HAL Id: jpa-00234072
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Sur un silicate de cadmium luminescent (Suite)
A. Levialdi, V. Luzzati
To cite this version:
SUR UN SILICATE DE CADMIUM LUMINESCENT
(Suite.)
Par A. LEVIALDI et V. LUZZATI.Discussion des résultats. - Dans la discussion des processus élémentaires
qui
accompagnent
lesphénomènes
luminescents,
nous allonsemployer
lesconcepts
et laterminologie
consacrés parl’usage.
Noussuivrons,
enparticulier,
les idéesgénérales
et la classification deRandall,
Wilkins et Garlick(4),
dans lestravaux
desquels
se trouve la basethéorique
de cetexposé.
Dans l’étude de nos «
phosphores
» nous allonsintroduire,
enpremière
approximation,
deux méca-nismes élémentaires différents(entre
lesquels
il n’existe pas deligne
de démarcation hien nette aupoint
de vuephysique).
io Un
premier
mécanisme que nousappellerons
à
«cycle
lent »,grâce
auquel
les électrons arrachésde leurs centres luminescents et amenés dans la
bande de
conductivité,
tombent dans destrappes
très stables à la
température
ordinaire.,
20 Un deuxième
mécanisme
ou «cycle
rapide
», suivantlequel
lesélectrons,
après
le processusd’excitation,
reviennent à leur état fondamentaldans les centres luminescents en un
temps
très court à l’échelle de nosexpériences.
Cette deuxièmecatégorie
comprend
d’unefaçon générale,
toutprocessus élémentaire ne
présentant
pas dephéno-mènes d’inertie
perceptibles
sur nos courbes. Ellepeut
donccomprendre
des processus d’excitation sans ionisation(7) ,
des processus bimoléculairesdus au
temps
que l’électron passe dans la bande deconductivité
(8)
et tout mécanisme partrappes
électroniques
de faible stabilité.Nous schématiserons le mécanisme de
première
excitation de la
façon
suivante : nous admettronsque
la °probabilité
de sortie d’unetrappe
est nulle à latempérature
ordinaire où se font lesexpériences;
parconséquent
l’émission de la lumière visible seproduit
exclusivement par «cycle
rapide
». Lesélectrons
qui
passent
dans la bande de conductionsuivent en
partie
un cccycle
lent » enoccupant
les(’) RANDALL et iViLKiNs [note (1)] étudient l’extinction du silicate de cadmium au moyen d’un phosphoroscope
comme celui de Bünger Fleschsig pendant les premiers io-1 s
et observent une loi exponentielle dans laquelle x prend une
valeur comprise entre 25 et s indépendante de l’inten-sité de l’excitation.
(1) A. ROMANOVSKY, L. R. S. S., 19~2, 36, p. 1?5;
I g~3, 39, p. 299.
,
trappes
disponibles,
enpartie
un «cycle
rapide
»,et ce sont ces derniers
qui
sontresponsables
de l’émission lumineuse àchaque
instant. La différencetrès nette entre les courbes de
première
excitation2,
3,
5)
où l’accroissementest4ent,
et la courbede
deuxième excitationffig.
6(1)],
où le maximumest atteint presque
instantanément,
rend ce schémaplausible.
Lapropriété
des
courbes,
dont l’excitation a étéinterrompue,
prouve
qu’il n’y
a pas de variation sensible du nombre destrappes
occupées pendant
lespremières
5 mn d’extinction à latempéraure
ambiante,
cequi
justifie
la distinction des processus «cycle
rapide
»et «
cycle
lent ».D’autre
part,
les courbes de lafigure
3 b montrent que,pendant
les troispremières
secondesd’exci-tation,
la loi d’accroissement est différente de cellequi
est suivie par la suite. Ilparaît
raisonnable desupposer que les électrons du «
cycle
rapide
» ensont
responsables.
Si nous supposons que I électrons par
seconde
passent
des centres luminescents à la bande de conduction etqu’un
nombre I knproportionnel
aunombre n des
trappes
disponibles
tombe dans cestrappes,
le nombre des électronsqui
reviendrontaux centres
pendant
un «cycle
rapide
» seraégal
à y = I (i - kn), qui
représente
la loi d’émission lumineuse. Parconséquent,
si nous admettons que tous les électrons libérés des centres tombent dans lestrappes,
ou reviennent aux centres avec une tran-sitionlumineuse,
nous voyons que Ikn= I - y;
d’autrepart,
quand
toutes lestrappes
sontoccupées,
n =
o,
I - y~ =
o, et nous pouvons écrirequi
indique
que la différence entre le maximumd’émission et l’émission à
chaque
instant,
estproportionnelle
au nombre destrappes disponibles.
