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Le Mali. Extrait du CADTM Le Mali. - Français - Date de mise en ligne : 2002 CADTM. Copyright CADTM Page 1/13

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Extrait du CADTM http://www.cadtm.org

Le Mali

- Français -

Date de mise en ligne : 2002

CADTM

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Données géographiques et historiques

Le Mali est un pays d'Afrique de l'Ouest de 1,24 million km² (soit 2 fois la France), enclavé entre l'Algérie et le Sénégal. Le centre du pays, qui correspond au delta intérieur du fleuve Niger, est la transition entre la zone saharienne du Nord et la savane arborée du Sud.

A partir du 3e millénaire avant notre ère, l'aridité croissante du Sahara a entraîné une migration des populations vers la vallée du fleuve Niger. De puissants empires se sont succédé, notamment sous l'impulsion des musulmans, jusqu'à la fin du 19e siècle. C'est ainsi que Djenné, Gao ou Tombouctou sont devenus des centres commerciaux et artistiques de l'islam soudano-malien. A partir de 1880, la région est convoitée par la France et les troupes du capitaine Gallieni. En 1898, la conquête est achevée et la région est incorporée à l'Afrique Occidentale Française.

En 1904, la sous-région, dominée par la France, devient la colonie française du Haut Sénégal Niger. En 1920, la Haute Volta (qui deviendra bien plus tard le Burkina Faso) s'en détache, et la colonie réduite prend le nom de Soudan français.

En 1959, l'Etat français crée la Fédération du Mali, regroupant le Sénégal et le Soudan français, qui acquiert son indépendance le 20 juin 1960. Mais quelques mois plus tard, le Sénégal se retire, et le 22 septembre 1960, le

Soudan français devient indépendant sous le nom de Mali. A cette date, est élu le premier président de l'Etat malien : Modibo Keita, qui mène une politique d'inspiration socialiste (octroi de bourses, recrutement dans la fonction

publique, restructuration du secteur agricole sur la base du mouvement coopératif, valorisation des produits locaux), mais sans parvenir à dégager des ressources suffisantes pour financer les différents plans de développement (d'où dévaluation du franc malien, pénuries...).

En novembre 1968, le général Moussa Traoré le renverse et instaure une dictature sévère. Il se charge de libéraliser l'économie malienne, et la Banque mondiale devient l'organisme de financement du développement. Les années suivantes sont marquées également par d'importantes sécheresses et famines, des problèmes avec les Touaregs au Nord ainsi que des différends frontaliers avec le Burkina Faso, réglés en 1986 par la Cour de la Haye.

Début 1991, apparaît une forte instabilité politique, et des émeutes se font jour, qui se terminent par l'arrestation de Moussa Traoré le 26 mars, accusé d'avoir détourné 12 milliards de francs dont 6 placés en Suisse. Il sera condamné à mort en 1993.

Le 31 mars 1991, le lieutenant-colonel Amadou Toumani Touré devient président du Comité de Transition pour le Salut du Peuple, chargé de préparer une Constitution et des élections.

En juin 1992, Alpha Oumar Konaré est élu président, puis réélu en 1997. Il passera la main en 2002, et les prétendants se bousculent un peu...

Actuellement le Premier Ministre est Mandé Sidibé, et le Ministre de l'Economie et des Finances est Bacari Koné.

Situation socio-économique

1. Indicateurs démographiques

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En 1999, la population du Mali est de 10,9 millions d'habitants, en augmentation de 2,4% par an environ.

L'espérance de vie à la naissance avoisine 50 ans.

Chaque femme donne naissance en moyenne à 7 enfants. La mortalité infantile est de 120 pour 1000 naissances, le taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans atteignant 223 pour 1000. Donc 1 enfant sur 5 meurt avant l'âge de 5 ans !

La population malienne vit au Sud du pays à 90%, est rurale à 71% et musulmane à 90%.

Le pays est divisé en 8 régions administratives, autour des plus grandes villes : Bamako, la capitale, Gao, Kayes, Kidal, Koulikoro, Mopti, Ségou, Sikasso, Tombouctou.

2. Indicateurs économiques

Dans ce pays désertique ou semi-désertique à 65%, l'activité économique est concentrée dans la zone irriguée par le fleuve Niger.

Ressources minières

La ressource minière essentielle est l'or (25,3 tonnes en 1999), mais le Mali est aussi pourvu de sel, de phosphates, d'uranium... Le sous-sol possède également de la bauxite, du fer, du manganèse, de l'étain et du cuivre, mais ces ressources ne sont pas exploitées.

Agriculture

L'agriculture est le secteur le plus important, puisqu'il fournit plus de 46% du PIB du Mali et accapare 75% de la force de travail.

La production fondamentale, autour de laquelle est organisée toute l'économie malienne, est le coton (voir

ci-dessous). Les principales cultures vivrières sont le riz (590 000 tonnes en 1998 contre 240 000 en 1988), le millet, le sorgho et le maïs. Le Mali produit également de l'arachide et de la canne à sucre pour l'exportation. L'élevage et la pêche ont également un rôle appréciable.

