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AFRICAN INSTITUTE FOR ECONOMIC DEVELOPMENT AND PLANNING INSTITUT AFRICAIN DE DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE ET DE PLANIFICATION (IDEP)

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Academic year: 2022

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(1)

UNITED NATIONS NATIONS UNIES

AFRICAN INSTITUTE FOR ECONOMIC DEVELOPMENT AND PLANNING INSTITUT AFRICAIN DE DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE ET DE PLANIFICATION

(IDEP)

LES DETERMINANTS DE L’INVESTISSEMENT PRIVE DANS LES PAYS DE L’ U. E. M. O. A.

Par Mbaye AW

Soumis pour satisfaire en partie aux conditions d'obtention du Diplôme d’Etudes Approfondies (DEA) en Politique Economique et Gestion de l’Economie de l’Institut Africain de Développement Economique et de

Planification (IDEP)

Superviseur :

Dr El Hadji GUEYE Septembre 2006

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DEDICACES

JE DEDIE CE MEMOIRE

A ma maman AWA DIONGUE, à ma grand-mère ANTA WADE : Que le bon DIEU vous accueille dans son paradis éternel et que la terre de Touba vous soit légère. Amine ! A mon très cher papa MAMADOU AW ;

A mon grand-père et guide spirituel AL HASSANE SALAM ; A ma mère adoptive AMI SENE ;

A Madame ADAM SENE;

A Monsieur DIACK ALIOUNE BADARA;

A Madame NDOYE du rectorat de L’UCAD;

A Monsieur SAMBA BA au Fonds Monétaire International ; A mes chers Frères et Sœurs ;

A mes amis de la même promotion qui, durant toute ma formation, m’ont témoigné d’un grand attachement. Qu’ils retrouvent à travers ce mémoire, l’expression de ma profonde gratitude et mes sincères remerciements.

(3)

REMERCIEMENTS

Au terme de ce travail et de notre stage au programme de DEA en politique Economique et gestion de l’Economie, je tiens à présenter mes remerciements à mon superviseur le professeur El Hadji GUEYE, au professeur Fodiyé Bakary DOUCOURE, à Monsieur le Directeur de l’IDEP, le Dr. Diery SECK, au Pr Aloysius Ajab AMIN, Directeur Adjoint et Chef de la Division Formation sans oublier tout le personnel, de l’Administration, de la Bibliothèque, des Services de la Traduction/Interprétation, ainsi qu’à la Division Formation y compris l’Informatique. Mention spéciale à Madame Aïssatou SANGHARE et Monsieur Tharcisse NTILIVAMUNDA pour leurs conseils. Par ailleurs je remercie mon frère et ami Mouhamadou Bamba Diop.

(4)

RESUME

Cette étude a pour objectif d’appréhender les déterminants de l’investissement privé dans les pays de l’UEMOA. Grâce à un modèle économétrique exploitant des données de panel sur la période 1987-2001, l'auteur montre que le Produit Intérieur Brut, l’Investissement Public ainsi que les Crédits à l’économie influencent positivement l’investissement privé. Par contre, le Taux d’intérêt de même que le Taux de change réels influencent négativement l’investissement privé.

L’étude conclut par un certain nombre de recommandations pour améliorer l'investissement du secteur privé. Entre autres recommandations, l'on peut citer (i) le Renforcement de l’investissement public, (ii) la Réforme et le financement du secteur privé, ainsi que (iii) l'Encadrement du secteur informel.

(5)

ABSTRACT

This study is aimed at identifying the determinants of private investment in UEMOA countries. By means of an econometric model using panel data over the period 1987-2001, the author shows that Gross Domestic Product, Public Investment and Credits to the Economy affect private investment positively. On the other hand, Real Interest Rate and Real Exchange Rate affect private investment negatively.

The study concludes with a number of recommendations to improve investment in the private sector. They include: (i) strengthening of public investment, (ii) reform and financing of the private sector, and (iii) supervision of the informal sector.

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RÉSUMÉ ANALYTIQUE

Avec les indépendances, les autorités africaines ont hérité des pays à économie désarticulée.

En effet, il s’agit de micro Etats peu peuplés et marqués par des infrastructures d’équipement et de production insuffisantes. Le manque d’équipement de base a creusé le fossé entre le secteur primaire et le secondaire.

En bref, il n’y existait pas de conditions minimales nécessaires pour amorcer un développement économique et social durable.

Ainsi, les performances des différentes économies mesurées en termes de volumes d’investissement montraient des niveaux faibles de ceux-ci.

C’est dans ce cadre que les autorités publiques ont soutenu le secteur privé avec la disparition des Etats Nations afin d’amorcer une stratégie de croissance accélérée. A partir des années 70, un volume de capital important a été emprunté par les pays africains pour satisfaire les besoins d’investissement intensif dans le but de créer un cadre productif et institutionnel propice à l’éclosion d’un secteur privé performant.

L’objectif final se devait d’aboutir à une croissance accélérée des économies considérées afin de combler le déficit de développement qui les maintenait dans une situation de pauvreté inquiétante.

Cependant, il existait un écart réel entre les besoins d’investissement ressentis, et les ressources disponibles. La seule issue de secours était alors le recours à l’endettement extérieur pour combler le déficit de capitaux propres nécessaires au financement du développement.

Malgré le recours à l’endettement, les pays africains en général et ceux de l’UEMOA en particulier n’ont pas atteint le taux de 35% d’investissement capable d’après le PNUD de mener au développement économique et social.

La question de savoir ce qui détermine l’investissement privé sur les économies des pays de l’UEMOA reste alors d’actualité.

(7)

La réponse à cette question demeure l’objectif de cette étude. Elle s’appuie sur une modalité utilisant les données de panel sur la période 1987-2001 ; afin d’identifier les déterminants de l’investissement privé.

La revue de la littérature aussi bien à permis d’arriver à la conclusion selon laquelle l’investissement privé reste tributaire de l’environnement économique.

Les résultats de l’estimation économétrique de notre modèle font apparaître, les variables qui expliquent la structure de l’investissement privé.

En effet d’une part le PIB, les crédits à économie, et l’investissement public sont positivement corrélés à l’investissement privé. D’autre part le taux d’intérêt réel, et le taux de change réel sont négativement corrélés à l’investissement privé.

Les recommandations de politiques économiques consécutives aux résultats obtenus mettent en exergue les mesures suivantes.

o Elaborer des politiques qui favorisent l’accroissement des investissements publics ; o Maîtriser l’inflation et la croissance démographique ;

o Renforcer les politiques de l’offre à travers un cadre institutionnel efficace ; o Réformer et financer le secteur privé ;

o Mettre en place des politiques d’encadrement du secteur informel.

