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Le marché de l’investissement d’impact en Afrique de l’Ouest (PDF - 1.4 Mo)

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(1)

AVEC SOUTIEN DE

SÉNÉ

LE MARCHE DE GAL

L’INVESTISSEMENT

D’IMPACT EN AFRIQUE DE L’OUEST

Etat des lieux, tendances, opportunités

et enjeux actuels

(2)

ACRONYMES

ADEPME Agence de Développement et d’Encadrement des Petites et Moyennes Entreprises

AIE Agence Internationale de l’Energie AMSCO African Management Services Company APC All Progressives Congress

APIX Agence pour la Promotion des Investissements et des Grands Travaux

ASG Actifs sous gestion ASS Afrique Sub-saharienne AT Assistance Technique

BAD Banque Africaine de Développement

BCEAO Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest BIO Société belge d’Investissement pour les pays en

Développement

BMN Bureau de Mise à Niveau

BOAD Banque Ouest Africaine de Développement BoP Base de la Pyramide

CACS Commercial Agriculture Credit Scheme CEDEAO Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest

CNCAS Caisse Nationale de Crédit Agricole du Sénégal CR Capital risque

CTIC Conseil en Technologies de l’Information et

de la Communication

DEG Société Allemande d’Investissement et de

Développement

ESG Environnement, Social and Gouvernance FCFA Franc de la Communauté Financière Africaine FinTech Financial Technology

FMI Fonds Monétaire International

FMO Société Financière Néerlandaise pour le

Développement

FONGIP Fonds de Garantie des Investissements Prioritaires FONSIS Fonds Souverain d’Investissements Stratégiques GAIN Ghana Angel Investor Network

GIIN Global Impact Investing Network

GIMPA Ghana Institute of Management and Public

Administration

GIPC Ghana Investment Promotion Center

GVEP Partenariat pour l’énergie du village planétaire I&P Investisseurs et Partenaires

IDE Investissement Direct Etranger IDH Indice de Développement Humain IFD Institution Financière de Développement IFU Fonds d’industrialisation pour les pays en

développement

IMF Institutions de Microfinance

IPRES Institution de Prévoyance Retraite du Sénégal LAN Lagos Angel Network

MCF Medical Credit Fund

MENA Moyen-Orient et Afrique du Nord

MEST Meltwater Entrepreneurial School of Technology NFSP Programme national de sécurité alimentaire OCI Organisation de la Conférence Islamique

OHADA Organisation pour l’Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires

ONG Organisation Non-Gouvernementale

OPIC Société de promotion des investissements privés

à l’étranger

PIB Produit Intérieur Brut PME Petite et Moyenne Entreprise

PNUD Programme des Nations Unies pour le

Développement

PSE Plan Sénégal Émergent R&D Recherche et Développement RH Ressources Humaines

SFI Société Financière Internationale SIG Système d’Information de Gestion

SMEDAN Agence pour le développement des petites et moyennes entreprises au Nigéria

TIC Technologies de l’Information et de la

Communication

TRI Taux de Rentabilité Interne

UEMOA Union Economique et Monétaire Ouest-Africaine

REMERCIEMENTS

Ce projet a été financé avec l’aide du gouvernement du Royaume-Uni, à travers la mise en œuvre du Programme d’Impact élaboré par le Département pour le Développement International. Le Programme d’Impact vise à impulser le marché de l’investissement d’impact en Afrique Subsaharienne et en Asie du Sud.

www.theimpactprogramme.org.uk

Ce rapport a été établi grâce à la collaboration de nombreuses personnes, tant en Afrique de l’Ouest qu’ailleurs. Nous souhaitons tout d’abord, remercier toutes les personnes interviewées lors de cette étude, qui ont offert de leurs temps,

organisations et savoir-faire. Vos différents apports ont considérablement aidé éclairer un sujet complexe. Nous remercions également les membres de l’équipe du GIIN pour leurs précieux conseils, reçus tout le long du processus d’élaboration du présent rapport. Nous tenons enfin à remercier Jessica Johnson et Aida Ndiaye pour leurs brillantes participations à la recherche et à la collecte de données.

Équipe Consultative du GIIN

Amit Bouri, abouri@thegiin.org Susan Balloch, sballoch@thegiin.org Abhilash Mudaliar, amudaliar@thegiin.org Hannah Schiff, hschiff@thegiin.org Laura Gustafson, lgustafson@thegiin.org

Équipe de Rédaction de Dalberg

Naoko Koyama, naoko.koyama@dalberg.com Carlijn Nouwen, carlijn.nouwen@dalberg.com

Matthew MacDevette, matthew.macdevette@dalberg.com Julia Shen, julia.shen@dalberg.com

John Bazley, john.bazley@dalberg.com Mark Burke, mark.burke@dalberg.com

JUIN 2016

(3)

SÉNÉGAL TABLE DES MATIÈRES

OBJECTIFS, DÉFINITIONS, ET MÉTHODOLOGIE ... 3

Définitions ...4

Méthodologie ...6

1. PRESENTATION DUPAYS ... 7

Bref Contexte Historique et Politique ...7

Structure et Performances Économiques ...8

Climat des Investissements et Secteurs Moteurs des Investissements Directs Étrangers (IDE) ...9

2. OFFRE DE CAPITAUX D’INVESTISSEMENTS D’IMPACT ... 12

Estimation des Capitaux d’Impact Mobilisés ...12

Obstacles et Opportunités ...20

Mesure et Suivi de l’Impact ...23

Contexte de Développement ...24

Principaux Acteurs de la Demande ...25

Difficultés Rencontrées par les Acteurs de la Demande pour l’Obtention d’Investissements ...26

4. ÉCOSYSTÈME DE L’INVESTISSEMENT D’IMPACT ... 27

Cadre Réglementaire ...27

Efforts de Soutien au Développement du Marché de l’Investissement d’Impact ...28

(4)

OBJECTIFS, DÉFINITIONS, ET MÉTHODOLOGIE

À PROPOS DU PRESENT RAPPORT

Ce rapport fournit des informations capitales sur le paysage de l’investissement d’impact en Afrique de l’Ouest. Il comporte quatre chapitres. Le premier traite des différents constats et conclusions tirés des études menées, au niveau régional. Les trois autres présentent les résultats spécifiques du Nigéria, du Ghana et du Sénégal.

Ces chapitres sont articulés autour de quatre sections :

1. « Aperçu » fournit un panorama du climat politique, économique et d’investissement de la région ou du pays.

2. « Offre » présente les enseignements relatifs au volume des capitaux d’investissement d’impact mobilisés et ventilés en fonction du secteur, des techniques utilisées et de l’ampleur des transactions. Les principaux obstacles et opportunités identifiés et soulignés par les investisseurs d’impact interrogés dans le cadre de cette étude y sont également décrits. Cette section expose par ailleurs, les différents indicateurs et méthodes en matière de mesure de l’impact et d’établissement de rapports.

3. « Demande » décrit les principales caractéristiques des bénéficiaires

d’investissements d’impact tout en relevant leurs besoins et les obstacles perçus vis-à-vis de l’accès aux capitaux.

4. « Écosystème » décrit le cadre réglementaire de l’investissement d’impact et des principaux acteurs impliqués dans l’appui aux entreprises et aux investisseurs.

Outre les principaux pays que sont le Nigeria, le Ghana et le Sénégal, des

informations sur quatre autres pays sont présentées dans le chapitre dédié à la région de l’Afrique de l’ouest (Sierra Leone, Côte d’Ivoire, Togo et Bénin) sous forme de tableaux.

