HAL Id: jpa-00234068
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Sur un silicate de cadmium luminescent
A. Levialdi, V. Luzzati
To cite this version:
SUR UN SILICATE DE CADMIUM LUMINESCENT
Par A. LEVIALDI et V. LUZZATI.
Sommaire. - Étude de
quelques propriétés d’un silicate de cadmium (1) luminescent. Leur interpré-tation par la théorie des trappes électroniques : profondeur extraordinaire des niveaux métastables
présents. Enregistrement des courbes d’excitation dans différentes conditions. Considérations théoriques.
Introduction. - Si l’on illumine un échantillon de silicate de cadmium par des radiations
ultra-violettes de
longueur
d’onde voisine de ), =2537
A,
il se
produit
une émission de lumièrevisible,
dont lespectre
est bien défini(2).
De ce fait nous pouvonsclasser notre substance
parmi
les solideslumi-nescents ou «
phosphores
» suivant ladésignation
habituelle. Tous les «phosphores
»possèdent
enoutre une
importante
propriété
dont nous allonsnous occuper dans ce travail : l’inertie
optique.
Fi g. J.
Toute substance
luminescente,
excitée par unfaisceau
atteignant
instantanément àpartir
de zéroson intensité
maxima,
émet ses radiations suivant une loi croissante avec letemps
et il faut attendreun certain
temps
avant que le maximum soitatteint. D’une
façon
tout à faitanalogue, quand
on(1) Le silicate de cadmium (Si03Cd) que nous avons étudié fut préparé par NI. Luciano Pérez de la manière suivante :
On mélange une solution de 1 5,1 g de Si03Na2. gH20 dans de l’eau distillée avec une solution de i3,5 g r_l de H20.
S04Cd, -On a alors la réaction suivant
Le silicate qui précipite, est lavé sur filtre jusqu’à absence de réaction par on lui ajoute 0,522 g
coupe
l’excitation,
l’émission du «phosphore
»décroît
graduellement jusqu’à
l’extinction. Lafigure
’I
montreschématiquement
l’allure duphéno-mène.
a.
Représente
l’intensité 1 du faisceau excitateuren fonction du
temps;
b. L’émission i du «
phosphore
» en fonction dutemps.
Il est
important
d’observer que les surfaces limitées par des courbes dutype
1 a et 1 brepré-sentent des
énergies
à condition que I et i soientreprésentés
à des échelles convenables.On obtient
expérimentalement
ces courbes enutilisant des
phosphoroscopes
et desfluoroscopes.
Dans cetravail,
nous décrirons undispositif
de cegenre que nous avons utilisé pour tracer nos courbes.
Le silicate de
cadmium,
excitéaprès
un traitementthermique approprié,
montre une inertieoptique
beaucoup
plus grande
quependant
les excitationssuivantes. Ce
phénomène,
commun à un trèsgrand
nombre de «phosphores
», se rencontre dans lesilicate que nous avons étudié avec une telle inten-sité
qu’il
estpossible
de l’observer à l’oeil nu. Le butde ce travail a été
d’enregistrer
ladifférencie
entre lapremière
courbe d’excitation et les suivantes pour des traitementsthermiques
différentes et dans des conditionsdifférentes,
etd’essayer
d’interpréter
lesrésultats à la lumière des théories actuellement admises.
Observations
préliminaires.
-Généralement,
on étudie les courbes d’excitation et d’extinction
en utilisant des
dispositifs qui
permettent
d’enre-de dissous dans de l’eau distillée, ce qui correspond à g de Mn métallique pour 100 g de silicate.
On sèche au four, on le pulvérise dans un mortier de porce-laine et on le calcine à 10500 C pendant 15 mn. On le laisse refroidir dans le four, on le broie à nouveau dans un mortier de porcelaine en évitant les coups de pilon pour ne pas détruire les propriétés luminescentes du silicate et l’on répète le même traitement thermique.
(2) C. R. FONDA, J. Phys. Chem., 1939, 43, p. 561.
307
gistrer
desphénomènes
réitérés, l’observation d’une seule courbe à la fois n’étant paspossible.
Dansquelques
travauxnéanmoins,
onpeut
trouver lareproduction
de courbesenregistrées
pendant
uneseule excitation
[c f ,
enparticulier
Randall, Wilkins,
Garlick
(4).
