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Des rapports qui existent entre la tuberculose intestinale et les altérations stomacales dans la tuberculose pulmonaire

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Thesis

Reference

Des rapports qui existent entre la tuberculose intestinale et les altérations stomacales dans la tuberculose pulmonaire

ROUSSEFF, Marin

ROUSSEFF, Marin. Des rapports qui existent entre la tuberculose intestinale et les altérations stomacales dans la tuberculose pulmonaire. Thèse de doctorat : Univ.

Genève, 1890

DOI : 10.13097/archive-ouverte/unige:26699

Available at:

http://archive-ouverte.unige.ch/unige:26699

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LABORATOIRE D'ANATOMIE PATHOLOGIQUE

DE L'UNIVERSITÉ DE GENÈVE

~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~-

DES RAPPOR.TS

QUI EXISTENT RNTRE

LA TUBERCULOSE INTESTINALE

RT LES

ALTÉRATIONS STOMACALES

DANS

LA TUBERCULOSE PULMONAIRE

PAH

Marin R OUSSEFF.

~

THÈSE INAUGURALE

PRÉSENTÉE A LA FACULTÉ DE MÉDECINE DE GENÈYE

pour obtenir le grade ùn Docteur en ~[édecine.

~

GENÈVE

IMPRIMERIE TAPONNIER ET STUDER, ROUTE DE CAROUGE

1890

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présente tltèse, sans prétendre par là é?nettre d' opi- nion suJ~ les pJ~opositions qui y sont énoncées.

G. JULLIARD, Doyen de la Faculté.

Genève, 4 Mai 1890.

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a

1'11-011- c~e-1:- ®l'tait-re.

3CotzO-ù~ur !!J: GJ:f!fl. Ya!uv

Professeur d'anatomie pathologique à l'Université de Genève .

.!Io?n?nage ?'espectueux d'estime et de reconnaissance.

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A V ANT-PROPOS

C'est un fait généralement connu que, chez les individus atteints de tuberculose pulmonaire, occulte ou manifeste, on observe souvent des troubles gas- triques, qui tantôt semblent la précéder, tantôt l'ac- compagnent ét tantôt enfin se développent pendant son cours.

. Ces affections gastriques, importantes à plusietàs égards, méritent d'être soigneusement étudiées, les unes aussi bien que les autres. C'est ce que nous nous sommes proposé dans ce travail. Malheureuse- ment, nous ne pouvons pas embrasser les différentes formes dans notre étude. Ainsi, celle qui paraît, sur- tout chez les jeunes gens, précéder la tuberculose pulmonaire, ne peut, pour des raisons indépendantes de notre volonté, entrer dans notre sujet. Nous nous occuperons seulement des deux autres formes, qui s'observent dans le cours de la tuberculose pulmo- naii'e manifeste, et ce sont particulièrement les affec- tions gastriques c1ui sont accompagnées ou sui vies

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d'affections irltestinales de nature tuberculeuse qm fixeront notre attention.

· L'idée de faire les recherches, pour déterminer les rapports qui pourraient exister surtout entre la tuberculose intestinale et les altérations stomacales dans la tuberculose pulmonaire, m'a été inspirée par M. le professeur Zahn.

La méthode que j'ai suivie dans ces recherches est la suivante: tout de suite après l'autopsie d'un indi- vidu mort de la tuberculose, je prenais son estomac et son intestin et je les examinais très attentivement pour pouvoir décrire toutes les lésions visibles à l'œil nu. J'observais la grandeur de l'estomac et l'épaisseur de ses parois. Puis je cherchais s'il y avait gastrite ap- préciable, ulcérations ou cicatrices. Je faisais ensuite des recherches minutieuses dans l'intestin pour voir s'il y existait des follicules hypertrophiés, des tubercu- les ou des ulcérations tuberculeuses; et je prenais en considération lenr nombre, leurs formes, leur éten- due, leur profondeur et l'état dans lequel elles se·

trouvaient. Sitôt l'estomac examiné, j'en coupais deux morceaux (un dans la grande courbure du cul- de-sac et l'autre dans la région pylorique), je les durcissais dans une solution de bichromate de po- tasse, après quoi je les lavais et déshydratais dans l'alcool et l'éther mélangés par parties égales et, après les avoir renfermP,s dans la celloïdine, je faisais des coupes. Celles-ci étaient colorées au commence- ment avec du piero-carmin pour bien voir le tissu conjonctif. Pour la coloration des noyaux· et des cel- lules rondes, je me servais du carmin à l'alun. Plus tard, j'ai remplacé cette méthode par la coloration

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double de l'hématoxiline à l'alun (Bôhmer) et l'éosine.

Cette dernière méthode était employée par Schwalbe 1

Il la vante et je m'en suis bien trouvé.

L'exposé des observations des 34 cas sur lesquels j'ai fait mes recherches microscopiques est un résumé de l'observation clinique, de l'autopsie et de l'examen microscopique de l'estomae de ehaque malade. Dans l'observation clinique, j'insiste seulement sut' l'âge, le sexe, la profession, la durée de la maladie et les troubles gastriques où gastro-intestinaux que le ma- lade a prêsentés de son vivant. Dans l'autopsie, j'ai

donné la plus grande importance au degré de la lésion pulmonaire, à l'état de l'estomac et de l'intes- tin. Enfin, ·.dans l'examen microscopique, j'insiste beaucoup plus sur les lésions interstitie'lles de la muqueuse que sur les lésions glandulaires, pour des raisons qui seront mentionnées plus loin.

M. le profes·seur Zahn, qui a bien voulu examiner mes préparations, m'a donné d'utiles conseils et de précieux encouragements. Je ne saurais trop le re- mercier de son extrême bienveillance.

Je remercie aussi M. le professeur H.evilliod de l'obligeance qu'il a eue de mettre à ma disposition les observations cliniques des tuberculeux.

1. Die Gastdtis der Phthisiker von pathologisch anatomischen Standpunkte. (Arch. f. path. Anat. 1889, Bd.ll7. S. 016).

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OBSERVATIONS

Observation I.

Le nommé H. G., maître d'école, âgé de 26 ans.

Bonne santé antérieure, bonne hygiène; pas d'excès alcooliques. La maladie a duré 3 mois 1j2; pas de trou- bles gastro-intestinaux.

A 'Utopsie le 19 octobre 1889. - Les deux poumons sont fortement infiltrés de tubercules et présentent des cavernes aux sommets. L'estomac est de grandeur nor- male, ses parois sont amincies. L'intestin grêle et le gros intestin sont normaux.

Exmnen ?nicroscopique de l'estmnac. - On ne trouve point de lésions appréciables ni dans les glandes ni dans le tissu conjonctif de la muqueùse. Celui-ci n'est pas infiltré de cellules rondes. ·

Observation II.