(8)

TABLE DES MATIERES

Pages

DEDICACES ... ii

REMERCIEMENTS ... iii

RESUME ... iv

ABSTRACT ... v

RÉSUMÉ ANALYTIQUE ... vi

TABLE DES MATIERES ... viii

LISTE DES TABLEAUX, GRAPHIQUES ET ANNEXES ... ix

ABREVIATIONS ... x

CHAPITRE I: INTRODUCTION GENERALE ... 10

1.1. CONTEXTE DE l’ETUDE. ... 10

1.2. PROBLEMATIQUE ET JUSTIFICATION DE L’ETUDE... 12

1.3. OBJECTIFS ET HYPOTHESES. ... 13

1.3.1: Objectifs. ... 13

1.3.2: Hypothèses. ... 13

1.4. ORGANISATION DE L’ETUDE. ... 14

CHAPITRE II: EVOLUTION DE L’INVESTISSEMENT DANS L’UEMOA ... 15

2.1. PRESENTATION DE l’UEMOA. ... 15

2.2. EVOLUTION DE LA SITUATION ECONOMIQUE ET FINANCIERE DANS L’UEMOA. ... 16

2.2.1 : Bilan économique de la dévaluation. ... 16

2.2.2 : Situation économique et financière de l’UEMOA de 2000 à 2002. ... 19

2.3. LA STRUCTURE DE L’INVESTISSEMENT DANS L’UEMOA. ... 22

2.3.1 : Cadre de l’investissement global dans l’union. ... 22

2.3.2 Evolution comparée de l’investissement privé et public. ... 24

2.3.3 Evolution des investissements directs étrangers (IDE) dans les pays de l’UEMOA. ... 25

2.3.4 : Investissement et autres indicateurs économiques. ... 29

2.3.5 : Investissement et pauvreté dans l’Union. ... 32

CHAPITRE III : REVUE DE LA LITTERATURE ... 33

3.1. ROLE DE L’INVESTISSEMENT DANS LA CROISSANCE. ... 33

3.2. DETERMINANTS DE L’INVESTISSEMENT PRIVE. ... 35

3.2.1 : Modèles théoriques. ... 35

3.2.2 : Modèles empiriques. ... 41

CHAPITRE IV : METHODOLOGIE, RESULTATS ET INTERPRETATIONS ... 52

4.1. SPECIFICATION DU MODELE. ... 52

4.2. SOURCE DES DONNEES. ... 54

4.3. TECHNIQUE D’ESTIMATION DU MODELE. ... 55

4.4. RESULTATS. ... 56

4.5. INTERPRETATIONS. ... 60

CHAPITRE V : RECOMMANDATIONS ET CONCLUSION ... 62

5.1 : RECOMMANDATIONS. ... 62

5.2 : CONCLUSION. ... 65

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ... 66

ANNEXES ... 69

(9)

LISTE DES TABLEAUX, GRAPHIQUES ET ANNEXES

Pages A. TABLEAUX.

Tableau 1: Production UEMOA (Valeurs en milliards de FCFA). ... 16

Tableau 2: Investissement Intérieur Brut (en % du PIB nominal) ... 22

Tableau 3: Taux d’investissement global, public et privé. ... 24

Tableau 4: Part relative d'IDE des pays de l’UEMOA ... 27

Tableau 5: Part de l'UEMOA dans les IDE reçus à travers le monde. ... 28

Tableau 6: Relation entre croissance, l’ICOR et la productivité du capital. ... 34

Tableau 7: Récapitulatif des différents modèles. ... 40

Tableau 8: Modèle sans effets fixes et sans effets aléatoires. ... 56

Tableau 9: Modèle à effets fixes ... 57

Tableau 10: Modèle à effets aléatoires : ... 58

B. GRAPHIQUES. Graphique 1 : Taux d’investissement global ; public et privé. ... 25

Graphique 2 : Evolution nets des IDE dans L’UEMOA. ... 26

Graphique 3 : Taux d’investissement et taux de croissance de l’UEMOA. ... 29

Graphique 4 : Investissement et Produit Intérieur Brut de l’UEMOA. ... 30

C. ANNEXES. Annexe 1 : Modèle sans effets fixe. ... 69

Annexe 2 : Modele à effets fixes. ... 70

Annexe 3 : Modèle à effets aléatoires. ... 71

Annexe 4 : Liste des données. ... 72

(10)

ABREVIATIONS

BCEAO : Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest.

BIT : Bureau International du Travail.

BM : Banque Mondiale.

CNUCED: Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement.

DPS : Direction de la Prévision et de la Statistique.

ENSEA : Ecole Nationale de Statistique et d’Economie Appliquée.

FBCF : Formation Brute de Capital Fixe.

FMI : Fond Monétaire International.

FPI : Front Populaire Ivoirien.

IDE : Investissement direct étranger.

MCG : Méthode des moindres Carrés Généralisés.

NEPAD : Nouveau Partenariat pour le Développement de l’Afrique.

PAS : Programme d’Ajustement Structurel.

PIB : Produit Intérieur Brut.

PM : Pays manquant.

PNG : Position Nette du Gouvernement.

PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement.

RMSM : Revised Minimum Standard Model.

UEMOA : Union Economique et Monétaire Ouest Africaine.

UMEAC : Union Monétaire et Economique de l’Afrique Centrale.

(11)

CHAPITRE I:

INTRODUCTION GENERALE

1.1. CONTEXTE DE l’ETUDE.

A la suite de la récession économique de la fin des années 80, les pays de l’Union Economique et Monétaire Ouest-Africaine (UEMOA) à l’instar des pays de l’Afrique au Sud du Sahara, ont été soumis à des programmes d’ajustement structurel prônés par le Fond Monétaire International (FMI) et la Banque Mondiale (BM). L’objectif majeur visé par ces institutions était le rétablissement des grands équilibres macro-économiques. Depuis lors, les politiques macro- économiques de l’UEMOA sont tournées vers la réduction des dépenses publiques, la libéralisation des prix intérieurs, la suppression des monopoles et des protections des entreprises nationales et le désengagement de l’Etat de la sphère productive dans chaque Etat membre.

Il a fallu attendre la dévaluation du Franc CFA en 1994 pour voir la tendance s’inverser.

Cependant, l’ajustement interne, s’il a permis de limiter les déséquilibres constatés au niveau des économies des Etats membres, n’a toutefois pas atteint les résultats escomptés. Le gouverneur de la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) de l’époque, Mr. Charles Konan Banny, avait indiqué lors du colloque sur l’ajustement structurel organisé par le Front Populaire Ivoirien (FPI) les 30 et 31 janvier 1998 au Bron, à Port-bouet, que les Etats devraient réaliser des taux de croissance variant de 2.4% à 11.7% en 1995 à une fourchette de 4.5% à 7% en 1997, selon les Etats de l’UEMOA. Ainsi les résultats ont montré des taux de croissance du produit intérieur brut (PIB) réels de 6% depuis 1995.

Au même moment, il est décrié la faiblesse persistante du niveau de vie des populations. Selon le rapport de la Banque Mondiale sur le développement dans le monde 1998/1999, la population de l’UEMOA estimée à 66 millions d’habitants en 1997 ne compte que 30 millions de population active, soit 45% de la population totale. Plus d’une personne sur deux en milieu rural connaît une situation de sous emploi. C’est dire que la confiance obtenue aux lendemains de la dévaluation reste encore fragile.

La consolidation des équilibres macro-économiques et l’amélioration des conditions sociales, passent inéluctablement par une augmentation des investissements. Mettant en relation l’investissement et la croissance, Mourgues (98), affirme que « l’action d’investir est fondatrice de l’activité économique ; elle détermine la capacité de production sans laquelle il ne peut y

(12)

avoir ; croissance économique ». Gillis (1997) ajoute que « seuls des niveaux élevés d’investissement et soutenus peuvent garantir une longue période de niveaux de croissance forts et soutenus ».

Au niveau de l’UEMOA, les niveaux des investissements restent encore faibles : 22% en 1999 ; 17.8% en 2000, loin du niveau de 35% que prônent les Nations Unies pour une réduction sensible du nombre de pauvres.