Le Marché de l’Investissement d’Impact en Afrique de l’Ouest est la troisième édition d’une étude de marchés régionaux publiée par le Global Impact Investing Network (GIIN). Cette étude vise à combler le manque de données disponibles sur l’investissement d’impact dans les économies émergentes. La première édition de ces rapports a traité de l’Asie du Sud, la deuxième, de l’Afrique de l’Est et la prochaine traitera de l’Afrique australe.

TABLE DES FIGURES

Figure 1 : Contribution sectorielle au PIB du Sénégal, de 2010 à 2014. . . 8 Figure 2 : Montant des investissements d’impact totaux identifiés au Sénégal,

de janvier 2005 à juillet 2015 . . . 13 Figure 3 : Les investisseurs d’impact au Sénégal, selon l’emplacement

de leur bureau, juillet 2015 . . . 14 Figure 4 : Répartition sectorielle des investissements directs des IFD,

de janvier 2005 à juillet 201 . . . 16 Figure 5 : Répartition sectorielle des investissements directs des autres types

d’investisseurs que les IFD, de janvier 2005 à juillet 2015 . . . 17 Figure 6 : Montant des investissements directs des IFD en fonction de la taille

de la transaction, de janvier 2005 à juillet 2015 . . . 17 Figure 7 : Montant des investissements directs des autres types d’investisseurs que les IFD

en fonction de la taille de la transaction, de janvier 2005 à juillet 2015 . . . 18 Figure 8 : Montant des investissements directs totaux des IFD en fonction

de l’instrument utilisé, de janvier 2005 à juillet 2015 . . . 19 Figure 9 : Montant des investissements directs totaux des autres types d’investisseurs

que les IFD en fonction de l’instrument, de janvier 2005 à juillet 2015 . . . 20 Figure 10 : Les acteurs de l’écosystème sénégalais, juillet 2015 . . . 29

(5)

Définitions

OFFRE D’INVESTISSEMENTS D’IMPACT

Le GIIN définit les investissements d’impact comme « ceux destinés aux entreprises ou aux organisations visant à créer un impact social et environnemental, tout en générant une rentabilité financière”.1 Les investisseurs d’impact présentent trois caractéristiques :

1. prévision d’une rentabilité financière positive sur la durée de vie de l’investissement ;

2. intention de créer un impact social et environnemental positif ;

3. engagement à mesurer et à suivre l’impact social et / ou environnemental.

Les investissements d’impact sont réalisés dans un grand nombre de secteurs et à l’aide de divers instruments. Plusieurs types d’investisseurs sont actifs dans le secteur de l’investissement d’impact en Afrique de l’Ouest, notamment les IFD2, les fondations, les entreprises familiales, les banques, les investisseurs institutionnels et les gestionnaires de fonds.

À PROPOS DES PORTEFEUILLES DES IFD

La définition utilisée dans cette étude de l’investissement d’impact repose sur l’intention des investisseurs de générer des retombées positives pour les bénéficiaires. Les auteurs savent cependant, que cette intention peut se traduire par différentes stratégies d’investissement. Du fait du caractère unique et de la taille des IFD, les auteurs de ce rapport analysent leurs activités indépendamment de celles des autres types d’investisseurs d’impact et font ainsi les analyses adaptées. (Ce rapport mettant l’accent sur le développement du secteur privé, les fonds accordés directement aux gouvernements ne sont pas pris en compte dans l’analyse.)

Une segmentation des portefeuilles des IFD en “investissements d’impact” et en “autres investissements”

aurait pu être intéressante. Elle n’a malheureusement pas pu être adoptée pour cette étude. La perception du portefeuille d’investissement des IFD a beaucoup évolué. D’aucuns considèrent tous leurs investissements comme étant à fort impact, d’autres segmentent leurs activités en plusieurs catégories. Toutefois, la majorité de ces IFD ne communique pas publiquement sur le caractère à fort impact ou non de leurs investissements. Vu la diversité des opportunités de création d’impacts sociaux et / ou environnementaux, il a été jugé inapproprié pour cette étude de procéder à la segmentation des portefeuilles. En revanche, l’analyse en elle-même est structurée de manière à permettre aux différents lecteurs du rapport d’interpréter les données dans leur contexte.

Les investisseurs d’impact investissent à la fois directement dans des entreprises et des projets et, indirectement par le biais d’intermédiaires financiers (par exemple, les gestionnaires de fonds). En effet, une proportion inconnue des investissements

1 Le site web du Global Impact Investing Network, www.thegiin.org .

2 Les IFD sont définies comme des institutions financières soutenues par le gouvernement, et qui accordent un financement au secteur privé (et dans certains cas au secteur public) en vue de réaliser des investissements favorisant le développement.

indirects agit comme une source d’investissement direct et les données les concernant sont insuffisantes. Les intégrer pourrait résulter en un double emploi. Le rapport présent met l’accent sur les investissements directs. Cependant, ces investissements indirects sont traités de façon détaillée dans la section 2 du présent chapitre.

Seuls les capitaux mobilisés ont été pris en compte dans cette étude. Les fonds engagés mais non encore mobilisés ont été retirés de l’analyse. Toutes les références à « capitaux mobilisés » et « capitaux d’impact » renvoient à l’investissement d’impact, sauf indication contraire. Les données disponibles correspondent à la période 2005 à mi- 2015 ; toutes les références à « capitaux mobilisés à ce jour » renvoient à cette période.

DEMANDE D’INVESTISSEMENTS D’IMPACT

Les investisseurs d’impact touchent les grandes comme les petites entreprises. Les IFD ont tendance à favoriser les grandes entreprises en raison de leur capacité à mobiliser et utiliser des capitaux importants. Cette section traite de la demande de deux catégories d’entreprises : les entreprises sociales d’une part, et d’autre part, des PME3 qui représentent 90% du tissu économique de la région.

Dans le présent rapport, les entreprises sociales sont définies comme celles qui :

expriment un objectif fondamental de créer un impact social ou environnemental positif, et

cherchent à atteindre la viabilité et la pérennité financière.

La définition précise d’une PME varie selon les pays. De manière générale, sont dénommées PME, les entreprises qui comptent moins de 250 employés.4 Les dirigeants de PME interviewées pour les besoins de cette étude ne précisent ni le revenu, ni le nombre d’employés de leurs entreprises au cours des discussions. Il est nécessaire de souligner que de nombreuses entreprises sociales sont des PME.

Les entreprises sociales et les PME sont les potentiels bénéficiaires d’investissement d’impact en raison de leur rôle primordial dans la création d’emplois et la fourniture de biens et services aux populations mal desservies. Cependant, elles font

face à d’importants obstacles pour accéder aux capitaux et pour générer de la croissance. L’expérience de ces entreprises révèle donc les principaux obstacles à l’accès aux capitaux d’impact ainsi qu’à leur mobilisation.

3 Les entreprises sociales en Afrique de l’Ouest sont presque exclusivement des PME.

4 “Micro, Small, and Medium Enterprises around the World: How Many Are There, and What Affects the Count?” International Finance Corporation (2010). Disponible sur : http://www.ifc.org/wps/wcm/

connect/9ae1dd80495860d6a482b519583b6d16/MSME-CI-AnalysisNote.pdf?MOD=AJPERES.

