre système scolaire? Editions EPS, Revue EPS n°330 Mars-Avril 2008.

18 DUGAS, Eric; BORDES, Pascal. Le volleyball serait-il le pluton de notre système scolaire? Editions EPS, Revue EPS n°330 Mars-Avril 2008.

(20)

20

Étant donné que la catégorisation des jeux sportifs selon leur apparence extérieure s’avère être une impasse, il serait plus intéressant d'analyser les sports dans un cadre plus structural, c'est-à-dire basé sur la logique interne de la discipline telle qu'elle ressort de l'analyse des règles du jeu.

3.3. La vraie place du volleyball

L'analyse de la logique interne du volleyball montre que ce sport présente toutes les caractéristiques d'un sport collectif, même sous sa forme réduite en beach-volley.

À l'opposé du tennis en simple ou en double, on peut aisément observer que le volleyball privilégie les interactions motrices directes avec autrui (par le biais de passes, par exemple). Il apparaît que ces interactions collectives et opératoires, qui sont reprises dans la figure ci-dessous (fig.3), sont la carte d'identité de tous les sports collectifs, quelles que soient les définitions employées jusqu'alors.

La différence réside dans le fait qu’au volleyball, toute action vise à bonifier l'utilisation ultérieure de la balle, la coopération ou la marque. Ceci n'est pas le cas des jeux en double des sports de renvoi traditionnels, où les partenaires ne se transmettent rien. Ils ne se font pas de passes, mais doivent pourtant eux aussi

(fig.3) Comparaison des graphes des réseaux de communication motrices du beach-volley, du tennis en double, du volleyball et du basketball.

(21)

21

communiquer. Les auteurs19 parlent ici plutôt d'interaction motrice de placement, de replacement et d'occupation de l'espace. À noter que l'on retrouve ces interactions également en volleyball.

3.4. Conclusion

Cette ambivalence au niveau de la classification du volleyball que nous avons décortiquée plus haut, va servir de base à ce travail.

En effet, il nous paraît intéressant, sur le plan des apprentissages moteurs et tactiques, que les élèves soient systématiquement confrontés à des tâches en relation avec cette ambivalence.

Ainsi, dans le volleyball scolaire, l'élève devra systématiquement choisir pour chaque touche de balle s’il:

- conserve la balle (sport collectif);

- tire directement pour marquer (sport de renvoi).

Si l’élève décide de conserver la balle, c’est qu’il n’était pas en position favorable pour marquer le point seul.

19 DUGAS, Eric; BORDES, Pascal. Le volleyball serait-il le pluton de notre système scolaire? Editions EPS, Revue EPS n°330 Mars-Avril 2008.

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4. La pratique du volleyball en général

4.1. Les difficultés motrices

Jean-Francis Gréhaigne20 explique qu'en volleyball, il existe deux difficultés majeures, à savoir:

- la prise en compte de la vitesse de la balle et la gestion des déplacements;

plus un ballon est accéléré, plus il est nécessaire de prendre des informations exactes sur sa trajectoire;

- la nature et la vitesse des déplacements; les déplacements avant ne posent généralement pas de problèmes, alors que les déplacements en arrière ou latéraux sont beaucoup plus difficiles à gérer.

Ce sont donc bien souvent le mauvais placement dans l'espace et la perte de temps provoquée par un faible niveau de déplacements qui entraînent les nombreuses pertes de balle chez le joueur débutant. Ainsi l'adaptation spatio- temporelle sera un outil majeur pour contrecarrer ces problèmes.

Jean-Jacques Thevenot21 met en évidence une autre difficulté, à savoir celle de la lecture de la trajectoire de la balle.

En effet, en volleyball, la trajectoire de la balle est toujours descendante, mais peut varier en fonction de plusieurs paramètres:

- la vitesse (dépendante de la hauteur du filet et du coup joué);

- la direction (droite ou gauche);

- la hauteur (haut ou bas);

- la profondeur (zone avant ou zone arrière).

Ainsi, le grand problème du débutant est de parvenir au point de chute du ballon dans un laps de temps réduit tout en conservant des informations sur la position de ses segments corporels.