La nommée P. L., ménagère, ùgée de 42 ans. Bonne santé habituelle, hygiène médiocre ; pas d'excès alcoo- liques. La maladie a duré 2 ans; point de troubles gas- tro-intestinaux.

Autopsie le 19 octobre 1889. - Les lobes supé- rieurs des deux poumons sont occupés par des cavernes et des tubercules; le poumon gauche est presque com- plètement détruit. L'estomac est un peu agrandi, l'épaisseur de ses parois est normale, sa muqueuse pâle.

L'intestin grêle est hypérémié, on y trouve un petit

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tubercule non ulcéré; sur la valvule iléo-cœcale on trouve deux petites ulcérations presque cicatrisées; le gros intestin est normal.

Exarnen ?nicroscopique de l'eston~ac. - On voit une faible infiltration de cellules rondes à la base de la muqueuse. Les glandes sont normales dans la région du cul-de-sac et légèrement dilatées dans la région py- lorique. Le tissu conjonctif ne présente rien de parti- culier.

Observation III.

La nommée C. A., âgée de 41 ans. Mauvaise hygiène, mauvaise santé antérieure, excès de piqûres de mor- . phine ; hystérique·. La maladie a duré quelques années

et la malade a présenté beaucoup de troubles gastro- intestinaux. Elle a présenté surtout de fortes douleurs stomacales après les repas et une forte diarrhée.

Autopsie le 2 noven~bre 1889.-Les deux poumons contiennent des foyers caséeux et des cavernes. Forte dégénérescence amyloïde de la rate, du foie, des reins et de l'estO?nac. Celui-ci, de grandeur normale, présente une muqueuse hypérémiée et mamelonnée. L'intestin grêle est fortement hypérémié; dans le gros intestin se trouvent plusieurs grandes ulcérations dont le diamètre dépasse 10 centimètres en sens longitudinal, elles vont jusqu'à la séreuse et présentent tous les caractères des ulcérations tuberculeuses.

Exan~en nûcroscopique de l'estO?nac. - Le tissu·

conjonctif de la base de la muqueuse est épaissi, il s'insinue entre les glandes, les écarte et monte jusqu'à la surface; on constate aussi une assez forte inflltration de cellules rondes à la base de la muqueuse .. Les glan- des sont fortement atrophiées, les noyaux de leurs cel- lules ne se colorent pas. La tunique musculaire des vaisseaux de la muqueuse présente une forte dégéné- rescence amyloïde.

Observation IV.

La nommée M. A., chapelière, âgée de 35 ans. Bonne santé habituelle, mauvaise hygiène. La maladie a duré 8 mois et la malade a présenté des troubles gastro- intestinaux: inappétence et selles diarrhéiques.

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A1.ûopsie le 11 nove?nbre 1889. - On trouve dans les deux. poumons de nombreux tubercules isolés ou confluents. La rate et le foie présentent des tubercules miliaires. L'estomac est très dilaté, ses parois sont min- ces et sa muqueuse présente une forte hypérémie vei- neuse. Dans l'intestin grêle et le gros intestin on trouve plusieurs ulcérations de difiérente forme et difï'érente grandeur allant jusqu':\ la séreuse.

Examen ?nicroscopique de l'estornac. ~ La mu- queuse stomacale présente à sa baf?e une forte infiltra- tion de cellules rondes, celles-ci, par places, passent dans la sous-muqueuse. La musculaire de la muqueuse est infiltrée aussi et semble épaissie. Les glandes sont légèrement dilatées.

Observation V.

La nommée P. meurt en arrivant à l'hôpital canto- nal.

A'utopsie le 1--1 noven~bre 1889.-Les deux som- mets des poumons sont occupés par des cavernes et les lobes inférieurs remplis par des granulations grises.

Estomac plutôt petit, épaisseur normale, muqueuse hypérémiée. Dans la partie inférieure de l'intestin grêle, on trouve plusieurs ulcérations de la grandeur d'une pièce de 1 à 2 francs s'étendant jusqu'à la sé- reuse.

Exarnen ?nicroscopique de l'eston~ac.-On constate une forte infiltration cellulaire de la muqueuse. Par places cette infiltration monte de la base à la surface et descend jusqu'à la sous-muqueuse. Les glandes sont légèrement dilatées.

Observation VI.

Le nommé C. J., garçon de café, àgé de 27 ans. Bonne santé habituelle, très mauvaise hygiène ; excès de bois- sons (vin rouge, absinthe~ bière, etc.). La maladie a duré 5 mois; beaucoup de troubles gastro-intestinaux:

dilatations de l'estomac, vomissements, inappétence, selles irrégulières et diarrhéiques.

Autopsie le 25 novembre 1889.- Les deux pou- mons sont remplis de cavernes et de foyers caséeux.

L'estomac~ fortement dilaté, présente .une muqu~use

hypérémiée et mamelonnée. La partie inférieure de

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l'intestin grêle est occupée par plusieurs nlcérations de différente grandeur, arrivées à un degré très avancé.

Exœnœn 1nicroscopique de l'estmnac. -Forte infil- tratiém de cellules rondes. dans toute la mur1uense, s'étendant par places jusqu'à la sous-muqueuse. Le tissu conjonctif est bien développé, il écarte les glan- des. Celles-ci sont légèrement dilatées et leurs cellules sont atrophiées. On constate aussi une forte hypérémie par stase, les vaisseaux sont dilatés non seulement dans la sous-muqueuse, mais encore dans la muqueuse elle-

même. ·

Observation VII.

La nommée B. C., lingère, ùgée de 43 ans. Bonne santé antérieure, assez bonne hygiène. La maladie a duré 13 mois. Troubles gastro-intestinaux: anorexie,

vomissements~ forte diarrhée.

Autopsie le 2 décen~bre 1889.-Dans les sommets des deux poumons quelques cavernes et beaucoup de granulations grises. L'estomac est très grand, ses parois

·sont amincies, sa muqueuse est hypérémiée et, dans la région pylorique, se trouvent plusieurs taches ecchy- motiques. L'intestin grêle est fortement hypérémié, aminci et présente plusieurs ulcérations de différente grandeur.

Exwnen nûcroscopique de l'eston~ac. - Dans la région pylorique existe une forte prolifération du tissu conjonctif, montant assez haut entre les glandeR. On trouve par ci par là dan:::; la muqueuse une pigmenta- tion provenant d'une extravasation sanguine antérieure.

Observation VIII.

Le nommé V. E., jardinier, ùgé de 2:-3 ans. Bonne santé antérieure, assez bonne hygiène. La maladie a dnré 13 mois. Troubles gastro-intestinaux : manque d'appétit et forte diarrhée.