Cette contraction des investissements trouve son origine, d’une part sur la faible mobilisation des encours extérieurs expliquée par l’absence de programmes de réformes économiques et financières appuyés par les institutions de Bretton Woods dans certains Etats membres de l’Union ; d'autre part à la perte de rentabilité des investissements, à l’étroitesse des marchés nationaux, à la lourdeur administrative ; et en dernier lieu, au contexte sociopolitique difficile qui a prévalu dans certains Etats membres. Fort de ces constats, rechercher les facteurs explicatifs de l’investissement privé au sein de l’UEMOA permettrait une meilleure formulation des politiques en la matière.

La présente étude cherchera à identifier les déterminants de l’investissement privé dans les pays de l’UEMOA dans la période 1987 à 2001 (Guinée-Bissau exclue pour des considérations d’indisponibilité de données statistiques appropriées).

(13)

1.2. PROBLEMATIQUE ET JUSTIFICATION DE L’ETUDE.

La dévaluation et les programmes d'ajustement structurel initiés en 1994 dans les pays de l'UEMOA ont permis d'inverser la tendance à la baisse de l'épargne et de l'investissement.

Ainsi, la consolidation de ces acquis nécessite l'élaboration d'une politique de développement passant par une augmentation du volume des investissements. Cette hausse est essentielle pour accroître les emplois, réduire la pauvreté et assurer une croissance soutenue.

Dans ce contexte, le secteur privé est sensé jouer un rôle plus important dans le processus de développement. La promotion de l’investissement privé requiert la connaissance de ses déterminants pour mieux définir et orienter les politiques incitatives pouvant élever les capacités d’investissement du secteur privé.

En somme l’investissement sur la période 1987-2001 dans les Etats de l’Union, qu’il soit privé ou public, a été dépendant de plusieurs facteurs à la fois économiques, politiques, administratifs et sociaux. La conjonction de ces facteurs nous pousse dans une analyse sélective.

Les statistiques sur le niveau des investissements dans l’Union ont montré, dans la période d’étude, une insuffisance par rapport au niveau minimum nécessaire pour amorcer le développement économique. Une analyse de la composante privée de l’investissement ne nous permettrait-elle pas de situer les défaillances, de formuler des politiques de recommandation ?

(14)

1.3. OBJECTIFS ET HYPOTHESES.

1.3.1: Objectifs.

La recherche des principaux facteurs explicatifs de l’investissement privé au sein de l’UEMOA est l’objectif principal de la présente étude. Au delà de la mise en évidence des variables qui influent sur le niveau des investissements, il s’agira de trouver la spécification d’une fonction d’investissement privé dans la zone l’UEMOA.

Aussi mettrons-nous en exergue certaines variables sur lesquelles, elle devrait agir afin d’améliorer le niveau ou le taux de l’investissement privé. En effet, il ne suffit pas de montrer qu’une variable a un effet sur l’investissement privé. Il faudra qu’elle soit utilisable par les décideurs pour une meilleure orientation des politiques économiques à mettre en œuvre.

1.3.2: Hypothèses.

Ce travail se veut d’analyser les différentes relations théoriques liant l’investissement privé et certaines variables considérées comme pouvant expliquer son évolution.

Pour ce faire, les hypothèses suivantes sont à formuler :

1– Le produit intérieur brut affecte positivement le niveau de l’investissement privé.

L’action d’une augmentation du PIB sur l’investissement n’est pas directe, mais s’effectue par l’intermédiaire de la consommation. Si l’augmentation de la demande est anticipée par les entrepreneurs comme pouvant être durable, alors un investissement supplémentaire pourra être effectué.

2- Le taux d’intérêt réel influence négativement le niveau des investissements privés.

Le coût du capital mesuré par le taux d’intérêt réel agit négativement sur l’investissement privé.

Plus ce taux augmente plus le niveau de l’investissement privé diminue est inversement.

Précisons cependant que cette analyse est effectuée en négligeant l’action de l’asymétrie d’information et du manque de culture d’entreprise observée dans les pays de l’UEMOA.

(15)

1.4. ORGANISATION DE L’ETUDE.

Nous avons organisé l’étude de la manière suivante :

Après un chapitre introductif ; le chapitre II est consacré à l’évolution de l’investissement dans l’UEMOA : elle situe l’ampleur du problème de l’investissement privé au sein de l’union; le chapitre III concerne la revue de la littérature : elle traite les modèles théoriques et empiriques ; le chapitre IV expose la méthodologie et les résultats de l’étude ; le chapitre V est consacré aux politiques de recommandation et à la conclusion.

(16)

CHAPITRE II:

EVOLUTION DE L’INVESTISSEMENT DANS L’UEMOA

2.1. PRESENTATION DE l’UEMOA.

L'espace UEMOA regroupe huit États de l'Afrique de l'Ouest (Bénin, Burkina Faso, Côte d'Ivoire, Guinée-Bissau, Mali, Niger, Sénégal et Togo), s'étalant sur une superficie totale de 3 509 610 km², soit environ 12% du continent africain. La population de l'UEMOA est évaluée à environ plus de 80 millions d'habitants, dont plus du cinquième réside en Côte d'Ivoire. La faible densité moyenne (21,4 habitants/km²) masque de fortes disparités : les pays enclavés du Sahel ont une densité plus faible (moins de 10 habitants/km² pour le Niger et Mali) que celle des pays côtiers (80 habitants/km² au Togo). La répartition rural-urbain varie selon les pays, et reflète les mêmes tendances que la densité. La population urbaine est ainsi plus nombreuse dans les pays côtiers (48% au Sénégal, 44% en Côte d'Ivoire) que dans les pays enclavés (16,9% au Burkina, 21% au Niger). Aussi, l'UEMOA ne connaît-elle quasiment pas le phénomène des mégalopoles.

Seules Abidjan (Côte d'Ivoire) et Dakar (Sénégal) comptent plus d'un million d'habitants.

La population de l'UEMOA est majoritairement jeune et le taux de croissance démographique varie entre 1,9% en Côte d'Ivoire et 3% au Niger. Les jeunes de moins de 15 ans représentent près de la moitié de la population (49,9% au Niger).

Les pays de l'Union sont caractérisés par un secteur tertiaire prédominant (43,5% du PIB en moyenne). Le secteur primaire (agriculture, pêche) contribue également très fortement à la formation du PIB, notamment plus du tiers, à l'exception du Sénégal (18,2%) et de la Côte d'Ivoire (23,6%). Par ailleurs, l'agriculture emploie environ 65% de la population active. En revanche, la part du secteur secondaire dans la formation du PIB est faible (20%).

Cette répartition des contributions des différents secteurs au PIB traduit les difficultés des pays de l'Union à développer une capacité industrielle en mesure d'impulser une croissance durable.

Ainsi, les principales ressources d'exportation des pays de l'Union sont agricoles (café et cacao en Côte d'Ivoire, coton au Bénin, Burkina et Mali, noix de cajou en Guinée-Bissau) et minières.

Les Etats de l'Union disposent en effet d'importantes ressources minières, notamment l'or, les phosphates, l'uranium, le pétrole et le gaz naturel (30 milliards de m3 au Bénin, en Côte d'Ivoire et au Sénégal).

(17)

A l'exception de la Côte d'Ivoire, tous les pays de l'UEMOA sont classés parmi les pays les moins avancés (PMA). En 2004, le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) plaçait les pays de l'Union au bas de l'échelle, en matière d'espérance de vie, de niveau d'éducation et de niveau de vie. Ce niveau de développement se traduit par de faibles taux d'alphabétisation et de scolarisation, ainsi que par des revenus par habitant peu élevés. Le taux d'alphabétisation varie entre 16,5% au Niger et 58,4% au Togo.