Notre attention a été attirée de lafaçon
suivante sur lapropriété
enquestion
dusilicate de
cadmium;
à la sortie dufour,
après
avoircomme
d’habitude,
pris
un échantillon duproduit,
l’avoir laissé refroidir et l’avoir
porté
dans unfaisceau de rayqns
ultraviolets,
nous avonsremarqué,
en le remuant avec unespatule,
que celle-ci laissaitderrière elle une traînée
sombre;
en écartant lesgrains superficiels déjà
excités,
la couche inférieureencore
vierge,
étaitexposée
à la radiationultra-violette et
n’atteignait
son maximum d’émissionqu’avec
une inertie relativementgrande
(3).
Pourconfirmer la différence entre la
première
excitationet les
suivantes,
nous avonsdéposé
une couche de«
phosphore
» sur uneplaque
de verre, etaprès
avoir caché la moitié de notre couche par une autreplaque
de verre, nous avonsexposé
la partie
nonprotégée
aux radiationsultraviolettes,
pendant
quelques
secondes. Nous avons ensuite éteint la source
exci-tatrice,
et laissé le «phosphore
» s’éteindrecomplè-tement. Puis nous avons enlevé l’écran et
exposé
la couche tout entière aux radiatiensultraviolettes;
il nous fut
possible
ainsi d’observer deux zones(qui
étaient limitées par le bord del’écran),
dont l’émission était très différente au commencementet dont la différence
disparaissait
enquelques
secondes dans les conditions de notre
expérience.
Sur des
plaques
recouvertes par notre silicatede
cadmium,
dont
unepartie
avait étéexposée
aux radiations
ultraviolettes,
il nous fut aisé d’observeraprès
plusieurs
semaines une différenceremarquable
entre les courbesd’excitation,
qu’un
traitement
thermique
jusqu’à
-8oo C nepouvait
supprimer.
Tous les
phénomènes
que nous venons dedécrire
nous firent croirequ’il pouvait s’agir
d’unemodifi-cation
photochimique
irréversible,
puisque
notre «phosphore
» excité montrait une extraordinaire stabilité. Ce fut seulement en observant que destraitements
thermiques beaucoup plus énergiques
diminuaient notablement la différence entre «phos-phore
»vierge
et «phosphore
» excité que nous fûmesamenés à penser
qu’il
devaits’agir
d’unphénomène
thermoluminescent,
ou tout au moins oû lathermo-luminescence devait
jouer
un rôle trèsimportant.
Une autre raison pour soutenir cepoint
de vue nous fut fournie par l’identitédes .zones
spectrales
(3) La figure 3 (1) représente une courbe de première exci-tation, tandis que la figure 6 (1) représente une courbe de
deuxième excitation.
. (4) J. T.
RANDALL,
1I1. 1-1. F. vILhINS! G. F. J. GARLICK,Proc. Roy. (A), novembre 1 q Í s.
actives dans la
première
excitation du silicate decadmium et dans les excitations suivantes
(vair
plus
loin).
Dispositif expérimental
utilisé. - La lumière d’unelampe
à mercure tombe sur le «phosphore
))qui
éclaire à son tour unephotocellule.
Celle-ciest branchée directement sur un
galvanomètre
àaimant mobile. Le
déplacement
duspot
s’enre-gistre photographiquement
sur un tambour. Lescourbes d’excitation s’obtiennent en retirant
brus-quement
un écran de verrequi interrompt
le faisceauultraviolet excitateur.
Notre
photocellule
était une Photronic Weston.Avant d’utiliser cette cellule nous avons
déter-miné la constance de sa résistance
intérieure,
lalinéarité de la
réponse
et toutspécialement
soninertie. En
effet,
le courantproduit
par lacellule,
dès
qu’elle
est illuminée par un faisceauatteignant
instantanément sa valeur la
plus
élevée,
ne croîtpas avec la même
vitesse,
maiss’approche
asympto-tiquement
dumaximum;
en outre, pour desvaria-tions
égales
d’éclairement,
l’inertie de laréponse
est d’autant
plus
faible que l’éclairement d’où l’onest
parti
estplus
élevé. Lafigure
6(4)
représente
l’inertie de la cellule dans les conditions de nos
expériences.
Nous avons tenucompte
de cetteinertie dans la discussion des
oscillogrammes
afin depouvoir
utiliser lapremière partie
des courbes. Legalvanomètre employé
enguise
d’oscillo-graphe
a unepériode
T =1,8 seg.