20 GREHAIGNE, Jean-Francis. Des signes au sens, Presses universitaires de Franche-Comté, 2011, p.105.

21 THEVENOT, Jean-Jacques. La lecture de trajectoire, Académie de Reims, 2008.

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24 4.2.Les difficultés de la compétition

Dans leur article sur les jeux à effectifs réduits, Jacques Beraud, Eric Daniel, Michel Genson, Ralph Hippolyte et Emile Rousseaux22 expliquent que plus le niveau du joueur est faible, moins il touche la balle. Deux causes sont à l’origine de ce constat, à savoir:

- Le couple service-réception:

Les auteurs ont réalisé une étude qui montre que 44% des réceptions provenant d’un service cuillère se terminent par une faute. À ces erreurs s’ajoutent 27% d’erreurs à la mise en jeu. Il apparaît donc clairement que le couple service-réception est la première cause d’échec pour la majorité des débutants, ce qui provoque un grand nombre de situations «0 contact», comme l’appellent les auteurs.

- La difficulté du jeu sans ballon :

En effet, pour tous les niveaux dans les sports collectifs, il existe une dynamique d’ensemble (avec ou sans ballon). Même si un seul joueur touche le ballon, les autres doivent également se déplacer pour accéder plus facilement aux différentes possibilités de déploiement dans la continuité d’un jeu futur. Pour les auteurs, les moments de jeu des joueurs sans ballon sont tout aussi importants que ceux du joueur concerné par le contact de balle.

Selon eux, l’apprentissage du jeu sans ballon devrait devenir une composante indispensable de l’enseignement du volleyball. La question que l’on peut dès lors se poser, c’est de savoir comment envisager un jeu sans ballon quand, dans la pratique compétitive, le ballon ne «vit» pas plus que quelques rares trajectoires.

Emile Rousseaux23 explique que, dans la plupart des pays d’Europe, le volleyball est joué sous la forme de jeu trois contre trois ou quatre contre quatre. Bien que ces formes de jeu soient adaptées pour des jeunes ayant le niveau et les qualités requises, elles ne conviennent pourtant pas aux débutants, car elles ne génèrent que très peu de mouvements.

22 BERAUD, Jacques; DANIEL, Eric; GENSON, Michel; HIPPOLYTE, Ralph; ROUSSEAUX, Emile. Jeux à effectifs réduits, Revue EPS n°277, Editions EPS, 1999, p.16.

23 BERAUD, Jacques; DANIEL, Eric; GENSON, Michel; HIPPOLYTE, Ralph; ROUSSEAUX, Emile. Jeux à effectifs réduits, Revue EPS n°277,Editions EPS, 1999, p.19.

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D’après Emile Rousseaux24, des compétitions adaptables et complémentaires aux compétitions institutionnelles s’imposent, à savoir les jeux en effectifs réduits. En effet, si un enfant ne possède que très peu d’assurance pour attraper et relancer un ballon, il n’est pas logique de lui imposer de jouer exclusivement en trois contre trois.

Une description détaillée du jeu en effectif réduit sera donnée dans un chapitre ultérieur.

4.3. Les qualités psychomotrices nécessaires à la bonne pratique du volleyball D'après Karlheinz Langolf et Karen Zentgraf25, le volleyball est un sport aux exigences motrices très élevées, ce qui influence négativement sa pratique scolaire.

À ceci s’ajoute que les élèves ne maîtrisent plus les mouvements de base tels que la course, les sauts, les «lancer-attraper» et l’estimation des trajectoires de balle.

De ce fait toutes ces lacunes doivent faire l'objet d'un apprentissage à l’école.

Pour répondre aux exigences que sont la lecture de trajectoire de la balle et les déplacements en volleyball, un débutant doit pouvoir mettre en place des réponses qui se basent sur trois domaines essentiels de l'activité, à savoir la proprioception, la vitesse de déplacement et le temps de réaction ainsi que la lecture de trajectoire combinée à la manipulation de balle.

4.3.1. La proprioception

Pour le dictionnaire Larousse, l’adjectif proprioceptif se rapporte «à la sensibilité du système nerveux aux informations provenant des muscles, des articulations et des os.»

La proprioception doit dans un premier temps permettre aux élèves d’avoir conscience de la position de chaque segment corporel ainsi que des mouvements de ces segments. Dans un deuxième temps, elle doit permettre de donner au système nerveux les informations nécessaires à l’ajustement des contractions musculaires lors des mouvements et du maintien de l’équilibre.

