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Rapport d Évaluation Rapide de Protection Site d Abala, Département d Abala, commune d Abala du 4 au 5 Janvier 2022

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Academic year: 2022

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Date l’évaluation Rapide de Protection 5 janvier 2022

Localité affectée ABALA

Coordonnées GPS Latitude : 14°55’58,755’’

Longitude : 3°25'25,19292’’

Déclencheur de l’ERP Alerte de mouvements de population

Méthodologie 6 focus groups séparés dont 2 avec les hommes (14 participants par focus) ; 2 avec les femmes (12 participantes par focus) ; 1 avec les filles (13 participantes) ; 1 avec les garçons (12 participants), 5 entretiens clés avec des leaders communautaires et observation.

Total de 82 comprenant : Femmes 24, Filles 13, hommes 33 et Garçons 12.

MSA effectuée 21/12/ 2022

Thèmes documentés Protection générale, protection de l’enfance, protection contre les violences basées sur le genre, protection des personnes à besoin spécifique, cohésion sociale et la prévention contre le COVID 19 1. Aperçu de la situation

La commune d’Abala se trouve à environ 245 Km de la capitale Niamey et à 65 Km à l’Est de la commune de Filingué sur la RN 25. Cette commune a accueilli plusieurs vagues des mouvements de population depuis 2020, auxquelles, se sont ajoutés un nombre important des ménages déplacés au cours du mois de décembre 2021.

Selon les données collectées avec la direction de l’état civil, elle a enregistré 485 nouveaux ménages d’une population d’environ 3395 habitants venus des villages de Miel, Darey dey, Aboyok-Majé, Sinégoder, Tamatché, Sounkourou, Tawiness, Kizamou, Aboyak Kimba et Intoussan dans un rayon de 45 Km de Abala. Ces populations toutes des déplacées internes sont issues de l’ethnie Zarma, haoussa, peul et Touareg et constitué de 30% des femmes, 26% des filles, 23%

des garçons et 21% des hommes.

Il faut noter que toutes ces populations ont fui leurs villages d’origine se trouvant au nord-ouest de Abala suite à la situation sécuritaire qui s’est détériorée dans cette bande nord d’Abala et Banibangou.

Toutes ces personnes ont fui leurs villages d’origine à la suite des tueries, extorsions de biens, exactions, perception de dime et persécutions répétitives des GANE. Les premiers ménages sont arrivées à Abala le jeudi 9 décembre 2021.Il faut noter que d’autres ménages continuent de venir à Abala en petit nombre.

Thèmes Description Recommandations

Protection générale

Les informations collectées avec les leaders communautaires et les autres membres de la communauté au cours des discussions séparées des groupes et entretiens montrent que toutes ces populations ont fui leurs localités suite aux exactions des GANES et les autres à titres préventif.

D’abord, le dimanche 19 décembre, les GANEs ont fait une incursion dans la localité d’Aboyok ayant occasionné la mort de 2 hommes et une femme blessée par balle, qui est actuellement évacuée à l’hôpital de Niamey. Les GANEs ont également emporté au cours de cette incursion 600 petits ruminant et 200 vaches.

Rapport d’Évaluation Rapide de Protection

Site d’Abala, Département d’Abala, commune d’Abala– du 4 au 5 Janvier 2022

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Ensuite, les éléments de GANE seraient revenus quelques jours après à bord d’une cinquantaine de motos et auraient menacés de tuer la population de Aboyok si elle ne quitte pas le village à leur prochain passage. C’est tout cela qui a occasionné ce déplacement massif de la population de Aboyok et de celle environnante à chercher refuge a Abala. La majorité de ces populations déplacées ont emprunté des véhicules camion de transport et les autres environs 50 ménages sont venus sur des charrettes. Il faut noter que ces populations déplacées sont arrivées à Abala dans la psychose laissant tous leurs biens derrière eux.

La quasi-totalité de ces populations déplacées vivent actuellement dans des familles d’accueils à Abala.

Les nouveaux déplacés ont choisi la ville d’Abala pour des raisons sécuritaires et les liens d’affinités qui les lient avec cette population, où certains en sont originaires.

Quant à l’accès aux services sociaux de base il faut noter : Abris/NFI :

Ces personnes déplacées vivent actuellement dans des familles d’accueils et certains dans une grande concession en plein air en cette période de froid. On note une forte concentration des personnes au sein des ménages (3 à 5 ménages par maison). Les femmes, et les enfants se partagent les mêmes maisons misent à leurs dispositions.

Ces ménages vivent dans la promiscuité et leurs intimités n’est pas garantie.

Cette situation porte atteinte à leurs dignités et constitue un facteur considérable de risque de VBG pour les femmes et les filles.

Santé :

Les populations nouvellement arrivées ont un accès précaire aux soins de santé. Il existe un district sanitaire accessible à tout le monde ; déplacé comme autochtone de Abala. Les services sont souvent payants pour certaines franges de la population notamment les adultes et les adolescents.

