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LA CASA DEL MOURADIA. Ryad Girod. Mercredi 20 février 2019

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Texte intégral

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LA CASA DEL MOURADIA

Ryad Girod

Le romancier Ryad Girod nous livre une vision littéraire des premiers jours du « printemps algérien ».

Mercredi 20 février 2019

Je m’appelle Abdelghani Mhaleb, j’ai 45 ans et je suis sous- directeur du département contentieux à la société nationale de l’électricité et du gaz, la Sonelgaz. J’ai décidé de consigner ce qu’on peut appeler mes opinions en m’envoyant des mails. Je suis quelqu’un de prudent et de plutôt peureux et, je l’avoue, je suspecte mon directeur de penser que je suis une sorte de perturbateur, d’agitateur, depuis que je lui ai dit que j’irai peut-être à la manifestation du 22. « Ah ouais, vous à la manif ? » m’avait-il répondu en me lançant un regard plein de doute.

J’ai répété encore une fois « Peut-être » mais il était déjà reparti vers son bureau. Je me suis morfondu dans le mien en me demandant pourquoi j’avais sorti ça, qu’est-ce qui m’avait pris de faire le fanfaron, et s’il ne valait pas mieux retourner le voir pour m’excuser et lui dire que je ne comptais absolument pas aller manifester. Mais mon direc- teur est malin et il aurait pris ça pour du pur mensonge et, en quelque sorte, comme l’aveu de mon engagement dans les rangs des manifes- tants. J’étais piégé ! Je vais donc assister à la manif et en faire une sorte

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de compte rendu, rapporter les débordements, dénoncer les fauteurs de troubles. Ces notes seront la preuve de ma bonne foi. Je suis un fonctionnaire dévoué et scrupuleusement soucieux de respecter son devoir de réserve.

Vendredi 22 février 2019

Du monde. Il y avait beaucoup de monde. Beaucoup de jeunes des quartiers populaires qui entonnaient des chants de stade. Je n’ai pas réussi à saisir toutes les

paroles. « Je suis en train de consommer tout doucement… nous en avons marre de cette vie-là… la poupée est morte… » Mais pas que des supporters de foot, il y avait aussi des adultes et des jeunes gens plus aisés qui filmaient avec leurs portables tout en défilant. Très peu de femmes. Presque pas. Des pancartes et des slogans : « Pas de cinquième mandat, Bouteflika ! Silmiya ! Silmiya ! Pacifique ! Pacifique ! » Mais je ne suis pas resté bien longtemps, j’ai cru apercevoir, sur le trottoir d’en face, mon directeur. Tout comme moi, il regardait défiler le flot de manifestants. Semblait les dévisager un à un, comme s’il cherchait à débusquer les employés du département. Je n’ai pas eu le courage d’aller vérifier si c’était bien lui. J’ai eu peur et je me suis sauvé par les petites ruelles qui mènent au boulevard Mohammed-V. En remontant le boulevard, j’ai croisé, à plusieurs reprises, des groupes de supporters qui allaient grossir les rangs. Dispersion policière vers 18 heures. J’ai le sentiment que ce n’est clairement pas une émeute sociale, une révolte de la faim, mais un mouvement bien plus fort qui appelle au retrait de Bouteflika. Ce mouvement tire sa puissance de quelque chose que je n’identifie pas très bien mais qui me paraît impérieux. Bien plus qu’une histoire de salaire ou de coût de la vie ou de choix politique.

Mardi 26 février 2019

Les étudiants envahissent les rues d’Alger-Centre. Je suis au bureau et j’entends leurs cris, le klaxon des voitures et le bourdonnement des hélicoptères. C’est irrésistible, je sors avec quelques collègues sur le balcon. On distingue clairement leur revendication : « Pas de cin-

Ryad Girod est romancier et professeur de mathématiques. Il vit à Alger. Dernier ouvrage publié : Les Yeux de Mansour (POL, 2019).

› ryadgirod@gmail.com

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l’algérie et nous

quième mandat, Bouteflika ! » Et toujours ce chant des supporters de foot : « La première fois, on va dire que c’est passé, ils nous ont eus avec la décennie noire… La deuxième fois, l’histoire s’est révélée, La Casa del Mouradia… » repris comme d’une seule voix, avec ferveur, par des étudiants. Le patron nous rejoint. Silencieux. Suspicieux.