24 BERAUD, Jacques; DANIEL, Eric; GENSON, Michel; HIPPOLYTE, Ralph; ROUSSEAUX, Emile. Jeux à effectifs réduits, Revue EPS n°277,Editions EPS, 1999, p.16.

25 LANGOLF, Karlheinz, ZENTGRAF Karen. Volleyball - Asichten 2001, Czwalina Verlag, Hamburg, 2001, SS.113-114.

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26

En volleyball, le positionnement par rapport au ballon et la qualité des appuis sont deux éléments très importants.

Dominique Kraemer26 explique qu’un joueur de volleyball doit trouver des appuis

«utiles», c’est-à-dire qu’il faut toujours chercher à basculer sur les avant-pieds, écarter les pieds au moment du contact avec le ballon, réaliser des pas chassés afin de se placer sous la balle, réaliser des pas croisés pour aller contrer à l’aile, se réceptionner après une attaque ou un bloc etc.

4.3.2. La vitesse de déplacement et le temps de réaction

«Au volleyball, pour être à l’heure, il faut être en avance.» 27

Comme la citation ci-dessus l’évoque, en volleyball, arriver en même temps que la balle ne suffit pas. Grâce à des déplacements rapides et efficaces, un joueur de volleyball doit toujours se donner les moyens d’avoir « le temps d’attendre » avant de réaliser l’action. Par exemple, il faut pouvoir s’arrêter avant de faire la passe, s’équilibrer avant de sauter au contre ou stopper son recul en défense avant que l’adversaire frappe, etc.

Étant donné que, chez les joueurs débutants, les gestes techniques ne sont pas encore ancrés, il est nécessaire d’augmenter le temps d’attente. De ce fait, des déplacements rapides peuvent leur permettre de se mettre dans des conditions d’action optimales.

4.3.3. La coordination motrice avec ballon

D’après Guillaume Buer28, «être coordonné, c’est exécuter avec vitesse et efficacité un mouvement intentionnel pour résoudre une tâche concrète».

La coordination motrice représente la base de la technique, et il est de ce fait important de développer la motricité générale avant la motricité spécifique de l’activité. Le fait de maîtriser son corps dans l’espace par rapport à une balle engendre un apprentissage plus rapide du geste sportif.

26 KRAEMER, Dominique. Enseigner le volleyball en milieu scolaire (collèges, lycées), Editions Actio, Paris, 2006, P.21.

27 KRAEMER, Dominique. Enseigner le volleyball en milieu scolaire (collèges, lycées), Editions Actio, Paris, 2006, P.20.

28 http://ecoles.ac.rouen.fr/havrenord/IMG/pdf/Developpement_de_la_coordination_motrice_chez_les_jeunes_Mode_de_compt abilite_.pdf (accès le 16 août 2018).

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27

En volleyball, il est important de confronter les élèves à des exercices variés de

«lancer-attraper» durant lesquels un déplacement et une décentration par rapport au ballon ont lieu. Ces exercices sont censés aider les élèves à se construire un bon bagage psychomoteur qui les aidera à s’approprier les gestes techniques de volleyball avec plus de facilités.

4.4. Les techniques de frappe

D'après Michel Bironneau et André Bevon29, les techniques de frappe sont «les outils» que les élèves vont s'approprier pour les problèmes posés par le jeu. Selon eux, ces techniques trouvent leur origine et leur finalité dans les matchs et leur acquisition permet de structurer et d'élargir l'espace de frappe.

Au début, le débutant se limitera à l'interception des balles qui se présentent devant lui entre la taille et la hauteur des bras tendus. Au fil du temps, il sera capable d'aller chercher des trajectoires plus éloignées de lui, de contrôler et frapper des ballons en-dessous de la taille et de toucher des ballons en hauteur après une impulsion.

Les auteurs expliquent qu'à cette structuration de l'espace de frappe correspond simultanément l'intégration d'une logique de choix tactiques et techniques qui répondent à deux questions:

1. Que vais-je faire avec la balle qui arrive (choix tactique) en fonction de ma trajectoire et de ma situation:

- la renvoyer vers la cible adverse?

