Introduction `a la logique
1erd´ecembre 2014
1 Introduction
2 Calcul propositionnel informel
3 La formalisation du calcul propositionnel
D ´EFINITION3.1 Axiomes du syst`eme formelLdu calcul propositionnel (L1)(A→(B→A));
(L2)((A→(B→C))→((A→B)→(A→C))) (L3)(((∼A)→(∼B))→(B→A))
4 Calcul informel des pr´edicats
4.1 Langage du premier ordre
Dans un langage du premier ordre L on ne donne un alphabet de sym- boles :
– des variablesx1, x2, . . .,
– un ensemble (possiblement vide) de constantes individuellesa1, a2, . . ., – un ensemble (possiblement vide) de symboles repr´esentant des pr´edicats,
Ani, o `unrepr´esente le nombre d’entr´ees du pr´edicat,
– un ensemble (possiblement vide) de symboles repr´esentant des fonc- tionsfni, o `unrepr´esente le nombre d’entr´ees de la fonction,
– les symboles de ponctuation(,),,, – les connecteurs∼et→,
– le quantificateur∀.
D ´EFINITION4.1 SoitLun langage du premier ordre. UntermedeLest d´efini comme suit :
(i) Une variable ou une constante individuelle est un terme.
(ii) Sifni est un symbole de fonction dansL ett1, . . . , tn sont des termes deL, alorsfni(t1, . . . , tn)est un terme deL.
(iii) L’ensemble des termes deLest g´en´er´e par (i) et (ii).
D ´EFINITION4.2 Soit Lun langage du premier ordre. Uneformule atomique deLest d´efinie commeAki(t1, . . . , tk), o `uAni est un symbole de pr´edicat deLet t1, . . . , tnsont des termes deL.
D ´EFINITION4.3 Une formule bf deLest d´efinie par : (i) Toute formule atomique deLest une formule bf deL.
(ii) SiAetBsont des formules bf deLetxiest une variable, alors(∼A),A→B et(∀xi)Asont des formules bf deL.
(iii) L’ensemble des formules bf deLest g´en´er´e par (i) et (ii).
D ´EFINITION4.4 Dans la formule bf (∀xi)A, on dit que Aest lechamp d’ac- tiondu quantificateur. Plus g´en´eralement, si(∀xi)Aapparait comme sous-formule d’une formule bfB, on dit que le champ d’action du quantificateur dansBestA.
Une occurrence de la variablexidans une formule bf est diteli´eesi elle apparait, soit dans le champ d’action d’un(∀xi)dans la formule ou si elle est lexidu(∀xi). Dans le cas contraire, elle estlibre.
D ´EFINITION4.5 Soit Aune formule bf de L. Un terme test dit libre pour xi dansAsi pour toute variablexj apparaissant danst,xi n’apparait pas libre dans le champ d’action d’un(∀xj).
4.2 Interpr´etations
D ´EFINITION4.6 Uneinterpr´etationId’un langageLest la donn´ee de : – un ensemble non videDI, appel´edomainedeI,
– une collection d’´el´ements distingu´es{a¯1,a¯2, . . .}(a¯i est l’interpr´etation de ai),
– une collection de fonctionsf¯ni,i > 0,n > 0(f¯ni est l’interpr´etation defni), – une collection de relationsA¯ni,i > 0,n > 0(A¯ni est l’interpr´etation deAni).
4.3 Satisfaction d’une formule bf dans une interpr´etation
D ´EFINITION4.7 SoitIuneinterpr´etationId’un langageL. Unevaluationest une fonctionvde l’ensemble des termes deLdansDIavec les propri´et´es suivantes
(i)v(ai) =a¯ipour chaque constante individuelleai deL.
(ii) Sifni est un symbole de fonction dansL ett1, . . . , tn sont des termes deL, alorsv(fni(t1, . . . tn)) =f¯ni(v(t1), . . . , v(tn))
D ´EFINITION4.8 Deux valuations vetv0 sonti-´equivalentes siv(xj) = v0(xj) pour toute variablexj, o `uj6=i.