Autopsie le 5 déce?nbJ'e 1889. -Les deux poumons sont remplis de cavernes. La rate~ le foie, les reins et l'estOJnac présentent une forte dégénérescence amyloïde.

L'estomac est très dilaté, ses parois sont minces; sa muqueuse hypérémiée, présente de petites ecchymoses.

Tout l'intestin grêle est fortement hypérémié et couvert

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d\llcérations de différente grandeur qui occupent les deux tiers de tonte la muqueuse intestinale. Ces ulcé- rations sont remplies de caillots sanguins; ceci s'ob- serve aussi dans le gros intestin.

Exa?nen ?nicroscopique de l'estmnac. -La prolifé_;

ration du tissu conjonctif chemine entre les glandes et arrive jusqu'à la surface. Il y a une forte infiltration de cellules rondes. Les glandes sont atl·ophiées. La tunique museulaire des vaisseaux de la muqueuse présente une dégénérescence amyloïde.

Observation IX.

Le nommé J. A., garçon de peine, <tgé de 35 ans.

Bonne santé antérieure; sans antécédents héréditaires tuberculeux. La maladie a duré 11 mois; système di- gestif normal.

Autopsie le 12 décernbre 18 89. - Dans les deux poumons forte intlltration tuberculeuse et plusieurs ca- vernes. Estomac un peu agrandi, à parois minces et à muqueuse pîtle. L'intestin, très étroit à sa partie supé- rieure, est tout ù fait normal.

Exwnen ?nicJ·oscozJique âe l'estom,ac.-Les glandes et leurs cellules sont complètement nonnales ~ point de cellules rondes dans le tis~n conjonetif qui ne présente rien de particulier.

Observation X.

La nommée C. C., ménagère, âgée de 61 ans. Mau- vaise hygiène; excès alcooliques. La maladie a duré 13 mois. Troubles gastro-intestinaux.

Autopsie le déce11z,bre 1889.- Une grande ca- verne dans le poumon gauche ; tubercules disséminés dans le poumon droit. L'estomac est très petit, l'épais- seur de ses parois est normale; sa muqueuse est épais- sie et mamelonnée. Dans l'intestin grêle et le gros intestin on trouve beaucoup d'ulcérations de difl'érente grandeur.

Exwnen 1nicroscopique de l'estmnac. - La mu- queuse pré'sente une faible prolifération du tissu con- jonctif; il y a une infiltration cellulaire. Les glandes sont un peu dilatées et contiennent des masses hyali-

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nes, qui ·se présentent sous la forme de corpuscules brillants, qui ne se colorent pas en noir par raciùe osmique, ni en jaune par la solution iodurée. On voit une stase veineuse non seulement dans la sous-mu- queuse, où les vaisseaux sont très dilatés, mais encore dans la muqueuse, où elle arrive par places jusqu'à sa

surface. ·

Observation XI.

La nommée P. L., courtepointière, agee de 35 ans.

Entre à l'hôpital cantonal le 24 août 1889 pour une mé- ningo-myélite spinale, sans aucune lésion appréciable des poumons. Pendant son séjour à l'hôpital, elle con- tracte la tuberculose.

Autopsie le 23 déce?nbre 1889. -Sclérose des cor- dons antéro-latéraux, atrophie de la suLstance grise de la moëlle. Le sommet gauche présente quelques petites cavernes ; le poumon droit est inflltré de tubercules sans cavernes. L'estomac est de grandeur et d'épaisseur normales. Sa muqueuse, épaissie, présente de grands plis longitudinaux et un fort état mamelonné. L'intes- tin offre plusieurs ulcérations de la grandeur d'une pièce de 1 franc.

Examen ?nicroscopique de l' estmnac. - Le tissu cellulaire de la base de la muqueuse, fortement déve- loppé, s'insinue entre les glandes. Celles-ci sont dila- tées jusqu'à former de grands kystes tapissés de cellules cylindriques. Forte stase sanguine avec dilatation vas- culaire dans la muqueuse et la sous-muqueuse.

Observation XII.

Le nommé G. A:; arrivé à l'hôpital à l'agonie. Pas d'observation clinique.

Autopsie le 11 janvier 1890.- Cavernes dans les deux poumons. Estomac de grandeur normale, sa mu- queuse est faiblement hypérémiée, sauf cela rien de particulier. L'intestin est normal dans toute sa lon- gueur.

Examen microscopique de l' estO?nac. - Point d'in- filtration de cellules rondes; glandes et tissu conjonctif n'offrent rien de particulier.

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Observation XIII.

Le nommé V. F., agriculteur, âgé de 39 ans. Bonne santé antérieure; la maladie a duré 5 mois. Troubles gastro-intestinaux vers la fin de la maladie.

Autopsie le {7 janvier 1890. - Les deux poumons sont fortement altérés. L'estomac est dilaté, ses parois sont minces, sa muqueuse présente des plis et un fort état mamelonné avec hypé:rémie. La muqueuse de l'in- testin grêle est parsemée de follicules hypertrophiés et ulcérés. La valvule iléo-cœcale et le fond du cœcum sont occupés par plusieurs grandes ulcérations s'éten- dant jusqu'à la séreuse.

Exœrnen rnicroscopique de l'estO?nac. - Le tissu cellulaire à la base de la muqueuse est très développé, on y voit aussi, surtout sur la surface, une infiltration de cellules rondes. Il existe une forte stase sanguine dans la sous-muqueuse, mais les vaisseaux ne sont pas dilatés.

Observation XIV.

La nommée Z. A.~ repasseuse, âgée de 24 ans. Point de renseignemen.ts sur sa vie antérieure.

Autopsie le 18 janvier 1890.-Pneumothorax gau- che produit par la rupture d'une vésicule pulmonaire emphysémateuse, il n'y a pas de cavernes dans le pou- mon gauche. Le sommet droit est occupé par une ca- verne et de nombreuses granulations grises. Rate et foie normaux. Les reins présentent quelques tubercu- les. L'estomac est de grandeur et d'épaisseur normales, sa muqueuse est pâle. L'intestin grêle et le gros intes- tin sont normaux.

Exwnen ?nicroscopique de l'estomac. - Les glandes sont normales, leurs cellules distinctes; on trouve une légère gastrite interstitielle aiguë caractérisée par une faible infiltration de cellules rondes et par la présence de pigments sanguins dans la muqueuse. Les vaisseaux sont normaux.

Observation XV.

Le nommé C. J., serrurier, âgé de 45 ans. Toujours très bonne santé antérieure et bonne hygiène. La mala- die a duré 5 ans ; pas de troubles gastro-intestinaux.