La priorité est donnée à l'agriculture industrielle : sa croissance annuelle moyenne fut de +6% de 1989 à 1996, puis de 13,3% de 1996 à 1999, tandis que celle de l'agriculture vivrière ne fut que +0,6% de 1989 à 1996, puis de +1,8%

de 1996 à 1999, soit une croissance lente par rapport au reste de l'économie.

Coton

Le secteur du coton est contrôlé par la Compagnie Malienne de Développement des Textiles (CMDT), détenue à 60% par l'Etat malien et à 40% par la Compagnie Française de Développement des Textiles (ex-CFDT, appelée Dagris depuis juin 2001, institution publique française promise à la privatisation...). La CMDT, à travers les bénéfices et les taxes, fournit à l'Etat malien au moins la moitié des devises récupérées chaque année, ce qui montre son importance décisive dans la bonne marche (ou non) de l'économie. La filière cotonnière malienne semblait prometteuse voici quelques années. En effet, son rôle a toujours dépassé largement la production de coton, apportant un soutien important aux organisations de villageois, que ce soit dans l'achat de matériel agricole ou la

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construction d'écoles et de centres de santé.

Jusqu'en 1999, la production n'a cessé d'augmenter : 200 000 tonnes en 1988, 450 000 pour 1997, 520 000 pour 1998, 522 000 pour 1999. Ce fut une des raisons qui ont conduit à une baisse tragique des cours mondiaux du coton (de 2,86 US$/kg en 1980 à 1,81 US$/kg en 1990, puis 1,29 US$/kg en 2000, et même 0,80 US$/kg en juillet 2001).

Si on ajoute divers scandales financiers à la CMDT (avec le détournement de plusieurs milliards de FCFA par les premiers responsables de la compagnie), on arrive à une situation très difficile

Cependant, la pauvreté ne décroît pas pour autant dans le pays, ce qui a provoqué une révolte des paysans et leur refus de récolte en 1999/2000. La production a alors chuté de près de moitié pour cette saison-là.

En avril 2001, se sont alors tenus les Etats généraux de la filière cotonnière. Il s'agit ni plus ni moins d'une question de survie. Les différents acteurs ont décidé le plan suivant :

réduction de la masse salariale de 23%

annulation totale ou partielle de la dette des paysans

réduction des effectifs (on parle de 500 à 800 personnes concernées sur 2400) non application de la hausse prévue des salaires de 7%

prix garanti d'achat du coton aux producteurs augmenté de 1,70 FF/kg à 2 FF/kg

ouverture du capital, recentrage des activités et désengagement progressif de l'Etat malien de la CMDT (déjà, l'Etat va offrir au privé les services de transport et de gestion des intrants agricoles que la CMDT gérait jusque là).

En fait, l'Etat malien balance entre les deux hypothèses formulées par ses partenaires. Bien sûr la Banque mondiale préconise la privatisation pure et simple, arguant de la chute de la production et de la gestion calamiteuse révélée par le rapport d'audit de la société Ernst & Young. D'autre part, Dagris prône une restructuration, encouragée par les excellents résultats de la filière de 1996 à 1999 et inquiète des difficultés rencontrées par les filières libéralisées au Bénin et en Côte d'Ivoire.

Il est d'ailleurs surprenant d'apprendre que la somme de 4 millions FF est engloutie chaque année dans les salaires des 7 administrateurs de la CMDT, parmi lesquels se trouve Jean-François Martin, directeur général adjoint, précédemment chargé de la privatisation de la Compagnie Ivoirienne de Développement des Textiles, qui se révèle être un échec... Il semblerait qu'on ne change pas une équipe qui perd !

En somme, le succès de la filière malienne reposait surtout sur l'intéressement des paysans et l'implication de l'Etat.

La Banque mondiale veut revenir sur ces deux acquis. C'est un sabotage de la filière cotonnière malienne, et le privé s'en régale d'avance. A suivre.

Importations/exportations de biens et de services En 1999, les importations s'élèvent à 988 millions US$, notamment des machines, des véhicules, des produits pétroliers et des matériaux de construction. Elles proviennent essentiellement de France et de Côte d'Ivoire, un peu aussi des autres pays de la zone franc et de l'Union

européenne.

Les exportations se sont élevées à 650 millions US$, répartis quasiment à égalité entre le coton et l'or. Elles se dirigent vers la zone Franc pour moitié, mais aussi la Thaïlande, l'Italie, la Chine et le Brésil. D'autre part, les travailleurs maliens émigrés ont envoyé pour 84 millions US$ dans leur pays.

Malheureusement, comme partout ailleurs, le prix des matières premières exportées diminue massivement : si 100

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désigne le prix moyen d'exportation des biens et services en 1995, il est déjà inférieur à 74 en 1999... Il faut donc toujours exporter plus, dans des conditions toujours plus défavorables, pour le plus grand profit des firmes multinationales du Nord. Voilà pourquoi le déficit de la balance commerciale atteint 11% du PIB.

3. Indicateurs du développement

PIB et budget

Le Mali est un pays extrêmement pauvre, l'un des plus pauvres de la planète.

Le PIB est estimé pour 1999 à 2,6 milliards US$, et le revenu annuel par habitant est de 240$, montant correspondant à moins de la moitié de la moyenne pour l'Afrique subsaharienne.