D ´EFINITION4.9 Soit A une formule bf de Let I une interpr´etation deL. Une valuationvdansIsatisfait `aAsi on peut montrer par induction qu’elle satisfait `a Aen utilisant les pas d’induction suivants :
(i) v satisfait `a la formule atomique Anj(t1, . . . tn) si A¯ni(v(ti), . . . , v(tn)) est vraie dansDI.
(ii)vsatisfait `a(∼B)sivne satisfait pas `aB.
(iii)vsatisfait `a(B→C)sivsatisfait `a(∼B)ouvsatisfait `aC.
(iv)vsatisfait `a(∀xi)B, si pour toute valuationv0qui esti-´equivalente `av, alors v0satisfait `aB.
PROPOSITION4.10 SoitA(xi)une formule bf dans laquellexiest libre, et soitt une terme qui est libre pourxidansA(xi). Soitvune valuation etv0la valuationi-
´equivalente `avdans laquellev0(xi) =v(t). Alors,vsatisfait `aA(t)si et seulement siv0 satisfait `aA(xi).
D ´EFINITION4.11 Une formule bfAestvraiedans une interpr´etationIsi toute valuation dansIsatisfait `aA. On noteraI |=AsiAest vraie dansI. La formule Aestfaussesi aucune valuation dansIne satisfait `aA.
PROPOSITION4.12 Si les formules bfA et(A → B)sont vraies dans une in- terpr´etationI, alorsBest vraie dansI.
PROPOSITION4.13 Soit A une formule bf de L et I une interpr´etation de L. Alors,I|=Asi et seulement si, pour toute variablexi,I|=(∀xi)A.
COROLLAIRE4.14 SoitAune formule bf deL,Iune interpr´etation deL. Alors, I |= A si et seulement si, pour toute suite de variables y1, . . . yn de L, I |= (∀y1). . .(∀yn)A.
PROPOSITION4.15 Soit A une formule bf de L et I une interpr´etation de L.
Alors, v satisfait `a la formule (∃xi)A si et seulement si il existe au moins une valuationv0qui esti-´equivalente `avet quei satisfait `aA.
D ´EFINITION4.16 On consid`ere une formule bf A0 du langage formel L. Une formuleAobtenue en rempla¸cant chaque variable propositionnelle deA0 par une formule bf deLest dite unemat´erialisation par substitutiondeA0dansL. D ´EFINITION4.17 Une formule bfAdeLest unetautologiesi c’est la mat´erialisa- tion par substitution d’une tautologieA0deL.
PROPOSITION4.18 Une formule bfAdeLqui est une tautologie est vraie dans toute interpr´etation deL.
D ´EFINITION4.19 Une formule bfA deLest ferm´eesi elle ne contient pas de variables libres.
PROPOSITION4.20 SoitIune interpr´etation deLetA, une formule bf deL. Si vetwsont deux valuations deLqui prennent la mˆeme valeur pour toute varaible libre deA, alorsvsatisfait `aAsi et seulement siwsatisfait `aA.
COROLLAIRE4.21 SoitIune interpr´etation deLetA, une formule bf ferm´ee de L. AlorsI|=Aou bienI|=(∼A.
D ´EFINITION4.22 Une formule bfAdeLestlogiquement validesiAest vraie dans toute interpr´etation deL. Elle est ditecontradictoiresi elle est fausse dans toute interpr´etation.
5 Calcul des pr´edicats formel
D ´EFINITION5.1 Soit L un langage du premier ordre. On d´efinit un syst`eme formel d´eductifpar les axiomes et r`egles de d´eduction suivantes :
Axiomes.SoientA,B,C des formules bf deL. Alors, les formules bf suivantes sont des axiomes deKL.
(K1) (A→(B→A)).
(K2) (A→(B→C))→((A→B)→(A→C)).
(K3) (∼A→∼B)→(B→A).
(K4) ((∀xi)A→A), sixin’est pas libre dansA.
(K5) ((∀xi)A(xi) → A(t)), siA(xi) est une formule bf dans L ett est un terme deLqui est libre pour la variablexi dansA(xi).