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Autopsie le 18 janvier 1890. - Les deux poumons contiennent des' cavernes communiquant· entre elles.

Quelques tubercules. dans les reins; rate et foie nor- maux. Estomac petit, ses parois sont d'épaisseur nor- male. La muqueuse est pâle sans état mamelonné.

L'intestin grêle et le gros intestin sont tout à fait nor- maux.

Exanwn ?nicroscopique de l' estO?nac. - Les glandes sont très Lien conservées; le tissu conjonctif est normal.

Point de stase sanguine.

Observation XVI.

Le nommé D. F., graveur, àgé de 45 ans. Bonne santé antérieure; pas d'excès alcooliques, bonne hy- giène. La maladie a duré une année; pas de troubles gastro-intestinaux.

Autopsie le 20 janvier 1890.-Les deux poumons présentent des cavernes et des foyers tuberculeux ca- séiflés. Estomac de grandeur et d'épaisseur normales, la muqueuse est très pùle. La muqueuse intestinale est hypérémiée, sauf cela, tout ù fait normale.

E:x~amen ?nicroscopique âe l'estmnae.-Les glandes sont hien com.;ervées. Point ù'iniiltration de cellules rondes; point de développement anormal de tissu con- jonctif.

Observation XVII.

Le nommé P. J., homme de peine, âgé de 44 ans, alcoolique. Entre à l'hüpital cantonal le 26 février 1888 pour une dilatation de l'estomac et une gastrite chroni- que. Point de lésions appréciables à l'auscultation.

Troubles gastriques très accentués: inappétence, nau- sées, vomissements. Pendant son séjour à l'hôpital, il contracte la tuberculose.

Autopsie le 23 janvie?'' 1890. - Dans le poumon gauche deux cavernes; dans le poumon droit quelques tubercules sans cavernes. Néphrite parenchymateuse.

L'estomac est fortement dilaté et ses parois sont exces- sivement minces; sa muqueuse est fortement mame- lonnée et hypérémiée. Tout près du pylore on trouve une cicatrice ronde de deux centimètres de diamètre.

L'intestin grêle est très hypérémié: près de la valvule

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iléo-cœcale, on observe plusieurs ulcérations et des tubercules non ulcérés; le gros intestin est aussi hypé- rémié.

Exœrnen ?nicroscopique de l'estornac. -Forte infil- tration de cellules rondes dans toute la muqueuse; le tissu conjonctif est bien développé. Forte stase san- guine dans la muqueuse et la sous-muqueuse. Les glandes sont plus ou moins atrophiées, mais elles ne

sont pas dilatées. ·

Observation XVIII.

Le nommé M. G., fabricant de fourneaux, arnve a l'hôpital cantonal le 18 janvier 1890, est mort sans qu'on ait pu tirer de lui des renseignements. Symptômes mé- ningitiques attribués à l'alcoolisme ou à la tuberculose .

. Autopsie le 25 janvier 1890.- Méningite tubercu- leuse; cavernes aux sommets· des deux poumons avec.

infiltration tuberculeuse et broncho-pneumonie dans les lobes moyens et inférieurs. Estomac de grandeur nor- male, très aminci; sa muqueuse est fortement hypéré- miée et mamelonnée. Dans l'intestin grêle, sur la val- vule et dans le gros intestin on rencontre plusieurs ulcérations.

Exwnen nûcroscopique de l'est01nac. - Le· tissu conjonctif est assez développé à la base de la muqueuse.

Une très forte infiltration de cellules rondes remplit toute la muqueuse. Les glandes sont légèrement dila- tées. Les vaissep,ux sont injectés, mais ils ne sont pas dilatés.

Observation XIX.

Le nommé M.; sans observation clinique.

Autopsie le 30 janvier 1890. -Tuberculose pulmo- naire. Carie vertébrale. Estomac un peu agrandi, sa muqueuse est pâle, sans état mamelonné. Dans la ré- gion pylorique on trouve une cicatrice ronde d'un cen- timètre de diamètre. L'intestin est normal dans toute sa longueur.

Exwnen ?nicroscopique de l' eston~ac. -Les glandes sont bien conservées; point d'infiltration de cellules rondes dans le tissu conjonctif, qui ne présente rien de particulier.

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Observation XX.

Le nommé M. L., menuisier, âgé de 27 ans. La mala- die a duré 2 ans. Arrivé agonisant à l'hôpital le 1er fé- vrier 1890.

Autopsie le ter février 1890. - Cavernes dans les deux poumons. Estomac très dilaté, ses parois sont minces; sa muqueuse est fortement hypérémiée, les vei- nes sont dilatées ·et très injectées. Dans l'intestin grêle rien de particulier; dans le gros intestin on trouve un semis d'ulcérations transversales et plusieurs abcès sous-muqueux contenant du pus blanc jaunâtre. La for- me et le volume de ces abcès sont ceux d'un grand haricot situé transversalement sous la muqueuse intes- tinale.

Examen ?nicroscopique de l'estomac. - Le tissu conjonctif est assez bien développé. Les glandes sont atrophiées, leurs cellules sont fortement pigmentées et présentent une coloration jaunâtre. On trouve des glo- bules sanguins daus les conduits des glandes. Forte stase veineuse dans la muqueuse et la sous-muqueuse;

les vaisseaux sont excessivement dilatés. On trouve dans la muqueuse beaucoup de corpuscules hyalins, dus à une sécrétion anormale ou à une dégénérescence hyaline des glandes.

Observation XXI.

Le nommé B. F., serrurier~ âgé de 27 ans. Bonne hygiène. La maladie a duré 3 ans.

Autopsie le 4 février 1890. - Cavernes dans les deux poumons. Estomac de grandèur normale, aminci.

Dans l'intestin grêle quelques petites ulcérations en bonne voie de guérison. La valvule et le gros intestin sont normaux.

Examen rnicroscopique de l'estomac. -Pas d'infil- tration de cellules rondes. Les. glandes présentent une forte tuméfaction trouble, surtout à la base de la mu- queuse. Leurs cellules sont tuméfiées, granuleuses, ne pouvant pas se distinguer les unes des autres et ne se colorant pas.

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Observation XXII.

La nommée E. T., âgée de 40 ans; travaille à la cam- pagne; entrée délirante à l'hôpital le 28 janvier 1890.

Pas de renseignements.

Autopsie le 5 février 1890. -Cavernes du sommet droit, inflltration tuberculeuse du sommet gauche;

broncho-pneumonie de la base gauche. Estomac petit, son épaisseur est normale, sa muqueuse est hypéré- miée. Dans la partie inférieure de l'intestin grêle on trouve quelques ulc.érations; rien dans le gros intestin.