Néanmoins, les soins sont offerts gratuitement aux enfants de moins de 5 ans et aux femmes enceintes déplacés. Aussi il y’a une clinique mobile qui assure les soins de santé à tous les déplacés.

Quant à la prévention contre la pandémie de Covid-19, ces populations ont des informations par rapport à la pandémie mais aucune mesure de

prévention contre cette pandémie n’est respectée, aucune distanciation n’est observée, pas de port de bavette, aucun dispositif de lavage des mains dans les familles d’accueils.

Eau, hygiène et assainissement :

L’approvisionnement en eau demeure un défi majeur bien que ce soit au niveau des puits cimentés, La corvée est longue car ils parcourent plus d’un kilomètre et suivent de longue files (en moyenne environs 1heure 30 minutes) d’attente pour remplir leurs récipients. Aussi au niveau de la borne fontaine du site des refugié, l’approvisionnement est gratuit et le temps d’attente reste presque le même et la distance est plus longue (Environs 2 Km) de leur lieu d’installation.

Au partenaire GO RRM/

Tillabéry/IRC et GT/ABNA

Apporter une assistance en abris et NFI à tous les ménages déplacés vulnérables afin de leurs garantir la dignité et réduire l’exposition des femmes et filles aux VBG Aux partenaires Santé intervenant à Abala :

-Sensibiliser la population sur les mesures préventives du Covid-19 afin de réduire le risque de la propagation de la pandémie

Aux partenaires WATSH -Construire des latrines séparées (hommes et femmes) afin de prévenir le risque d’agression sexuelle et garantir l’intimité de ces personnes

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Quant à l’hygiène et l’assainissement, Il y a très peu de latrines dans les familles d’accueils, la défécation se fait à l’aire libre et aux alentours des maisons ou derrière les buissons. Compte tenu de l’insuffisance des infrastructures d’assainissement et la meconnaissance des mesures d’hygiène et d’assainissement, ces populations encourent le risque de contamination oraux-fécale car la défécation se fait à l’air libre. Cette situation contribue non seulement à la pollution de leur cadre de vie et les exposent aux risques des maladies liées à l’hygiène et ne permet pas de garantir la dignité surtout pour les femmes et les filles.

Documentation civile :

La quasi-totalité de ces population nouvellement déplacée ne possède pas des documents d’état civils. Ceci s’explique non seulement par la méconnaissance de l’importance de ces documents mais aussi par la tracasserie liée à son obtention, le coût d’établissement de ces documents et l’éloignement des services en charge de les établir. Cette situation constitue une limite pour leur liberté de circulation en ce temps d’insécurité dans la zone et pourrait aussi limiter l’accès à certains services comme celui de transfert monétaire dans un milieu urbain comme Abala.

Cohésion sociale :

Le problème de cohésion sociale n’a pas été signalé. Les personnes nouvellement arrivées ont été bien accueillis par la population hôte et cohabitent pacifiquement. Ils se partagent les maisons, les rations alimentaires et se rendent des services à la hauteur de leurs moyens.

Aux partenaires protection intervenants à Abala

- Plaider pour l’organisation des audiences foraines afin d’établir des jugements supplétifs d’acte de naissance aux personnes qui n’en disposent pas.

Protection de L’Enfant

S’agissant de la protection de l’enfance, il ressort des entretiens, que 8 enfants orphelins de père victime de la tuerie (4 filles et 4 garçons) sont arrivés à Abala avec leur grand-père. Ils sont pris en charge par celui-ci, qui est aussi une personne à besoin spécifique (Homme âgé de 75 ans). Cette situation rend beaucoup plus vulnérable ce ménage et pourrait exposer ces enfants à des risques tel que le risque d’exploitation économique. Les informations collectées n’ont pas fait cas d’enfants séparé et non

accompagné au cours de ce déplacement, aussi il n’a été signalé aucun cas d’enfant souffrant de traumatisme ou enrôlé, mais une forme d’exploitation est en train d’être faite, car certains parents font faire quémander de la nourriture (à travers le système talibé) afin de pouvoir manger les soirs.

Les cas d’abus et agression sexuelle n’ont pas été aussi signalé, mais le fait qu’ils sont sans occupation les exposent à des risques de VBG pour les filles, exploitation économique et vol pour les garçons dans une ville comme Abala.

Il faut noter qu’un garçon (avec handicap physique du membre inférieur droit) de 14 ans a été identifié, documenté et appuyé par une béquille afin de lui faciliter la mobilité.

Les jeunes enfants ne disposent pas d’extrait d’acte de naissance, cela pourrait freiner leur accès à l’éducation bien que les parents aient promis de d’inscrire tous ceux qui sont en âges d‘aller à l’école.

Aux partenaires protection /PE

-Faciliter le retour des enfants à l’école afin de leurs garantir le droit à l’éducation

-Sensibiliser la communauté sur la protection de l’enfance (les différentes formes d’abus et leurs conséquences sur le bien- être de l’enfant).