(K6) ((∀xi)(A → B) → (A → (∀xi)B), si A ne contient pas d’occurrence libre de la variablexi.
R`egles.
(1)Modus ponens: SiAetBdes formules bf deL. On d´eduitBdeAetA→B. (2)Generalisation: SiAest une formule deLetxiest une variable, on d´eduit
(∀xi)A)deA.
D ´EFINITION5.2 1. Une preuve dansKLest une suite de formules bfA1, . . . , AndeLtelles que pour touti, soitAiest un axiome deKL, soitAid´ecoule desAj,j < ipar modus ponens ou g´en´eralisation. On dira queAnest un th´eor`emedeKL
2. SiΓ est un ensemble de formuels bf deL, uned´eduction deγdansKLest une suite de formules bfA1, . . . ,AndeLtelles que pour touti, soitAi est un axiome deKL, soitAiest dansΓ, soitAid´ecoule desAj,j < ipar modus ponens ou g´en´eralisation. On dira queAn est unecons´equence dansKL deΓ.
PROPOSITION5.3 SoitAune formule bf deL. SiAest une tautologie, alorsA est un th´eor`eme deK.
PROPOSITION5.4 Tout axiome obtenu `a partir des sch´emas d’axiomes (K4), (K5) et (K6) est logiquement valide.
THEOR´ EME` 5.5 (Th´eor`eme de s ˆuret´e ou Soudness theorem) pour toute formule bf AdeLsi`
KA, alorsAest logiquement valide. On en d´eduit queKest coh´erent.
THEOR´ EME` 5.6 (Th´eor`eme de d´eduction pourK) SoientAetBdeux formules bf deLetΓ un ensemble (possiblement vide) de formules bf deL. SiΓ ∪{A}`
K B, et la d´eduction ne contient aucun pas de g´en´eralisation avec une variable qui est libre dansA, alorsγ`
K (A→B).
COROLLAIRE5.7 SiΓ∪{A}`
K Bet siAest ferm´ee, alorsΓ `
K (A→B).
COROLLAIRE5.8 Pour toutes formules bf,A,B,CdeL, {(A→B),B→C)}`
K (A→C).
PROPOSITION5.9 SoientAetBdes formules bf deL, etΓ un ensemble de for- mules bf deL. SiΓ `
K (A→B), alorsΓ ∪{A}`
KB.
5.1 ´Equivalence, substitution
PROPOSITION5.10 SoientAetBdes formules bf deL. Alors,`
K (A↔ B)si et seulement si`
K (A→B)et`
K (B→A).
D ´EFINITION5.11 Soient AetB des formules bf deL. On dit queA etB sont d´emontrablement ´equivalentes si`
K(A↔B).
COROLLAIRE5.12 SoientA,B,Cdes formules bf deL. SiAetBsont d´emontra- blement ´equivalentes, etB etCsont d´emontrablement ´equivalentes, alorsAetC sont d´emontrablement ´equivalentes.
PROPOSITION5.13 Sixiapparait libre dansA(xi)etxjest une variable qui n’est ni libre, ni li´ee dansA(xi), alors`
K((∀xi)A(xi)↔(∀xj)A(xj)).
PROPOSITION5.14 Soit A une formule bf de L dont les variables libres sont y1, . . . , yn. Alors`
KAsi et seulement si`
K(∀x1). . .(∀xn)A.
D ´EFINITION5.15 SoitAune formule bf deLdont les variables libres sonty1, . . . , yn. Alors la formule bf(∀y1). . .(∀yn)Aest appel´eefermeture universelledeA et not´eeA0.
PROPOSITION5.16 SoitAetBdeux formules deL. Supposons queB0est obte- nue d’une formuleA0 en substituantB `a une occurrence ou plus deAdansA0. Alors,
`
K ((A↔B)0 →(A0↔B0)).
COROLLAIRE5.17 SoitA,B,A0,B0comme dans la proposition ci-dessus. Si`
K
(A↔B), alors`
K (A0 ↔B0).