2.2. EVOLUTION DE LA SITUATION ECONOMIQUE ET FINANCIERE DANS L’UEMOA.

2.2.1 : Bilan économique de la dévaluation.

Pour l’ensemble de la Zone Franc, les résultats de la dévaluation, en termes d’inflation et de croissance de l’activité économique, ont été assez proches des prévisions initiales.

S'il est vrai que la dévaluation est intervenue dans un environnement international favorable caractérisé par la reprise de l'activité dans les principaux pays industrialisés et la hausse des cours des produits de base, à l'exception du pétrole, les cinq années qui ont suivi la dévaluation (1994 à 1998) permettent de dresser un bilan économique et financier positif pour les pays Africains de la Zone Franc. La croissance du PIB en termes réels, négative dans les années précédant la dévaluation, a subi une inflexion dès 1994 :

Pour la zone UEMOA, le taux de croissance réelle du PIB est passé de 2,6 % en 1994, puis à 5,5

% en 1995, 5,9% en 1996, et 4,9% en 1997 et 1998. Pour 1999 le taux de croissance se situe à 6,2%.

Tableau 1: Production UEMOA (Valeurs en milliards de FCFA).

Production

UEMOA 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001

PIB nominal 12090.5 13344.3 14669.2 15960.8 16612.7 17131.7 18264.4 PIB en volume

(prix constant 1985)

8323.6 8811.3 9426.4 9876.0 10196.9 10417.5 10793 Taux de

croissance du PIB (réel)

5.5% 5.9% 6.1% 4.9% 6.2% 2.2% 3.6%

Sources : BCEAO

(18)

Sur le plan budgétaire, des progrès notables ont été enregistrés. Les recettes courantes se sont nettement accrues, en raison de la reprise de la croissance économique, de l'élargissement de l'assiette fiscale et de la plus grande efficacité du recouvrement de l'impôt. Parallèlement, les dépenses courantes, en particulier les dépenses salariales qui représentent la part la plus importante des dépenses, ont été dans l'ensemble bien maîtrisées de sorte que l'excédent primaire s'est accru dans la zone. Les efforts d'assainissement des finances publiques doivent être poursuivis afin de relancer les investissements publics nécessaires à une relance durable de la croissance économique.

Peu après le choc de la dévaluation, l'inflation a rapidement retrouvé des valeurs satisfaisantes.

Après les 35 % de 1994, le taux d'inflation en moyenne annuelle est tombé à 6,7 % en 1995 puis à 3,9 % en 1996. Cette valeur n'est pas dépassée depuis (3 % en 2000).

Les taux d'intérêts directeurs de la Banque centrale sont également orientés à la baisse, passant pour la période 95-2001 de 8 % à 5 % pour la zone BCEAO.

Les taux de pension et les taux d'escompte ont suivi la même évolution. Les taux pratiqués par les banques primaires des pays sont également orientés à la baisse: pour la BCEAO, depuis le 1er janvier 1999 le taux d’escompte est de 5,75% et le taux de pension 5,25%.

L'épargne intérieure est également en progrès, elle se mesurait à 6,2 % du PIB en 1993 et à 14, 9

% en 1996.

Les exportations ont connu une croissance plus forte que les importations, dégageant un excédent de la balance commerciale. On est passé d'un déficit commercial de 84 milliards de F.

CFA en 1993 à un excédent estimé à 565 milliards de F. CFA en 2000.Cependant la balance des paiements reste déficitaire de 90 milliards de F. CFA en 2000.

La dette extérieure des pays de la Zone Franc, jusqu'en 1995 et après les efforts considérables consentis notamment par la France (annulation en 1989 des dettes au titre de l'aide publique au développement aux 35 pays les plus pauvres, puis une nouvelle annulation en 1994 pour les pays de la Zone Franc, en accompagnement du réajustement monétaire), continuait à peser très lourdement sur les finances publiques et sur l'économie.

Son encours représentait pour la zone UEMOA, 1,5 année de PIB et 3,7 années d'exportations de biens et services.

(19)

De nouvelles initiatives ont été prises par la Communauté internationale : le traitement de Naples (pour la Côte d'Ivoire et le Burkina Faso), mis en oeuvre en 1995, et l'initiative sur la dette des pays pauvres fortement endettés lancée au Sommet de Lyon. Cet effort qui concerne la quasi totalité des pays de la Zone Franc permet d'espérer que les résultats constatés ces dernières années continueront à l'avenir d'être bons.

A ce tableau général positif, ne correspond pas un niveau d'investissement suffisant, notamment dans le secteur productif. Le taux d'investissement global moyen depuis la dévaluation s'établit à 15,8 % dans la zone UEMOA où il n'est passé que de 13,5 % en 1993 à 16,8 % en 1996.

En définitive, les résultats de la dévaluation peuvent être considérés comme relativement positifs. Elle a permis de :

 redynamiser l'activité économique ;

 redonner à l'économie une certaine flexibilité, à travers notamment les programmes de privatisation ;

 enclencher un processus d'assainissement des finances publiques qui devrait soutenir la croissance économique à moyen terme ;

 donner un souffle nouveau à l'intégration régionale par l'accroissement des échanges intra régionaux et la mise en oeuvre de l'harmonisation fiscale et douanière ;

Enfin, la dévaluation a accéléré la prise de conscience de la nécessité de renforcer la convergence macro-économique des zones d'émission, condition de la solidité du franc CFA.

Elle a aussi, et surtout, permis de donner un élan décisif à l'intégration régionale considérée par tous les Chefs d'Etat et de Gouvernement des pays de la Zone comme la seule voie de salut permettant de créer un marché d'importance (plus de 60 millions d'habitants) et un environnement simple, transparent, non discriminatoire et sécurisant pour le développement des entreprises privées.

(20)

2.2.2 : Situation économique et financière de l’UEMOA de 2000 à 2002.

L’activité économique :

L'activité économique a progressé de 2,3 % en 2001 contre 1,1 % en 2000, suite aux perspectives d'une reprise des investissements publics soutenus par l'afflux important des financements internationaux et l'amélioration du climat sociopolitique dans la plupart des Etats membres de l'Union. Cette croissance serait portée par les performances des secteurs secondaire et tertiaire, dont les contributions s'établiraient, respectivement, à 0,7 point et 1,4 point de pourcentage. La contribution du primaire ne serait que de 0,2 point contre 1,4 point en 2000, en raison des contre- performances de l'agriculture de rente et vivrière, notamment dans des Etats membres comme la Côte d'Ivoire et le Mali.

En 2002 la conjoncture régionale semblait avoir neutralisé les effets positifs escomptés de la reprise de l'activité à l'échelle mondiale sur l'Union. La dégradation du climat sociopolitique a contraint à réviser les projections optimistes fondées sur la normalisation de la situation sociopolitique dans l'Union et la reprise de la coopération avec la Communauté internationale.

En effet, les prévisions indiquaient un taux de croissance de 4,4 % en 2002. Cette performance était attendue dans un contexte marqué par la maîtrise de l'inflation avec un taux annuel moyen de 2,7 % contre 4,1 % en 2001. Ces perspectives étaient désormais compromises avec la crise sociopolitique qui a resurgi en Côte d'Ivoire depuis le 19 septembre 2002. La croissance économique est re-estimée à 3,7% en 2002. Le taux moyen annuel d'inflation est de 2,9 %.