- la mettre à disposition d'un partenaire pour une passe?

- l'empêcher de tomber dans mon terrain?

2. Comment puis-je frapper cette balle (choix technique):

- à deux mains?

- en manchette?

- attaque directe sur une balle haute proche du filet?

29 http://uv2s.cerimes.fr/media/enseignerlevolleyball/techniques-de-frappe.php (accès le 10 janvier 2019).

(28)

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Ainsi, même si un enseignant construit des situations d'apprentissage pour une technique particulière, il est tout à fait normal qu'occasionnellement l'élève utilise une autre technique plus favorable à la situation présente. Par exemple, si en travaillant la manchette un ballon arrive à hauteur du front, l'élève tentera une passe haute à deux mains et laissera de côté l'option de la manchette.

La justesse technique est liée à l'opportunité tactique, et il est clair que l'efficacité des différentes techniques n'est pas équivalente dans toutes les situations. En effet, dans chaque technique de frappe il y a une évaluation de la situation et un choix, et ce sont ces deux éléments que l'on devra retrouver dans les situations d'apprentissage. L'enseignant doit tenter d'introduire cette dimension même dans des exercices où l'on recherche un grand volume de répétitions afin d'imposer l'attention et la disponibilité qui sont des éléments clés de l'habileté à acquérir.

Dans le chapitre suivant, nous allons décrire les aspects techniques et tactiques nécessaires dans l'enseignement du volleyball pour le cycle inférieur.

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5. L'enseignement du volleyball

5.1. Les principes à respecter

Isabelle Chastain et Vincent Vauloup30 expliquent que, dans le volleyball scolaire, il est important de toujours garder les principes de jeu en tête afin de construire des cycles d'enseignement qui respectent la logique interne de la discipline.

En effet, les auteurs insistent sur quatre principes de jeu dont la réussite dépend d'une bonne prise d'information et d’une anticipation efficace:

- défendre son terrain tout en construisant simultanément l'attaque du terrain adverse;

- se rapprocher du filet pour gagner en efficacité à l'attaque;

- donner du temps à ses partenaires pour rendre la circulation de balle plus facile;

- enlever du temps à ses adversaires afin de rendre la défense de leur terrain plus difficile.

Isabelle Chastain et Vincent Vauloup31 séparent les éléments à respecter dans l'enseignement du volleyball en deux catégories, à savoir l’attaque et la défense de la cible et le travail collectif.

5.1.1. L'attaque et la défense de la cible

L'élève apprend à se «représenter» le jeu et à en comprendre l'essence. Il va se trouver dans un processus de construction de représentations telles qu’une cible à viser ou à défendre, des trajectoires différentes, des zones menacées ou encore des espaces libres chez l'adversaire.

Il faut confronter l'élève à l'organisation des placements et des déplacements qui rendent parfaite l'intervention sur la balle.

30 CHASTAIN, Isabelle; VAULOUP, Vincent. Enseigner le volleyball au collège et au lycée, FPC Volleyball, Académie de la Réunion, 2014, p.4.

31 CHASTAIN, Isabelle; VAULOUP Vincent. Enseigner le volleyball au collège et au lycée, FPC Volleyball, Académie de la Réunion, 2014, p.11.

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30 5.1.2. Le travail collectif

La priorité est de placer l'élève dans un processus de stratégies collectives grâce auxquelles le groupe pourra créer la rupture d'échange en attaque ou maintenir la continuité en défense. Il s'agit ici de répartitions de zones et de coordination de déplacements.

À ceci s'ajoute la prise d'information quant aux rôles à jouer et ceci toujours sous contrainte temporelle. Les élèves apprennent à se déterminer intervenant ou non intervenant en fonction de leur position sur le terrain et de celle de leurs partenaires.

De plus, ils sont confrontés à la gestion du conflit risque ou sécurité, à savoir le choix entre conserver ou renvoyer le ballon.

Pour éviter les pertes de balle, les élèves doivent être placés dans un processus de communication verbale (crier «j'ai»), gestuelle (appeler le ballon à l'attaque) et d'anticipation, c'est -à-dire se concentrer sur l'action à venir (jeu sans ballon).