Nous n’osons pas rester et retournons tous à nos bureaux. Impossible de travailler. Nous bouillonnons. Je parcours, sur mon ordinateur, des réseaux sociaux en feu : appels à manifester, vidéos en direct, reven- dications diverses, un 5 barré comme une signalisation routière… Je m’arrête sur la vidéo de la cérémonie de l’appel « officiel » à la candi- dature de Bouteflika. Un tas d’insultes en commentaires. Le samedi 9 février, le Front de libération nationale (FLN) organise un imposant meeting à la Coupole, un centre sportif qui accueille habituellement des compétitions de handball ou de basketball. Des milliers de sym- pathisants ou adhérents s’agglutinent devant une estrade sur laquelle sont présents l’ancien Premier ministre, le secrétaire général du FLN, le garde du corps et chef du protocole de Bouteflika, mais pas l’intéressé lui-même (« la poupée est morte »). Il y a, à sa place, un tableau qui le représente. Une peinture de piètre facture que Sellal (1) et Bouchareb (2) portent à bout de bras sous l’œil vigilant du garde du corps. La Coupole bouillonne ! Une voix féminine dans les haut-parleurs loue la bienveillance, la grandeur et la magnificence du président, du père de la nation, et annonce que c’est un honneur pour tous les membres du comité du FLN d’offrir un tableau à son Excellence… Et des membres du comité central s’avancent en portant un autre tableau, une toile représentant un paysage de merde pour que le portrait de Bouteflika le voie… Les deux tableaux se font face sans broncher, Sellal et Bou- chareb sont tout sourire, la foule est en délire, le garde du corps est sur le qui-vive ! Cohue, bousculades, tout le monde veut immortaliser ce moment inoubliable ! Les portables sont brandis, les flashs scintillent.

Le garde du corps demande d’évacuer le président, enfin le portrait qui le représente, trop de personnes sur l’estrade. Mais, trop tard, elle finit par céder, des gens sont à terre, Sellal et Bouchareb et le garde du corps et le tableau ont réussi à fuir juste à temps… Quel spectacle pathétique ! Ridicule ! Comment peut-on humilier les adhérents d’un

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parti à ce point ? Comment peut-on s’humilier soi-même à ce point ? Enfin, l’appel à la candidature de Bouteflika a été annoncé et tout le monde était heureux. Le cinquième mandat était lancé… « Et la cinquième fois est en train de suivre, c’est arrangé entre eux »… et les images retransmises sur toutes les télés. Comment peut-on humilier tout un peuple à ce point ?

Jeudi 28 février 2019

Je relis les dernières lignes de l’article écrit en novembre par le cou- rageux Mustapha Benfodil (3) pour le quotidien El Watan :

« On aura tout vu. Abdelaziz Bouteflika n’aura fait que nous infliger humiliation sur humiliation. Si par extraordinaire il lit ce papier, si un bout de sa conscience fonctionne encore, nous lui adressons solennellement ce message : Monsieur le président, si vous n’avez cure de votre propre image, de votre dignité, au moins faites-le pour l’Algérie. »

Je revois les images du meeting à la Coupole. Un tableau offert à un tableau ! Mon Dieu comment est-ce possible ? Et je comprends que cette puissance qui fait sortir les jeunes dans la rue, par milliers, c’est l’humiliation. L’humiliation ! Voilà ce qui porte cette foule. Ou plutôt la volonté de réparer l’humiliation, toutes les humiliations qu’elle a subies.

Moi-même humilié sans en avoir conscience. Demain je sortirai ! Vendredi 1er mars 2019

Je suis sorti. Nous étions encore plus nombreux que vendredi der- nier. Une marée humaine qui coulait le long de la rue Didouche-Mou- rad jusqu’à la Grande Poste d’Alger pour ensuite emprunter l’avenue Pasteur, passer sous le tunnel des facs, faire céder le cordon des forces antiémeutes puis remonter le raide boulevard Mohammed-V jusqu’au Telemly. Une marée humaine qui affichait des 5 barrés, non au cin- quième mandat, et qui hurlait un mélange de slogans et de chants de stade : « Vous avez mangé le pays, bande de voleurs ! La troisième fois, le

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l’algérie et nous

pays a maigri à cause des intérêts personnels… C’est l’aube et je n’ai tou- jours pas trouvé le sommeil… Qui en est la cause et qui blâmer ? » J’ai remonté Mohammed-V la gorge nouée et les larmes aux yeux. J’ai voulu chanter mais je n’ai pas réussi à ouvrir la bouche. Je ne connaissais pas bien les paroles des chansons et, pour tout dire, je me voyais comme un intrus parmi cette foule. Pourtant je me sentais déjà quelqu’un d’autre.