Les États qui enregistrent une croissance relativement élevée sont le Bénin, le Burkina Faso et le Sénégal avec respectivement un taux de 6,0 %, 5,6 %, et 4,8 %. Quant aux autres Etats, leur croissance est moins vigoureuse. En particulier, elle se situe à -4,2 % pour la Guinée Bissau, ce qui entraîne une nouvelle révision à la baisse du taux de croissance de l'Union.

Les finances publiques :

Au plan des finances publiques, l'amélioration amorcée suite à la reprise des négociations avec le FMI devrait également s'estomper. Le ralentissement de l'activité qui résulte de la situation de crise qui affecte directement quelques unes des huit économies de l'Union, aura des effets pervers sur les finances publiques. Dans ces conditions, le profil des critères de convergence s’est dégradé par rapport aux objectifs retenus dans les programmes pluriannuels de convergence, de stabilité, de croissance et de solidarité 2002-2004.

(21)

Ainsi au plan des finances publiques, le déficit budgétaire global hors dons s'est aggravé pour se situer à 5,3 % du PIB contre 4,1 % en 2001, la progression attendue des recettes étant moins soutenue que celle des dépenses. La situation des finances publiques reste, par ailleurs, marquée par le poids de la dette et l'accumulation de nouveaux arriérés de paiement intérieurs et extérieurs dans certains Etats membres.

S'agissant des échanges extérieurs, le déficit extérieur courant hors dons par rapport au PIB s’est réduit légèrement en passant de 6,3 % en 2001 à 6,2 % en 2002.

L'état de convergence indique qu'aucun Etat ne respecterait l'ensemble des huit critères.

La dette publique :

La dette publique continue de peser lourdement sur la situation des finances publiques de l'Union. En effet, la dette publique totale était estimée à 17.778,9 milliards de dollars en 2000, soit 105,1% du PIB. En l'absence d'un traitement de fond de la dette extérieure dans le cadre de l'Initiative en faveur des Pays Pauvres Très Endettés (PPTE) renforcée, l'Union est confrontée à un problème de soutenabilité de dette. Six pays bénéficient déjà de ce mécanisme et la Côte d'Ivoire pourrait y accéder pour les années à venir, créant ainsi des perspectives heureuses dans le processus de réduction de dette en faveur de la lutte contre la pauvreté. L'absence d'information statistiques fiables sur la dette intérieure continue d'entraîner une appréhension de l'endettement total.

Sur la base des données récentes, les paiements extérieurs de l'Union dégageaient un excédent de 146,2 milliards en 2001 contre celui de 228,6 milliards en 2000. Cette évolution défavorable résulterait de la détérioration des transactions courantes de 20,1 % sur la période, le solde excédentaire du compte de capital et d'opérations financières s'étant amélioré de 9,6%.

(22)

La situation monétaire :

En ce qui concerne, la situation monétaire de l'Union, elle est caractérisée par un accroissement des avoirs extérieurs nets, une baisse des crédits intérieurs et une hausse de la masse monétaire, la baisse des crédits ayant été plus que compensé par la hausse des avoirs extérieurs nets.

En effet, les avoirs extérieurs nets ont progressé de 2332,4 milliards en décembre 2002 contre 2162.2 milliards en décembre 2001, en relation avec la hausse des avoirs extérieurs nets de la Banque Centrale. L'encours des crédits intérieurs a baissé de 1,2 % sous l'effet conjugué de la baisse des crédits à l'économie et de l'amélioration de la Position Nette du Gouvernement qui se situerait à 869,5 milliards. De 887,3 milliards de décembre 2001, la Position Nette du Gouvernement est passé à 869,5 milliards. Quant aux crédits à l'économie, on note une baisse de 2873,4 milliards à 2846,5 milliards. Il en résulterait une progression de la masse monétaire de 6,4%.

En 2003 la situation monétaire se caractérisait par une croissance des avoirs extérieurs nets, des crédits intérieurs et finalement une croissance de la masse monétaire. Les avoirs extérieurs nets ont progressaient de 8,6 % pour se situer à 2 532,5 milliards. Les crédits intérieurs augmentaient de 1,3 % pour s'établir à 3 763,8 milliards. Cette évolution résulte de l'amélioration de la Position Nette du Gouvernement et de l'accroissement de 4,3 % des crédits à l'économie.

La Position Nette du Gouvernement ressortirait à 794,5 milliards et les crédits à l'économie à 2969,3 milliards. L'amélioration de la Position Nette du Gouvernement s'explique, en partie, par la fin des concours au titre de l'article 16, l'encours à fin 2002 devant faire l'objet d'une consolidation assorti d'un plan d'apurement dont la mise en œuvre commence dès 2003. La hausse des crédits à l'économie était réalisée sous l'hypothèse d'une amélioration de la qualité du portefeuille des banques, d'un recours accru des banques et des Etats au marché financier et d'un renforcement des fonds propres des banques.

(23)

2.3. LA STRUCTURE DE L’INVESTISSEMENT DANS L’UEMOA.

2.3.1 : Cadre de l’investissement global dans l’union.

Le tableau ci-dessus donne l’évolution du taux d’investissement pendant la période de 1993 à 2006 dans les pays de l’UEMOA.

Tableau 2: Investissement Intérieur Brut (en % du PIB nominal)

Année 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 Sénégal 13.7 18.5 18.6 17.7 15.2 16.7 20.1 21.6 18.3 17.8 19.5 21.6 22.2 22.8 Bénin 16.1 17.8 21.4 17.6 18.5 18.2 18.3 18.7 19.7 18.4 20.3 20.6 20.1 20.6 Mali 19.3 27.1 25.4 18.8 22.7 19.8 18.6 19.8 24.4 16.0 26.0 19.5 23.6 23.6 RCI 8.3 12.5 13.6 11.6 13.5 11.6 13.2 10.5 10.9 9.1 10.2 10.3 10.4 12.0 Burkina 17.3 24.3 21.4 22.4 24.7 21.9 20.5 21.5 20.0 18.5 20.8 18.1 19.6 21.3 Guinée 25.1 12.9 18.2 19.7 20.8 6.2 10.8 15.1 15.9 13.0 17.2 15.1 23.7 26.4 Togo 3.6 13.4 14.6 12.7 11.0 16.2 11.8 15.4 16.6 17.0 13.8 14.1 14.2 16.3 Niger 5.7 15.0 12.6 15.6 15.9 16.2 10.2 19.1 12.1 14.5 16.2 14.7 14.7 13.3 UEMOA 11.7 17.1 17.1 15.3 16.3 15.3 15.7 16.0 15.9 14.1 16.5 15.8 16.8 17.8

Source : BCEAO et INS

Pour étudier la structure de l’investissement privé dans l’UEMOA, il est fondamental de décomposer le taux d’investissement brut entre l’investissement public et l’investissement privé.

Ainsi l’analyse du taux d’investissement global sera suivie plus loin d’une analyse entre sa composante privée et publique.

Il est intéressant de noter que de tous les pays de l’UEMOA, c’est le Burkina-Faso qui affiche les meilleurs résultats avec des taux d’investissement supérieurs à 17% depuis 1993, atteignant même 24.7% en 1997, soit le taux d’investissement le plus élevé de la zone UEMOA au cours de cette année.

Les cas du Mali et du Burkina sont assez spécifiques puisqu’ils avaient en 1994 les taux d’investissement les plus élevés de la zone UEMOA.