(6)

ACTEURS DE L’ÉCOSYSTÈME

• Les acteurs de l’écosystème de l’investissement d’impact soutiennent activement les investisseurs ou les entreprises. Il s’agit notamment des types d’organisations suivantes :

• Incubateurs /accélérateurs 5

• Prestataires d’assistance technique (y compris les prestataires de services en conseil)

• Services de notation de crédits

• Réseaux et associations d’industries

• Institutions de recherche

• Concours de plans d’affaires

Méthodologie

1. Des informations ont pu être collectées durant cette mission grâce à plus de 50 entretiens physiques et téléphoniques avec des investisseurs d’impact, des acteurs de l’écosystème, des entrepreneurs et des dirigeants d’entreprises en Afrique de l’Ouest. Les entretiens physiques ont eu lieu dans les principaux pays cibles que sont : le Nigéria, le Ghana et le Sénégal, tandis que les entretiens téléphoniques ont été réalisés avec des parties prenantes localisées en dehors de cette région ou actifs dans d’autres pays d’Afrique de l’Ouest.6 La liste des personnes interrogées figure en annexe.

2. Afin de compléter les renseignements tirés des entretiens, une recherche documentaire a été menée sur les portefeuilles d’investissement d’impact et les dynamiques d’investissement en vigueur dans cette région. Cette recherche s’est faite à travers l’exploitation d’études universitaires, de bases de données ouvertes au public, d’anciens projets de Dalberg, de rapports des IFD et des investisseurs, de rapports gouvernementaux ainsi que de sites web et de supports publicitaires des entreprises. Les données présentées exposent généralement les transactions effectuées par 13 IFD et 27 autres investisseurs d’impact.

5 Les incubateurs permettent aux PME de s’installer et de se développer grâce à une combinaison de services d’appui aux entreprises (par exemple : le mentorat, le coaching et la formation en gestion comptable), au financement et à la mise à disposition d’un espace physique et / ou de machines. Les incubateurs soutiennent les PME en phase de démarrage et celles en phase de croissance.

6 Côte d’Ivoire, Liberia, Sierra Leone, Bénin, Burkina Faso, Cap-Vert, Gambie, Guinée, Guinée - Bissau, Mali, Niger et Togo.

1. PRESENTATION DU PAYS

Bref Contexte Historique et Politique

Le Sénégal, avec un Produit Intérieur Brut (PIB) par habitant de plus de 2 300 dollars en 2014,7 est la quatrième économie d’Afrique de l’Ouest. Ce pays constitue une porte d’entrée pour les investissements en Afrique francophone. Sa capitale, Dakar, abrite le troisième plus grand port de la région Ouest Africaine, après Lagos (Nigeria) et Abidjan (Côte d’Ivoire).8 Située sur la côte Atlantique, reliant l’Afrique sub-

saharienne (ASS) à l’Afrique du Nord, l’Europe et les États-Unis, Dakar dispose de liaisons aériennes relativement courtes avec les centres économiques de ces régions et avec le reste de l’Afrique subsaharienne.9 Le Sénégal est membre de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) et abrite le siège de la Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) à Dakar. La monnaie locale est le franc CFA d’Afrique de l’Ouest, arrimée à l’Euro.10

Parmi les pays de l’Afrique sub-saharienne, le Sénégal a connu une remarquable stabilité politique. Depuis son indépendance en 1960, le pays a vécu trois transitions démocratiques pacifiques.11 L’actuel président, Macky Sall, envisage de raccourcir son mandat à la tête de l’Etat de sept à cinq ans, là où d’autres dirigeants africains tentent de se maintenir au pouvoir. 12

Les cinq dernières années, le Sénégal a connu une croissance annuelle du PIB relativement modeste de 3,3%. Celle-ci s’est récemment améliorée à 4,5% en 2014, son plus haut niveau depuis 2008.13 L’actuel gouvernement, a défini le “Plan Sénégal émergent” (PSE) afin de stimuler la croissance à travers d’importantes réformes structurelles et des projets majeurs de développement publics et privés. La croissance

7 “GDP per capita, PPP (current international $),” Banque Mondiale (2014). Disponible sur : http://

data.worldbank.org/indicator/NY.GDP.PCAP.PP.CD.

8 Flipo, Blandine. “Comment Dubaï a gagné Dakar,” Jeune Afrique (15/10/2007). Disponible sur : http://www.jeuneafrique.com/103242/archives-thematique/comment-dubae-a-gagn-dakar/.

9 Vols commerciaux réguliers à partir de Juillet 2015 de Dakar à Casablanca, Paris et New York, respectivement de trois, cinq et huit heures. Les vols de Dakar à Accra ou Abidjan durent environ trois heures.

10 Union Économique et Monétaire Ouest Africaine (2015). Disponible sur : http://www.uemoa.int/

Pages/Home.aspx. Les analyses portant sur le Sénégal et la plupart des autres pays francophones, ainsi que sur les pays lusophones (Guinée-Bissau) en Afrique de l’Ouest révèlent que l’impact structurel de l’ancrage à l’euro et l’union monétaire sont particulièrement pertinents. La zone UEMOA compte également le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Mali, le Niger et le Togo.

Cet ancrage remonte à l’utilisation du franc français. La Guinée (pays également francophone de l’Afrique de l’Ouest) n’utilise pas le même franc.

11 “Senegal Overview,” Banque Mondiale (2015). Disponible sur : http://www.worldbank.org/en/

country/senegal/overview.

12 “Réduction du mandat présidentiel au Sénégal : Macky Sall se dédiera-t-il ?” Radio France International (08/04/2015). Disponible sur : http://www.rfi.fr/afrique/20150408-senegal-reduction- mandat-presidentiel-macky-sall-dedie-wade-/.

13 “Senegal Overview,” Banque Mondiale (2015). Disponible sur : http://www.worldbank.org/en/

country/senegal/overview.

(7)

du PIB devrait atteindre 6% en 2016 et le PSE a pour objectif d’atteindre 7% de taux de croissance annuel moyen pour faire du Sénégal un pays émergent et compétitif au cours des deux prochaines décennies.14

Des facteurs tels que l’insuffisance d’infrastructures et la lourdeur des procédures liées aux obligations fiscales représentent des freins aux investissements. Cependant, la stabilité politique et monétaire reste un attrait pour les investisseurs d’impact du fait du niveau de risque faible et du potentiel à long terme du pays.

Structure et Performances Économiques

INDICATEURS DU PIB

L’économie du Sénégal repose essentiellement sur le secteur des services, tirée par Dakar, ville portuaire du pays. Les secteurs des services financiers, des transports, de l’hôtellerie et celui des télécommunications en plein essor, représentent ensemble 59%

du PIB (voir figure 1). Le secteur agricole (y compris les principaux sous-secteurs de la pêche, de l’élevage, de la sylviculture ainsi que de l’exploitation agricole) concentre 77,5% de l’emploi, mais ne contribue qu’à 17% du PIB. Le secteur est vulnérable aux chocs climatiques, notamment à la variabilité de la pluviométrie qui entraine une productivité globale faible.15

FIGURE 1 : CONTRIBUTION SECTORIELLE AU PIB DU SÉNÉGAL, DE 2010 À 2014

12,0 14,0 14,1 14,7 15,5

2010 2011 2012 2013 2014

PIP en milliards de dollars Agriculture Industrie

Services 59% 60% 59% 58% 59%

23% 25% 25% 24% 24%

18% 16% 17% 18% 17%

Source: Indicateurs du Développement Mondial, Banque Mondiale (2015)

Le taux de croissance du PIB au Sénégal est inférieur à celui de l’Afrique subsaharienne (qui se situe à + 5%). Les prévisions de 2016 envisagent un taux plus élevé à 6%.16 L’atteinte de l’objectif de 7% du PSE sera freinée par l’insuffisant développement du

14 “African Economic Outlook : Senegal Report,” Banque Africaine de Développement (BAD) (2015).