69% des maliens vivent sous le seuil de pauvreté, fixé à 1031FF par an, soit 2,8FF par jour.

Depuis 1985, le Mali n'a cessé de s'appauvrir, le PIB baissant en moyenne de 1% par an. Si on se place sur une période plus longue, depuis 1965, le PNB par habitant n'a augmenté que de 0,5% par an en moyenne.

A titre de comparaison, en 1999, les dépenses publiques se répartissent comme suit : 2,2 % pour l'enseignement, 2,1% pour la santé, 2,2% pour les dépenses militaires, 4,1% pour la dette, contre respectivement 3,2, 1,6, 2,1 et 2,8 en 1990.

Développement humain

Le rapport 2001 du PNUD attribue au Mali la 153e place sur 162.

Education et santé (1999)

Taux brut de scolarisation (du primaire au supérieur) : 28%

Taux brut de scolarisation au primaire : 56% en 1999/2000 (contre 32 en 1991/1992) Taux brut de scolarisation au secondaire : 5% en 1999/2000

Taux brut de scolarisation en supérieur : 2% en 1999/2000 Nombre moyen d'élèves par enseignant dans le primaire : 79

Taux d'alphabétisation des adultes : 40%, contre 57% pour toute l'Afrique subsaharienne Enfants de moins de 5 ans souffrant de malnutrition : 27%

Accouchements assistés médicalement : 44%

Taux de mortalité maternelle : 577 pour 100 000 (1996) Enfants ayant tous les vaccins de base : 52%

Le paludisme est la première cause de mortalité.

Accès à un centre de santé : 36% de la population à moins de 5km, 59% à moins de 15km Accès à l'eau potable : 48% (1998)

Logements équipés de l'eau courante : 17% en 1999 (11% en 1995) Logements équipés de l'électricité : 12% en 1999 (7% en 1995)

Environnement

Le Mali est, avec le Niger et le Soudan, l'un des pays les plus touchés par la désertification. De plus, la déforestation

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est importante ; chaque année, 100000 ha de terres sont défrichées.

4. Indicateurs de la dette

La dette extérieure publique du Mali s'élève à 3,18 milliards US$ en 1999. En 1980, elle n'était que de 0,7 milliards US$ en 1980, et pendant la décennie suivante elle a été multipliée par 3,5 pour atteindre 2,5 milliards US$ en 1990, puis 3 milliards US$ en 1996.

La dette à long terme (de maturité supérieure à un an) représente 94% de la dette totale, et elle est multilatérale à 57% et bilatérale à 43%. Les institutions privées ne possèdent pas de créances au Mali, jugé insuffisamment fiable au niveau de ses remboursements.

Les 57% de créances multilatérales se répartissent en 34% pour l'Association Internationale de Développement (AID, une des composantes de la Banque mondiale), 13% pour la Banque africaine de Développement et 6% pour le FMI, le reste se partageant entre les autres institutions multilatérales.

Sur les 43% de créances bilatérales, le Club de Paris en détient 30% (dont la Fédération de Russie pour 18% et la France pour 9%), les 13% restants allant principalement à la Chine, l'Arabie Saoudite et le Koweït.

En 1999, le Mali a remboursé 106 millions US$ au titre du service de la dette, soit 14,3% du total des exportations.

En 1998, ce service de la dette était de 82 millions US$ seulement. Dans son rapport de 1999, la Banque mondiale prévoyait un service de la dette de 120 millions US$ pour 2002 et 135 milliards US$ pour 2007.

Les chiffres de la dette extérieure du Mali

| En millions USD | 1980 | 1990 | 1994 | 1999 | | Dette totale | 727 | 2467 | 2694 | 3183 | | Service de la dette | 16 | 68

| 88 | 106 |

Source : Banque mondiale.

5. L'économie des dernières années

Historique

Comme on l'a vu, la Banque mondiale a joué un rôle important dans le financement du développement dès le début de la dictature militaire de Moussa Traoré. Vers la fin des années 70, la Caisse Centrale de Coopération Française et les pays arabes apportent également des fonds pour le développement du Mali, tout comme le FMI. L'endettement passe de 249 millions US$ en 1970 à 727 millions en 1980.

Dès 1981, le Mali, fortement endetté, doit mettre en place des plans d'ajustement structurel (PAS) pour obtenir de nouveaux prêts de la part des institutions financières. Cette mise en place est décrite par le gouvernement comme "

heurtée " et jusqu'aux années 90, l'économie reste fortement administrée. Mais ces prêts stériles (car ils servent surtout à rembourser les emprunts précédents) provoquent une explosion du stock de la dette, qui passe à 2467 millions US$ en 1990.

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A partir de 1992 et l'arrivée au pouvoir d'Alpha Oumar Konaré, la politique économique est très ambitieuse, dans le sens de l'ultralibéralisme bien sûr... Le but est le rétablissement des grands équilibres macro-économiques. Pendant une décennie, le pouvoir en place s'applique à promouvoir les activités marchandes privées et à assainir le secteur public, comme on dit au FMI : libéralisation des prix et du commerce, réforme du marché du travail, du système bancaire, de la fiscalité, baisse des taxes à l'importation, privatisations.