COROLLAIRE5.18 Si la variable xj n’apparait pas (ni libre, ni li´ee) dans une formule bfA(xi), et siB0est obtenue d’une formuleA0en substituant(∀xj)A(xj)
`a une occurrence ou plus de(∀xi)A(xi)dansA0, alors`
K(A0↔B0).
5.2 Forme pr´enexe
PROPOSITION5.19 SoientAetBdes formules bf deL.
(i) Sixin’apparait pas libre dansA, alors
`
K((∀xi)(A→B)↔(A→(∀xi)B)), et
`
K((∃xi)(A→B)↔(A→(∃xi)B)).
(ii) Sixin’apparait pas libre dansB, alors
`
K((∀xi)(A→B)↔((∃xi)A→B)), et
`
K((∃xi)(A→B)↔((∀xi)A→B)).
LEMME5.20 SoientAetBdes formules bf deL, etxiune variable. Alors, 1. `
K(A→B)si et seulement si`
K (∼B→∼A). 2. `
K∼(A→B)si et seulement si`
K Aet`
K∼B.
3. `
KA→(∃xi)A.
D ´EFINITION5.21 Une formule bfAdeLest sousforme pr´enexesi elle est de la forme
(Q1xi1)(Q2xi2). . .(Qnxin)D,
o `uDest une formule bf sans quantificateur et chaqueQjest soit∀, soit∃.
PROPOSITION5.22 Pour toute formule bfAdeL, il existe une formuleB sous forme pr´enexe qui est ´equivente de mani`ere prouvable `aA.
D ´EFINITION5.23 (i) Soitn > 0. Une formule bf sous forme pr´enexe est une Πn formule si elle commence par un quantificateur universel et a n− 1 alternances de type de quantificateurs.
(ii) Soit n > 0. Une formule bf sous forme pr´enexe est une Σn formule si elle commence par un quantificateur existentiel et an−1alternances de type de quantificateurs.
5.3 Le th´eor`eme d’ad´equation pourK
D ´EFINITION5.24 Uneextension deKest un syst`eme formel obtenue en chan- geant et/ou augmentant l’ensemble des axiomes de telle sorte que tout th´eor`eme de Ksoit un th´eor`eme de l ’extension deK. On peut de mˆeme d´efinir une extension d’une extension deK.
D ´EFINITION5.25 Unsyst`eme du premier ordreest une extension deKLpour un langage du premier ordreL.
D ´EFINITION5.26 Un syst`eme du premier ordreSestcoh´erent s’il n’existe pas de formule bfAtelle queAet(∼A)soient simultan´ement des th´eor`emes deS.
PROPOSITION5.27 SoitS un syst`eme coh´erent du premier ordre etAune for- mule bfferm´eequi n’est pas un th´eor`eme deS. Alors, l’extensionS∗deSobtenue en ajoutant(∼A)comme axiome additionnel est coh´erent.
D ´EFINITION5.28 Un syst`eme du premier ordre S est complet si, pour toute formule ferm´ee bfA, soit`
S A, soit`
S (∼A).
PROPOSITION5.29 SoitSun syst`eme coh´erent du premier ordre. Alors, il existe une extension coh´erente deSqui est compl`ete.
PROPOSITION5.30 SoitSun syst`eme coh´erent du premier ordre. Alors, il existe une interpr´etation deLdans laquelle chaque th´eor`eme deSest vrai.
THEOR´ EME` 5.31 (Th´eor`eme d’ad´equation) SiAest une formule bf deLqui est logiquement valide, alorsAest un th´eor`eme deKL.
5.4 Mod`eles
D ´EFINITION5.32 (i) SoitΓun ensemble de formules bf deL. Une interpr´etation deLdans laquelle chaque formule deΓ est vraie est appel´ee unmod`elede Γ.
(ii) SoitSun syst`eme du premier ordre. Unmod`eledeSest une interpr´etation deLdans laquelle chaque th´eor`eme deSest vrai.
PROPOSITION5.33 SoitSun syst`eme du premier ordre et Iune interpr´etation deLdans laquelle chaque axiome deSest vrai. Alors,Iest un mod`ele deS.