D’un point de vue plus « fair-play », l’élève doit comprendre la notion de responsabilité et de solidarité, c'est-à-dire qu'il doit prendre conscience de l'importance de ses partenaires. Il faut lui faire comprendre, par exemple, qu'un passeur a besoin d'un partenaire pour faire progresser la balle vers la zone avant ou qu'un attaquant a besoin d'un passeur pour réaliser un smash.

En fonction du niveau et des caractéristiques des élèves, des priorités seront dégagées parmi ces différents éléments.

5.2. La place de la technique dans l’enseignement du volleyball 5.2.1. La stigmatisation des techniques en général

Lucie Lafont32 explique que, depuis 1980, la réflexion sur les techniques sportives et leurs relations avec la didactique a fait l'objet de beaucoup de réflexions dans le champ des Sciences et techniques des activités physiques et sportives (STAPS). En effet, des controverses quant au rôle de la technique en éducation physique et sportive sont souvent présentes.

32 LAFONT, Lucie. Technique, modèles et didactique de l'éducation physique et sportive, Revue STAPS n°59 ,Editions De Boeck Supérieur, 2002/3.

(31)

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Certains considèrent la technique comme rigide s'opposant au caractère novateur de l’activité, alors que d'autres la voient comme un élément essentiel. D'autres encore la considèrent comme étant la condition de l'entraînement, mais aussi celle de la transmission du geste sportif.

À noter que l'observation de séances d’éducation physique et sportive met en évidence l'enseignement de «modèles gestuels empruntés aux productions de la haute performance».

Pourtant, l'auteur explique que, pour mieux consolider l'identité des pratiques scolaires, il est préférable de mettre à distance les techniques sportives et de rejeter l'utilisation des modèles gestuels. Il faut comprendre qu'au terme du cheminement, l'élève n'apprend pas des techniques, mais qu'il se trouve au centre d'un processus social de création de techniques diverses. Chaque élève est confronté à des situations-problèmes qui l'obligent à produire des «solutions techniques»

individuelles qui le conduisent à l'élaboration de capacités.

5.2.2. La place de la technique en volleyball

D’après Lucie Lafont33, l'analyse de la qualité des réponses motrices de jeu et les données relatives à l'efficacité de l'action peuvent être spécifiées à l'aide des indicateurs suivants:

- Est-ce que les bras et les jambes sont toujours mobilisés en vue d'un éventuel renvoi?

- Est-ce que l'élève adopte une attitude préparatoire à l'action, à savoir que ses avant-bras ne descendent pas en-dessous du bassin?

- Est-ce que l’élève est correctement orienté dans l'espace et est-ce qu'il anticipe correctement les actions de jeu?

Selon l'auteur, en volleyball, il serait plus prudent de parler d'approche tactico- technique, car nous sommes en effet en présence d'une construction d'un projet collectif qui nécessite à la fois des prises de décision ainsi que l'exécution motrice de gestes techniques au sein d'un rapport d'opposition.

33 LAFONT, Lucie. Technique, modèles et didactique de l'éducation physique et sportive, Revue STAPS n°59 ,Editions De Boeck Supérieur, 2002/3.

(32)

32

Le guidage de l'élève ne consiste donc pas à solliciter la répétition de gestes techniques, mais plutôt à développer chez l'élève une activité adaptative de résolution de problèmes. Ceci est censé permettre l'émergence de «schémas d'actions efficaces».

Pour résumer, retenons que les productions motrices du haut niveau ne constituent qu'une description particulière et momentanée du développement de la discipline sportive. Les professionnels de l'enseignement se doivent donc de travailler les gestes techniques en les confrontant sans cesse aux objectifs propres à l'intention de jeu et de voir l’apprentissage de la discipline dans sa globalité.

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33

6. Théories sur l'enseignement du volleyball

Dans le présent chapitre, par une recherche bibliographique de différents ouvrages, nous allons décrire et analyser diverses propositions pédagogiques faites sur l'enseignement du volleyball. Les concepts qui seront présentés sont adaptés aux jeunes joueurs ainsi qu'à la réalité du terrain. Cette analyse va permettre d'avoir un aperçu de différentes méthodes et d'identifier lesquelles peuvent être appliquées à l'enseignement scolaire luxembourgeois.