Leplus grand
avantage
dugalvanomètre
à aimant mobile estd’avoir une
période
d’oscillation et unamortis-sement
indépendants,
entre delarges
limites,
soitde la résistance
externe,
soit de l’intensité ducourant. Ces conditions que nous avons pu vérifier
expérimentalement,
nous ontpermis
d’analyser
lesoscillogrammes
en les considérant comme des courbes sinusoïdales amorties.Notre source de radiations ultraviolettes était
constituée par un tube « Germicide » General Electric alimenté en courant continu stabilisé
à 1 pour 100
(15 W
220V).
Afin d’éliminer ladiffu-sion de l’ultraviolet et de concentrer
l’énergie,
nous avons recouvert la face extérieure du tube par du vernis àl’aluminium,
laissant unepetite
fenêtre sans
peinture;
nous avons obtenu ainsi unintégrateur
grossier.
.RÉSULT,ATS
EXPÉRIMENTAUX
a.
Émission
en fonction de l’intensité del’excitation et de
l’angle
d’incidence. -~ Les valeursindiquées
dans le tableaucorrespondent
à différentes distances entre sourceultraviolette
etla cellule une
plaque
de verre recouverte par dusilicate de
cadmium,
et en déterminant la déviation dugalvanomètre
ainsiobtenue;
la valeur de l’émis-sion du «phosphore
est obtenue enretran-chant de cette valeur la déviation due à l’émission visible résiduelle de la source ultraviolette. La
valeur de l’intensité de l’émission visible résiduelle
de la source ultraviolette
(7u.v.)
est obtenue enremplaçant
le verre recouvert de «phosphore »
par un verre
dépoli.
D’autrepart
lerapport
entre les émissions visibles et ultraviolettes étant constantdans les conditions d’alimentation de notre source, cette dernière "mesure nous
permet
de déterminer l’intensité de l’ultraviolet(dans
une échellearbi-traire,
différente deTABLEAU 1.
Les valeurs
qui figurent
dans le Tableau 1présentent
une allure tout à, faitinattendue;
onconstate en effet une
augmentation
apparente
du rendement lumineux du «phosphore
» au furet à mesure que
lu. v. augmente,
cequi produit
uneffet
opposé
à celuiqui
dériverait d’une saturation. Nous avons pu observer unphénomène
tout à faitanalogue
dans un échantillon deWillémite;
lesvaleurs observées sont
reproduites
dans le Tableau I. En vued’expliquer
cephénomène,
nous avonseffectué
l’expérience
suivante : nous avonsdéter-miné,
de la mêmefaçon
queci-dessus,
les valeursdes intensités de l’émission et de l’ultra-violet
(lu. y.)
en faisant varierl’angle
d’incidence dufaisceau excitateur pour une distance donnée entre
source et ~c
phosphore
». Nous avons réuni dans leTableau
II,
les valeursobservées;
elles montrentune
augmentation apparente
du rendement à mesureque
l’angle
d’incidenceaugmente.
Pour la Willemitenous avons obtenu le même résultat.
On
peut
en donnerl’explication
suivante :le 7u.~. n’est pas totalement absorbé par la couche
de «
phosphore
»; une fractionkI,,, ,,
passe à travers le «phosphore
»;plus
la couche estmince,
plus
cette fraction estgrande.
Dans notre cas il estévident
qu’à
unangle
d’incidence croissantcorres-pond
un parcours croissant du faisceau excitateur dans le «phosphore »
et, parconséquent,
une meilleureutilisation des radiations ultraviolettes. Ce raison-nement
explique
bien les résultats du Tableau II.TABLEAU I~.
Pour
interpréter
les résultats du TableauI,
il fautrappeler
que la source ultraviolette et la surfacedu «
phosphore
» sont relativement étendues(à
peuprès
15 cm2chacune),
donc que les rayons tombantsur le «
phosphore
» ne sont pasrigoureusement
normaux à sa
surface,
surtout pour lespetites
distances. De ce fait la variation
apparente
durendement lumineux
(qui
augmente
en réduisantla
distance)
peut
êtreinterprétée
commeprovenant
de
l’obliquité
des rayons ultravioletsqui
traversent le «phosphore
»; enallongeant
le parcours desrayons dans le «
phosphore
», laprobabilité
pour que les centres soient excités se trouveaugmentée.