Nous avons
déjà
utilisé cettepropriété.
Soulignons
encore que la relation I = const.équivaut
à considérer comme constant le coefficientd’absorption
du «phosphore »;
l’intensitéultra-violette incidente sur le «
phosphore »
est restéeen effet la même.
342
Une
conséquence
immédiate de(4)
est que la surfacereprésente
l’énergie
accumulée dans le «phosphore »
pendant
l’excitation~(i).
Nous avonsdéjà signalé
cettepropriété
à un autre endroit de cette note. Nous allons essayer maintenant de déterminer la loi d’accroissement de l’émission en nousappuyant
sur leshypothèses précédentes.
Soient :
n, le nombre des
trappes
disponibles
àchaque
instant;
nl, le
nombre total destrappes;
x, la section
enlace
destrappes
pour lacapture
des électrons de la bande de conduction
Dans cette
équation
nous avonssupposé
que le nombre descycles
rapides possibles
estbeaucoup
plus grand
que le nombre total destrappes
stables.L’expression
(5)
a été calculée en admettant laconstance de la section efficace de toutes les
trappes
et uneoccupation
permanente
destrappes
à latempérature
desexpériences
etpendant
l’excitation. Si le «phosphore
opossède
m familles de ntrappes
chacune,
de section efficace oci,l’équation (5) prend
la formeL’analyse
des courbes de lafigure
3 b montrebien que leur
représentation
estimpossible
par uneéquation
dutype
(5)
tandis que(5’)
donne unecoïncidence excellente dès que nous la considérons
comme formée par deux termes
Remarquons
que laprécision
del’expérience
n’est pas suffisante pour vérifier cette loi àquatre
paramètres
arbitraires nl, n2, OC1, (X2° Aussipréférons-nous appuyer notre discussion sur l’examen de
l’ensemble des
propriétés.
L’écart que nous venons designaler
entre la loiexponentielle
et la forme descourbes
expérimentales
peut
recevoir lesexpli-cations suivantes
(9) :
,10 Présence d’un de lumière rouge. - On
appelle
généralement
effet de lumière rougel’augmentation
de laprobabilité
de libération des (9) Pendant Ies trois ou quatre premières secondes, nousadmettons que les processus à « cycle rapide » peuvent avoir
une influence sur l’allure de la courbe; soit à cause de la superposition de l’inertie de la photo-cellule et de celle du galv anomètre, ces portions des courbes doivent être consi-dérées sans valeur; par conséquent, il serait inutile d’en chercher une interprétation.
trappes
sous l’influence de la radiation exci-tatrice{$).
Nous pouvons donc écrire
où n, u, nj, 7 ont la méme
signification
que dansl’équation (5).
p == [3
(7)
est laprobabilité
de libé-ration destrappes
qui,
en raison de l’effet de lumièrerouge,
dépend
de I.Observons que,
toujours
par effet de lumièrerouge,
le nombre destrappes disponibles
n’est pasnul à l’état de
saturation,
comme il arriverait sinous
supposions
stables lestrappes,
maisqu’il
prend
la valeur
-L’expérience
complémentaire
no 4 fut réaliséedans le but de vérifier l’identité des états de satu.ration pour des I différents. Le résultat
de cette
expérience
étant que n~ estindé-pendant
deI,
ilfaut,
pour que cette conditionsoit
réalisée,
que,d’après
(6),
p
= o(trappes
stables),
où
=yI
(y
=const)
(1°).
Dans le cas de l’existence d’un effet de lumièrerouge
du il est raisonnable de le supposer d’intensité différente pour destrappes
deprofondeur
variable;
cequi
conduit à uneéquation
dutype
2° On admet
généralement
que le coefficientd’absorption
de l’ultraviolet reste constant pour les «phosphores
»pendant
l’excitation. Ceciéquivaut
à admettrequ’en
tout instant le nombre total decentres luminescents est
beaucoup
plus
élevé que celui des centresexcités;
c’est cequi
a été démontréexpérimentalement
dans certains cas(1~).