-Faciliter l’accès aux extraits de naissance pour les enfants

Violences basées sur le genre

Pour ce qui est des violences basées sur le genre, quatre cas d’agression sexuelle ont été identifiés et référés à l’équipe protection IRC d’Abala. Le mariage de l’enfant a été cité comme une pratique encouragée par la tradition

Au SGT/VBG Équipe protection

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au niveau de leur village d’origine. Mais les groupes interviewés, certaines familles ont commencé a abandonné cette pratique à cause de ses conséquences néfastes sur les filles et leurs familles (notamment le décrochage scolaire, l’avenir compromis, l’abus sexuelle, l’exposition aux violences domestiques, les risques liés à la santé sexuelle et de reproduction tels les grossesses précoces, les IST/VIH Sida, les fistules gynécologiques, les fausses couches, les accouchements à risque de mortalité maternelle et infantile...). En effet, ces personnes ont rapporté que deux filles engagées dans le mariage précoce et forcé étaient décédées lors de l’accouchement au niveau de leur village et une troisième fille vit actuellement avec la fistule.

Celle-ci a été identifié par l’équipe Protection RRM IRC et sera référée à l’équipe PAF RRM qui intervient aussi à Abala pour une meilleure prise en charge.

La plupart des personnes déplacées ont des notions limitées sur les violences basées sur le genre. Ces sujets leurs sont nouveaux et même tabou car leurs comportements, les attitudes, l’interaction homme/femme, fille/garçon, les modes de répartition des rôles et responsabilités familiales et sociocommunautaires sont construits par les normes socioculturelles (faible pouvoir décisionnel des femmes qui s’alignent généralement aux décisions des hommes, faible accès et contrôle des ressources notamment faible autonomisation financière, déni des ressources, opportunités).

Selon le groupe interviewé, l’insuffisance voire le manque des latrines au niveau des ménages d’accueil n’assure pas la dignité et la sureté obligeant du coup les femmes et les filles à aller loin de leurs concessions pour se soulager quel que soit l’heure. Cette situation expose celles-ci au risque d’agression sexuelle et de viol et porte atteinte à leur dignité.

La recherche de bois de chauffe expose les jeunes filles et femmes au risque de violence physique et sexuel, car c’est une zone qu’elles ne maitrisent pas et ne connaissent pas trop la brousse. Il arrive parfois qu’elles s’égarent en cours de chemin de retour.

Les femmes et filles exercent des travaux domestiques à d’Abala come d’aide ménager/ère ou agent d’entretien. Compte tenu de leur précarité matérielle, elles se sentent contraintes d’accepter des paiements très bas, les exposant du coup aux risques de violence psychologique (humiliations, injures, mépris…) ; cela contribue à exacerber leur vulnérabilité aux VBG.

Il nous a été signalé la présence d’une femme qui a perdu son mari lors de l’incident, cette dernière a effectué le déplacement avec sa belle-famille et vivent avec ses quatre enfants (1 fille et 3 garçons). Celle-ci a été identifié par l’équipe Protection RRM comme PBS afin de lui faciliter une meilleure prise en charge.

-Intensifier les

sensibilisations sur les thématiques de VBG au sein de ces ménages afin de minimiser le risque de VBG

- Renforcer les capacités

les leaders

communautaires sur les thématiques de la VBG

- Construire des latrines séparées pour renforcer la sécurité des femmes et leur dignité.

- envisager le

référencement des cas de fistules vers les formations sanitaires compétentes, sinon besoin de prévoir des

ressources dans

l’enveloppe gestion des cas pour gérer les fistules Besoin d’amplification des sensibilisations sur le mariage précoce et ses conséquences

Personnes à Besoins Spécifiques

Relativement à la protection des personnes à besoins spécifiques, les informations recueillies font ressortir qu’elles ne se sentent pas suffisamment soutenues par la communauté à Abala car celle-ci manquent aussi des moyens.

Ainsi depuis leur arrivée et avec le manque de moyen accru au sein de la communauté, les PBS ont du mal à avoir accès aux services sociaux de base tel que : l’alimentation, l’eau, le logement et une attention toute particulière etc.

Aux acteurs de protection intervenant à Abala :

-Identifier, Documenter et prendre en charge tous les cas des PBS

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Dix-huit (18) personnes à besoins spécifiques ont été identifiées et documentées ; il s’agit de :

- Huit (8) personnes âgées dont 3 femmes et 5 hommes - Neuf (9) femmes cheffes de ménages.

-Un (1) enfant avec handicap physique

-voir dans quelle mesure faire accueillir les femmes cheffes de ménages et PBS au sein des ES pour bénéficier du soutien communautaire, des activités socio-récréatives et appui en AGR. Il importe également que les acteurs de la protection organisent des activités IEC sur le handicap et la nécessité de l’inclusion des PaH

(Personne avec

handicap) au sein de la communauté.

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