Cette
interprétation
a néanmoins une valeur assezlimitée du fait
qu’il s’agit
depoudres
microcris-tallines où desphénomènes
de réflexion et diffusiontrès
compliqués
sonttoujours présents.
b. Courbes d’excitation du cc
phosphore
»vierge
par des faisceaux ultraviolets dediffé-rentes intensités. -
Chaque
courbe a été obtenueavec une couche de «
phosphore » vierge (c’est-à-dire
un «
phosphore » qui
n’a pas encore reçu deradia-tions ultraviolettes
après
avoir été sorti dufour)
et en
disposant
la source à une distance donnée ducc
phosphore
». Les courbesenregistrées
sontrepré-sentées par la
figure 2
à une échelle telle que tous les r~~ coïncident.Nous allons exposer maintenant une
importante
propriété
commune à cette famille de courbes quenous utiliserons dans la dernière
partie
de cette note.Si nous
désignons
par une fonctionreprésentant
la courbe i de lafamille,
il se trouve309
la relation
où est
un
paramètre
constant pourchaque
couple
decourbes,
se vérifie assez bien.Cette
propriété
a été vérifiée par des calculsgraphiques
etnumériques
et nous neprétendons
pas lui donner un domaine
d’application
s’étendantplus
loin que les valeursexpérimentales.
Fig. 2.
Le tableau suivant fournit un résumé des
caracté-ristiques
lesplus
intéressantes de cescourbes,
ainsi que les conditions danslesquelles
elles ont été obtenues.TABLEAU I I.
Les courbes
représentées
ont étéreproduites
, plusieurs
fois avec uneprécision
minima de 2 pourioo, Engénéral,
néanmoins,
laprécision
a étébeaucoup
plus
grande.
Au
début,
pendant
un intervalle de1,5
s, oùintervient l’inertie
mécanique
dugalvanomètre,
les courbes n’ont aucune valeur.Chaque
courbe a été tracée avec une couche dephosphore
neuve et il n’a pas étépossible
d’obtenirdes couches
égales
et uniformes. En outre, les valeursde
7u y.
du tableau n’ont pas été mesuréesdirec-tement ; leur
imprécision
peut
être parconséquent-assez
grande
en raison des variationspossibles
de. l’alimentation de la source ultraviolette.
c. Courbes d’excitation
après
un traitementthermique. -
Avantd’enregistrer
une courbe d’excitationquelconque
nous avons effectué lesopérations
suivantes : nous avons excité notre «phosphore
»jusqu’â
la saturation. Nous avonsensuite mis le «
phosphore
~} dans un four maintenu â unetempérature
constantependant
untemps
défini
et,
après
l’avoir sorti du four nous l’avonslaissé se refroidir
jusqu’à
latempérature
de lapièce.
Le «phosphore
» ainsi traité a été alorsexposé
de nouveau devant la source ultraviolette en le
maintenant â une
température
déterminée. Lacourbe d’excitation a été
enregistrée
dans cesconditions.
Plusieurs courbes ainsi obtenues sont
représentées
dans la
figure
3 a.Sur les courbes
(fig.
3b),
tracées dans lesystème log
(gr - y); i,
onpeut
remarquerquelques
propriétés importantes.
Observons avant tout que lapremière
partie
des courbess’éloigne beaucoup
de la loiexponentielle,
loi que nos courbes suiventassez bien pour des
temps
plus longs.
Deplus,
ladiff érence entre les ordonnées d’un
couple
quel-conque de courbes estconstante,
avec laprécision
à
laquelle
nous pouvons nous attendre. Cettepropriété
peut
s’exprimer
ainsi :et kilt est constant pour tout
couple
de courbesi,
h.Nous reviendrons
plus
loin sur cettepropriété.
Cette famille de courbes est à même de nous
donner des
renseignements
importants,
car ellenous
permet
de connaître l’ordre degrandeur
de laprofondeur
destrappes
électroniques
de notre silicate de cadmium par uneinterprétation
immé-diate. Pour cela nous devonsanticiper
sur lesrésultats d’une discussion que l’on trouvera
plus
loin,
et dont la conclusion est la suivante : lasurface limitée par les courbes
yi (t)
etl’asymptote
y,représente l’énergie
accumulée par le «phosphore
»constant le coefficient
d’absorption (uoir plus
loin).