Pendant la
première
excitation de notre «phos-phore
» ungrand
nombre d’électrons restentforte-ment liés dans leurs
trappes,
et,
enconséquence,
le nombre de centres excités est
beaucoup plus
faibleau commencement de l’excitation
qu’à
l’état desaturation. Il semble raisonnable de supposer
qu’en
ce cas le coefficient
d’absorption puisse
semodifier;
le manque de mesures absolues et
l’ignorance
du nombre des centres luminescents rend très difficilejusque
maintenant la détermination de cette varia-tion. L’effet de cette variationsupposée
pourrait
parfaitement justifier
l’écart avec la formeexpo-nentielle.
3° Si le «
phosphore
»possédait plusieurs
famillesde
trappes,
pour chacunedesquelles
il futpossible
de définir laprofondeur Ei
le nombre detrappes
ni,(1°) Le développement de cette hypothèse, appliquée aux
mécanismes bimoléculaires, a été fait par A. ROMAXOYSKY
[note {8)].
et la section efficace -xi,
l’équation (4)
nous donneraitsi toutefois la section efficace des
trappes
d’unemême famille était différente de celle d’une autre. Cette
hypothèse
sur la différence de section efficaceexpliquerait parfaitement
la forme des courbesexpérimentales.
Néanmoins,
les résultats de nos courbes enfonction de la
température
( fig.
3 a) paraissent
exclure cette
supposition.
Eneffet,
nous observons que les courbes en fonction des divers traitementsthermiques
se maintiennentproportionnelles
entre ellesce
qui équivaut
à supposer que, danset
la relation des nu.: et nik est
constante, c’est-à-dire
que pour toutes les
courbes,
la distributionspéci-fique
destrappes
en fonction de laprofondeur
est constante.Rappelons
maintenant quechaque
courbe a étéobtenue
en saturant d’abord toutes lestrappes,
et en soumettant ensuite le «
phosphore
» au traitementthermique
indiqué.
Pendant ce traitementles
trappes
de diversesprofondeurs
se libèrent defaçon
différente,
enplus
grand
nombre les moinsstables et en
plus petit
nombre lesplus
profondes.
C’est-à-dire
qu’après
les avoirchauffées,
ladistri-bution
spécifique
destrappes
nonoccupées,
enfonction de leur
profondeur,
dépend
du traitementthermique,
et varie pour chacune des courbes. Cecicontredit l’observation
exposée
ci-dessus et conduit à croirequ’il
n’existe pas de différence de sectionefficace.
’Le même raisonnement
permet
d’exclure l’exis-tence d’un effet de lumière rouge.0
Onpourrait
essayerd’expliquer
la forme des courbes ensupposant qu’elle
est due à une f f et
dela
pénétration
de la radiation excitatrice dans le«
phosphore
». Nous allons déduire lesconséquences
de cette
hypothèse.
Admettons que le «phosphore
»soit
disposé
en une couche uniformed’épaisseur
Xl’ où les centres luminescents et lestrappes
seraientdistribués d’une manière uniforme. Si
I,
photons
par seconde arrivent à la surface du c~
phosphore »
et si la loi de Beer sur
l’absorption
sevérifie,
I
= 10 e -?t photons
par seconde arriveront à la couche deprofondeur
x, si J est le coefficientd’absorption.
Si nous admettons maintenant quele libre parcours moyen des électrons dans le cristal soit très inférieur à x
(11),
de sortequ’un
électronlibéré
par un centrequi
se trouve à uneprofondeur
ne
puisse
pass’échapper
de la tranched"épaisseur
dx,
où se trouve le centre même, nous pouvons écrirece
qui
nous donne la loi de variation du nombredes
trappes
disponibles
dans la couche depro-fondeur x et
d’épaisseur
dx. Calculons main-tenant (-//l1tenant
L’équation
(8)
se Uraduil dans lareprésentation
graphique qu’on
peut
lui donner au moyen de trans-formationsconvenables,
par une famille de courbesà
laquelle
peuvent
parfaitement appartenir
noscourbes
expérimentales,
dans des limites d’erreurraisonnables.
Puisque l’irrégularité
de la couchedu
« phosphore
» nouséloigne
del’hypothèse
formulée etqu’il
est douteuxqu’on
puisse appliquer
la loide Beer et les
simplifications schématiques
desmécanismes
électroniques qui
nouspermettent
d’écrire(7),
l’équation (8)
ne doit être considéréeque comme une
approximation.
Elle nouspermet
néanmoins d’observer que, du seul fait que l’on tientcompte
de l’effet de lapénétration,
on obtientune loi
beaucoup plus
compliquée
que lasimple
loiexponentielle
etqui,
sansdoute,
s’approche
beaucoup plus
de la réalitéphysique.