L'inflation est alors maîtrisée (2,5% en 1999), mais à quel prix : les effectifs de la fonction publique passent de 45000 en 1991 à 37700 en 1998, soit un baisse de 17%, et les salaires publics subissent une baisse en valeur réelle comprise entre 11% et 18%.

La pression fiscale est passée de 8,5% en 1988 à 14% en 1998, tandis que les dépenses courantes sont passées de 15% du PIB à 10,8%. Et le gouvernement est tout fier d'en déduire que sur le plan des grands équilibres, " la

politique d'ajustement a permis une amélioration notable " !

Sur les 90 entreprises publiques en 1985 au Mali, il en reste 36 en 1998, 26 ayant été liquidées et 28 privatisées. Si bien qu'en 1988, 75% des recettes fiscales du gouvernement passaient dans la masse salariale de ses

fonctionnaires, contre 27% en 1998. C'est ce que le gouvernement qualifie d' " assainissement notable des dépenses ".

Un cataclysme s'est abattu sur le pays en janvier 1994 : la France a décidé la dévaluation du franc CFA de 50%

(monnaie du Mali depuis 1984 seulement). Du jour au lendemain, les produits arrivant de l'étranger étaient 2 fois plus cher et pour recevoir la même quantité de devises, il fallait exporter 2 fois plus de marchandises. Depuis cette dévaluation également, les produits maliens sont plus compétitifs à l'étranger, et le Mali est devenu le premier pays exportateur de coton. Néanmoins, cela reste insuffisant, à cause d'une chute des cours quasi continue. Par suite, la pauvreté a prospéré, et les conditions de vie des populations se sont nettement dégradées.

1999

Le pays est confronté à une sévère détérioration des termes de l'échange, de l'ordre de 11%, à cause de difficultés dans les domaines du coton et de l'électricité. Déjà le prix des produits pétroliers à l'import augmente de 27%. En outre, le prix du coton à l'export chute de 19% tandis que les coûts de production augmentent, ce qui entraîne un déficit de 325 millions FF pour la CMDT, soit 2% du PIB. Le gouvernement décide alors un train de mesures : économies à la CMDT, suspension de l'exemption de TVA sur la fibre de coton, augmentation du prix de vente du coton à HUICOMA (l'entreprise de fabrique d'huile de coton) de 11 centimes/kg à 20 centimes/kg...

Il fut aussi contraint d'augmenter la production d'or (de 22,8 tonnes en 1998 à 25,3 tonnes en 1999) et de céréales (de 20%) pour récupérer des devises, mais cela n'a pas été suffisant pour équilibrer la situation, le déficit de la balance des comptes courants atteignant 10,5% du PIB, au lieu des 8,5% prévus.

Il a également décidé en 1999 de simplifier les procédures administratives en vue de la création d'entreprises, et de privatiser 49,98% du capital de la Banque Malienne de Crédits et Dépôts (BMCD). En revanche, la restructuration de la Banque Internationale pour le Mali (BIM-SA) n'a pu être achevée, et on se dirige vers sa privatisation.

En avril 1999, le Mali instaure la TVA à taux unique de 18%, au lieu de 2 taux distincts auparavant, et limite les exemptions de TVA. Mesures profondément inégalitaires s'il en est...

2000

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En 2000, le gouvernement a atteint un certain nombre des objectifs imposés par les institutions financières

internationales : audits de la Caisse de Retraite du Mali (CRM) et de l'Institut Nationale pour la Prévoyance Sociale (INPS) et adoption d'un plan d'assainissement de leurs finances ; vente de 60% du capital d'Electricité du Mali (EDM)

; vente de l'Hôtel de l'Amitié ; privatisation à 35% de la Société Nationale des Tabacs et Allumettes du Mali (SONATAM), avec privatisation totale en vue ; liquidation de la Société Malienne de Matériel de Travaux Publics (SLMTP), de l'Office des Relais Touristiques (ORT) et de la Société Nationale de Recherche et d'Exploitation Minière (SONAREM).

En avril 2000, le gouvernement a décidé l'ouverture à la concurrence du secteur des télécommunications. La compagnie publique s'appelle Société des Télécommunications du Mali (SOTELMA). Elle avait créé une filiale, Malitel SA, financée en partie par des capitaux privés, chargée de fournir des services de téléphonie mobile. Mais les conditions imposées par le Nord sont strictes : le gouvernement a dû geler les activités de Malitel SA, le but étant de créer une filiale complètement publique, et de lancer un appel d'offres pour une seconde licence pour un opérateur privé. De toute façon, la privatisation de la SOTELMA est programmée pour 2001.

En novembre 2000, l'abandon des tarifs douaniers préférentiels pour les produits d'Afrique de l'Ouest et

l'abaissement du tarif douanier maximal de 25 à 20% (qui favorise les produits étrangers) ont entraîné un manque à gagner équivalent à 1% du PIB en 1999 et 0,5% en 2000.

En outre, le gouvernement a impulsé une réforme judiciaire, et des représentants des banques et des compagnies d'assurances ont pu devenir juges dans les tribunaux de commerce.