Disponible sur : http://www.africaneconomicoutlook.org/en/country-notes/west-africa/senegal . 15 Ibid.

16 Ibid.

secteur privé formel (le secteur informel contribuant à 42% du PIB17) laissant peu de possibilité de gains significatifs de croissance.

Climat des Investissements et Secteurs Moteurs des Investissements Directs Étrangers (IDE)

TENDANCES DES IDE

En 2013, les flux d’IDE s’élevaient à 272 millions de dollars,18 soit 2% du PIB national. Ils ont principalement concerné les secteurs de l’agro-industrie et de l’agroalimentaire. Les services liés aux technologies de l’information (TI), avec notamment les centres d’appel, de même que la construction et l’immobilier19ont également attiré des flux importants d’IDE. La France représente l’investisseur historique (50% des IDE entre 2006 et 2011) ; mais les investisseurs du Moyen- Orient et de l’Afrique du Nord (MENA) sont de plus en plus actifs au Sénégal et en Afrique occidentale francophone.20 L’organisation de sommets et rendez-vous internationaux tel que, le 11ème sommet de l’Organisation de la Conférence Islamique (OCI) à Dakar en 2008,21 ou la visite officielle du roi Mohammed VI du Maroc en mai 201522 permettent d’envisager d’importants accords commerciaux de partenariats économiques privé-privé et public-privé.

Au niveau mondial, le Sénégal figure parmi les 25 premiers pays au monde recevant des transferts de fonds de sa diaspora après le Libéria et la Gambie en Afrique de

17 L’économie informelle est constituée d’entreprises et d’activités économiques qui ne sont pas réglementées et qui échappent à l’impôt.

18 La monnaie utilisée par les gouvernements et les institutions financières internationales de la zone UEMOA, est le franc CFA de l’Afrique de l’Ouest. L’équipe de recherche a converti les données historiques au cours actuel du dollar à compter de la publication du présent rapport, sur la base du taux de change en vigueur en Juillet 2015, soit 600 francs CFA pour 1 dollar. Cependant, au cours des deux dernières années, le cours du dollar a enregistré une amélioration notable par rapport au franc CFA (et à l’euro), en raison de la crise financière de la zone euro et des politiques d’assouplissement. Ce chiffre ne reflète pas la valeur historique convertible, le taux de change en vigueur correspondant pas plus tard qu’en mi-2014 à 500 franc CFA pour 1 dollar.

19 “African Economic Outlook, Senegal (detailed) Report,” BAD (2014). Disponible sur : http://www.

africaneconomicoutlook.org/fileadmin/uploads/aeo/2014/PDF/CN_Long_EN/Senegal_EN.pdf.

20 Au cours de la même période (2006-2011), la France était suivie par l’Inde (10%) et par la Suisse (7%). “Évaluation des Investissements Directs Étrangers des Pays de l’UEMOA au cours des Années 2000-2011,” Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) (2013). Disponible sur : http://www.bceao.int/IMG/pdf/evolution_des_investissements_directs_etrangers_dans_les_pays_

de_l_uemoa_au_cours_de_la_periode_2000-2011.pdf.

21 “Projet de communiqué final de la onzième session de la conférence islamique au sommet,”

Organisation de la Conférence islamique (OCI) (2008). Disponible sur : http://www.au-senegal.

com/IMG/pdf/oci-communique-final.pdf.

22 “Tournée de Mohammed VI : le Maroc et le Sénégal signent treize accords de coopération,” Le Monde and Agence France-Presse (AFP) (22/05/15). Disponible sur : http://www.lemonde.fr/

afrique/article/2015/05/22/tournee-africaine-de-mohammed-vi-le-maroc-et-le-senegal-signent- treize-accords-de-cooperation_4638737_3212.html.

(8)

l’Ouest.23 S’élevant à plus de 1,3 milliards de dollars en 2011, ces fonds représentent 11,2% du PIB en 2011 (contre 5% et 0,4% au Nigéria et au Ghana) et occultent largement l’impact des IDE. La grande majorité des transferts de fonds au Sénégal est consacrée aux dépenses de base des ménages telles que l’alimentation, avec seulement 1,3% à 5,7% (en fonction de la source) destinés aux investissements dans les entreprises. En revanche, au Nigeria, 20,1% à 21,7% des transferts de fonds sont investis dans les entreprises.24

TAUX D’INFLATION ET TAUX DE CHANGE

L’objectif principal des politiques monétaires de l’UEMOA consiste à maintenir un faible taux d’inflation et de limiter la volatilité du taux de change. La Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) a réussi à atteindre cet objectif, avec un ancrage et une parité fixe du franc CFA à l’euro depuis 1999 (1 euro pour 655,957 francs CFA)25et une limitation de l’inflation annuelle au Sénégal entre 1% à 3%.26 Par conséquent, les tendances monétaires et inflationnistes du Sénégal et de l’UEMOA, reflètent celles de la zone euro plutôt que celles des pays voisins d’Afrique de l’Ouest.

L’inflation est maitrisée également à travers une meilleure connaissance des finances publiques, l’adoption d’indicateurs de convergence au niveau de l’UEMOA qui permettent de cadrer les politiques macroéconomiques, etc.

Cette stabilité est rendue possible grâce à un secteur financier strictement réglementé avec des taux de réserves élevés, des exigences de garanties et des règles strictes de déploiement des capitaux.27 Depuis Juin 2014, la BCEAO a accordé à 22 banques commerciales du Sénégal des prêts concessionnels assortis au taux préférentiel de 3,5%.28 Les taux d’intérêts en vigueur appliqués aux prêts aux particuliers et aux prêts commerciaux sont généralement de 10% à 12%, soit environ trois fois le taux d’intérêt type appliqué aux États-Unis, mais nettement inférieurs aux taux appliqués dans les pays confrontés à un plus grand risque de dévaluation monétaire. Il s’agit du Ghana, du Kenya, du Nigeria ou de l’Afrique du Sud. Les institutions de microfinance (IMF) accordent des prêts à des taux d’intérêt annuel deux fois supérieurs à ceux des banques commerciales, leur taux étant plafonné par la réglementation de l’UEMOA à 24% (depuis début 2015). Alors que les IMF interrogées soulignent que pour de nombreuses institutions ce plafond menace leur viabilité financière, les taux d’intérêt en vigueur sont perçus comme étant trop élevés par la plupart des PME sénégalaises.

23 “Personal remittances, received (% of GDP),” Banque Mondiale (2011). Disponible sur : http://data.

worldbank.org/indicator/BX.TRF.PWKR.DT.GD.ZS.

24 “Leveraging Migration for Africa: Remittances, Investments, and Skills,” Banque Mondiale (2011). Disponible sur : http://siteresources.worldbank.org/EXTDECPROSPECTS/

Resources/476882-1157133580628/AfricaStudyEntireBook.pdf.

25 “Rattachement à l’euro au franc CFA et au franc comorien,” Banque de France (1999). Disponible sur : https://www.banque-france.fr/eurosysteme-et-international/zone-franc/presentation-de-la-zone- franc/rattachement-a-leuro-du-franc-cfa-et-du-franc-comorien.html.

26 “Inflation, GDP deflator (annual %),” Banque Mondiale (2013). Disponible sur : http://data.

worldbank.org/indicator/NY.GDP.DEFL.KD.ZG. The country did experience deflation of -1.5% in 2013.