Trois observations
importantes
découlent del’hypothèse
que nous venons de discuter :a. On a observé en discutant les courbes
d’exci-tation relatives au «
phosphore
»vierge
pour des intensités différentes d’ultraviolet queCette
propriété
se vérifie pour(7), (7’)
et(8).
Plus encore, la constante ka-qui apparaît
en(1)
doit être
égale
aurapport
des intensités d’ultra-violet. Ces valeurs sont directementcomparées
dans le Tableau
III,
et bien que la coïncidencene soit pas très
apparente,
les causespossibles
d’erreur y
sont discutées.b. Les
propriétés
des courbesaprès
le traitementthermique
,," , ....- - ¿-I . ¿ ..."
sont
parfaitement
d’accord avec cette dernièreinterprétation.
Dansl’équation (7)
nous avonssupposée
égale
la section efficace des diversestrappes
et nous avons admis une distribution uniforme des
trappes
dans le volume du «phosphore
». Nous344
c. La
propriété
des courbes d’excitation
interrompue
est aussi uneconséquence
de cette dernièrehypothèse.
Après
tout ce que nous avons ditci-dessus, -c’est
cetteinterprétation qui pourrait s’appliquer
à notre«
phosphore
» avec le moins de difficulté.L’impor-tance de la
pénétration
de l’ultravioletapparaît
d’ailleurs dans les Tableaux I et II.Nous observons
qu’un
effet depénétration
sefait sentir certainement sur les courbes d’excitation des «
phosphores
», bienqu’il
soit difflcile d’établirson
importance
(11).
La
question
de la coucheoptima
dans les tubes Iluorescents se rattache directement à cet effet(1~).
Résumé et programme. - Nous avons étudié
expérimentalement quelques
propriétés
du silicate de Cd luminescent avec undispositif
phospho-roscopique.
Nous avons mis en relation l’allure des courbes d’excitation avec l’intensité des rayonsultraviolets,
l’effet des divers traitementsthermiques
et les modifications introduites par
l’interruption
des rayons excitateurs.
Nous avons effectué
également plusieurs
obser-vationscomplémentaires
et de tout ceci nous avonsdéduit :
a.
L’augmentation
inattendue de rendement appa-rent du «phosphore
» en fonction del’augmen-tation d’intensité ultraviolette
excitatrice,
et nous avonsessayé
del’expliquer;
b. Un ordre de
grandeur
de laprofondeur
destrappes
de notre «phosphore
»(1,4 eV); .
Ii. N. TAYER, Traits. Electrochcln. Soc., g1~5, 87, p. ~.
c. Plusieurs
propriétés
des courbesexpérimentales.
En
essayant
d’interpréter
lespropriétés
du«
phosphore
n selon la théorie destrappes,
nous avons discutéplusieurs
explications
etproposé
un schéma suivantlequel
l’influence de lapénétration
de l’ultraviolet dans le «phosphore
» serait trèsgrande.
Notre
programme
estd’essayer
d’obtenir desmesures absolues de l’intensité de l’ultraviolet excitateur et de
la
brillance du «phosphore
» dans le but :- de déterminer la nombre de
trappes;
- de déterminer avecplus
deprécision
lapro-fondeur et la distribution des
trappes
par la méthodeque nous avons
proposée;
- de mesurer le coefficientsd’absorption
afin de connaître sa valeur absolue et ses variationspossibles;
- d’étudier la relation entre la
profondeur
destrappes
et latechnique
depréparation
du «phos-phore
».Notre renvoi inattendu de l’Institut de
Physique
de l’Université de La
Plata,
qui
est intervenu au moment de la crise récente de l’Universitéargentine,
nous a
obligés
àinterrompre
nos travaux delabo-ratoire,
et àpublier
laprésente
note sans avoircomplètement
achevé notre travail.Nous tenons
à
exprimer
notre reconnaissance àl’ex-Doyen
de la Faculté des SciencesNlathématiques
duLittoral,
M.Pla,
à l’ex-Directeur de l’Institutde
Physique
de l’Université nationale de LaPlata,
1B1.Grinfeld,
dont l’aide nous apermis
d’entre-prendre
ce travail et à M.Isnardi,
ex-Directeurde l’Institut de
Physique
sous ladirection duquel
il fut achevé à la
Plata,
République
Argentine,
ennovembre