Enfin, le pouvoir en place a lancé la procédure de création d'une Autorité Routière, chargée d'associer le privé dans la maintenance des routes. Il faut savoir qu'au Mali, seulement 8% des routes sont goudronnées...

6. Position dans les Institutions Financières Internationales

Au FMI

Le Mali détient 93,3 millions de DTS (Droits de Tirage Spéciaux, approximativement la monnaie du FMI), soit 0,04%

du total des DTS. Il compte aussi 1183 droits de votes, soit 0,05% du nombre total.

Initiative PPTE (Pays Pauvres Très Endettés)

L'initiative PPTE, instaurée par le FMI et la Banque mondiale à la fin de l'année 1996, consiste à accorder des remises de dette à des pays très pauvres et très endettés ayant prouvé leur volonté d'appliquer des politiques ultralibérales. Après un programme de telles politiques pilotées par les institutions financières internationales, d'une durée de 3 ans, si le pays concerné est toujours en situation d'endettement insoutenable, il atteint le point de décision et bénéficie d'un premier allégement, mais il continue bien sûr à être étroitement surveillé jusqu'à ce qu'il atteigne le point d'achèvement, où il bénéficie d'un allégement supplémentaire.

S'ajoute à cela l'initiative PPTE renforcée, instaurée fin 1999, qui prend le relais pour pouvoir, après de nouvelles réformes d'inspiration libérale, poursuivre sur la voie des allégements. Mais attention, les montants cités

correspondent toujours à des allégements étalés sur plusieurs dizaines d'années, donc souvent homéopathiques.

Le 16 septembre 1998, le Mali a atteint le point de décision de l'initiative initiale et a pu bénéficier à cette date-là d'un allégement de 250 millions US$. Parce que depuis 1987, il applique des politiques qui l'ont fait passer d'une

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économie principalement contrôlée par l'Etat à une économie davantage basée sur les règles du Dieu marché.

Le 12 septembre 2000, le Mali a atteint le point d'achèvement dans le cadre initial de l'initiative PPTE et bénéficie à ce titre d'un allégement du service de sa dette de 220 millions US$. De plus, au titre de l'initiative renforcée, il va bénéficier, " à terme " selon la Banque mondiale, d'un allégement de 650 millions US$ du service de la dette.

L'allégement total annoncé s'élève donc à 870 millions US$, dont 283 de l'AID et 58 du FMI. Renseignement pris, " à terme " signifie ici en 30 ans. Tout de suite, ça fait moins impressionnant...

Et attention, il s'agit uniquement du service de la dette, on ne touche pas à son en-cours. En gros, on donne un peu d'oxygène immédiat, mais on ne fait rien pour régler le problème sur le long terme et pour soulager les peuples du Sud.

Malgré toutes les mesures libérales adoptées depuis de nombreuses années et les satisfecit des institutions financières, le Mali est un des 10 pays les moins développés du monde.

Le communiqué de la Banque mondiale affirme explicitement que le point d'achèvement de l'initiative renforcée (et donc quelques allégements partiels supplémentaires) ne sera atteint qu'un fois que le secteur cotonnier sera restructuré et que les privatisations des entreprises de secteur public et des banques auront abouti.

Toutes ces belles mesures font suite à un rapport de la Banque mondiale et du FMI, publié le 11 août 2000, qui a examiné attentivement la situation du Mali et a tenté de prévoir l'évolution de la situation économique pour les 20 années à venir (il suffit de se reporter 20 ans en arrière pour comprendre que l'analyse des experts économiques est relative...). Ce rapport est un petit bijou, surtout si on le lit plus d'un an plus tard.

Comme toujours, les analyses du présent sont défaitistes, et pour cause puisque la situation découle de leurs recommandations. Et comme toujours, les prévisions pour l'avenir sont sans nuages. La période étant difficile, nos augustes experts prévoient :

un glissement de la croissance du PIB à 4,5% en 2000, puis grâce à une croissance continue des secteurs du coton et de l'or, une croissance du PIB de 5% en moyenne ensuite ;

une inflation maîtrisée à 2,5% sur toute la période ;

un rebond des cours du coton après l'effondrement de début 2000, avec une augmentation de l'ordre de 10% par an, et une augmentation continue des volumes d'or exportés, donc, naturellement, une croissance des exportations de l'ordre de 9% par an de 2000 à 2005, puis une croissance plus lente, pour passer de 26% du PIB en 2003 à 20%

en 2019 ;

une part moindre des importations dans le PIB, de 37% en 2000 à 30% en 2005 puis 22% en 2019. Toutefois, on prévoit une augmentation pour 2000-2002 à cause de la Coupe d'Afrique des Nations de football organisée par la Mali et qui va nécessiter des investissements d'infrastructures...

une baisse du déficit des comptes courant de 14,5% du PIB en 2000 à 6,5% en 2005 puis encore en baisse ensuite, grâce à l'arrivée de capitaux privés, de dons et prêts concessionnels et des allégements de l'initiative PPTE.