En Côte-d’Ivoire, les taux d’investissement ont fortement chuté dans les années 90 et pendant une bonne partie de la dernière décennie avant de remonter par la suite, mais sans pour autant atteindre les niveaux d’avant 1999. Sur la période 1993-2006, ce pays a affiché des taux d’investissement inférieurs à ceux de la moyenne des pays de l’UEMOA.

(24)

Le Togo a affiché le taux d’investissement le plus élevé de la zone sur la période 1974-1982 et a, malgré une chute de son taux d’investissement, réalisé dans la période 1983-1991 un taux d’investissement supérieur à celui de la moyenne des pays de l’UEMOA.

La Guinée-Bissau a, sur la période 1993-1994, affiché les taux d’investissement les plus élevés de la zone UEMOA. Elle a même atteint un niveau record en 2006 avec 26.3%. Mais, la guerre civile qui s’est déclenchée dans ce pays en juin 1998 entre deux factions de l’armée a provoqué des destructions considérables dans la capitale et entraîné le déplacement de centaines de milliers de personnes. Cette situation a été préjudiciable à l’investissement dont le taux s’est effondré à 6.2% en 1998.

Le tableau indique pour le Sénégal une hausse sensible pour la période 1993-1996 et une diminution du taux d’investissement pendant la période 1996-1998. Cette hausse a surtout été le fait des niveaux d’investissement atteints ces dernières années, avec notamment 21.6% en 2004 et 22.2% en 2005.

Toutefois, sur la période 1992-1998, le niveau des taux d’investissement moyens au Sénégal demeure supérieur à celui de la moyenne des pays de l’UEMOA. Cependant au cours des dernières années (1996, 1997,1998), les taux d’investissement au Sénégal ont été supérieurs à ceux de la moyenne des pays de l’UEMOA.

On notera toutefois que depuis 1993, c’est le Niger qui réalise les taux d’investissement les plus bas dans la zone.

Le Mali, a réalisé sur la période 1993-1998 des taux d’investissement supérieurs à la moyenne de ceux des pays de l’UEMOA. Egalement, on a constaté une hausse spectaculaire de son taux d’investissement qui est passé en un an (entre 1993 et 1994) de 19.3 à 27.1%.

Finalement, il apparaît que les taux d’investissement réalisés par l’UEMOA n’ont pas été très élevés. Or, pour augmenter de façon forte et soutenue son revenu par tête et réduire la pauvreté, l’Union doit atteindre durablement un taux d’investissement qui avoisine les 30%. Cela peut paraître ambitieux, mais des pays comme le Burkina-Faso et le Mali ont montré que l’objectif n’est pas irréalisable.

(25)

Toute fois, ces statistiques prouvent aussi qu’un taux d’investissement élevé n’est pas une condition suffisante pour une croissance forte, même si on admet qu’il est au centre du processus.

2.3.2 Evolution comparée de l’investissement privé et public.

Pour étudier la structure de l’investissement privé dans l’UEMOA, il est fondamental de décomposer le taux d’investissement brut entre l’investissement public et l’investissement privé.

Le tableau ci-dessous donne l’évolution des taux d’investissement public, privé et global entre 1987 et 1999.

Tableau 3: Taux d’investissement global, public et privé.

Année 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 Tx Inv Public 5.9 5.8 5.2 5.5 4.7 4.6 4.3 -2.9 0.7 2.3 2.6 3.3 2.3 Tx Inv Privé 8.3 8.5 8.3 7.9 8 7.9 7.6 18.1 15.2 14.2 14.3 13.4 14.4 Tx Inv Global 14.2 14.3 13.5 13.4 12.7 12.5 11.9 15.2 15.9 16.5 16.9 16.7 16.7 BCEAO

Sur la période 1987-1993 le taux d’investissement public de l’union a connu une évolution décroissante passant ainsi de 5.9 à 4.3%. Dans la même période le taux d’investissement privé a connu aussi une baisse, mais moins proportionnellement que le taux d’investissement public ; Il n’a varié que de 8.3 à 7.6%. Le taux d’investissement global représentant l’agrégation du taux d’investissement public et privé en terme réel a, lui aussi affiché une légère baisse de 14.2 à 11.9%. L’année 1994 coïncidant avec la dévaluation du franc CFA a été marquée par une baisse spectaculaire du taux d’investissement public (-2.9%) ; au même moment l’investissement privé connaît son record sur la période avec un niveau de 18.1%. Malgré un taux faible de 0.7% en 1994 le taux d’investissement public a augmenté jusqu’à 2.3%, bénéficiant ainsi des conséquences positives des effets de la dévaluation. Cependant, l’investissement privé et l’investissement global ont connu une baisse modérée sur la période 1994-1999. L’évolution du taux d’investissement global par rapport à ses composantes publique et privé est visualisée dans le graphique1 :

(26)

Graphique 1 : Taux d’investissement global ; public et privé.

2.3.3 Evolution des investissements directs étrangers (IDE) dans les pays de l’UEMOA.

A : Evolution des IDE dans les pays de l’union.

Les flux de capitaux privés sont, depuis 1996, en constante progression dans l'UEMOA, passant de 281 milliards de francs CFA à 521 milliards en 2003, avec une entrée record de 745 milliards en 2000.Ces flux se distinguent dans la balance des paiements, en trois catégories: les investissements directs étrangers, les investissements de portefeuille, et les autres investissements. Les IDE couvrent toutes les opérations effectuées par des investisseurs afin d'acquérir, d'accroître ou de liquider un intérêt durable dans une entreprise et de détenir (ou de liquider) une influence dans sa gestion. Les investissements de portefeuille comprennent toutes les opérations « fermes » sur titres négociables entre résidents et non-résidents, achats à l'émission, négociations et remboursements, à l'exception de celles incluses dans les investissements directs. Les « autres investissements » sont un poste englobant toutes les opérations sur actifs et passifs financiers vis-à-vis des non-résidents, et qui ne figurent sous aucune des autres rubriques du compte financier. Plusieurs opérations, à savoir les crédits commerciaux, les prêts et les emprunts et les autres avoirs et engagements, y sont également enregistrées. L’évolution des investissements directs étrangers dans les pays de l’union est présenté par le graphique 2 suivant :

Evolution de l'investissement global et ses composantes

-10 0 10 20 30 40

1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 Années

Taux

Tx Inv Pub Tx Inv Priv Tx Inv Global

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Graphique 2 : Evolution nets des IDE dans L’UEMOA.

Les flux nets entrants d'IDE dans les pays de l'UEMOA se sont accrus depuis le milieu des années 1990, passant de 197 milliards de francs CFA en 1996 à 433 milliards de francs CFA en 2002, avec notamment un pic à 447 milliards de francs CFA en 1997. Il est cependant constaté, pour l'année 2003, une baisse des flux, les ramenant à 276 milliards de francs CFA.

Les IDE en direction de l’UEMOA proviennent pour l’essentiel des pays de l’Union Européenne, en particulier la France. Cependant, certains investisseurs des pays émergents d’Asie et d’Afrique (Chine, Inde, Île Maurice, Afrique du Sud) s’intéressent de plus en plus à la zone. Les secteurs les plus attractifs sont :

 le secteur minier ;

 le secteur secondaire : l'agro-alimentaire et la transformation des produits de la pêche, les produits pharmaceutiques, la production de ciment, le textile, l’emballage, la mécanique et la métallurgie ;

 le secteur tertiaire : les banques et les assurances, la distribution d’eau, les transports et télécommunications, la distribution de biens d’équipement et de consommation, les services informatiques et les nouvelles technologies, l’audiovisuel, les services portuaires, l’hôtellerie et la restauration.