La fédération française de volleyball, en collaboration avec le ministère de l'Éducation Nationale et de la Jeunesse, a publié une proposition d'outils facilitant l'enseignement du volleyball du collège au lycée. Dans ce document «Educ Volley»34, les auteurs expliquent que le volleyball peut être rendu facile et ludique sous réserve de penser à son adaptation. Le groupe de travail a fait le choix de diminuer la rupture de l'échange et d'augmenter la charge énergétique tout en incluant des constantes de motricité et de lecture de trajectoire de la balle. Il s’est notamment basé sur les travaux de Jean-Charles Thevenot, professeur agrégé d'éducation physique et sportive, spécialisé dans la pédagogie du volleyball.

6.1. Jean-Charles THEVENOT: Le jeu en effectif réduit

Jean-Charles Thevenot35 postule que l'apprentissage du volleyball ne peut se passer d'un détour par le jeu en effectif réduit, voire très réduit. Il ne souhaite pas

«dénaturer» la pratique de référence en six contre six, mais son objectif est de mettre les élèves dans des situations de jeu qui permettent de faciliter l'acquisition des savoirs techniques et tactiques qui fondent la formation du volleyeur en milieu scolaire.

6.1.1. Analyse des conduites typiques des élèves débutants

Le comportement caractéristique de l'élève confronté pour la première fois à l'activité volleyball peut être décrit de la manière suivante, à savoir:

34http://www.ffvb.org/data/Files/2018_DIVERS/2017_EDUCVOLLEY_BD.pdf (accès le 20 septembre 2018).

35 THEVENOT, Jean-Charles. Le jeu en effectif réduit, Editions EPS, Revue EPS n°331 Mai-Juin 2008, pp.31-36.

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34

- un volume de jeu réduit avec un grand nombre de balles qui tombent au sol sans être touchées;

- des touches de balle explosives et déséquilibrées lors desquelles les élèves frappent le ballon sans le contrôler et bien souvent avec une seule main;

- une mobilité réduite qui oblige les élèves à courir après la balle sans parvenir à la toucher;

- une mise en jeu qui n'est pas maîtrisée et qui ne passe bien souvent pas le filet.

Pour expliquer les comportements ci-dessus, l'auteur se base sur trois hypothèses, à savoir les ressources bio-informationnelles, les ressources biomécaniques et les ressources bioénergétiques.

6.1.1.1 Les ressources bio-informationnelles

Comme nous l'avons déjà évoqué, l'élève est constamment en crise de temps à cause d'une lecture de trajectoire tardive et erronée. Jean-Charles Thevenot36 explique qu’à ceci s’ajoute une surcharge informationnelle provenant du nombre de joueurs présents sur le terrain, partenaires et adversaires. L'élève doit, dans un laps de temps très court, séparer plusieurs sources d'informations afin de pouvoir se reconnaître réceptionneur ou non-réceptionneur. Lorsqu'il est attaquant, il doit identifier l'espace libre du camp adverse, espace qui se réduit d'autant plus que le nombre de défenseurs adverses est important. Afin de voir apparaître auprès de l'élève les adaptations souhaitées, il est nécessaire de moduler les paramètres qui influencent la charge informationnelle.

À ceci s'ajoute une difficulté à se situer et à se projeter dans l'espace et dans le temps, ce qui explique que les tâches d'anticipation posent un réel problème aux élèves. En effet, on retrouve par exemple ce phénomène dans la relation entre le réceptionneur et le « relayeur». Le premier ne parvient pas à se projeter dans l'avenir de son partenaire et réalise une passe vers sa position initiale et non pas vers le filet.

36 THEVENOT, Jean-Charles. Le jeu en effectif réduit, Editions EPS, Revue EPS n°331 Mai-Juin 2008, pp.31-36

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35 6.1.1.2 Les ressources biomécaniques

L'élève débutant présente un déficit dans la structuration du schéma corporel et de l'espace, surtout lors des déplacements arrière. Effectivement, il semble incapable de coordonner un lancer de balle avec une frappe, d'utiliser ses jambes pour gagner de la longueur ou encore de coordonner un déplacement avec une frappe équilibrée.