Tout cela est assez irréaliste, on a déjà vu que le prix du coton s'était encore effondré en 2001. Mais la dette ne va pas cesser d'étouffer le Mali pour autant ! Ainsi, si l'initiative PPTE n'existait pas, on prévoit un service de la dette de 119 millions US$ en 2009, puis 175 en 2019. Grâce à l'initiative PPTE initiale, il devrait tout de même poursuivre sa hausse : 110 en 2009 et 166 en 2019. Même avec l'initiative PPTE renforcée, qui suppose une poursuite stricte des mesures libérales qui déstabilisent tant les populations (surtout les plus démunies), il devrait baisser à 64 en 2001, puis remonter tranquillement à 76 en 2009 et 148 en 2019.

Que penser de tout cela ? Sans doute que les experts de ces institutions nous amusent avec leurs prévisions

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fantaisistes qui ne servent qu'à faire passer leurs réformes néfastes. Sinon, comment expliquer que dans son rapport provisoire 2000, l'organisme gouvernemental malien nommé Observatoire du Développement Humain Durable et de Lutte Contre la Pauvreté au Mali écrive : " ... le service de la dette, prélevé directement sur nos recettes et assuré en grande partie grâce aux dons et nouveaux prêts, augmentera de 56 milliards FCFA en 2000 à 93 milliards FCFA en 2004 " (cité dans un document de la Coalition des Alternatives Africaines Dette et Développement du Mali).

L'initiative PPTE est donc un trompe-l'oeil. Et pourtant, pendant ce temps, le libéralisme poursuit son chemin à un rythme très soutenu.

Club de Paris

Le 25 octobre 2000, le Mali comparaissait pour la 5e fois devant le club de Paris (groupe des Etats riches créanciers), qui possède une créance de 924 millions US$ envers le Mali. Les principaux pays créanciers sont la Russie (545 millions US$), la France (278 millions) et le Japon (89 millions). Les montants traités portaient sur 3 millions US$, correspondant aux échéances du 8 septembre 2000 au 30 juin 2001. Les conditions sont celles dites de Cologne. Il s'agit ici d'un rééchelonnement des créances d'Aide Publique au Développement (APD) sur 40 années dont 16 de grâce, et les autres échéances seront réduites de 90% en prenant en compte les réductions déjà mises en oeuvre par le Club de Paris, le reste étant rééchelonné sur 23 années dont 6 de grâce.

FRPC (Facilité pour la Réduction de la Pauvreté et la Croissance)

Ce qui précède montre que désormais, le Mali applique docilement les conditionnalités du FMI et de la Banque mondiale. Voilà pourquoi le 6 Août 1999, le FMI a approuvé un arrangement de 3 ans au titre de la Facilité

d'Ajustement Structurel Renforcée (FASR), soit la possibilité d'emprunter jusqu'à un montant de 58,7 millions US$

d'ici au 31 mars 2002.

Le 8 septembre 2000, le FMI a donné son accord pour un second prêt sous FRPC, héritière des FASR, d'un montant de 9 millions US$, qui faisait suite au prêt initial sous FASR décidé le 6 août 1999.

Le 26 juillet 2001, le FMI a accordé au Mali un deuxième arrangement sous régime de la FRPC. Dans ce cadre, le FMI accorde un prêt de 17,1 millions US$, versé en deux fois, et permet également au Mali de prendre la somme de 5,9 millions US$ au titre de l'arrangement initial sous régime de FRPC. C'est donc un montant de 14,4 millions US$

que la Mali pourra recevoir prochainement. Mais il s'agit de nouveaux prêts, à un taux de 0,5% sur 10 ans...

La réforme clé du secteur du coton qui s'esquisse est précisée ici. Son but est de diminuer les coûts de production, mettre en place un mécanisme de prix basés sur ceux du marché international, soutenir les organisations de producteurs, renforcer la participation du secteur privé et augmenter la contribution du coton dans l'économie nationale. En un mot : dépendance complète face au coton et aucune protection !

A noter que dans ce rapport, le FMI prévoit maintenant une croissance de 7% pour 2002 , contre 5% dans un rapport précédent. L'avenir est toujours radieux !

CSLP intérimaire

Le Cadre Stratégique de Lutte contrelaPauvreté(CSLP) est un document préparé par les gouvernements, héritier des Plans d'Ajustement Structurel (PAS) qui ont mené les Etats du Sud là où ils en sont. Rénovés en 1999, ils sont supposés intégrer désormais une dimension sociale qui bien souvent n'est qu'un effet de style. En tout cas, le CSLP, souvent précédé par un CSLP intérimaire qui en trace les grandes lignes dans une première étape, précise les

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grandes réformes de demain et constitue un passage obligé pour les gouvernements qui choisissent, de gré ou plus souvent de force, d'entrer dans la mondialisation libérale et de négocier des allégements de dette, qu'ils concernent les créances multilatérales ou bilatérales (au sein du Club de Paris par exemple).

Le Mali a adopté un CSLP intérimaire le 19 juillet 2000. Dans une première partie, il y analyse la situation de la pauvreté, puis décrit les objectifs à atteindre, les mesures à prendre et le système de suivi du CSLP. La préparation de ce CSLP doit associer les structures gouvernementales, la société civile, les organisations du secteur privé, les collectivités décentralisées et les partenaires techniques et financiers. D'un ton solennel, sous le titre " Mali : une tradition de développement participatif ", le CSLP intérimaire affirme : " Le processus participatif a toujours été utilisé au Mali chaque fois qu'il s'est agi des sujets et préoccupations majeurs engageant les intérêts supérieurs des populations (...) La préparation du CSLP final constitue un processus complexe, permanent et itératif, exigeant une implication directe des différents acteurs et une synergie entre leurs actions. " Pourquoi pas ?