Exan~en microscopique de l'estomac. -Une faible infiltration des cellules rondes à la base. Les vaisseaux sont dilatés et il y a une légère stase veineuse. Les glandes ne sont pas très modifiées.

Observation XXIII.

Le nommé D. L., âgé. de 27 ans. Bonne santé anté- rieure; excès alcooliques. Le malade- a fait plusieurs séjours à l'hôpital pour une gastrite alcoolique chroni- que. Beaucoup de troubles gastriques : très forte ano- rexie, ne peut supporter qu'un peu de lait. La maladie a duré 4 ans.

Autopsie le 10 février 1890. - Les deux poumons sont infiltrés de tubercules et présentent plusieurs ca- vernes. Estomac plutôt petit, parois minces; sa mu- queuse est très hypérémiée et fortement mamelonnée.

Sur toute la surface de l'intestin grêle on voit de nom- breuses ulcérations. Le gros intestin en est couvert aussi; sur une surface de 60 centimètres on trouve 30 ulcérations, dont quelques-unes très grandes.

Exan~en nûcroscopique de l'estomac. - Infiltration de cellules rondes à la base de la muqueuse. Les glan- des présentent une tuméfaction trouble; mais, ce qu'il y a de remarquable, c'est la grande dilatation des vais- seaux et la forte stase sanguine dans la muqueuse et la sous-muqueuse. Les vaisseaux dilatés sont visibles à l'œil nu, leurs parois sont très épaissies.

Observation XXIV.

La nommée E. F., ménagère, âgée de 42 ans. Bonne santé antérieure, mauvaise hygiène. La maladie a duré

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2 ans; beaucoup de troubles gastro-intestinaux: inap- pétence, vomissements et selles diarrhéiques.

Autopsie le 10 février 1890. -Des cavernes dans les deux poumons. Estomac dilaté, mince; sa muqueuse est pâle et assez fortement mamelonnée. Sur la valvule iléo-cœcale on trouve deux ulcérations; le cœcum et le reste du gros intestin sont occupés par plusieurs ulcé- rations de différente grandeur.

Exœrnen ?nicroscopique de l'estmnac. - Infiltration de cellules rondes à la surface et à la base de la mu- queuse. Le tissu conjonctif est bien développé entre les glandes, celles-ci présentent une tuméfaction trouble.

Observation XXV.

Le nommé G. J._, valet de chambre, âgé de 76 ans. La maladie a duré 3 mois. Forte inappétence.

Autopsie le 13 février 1890. - Les deux poumons sont infiltrés de tubercules sans cavernes. Estomac petit, son épaisseur est normale; sa muqueuse est très hypérémiée et fortement mamelonnée. On trouve dans l'intestin grêle, le cœcum et le gros intestin plusieurs gra1,1des ulcérations allant jusqu'à la séreuse.

Exmnen ?nicroscopique de l'estmnac. - Le tissu conjonctif de la muqueuse est si fortement développé qu'il étouffe les glandes. Forte infiltration de cellules rondes dans toute la muqueuse.

Observation XXVI.

Le nommé B.F., maçon, âgé de 30 ans. La maladie a duré 5 mois; diarrhée quelques jours avant la mort.

Autopsie le 13 février 1890. - Cavernes dans les deux poumons. Estomac de grandeur normale, sa mu- queuse est pâle et présente des plis. Dans l'intestin grêle on rencontre des plaques de Peyer hypertro- phiées, les follicules clos forment des tumeurs grises, opaques, dont quelques-unes sont déjà ulcérées (tuber- culose técélte). Rien dans le gros intestin.

Exa?nen ?nicroscopique de l' estornac. -Les glandes présentent une forte tuméfaction trouble, leurs cellules sont granulées et on ne peut pas les distinguer les unes des autres. On trouve une extravasation sanguine dans la muqueuse.

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- 2'1-

Observation XXVII.

Le nommé C. G., manœuvre, àgé de 51 ans. Bonne santé antérieure. La maladie a duré 18 moisJ sans trou- bles gastro-intestinaux.

A utopsic le 15 février 1890. - Cavernes dans les deux poumons. Estomac dilaté, sa muqueuse est hypé- rémiée. L'intestin est normal dans toute sa longueur.

Exanwn 11ûcroscopique de l'estmnac. - Glandes et tissu conjonctif normaux. On remarque une extravasa- tion sanguine dans la muqueuse, mais point de dilata- tion vasculaire.

Observation XXVIII.

La nommée A. F., repasseuse, âgée de 38 ans. Mau- vaise santé antérieure, mauvaise hygiène. La maladie a duré 5 ans; troubles gastro-intestinaux. ·

Autopsie le 17 févriwr 1890. - Les deux poumons présentent des cavernes et une grande infiltration de tubercules. Estomac de grandeur· normale, mince; sa muqueuse est hypérémiée. Dans l'.intestin on trouve plusieurs grandes ulcérations à grand diamètre longitu- dinal.

Exmnen 11ÛC/rOscopique ae l'estOJnac. - La prolifé- ration du tissu conjonctif est assez forte; une infiltra- tion de cellules rondes à la base de la muqueuse passe par places dans la sous-muqueuse. Les glandes sont fortement atrophiées, leurs cellules sont petites, ratati- nées, pigmentées et granuleuses.

Observation XXIX.

La nommée C. B., marchande de chaussures, âgée de 30 ans. Mauvaise hygiène, misère. La maladie a duré 6 mois. Forts troubles gastro-intestinaux.

Autopsie le 17 février 1890.- Cavernes dans les deux poumons. Estomac de grandeur normale, très aminci; sa muqueuse est hypérémiée et mamelonnée.

Dans toute la longueur de l'intestin grêle et le gros intestin, il y a de nombreuses ulcérations de différente grandeur. (L'étendue de la surface ulcérée est plus grande que celle de la muqueuse saine.)

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Eœarnen 1nicroscopique de l' estmnac. - Très forte infiltration de cellules rondes, allant de la base à la sur-

face de la muqueuse. Les glandes sont faiblement atrophiées. Les vaisseaux sont fortement injectés.

Observation XXX.

La nommée B. A., domestique, àgée de 19 ans. Bonne santé antérieure. La maladie a duré 6 mois. Forts trou- bles gastriques.

Autopsie le 20 février 1890. - Le poumon gauche . présente une immense caverne, le poumon droit est rempli de foyers caséeux. Estomac très dilaté, ses pa- rois sont minces; sa muqueuse est mamelonnée. Dans l'intestin grêle on trouve plusieurs petites ulcérations;

la valvule iléo-cœcale et le fond du cœcum sont tout à fait ulcérés.