Graphiqu e 2

(28)

La répartition des IDE au sein de l’Union est inégalitaire. Les pays les plus attractifs de l'Union sont la Côte d'Ivoire, suivie du Mali et du Sénégal. Sur la période 1995-2002, la Côte d’Ivoire enregistre à elle seule plus de la moitié des flux entrants dans l'Union (cf. tableau 4).

Tableau 4: Part relative d'IDE des pays de l’UEMOA Pays

Moyenne (1996-2003)

Bénin 8%

Burkina 3%

Côte d'Ivoire 50%

Guinée Bissau

0%

Mali 16%

Niger 2%

Sénégal 14%

Niger 7%

Source : BCEAO B : Attractivité des pays de l’UEMOA.

L'attractivité est définit comme la capacité d'un pays à attirer et à retenir les entreprises étrangères. Elle peut être mesurée à travers les flux d'IDE ou en se basant sur l'« indice de performance IDE » mis au point par la CNUCED. L'analyse de l'attractivité des pays de l'Union, effectuée à partir de ces deux indicateurs, indique que la zone est peu attractive. Entre 2000 et 2002, les pays de l'Union ont attiré moins de 10% des IDE en direction des pays de l'Afrique sub-saharienne. En se basant sur l'indice de performance IDE, les trois pays les plus performants sont le Mali (68ème/140), le Bénin (82ème/140) et la Côte d'Ivoire (86ème sur 140).

(29)

Tableau 5: Part de l'UEMOA dans les IDE reçus à travers le monde.

Régions 2000 2001 2002

Part de l'UEMOA dans les IDE reçus par l'Afrique (en %)

5,9 3,0 6,5

Part de l'UEMOA dans les IDE reçus par l'Afrique subsaharienne (%)

9,4 8,7 9,5

Part de l'UEMOA dans les IDE reçus par

les pays en développement (en %) 0,2 0,3 0,4

Part de l'Afrique dans les IDE reçus par les

pays en développement (en %) 3,5 9,0 6,8

Part de l'Afrique dans les flux d'IDE mondiaux (en %)

0,6 2,3 1,7

Part des pays en développement dans les

flux d'IDE mondiaux (en %) 17,7 25,4 24,9

Source : CNUCED 2005.

L'UEMOA possède cependant de nombreux avantages propices au développement des IDE. Ce sont la stabilité macroéconomique, la stabilité monétaire, des ressources naturelles importantes permettant le développement d'activités de production et d'exportation de produits agricoles et/ou miniers, ou encore une main d'oeuvre abondante. Cependant, les contraintes au développement des IDE sont encore nombreuses. Les plus fréquemment évoquées sont :

 la géographie : la taille réduite des marchés internes, l'éloignement des grands centres commerciaux des pays industrialisés, l'enclavement de certains pays, les risques sanitaires (épidémies), etc. ;

 l'instabilité et le risque politique : depuis septembre 2002, le pays moteur de l'Union est confronté à une crise politique sans précédent, qui a poussé de nombreux investisseurs et les organisations internationales à se retirer de la zone ;

 des économies insuffisamment libéralisées, dominées par un État encore fortement interventionniste, au degré d'ouverture vers l'extérieur encore limité ;

 les pesanteurs bureaucratiques et le manque de transparence (y compris les pratiques de corruption) ;

 une insécurité juridique et judiciaire encore trop prononcée ;

 des services d'infrastructures coûteux ou de qualité insuffisante ou irrégulière (eau, électricité, transport, télécommunications) ;

(30)

 la rigidité du marché du travail, malgré l'abondance de la main d'oeuvre, certes peu qualifiée (ou dont les qualifications ne répondent pas réellement aux besoins des entreprises) ;

 une fiscalité encore trop pénalisante, discrétionnaire ou complexe à maîtriser ;

 le faible niveau de développement du marché financier et en particulier les difficultés d'accès au financement.

2.3.4 : Investissement et autres indicateurs économiques.

Le graphique retrace l’évolution comparée du taux d’investissement et du taux de croissance du PIB.

Graphique 3 : Taux d’investissement et taux de croissance de l’UEMOA.

Evolution des taux d'investissement et de croissance de l'UEMOA

0 5 10 15 20

19 95 19 96

19 97 19 98

19 99 20 00

20 01 20 02

20 03

Années

Taux en %

Taux d'investissement Taux de croissance

Source : BCEAO.

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Le graphique permet de constater que les deux courbes montrent des allures identiques sur la période considérée justifier par l’impact positif du taux de croissance sur celui de l’investissement. Cependant on note une déconnection ponctuelle entre les deux taux (voir graphique). Mais force est de constater que depuis 2001, le taux de croissance du PIB et le taux d’investissement ont connu des variations analogues (dans la forme).

Graphique 4 : Investissement et Produit Intérieur Brut de l’UEMOA.

Legraphique 2 montre l’évolution entre l’investissement et le Produit Intérieur Brut

Investissement et PIB

13 13,5 14 14,5 15 15,5 16 16,5 17 17,5

1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003

Années

PIB en millards de FCFA

0 5000 10000 15000 20000 25000

Investissement en millards de FCFA

Source : BCEAO.

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L’investissement et l’activité économique ne sont pas totalement déconnectés. L’investissement a globalement épousé le cycle de l’activité économique sauf sur les périodes 1996 ; 1998 et 2002 où son effondrement n’a pas induit une baisse du niveau du PIB (cf. Graphique 4). Aussi, pendant que le PIB augmentait à un rythme modéré de 1998 à 2000, la croissance de l’investissement était plus rapide. Contrairement à la période précédente, la croissance rapide du PIB entre 1996 et 1998 s’est vue opposer un rebondissement en forme de pique de l’investissement .On admet que c’est un phénomène de rattrapage dû aux effets de la dévaluation.

(33)

2.3.5 : Investissement et pauvreté dans l’Union.

L’étude des liens entre l’investissement privé et l’évolution de la pauvreté en Afrique subsaharienne à travers la croissance économique a fait l’objet de nombreux travaux. On peut en citer celui de la banque mondiale (« Faire reculer la pauvreté en Afrique subsaharienne »), les études du PNUD (« Manuel d’analyse de la pauvreté : Application au Bénin »), (« lutte contre la pauvreté en Afrique subsaharienne »), mais aussi celles du FMI (« Accélérer la croissance et réduire la pauvreté en Afrique subsaharienne- le rôle du FMI »). Le BIT, s’est également intéressé à cette problématique à travers son programme de stabilisation et d’ajustement structurel en conciliant les impératifs de croissances et de réduction de la pauvreté.

L’analyse qui sort de ces études montre qu’une réduction significative de la pauvreté en Afrique subsaharienne passerait nécessairement par une accélération de croissance économique qui induirait une accélération de la composante privée de l’investissement.

Cependant la situation des données sur l’investissement privé au sein de l’UEMOA montre des niveaux inférieurs de celle-ci par rapport aux niveaux qui pourraient permettre une réduction de la pauvreté. Ainsi même si les indicateurs macro-économiques témoignent d’une situation économique en bonne santé, la situation socio-économique fait part d’une aggravation des conditions de vie des populations dans la communauté.

Au plan macro-économique :

Le taux de croissance de l’union est supérieur à 2%.