Puisque
la courbe de deuxième excitation du «phosphore
», excité aupréalable jusqu’à
satu-ration,
atteint saplus
haute valeur en untemps
quasi
nul[voir
l’observationcomplémentaire (z)~,
lasurface en
question
représente
l’énergie
lumineusenécessaire pour saturer le «
phosphore
»après
le traitementthermique
correspondant.
Cetteénergie
est celle
que le
ccphosphore
» libèrependant
ce même traitementthermique.
Fig. 3.
Si nous admettons l’existence d’une propor-tionnalité entre
énergie
libérée et nombre detrappes
vides(voir plus loin),
il nous estpossible
d’obtenirune loi de
probabilité
de sortie des électrons desdes
trappes
en fonction destempératures
detraite-ment
thermique.
TABLEAU IV.
(~ n ~ nombre d’électrons
libérés).
La
figure
4
représente
la variation del’accrois-sement du nombre d’électrons libérés en 10 mn en fonction de la
température.
Onpeut
supposeren outre que ces électrons sont libérés par des
. Fig. 4.
trappes
qui,
à cettetempérature
possèdent
une viemoyenne 1"
égale
autemps
duchauffage.
Ceci estd’autant
plus
vrai que la différence entretempé-.
raturescorrespondant
à deuxchauffages
voisins,
devient
plus
petite.
La libération se
produit
suivant une loi assez311
des
trappes
en fonction de leurprofondeur.
Lafigure
montre bien ce que nous venons de dire.Une
analyse
soigneuse
des courbescorrespondant
à des intervalles de
temps
moinséloignés
les unsdes autres
permettrait
d’obtenir une loi dedistri-bution sans devoir faire
appel
aux courbes de«
glow
»(4).
On évite ainsi une difficulté très
sérieuse;
la mesurede la
probabilité
de sortie destrappes
par l’émission lumineuse aux hautestempératures.
Eneffet,dans
ces
conditions,
laprobabilité
pourqu’un
électronpasse avec
émission
de lumière d’unetrappe
àson état fondamental vers un centre
luminescent,
varie
pendant
l’expérience
(5).
Cette variation de la
probabilité
a été observéedans un travail récent
1’)
sur le Ca Sr S-Bi. Si l’onsature les
trappes
existant dans cette substanceen
l’excitant,
l’énergie
lumineuse émise sousl’in-fluence des radiations
infrarouges
estbeaucoup
plus
élevée que cellequi apparaît
dans la courbede «
glow
».Afin de donner l’ordre de
grandeur
de laprofondeur
des
trappes
de notre silicate decadmium,
observonsles courbes de la
figure
3 a. A4ooo
C il existe sûrementdes
trappes
dont le z est de l’ordre de 10 mn. De la relation[Randall (4)]
nous pouvons déduire
d. Courbes obtenues par excitation
entre-coupée.
- Le«
phosphore
», excitéjusqu’à
lasaturation,
a été soumis à un traitementthermique
défini,
puis
à nouveau excitépendant
untemps
AIet,
après
un intervalle detemps
donné,
excité ànouveau. On
enregistre
alors sa courbe.Fi g. 5.
Les trois courbes de la
figure
ont étéenregistrées
en utilisant un échantillon de
phosphore
préala-blement chauff é à
4000
Cpendant
10 mn. La courbenotée
(1) a
été obtenue sansinterruption,
la courbe(2)
correspond
à une excitationpréalable
de 1,7 s età un intervalle
de 6 s;
la troisième(3) correspond
à une excitationpréalable
de3,4
s et à un intervallede 6 s. Nous avons ensuite
enregistré
une courbeobtenue
après
une excitationpréalable
de 1,7 s et un intervalled’interruption
de33o s;
le résultatest
identique
à la courbe(2).
Toutes ces courbes
présentent
lapropriété
suivante :
oû
Ai/,
est une constantepour i,
h,
égale
à ladïffé-rence de durée entre les excitations
préalables.
End’autres
termes,
toute courbeenregistrée après
une excitation
préalable
dipeut
être amenée à(1) N. F. MoTT et R. GURNEY, Electronic processes in ionic crystals (Oxford Univ. Press., g4o).