Eœwnen 1nicroscopique de l' esto1nac. - Les glandes sont atrophiées et séparées par du tissu conjonctif d'ancienne date. Une très forte infiltration de cellules . rondes se trouve dans toute la muqueuse; cette infiltra-

tion s'observe aussi autour des vaisseaux de la sous- muqueuse.

Observation XXXI.

La nommée M. E., blanchisseuse, àgée de 32 ans.

Excès alcooliques, mauvaise hygiène. La maladie a duré 13 mois; forts troubles gastriques.

Autopsie le 13 mars 1890. - Cavernes dans les deux poumons. Estomac de grandeur normale; mu- queuse fortement mamelonnée et hypérémiée. Dans l'intestin grêle et le gros intestin on rencontre plusieurs grandes ulcérations, dont une a complètement détruit la valvule iléo-cœcale.

Eœarnen ?nicroscopique de l'estomac. - A la base de la muqueuse et entre les glandes on observe un fort développement du tissu conjonctif d'ancienne date. On y voit aussi une faible infiltration de cellules rondes.

Forte stase sanguine dans la sous-muqueuse, surtout à la région pylorique.

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- 2 3 -

Observation XXXII.

Le nommé H. E. , coiffeur, àgé de 18 ans. Bonne santé antérieure; durée de la maladie 4 .mois.

Autopsie le 17 1nars 1890. -Cavernes dans les deux poumons. Quelques tubercules dans les reins;

rate et foie normaux. Estomac de grandeur et d'épais- seur normales; sa muqueuse est hypérémiée. Sur la valvule iléo-cœcale on trouve deux petites ulcérations en bonne voie de guérison.

Examen nûcroscopique de l' esto;nac. -Les glandes présentent une forte tuméfaction trouble. Les capillai- res de la muqueuse sont excessivement dilatés. On re- marque une forte stase et une extravasation sanguine dans la muqueuse.

Observation XXXIII.

Le nommé X.; sans observation clinique.

Autopsie le 22n~a?'S 1890. ~Poumons remplis de cavernes. Estomac très petit; sa muqueuse hypéré- miée présente une forte dilatation des vaisseaux, sans état mamelonné. On trouve dans l'intestin grêle quel- ques petites ulcérations et des tubercules non ulcérés ; le gros intestin est normal.

Exan~en 1nicroscopique de l' eston~ac. - Infiltration de cellules rondes dans toute la surface de la mu- queuse. Les glandes ne sont pas très modifiées.

Observation XXXIV.

Le nommé J. S. , vannier, âgé de 42 ans. A eu la fièvre intermittente très forte à deux reprises. La mala- die+a duré 20 mois; troubles gastriques.

Autopsie le 24 1nars 1890. -Cavernes dans le pou- mon gauche. La rate et les reins contiennent quelques tubercules. Estomac excessivement dilaté, ses parois sont très minces ; sa muqueuse est hypérémiée et ma- melonnée. On trouve quelques grandes ulcérations dans l'intestin grêle ; le gros inte.stin est normal~

Exmnen 'lnicroscopique de l'estmnac. - Fort déve- loppement du tissu conjonctif à la base de la muqueuse, montant entre les glandes, qui présentent une tuméfac- tion trouble. Stase sanguine dans le tissu conjonctif

de la muqueuse. '

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En résumé, nous avons trouvé dans les cas exa- minés ce qui suit:

1. Dilatation de l'estomac. - Sur 34 cas j'en ai trouvé t3 dans lesquels l'estomac était de grandeur normale, 7 dans lesquels l'estomac était de beaucoup inférieur à la normale : petit, contr·acté. Dans les t4 autres cas, l'estomac dépassait toujours la mesure

· normale, et quelquefois même était excessivement dilaté. (Je ferai remarquer que, dans quelques cas, la dilatation stomacale existait avant la tuberculose pulmonaire.)

2. Etat mamelonné de la muqueuse stomacale. -- Cet état, qui est un signe de gastrite chronique (Louis)!, se trouvait bien marqué dans t3 cas. Chez les malades chez lesquels on le trouvait~ il y avait soit des excès alcooliques, soit des troubles circula- toires de l'estomac, soit une mauvaise hygiène ali- mentaire. Cet état permet d'apprécier assez exacte- ment l'intensité de la gastrite : plus il est fort, plus les lésions anatomiques sous le microscope sont considérables. Cependant ce signe n'est pas constant ni infaillible : sou vent la muqueuse ne présente pas l'état mamelonné, et avec le microscope on trouve une gastr'ite.

Si nous passons à présent à l'examen microsco- pique de l'estomac, nous voyons que les prineipales lésions se trouvent toujours dans la tunique interne,

1. Lours. De la gastrite. Archives de médecine, 1824.

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- 2 5 -

la muqueuse. Pour plus de facilité, j'exposerai les lésions qu'on trouve dans chacune des parties cons- tituant la muqueuse : glandes, tissu conjonctif et vaisseaux.

L Glandes. - Généralement, on est d'accord que le suc gastrique ct la putréfaction cadavérique agis·

sent très vite pour attaquer au moins une partie de la muqueuse et même quelquefois la détruire corn- piétement (autodigestion). C'est pourquoi on ne croit pas à l'exactitude des recherches de Wilson Fox 1 et Joseph Loquin 2, qui ont examiné pour la première fois sous le microscope les lésions gastriques chez les phthisiques, mais qui avaient examiné des esto- macs bien longtemps après la mort. Pout' ne pas m'exposee au même reproche, je 1ne hâte de dire que si l'épithélium de revêtement avait disparu aussi dans mes préparations, les glandes étaient toujours bien conservées.

Là où la tuberculose intestinale accompagnait la tuberculose pulmonaire, j'ai toujours tl'ouvé une modification plus ou moins forte des glandes : tantôt une tuméfaction trouble avec tous ses caractères, tantôt une forte pigmentation, tantôt une granula- tion des cellules, etc. Deux fois seulement j'ai trouvé dans les glandes stomacales des bouchons hyalins, signe évident d'une fonction anormale de ces glandes.

Mais les altérations glandulaires, qui ne sont pas pas- sagères et qui ont une valeur oeaucoup plus grande,

1. Fox (Wilson), Les maladies de l'estomac. Macmillan, 1872. Art.

tub. de l'estomac. ·

2. LOQUIN (Joseph). Dyspepsie des tuberc1ûeux. Thèse de Paris, 1872·.

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- 2 6 -

parce qu'elles vont toujours avec la gastrite chro- nique, sont : la dilatation et l' atTophie glandulaire. La dilatation peut s'observer sous deux formes : dilata- tion générale des glandes, qui est plus ou moins forte et que j'ai rencontrée dans 7 de mes prépara- tions, et dilatations partielles, où les glandes forment de véritables l\ystes. L'atrophie des glandes stoma- cales, comme la dilatation, accompagne la gastrite chronique, et je l'ai trouvée 8 fois.