L’inflation s’est située à 0.5% en 2004 contre 1.3% en 2003

Le déficit budgétaire global de l’union hors dons est à 4.5% du PIB en 2004 contre 4.4% en 2003.

L’investissement constitue un des éléments moteurs de la croissance en raison de son double rôle dans l’économie. D’un côté, il est une composante de la demande car le capital investit fait travailler des entreprises et les revenus ainsi distribués stimulent la demande et par conséquent l’activité économique. D’un autre côté, l’investissement agit sur l’offre puisqu’il contribue à la fois à accroître et à moderniser les capacités de production dans l’économie, et donc les quantités

(34)

CHAPITRE III : REVUE DE LA LITTERATURE

3.1. ROLE DE L’INVESTISSEMENT DANS LA CROISSANCE.

L’investissement peut être défini selon trois approches : l’approche comptable définit l’investissement comme étant des dépenses affectées aux actifs immobilisés. Pour l’approche financière, c’est ce qui est déboursé en vue d’encaisses futures. Selon l’approche économique, investir c’est acquérir ou créer un capital physique destiné à être utilisé dans le processus productif pendant au moins un an. C’est cette dernière approche qui sera retenue dans cette étude.

La quasi-totalité des modèles explicatifs de la croissance dans les pays en développement est construite autour des modèles de croissance de type Harrod-Domar, ce qui signifie que la fonction de production est à facteur complémentaire (Travail et Capital). De plus, on considère que le seul facteur limitatif, en pratique, est le capital. L’offre de main d’œuvre est toujours supposée excédentaire dans les pays en développement. Aucun modèle à notre connaissance n’est construit autour du modèle de Solow car, dans celui-ci, un apport de capital extérieur n’a aucune incidence à long terme sur le taux de croissance de l’économie qui est la somme du progrès technique exogène et du taux de croissance naturelle de l’économie.

La plus part des modèles lie donc la capacité de production Q au stock de capital K par une relation simple du type Q= a K où (a) est le coefficient marginal de capital ; c’est le rapport entre l’accroissement de la production et du stock de capital. Dans le modèle standard, le sens de variation va du taux de croissance de l’économie, pour lequel on choisit une valeur exogène, vers l’investissement : un accroissement supposé de la production nécessitera donc un investissement donné. Ce mode de détermination est aussi celui du Revised Minimum Standard Model (RMSM) de la banque Mondiale (Trap, 1993) à la différence prés que RMSM est plurisectoriel. La liaison investissement et accroissement de la production est spécifique à chaque branche : elle s’établit en utilisant des coefficients de capital sectoriel.

Les limites de cette approche sont liées au problème de décalage temporel des effets des investissements qui sont répartis dans le temps. Au niveau macro-économique, le problème est rendu plus complexe par la modification de la structure sectorielle de l’économie et par l’instabilité des taux de croissance, notamment dans les pays où l’agriculture joue un rôle important. Malgré ses difficultés, cette approche a deux mérites évidents : sa simplicité et sa bonne adéquation générale avec les données empiriques. En effet, la plupart des études

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économétriques sur les sources de la croissance mettent en évidence un impact significatif du taux d’investissement.

Ainsi, dans les modèles de références explicatifs de la croissance à moyen et long terme, l’investissement occupe une place centrale. Il détermine le rythme auquel le capital physique est accumulé et joue un rôle essentiel dans l’expansion de la capacité de production d’une économie.

A partir du modèle dit de « l’accélérateur simple », il est possible de faire apparaître une relation entre l’investissement, la productivité du capital et le taux de croissance potentielle du Produit Intérieur Brut (PIB). La productivité du capital est l’inverse de l’ « Incrémental Capital Output Ratio » (ICOR) qui mesure l’accroissement du capital nécessaire à la production d’une unité supplémentaire d’output. Des résultats empiriques ont confirmé la relation entre l’investissement et le taux de croissance en montrant que plus la productivité du capital et/ ou le taux d’investissement est élevé, plus le taux de croissance potentielle est élevé.

Le tableau ci-après illustre cette relation : les pays à forte croissance (> 7%) ont un ICOR moyen de 3.8% soit une productivité moyenne de 26%.

Tableau 6: Relation entre croissance, l’ICOR et la productivité du capital.

Groupe de pays selon la croissance du PIB ICOR Productivité du capital (%)

Croissance Forte (plus 7%) 3.80 26.31

Croissance moyenne (3 à 7%) 4.24 23.58

Croissance faible (moins de 3%) 9.9 10.10

Source: MAXWELL J. FRY. Money, Finance and Banking in Economic Development.

Sur cette base et étant donné que le niveau de l’ICOR est relativement constant sur le court/moyen terme, il est possible d’estimer le niveau de croissance potentielle qu’une économie pourra atteindre en fonction de différents taux d’investissement.

(36)

3.2. DETERMINANTS DE L’INVESTISSEMENT PRIVE.

3.2.1 : Modèles théoriques.

La fonction d’investissement a été approchée différemment selon les courants économiques.

Cela tient aux différentes assertions de l’investissement. Un regard synthétique des divers modèles théoriques de l’investissement est l’objet de cette partie.

- Approche par la propension marginale à investir

La théorie macro-économique de type keynésienne modélise généralement l’investissement, en courte période, comme partiellement dépendante du revenu. Les raisons d’une telle formulation sont diverses :

Stimulation de la consommation :

L’augmentation des revenus favorise la consommation, donc augmente la demande adressée aux entreprises. Ces dernières dans le souci de faire face à l’augmentation de la demande procèdent à l’accroissement des capacités de production.

Amélioration du climat des affaires :

En période de croissance soutenue, l’optimisme général crée une sérénité chez les investisseurs qui anticipent sur une poursuite de la tendance de l’activité et procèdent à de nouveaux investissements.

Au niveau des investissements en logement des ménages, la croissance et l’élévation des niveaux de vie, l’urbanisation des facteurs démographiques agit dans le long terme sur leur niveau. En courte période, l’expansion des revenus favorise l’accroissement de tels investissements.

Dans la formulation linéaire de l’investissement en fonction du revenu, on retient en général la forme suivante :

(37)

I0

iY

I   Avec 0 < i < 1 où

i = propension marginale à investir ;

Y = Revenu national ou le produit intérieur brut ; I0 = investissement autonome du revenu.

Plusieurs facteurs déterminent le niveau de l’investissement autonome du revenu (I0).Cependant le taux d’intérêt est souvent privilégié. En fait, les entreprises et les ménages financent leurs investissements grâce à deux sources : les fonds propres et les emprunts .Comme les emprunts sont astreints, en sus de remboursement du capital, au paiement d’un intérêt à des périodes déterminées ; plus le taux d’intérêt est élevé, moins les entreprises et les ménages auront recours à cette source. Les investisseurs ont donc tendance à différer ou même à annuler les projets d’investissement en période de hausse des taux d’intérêts.

Ainsi l’investissement autonome sous une forme linéaire s’explique comme suit :

1

0 gr I

I  

r = taux d’intérêt ;

g = rapport d’une variation de l’investissement ;

I1= L’investissement autonome du revenu et du taux d’intérêt.

La formulation finale linéaire de l’investissement en fonction du revenu et du taux d’intérêt est donnée par la relation ci-dessous.

I1

gr iY

I   

D’autres auteurs privilégient l’utilisation du coefficient de capital plutôt que de la propension marginale à investir. Selon ces auteurs, l’investissement dépend plus de l’efficacité du capital existant. Les visions néoclassiques et keynésiennes sont examinées dans la section suivante.

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