PROPOSITION5.34 Un syst`eme du premier ordreSest coh´erent si et seulement si il a un mod`ele.
PROPOSITION5.35 SoitS, un syst`eme du premier ordre coh´erent, etAune for- mule bf qui est vraie dans tout mod`ele deS. AlorsAest un th´eor`eme deS.
THEOR´ EME` 5.36 (Th´eor`eme de L¨owenheim-Skolem) Si un syst`eme du premier ordre a un mod`ele, alors il a un mod`ele d´enombrable.
THEOR´ EME` 5.37 (Th´eor`eme de compacit´e) Si chaque sous-ensemble fini de l’en- semble des axiomes d’un syst`eme du premier ordreSa un mod`ele, alorsSlui-mˆeme a un mod`ele.
COROLLAIRE5.38 SoitΓun ensemble infini de formules bf deKL. Alors,Γa un mod`ele d`es que chaque sous-ensemble fini deΓ a un mod`ele.
6 Quelques syst`emes formels du premier ordre
6.1 Syst`emes du premier ordre avec ´egalit´e
L’´egalit´e est un pr´edicat `a deux entr´ees. Nous le noteronsA21. Une fois que nous aurons pris l’habitude de manipuler les axiomes nous nous per- mettrons aussi de noterA21(x, y)parx=y.
Dans un syst`eme du premier ordre avec ´egalit´e, nous ajoutons aux axiomes (K1)-(K6) les axiomes (E7), (E8) et (E9) d´efinis comme suit :
D ´EFINITION6.1 Toute extension deKLqui inclut dans ses axiomes les axiomes (E7), (E8) et (E9) d´efinis ci-dessous est appel´esyst`eme du premier ordre avec
´egalit´e. Les axiomes suivants sont appel´esaxiomes de l’´egalit´e: (E7) A21(x1, x1).
(E8) A21(tk, u)→A21(fni(t1, . . . , tk, . . . , tn), fni(t1, . . . , u, . . . , tn)), o `ut1, . . . , tn, usont des termes quelconques etfni est un symbole de fonction deL.
(E9) A21(tk, u)→(Ani(t1, . . . , tk, . . . , tn)→Ani(t1, . . . , u, . . . , tn)), o `ut1, . . . , tn, usont des termes quelconques etAni est un symbole de pr´edicat deL.
PROPOSITION6.2 Soit S, un syst`eme du premier ordre avec ´egalit´e. Alors, les formules bf suivantes sont des th´eor`emes deS:
(i) (∀xi)A21(x1, x1),
(ii) ∀x1)(∀x2)(A21(x1, x2)→A21(x2, x1)),
(iii) (∀x1)(∀x2)(∀x3)(A21(x1, x2)→(A21(x2, x3)→A21(x1, x3))).
PROPOSITION6.3 Soit S, un syst`eme du premier ordre coh´erent avec ´egalit´e.
Alors,Sa un mod`ele dans lequel l’interpr´etation de A21 est=. Un tel mod´ele est appel´emod`ele normaldeS.
6.2 La th´eorie des groupes
Le langage du premier ordre,LG, appropri´e `a la th´eorie des groupes a l’alphabet suivant de symboles :
– des variablesx1, x2, . . . ;
– une constantea1correspondant `a l’identit´e ;
– des symboles de fonctions :f11correspond `a l’inverse etf21au produit ; – un symbole de pr´edicat :A21que l’on notera aussi=;
– des symboles de ponctuation :(,),,; – des symboles logiques :∀,∼,→.