27 “Impact Investing in West Africa,” Dalberg and Rockefeller Foundation (2011). Disponible sur : http://

assets.rockefellerfoundation.org/app/uploads/20150610104900/Impact-Investing-in-West-Africa.pdf.

28 BCEAO (2015). Disponible sur : http://www.bceao.int/.

FACILITÉ À FAIRE DES AFFAIRES

Au 161ème rang sur 181 pays, le Sénégal se situe parmi les pays les moins bien classés de l’indicateur du rapport Doing Business 2014 de la Banque Mondiale. Les coûts élevés de l’énergie, une administration fiscale complexe et des processus difficiles de transfert de propriété sont d’importants facteurs dissuasifs pour les investissements. Le manque d’accès aux capitaux, des niveaux élevés de corruption et l’insuffisance des infrastructures représentent les principaux obstacles à

l’entrepreneuriat.29

L’accès à l’électricité constitue particulièrement un grand défi pour les entreprises présentes dans le pays. Le raccordement à l’électricité nécessite huit procédures qui s’achèvent au bout de 114 jours, à un coût équivalent à 60 fois le revenu par habitant.

Ce ratio est plus élevé au Sénégal que chez ses voisins d’Afrique de l’Ouest aussi bien francophone que non francophone.30 Une personne interviewée au sujet de la dépendance du Sénégal aux importations des sources d’énergie pétrolière, a répondu en ces termes : « les factures d’électricité du pays sont parmi les plus élevées de toute la région de l’Afrique de l’Ouest et la prestation de services parmi les pires».31

Au cours des cinq dernières années, le gouvernement du Sénégal, conscient de ces défis, a mis en œuvre une série de réformes favorables à l’investissement, afin d’améliorer la compétitivité du pays. Par exemple, le nombre de procédures relatives aux transferts de propriété est passé de six à quatre, le temps nécessaire pour démarrer une entreprise est passé de 122 à 60 jours et le code des investissements du pays a mis en place des exonérations fiscales de trois ans au profit de certains projets.32 Les investissements d’impact en cours effectués par les IFD dans les grands projets électriques et routiers remédient directement aux lacunes historiques des infrastructures au Sénégal. Ces investissements ont permis au pays de gagner dix places entre 2013 et 2014 dans le classement établi par le rapport Doing Business de la Banque Mondiale.33

29 “African Economic Outlook, Senegal (detailed) Report,” BAD (2014). Ibid.

30 “Doing Business – Senegal,” Banque Mondiale / SFI (2015). Disponible sur : http://www.

doingbusiness.org/data/exploreeconomies/senegal.

31 Posthumus, Bram. “The City That Made Solar Power Illegal,” Next City (13/08/14). Disponible sur : https://nextcity.org/daily/entry/dakar-senegal-solar-power-illegal-power-cuts.

32 “Résumé du Code des Investissements et des Dispositifs du CGI,” APIX (2012). Disponible sur : http://investinsenegal.com/IMG/pdf/resume_ci_et_dispositifs_incitatifs_du_cgi-3.pdf.

33 “Doing Business – Senegal” and “Most Improved in Doing Business,” World Bank/IFC (2015).

Disponible sur : http://francais.doingbusiness.org/data/exploreeconomies/senegal/ et http://www.

doingbusiness.org/reforms/top-reformers-2015.

(9)

2. OFFRE DE CAPITAUX D’INVESTISSEMENTS D’IMPACT

Estimation des Capitaux d’Impact Mobilisés

Il existe 23 investisseurs d’impact actifs au Sénégal, dont 11 IFD et 12 autres types d’investisseurs.34 Les investissements d’impact identifiés, provenant de 10 IFD et 8 autres types d’investisseurs s’élèvent à environ 550 millions de dollars de capitaux mobilisés. Il s’agit de 74 investissements directs effectués depuis 2005 au profit d’entreprises et de projets (Figure 2). Les 12 autres types d’investisseurs réalisant des investissements directs sont aussi bien des gestionnaires de fonds que des fondations (Figure 3). Par ailleurs, les IFD et les autres types d’investisseurs, par le biais de fonds et d’intermédiaires ont réalisé 9 investissements indirects leur permettant de mobiliser environ 45 millions de dollars. Afin d’éviter les doublons dans le décompte (une proportion inconnue d’investissements indirects agissant comme source d’investissements directs), et en raison d’une insuffisance de données sur la nature des investissements indirects, ce chapitre ne porte que sur les investissements directs.

Les investissements indirects sont toutefois traités plus en détail dans le chapitre régional du présent rapport. En résumé, les investissements indirects sont presque exclusivement réalisés par les IFD et se concentrent sur les banques commerciales, les gestionnaires de fonds d’impact et les fonds de capital-investissement, reflétant les efforts des IFD à soutenir les investissements d’impact et à dynamiser les marchés peu actifs de banques commerciales et de capitaux privés.

Le Sénégal a bénéficié d’un des montants les plus élevés d’investissement d’impact en Afrique de l’Ouest, après le Nigeria, le Ghana et la Côte d’Ivoire. Comme dans le reste de la région, les IFD concentrent l’essentiel des investissements d’impact directs, avec 535 millions de dollars investis, soit 97% de l’ensemble des capitaux mobilisés pour 53 transactions. Les autres types d’investisseurs, quant à eux, ont mobilisé 16 millions de dollars en financement public à travers 21 transactions. Les IFD se concentrent sur le financement par emprunt des infrastructures de base, mais un nombre croissant de petites transactions sont effectuées dans différents secteurs par les IFD et les gestionnaires de fonds d’impact, comme exposé plus en détail ci-après.35

34 En raison du caractère unique et de la grande taille des institutions financières de développement (IFD), les auteurs de ce rapport ont analysé leur activité séparément de celles des autres types d’investisseurs d’impact, et présentent ces analyses distinctes le cas échéant. Nous avons également évalué SIMEST, une IFD italienne ; toutefois son unique transaction au Sénégal était sous forme d’investissement indirect et n’est donc pas prise en compte dans nos chiffres.

35 Des informations sur la valeur des investissements effectués par ces gestionnaires de fonds n’ont pas été divulguées pour plusieurs transactions connus au moment de la rédaction du présent rapport. Les chiffres sous-estiment donc l’activité financière des autres types d’investisseurs.

FIGURE 2 : MONTANT DES INVESTISSEMENTS D’IMPACT TOTAUX IDENTIFIÉS AU SÉNÉGAL, DE JANVIER 2005 À JUIL- LET 2015

CAPITAUX MOBILISÉS (EN MILLIONS DE DOLLARS) NOMBRE DE TRANSACTIONS

IFD* 10,1 8,7 Autres types d’investisseurs d’impact que les IFD**

0,8 0,6

53

Volume moyen des transactions (en millions de dollars)

535

43 16

2

5

21 4

Direct

Indirect *n = 10 investisseurs

**n = 8 investisseurs

Remarque: Il se peut que la valeur moyenne des transactions ne soit pas égale au montant des capitaux mobilisés divisé par la valeur des transactions. Les capitaux mobilisés sont arrondis au million le plus proche sauf si la valeur est inférieure à 1 million. Les valeurs moyennes des transactions sont alors arrondies au 100.000 le plus proche.