6.1.1.3 Les ressources bioénergétiques

Les élèves des classes inférieures ne savent souvent pas bien gérer leurs ressources musculaires et utilisent des contractions abusives de tout le corps. Le problème vient du fait qu'ils ne parviennent pas à sélectionner les groupes musculaires adaptés à l'action. La technique reste donc globale et l'élève n'est pas encore capable d'affiner son programme moteur.

6.1.2. Transformations visées chez les élèves débutants

À la fin d'un cycle de volleyball avec des jeunes élèves, Jean-Charles Thevenot37 attend de ces derniers qu'ils arrivent à passer:

- de frappes aléatoires et non contrôlées à des renvois intentionnels variés en direction;

- d'un jeu sur l'adversaire (jouer avec) vers un jeu orienté dans l'espace libre (jouer contre);

- d'un jeu sans mouvement à un jeu dynamique allant jusqu'à l'anticipation;

- d'un service hasardeux vers un service qui passe régulièrement dans le camp adverse.

Le tableau ci-dessous (tab.3)38 reprend les contenus d'enseignement à construire chez les élèves. Ces contenus ont été définis en référence aux trois ressources citées précédemment et ne sont pas spécifiques au volleyball. En effet, il s'agit ici d'une approche transversale des différentes activités physiques et sportives utilisées en EPS. D'après l'auteur, les situations d'apprentissage proposées dans le jeu en un contre un sont idéales pour améliorer les qualités proprioceptives de l'élève, car celles-ci sont constamment sollicitées. En début d'apprentissage, l'intentionnalité doit

37 THEVENOT, Jean-Charles. Le jeu en effectif réduit, Editions EPS, Revue EPS n°331 Mai-Juin 2008, pp.31-36

38 THEVENOT, Jean-Charles. Le jeu en effectif réduit, Editions EPS, Revue EPS n°331 Mai-Juin 2008, pp.31-36

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être le guide de l'action, et pour cela il faut immédiatement confronter l'élève à la logique interne de l'activité. L'élève doit attaquer une cible adverse, protégée par un ou plusieurs adversaires, en renvoyant le ballon dans une zone libre en lui faisant franchir un obstacle vertical, le filet.

Dans un premier temps, il est important que l'élève comprenne assez rapidement qu'il est intéressant d'attaquer la cible depuis un espace proche du filet en se plaçant sous la balle grâce à une bonne lecture de trajectoire de balle. Plus tard, il faudra le confronter à des problèmes moteurs liés à l'attaque de cette même cible depuis une zone arrière et qui nécessitera l'aide d'un partenaire « relayeur ».

Ces étapes servent à construire la structuration technico-tactique de l'élève dans son processus de formation en volleyball. Cette structuration est liée à l'acquisition de savoirs cognitifs (intention tactique), de savoirs proprioceptifs (équilibre) et de savoirs techniques (coordination). L'élève apprend donc à traiter l'information et à orienter son action vers l'atteinte d'un but tout en utilisant une exécution motrice adaptée. Si la technique motrice répond aux exigences de l'intention, on peut dire que l'élève a intégré une structure de volleyeur.

En résumé, à chaque étape de sa formation en tant que joueur de volleyball, l'élève assimile de nouvelles connaissances qu'il ajoute progressivement à sa structure. Pour Jean-Charles Thevenot, l'élève «structuré» en volleyball connaît le choix tactique à opérer en fonction de la situation et surtout il sait comment répondre à cette situation avec efficacité. Les différentes étapes de structuration technico-

(tab.3) Acquisitions fondamentales en volleyball.

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37

tactique du volleyeur telles que prévues dans les programmes officiels français et traduites en terme d'intentionnalité sont reprises dans le tableau ci-dessous (tab.4).

6.1.3. Les caractéristiques du jeu en effectif réduit en 1 contre 1 Le jeu en effectif réduit présente divers avantages:

- l'élève touche un nombre élevé de balles en une séance, ce qui optimise le programme moteur lié à la frappe à dix doigts;

- les déplacements courts sont favorisés, ce qui facilite le placement sous la balle;

- le temps de jeu effectif est important, car l'élève est tout le temps «concerné»

par le jeu, puisque les difficultés en relation avec la différenciation réceptionneur/non réceptionneur sont éliminées;

- le nombre d'informations que l'élève doit traiter est faible, ce qui lui permet de cibler son attention sur la trajectoire de balle et sur le placement de son seul adversaire;

- si les dimensions du terrain sont bien adaptées, les espaces libres sont facilement identifiables, ce qui permet à l'élève de se concentrer sur la cible à atteindre;

(tab 4) Structuration technico-tactique en terme d'intentionnalité.