L'un de ces acteurs est le Comité de Coordination des Actions des Organisations Non Gouvernementales (CCA-ONG). Pour travailler sur le CSLP, il fait partie du Comité Technique National mis en place dans ce but, regroupant 53 membres au titre de la partie gouvernementale, 25 membres au titre de la société civile et 28 membres au titre des partenaires techniques et financiers. Or le CCA-ONG a produit un texte dans lequel il écrit : "

[Le CSLP intérimaire] a été élaboré sans la participation de la société civile à un moment où l'espace démocratique fait légion dans la sous-région. (...) Dans le cadre de l'élaboration du CSLP, la société civile accuse un déficit d'information considérable qui est préjudiciable à sa participation efficace au processus en cours." Conséquence : le processus participatif est un leurre.

Parmi les objectifs prioritaires, figurent une croissance de 6% l'an pour 2000-2002, un taux d'inflation limité à 2,5% et un déficit courant de la balance des paiements inférieurs à 9% d'ici 2002. Pour cela, les recettes fiscales doivent augmenter de 15,5% du PIB à 17% en 2002, notamment en élargissant l'assiette fiscale et en augmentant l'efficacité des services de recouvrement. Les privatisations en cours seront achevées : énergie, télécommunications,

transports. L'Etat se désengagera du secteur bancaire, en détenant à la fin 2001 au plus 20% de la BMCD, de la BIM et de la Banque Commerciale du Mali, avant privatisation complète pour fin 2004. Il parle aussi de développement de la filière riz, de redressement de la filière coton, bien sûr. Le gouvernement n'oublie pas de préciser qu'il veut "

assurer la mobilisation des ressources extérieures conséquentes ", et que pour cela, il " maintiendra des relations harmonieuses avec les partenaires bilatéraux et multilatéraux, notamment en respectant les engagements pris au titre de la dette extérieure ". Le but est d'assurer coûte que coûte la poursuite des remboursements.

En revanche, dans les domaines de l'éducation et de la santé, les objectifs sont ambitieux, comme diviser par 2 la mortalité due au paludisme, aux maladies respiratoires aiguës et aux maladies diarrhéiques chez les enfants de moins de 5 ans, mais les détails des mesures à prendre pour y parvenir n'y figurent pas.

On peut se demander pourquoi maintenant les CSLP parlent de la santé et de l'éducation, et plus généralement de lutte contre la pauvreté, alors que les PAS n'abordaient le sujet que pour imposer des restrictions terribles.

D'abord, il y eut la pression des associations luttant pour l'annulation de la dette, sans aucun doute.

Mais la Banque mondiale a également noté le fait suivant : " Le développement humain, c'est-à-dire l'investissement dans le capital humain, est au centre de la stratégie globale de lutte contre la pauvreté que s'est fixée la Banque mondiale. Les investissements dans les secteurs de la santé, la nutrition et l'éducation ont un effet positif non seulement sur la productivité individuelle mais également sur la croissance économique nationale. C'est pourquoi elle oriente une grande partie de son assistance vers les domaines où son impact sera le plus grand tels que les services sociaux de base. " Ainsi, " on estime qu'une augmentation de 1 % de la population active accédant à l'éducation de base entraîne une hausse de 6 à 15 % du revenu perçu par les plus pauvres. Les choix stratégiques

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tiendront donc compte de l'importance d'un appui aux activités de l'éducation de base. "

Voilà pourquoi on apprend que le 20 décembre 2000, l'AID a accordé un prêt de 45 millions US$ au Mali pour l'éducation. Le but est de faire passer le taux brut de scolarisation au primaire de 56% en 2000 à 95% en 2010.

Ambitieux projet. Ce prêt est à rembourser sur 40 ans, dont 10 de grâce. Et le fardeau de la dette s'alourdit encore un peu plus.

Lettre d'intention

Régulièrement, chaque Etat doit établir des rapports analysant la situation économique et traçant des perspectives pour l'avenir. Dans un sens ultralibéral, bien évidemment. Les prêts et rééchelonnements divers ne sont accordés qu'à condition que ces rapports aillent dans le " bon " sens, complétés par des visites des pays par les gentlemen de la Banque Mondiale ou du FMI, pour s'en assurer directement. Les riches Etats créanciers, regroupés au sein du Club de Paris, accordent quelques allégements uniquement à cette condition.

Le 9 Juillet 2001, le ministre de l'Economie et des Finances a transmis au FMI la Lettre d'Intention du gouvernement malien. Elle présente son programme pour les trois ans à venir. Pour être clair, disons que les Institutions

Financières Internationales ont l'habileté de faire signer par les autorités en place la liste de leurs propres revendications. Pour mieux expliquer le cas échéant qu'elles n'ont fait qu'entériner les choix des autochtones...