Source: Analyses de Dalberg ; données des portefeuilles des IFD et des autres types d’investisseurs

Les investisseurs d’impact présents au Sénégal représentent moins la moitié (10/23) de ceux ayant mobilisés des capitaux dans le pays (Figure 3). Tous les IFD et autres types d’investisseurs, à l’exception de Teranga Capital, 36 appartiennent à des réseaux internationaux. Les gestionnaires de fonds comptent essentiellement sur les financements issus à la fois des IFD, des fondations familiales et des personnes mieux nanties, la majorité des fonds obtenus provenant de l’extérieur du Sénégal. Par exemple, I&P et Root Capital mettent en commun des financements provenant des IFD au niveau mondial et des capitaux privés. Alors que d’autres, comme la Grameen Crédit Agricole et la Fondation Lundin, ne mobilisent actuellement que des capitaux privés.

36 Teranga Capital n’a pas encore mobilisé de fonds, mais procède à son lancement officiel en Septembre 2015, en tant que partenaire local d’Investisseurs et Partenaires (I&P).

(10)

FIGURE 3 : LES INVESTISSEURS D’IMPACT AU SÉNÉGAL, SELON L’EMPLACEMENT DE LEUR BUREAU, JUILLET 2015

Types d’investisseurs d’impact

Investisseurs d’impact

23

Avec présence

10

permanente Sans présence

13

permanente

10

bureaux à Dakar IFDBAD

AFD

Proparco

ARIZ

SFI

Autres types d’investisseurs

Etimos

Investisseurs et Partenaires (I&P)

Root Capital

Teranga Capital

Whole Earth Foundation

Ville où sont installés les investisseurs d’impact

Avec présence

permanente Sans présence permanente Total

IFD 5 6 11

Autres types d’investisseurs 5 7 12

• Gestionnaires de fonds 10

• Fondations 2

Source: Analyses de Dalberg

Près de 97% des investissements d’impact au Sénégal sont mobilisés par les IFD sous forme de financements par emprunt direct, essentiellement dans les infrastructures, l’électrification, l’agro-industrie et l’industrie. La durée de ces investissements varie en fonction du financement du projet spécifique, mais dure généralement au moins cinq ans. Les IFD sont également actives dans de plus petits marchés : parmi les 8 IFD, 6 ont effectué des investissements de moins de 5 millions de dollars, avec une activité particulièrement soutenue de la part de la Société Belge d’Investissement pour les Pays en Développement (BIO) au profit d’une IMF et de plusieurs entreprises agroalimentaires. Une douzaine d’investissements variés ont également été mobilisés par la Banque Ouest Africaine de Développement (BOAD). Cette dernière est un active au Sénégal et dans les pays de l’UEMOA.

Les gestionnaires de fonds des autres types d’investissements d’impact font principalement de petites transactions, utilisant un peu plus des instruments autres que ceux d’emprunt. En ce qui concerne les prêts et les capitaux propres, les gestionnaires de fonds préfèrent généralement mobiliser des capitaux sur un délai de cinq ans. Il convient de souligner que bien qu’il existe une longue liste d’autres types d’investisseurs d’impact au Sénégal dans des régions ciblées, seuls 12 ont effectivement mobilisé des capitaux dans le pays.

SECTEUR

Les IFD ont investi une grande partie de leurs capitaux mobilisés dans le secteur des infrastructures et de l’énergie, représentant 313 millions de dollars, près de 60% du total de leurs investissements directs (Figure 4). Les investissements en infrastructures portant essentiellement sur la construction de réseaux routiers au Sénégal, sont principalement portés par la Banque Africaine de Développement (BAD) et la BOAD. Ces investissements routiers sont indispensables, étant donné que le faible développement du réseau routier coûte au pays 4,6% de son PIB annuel.37 Quant aux investissements dans le secteur de l’énergie, réalisés à la fois par la BAD, la Société Financière Internationale (SFI), la BOAD et la Société Financière Néerlandaise pour le Développement (FMO), ils sont essentiellement destinés à assurer l’électrification des zones rurales mal desservies en électricité. La SFI appuie ces deux secteurs fondamentaux. Elle a eu effectué des investissements au profit de deux routes à péage, de deux grands projets de production d’électricité ainsi que de l’aéroport International de Dakar. Le secteur de l’industrie bénéficie aussi largement des investissements, représentant 17% de l’ensemble des capitaux mobilisés, traduisant ainsi l’importance accordée par les IFD à la stimulation de la productivité et au renforcement de la diversification dans le secteur. 38

Les secteurs des infrastructures et de l’agriculture occupent la première place en termes de nombre de transactions, représentant ensemble près de la moitié de toutes les transactions des IFD. Le secteur agricole représente la quatrième plus large part de capitaux mobilisés par les IFD, notamment en ce qui concerne l’élevage et la pêche. Cet intérêt sous-tend la reconnaissance par les IFD de la nécessité de stimuler la productivité et de réduire la dépendance du Sénégal aux importations de produits alimentaires. 39

37 “Senegal’s road to better transport,” SFI (2015). Disponible sur : http://www.ifc.org/wps/wcm/

connect/region__ext_content/regions/sub-saharan+africa/news/senegal_toll_road.

38 Cisse et al. “Scoping paper on industry in Senegal” (2014). Disponible sur : http://www.value-chains.

org/dyn/bds/docs/913/wp2014-157(1).pdf.

39 “ : Challenges of diversification and Food Security,” Organisation de Coopération et de Développement Économiques (OCDE) (2008). Disponible sur : http://www.oecd.org/countries/

senegal/41302267.pdf.

(11)

FIGURE 4 : RÉPARTITION SECTORIELLE DES INVESTISSEMENTS DIRECTS DES IFD, DE JANVIER 2005 À JUILLET 2015

CAPITAUX MOBILISÉS (EN MILLIONS DE DOLLARS) NOMBRE DE TRANSACTIONS

Infrastructure 15,7 Energie 12,1 Industrie 18,7 Agriculture 3,3 Eau et assainissement 8,8 Tourisme 13,6 Services financiers 4,8 Éducation 0,3 Indéterminé 6,9

Volume moyen des transactions (en millions de dollars)

204

109 93

39 18

14 10 0,5 48

n = 9 investisseurs 13

1

9

2

2

7 5

2

12

Remarque: Il se peut que la valeur moyenne des transactions ne soit pas égale au montant des capitaux mobilisés divisé par la valeur des transactions. Les capitaux mobilisés sont arrondis au million le plus proche sauf si la valeur est inférieure à 1 million. Les valeurs moyennes des transactions sont alors arrondies au 100.000 le plus proche.

Source: Analyses de Dalberg ; données des portefeuilles des IFD

Les autres types d’investisseurs se concentrent en revanche sur peu de secteurs (voir figure 5). Les services financiers constituent l’essentiel de l’investissement, avec 10 millions de dollars mobilisés à ce jour dans le secteur, soit plus de 60% des capitaux mobilisés. Ces investissements se concentrent sur les IMF, traduisant la reconnaissance par les investisseurs de l’ampleur des besoins et des possibilités liées au renforcement de l’inclusion financière dans le pays. L’agriculture constitue également en un important secteur, porteur de croissance. De nombreux investisseurs considèrent le secteur agroalimentaire (par exemple, l’usinage du riz) comme étant une importante possibilité d’investissement.40

40 Cette combinaison correspond, par ailleurs à la première philosophie des investisseurs d’impact tels que Etimos et Root Capital, qui se sont spécialisés en matière de combinaison de systèmes de financement et de microfinance destinés aux petites exploitations agricoles, mais leurs investissements au Sénégal ne figurent pas dans notre base de données à compter de 2015.