La rage des manifestants, l’indignation qu’avaient suscitée les images de la Coupole, les couilles de Benfodil, m’avaient donné le courage de me révolter mais je n’étais pas encore libéré de la trouille qui me trouait le ventre depuis de trop nombreuses années. Malgré l’effervescence, j’ai cru encore une fois apercevoir mon chef qui avançait dans le cortège, tête baissée mais parmi la foule. J’ai quitté à ce moment-là la manifestation.

Samedi 2 mars 2019

J’essaie de comprendre ce qui a déclenché ce mouvement, cette révolte. Je traîne sur les réseaux sociaux, je visionne des vidéos sur YouTube. J’apprends les paroles de la chanson La Casa del Mouradia et je tombe sur les obsèques d’un ancien Premier ministre. À l’enter- rement de Rédha Malek (4), éclats de rire entre Saïd Bouteflika (5), Ali Haddad (6) et Sidi Saïd (7). À gorges déployées, sans aucune rete- nue, ni égards pour les proches éplorés, ni respect pour le défunt.

Ni, d’ailleurs, pour tous les morts qui reposaient dans le silence du cimetière. Silence rompu par les franches rigolades de cette bande de voyous, les claquements dans les mains de ces délinquants, le crépite- ment des appareils photo, les vannes à l’intention des journalistes…

pour ensuite se retrouver tous les trois, côte à côte, faisant mine de prier devant la dépouille de l’ancien chef de gouvernement, tout en lançant des regards assassins à destination du Premier ministre de cet été 2017, le mettant à mort dans ce cimetière, en direct live, face aux caméras de toutes les télés nationales pour révéler au peuple ce dont ils sont capables. Révéler la monstruosité et l’humiliation dont ils sont capables avant de repartir comme des ados turbulents qui se prennent pour des caïds. Les parrains de La Casa del Mouradia. Malfrats mal fagotés, sans charisme ni envergure, qui montent ensemble dans une luxueuse berline allemande, stationnée à l’intérieur du cimetière :

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« Allez viens, je te raccompagne ! » En nous laissant sans voix, devant nos écrans de télé, humiliés. Quelques jours plus tard, on apprenait la démission du Premier ministre. Humiliés et terrifiés. L’été suivant, cette bande de voyous nous a ramenés au temps du choléra. Des siècles en arrière ! L’été 2018, pendant que le chef de l’État allait faire ses contrôles de santé à Genève, nous, son peuple, entassions des packs d’eau minérale dans nos chambres et passions nos journées à laver et relaver nos légumes dans la crainte d’une mort atroce. Humiliés et terrifiés et révoltés. Il n’y a pas d’amours au temps du choléra, il n’y a que des guerres qui se préparent.

Dimanche 3 mars 2019

Bouteflika écrit une lettre au peuple. Elle est lue au journal télé- visé de 20 heures. Il promet qu’après la présidentielle du 18 avril il convoquera une sorte de conférence nationale pour réfléchir, élaborer et adopter des réformes politiques et institutionnelles afin d’organiser une présidentielle anticipée à laquelle il promet, encore une fois, de ne pas participer… La réponse du peuple ne s’est pas fait attendre. Des jeunes sont sortis immédiatement dans presque toutes les villes du pays. Ils crient à l’arnaque. Aux manœuvres et aux fausses promesses. Dénoncent la ruse des mafieux. Tout le monde sur la Toile craint des saccages, des violences, des meurtres dans le noir de la nuit. Mais il n’en est rien. Aux cris de Silmiya ! Silmiya ! le peuple défile comme en plein jour.

Vendredi 8 mars 2019

Encore une marée humaine ! Autant d’hommes que de femmes.

C’est aussi la journée des droits de la femme. On avait l’impression que toute l’Algérie était dehors. Il se disait que c’était pareil dans les autres villes, que tout le pays battait le pavé. Des femmes, encore des femmes, partout, dans les cortèges, sur les balcons, agitant des dra- peaux et remplissant la rue de youyous. Des femmes avec leurs plus beaux sourires. Une révolution des sourires ! Je n’avais jamais vu ça et je n’aurais jamais imaginé une telle solidarité, un tel amour les uns pour les autres. Plus qu’une marée : un océan ! Le soir, sur les réseaux sociaux, sur les télés françaises, les chiffres tombaient, de plus en

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l’algérie et nous

plus impressionnants, assommants : des centaines de milliers, des millions, cinq millions, dix millions, quinze millions ! Tout un pays, en somme.