On d´efinitG, l’extension deLLGdont les axiomes propres sont (E7), (E8), (E9) et
(G1) f21(f21(x1, x2), x3) =f21(x1, f21(x2, x3)). (Associativi´e) (G2) f21(a1, x1) =x1. ( ´El´ement neutre `a gauche)
(G3) f21(f11(x1), x1) =a1. (Inverse `a gauche) 6.3 L’arithm´etique du premier ordre
Le langage du premier ordre,LN, appropri´e `a l’arithm´etique a l’alpha- bet suivant de symboles :
– des variablesx1, x2, . . . ;
– une constantea1correspondant `a0;
– des symboles de fonctions : f11 correspond `a la fonction successeur (on notera aussi t0 = f11(t)), etf21, f22 correspondant `a la somme et au produit et pour lesquels on utilisera aussi la notation usuelle+et×; – un symbole de pr´edicat :A21que l’on notera aussi=;
– des symboles de ponctuation :(,),,; – des symboles logiques :∀,∼,→.
On d´efinitN, l’extension de KLN dont les axiomes propres sont (E7), (E8), (E9) et les sept axiomes ou sch´emas d’axiomes suivants
(N1) (∀x1)∼(f11(x1) =a1).
(N2) (∀x1)(∀x2)(f11(x1) =f11(x2)→x1 =x2).
(N3) (∀x1)(f21(x1, a1) =x1).
(N4) (∀x1)(f21(x1, f11(x2)) =f11(f21(x1, x2))). (N5) (∀x1)(f22(x1, a1) =a1).
(N6) (∀x1)(f22(x1, f11(x2)) =f21(f22(x1, x2), x1)).
(N7) A(a1) → ((∀x1)(A(x1) → A(f11(x1))) → (∀x1)A(x1)), pour toute formuleA(x1)deLNdans laquellex1est libre.
6.4 La th´eorie des ensembles formelle
Le syst`eme formel associ´e est appel´esyst`eme de Zermelo-Fraenkelet not´e ZF. Le langage du premier ordre,LZF, appropri´e `a la th´eorie des ensembles a l’alphabet suivant de symboles :
– des variablesx1, x2, . . . ; – aucune constante ;
– aucun symbole de fonction ;
– deux symboles de pr´edicat : A21 et A22 correspondant `a l’´egalit´e et `a l’appartenance (on notera t1 ∈ t2 pour A22(t1, t2), o `ut1, t2 sont des termes ;
– des symboles de ponctuation :(,),,; – des symboles logiques :∀,∼,→.
NOTATION6.4 – On introduit le symbole ⊆ comme abbr´eviation : ainsi, (t1⊆t2)signifie(∀x1)(x1∈t1→x1 ∈t2).
– On introduit∃1comme abbr´eviation signifiantIl existe un et un seul. Ainsi(∃1x1)A(x1signifie((∃x1)A(x1))∧((∀x2)A(x2)→(x2=x1))). On d´efinitZF, l’extension deKLZF dont les axiomes propres sont (E7), (E8), (E9) et les huit axiomes suivants
(ZF1) (x1=x2↔(∀x3)(x3∈x1 ↔x3∈x2)). (Axiome d’extensionnalit´e) (ZF2) (∃x1)(∀x2)∼(x2∈x1).(Existence de l’ensemble vide)
(ZF3) (∀x1)(∀x2)(∃x3)(∀x4)(x4 ∈x3↔ (x4=x1∨x4 =x2). (Axiome des paires)
(ZF4) (∀x1)(∃x2)(∀x3)(x3 ∈ x2 ↔ (∃x4)(x4 ∈ x1∧x3 ∈ x4). (Axiome de l’union des ´el´ements dex1). On notera S
x1 l’ensemblex2 obtenu et on utilisera l’abbr´eviation(t1∪t2)pourS{t1, t2}.
(ZF5) (∀x1)(∃x2)(∀x3)(x3 ∈ x2 ↔ x3 ⊆ x1). (Axiome de l’ensemble des parties d’un ensemble)
(ZF6) (∀x1)(∃1x2)A(x1, x2) → (∀x3)(∃x4)(∀x5)(x5 ∈ x4 ↔ (∃x6)(x6 ∈ x3∧A(x6, x5))), pour toute formuleAdans laquellex1etx2sont libres et dans laquelle les quantificateurs(∀x5)et(∀x6)n’apparaissent pas.
(Axiome de remplacement : l’ensemble x4 est form´e des images de tous les ´el´ements dex3par la fonction d´etermin´ee parA.)