FIGURE 5 : RÉPARTITION SECTORIELLE DES INVESTISSEMENTS DIRECTS DES AUTRES TYPES D’INVESTISSEURS QUE LES IFD, DE JANVIER 2005 À JUILLET 2015

n = 7 investisseurs 2

CAPITAUX MOBILISÉS (EN MILLIONS DE DOLLARS) NOMBRE DE TRANSACTIONS

Services financiers 1,2 Agriculture 0,5 Construction/Immobilier 0,9

Santé 0,4

Industrie 0,4

Volume moyen des transactions (en millions de dollars)

10

3 1 1 1

9 7 1

2

Remarque: Il se peut que la valeur moyenne des transactions ne soit pas égale au montant des capitaux mobilisés divisé par la valeur des transactions. Les capitaux mobilisés sont arrondis au million le plus proche sauf si la valeur est inférieure à 1 million. Les valeurs moyennes des transactions sont alors arrondies au 100.000 le plus proche.

Source: Analyses de Dalberg ; données des portefeuilles des autres types d’investisseurs

TAILLE DES TRANSACTIONS

Les IFD au Sénégal orientent la plus grande partie de leurs capitaux sur les grandes transactions, celles de plus de 20 millions de dollars. Elles comptent pour près de 60% de l’ensemble des capitaux mobilisés (Figure 6) et sont toutes axées sur les grands projets et les entreprises dans les domaines des infrastructures, de l’énergie et de l’industrie. Plus de 80% de l’ensemble des capitaux sont mobilisés par le biais de transactions de plus de 10 millions de dollars.

Les plus petites transactions représentent sont toutefois plus nombreuses. Plus de la moitié (28) se chiffre à moins de 5 millions de dollars. Ces investissements sont majoritairement réalisés dans les entreprises agricoles et dans une moindre mesure, au profit des projets à petite échelle en matière d’énergie dans les zones rurales.

FIGURE 6 : MONTANT DES INVESTISSEMENTS DIRECTS DES IFD EN FONCTION DE LA TAILLE DE LA TRANSACTION, DE JANVIER 2005 À JUILLET 2015

CAPITAUX MOBILISÉS (EN MILLIONS DE DOLLARS) NOMBRE DE TRANSACTIONS

< 1m 0,4 1-5m 2,9 5-10m 7,0 10-20m 13,9 20-50m 30,5

10

18 5

10 10 4

52 35 139

305

Volume moyen des transactions (en millions de dollars)

n = 9 investisseurs

Remarque: Il se peut que la valeur moyenne des transactions ne soit pas égale au montant des capitaux mobilisés divisé par la valeur des transactions. Les capitaux mobilisés sont arrondis au million le plus proche sauf si la valeur est inférieure à 1 million. Les valeurs moyennes des transactions sont alors arrondies au 100.000 le plus proche.

Source: Analyses de Dalberg ; données des portefeuilles des IFD

(12)

Les transactions effectuées par les autres types d’investisseurs que les IFD sont plus petites, se chiffrant globalement à moins de 5 millions de dollars (Figure 7). La majorité des transactions est inférieure à 1 million de dollars, celles-ci étant souvent réalisées sous forme de prêts accordés aux IMF et aux petites entreprises agro- alimentaires.

FIGURE 7 : MONTANT DES INVESTISSEMENTS DIRECTS DES AUTRES TYPES D’INVESTISSEURS QUE LES IFD EN FONCTION DE LA TAILLE DE LA TRANSACTION, DE JANVIER 2005 À JUILLET 2015

CAPITAUX MOBILISÉS (EN MILLIONS DE DOLLARS) NOMBRE DE TRANSACTIONS

< 1m 0,4 1-5m 1,6 5 14

Volume moyen des transactions (en millions de dollars)

n = 7 investisseurs 11 7

Remarque: Il se peut que la valeur moyenne des transactions ne soit pas égale au montant des capitaux mobilisés divisé par la valeur des transactions. Les capitaux mobilisés sont arrondis au million le plus proche sauf si la valeur est inférieure à 1 million. Les valeurs moyennes des transactions sont alors arrondies au 100.000 le plus proche.

Source: Analyses de Dalberg ; données des portefeuilles des autres types d’investisseurs que les IFD

INSTRUMENTS D’INVESTISSEMENT UTILISÉS

La quasi-totalité des investissements directs des IFD se présente sous forme de dettes (Figure 8), le profil de ces investissements n’étant généralement pas différent de celui des investissements des IFD. Les secteurs des infrastructures, de l’énergie, de l’agriculture et de l’industrie représentent l’essentiel des capitaux mobilisés. Cela reflète la préférence des IFD pour le prêt dans la mesure où c’est un instrument présentant moins de risque et étant plus facile à gérer, permettant une voie de sortie plus simple que s’il s’agissait de fonds propres ou quasi-fonds propres. Bien que les données sur la durée des prêts soient limitées, la taille et la nature de nombreux projets des IFD (notamment la construction de routes et de centrales électriques) indiquent qu’elle peut atteindre 15 ans.41 Les transactions de fonds propres au Sénégal sont de faible valeur par rapport aux pays utilisant d’autres instruments (soit une moyenne de 1,5 millions de dollars contre 11 à 12 millions de dollars pour la dette et les quasi-fonds propres) et se concentrent sur les entreprises du secteur de l’énergie et des infrastructures. La seule transaction de quasi-fonds propres a été réalisée au profit d’une entreprise de fabrication de ciment par le Fonds Danois pour l’Industrialisation des Pays en Développement (IFU).

En général, il est très difficile d’envisager au Sénégal des options de désengagement des investissements de capitaux propres. En ce qui concerne les marchés publics, seules trois entreprises sénégalaises non bénéficiaires d’investissements d’impact, sont cotées à la bourse régionale de l’UEMOA. Quant aux activités d’investissement en capitaux propres, elles sont en croissance, mais demeurent insuffisantes. Par

41 “Senegal moves into the fast lane with the opening of its toll highway,” BAD (2015). Disponible sur : http://www.afdb.org/en/news-and-events/article/senegal-moves-into-the-fast-lane-with-the- opening-of-its-toll-highway-12263/.

exemple, une personne interviewée a indiqué que bien qu’ils souhaitent idéalement que beaucoup de leurs entreprises en quête d’investissements fassent l’objet d’une introduction en bourse, ce n’est tout simplement pas encore une réalité dans les marchés de capitaux de l’UEMOA. Les investissements en fonds propres et en quasi- fonds propres ont néanmoins été effectués par la BOAD, la SFI et l’IFU.

FIGURE 8 : MONTANT DES INVESTISSEMENTS DIRECTS TOTAUX DES IFD EN FONCTION DE L’INSTRUMENT UTILISÉ, DE JANVIER 2005 À JUILLET 2015

CAPITAUX MOBILISÉS (EN MILLIONS DE DOLLARS) NOMBRE DE TRANSACTIONS

Dettes 11,2 Fonds propres 1,5 Quasi-fonds propres 12,1 Indéterminé 0,5

515 46

Volume moyen des transactions (en millions de dollars)

n = 9 investisseurs 5

1 1 7

12 0,5

Remarque: Il se peut que la valeur moyenne des transactions ne soit pas égale au montant des capitaux mobilisés divisé par la valeur des transactions. Les capitaux mobilisés sont arrondis au million le plus proche sauf si la valeur est inférieure à 1 million. Les valeurs moyennes des transactions sont alors arrondies au 100.000 le plus proche.