Mardi 12 mars 2019

Nouvelle lettre du président. 20 heures, comme d’habitude. Le Pre- mier ministre est limogé et remplacé par son ministre de l’Intérieur. Une plaisanterie ! Comme d’habitude, la réponse ne s’est pas fait attendre : les gens sont encore une fois sortis dans les rues, manifester leur méconten- tement. À Alger, un jeune s’invite dans le direct d’une télévision arabe qui rend compte de ces manifestations nocturnes. Il interrompt la pré- sentatrice qui explique que les Algériens sont satisfaits par cette annonce du chef de l’État. Il la reprend en précisant qu’ils ne sont satisfaits de rien du tout. Que ce système est en train de nous berner, qu’ils sont en train d’enlever un pion pour le remplacer par un autre pion, et que nous, ce qu’on veut, c’est qu’ils dégagent tous. Qu’ils s’enlèvent tous, criait-il : Yetnehaw ga3 ! (qu’ils partent tous).

Vendredi 15 mars 2019

Un monde encore plus impressionnant que vendredi dernier. Les chiffres circulaient déjà parmi nous : quinze millions, dix-huit mil- lions, vingt millions… d’Algériens en délire et en sourire dans les rues de toutes les villes du pays. Au milieu de cette foule remuant comme une mer, mon patron m’a mis la main sur l’épaule et a crié pour que je l’entende : « Vous êtes là, vous aussi ? » Lui aussi est un humilié. De jeunes supporters de foot nous entouraient en nous bousculant mais nous avons laissé faire, par peur mais aussi parce que nous savions tout ce que nous leur devions : ils étaient à l’origine de ce mouvement, sans eux rien n’aurait été possible. Et puis je ne percevais presque plus rien, ni les coups ni les bruits, les phrases se ruaient dans ma tête noyée au creux de cette mer déchaînée. La conviction que plus rien ne serait plus jamais comme avant s’installait en moi et un bonheur nou- veau m’emportait. J’étais ivre ! Maintenant que nous sommes dehors, nous ne pouvons pas retourner chez nous ! Maintenant, ce sont eux ou nous ! S’ils n’ont pas eu peur de millions de personnes dans les rues,

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qu’est-ce qui les empêcherait de nous chasser de nos maisons pour nous jeter dans les champs ou les forêts ? De nous jeter tout nus sur des plages désertes, qu’est-ce qui les empêcherait de s’emparer de tous nos biens et de nous livrer à la mer ? Maintenant que nous sommes sortis, par millions, nous devons rester dehors, par millions, jusqu’à ce qu’ils partent tous ! Yetnehaw Ga3 ! Maintenant, c’est eux ou nous ! Nous sortirons chaque vendredi de chaque semaine jusqu’à ce qu’ils s’en aillent tous. Jusqu’à la fin des temps s’il le faut ! Voilà notre nouvelle religion. Yetnehaw Ga3 ! Mon patron a passé son bras sous le mien, nous nous sommes serrés l’un contre l’autre et mis à chanter comme un seul homme au milieu d’une foule en délire :

« C’est l’aube et je n’ai toujours pas trouvé le sommeil Je suis en train de consommer tout doucement Qui en est la cause et qui blâmer ?

Nous en avons marre de cette vie-là

La première fois, on va dire que c’est passé, ils nous ont eus avec la décennie noire

La deuxième fois, l’histoire s’est révélée, La Casa del Mouradia

La troisième fois, le pays a maigri à cause des intérêts personnels

La quatrième fois, la poupée est morte mais la série continue

Et la cinquième fois est en train de suivre, c’est arrangé entre eux

Le passé est archivé. La voix de la liberté. »

1. Abdelmalek Sellal, Premier ministre 2012-2017, directeur de campagne du candidat Bouteflika.

2. Mouad Bouchareb, secrétaire général du FLN.

3. Mustapha Benfodil, « Bouteflika, de grâce restez chez vous ! », El Watan, 5 novembre 2018, repris dans Courrier international, https://www.courrierinternational.com/article/algerie- bouteflika-de-grace-restez- chez-vous.

4. Rédha Malek, Premier ministre 1993-1994.

5. Saïd Bouteflika, frère d’Abdelaziz Bouteflika, conseiller du président et véritable décideur depuis 2013.

6. Ali Haddad, homme d’affaires, président du Forum des chefs d’entreprises (équivalent du Medef).

7. Sidi Saïd, secrétaire général, depuis 1997, de l’UGTA, premier et principal syndicat des travailleurs algériens.

Références

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