2. Tissu conjonctif. - J'ai observé une proliféra- tion plus ou moins forte du tissu eonjonctif dans 15 de mes cas. Cette prolifération commençait presque toujours à la base de la muqueuse, montait entre les glandes, les écartait et parfois produisait une dilata- tion ou une atrophie glandulaire. En même temps que ce développement du tissu conjonctif, et quel- quefois sans lui, j'ai observé une infiltration de cel- lules rondes qui commençait le plus souvent à la base de la muqueuse et, de là, montait d'une part vers sa surface, et de l'autre descendait dans la mus- culaire de la muqueuse et de la sous-muqueuse, sur- tout autour des vaisseaux de celle-ci. La distribution des cellules rondes dans la muqueuse n'ost pas ré- gulière; elle suit particulièrement les plus grands vaisseaux.

3. Vaisseaux de la muqueuse et de la sous-muqueuse.

- Une troisième lésion de la muqueuse que j'ai trouvée 14 fois, c'est une forte stase veineuse avec une dilatation excessive des vaisseaux et un épais- sissement de leurs parois. Les capillaires gorgés de sang montaient jusqu'à la surface de la muqueuse.

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- 2 7 -

Outre ces principales modifications, j'ai trouvé 2 fois une assez forte dégénérescence amyloïde de l'es- tomac; elle se trouvait surtout à la tunique muscu- laire des artères, et dans la musculaire de la mu- queuse.

DISCUSSION

On connaît depuis longtemps la fréquence de la tuberculose intestinale. Tout le monde est d'accord que la cause la plus commune en est l'ingestion des crachats tuberculeux. Mais on n'allait pas plus loin;

on ne s'inquiétait pas trop du mode de développe- ment de cette maladie. Ainsi, on s'est, jusqu'à pré- sent, rarement occupé de la question de savoir si la tuberculose intestinale, au. cours de la tuberculose·

pulmonaire, peut se faire par autoinfection, chaque fois que des crachats contenant des bacilles sont avalés par le malade, ou si, pour qu'elle puisse se produire, il doit exister en même temps des altéra- tions soit de l'estomac, soit de l'intestin lui-même.

R. Koch 1, dont la haute autorité est reconnue en

1. R. KocH. Aelioloqie der 1 uberculose, in Mittheilungen a us dem Kaiserlichen Gesundheitsamte, 1884, Bd. 2 S. 81.

<< ••• Eigenthümlich ist es allerdings, dass obwohl

anzunehmen ist, das ein jeder Phthisiker mehr oder weniger vom tuberkelbacillenhaltigen secret seiner Lunge verschluckt, do ch nicht bei allen Darmgeschwüre

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-28 ~

tout ce qui concerne cette matière, s'explique de la façon suivante le fait qu'on ne trouve pas de la tuber- culose intestinale chez tous les phthisiques qui ava- lent plus ou moins de crachats contenant des bacilles tuberculeux : << Premièrement, l'intestin, parait-il, offre un sol moins favorable qtle le poumon pour le bacille de la tuberculose qui se développe lentement.

Puis il a été démontré par des expériences, où étaient ingérés des bacilles du charbon et leurs spores, que les bactéries du chaebon qui ne contiennent pas des spores sont détruites dans l'estomac, tandis que les spot·es de ces bactéries passent impunément à travers l'estomac; pour la même raison, ce ne sont que les substances contenant des spores qui peuvent déter-

gefunden werden. Ich erkHire mir dies in folgender Weise : Erstens erscheint der Darm an und für sich für die langsam wachsenden Tuberkelbacillen einen noch ungünstigeren Angrifï'spunct zu bieten ais die Lupge.

Dann haben aber ferner die Fütterungsversuche mit Milzbrandbacillen und deren Sporen gelehrt, dass Milz- brandbacillen, welche keine Sporen enthalten~ im Ma- gen zerstort werden, wahrend die Sporen dieser Bacillen den Magen unbeschadigt zu passiren vermogen. Dess- wegen konnen auch nur sporenhaltige Substanzen die Infection vom Darmcanal ans bewirken. Die Tuberkel- bacillen werden sich in dieser. Beziehung hochst wahr- scheinlich ebenso wie die Milzbrandbacillen verhalten, und nur in dem Falle, dass sie mit Sporen versehen sind, eine Darmtuberculose veranlassen, vorausgesetzt, dass sie nicht zu schnell durch den Darmcanal hin- durchgehen, um ihr Auskeimen und Einnisten an irgend einer Stelle der Darmschleimhant zu ermogli- chen. Ganz dasselbe gilt natürlich für die Gefahr einer Infection durch tuberkulôses Fleisch, und es mag auch dieser Unstand zur ErkHirung für die relativ seltene Infection durch den Genuss von solchem Fleisch bei- tragen. »

(30)

~ 29-

miner une infection du côté du tube digestif. Il est donc fort probable que les bacilles de la tuberculose se comportent, sous ce rapport, de la même manière que les bactéries du charbon~ et que, seulement dans les cas où ils contiennent des spores, ils peuvent donner lieu à une tuberculose intestinale; à condition qu'ils ne traversent pas trop rapidement le canal intestinal pour rendre possible leur développement et leur fixation sur un point quelconque de la mu- . queuse intestinale. Il en sera naturellement de même

pour le danger d'une infection par la viande tuber- culeuse, ce qui explique probablement aussi pourquoi une telle infection est relativement si rare. »

J'ai tenu à citer l'original parce que je me suis convaincu que cette explication, très réservée dans la forme et dans le fond, a déjà été faussement interprétée dans la littératUre (voir F. Verchère, thèse de Paris 1884).

Les premières indications précises sur le rapport qui existe entre la tuberculose intestinale et les

lési~ns stomacales se trouvent chez Schwalbe (loc.

cit.). Nous aurons à revenir plus tard sur ce travail.

Contentons-nous de constater ici qu'il a examiné eri tout 17 cas, et qu'il est arrivé à la conclusion qu'on ne peut pas se prononcer sur la relation existant entre la tuberculose intestinale et la lésion gastrique.

Dans son travail sur les lésions gastriques chez les phthisiques: Marfan s'est occupé, mais indirectement_, de la même question. Il se contente de d1Herminer

1 1

que les lésions gastriques se trouvent chez les phthi- siques sans rechercher quelle est l'importance de

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- 3 0 -

ces lésions pour les affections tuberculeuses intes- tinales.