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- en utilisant un filet avec une hauteur assez haute, l'enseignant peut obliger l'élève à renvoyer la balle avec une trajectoire montante. Cependant en 2 contre 2, la passe relais avec le partenaire possède bien souvent une trajectoire horizontale, voire descendante, puisqu’il n’y a pas d’obstacle à franchir;

- le fait de jouer dans un espace limité en largeur stimule la vision centrale que l'élève débutant va privilégier. À noter que l'apprentissage de la décentration visuelle se manifestera lorsque l'élève sera contraint à produire des trajectoires de balles vers les côtés;

- le jeu en 1 contre 1 favorise la prise de décision rapide;

- les apprentissages fondamentaux sont travaillés, à savoir la lecture de trajectoire de la balle, la structuration de l'espace arrière et la restitution des réactions du sol (poussée des jambes);

- l'élève est confronté au statut d'attaquant et de défenseur dans la même action et dans un laps de temps court, ce qui l'oblige à identifier rapidement son rôle et à adopter le comportement approprié de manière précoce;

- grâce à l'intermédiaire de situations réalisées en coopération, l'apprentissage de la différenciation du rôle attaquant/défenseur est favorisée.

Néanmoins, le jeu en effectif réduit en 1 contre 1 présente deux facteurs limitants :

- la logique de coopération des sports collectifs n’est évidemment pas respectée ;

- le jeu se rapproche davantage d’une activité individuelle de jeu de renvoi.

6.1.4. Les caractéristiques du jeu en effectif réduit en 2 contre 2 Les avantages du jeu en effectif réduit en 2 contre 2 sont :

- la réversibilité des rôles qui permet aux élèves d'occuper aléatoirement les rôles de serveur, de réceptionneur ou de non-réceptionneur, de passeur et d'attaquant. Dans ce type de jeu, il n'y a pas de spécialisation de poste, mais les élèves construisent les habiletés liées à ces cinq rôles;

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- l'élève apprend à structurer «l'espace virtuel» du terrain, c'est-à-dire le futur espace avant du non-réceptionneur;

- le jeu en 2 contre 2 aide à délimiter des zones d'intervention pour chaque joueur, ce qui permet de développer la communication et la qualité des échanges;

- la différenciation de réceptionneur et de non-réceptionneur est facilitée grâce au nombre restreint d'alternatives en réception, à savoir au nombre de deux;

- les élèves doivent à tout moment présenter une attention pré-active afin de pouvoir assurer la continuité du jeu. En effet, même si l'élève ne réceptionne pas, il doit être attentif et disponible d'un point de vue physique et mental afin de pouvoir se placer dans la diagonale pour assumer son rôle de joueur

« relayeur »;

- l'élève relayeur est confronté à deux alternatives et doit prendre une décision en se basant sur les chances de réussite de l'action. Il s'agit de prolonger la trajectoire de balle vers le camp adverse ou d'utiliser son partenaire pour différer l'attaque vers le camp adverse.

Néanmoins, le jeu en effectif réduit en 2 contre 2 présente également un facteur limitant :

- les alternatives dans ce type de jeu sont réduites, car un seul joueur peut attaquer sur le relais. Cependant, il est vite possible d'augmenter le nombre d'opportunités de tirs grâce à l'alternative du jeu en deuxième main, qui consiste à attaquer le terrain adverse au deuxième contact de balle.

6.1.5. Les variables didactiques prioritaires

Les variables didactiques constituent un ensemble de dispositifs sur lesquels l'enseignant peut intervenir pour rendre la tâche de l'élève soit plus facile, soit plus contraignante. Ainsi, l'enseignant peut provoquer l'activité adaptative des élèves et cibler des transformations motrices et cognitives.

Ces variables sont présentes dans toutes les disciplines sportives et sont liées à la tâche. Il existe quatre types de variables, à savoir les variables spatiales, temporelles , événementielles et les modalités de jeu. Accessoirement, ces variables peuvent aussi être liées au sujet (l’affect, le système des représentations, le vécu

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