(6) R. T. ELLICKSON, J. Opt. Soc. Arrter., 1946, 36, p. 264.
coïncider avec la
courbe
obtenue sans excitationpréalable,
par undéplacement égal
à AI.Nous reviendrons
plus
loin sur cettepropriété.
e. Observations
complémentaires. -
io Courbe de deuxième excitafiort. --- Nousavons
enregistré
la courbe de deuxième excitation
( f g. 6) (1)
après
avoir excité notre «
phosphore
» et l’avoir laissé s’éteindre. Nous pouvons observer que, dans ce cas,l’émission atteint le
g5
pour 100 du maximumpresque instantanément
(à
notreéchelle).
Nousdevons
ajouter
que la forme de cette courbe est influencée par la durée dutemps
écoulé entre sonenregistrement
et sapremière
excitation.2~ Courbe de deuxième excitation
après
un intervallesde
temps
trèslong
entrepremière
et deuxième exci-tation. - Lafigure
6(2) représente
la courbe dedeuxième excitation obtenue sur un
échantillon,
qui,
après
avoir étéexcité,
était resté 1 o h à 150 C.Nous pouvons observer que
l’énergie
accumuléependant
ce processus estgrande
et que, par30 Courbe d’extuction. --
L’extinction
s’effectuepresque instantanément
(fig.
6(3).
Lepetit
résidu dephosphorescence
est àpeine
supérieur
à lasensibilité de
l’appareil.
Cettephosphorescence
entraîne la diminution du nombre des
trappes
occupées
à latempérature
de lapièce
et lechangement
de forme de la deuxième courbe d’excitationaprès
un
long
intervalle detemps
(voir
plus haut).
l’ig. G.
4
Saturation par desintensités
di f f érentes.
-Nous avons effectué une
expérience
analogue
àcelle que nous venons de décrire en saturant notre
«
phosphore
» par deux faisceaux de l’ultravioletdont le
rapport
d’intensité était deIjzoe.
Après
deux traitements
thermiques identiques
nous avonsenregistré
lesdeux
courbes.Ayant
obtenu deux courbesidentiques
pour deux intensités sidiffé-rentes nous devons admettre l’identité des états
de saturation dans les deux cas
(c’est-à-dire
l’identitédu nombre des
trappes
saturées).
’50 Première excitations d’un siticate de cadmium
préparé
ailleurs(fiy. 6) (5).
- Pour déterminer l’influence de lapréparation
sur le nombre et la distribution destrappes,
nous avonsenregistré
la courbe depremière
excitation d’un échantillon duesilicate de cadmium commercial
vierge (provenant
de U. S.A.) qui
montra,
quoique
à une échelle beau-coupplus petite
que notre «phosphore
», une inertie’nettement
supérieure
à cellequi
correspond
à unedeuxième excitation.
6° Identité des zones
specfrales
d’excitation etd’activation. --- Cette
expérience
a été réalisée ensupposant
que la différence entre lapremière
courbe d’excitation et les suivantes était due à une trans-formationphotochimique
du «phosphore
»,produite
par les radiations ultraviolettes. Nous avons doncessayé
de déterminer le seuilspectral
de la réactionen
procédant
de lafaçon
suivante : uneplaque
de verre recouverte de «
phosphore
»vierge
a été mise à laplace
de laplaque photographique
dansun
spectrographe Hilger
enquartz.
Nous avonsensuite fait tomber sur le «
phosphore
» lespectre
d’un arc de ferpendant
2 h et nous avons déterminéles zones d’émission du «
phosphore
» que nousappellerons
«spectre
1 ».Après
avoir enlevé laplaque
duspectrographe,
nous l’avons soumise à une excitation ultraviolette
uniforme;
nous avons ainsi pu observer une émissionintense aux endroits
correspondant
aux raies dufer sur un fond sombre
disparaissant peu à
peujusqu’à
ce que toute laplaque atteignit
une émission uniforme. Cette différence était due à l’irradiation antérieure du «phosphore
» à certainsendroits;
les zones
correspondantes
furent déterminées. Nousappellerons
cespectre
«spectre
2 ». Nous avonsensuite remis le
phosphore,
uniformémentexcité,
dans le
spectrographe
et nous avons fait tomberà nouveau le
spectre
du fer sur notreplaque;
nousappellerons
«spectre
3 » ce dernierspectre
obtenu. Nous avons pu constater que lesspectres
1,
2 et 3 sont les mêmes dans la limitepermise
par l’ins-trumentemployé.
Nous devons à ce résultatl’hypo-thèse
que l’inertie de lapremière
courbed’exci-tation doit
dépendre
de processus existant aussidans les excitations successives.