(ZF7) (∃x1)(∅ ∈ x1 ∧(∀x2)(x2 ∈ x1) → x2 ∪{x2} ∈ x1)). (Axiome de l’existence d’un ensemble infini) Note : on d´efinit le singleton {x2} comme la paire{x2, x2}.
(ZF8) (∀x1)(∼x1 = ∅ → (∃x2)(x2 ∈ x1∧ ∼(∃x3)(x3 ∈ x2 ∧x3 ∈ x1))) (Axiome de fondation : tout ensemble non-videx1contient un ´el´ement qui est disjoint dex1.)
PROPOSITION6.5 L’axiome (ZF2) et le sch´ema d’axiome de remplacement (ZF6) permettent de montrer que le sch´ema d’axiomes de compr´ehension (aussi appel´e sch´ema d’axiomes de s´eparation) est un th´eor`eme de ZF : siAest une formule bf deLZFcontenant une variable libre, alors
`
ZF(∀x1)(∃x2)(∀x3)(x3∈x2↔(x3 ∈x1∧A(x3)).
7 Fonctions et relations r´ecursives, ensembles r´ecursifs
Fonctions r´ecusives de base
1. La fonction z´eroz:N→N, d´efinie parz(n) =0pour toutn∈N.
2. La fonction successeurs:N→N, d´efinie pars(n) =n+1pour tout n∈N.
3. Les fonctions projectionspki : Nk → N, d´efinies parpki(ni, . . . , nk) = ni pour toutn1, . . . , nk∈N.
D ´EFINITION7.1 L’ensemble des fonctions r´ecursives est l’ensemble des fonc- tions obtenues des fonctions de base par un nombre fini d’applications des trois op´eration suivantes :
1. Lacompositiondeg : Nj → Navec (h1, . . . hj), o `uhi :Nk → N, est la fonctionf=g◦(h1, . . . , hj) :Nk→Nd´efinie par
f(n1, . . . , nk) = (g(h1(n1, . . . , nk), . . . , hj(n1, . . . , nk)).
2. Lar´ecurrencede baseg :Nk → Net de pash :Nk+2 → Ndonnant une fonctionf:Nk+1→Nd´efinie par
f(n1, . . . , nk, 0) =g(n1, . . . , nk),
f(n1, . . . , nk, n+1) =h(n1, . . . , nk, n, f(n1, . . . , nk, n)).
3. L’op´erateur plus petit nombre: soit g : Nk+1 → Nune fonction telle que pour toutn1, . . . , nk∈Nil existen∈Ntel queg(n1, . . . , nk, n) =0. Alors, la fonctionf:Nk→Nobtenue degpar l’op´erateur plus petit nombre est d´efinie ainsi
f(n1, . . . , nk) =min{n|g(n1, . . . , nk, n=0}. On notef(n1, . . . , nk) =µn[g(n1, . . . , nk, n) =0].
Une fonction obtenue des fonctions de base en utilisant seulement les op´erations de composition et de r´ecurrence est diteprimitive-r´ecursive.
D ´EFINITION7.2 SoitRune relation surN`akentr´ees. La fonction caract´eristique deR, not´eeCR, est d´efinie par
CR(n1, . . . , nk) =
0, siR(n1, . . . , nk)est vraie, 1, sinon.
D ´EFINITION7.3 Soit Aun sous ensemble deNk. La fonction caract´eristique de A, not´eeCA, est d´efinie par
CA(n1, . . . , nk) =
0, si(n1, . . . , nk)∈A, 1, sinon.
D ´EFINITION7.4 Une relation surN `akentr´ees estr´ecursivesi sa fonction ca- ract´eristique est r´ecursive. Un sous-ensemble deNk est r´ecursif si sa fonction ca- ract´eristique est r´ecursive.
PROPOSITION7.5 SoientRetSdeux relations r´ecursives `akentr´ees. Alors, les relations∼R,R∨SetR∧Ssont r´ecusives.
PROPOSITION7.6 Tout singleton deNest un sous-ensemble r´ecursif deN.