M. le professeur Zahn, dont l'attention avait été attirée depuis longtemps par la fréquence de la tu- berculose intestinale dans la tuberculose pulmonaire, et qui avait remarqué que dans ce cas il y avait en même temps des gastrites chroniques, était convaincu qu'il ne s'agissait pas là d'une simple coïncidence, mais que la gastrite était pour quelque chose dans le développement de la tuberculose intestinale. Il m'avait donc chargé, comme il a été dit plus haut, tout en mettant à contribution ses anciennes observations, de faire de nouvelles recherches méthodiques sur ce sujet.

J'ai donc examiné 34 cas de tuberculose pulmo- naire chronique, dont 20 hommes et 14 femmes.

Sur ces 34 individus, il y en avait 26 atteints tout à la fois d'une-lésion pulmonaire et d'une lésion intes- tinale de même nature, et 8 seulement sans aucune lésion intestinale.

· Sur 26 cas de tuberculose pulmonaire avec lésions intestinales, il y en avait quelques-uns (n, xxi, xxn, xxvi, xxxi( et xxxm) où la tube1'culose intestinale était très faible, d'autres (xxx et xxxiv) où elle était plus forte, et d'autres enfin (le plus grand nombre) où les ulcérations tuberculeuses se trouvaient dissé- minées sur toute la muqueuse intestinale. Il s'agit, à présent, de savoir si, dans ces 26 cas, la tuberculose intestinale a été accompagnée d'une affection gastri- que. Les résultats de mes recherches donnent à cette question une réponse affirmative, c'est-à-dire que : là où il y avait des lésions stomacales il y avait de la tu-

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- !H-

berculose intestinale. Mieux que cela, plus l'affection gas- trique était forte et ancienne, plus la lésion tuberculeuse était forte dans l'intestin. Comme preuve de ces faits, je renvoie aux cas IV, VIII, XI et xvm, où les malades étaient alcooliques ou bien avaient une dilatation de l'estomac, ou bien des troubles gastriques pen- dant longtemps, où le microscope montre une gas- trite dans un état avancé, et où, en même temps, la tuberculose intestinale était très forte.

La gastrite qui existait dans les 26 cas était le plus souvent interstitielle et chronique, caractérisée par une prolifération du tissu conjonctif, par une infil- tration de cellules rondes, et plus rarement par une dilatation ou par une atrophie glandulaire. Dans tous les cas où la gastrite était chronique, les ulcérations intestinales étaient grandes, profondes, irrégulières, et allaient jusqu'à la séreuse; en un mot, elles pré- sentaient des caractères qui indiquent que la tuber- culose intestinale était loin d'être récente. En revan- che, dans les cas où l'altération gastrique était plus faible, d'une date plus récente, - quelquefois même il ne s'agissait que d'une gastrite parenchymateuse aiguë, - la tuberculose intestinale non seulement était plus faible, mais les ulcérations étaient petites et partiellement en voie de guérison; d'autres fois, elles se présentaient sous fo~me de toutes petites

ulcérat~ons, ou de tubercules non encore ulcérés.

En opposition à ces 26 cas de tuberculose pulmo- naire avec tuberculose intestinale et affections stoma- cales concomittentes, il y a 8 cas (1, IX, xii, xiv, xv, xvi, XIX et xxvii) de tuberculose pulmonaire sans affections tuberculeuses de l'intestin.

(33)

- 3 2 -

Comment dans ces huit cas se comportait l'esto- mac? L'examen macroscopique et microscopique a

· démontré que 7 fois il n'y avait aucune lésion appré- _ciable dans cet organe. Les glandes étaient normales, leurs cellules distinctes et se colorant bien; ·le tissu conjonctif ne présentait aucune prolifération, l'espace interglandulaire n'était pas élargi, et on ne. trouvait nulle part d'infiltration de cellules rondes; seulement dans quelques cas il y avait un légère hypertrophie des follicules lymphatiques. Les vaisseaux de la mu- queuse étaient aussi normaux : on n'y rencontrait pas cette stase sanguine et cette dilatation vasculaire qui est si fréquente dans la gastrite. Dans un seul de ces 8 cas (xiV), exempt de tuberculose intestinale, j'ai rencontré une faible modification anatomique de l'estomac, qui s'était produite probablement dans les derniers jours de la maladie. Cette modification consistait dans une infiltration de cellules rondes et la présence du pigment sanguin d·ans la muqueuse, indiquant une inflammation interstitielle aiguë de Y es- tomac, suivie d'une extravasation sanguine. Cette inflammation était due probablement à l'influenza, à laquelle la malade avait succombé.

D'après ce qui précède, je crois donc pouvoir dire que : si, dans le cours d'une tuberculose pulmonaire il se produit une tuberculose intestinale, l'estomac présente des altérations anatomiques plus ou moins fortes~ et que celles- ci doivent ~tre considérées comme

r

acilüant celle-là.

Pour soutenir cette thèse, je ne me contenterai pas seulement des résultats de mes recherches, mais j'in- diquerai encore quelques faits indiscutables qui parlent en faveur de ce que j'avance.

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~ 33 -:-

1. - Si on lit attentivement les cas cités par Schwalbe, on trouve 7 cas (8, 16, 17, 18, 20, 23 et 25) où il n'y avait pas de tuberculose intestinale, et dans tous les 7 cas il ri'y avait point de lésions sto- macales appréciables : ni de cellules rondes, ni de prolifération du tissu conjonctif, ni de dégénérescence amyloïde. Il faut remarquer, outre cela, que dans au- cun de ces 7 cas l'estomac n'était dilaté, et que dans tous l'appétit était passable, sans ~'autres troubles gastriques. Dans quelques-uns de ces üas, l'auteur a eu soin de remarquer que l'individu n'avait pas fait d'excès alcooliques. Comme on le voit_, tous ces cas parlent en faveur de ma théorie.

II. - Deux des malades qui entrent dans les cas que j'ai examinés (xi et xvn) ont contracté leur tuber- culose pulmonaire et intestinale pendant leur séjour à l'hôpital. L~un de ces malades est la nommée P. M., âgée de a;; ans, entrée à l'hôpital cantonal le 25 août 1889, dans le service de M. le professeur Revilliod, pour une méningo-myélite spinale sans aucune lésion pulmonaire. Elle resta à l'hôpital cinq mois et y contracta une tuberculose pulmonaire avec ulcéra- tions intestinales de m~me nature. A l'autopsie on trouva une gastrite chronique. Le microscope montra une forte prolifération du tissu conjonctif de la base de la muqueuse, qui montait entre les glandes, les écartait et produisait une forte dilatation des glan- des. On constata, en outre, une forte stase san- guine et une forte dilatation veineuse. - Le second cas est encore plus éloquent. Il s'agit d'un nommé P. J., homme de peine, qui est entré à l'hôpital can- tonal, dans le service de M. le professeur Revilliod,

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