Source: Analyses de Dalberg ; données des portefeuilles des IFD

Les autres types d’investisseurs ont un intérêt particulier pour les transactions en fonds propres et en quasi-fonds propres, mais comme pour les IFD, ils reconnaissent également qu’il est très difficile d’envisager des options de désengagement,

permettant ainsi à un plus grand nombre d’entreprises d’être financées par

l’endettement (Figure 9). Près de la totalité des investissements est effectuée dans des entreprises en phase de création ou de croissance,42 bien que deux transactions en quasi-fonds propres aient été réalisées avec des IMF quelque peu plus matures sur une valorisation sensiblement plus importante que les dettes ou les capitaux propres. Les investisseurs d’impact sont également limités dans leur capacité à utiliser ces instruments, notamment en raison de la faible connaissance des instruments de capitaux propres par les entrepreneurs sénégalais et la réticence à céder le contrôle de leurs entreprises (Pour davantage de précisions, consulter la section suivante

«Demande de capitaux d’investissement d’impact»).

42 Les entreprises en phase de création sont celles qui travaillent à leur propre lancement, tandis que les entreprises en phase de croissance cherchent à consolider et à développer leurs activités existantes.

(13)

FIGURE 9: MONTANT DES INVESTISSEMENTS DIRECTS TOTAUX DES AUTRES TYPES D’INVESTISSEURS QUE LES IFD EN FONCTION DE L’INSTRUMENT UTILISÉ DE JANVIER 2005 À JUILLET 2015

CAPITAUX MOBILISÉS (EN MILLIONS DE DOLLARS) NOMBRE DE TRANSACTIONS

Dettes 0,6 Fonds propres 0,7 Quasi-fonds propres 2,5

15 4

2 9

3 5

Volume moyen des transactions (en millions de dollars)

n = 7 investisseurs

Remarque: Il se peut que la valeur moyenne des transactions ne soit pas égale au montant des capitaux mobilisés divisé par la valeur des transactions. Les capitaux mobilisés sont arrondis au million le plus proche sauf si la valeur est inférieure à 1 million. Les valeurs moyennes des transactions sont alors arrondies au 100.000 le plus proche.

Source: Analyses de Dalberg ; données des portefeuilles des autres types d’investisseurs que les IFD

Obstacles et Opportunités

PRINCIPAUX OBSTACLES À LA MOBILISATION DES CAPITAUX Malgré des progrès notables réalisés récemment dans l’environnement des

investissements au Sénégal, il reste moins développé que celui de pays tels que le Kenya ou l’Inde, qui attirent beaucoup de capitaux d’impact. Les marchés de capitaux disposent de moins de liquidités et de participation active que les autres pays en développement en Afrique sub-saharienne. Cela vaut pour l’investissement d’impact. Les personnes interviewées ont cité plusieurs exemples de goulots d’étranglement, à savoir :

Insuffisance d’entreprises et d’opportunités d’investissement : La recherche de transactions constitue un défi, tant pour les IFD que pour les autres types d’investisseurs. La planification générale et les rapports globaux financiers et de gestion des entreprises en quête d’investissements dans les secteurs autres que celui des infrastructures, présentent également d’importantes lacunes. La comptabilité n’est souvent pas conforme aux normes admises, la gestion de trésorerie est problématique, la viabilité financière n’est pas assurée, même pour les entreprises de renommée, particulièrement dans le secteur de l’agro-industrie. De nombreuses sources, notamment les banques commerciales, ont souligné que plus de la moitié des demandes de prêts des PME sont rejetées en raison de problèmes émanant de leur dossier, avant même la procédure de diligence raisonnable. Les investisseurs d’impact au Sénégal réagissent en offrant une assistance technique, soit par le biais de fonds dédiés et de subventions (pour les IFD), soit en siégeant au Conseil d’administration, soit en donnant les orientations de gestion (pour les autres types d’investisseurs).

Connaissance limitée des investissements d’impact comme sources de capitaux : La notion « d’investissement d’impact » est moins bien connue au Sénégal que dans les pays anglophones du continent. Les entrepreneurs sociaux

autoproclamés43 ciblant les clients de la «base de la pyramide» (BoP) et se

présentent comme organisations à but non lucratif. Cela tient aux différences dans la diffusion et l’attrait de ces concepts dans un milieu francophone. Cependant, la notion d’entrepreneuriat social a récemment gagné du terrain, y compris au Sénégal,44,45 où il existe deux entreprises sociales (Laiterie du Berger (production laitière) et Nest for All (services de santé maternelle et pédiatrique).

Un niveau élevé d’activité économique informelle : L’économie à deux vitesses du Sénégal constitue un facteur explicatif des lacunes en matière de gestion d’entreprises et d’élaboration de rapports. Le secteur informel absorbe jusqu’à 90% de la création d’emplois et 80% de l’emploi total. Il est constitué de micros et petites entreprises exerçant des activités économiques telles que la pêche, l’agriculture et le commerce de gros et de détail. Les réseaux culturels et religieux ont joué un rôle important dans le développement du secteur informel au Sénégal et rendent difficile la mise en place de structures formelles exigées par les

investisseurs.46 Par exemple, la confrérie islamique Mouride exerce une influence notable sur le commerce informel au Sénégal et exploite plusieurs grandes entreprises disposant d’un poids économique significatif.47

Réticence des propriétaires à l’ouverture des capitaux propres aux

investisseurs d’impact : Les PME commerciales prospères sont généralement des entreprises individuelles et / ou des entreprises familiales dirigées par des sénégalais. Compte tenu du sous-développement historique du secteur financier formel, ces entrepreneurs sont rarement familiarisés avec les mécanismes de financement non générateurs de dettes et craignent de perdre le contrôle de leur entreprise en cas d’ouverture à ces possibilités de financement. Par ailleurs, les entreprises commerciales plus matures qui pourraient attirer certains types d’investisseurs d’impact, bénéficient généralement de financement provenant des établissements de crédit, tels que la CBAO, une importante banque nationale au Sénégal qui a été acquise en 2007 par le Groupe Attijariwafa du Maroc.

Difficulté de désengagement : Le désengagement consiste en la cession des participations au capital détenues préalablement. Aucun investissement d’impact au Sénégal ne s’est encore complètement désengagé par le biais des marchés boursiers. Depuis le début de l’année 2015, la bourse régionale de l’UEMOA, BRVM (Bourse Régionale des Valeurs Mobilières) dispose d’une capitalisation totale relativement forte, d’environ 10,8 milliards de dollars (6 500 milliards de francs CFA) au début de 2015. Cependant, les seules entreprises sénégalaises cotées en bourse sont des filiales locales d’un réseau bancaire majoritairement

43 Défini comme se fixant pour objectif fondamental de créer un impact social ou environnemental positif, et de chercher à assurer une viabilité financière.

44 “Fiche ‘investissement lié à l’impact social,” France Diplomatie (2013). Disponible sur : http://www.

diplomatie.gouv.fr/fr/IMG/pdf/_Fiche_Investissement_lie_a_l_impact_social_impact_

investing__cle493d91.pdf.

45 “Sénégal : sept projets d’entrepreneuriat social inspirants,” Levy-Heidmann, K. and Galey, A. (2013).

Disponible sur : http://www.lexpress.fr/diaporama/diapo-photo/emploi/business-et-sens/senegal- sept-projets-d-entrepreneuriat-social-inspirants_1232602.html.

46 “The Informal Sector in Francophone Africa : firm size, productivity, and institutions,” AFD et la Banque Mondiale (2012). Disponible sur : https://openknowledge.worldbank.org/bitstream/

handle/10986/9364/699350PUB0Publ067869B09780821395370.pdf?sequence=1.

47 Ibid.

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