L'analyse dressée montre que le Mali traverse une période difficile : difficultés du secteur coton, précipitations insuffisantes en 2000/2001, hausse du prix du pétrole, problèmes économiques des pays voisins. Le PIB réel, qui avait augmenté de 6,6% en 1999, puis 4,3% en 2000, devrait baisser de 1,2% en 2001 : le Mali traverse un phase de récession économique. Rappelons que le rapport du FMI et de la Banque mondiale cité ci-dessus prévoyait une hausse de 4,5% pour 2000 et 5% ensuite. Malgré tout, le Mali a appliqué de façon satisfaisante les mesures préconisées par le FMI...

Après une augmentation des prix des produits pétroliers entre 12 et 18% en mars 2000, apparaît une nouvelle taxation de ces produits qui reflète les changements de prix à l'importation à partir du 12 juillet 2001, soit un arrêt des subventions publiques à ces produits.

En 2001, avec toutes les mesures de restructuration de la CMDT, les revenus des producteurs de coton risquent de baisser de 40%, après 16% en 2000, impliquant une contraction de la demande.

Pour leur part, les dépenses de l'Etat vont augmenter, pour stabiliser l'économie, et comme dit cette lettre d'intention, pour " préserver la paix sociale et le processus démocratique ", que l'on sent au fond un peu gênants pour eux... Ces dépenses supplémentaires pourraient être financées par les allégements au titre de l'initiative PPTE. Les dépenses essentielles de l'Etat devraient être : 90 millions FF d'augmentations de salaires dans la fonction publique (pour une masse salariale passant de 730 millions à 820 millions), 105 millions FF à EDM pour compenser l'augmentation du prix de l'eau et de l'électricité, 110 millions FF à EDM pour financer la connexion du réseau malien au réseau Manantali Dam et 70 millions FF à la CMDT (tous deux financés par un prêt de la Banque mondiale), 90 millions FF pour l'organisation des élections (en hausse de 60 millions), 180 millions FF de remboursement d'une dette garantie de la CMDT aux banques locales, 50 millions FF pour financer la hausse du prix plancher du coton à 2 FF/kg, 100 millions FF pour l'organisation en 2002 de la Coupe d'Afrique des Nations (CAN) de football (rien que ça !, et payé en partie par un nouveau prêt)... Apothéose : deux prêts supplémentaires pour la construction d'un centre administratif, regroupant les bureaux du Premier Ministre et 12 Ministères, pour un montant non explicité, mais ça ne semble pas gêner le FMI...

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Pour cela, le gouvernement a anticipé un revenu fiscal de 2,88 milliards FF. L'augmentation des revenus du secteur minier de 83 millions FF à 189 millions FF, avec l'ouverture de deux nouvelles mines d'or, sera la bienvenue. Il compte également sur une meilleure efficacité dans la collecte des taxes, et projette une augmentation des taxes sur le tabac. Enfin, à compter du 1er juillet 2001, le gouvernement a décidé une augmentation de 10% des tarifs de l'eau et de 5% de ceux de l'électricité.

Le gouvernement est décidé à prendre les mesures qui permettrait de revenir à moyen terme à une croissance de l'ordre de 5%. Parmi les mesures annoncées : plan de restructuration de la CMDT pour fin 2001 ; décision pour fin octobre 2001 d'ouvrir le marché des télécommunications à au moins un opérateur privé pour les mobiles ; audit des salaires dans le service public pour novembre 2001, afin de diminuer les coûts et d'appliquer la promotion au mérite ; recentrage des activités de la CMDT et licenciements, avec au plus tard en juin 2002, la libéralisation du prix de vente du coton et la privatisation de HUICOMA. Et la privatisation de la CMDT à moyen terme (accord avec la Banque mondiale pour 2005) y est annoncée en toutes lettres.

La lettre d'intention affirme clairement la limitation du rôle de l'Etat dans le secteur productif. En 2001, les privatisations devraient rapporter quelques 80 millions FF. Par exemple, les privatisations du management d'Aéroports du Mali (ADM), de l'Usine Malienne des Produits Pharmaceutiques (UMPP) et de 50% de SOTELMA, annoncées pour fin 1999 mais retardées, devraient avoir été effectuées (la lettre d'intention de 2001 n'y fait pas allusion). Un autre exemple éclairant est donné par le chemin de fer.

En 2000, la lettre d'intention annonçait la création prochaine de la Société d'Exploitation du Trafic International (SETI), à majorité privée, pour gérer le trafic ferroviaire international entre Bamako et Dakar, voie primordiale d'accès du Mali à la mer. En janvier 2001, une réunion à Dakar a décidé d'une mise en concession globale de la ligne Bamako-Dakar pour une durée de 25 ans renouvelable. Mais alors que le Sénégal ne sera concerné que pour son trafic international, cette concession porte sur le réseau malien en totalité, ce qui est contraire aux objectifs initiaux de la SETI. Cela veut dire que la Régie de Chemin de Fer du Mali (RCFM) disparaîtra, dès début 2002. Le

concessionnaire aura alors 7 ans pour rembourser le matériel ferroviaire aux Etats. Quant aux effectifs de la RCFM, ils ne pourront être maintenus en totalité (doux euphémisme !) et l'Etat malien devra gérer les personnels non repris.

Références

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